
Étienne Ier fut élu pape le 13 mai 253, après la mort de Lucius ou Saint Luce. Étienne était né romain, et avait été diacre de l'église de Rome sous les deux papes précédents; son pontificat est célèbre par la question relative à la validité du baptême des hérétiques. Noble romain, il est élu pape dans les catacombes de Saint-Calixte devant la communauté de fidèles par les prêtres qui avaient un titre et par les diacres qui remplissaient une charge ecclésiastique. Cyprien pensait qu'il était nécessaire de les rebaptiser; un concile d'Afrique avait décidé ainsi; le pape Étienne soutint l'opinion contraire avec beaucoup de chaleur et de fermeté. Étienne est favorable à la réintégration des chrétiens apostats sous la persécution de Dèce et repentis depuis. Mais le problème se pose aussi pour les clercs. Ils avaient le devoir de donner l'exemple, y compris dans le martyre, et Étienne refuse de réintégrer deux évêques d'Espagne qui avaient échappé à la persécution en produisant des certificats attestant qu'ils avaient sacrifié aux dieux païens. Il fait de même envers l'évêque d'Arles, qui depuis, dans une totale inconséquence, était passé aux novatiens.
Étienne exige de la totalité des Églises chrétiennes qu'elles se conforment à la tradition romaine en ce qui concerne le baptême des hérétiques, des schismatiques et des chrétiens apostats, à savoir une simple imposition des mains de l'évêque, la confirmation, puisque ce sont des personnes qui dans le passé ont déjà été baptisées. Mais les Églises d'Orient et d'Afrique exigent un nouveau baptême. Un second et un troisième concile d'Afrique, composés des trois provinces, confirmèrent l'avis du premier, et Cyprien s'y exprima avec une espèce de ressentiment sur la hauteur avec laquelle il prétendait avoir été traité par Etienne. «Aucun de nous, dit-il, ne s'établit évêque des évêques, et ne réduit ses collègues à lui obéir par une terreur tyrannique, puisque tout évêque a une pleine liberté de sa volonté et une entière puissance.» Ces derniers mots signifient que chaque évêque est libre dans sa conduite et n'en doit rendre compte qu'à Dieu, dans les points sur lesquels il n'y a encore ni décisions de l'Église ni canons universellement reçus.
Étienne montra dans cette occasion un certain zèle; il refusa d'admettre les députés de Cyprien, et défendit même qu'on leur donnât l'hospitalité. Mais les Églises d'Orient et d'Afrique exigent un nouveau baptême. Étienne est un personnage autoritaire et il accepte mal cette indépendance. Un conflit s'engage avec Cyprien, l'évêque de Carthage, menacé par Étienne Ier d'excommunication. Cyprien reçoit le soutien des Églises d'Asie mineure, de Syrie et de Cappadoce. Alarmé le patriarche d'Alexandrie, Denys, joue les médiateurs mais en vain. C'est la mort de Cyprien, puis celle d'Étienne le 2 août 257 qui met fin à cette querelle et évite la rupture. Mais il n'eut pas la satisfaction de voir terminer cette contestation de son vivant ; elle ne le fut qu'au concile de Nicée, où le sentiment du pape triompha.
Étienne fut victime de la persécution de l'empereur Valérien. On raconte qu'il fut décapité sur son siège pontifical par les soldats pendant qu'il présidait un office religieux dans les catacombes de Saint-Calixte. L'Eglise l'honore universellement comme martyr. Il mourut ou dans l'exil ou dans les prisons, le 02 août 257. Il est inhumé dans la crypte des Papes de la catacombe de Saint-Calixte bien que sa pierre tombale ne fut jamais retrouvée. On loue la pureté de sa doctrine et de sa conduite, et sa douceur envers les nouveaux convertis. Sixte II lui succéda.
J'espère avoir été instructif.
Merci !
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