Nous allons voir aujourd'hui le Cid Campeador, un personnage historique médiéval dont la fidélité à ses suzerains fut exemplaire et dont l'invincibilité est devenue une légende. Un héros de l'Espagne médiévale en pleine période de Reconquista. J'espère que l'image vous plaira, vous pouvez la prendre si vous voulez.
Rodrigo Díaz de Vivar (parfois écrit Bivar), né en 1043 à proximité de Burgos et mort à Valence le 10 juillet 1099, dit El Cid Campeador, chevalier mercenaire chrétien, héros de la Reconquista, bien qu'il ait également combattu aux côtés des musulmans contre les chrétiens en contrepartie d'avantages financiers.
Un héros de la Reconquista élevé par des parents qui ont adopté en partie le mode de vie des Maures. Menéndez Pidal pense que le rôle important de Rodrigo Díaz de Vivar à la cour, et cela très jeune, démontre que l'Historia Roderici n'est pas qu'une légende. Certes, qu'on le déplore ou non les personnages importants de l'époque médiévale ont presque toujours des ancêtres illustres. D'ailleurs des recherches récentes sur des sources primaires, comme celles de Francisco Javier Peña Pérez, en 2009, montrent que le patrimoine dont hérite Rodrigo de son père (et pas de sa mère) est considérable. Il comprend des propriétés dans de nombreuses localités de la Castille. Seul un membre de la haute noblesse peut à cette époque hériter d'autant de biens. Toutefois la notion de nobiliori genereortus ne veut en rien dire descendre automatiquement des Juges de Castille. L'Historia Roderici est la source unique pour certaines générations de cette généalogie légendaire de Rodrigo. Ses rédacteurs sont liés à la cour navarraise. Des membres de ce lignage des Laínez portant le nom de Fernando Laínez, comte de Salamanque, de l'illustre comte Fernán González ou même de Laín Fernández, comte de 1032 à 1060, personnages vivant à d'autres époques que les leurs, peuvent nous amener à penser qu'il ne s'agit là certainement que d'un habile montage. Margarita C. Torre Sevilla-Quiñones de León, dans les Anales de la Universidad de Alicante, remarque que les noms que cite l'Historia Roderici sont empruntés à la famille Flaínez, patronyme presque homonyme.
Il prend part, a vingt ans, à la bataille de Graus où Ferdinand Ier, son suzerain, vainc Ramire Ier, roi d'Aragon. Le jeune roi de Castille Sanche II lui confie le commandement de ses troupes, qui écrasent celles d'Alphonse VI, son frère cadet, roi de León, il a vingt-deux ans. Sanche le Castillan est un chef de guerre dont l'armée est agressive, insoucieuse des intérêts de la communauté au contraire d'Alphonse le Léonais qui se veut exploiter “raisonnablement” les vassaux de ses terres, dont la prospérité lui importe. Alphonse perd sa couronne, est exilé à Tolède auprès du roi musulman, et Sanche règne en Castille et en León, sauf à Zamora où domine leur s½ur Urraca. Sanche, avec Rodrigo Diaz de Bivar, assiège Zamora. Il est assassiné (1072).
Alphonse revient et prend les deux couronnes. Mais Rodrigo exige de lui le serment de Sainte-Agathe par quoi Alphonse assure la troupe castillane de sa totale innocence. De cette exigeance nait l'inimitié qui va opposer Alphonse, devenu empereur de toutes les Espagnes, au vassal et maître d'armes, le Campidoctor. Au service d'Alphonse VI, il est chargé de recouvrer les parias (tributs) dues par Abbad III, le roi de la taifa de Séville. En récompense, il lui donne en mariage sa nièce, Jimena Díaz (Chimène), fille du comte d'Oviedo. Pour avoir enfreint la paix du roi, l'accusant plus ou moins directement d'avoir participé à l'assassinat de son propre frère, Rodrigue est banni en1081.
Avec quelques vassaux et compagnons, il forme une troupe, dont il monnaie les services auprès du roi musulman de Saragosse, alors harcelé par les troupes du roi d'Aragon et du comte de Barcelone. En effet, ce chevalier victime de l'ingratitude d'un roi chrétien n'hésite pas à servir des princes musulmans. De cette époque date son surnom de Cid (de l'arabe seyd, seigneur) ; son autre surnom, Campeador (le Champion), vient du latin campidoctor, instructeur « maître d'armes ») et lui est donné dès 1066 après sa victoire en combat singulier contre Jimeno Garcés, lieutenant du roi de Navarre, réputé invincible. Certains pensent que "Cid" est une hispanisation de l'arabe ka'id (caïd), grade équivalent à celui de général dans les armées mauresques. Comme l'écrivent Michel Kaplan, Patrick Boucheron, Christophe Picard, dans Le Moyen Âge, XIe- XVe siècle, Rodrigo Díaz de Vivar symbolise l'état d'esprit particulier des habitants de la frontière nord d'al-Andalus souvent transfuges de part et d'autre.
