À partir de 133 avant J.-C., Rome sort de la troisième guerre punique, est au bord de la faillite : les finances sont asséchées, les populations en quête de travail s'agglutinent dans les insulae (maisons de 7 étages) de la capitale, et la corruption règne à la tête de l'État. Il faut dire que dans le monde politique de Rome, on trouve des politiciens véreux, des arrangements douteux, des élections truquées, des meurtres et des conspirations.C'est dans ce climat économique trouble que deux frères, Tiberius (162-133 avant J.-C.), élu tribun de la plèbe l'an 153 avant J.-C., et Caius Gracchus (154- 121 avant J.-C.), élu tribun de la plèbe en 134 avant J.-C., prennent le parti du peuple et tournent le dos aux idéaux conservateurs des classes dirigeantes dont ils sont issus. Il font donc voter une série de lois remettant le peuple au centre du débat public. L'aîné, Tiberius, fait voter en 133 avant J.-C. une loi agraire destinée à reconstituer une classe de petits paysans propriétaires, apte à fournir des soldats à l'armée. Caius, entre 123 et 122 avant J.-C., reprend le projet de Tiberius en l'élargissant considérablement : lois agraire, frumentaire et judiciaire notamment.
Mais cet effort révèle les man½uvres politiciennes d'un Sénat corrompu, qui craint ces deux hommes qui suscitent tant l'enthousiasme de la plèbe. Les tentatives d'opposition comme l'utilisation du tribun Octavius, qui arrêta le projet de loi agraire (printemps 133 avant J.-C.), que Tiberius déposa pour faire adopter la loi, et Caius entra en conflit avec le Sénat quand il proposa de donner aux Latins le droit de cité romaine, et à tous les autres alliés le statut des Latins domiciliés, ce dernier lui opposa un tribun, Livius Drusus, aux promesses démagogiques, et Caius ne fut pas réélu tribun de la plèbe.
La riposte du Sénat, impitoyable, ne tarde pas. Tiberius demanda sa propre réélection au tribunat. Les nobles modérés le désavouèrent, tandis que la plèbe l'abandonnait, même s'il avait des chances d'être réélu. Au cours d'une émeute, Tiberius fut massacré avec 300 de ses partisans, et son cadavre jeté dans le Tibre (été 133). Son frère Caius subira un sort aussi impitoyable. Abandonné par les chevaliers et la colonie de Carthage qu'il fait construire ayant été désavouée, Caius décide de résister et se retire sur l'Aventin avec ses partisans; une bataille s'engagea alors entre ses partisans rassemblés sur l'Aventin et les troupes du consul L. Opimius. 3 000 citoyens moururent avec lui (121).Malgré leur mort brutale, beaucoup des mesures législatives qu'ils proposèrent ou réalisèrent devaient leur survivre et modifièrent durablement la constitution de Rome.
Merci !
espritdelalouve, Posté le mardi 02 décembre 2014 15:15
super article