
Le Giallo, est un genre de film d'exploitation, principalement italien, à la frontière entre le cinéma policier, le cinéma d'horreur, le fantastique et l'érotisme, qui a connu ses heures de gloire entre les années 1960 à 1980 avec des réalisateurs phares tels que Mario Bava, Leo Fulci et bien sûr Dario Argento.
Le terme giallo (littéralement «jaune») est le nom utilisé en Italie pour désigner le roman policier. Il tire son origine d'une collection de romans policiers publiés par les éditions Mondadori de 1929 jusqu'aux années 1960. Leurs couvertures jaunes cachaient des romans et des nouvelles de type whodunit à l'image de leurs cousins américains. La ressemblance avec ces derniers était accentuée par les pseudonymes anglo-saxons utilisés par la plupart des auteurs et par la présence majoritaire de romans anglophones traduits en italien dans les premiers gialli. Publiés sur du papier de faible qualité, le succès de ces romans attira l'attention d'autres maisons d'édition qui ne tardèrent pas à sortir leurs propres œuvres sous la couverture jaune devenue traditionnelle. Ces romans furent si populaires que les œuvres d'auteurs étrangers réputés comme Agatha Christie ou George Simenon sortirent sous cette forme lors de leurs premières publications en Italie. Le genre revient très timidement en Belgique en 2006 avec un roman titré "Analogie", dans lequel l'auteur (français) rend hommage à l'oeuvre du cinéaste italien Dario Argento.

Le genre cinématographique qui émergea de ces livres en 1960 fut à l'origine l'adaptation à l'écran des romans avant de devenir, grâce aux techniques cinématographiques moderne, un genre à part entière. Le genre connaît son apogée dans les années 1970 avec la réalisation d'une multitude de films. Mario Bava fut l'un des précurseur du genre avec "La Fille qui en savait trop" et Dario Argento reste son principal artisan ("Le chat à Neuf queues", "4 mouches de velours gris"). Le giallo a eu ses grands maîtres au cinéma, à commencer par Mario qui, en 1964, réalisé l'archétype du genre avec "6 femmes pour l'assassin " ("Sei donne per l'assassino"), un film élégant, violent, morbide, surprenant et extrêmement stylisé, aussi bien dans la construction de son scénario que dans la représentation graphique des meurtres commis. Le plus grand disciple de Mario Bava est certainement Dario Argento qui réalise, entre 1970 et 1971, trois gialli mémorable : "L'Oiseau au plumage de cristal" ("L'uccelo dalle piume di cristallo"), "Le Chat à neuf queues" ("Il gatto a nove code") et "Quatre mouches de velours gris" ("Quattro mosche di velluto grigio").

Souvent morbide, le giallo a pu dériver pour se teinter parfois d'éléments fantastiques ou plus purement horrifiques ("La Maison aux fenêtres qui rient", de Pupi Avati) jusqu'à rejoindre les préoccupations du cinéma gore ("L'Eventreur de New York", de Lucio Fulci).

Jusqu'à ce qu'Amerlui rende un hommage bien mérité en utilisant ses codes pour en faire une œuvre sensitive dont la vision en salle constitue une expérience fascinante. Amer projette en tout cas une lumière bienvenue sur un genre dont la richesse thématique et esthétique mérite qu'on s'y attarde.
En outre, le giallo influencera notablement outre-atlantique la vague des slashers comme "Halloween" ou "Vendredi 13", dont les codes narratifs sont déjà en germe chez Bava (La Baie sanglante") et Argento ("Les Frissons de l'angoisse"). Le giallo est une sorte de version transalpine du slasher.
Merci !
shonenjo13, Posté le dimanche 20 février 2011 03:36
par contre j'ai adoré kill bill ( je me suis regardé les 3 d'un coup )