L'intolérance religieuse, les ambitions territoriales et les exigences financières d'Alphonse rendaient la situation intenable aux princes espagnols musulmans qui tenaient le sud et l'est du pays. Ils font appel aux Almoravides, venus des confins sahariens du Maroc. Alphonse est vaincu en 1086 à Sagrajas. Le Cid sert d'abord le roi de Saragosse, puis, en 1087, reprend du service auprès du roi de Castille Alphonse VI et prend le contrôle de Valence, mal contrôlé par le roi chrétien depuis 1086 et parvient à rétablir l'autorité de l'empereur dans la région de Valence et participe, avec ostentation, à une campagne royale sous les murs de Grenade. Le roi, jaloux, le bannit à nouveau.
En 1092, excédé, Alphonse VI s'allie avec le roi d'Aragon et le comte Raimond-Bérenger II de Barcelone contre lui, mais l'attaque navale échoue contre Tortosa. Le Cid retourne pourtant à Saragosse. Cette même année, les Almoravides, menés par Youssef Ibn Tachfin, lancent une offensive contre Valence et sa région. Le Cid revient en 1093 et reprend la ville. Les Almoravides attendent mais reviennent aussitôt leurs forces reprises. Le Cid fait inonder la huerta pour éloigner les troupes en campagne, et reprend le siège de Valence, qui tombe en juin 1094. Il se proclame alors roi de Valence et continue de mener une politique opportuniste, se souciant peu des accords passés avec Alphonse VI ou le comte Bérenger de Barcelone. Il gouverne la ville jusqu'à sa mort le 10 juillet 1099.
Mais cette Espagne n'est pas que celle des chrétiens, c'est celle aussi des musulmans espagnols civilisés luttant contre les barbares venus d'Afrique. De nombreux Maures combattent à ses côtés et sont ses vassaux. Car, sur le terrain, le Cid Campeador va créer une grande principauté à l'est de l'Espagne où règne la plus grande liberté religieuse. Et puis, Rodrigo Díaz de Vivar n'est pas que le symbole de la Reconquista, il l'est aussi de la fidélité vassalique qui interdit de porter les armes contre un suzerain même injuste. Sa principauté n'est pas vraiment un royaume indépendant, il la conquiert et la défend au nom du roi Alfonso VI de Castille et León. Toutefois, lui et ses proches, la famille cidienne, l'aristocratie chevaleresque, représente une perspective d'ascension sociale pour tous bâtards, les cadets et les puînés des familles nobles que les royaumes chrétiens essaient d'écarter du pouvoir. Rodrigue étend ses conquêtes, installe la religion chrétienne au c½ur de la ville. Il marie ses filles, l'une dans la maison royale de Navarre, l'autre dans la maison comtale de Catalogne.
Sa veuve Chimène tiendra Valence contre Youssef Ibn Tachfin, de retour, jusqu'en 1102 avec ses maigres forces, sans véritablement être aidée par le roi de Castille ou par comte de Barcelone. Les Castillans, abandonnés à eux-mêmes, succombent enfin aux assauts des Africains.
En évacuant la ville avec sa petite armée, elle emporte les restes du Cid. Pour ne pas décourager les soldats, dit-on, Chimène le fit tenir sur son cheval, Babieca, en lui plaçant son épée Tizona dans la main, de façon a ce que les soldats le croient encore en vie. Il s'agit bien sûr d'une légende : le Cid était mort depuis trois ans et on imagine difficilement une telle opération dans le climat de la région de Valence. Réputé invaincu, le Cid devint rapidement une figure légendaire. Son tombeau, ainsi que celui de sa femme Chimène est visible dans la Cathédrale Santa María de Burgos. Une partie de ses restes (une côte et une omoplate), volées par un soldat de Napoléon Bonaparte en 1809, ont été localisées en Saône-et-Loire.
Son épée Tizona est conservée au Musée de l'armée (Museo del Ejército) de Madrid.
J'espère vous avoir fait découvrir ce personnage.
Merci !
anges-demonsNP59100, Posté le mercredi 21 juillet 2010 11:20
p)as mal