
Benoît V, dit Grammaticus («le Grammairien») († Hambourg, Allemagne, le 4 juillet 965) était un pape dont le pontificat eut lieu de 964 à 965. Il fut le 132e pape selon la liste de l'Annuario pontificio du 22 mai 964 jusqu'à sa déposition le 23 juin suivant.
Dit Grammaticus depuis ses études; Romain ; cardinal-diacre, il est élu le 14 mai 964 par le patriciat et la plèbe de Rome, contre le futur Léon VIII qui resta un fervent rival, contre l'avis de l'empereur Othon Ier, puis il fut consacré le 22 mai. Au moment de son élection il était simple diacre et les circonstances ne lui avaient pas permis d'accéder au sacerdoce et à l'épiscopat, nécessaires pour exercer sa charge; cependant, bien que le nouveau pontife fût un homme très pieux, moralement irréprochable et de grande culture, le saint empereur romain Othon Ier (936-973) n'a pas approuvé le choix.
Un synode ayant été convoqué, l'empereur obtint la condamnation comme usurpateur de Benoît qui renonça à se défendre et fut dépouillé de ses vêtements pontificaux et officiellement déposé. Son adversaire le pape Léon VIII lui brisa sur la tête la crosse pontificale : l'épisode est significatif puisqu'il nous transmet la première information sur l'existence d'un sceptre papal particulier. Le pontife déchu ne fut pas cependant réduit à l'état laïc mais on lui permit de conserver le diaconat.
Othon Ier l'avait déposé, après seulement un mois (selon les sources contemporaines, il valablement consenti et a démissionné), et l'ex-pape a été réalisée hors de Hambourg et a été placé sous la garde de Adaldag, archevêque de Hambourg, qui le traita avec grand respect en lui permettant même de prêcher, si bien qu'il fut à l'origine de nombreuses conversions au catholicisme et des retours à la pratique religieuse.
Comme dans les années suivantes Hambourg fut attaquée et détruite par les Slaves, la rumeur se répandit que Benoît lui-même avait prévu ces malheurs et prédit qu'ils prendraient fin lorsque son corps aurait été enterré auprès de la tombe de saint Pierre. Les restes du pape détrôné furent effectivement transférés à Rome, et inhumés dans ce qu'on appelait le «Paradis», le grand atrium à quatre portiques de la basilique Saint-Pierre, par ordre de l'empereur Otton III en 999.La tombe et les restes de Benoît V disparurent entre 1506 et 1539, pendant les travaux de démolition de la vieille basilique et la construction de la nouvelle. On attribue parfois à Benoît V le titre de saint et sa fête serait le 4 juillet, jour de sa mort; en réalité son nom ne figure dans aucune édition du martyrologe.
J'espère avoir été instructif.
Merci !
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