Je vais vous parler aujourd'hui du pape Grégoire 1er, un pape réformateur et missionnaire. C'est un pape qui a eu à travers lui une belle tradition, mais qu'il faut relativiser, mais son rôle a été très important pour l'affirmation de l'autorité papale. Regardons cela de plus près.Consacré pape le 3 septembre 590 vers l'âge de 50 ans, Grégoire 1er réforme l'Église et redresse les moeurs du clergé. C'est pourquoi il est le seul pape avec Léon 1er (440-461) et Nicolas 1er (858-867) à porter le titre de Grand. Premier pape évangélisateur, Grégoire le Grand se situe à la charnière entre l'Antiquité finissante et le Moyen Âge barbare... Sa correspondance abondante lui a valu d'être nommé docteur de l'Église après sa mort.
Né à Rome vers 540, issue d'une famille aristocratique romaine, Grégoire se passionne rapidement pour la théologie et le droit. Après de haute responsabilité dans l'administration romaine, en 572, il devient préfet de la ville de Rome durant deux ans avant de prendre en charge, en 574, le monastère bénédictin de Saint-André qu'il fonda quelques années auparavant. Il faut signaler qu'à 35 ans, il renonce à sa situation et transforme sa maison familiale en monastère. Sujet important par ses connaissances, le pape Pélage II l'ordonne diacre en 579-585, et l'envoie comme apocrisaire (l'équivalent d'un nonce) à Constantinople. Pendant sept ans légat du pape à Byzance, il étudie l'organisation de la liturgie orientale Il est de 585 à 586, à Rome. En 590, Pélage est emporté par la peste.
Le 3 septembre 590, Grégoire 1er devient pape par la volonté des Romains, qui veulent mettre un terme à la décadence des moeurs ecclésiales. Grégoire est élu pape malgré lui par l'acclamation unanime du clergé et du peuple. Le choix populaire s'avère excellent. L'empereur Maurice confirme l'élection, la consécration a lieu à Saint-Pierre le 3 septembre. Le nouveau pape affirme sa suprématie sur les autres évêques tout en se qualifiant humblement de servum servorum Dei («serviteur des serviteurs de Dieu»). En 592 il signe une trêve avec les Lombards. Il s'imposa à Rome comme un souverain ; le premier, il fit de l'évêque de Rome celui de toute la chrétienté, supérieur donc aux patriarches orientaux, et s'opposa à la création d'Églises nationales chez les Barbares.
À partir de ce moment et jusqu'à sa mort en 604, il entreprend de diffuser les réformes qu'il médite depuis longtemps. Il fixe définitivement les textes de la Messe. Il propose une série de chants associés à chacune des fêtes de l'année ecclésiastique. Cette sélection de chants porte le nom d'Antiphonaire. Grégoire le Grand fonde aussi une école de musique, la Schola Cantorum où on forme des clercs qui propageront cette nouvelle liturgie à travers le monde chrétien. Grand théologien, Grégoire Ier le Grand est à l'origine des multiples textes faisant autorités durant tout le Moyen Âge mais il est surtout connu pour son origine légendaire du chant grégorien. Cette légende attribue à Grégoire 1er l'invention du chant qui accompagne les offices religieux. Il est vrai que ce pape érudit et musicien a rénové la liturgie mais c'est sans doute deux siècles plus tard, au temps de Charlemagne, dans la région de Metz, qu'est apparu le chant dit... grégorien.
Ses réformes et ses manoeuvres politiques vont attirer sur lui la colère de l'empereur byzantin au point que Grégoire Ier se tournera définitivement vers les royaumes barbares, divisant alors christianisme et romanité et envoyant de nombreuses missions d'évangélisation vers les terres et les iles du nord de la Gaule. Il entreprend la conversion des Barbares. Une légende raconte qu'en sa jeunesse, il aurait remarqué de beaux esclaves sur un marché de Rome. Qui sont ces hommes ? demanda-t-il. Des Angles, lui fut-il répondu. «Non Angli, sed Angeli», rétorqua-t-il («Pas des Angles mais des Anges»). Devenu pape, Grégoire se souvient de cette rencontre et se dit qu'un pays dont les habitants sont semblables aux anges ne peut demeurer plus longtemps païen. Il envoie dans le pays des Angles (l'Angleterre) le moine Augustin. Celui-ci baptise le roi du Kent et devient le premier archevêque de Canterbury. Dans les instructions que donne le pape aux missionnaires, il insiste sur la nécessité de respecter les coutumes locales et de faire confiance au temps pour amener les païens au christianisme. C'est ainsi qu'avec Grégoire le Grand, la chrétienté d'Occident sort de sa léthargie et entreprend d'évangéliser les populations païennes.Grégoire Ier mourut le 12 mars 604 et fut inhumé au niveau du portique de l'Église Saint-Pierre de Rome. Cinquante ans plus tard, ses restes furent transférés sous un autel, qui lui fut dédié, à l'intérieur de la basilique, ce qui officialisa sa sainteté.
J'espère avoir été instructif.
Merci !
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