
Quetzalcoatl se retrouve fréquemment dans la religion et l'art mésoaméricains pendant près de 2 000 ans jusqu'à la conquête espagnole. Parmi les civilisations qui pratiquaient son culte, on trouve les Olmèques, les Mixtèques, les Aztèques, le peuple maya et surtout les Toltèques. La vénération de Quetzalcoatl incluait parfois des sacrifices humains, bien que certaines traditions affirment qu'il était opposé à ces pratiques.
Prêtres et rois prenaient quelquefois le nom du dieu avec lequel ils étaient associés, ce qui fait que Quetzalcoatl ou Kukulkán est aussi le nom porté par des personnages historiques.
S'il est exclu que les Toltèques aient pu, comme on l'a cru longtemps, fonder Teotihuacán, la plus grande cité-Etat précolombienne d'Amérique centrale, ils assurèrent le développement de leur civilisation sur les bases culturelles et artistiques que leur offrait la grande métropole théocratique dont les traditions, au moment de la migration toltèque, survivaient à Azcapotzalco. La narration des mythes et légendes ayant trait à la culture toltèque laisse entendre que le système théocratique pacifique de Teotihuacán a été, dans un premier temps, accepté et respecté par les immigrants qui s'inspirèrent de ce système pour créer, entre autres, le grand mythe du Serpent à plumes, le dieu Quetzalcóatl, symbole de l'union de la terre et du ciel, qui devint la plus importante des divinités de la région toltèque.

Ce Acatl Topiltzin ne fut pas seulement, au X e siècle, le fondateur de Tula, dont les ruines ont révélé les plus importants vestiges artistiques toltèques, lesquels comprennent bon nombre de monuments (dont la fameuse pyramide de Quetzalcóatl) qui font allusion au culte du Serpent à plumes alors que l'on ne relève pratiquement aucune trace d'adoration de Tezcatlipoca; il a été très vraisemblablement à l'origine de l'expédition toltèque en pays maya, dans le Yucatán. Ce Acatl Topiltzin est peut-être le même individu connu sous le nom de Kukulcan et qui aurait envahi le Yucatan à la même période. Les Mixtèques eurent aussi un chef nommé le serpent à plumes. Là, les envahisseurs établirent leur capitale dans une cité de moyenne importance qu'ils appelèrent Chichén Itzá et transformèrent en une très grande ville, qui devint bientôt le principal centre religieux de la région. Avec sa colossale pyramide de 24 m de hauteur (le "Castillo"), son jeu de pelote le plus vaste de tout le Yucatán (30 m de largeur sur 90 m de long), ses admirables temples dits des "Guerriers" et des "Jaguars", Chichén Itzá, sur un fond architectural et décoratif maya d'une grande beauté, n'en est pas moins une réplique yucatèque de Tula, ville qui servit également de modèle à toute l'architecture aztèque. Pourtant, les monuments, la statuaire et l'ornementation de Tula, non agrémentés par la finesse d'exécution maya que l'on trouve presque partout dans l'art de Chichén Itzá, trop nettement marqués en outre par l'idéologie guerrière qui les a produits, présentent un aspect quelque peu rigide quand ils ne reflètent pas une pauvreté d'inspiration que l'on ne saurait confondre avec un véritable dépouillement.
J'espère avoir été instructif.
Merci !
anges-demonsNP59100, Posté le mercredi 21 juillet 2010 11:10
belle page