Les étrennes, une tradition encore dans les esprits

Je vous mets aujourd'hui ces superbes image des étrennes, une belle tradition qui permet de recevoir des cadeaux pour le jour de l'An. J'espère qu'elles vous plairont, vous pouvez les prendre si vous voulez.

 

L'origine des étrennes se trouve chez les Romains, au temps des rois légendaires du VIIIe siècle avant notre ère. Selon la tradition, un certain Tatius Sabinus, roi des Sabins et adversaire de Romulus, reçoit le premier jour de la nouvelle année des branches de verveine coupées dans un bois sacré en signe de bon augure pour l'année à venir. Le bois en question étant dédié à la déesse Strenia, qui veille sur la santé des gens, le mot strena étrenne, en français désigne par la suite tous les cadeaux que l'on fait aux personnes influentes, prêtres et monarques, pour le nouvel An. Bientôt les rameaux de verveine sont remplacés par des douceurs telles que figues, dattes, miel, ou menus objets. Rome devenant de plus en plus riche, les étrennes se transforment en sommes d'argent offertes pour se gagner la faveur des puissants. Sous le signe de Janus, divinité aux deux visages l'un regardant l'année passée, l'autre l'année qui s'annonce le jour de l'An donne lieu à de sacrifices et de cérémonies en l'honneur de l'empereur, seul digne de recevoir des étrennes de la population. Etalées sur une semaine sous Auguste, les cérémonies de vœux sont fixées par Caligula aux calendes premier jour de janvier.

 

Les Celtes connaissent aussi très probablement l'usage des étrennes. Ils ont, au renouvellement de l'année, la fête du gui où l'on se distribue les fragments de la plante sacrée. Ce qu'on appellera plus tard le gui-l'an-neuf. Ces rameaux doivent assurer à ceux auxquels on les donne une année heureuse, et on accompagne ce don de la célèbre formule de souhait : "Au gui l'an neuf !". Les enfants font le tour des maisons de leur village et, en échange du rameau de gui qu'ils tendent aux habitants, reçoivent quelques piécettes. Cette coutume a longtemps subsisté en Bretagne et en Espagne, où des termes aguignettes et aguinaldo, formés sur le mot "gui", désignent les étrennes données au premier jour de l'an.

 

Le christianisme tente de supprimer les étrennes comme un reste de paganisme. En vain. Elles se propageront dans la population malgré le changement de date fixé pour la nouvelle année : sous les Mérovingiens, elle commence le 1er mars, sous Charlemagne, c'est à Noël, avec les Capétiens, à Pâques. Il faut attendre Charles IX pour que le 1er janvier devienne en France le début de l'année, en 1564. Sous Louis XIV, le luxe des étrennes devient considérable. La Révolution a l'idée saugrenue de supprimer cet usage comme réactionnaire. Là encore, en vain. Les étrennes continuent à tenir une grande place dans les traditions populaires.

 

Aujourd'hui, la tradition de donner des étrennes aux petits-enfants, neveux et nièces a pratiquement disparu et a été remplacée par les cadeaux de Noël. En revanche, certaines corporations continuent de présenter leurs vœux et de recevoir des étrennes. Les particuliers récompensent ainsi certaines professions pour les services qu'elles rendent, principalement les facteurs, concierges et gardiens d'immeuble, pompiers et éboueurs. Cet usage n'a rien d'obligatoire mais permet d'entretenir de bonnes relations avec les professionnels qui nous apportent un service tout au long de l'année.

 

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