
Marcel II, élu pape le 09 avril 1555, successeur de Jules III, était né en 1501 à Fano, dans l'Etat ecclésiastique. Il s'appelait Marcel Cervini. Son père était receveur pour le Saint-Siège dans la Marche d'Ancône. Doué intellectuellement (bon mathématicien) et habile de ses mains (on le disait relieur, dessinateur, graveur, sculpteur) Marcel Cervini reçoit une excellente éducation à Montepulciano. Prêtre, il est prieur de l'abbaye de La Celle. Clément VII le nomme scriptor apostolicus. Paul III en 1534, le fait évêque de Nicastro et son secrétaire, ensuite en 1536, il le fait nonce apostolique auprès de l'empereur Charles V en Flandres, et, en 1539, évêque de Reggio puis cardinal du titre de Ste-Croix la même. Il rédige alors un rapport remarqué sur la triste situation de l'épiscopat allemand. Évêque de Gubbio en 1544, il s'efforce d'y réformer l'Église. Il avait été nommé ensuite un des présidents du concile de Trente en 1545, en tant que légat pontifical. Il est encore influent au Concile de Trente, lors de sa deuxième session (ouverte en 1551). Ses interventions vont dans le sens d'une réforme profonde de l'Eglise. Il se tient à l'écart de Jules III (1549-1555) peu empressé de réformer l'Église.
Son élection au siège de Saint-Pierre, en 1555, est une indication de ce que l'esprit de renouveau avait finalement prévalu au sein du Sacré-Collège. Les sessions avaient été suspendues par son prédécesseur ; il témoigna le désir de les rouvrir sur un plan plus régulier encore et plus utile. Il contraste en tous points avec Jules III : il veut réformer l'Eglise, y compris sur le plan financier, en revenant à une pure doctrine chrétienne – ce qui revenait à renoncer aux prêts à intérêt, donc au plus clair des ressources des États pontificaux.

Il désirait la paix entre tous les princes chrétiens; mais il n'eut pas le temps de mettre à exécution ses vertueux desseins : il mourut le 21ème jour de son pontificat, à l'âge de 54 ans. Epuisé, prétend l'histoire officielle, par les cérémonies d'investiture et le stress d'une tâche si lourde à accomplir. Hasard ? Poison ? Marcel II meurt le 30 avril après une courte maladie. Personne n'est vraiment dupe, à commencer par Du Bellay (Regrets, sonnets 94 et 109) : "Heureux qui peult long temps sans danger de poison jouir d'un chapeau rouge, ou des clefz de Sainct Pierre !" Il eut pour successeur Paul IV.
J'espère avoir été instructif.
Merci !
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