Après avoir vu Tintagel, au Cornwall, aurait pu être la cour arthurienne, voyons aujourd'hui la pierre d'Artognou à Tintagel qu'on tenta de rattacher à un hypothétique roi Arthur.En 1998, la découverte d'une pierre du VIe siècle à Tintagel suscita l'imagination des chercheurs arthuriens. La pierre, de 35 centimètres sur 25, a été découverte au cours de fouilles archéologiques du château de Tintagel. La presse fit grand bruit d'une découverte qui aurait pu sembler banale (Marcel Brasseur, La geste des Bretons. Tome 1, Le roi Arthur, héros d'utopie. Histoire, légende et mythe, Éditions Errance, 2001, et Christopher Hibbert, King Arthur, New Word City, 2014).
L'artéfact, devenu connu sous le nom de la pierre d'Artognou était croit-on originaire d'une pierre d'hommage dans une structure ou une maison qui fut brisée en deux morceaux, une partie d'elle fut réutilisé en partie pour drainer. La datation de cette pierre est en partie proche de la période ou fut retrouvé des poteries, entre le Ve siècle et les VIe siècle, d'ailleurs la forme de ces inscriptions serait bien de cette période (Christopher Hibbert, King Arthur, New Word City, 2014).
Dans le coin en haut à droite de la pierre on trouve la caractéristique croix diagonale, bordé par des lettres des deux côtés. De l'autre côté se trouve un "A". En dessous de l'inscription, un texte : "PATERN [-] COLI AVI FICIT ARTOGNOU", traduit par le Pr. Charles Thomas comme : "Artognou, père d'un descendant de Coll, a fait (ceci) faire / ériger /construire". Mais un meilleure traduction serait "Artognou descendant de Patern[us] Colus (a) fait construire" (Christopher Snyder, À la recherche du Roi Arthur, Le Pré aux Clercs, 2001, et Christopher Hibbert, King Arthur, New Word City, 2014). Il est suggéré qu'Artognou est une variante d'Arthur, bien que pour d'autres qu'il y a seulement une ressemblance. Artognou en ancien breton veut dire "ours savant" (Christopher Hibbert, King Arthur, New Word City, 2014).
Que ce soit un fait ou une fantaisie, la pierre d'Artognou soulève la question pour de nombreux chercheurs et de croyants de la légende du château de Tintagel (Christopher Hibbert, King Arthur, New Word City, 2014). Dans un documentaire télévisé (King Arthur) sur Discovery Channel, Charles Thomas commentant la pierre nous dit "que la pierre pourrait être la preuve finale d'Arthur" (Alan Lupack, New Directions in Arthurian Studies, Boydell & Brewer, 2002). Il était plus prudent en 1998, quand il fit savoir que cette pierre ne peut lui être attaché, car le nom est différent (Thomas Green, Arthuriana : Early Arthurian Tradition and the Origins of the Legend, Lulu.com, 2009).Le nom Artognou n'est pas le même que celui d'Arthur, car un les noms communs avec l'élément "art(h)" étaient nombreux et dire que cette pierre est rattaché à un "Arthur historique" semble injustifié. Chris Morris en charge des fouilles de Tintagel demande à ce que soit abandonné le fait de rattacher cette pierre à la légende et à la figure littéraire d'Arthur (Thomas Green, Arthuriana : Early Arthurian Tradition and the Origins of the Legend, Lulu.com, 2009).
En gros, cela ne prouve pas l'existence d'un Arthur historique ayant des liens avec Tintagel. En revanche, cela tend à confirmer le statut de Tintagel comme un site séculaire de haut rang (probablement royal) avec un niveau de graphisme surprenant associé à des activités non cléricales. La croix insérée au-dessus des lettres indique seulement qu'Artognou était Chrétien (Christopher Snyder, À la recherche du Roi Arthur, Le Pré aux Clercs, 2001).
J'espère avoir été instructif. La prochaine fois nous verrons si Wroxeter aurait pu prétendre avoir abrité le roi Arthur.
Merci !
taigong788, Posté le samedi 14 août 2021 07:04
Visiteursophie a écrit : ""
Visteursophie,
Je vous remercie pour cette traduction.
Passez une bonne journée.