
Sous l'Empire romain, l'Armorique a été administré dans le cadre de la province de la Gaule lyonnaise, qui avait sa capitale à Lugdunum (Lyon moderne). Lorsque les provinces romaines ont été réorganisées au 4ème siècle, l'Armorique (Tractus Armoricanus et Nervicanus) a été placée sous la commande des deuxième et troisième divisions de la Lyonnaise. Après que les légions se retirèrent de Britannia (407) ainsi que les élites locales (410), on expulsa les magistrats civils, l'année suivante. (A.H.M. Jones, Le déclin du monde antique (284-610), Collection Histoire de l'Europe, tome 1, P. Sirey, 1970)
Le commandement militaire du "tractus Armoricanus et Nervicanus", de la Gironde au Pas de Calais et instauré en 380, a donc vécu ; il perd de son intérêt sous les coups de boutoir des colonnes de peuples entrant en Gaule romaine par l'est (406), le nord (Francs, puis Saxons face au comte Paul, et le sud (apparition du royaume wisigoth). Ces mêmes peuples recevant le droit de s'installer dans l'empire par foedus reçurent souvent des territoires frontaliers avec pour mission la protection des frontières. Cependant une flotte dont le commandement est attribué aux Britto-romains entre en confrontation avec la migration des Anglo-saxons sur l'île de Bretagne (Britannia). Auparavant elle avait réglé des conflits de piraterie provenant de l'Hivernie (Irlande) et des Bagaudes d'Aquitaine venus en Armorique.
En 410, Blois est conquise par le chef breton Iuomadus qui en expulse le "consul" Odo, probablement d'origine germanique. Il y fonde un état autonome ou semi-autonome qui se maintiendra jusqu'à la prise de la ville par Clovis en 491. (Georges minois, Nouvelle histoire de la Bretagne, fayard, 1992; Léon Fleuriot, Les Origines de la Bretagne, Paris, Payot, 1980)
L'Armorique est fortement présente dans les mouvements de révolte dont les causes sont la décadence de l'empire romain et les incursions barbares qui créent un climat de troubles en Gaule. De 435 à 437, les Armoricains entrent en guerre contre Ravenne. Utilisant avec succès des mercenaires Huns contre eux, Ætius et son second Litorius repoussent les Bagaudes d'Armorique de Tibatto. La Chronica Gallica parle de Tibatto à deux reprises, une première fois en 435 quand il est question de lui comme chef du mouvement pour l'indépendance de la Gallia Ulterior (l'Armorique) et à nouveau en 437 parmi ceux qui sont faits prisonniers et exécutés quand la rebellion fut maîtrisée. Le mouvement d'indépendance semble avoir atteint son paroxysme peu de temps après le voyage de saint Germain en Britannia en 429. (Les royaumes celtiques, Editions Armeline, Crozon, 2001)
Constance de Lyon dans sa Vie de Germain d'Auxerre 28 et 40, traite du peuple armoricain, prompt à la révolte, avec son chef Tibatto : lequel est un des chefs de la sédition selon la Chronica Gallica de 452, passage 119; Mérobaudes au début de son 2ème panégyrique à Aetius traite plutôt d'habitant de l'Armorique en général. En 437 également, Ætius chargea Goar, roi des Alains, qui étaient établis sur la Loire, de surveiller les Armoricains.
Cela n'empêchera pas les Armoricains de se révolter une nouvelle fois dans les années 440. Aidé des Huns, Ætius défait l'armée Burgonde de Gondicaire en 436 et laisse plus de 20000 morts ennemis sur le champ de bataille. Cette grande bataille est supposée être à l'origine de la légende des Niebelungen. En 443, il déplacera ce qui reste du royaume Burgonde au sud du Lac de Genève, en Sapaudie. Libéré de la présence Burgonde, Aetius peut enfin se concentrer sur les problèmes gaulois, en particulier les nombreuses bagaudes, et, pour remédier au problème, installera autour de Valence et d'Orléans, les Alains afin de contenir l'agitation autour de l'Armorique. Ainsi, il bat en 448 les Armoricains près de Tours. (Gilbert Sincyr, L'épopée d'Aetius, dernier général de la Rome antique, éditions Dualpha, 2006)
C'est à ce moment là qu'on fit partir les fonctionnaires au pouvoir, comme les Romano-Bretons l'avaient fait. Lors de la bataille des champs Catalauniques, en 451, une coalition dirigée par Flavius Aetius et le roi wisigoth Théodoric 1er a affrontés violemment l'alliance commandée par le roi des Huns d'Attila. Jordanès en donnant la liste des alliés d'Aetius inclus les Armoricains et d'autres tribus celtes ou barbares (Getica 36.191). S'initie à ce moment là une politique d'alliance forte entre généraux romains du nord de la gaule qui vont peu à peu constituer leur propre état (Ætius, puis Ægidius et Syagrius), et les chefs bretons. (Léon Fleuriot, Les Origines de la Bretagne, Paris, Payot, 1980)
J'espère avoir été instructif.
Merci !
Partage