
Le slasher (de l'anglais slasher movie) est un genre cinématographique, sous-genre de film d'horreur et du film d'exploitation, mettant en scène les meurtres d'un tueur psychopathe, généralement masqué, qui élimine méthodiquement un groupe d'adolescents à l'arme blanche.
L'étymologie vient du verbe to slash, qui signifie "taillader", allusion au fait que l'assassin utilise souvent des objets tranchants pour commettre ses meurtres. Les slashers sont peu reconnus artistiquement car la majorité des films sont de très mauvais films qui font le plus souvent suite à un original ou s'inspire fortement d'un autre. L'origine du slasher movie est peut-être à chercher du côté de Psychose (1960) d'Alfred Hitchcock, et du giallo.
Le tueur y est bestial, dénué de toute psychologie ‒ comme ses victimes qui sont exclusivement des adolescents, uniquement motivés par leur premiers émois amoureux; trucidés un à un et en grand nombre, chacun l'étant d'une façon toujours plus originale (en tous cas innovante)... Donc, les plus illustres bouchers du genre, ont presque tous le visage dissimulé sous un masque; une façon de leur gommer toute personnalité, de les rendre aussi intraitable qu'un robot. Le slasher ne cherche jamais l'originalité, ou plutôt il ne la trouve rarement. C'est aussi un moyen de rapporter beaucoup d'argent. Avec un scénario minime et un budget moindre, les producteurs en mettent en place un. Soit, ça marche, et ça rapporte beaucoup d'argent, et le plus souvent des suites sont lancées pour capitaliser, soit ça se plante, mais ils reviennent toujours dans leurs frais.

Mais le genre naîtra véritablement dans les années 1970, avec Black Christmas (1974), qui inspirera directement Halloween (1978), énorme succès qui va bouleverser le film d'horreur en établissant les codes du slasher. Le premier à avoir véritablement créé le slasher movie est John Carpenter avec son Michael Myers, dans Halloween en 1978 (sorti sous le nom La Nuit des Masques en France à l'époque), connu pour son masque blanc à perruque, n'exprimant qu'une neutralité froide. La série ne s'en tient qu'à sa suite, les autres suites étaient évitables.
La série des Vendredi 13, initiée en 1980, est avec celle des Halloween la plus célèbre représentante d'un genre dont la formule restera à chaque fois sensiblement la même : petit budget, acteurs jeunes et débutants, tueur masqué au look iconique, meurtres nombreux et souvent sanglants (là où les Halloween restaient plus suggestifs). Jason Voorhees est en réalité né avec les suites de Vendredi 13 (de Sean Cunningham, 1980), puisque l'auteur du massacre dans l'opus initial, était sa propre mère. Et ce n'est que dans le deuxième qu'il apparaît sous son joli masque de joueur de hockey (faisant du réalisateur Steve Miner le créateur du personnage sous sa forme connue). Comme Michael Myers au bout de deux films, on pensait la veine finie avec Jason au bout du quatrième film ‒ donnant dans chacune des deux séries un film qui n'a rien à voir avec les précédents : Vendredi 13 # 5 sera avec un faux Jason. On ressuscite Jason dans le n°6, Jason Le Mort-vivant, qui s'auto-parodie (imitant une ouverture à la James Bond). Mais cela n'amène qu'une déception notable.

Les critiques souvent médiocres contribuèrent à déconsidérer le genre, sans qu'elles aient toutefois d'influence notable sur le succès de ces films. Après les suites en séries de Vendredi 13 (...), Halloween et quelques ersatz, le slasher semble perdre de l'importance, se faisant plus rare durant les années 1990. D'autres slashers ont bien été lancés par de mauvaises productions, avec pour accroche prometteuse d'être “pires” que Freddy, Jason ou Michael, sous-entendu dans l'atrocité, mais perçus par les spectateurs tels qu'ils étaient : pire seulement dans la qualité.
En 1996, Scream réveille l'intérêt des spectateurs et réussit à renouer avec le succès, qui fut d'une telle ampleur que le film connut deux suites et plusieurs parodies, et lança à lui seul une nouvelle vague de slashers communément appelés "neo slashers", comprenant des films comme Souviens-toi... l'été dernier, Urban Legend ou l'épisode anniversaire d' "Halloween", Halloween, 20 ans après, voire Destination finale, où la mort elle-même tient lieu de boogeyman. La mort du genre au début des années 2000 s'explique par la lassitude du public et par l'apparition d'une nouvelle vague de films d'horreur, plus sérieux, durs, et violents, et correspondant plus aux envies des spectateurs des années 2000 (la plupart des neo slashers étant relativement soft et cyniques).

En 2007, Quentin Tarantino, pour le projet Grindhouse, rend hommage aux séries B et incorpore certaines constantes du sous-genre dans Boulevard de la mort. Le slasher est depuis quelques années un peu oublié (même phénomène que dans le début des années 90), mais une renaissance est possible grâce a l'arrivé de Scream 4 le 15 Avril 2011 et un "renouveau" qui pourrait donner un second souffle au genre.
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