Les royaumes pictes

Je vais vous parler aujourd'hui des royaumes Pictes. Cela démontre que les Pictes avaient une organisation politiques tout à fait stable mais non dénuée de conflits quand il s'agit de succession. Regardons cela de plus près.
L'histoire des débuts des royaumes pictes n'est pas claire. Dans les périodes tardives, de multiples rois ont existé, régnant sur des royaumes séparés, avec un roi, parfois deux, dominant plus ou moins leurs voisins moins. Selon les époques, les témoignages contemporains parlent de deux royaumes pictes, les Pictes du Nord et Pictes du Sud, séparés par le Mounth, ou encore de sept provinces pictes. De Situ Albanie, un document du 12ème ou 13ème siècle, la Chronique picte, le Duan Albanach, avec des légendes irlandaises, ont été utilisés pour soutenir l'existence de sept royaumes pictes. La tradition, rapportée par les bardes, attribuait à un légendaire Cruithne la fondation du peuple Picte, et à ses sept fils l'origine des sept " provinces. Ces sont les suivantes :
Cait, situé dans l'actuelle Caithness et Sutherland;
Ce, situé dans l'actuel Mar et Buchan;
Circinn, peut-être situé à Angus moderne et la Mearns (Watson W.J., The History of the Celtic Place-names of Scotland);
Fib, les Fife et Kinross modernes ; Fife est encore connu sous l'appellation de kingdom of Fife;
Fidach, localisation inconnue;
Fotla, moderne Atholl (Ath-Fotla) (Watson,W.J., The History of the Celtic Place-names of Scotland.);
Fortriu, apparenté au Verturiones des Romains; récemment montré à être centrée sur Moray (Foster, Sally M., Picts, Gaels, and Scots: Early Historic Scotland, Batsford, London, 2004.).
De plus petits royaumes peuvent avoir existé. Certaines données suggèrent qu'un royaume picte existait aussi dans les Orcades (Adomnán, Life of St Columba, tr. & ed. Richard Sharpe. Penguin, London, 1995). De Situ Albaniae n'est pas la plus fiable des sources, et le nombre de royaumes, l'un pour chacun des sept fils de Cruithne, le fondateur éponyme des dynasties pictes, peut-être un motif suffisant pour l'incrédulité (E.J. Cowan & R. Andrew McDonald (ed.), Alba: Celtic Scotland in the Medieval Era, John Donald, Edinburgh, 2005). Quel que soit le nombre exact de royaumes et de leurs noms, la nation picte n'était pas unie.
En ce qui concerne l'organisation des Pictes, il semble que les "rois pictes" ne régnèrent jamais que sur une confédération de chefferies : il y eut plusieurs "royaumes" pictes contemporains les uns des autres et leur nombre put varier de deux à sept, si l'on en croit les sources postérieures ou les brèves mentions faites par les sources étrangères. L'organisation de ces royaumes demeure largement hypothétique, mais il est possible qu'un "Haut roi" existât. En tous cas, la "royauté" des Pictes devait être clanique et l'on ignore si elle s'exerçait sur un territoire bien délimité.
Selon les époques, les témoignages contemporains parlent de deux royaumes (Bède parle de Pictes du Nord et de Pictes du Sud, séparés par le Mounth, chaîne de montagnes transversale au sud d'Aberdeen), ou de quatre, ou de sept. Sans doute y eut-il, au long des siècles, des émergences de dynasties locales, des fusions, des divisions. Au VIème siècle le royaume de Fortriu (où l'on retrouve le nom des Verturiones, peuple cite au II siècle par Claude Ptolémée) était puissant autour de Dunkeld ("le fort des Calédoniens") et de Scone. A d'autres époques on cite le royaume de Fib (Fife, qui aujourd'hui encore se vante d'être "indépendant").
Pour la plupart l'histoire a enregistré le royaume picte de Fortriu qui apparaît dominant, si bien que le roi de Fortriu et le roi des Pictes ne peut signifier qu'une seule et même personne dans les annales. On pensait le trouver dans les environs de Perth et le sud de Strathearn, alors que des travaux récents ont convaincu ceux qui travaillent dans le domaine que Moray (un nom faisant référence à une zone beaucoup plus grande dans le Haut Moyen Age que le comté de Moray), a été au cœur de Fortriu (The Scottish Historical Review, Volume 85, Number 2, Edinburgh : Edinburgh University Press, 2006.).
Les Pictes sont souvent déclaré avoir pratiqué la succession matrilinéaire sur la base de légendes irlandaises et une déclaration dans l'histoire de Bède. En fait, Bède dit simplement que les Pictes utilisé succession matrilinéaire dans des cas exceptionnels. En effet, que le système de succession royale des Pictes était matrilinéaire (filiation par les femmes), ce qui avait pour résultat que les neveux succédaient à leurs oncles. Les meurtres entre cousins que cela put entraîner sont aisés à imaginer. C'est aussi ce système qui permit à des chefs étrangers de régner sur les Pictes au Moyen Âge, comme le Scot Kenneth mac Alpin. Les rois des Pictes quand Bède a écrit ont été Brude et Nechtan, fils de Der Ilei, qui s'empare du trône par leur mère Der Ilei, fille d'un roi picte plus tôt (Lynch, Michael (ed.), The Oxford Companion to Scottish History, Oxford UP, Oxford, 2001.). Avec l'avancée des connaissances sur l'histoire de cette région, il semble quasiment invraisemblable qu'une telle erreur de Bède puisse être possible. La succession matrilinéaire est donc sans doute, malgré les contestations, une vérité.
En Irlande, les rois étaient censés provenir de ceux qui avaient un grand-père qui avait été roi (Byrne, Francis John, Irish Kings and High-Kings, Batsford, London, 1973.). Le règne des pères n'a pas souvent réussi par leurs fils, non pas parce que les Pictes pratiquaient la succession matrilinéaire, mais parce qu'ils sont habituellement suivis par leurs propres frères ou cousins, plus susceptibles d'être des hommes expérimentés avec l'autorité et le soutien nécessaires pour être roi (Smyth, Alfred P., Warlords and Holy Men: Scotland AD 80–1000, Edinburgh UP, Edinburgh, 1984.).
La nature de la royauté considérablement changé au cours des siècles d'histoire picte. Pendant que les rois qui devaient être chefs de guerre réussirent à maintenir leur autorité, la royauté est devenue un peu moins personnalisé et plus institutionnalisée pendant ce temps. La royauté bureaucratique était encore loin dans la période, notamment lorsque le pays Picte est devenu Alba, mais le soutien de l'église, et la capacité apparente d'un petit nombre de familles de contrôler la royauté pendant une grande partie de la période surtout à partir du 7ème siècle tardif, ont fourni un degré considérable de continuité. Dans le même temps, les voisins des Pictes à Dalriada et en Northumbrie les confrontèrent à des difficultés considérables que qui mirent fin à la stabilité de la succession et de l'État dont ils avaient déjà bénéficié jusque-là (Higham, N. J., The Kingdom of Northumbria AD 350–1100, Sutton, Stroud, 1993.).
Le Mormaers tardifs sont considérés comme ayant leur origine dans les temps picte, et ont été copiés à partir de, ou inspirés par des usages venant de Northumbrie (Lynch, Michael (ed.), The Oxford Companion to Scottish History, Oxford UP, Oxford, 2001.). On ignore si les Mormaers étaient à l'origine des anciens rois, des fonctionnaires royaux ou des nobles locaux, ou une combinaison de ceux-ci. De même, les comtés et les thanages Pictes, dont les traces se trouvent à l'époque tardive, on pense qu'ils ont été adoptés par leurs voisins du sud.
J'espère avoir été instructif, la prochaine fois nous verrons le site de Burghead.
Merci !

Je vais vous parler aujourd'hui des royaumes Pictes. Cela démontre que les Pictes avaient une organisation politiques tout à fait stable mais non dénuée de conflits quand il s'agit de succession. Regardons cela de plus près. L'histoire des débuts des royaumes pictes n'est pas claire. Dans les périodes tardives, de multiples rois ont existé, régnant sur des royaumes séparés, avec un roi, parfois deux, dominant plus ou moins leurs voisins moins. Selon les époques, les témoignages contemporains...