Un historien prétend avoir résolu le mystère du roi Arthur avec un ...

Au mois de juillet 2018, un historien David Carroll, qui a passé plus de 25 ans à faire des recherches sur la légende du roi Arthur, croit avoir trouvé la preuve que le légendaire roi Arthur était en réalité le fils d'un roi écossais du VIe siècle, et offre 50 000 £ à quiconque peut le prouver (https://www.einnews.com/pr_news/453896557/historian-claims-to-have-solved-king-arthur-mystery).

Après avoir trouvé un manuscrit caché sous clef dans la bibliothèque municipale de Schaffhouse en Suisse, l'historien pense avoir la preuve irréfutable qu'un prince écossais du VIe siècle est la véritable source de la légende arthurienne. Le manuscrit Dorbene, écrit par des moines du VIIe siècle, est le plus ancien document historique au monde à mentionner Arthur. David dit que les similitudes entre le chef de guerre écossais Arthur documenté dans le manuscrit et la légende du roi Arthur ne peuvent être ignorées. L'histoire d'Arthur, ou d'Arturius, comme elle est évoquée par les moines, est presque identique à celle du roi légendaire que nous connaissons tous aujourd'hui. Arturius était le fils d'un roi écossais du VIe siècle appelé Aidan (https://www.einnews.com/pr_news/453896557/historian-claims-to-have-solved-king-arthur-mystery).

David Caroll dit : "Il ne fait aucun doute que Arturius est le véritable roi Arthur. Les deux étaient actifs au 6ème siècle, les deux sont morts dans des batailles contre les Pictes, tous deux étaient chrétiens, tous deux ont combattu aux côtés d'Urien et d'autres rois britanniques et tous deux avaient une sœur appelée Morgan - un nom inconnu des archives du 6ème et 7ème siècle. Avoir un frère et une sœur à ce moment-là, appelés Arthur et Morgan, est hautement improbable. Ce serait comme trouver un autre Napoléon et Joséphine ou Antoine et Cléopâtre, c'est presque impossible" (https://www.einnews.com/pr_news/453896557/historian-claims-to-have-solved-king-arthur-mystery).

La documentation d'Arturius dans le manuscrit est de cinq siècles avant que Geoffrey de Monmouth ait introduit l'histoire d'Arthur dans la légende des Cornouailles. La distribution du manuscrit à travers l'Europe expliquerait pourquoi Arthur était connu en Europe continentale des siècles avant d'être connecté à la Cornouailles au XIIe siècle. David croit que la raison pour laquelle, pendant des siècles, le prince du VIe siècle a été négligé comme étant la source de la légende arthurienne, c'est parce qu'il a été désigné comme chef des batailles par les moines et non comme roi (https://www.einnews.com/pr_news/453896557/historian-claims-to-have-solved-king-arthur-mystery).

David a dit : "Arturius était considéré comme un chef des batailles, jamais un roi, mais il était le fils d'un roi. S'il n'était pas mort au combat contre les Pictes, il aurait pu succéder à son père et devenir le roi Arturius, le roi Arthur." Pour ajouter aux affirmations de David, la plupart des recherches sur la légende arthurienne remontent à Nennius, un moine gallois du IXe siècle, qui qualifie également Arthur de chef des batailles, comme le manuscrit suisse écrit deux siècles auparavant (https://www.einnews.com/pr_news/453896557/historian-claims-to-have-solved-king-arthur-mystery).

Mais l'historien Miles Russel nuance l'affirmation de David Caroll. L'affirmation de ce dernier selon laquelle Arthur était le fils d'un roi du VIe siècle dans ce qui est aujourd'hui l'Écosse est particulièrement attirante étant donné qu'elle est associé à une offre de 50 000 £ à quiconque peut prouver que sa thèse est fausse. Il est juste de dire que l'argent de Carroll est en sûreté, car, même si la théorie est intrigante, l'absence de preuves définitives d'une manière ou d'une autre signifie que personne ne pourra jamais, devant un tribunal, réfuter la preuve (https://www.historyextra.com/period/early-medieval/king-arthur-real-who-why-solve-mystery/).

De tous les petits rois britanniques qui se disputant le pouvoir ou combattant des envahisseurs aux cinquième et sixième siècles, le candidat le plus fort pour un «vrai» roi Arthur sera toujours Ambrosius Aurelianus. Malheureusement, tout comme pour Arthur lui-même, nous ne savons rien de cet homme, si ce n'est les brefs commentaires de Gildas : il descendait de la noblesse romaine et menait une force pro-britannique contre les Saxons, remportant une grande victoire à Badon Hill. Il est douteux que quiconque sache exactement où se trouvait Badon (plusieurs endroits ont été identifiés en Angleterre et au pays de Galles), mais la bataille était suffisamment importante pour se la rappeler pendant des générations et devint plus tard un moment clé dans la carrière d'Arthur (https://www.historyextra.com/period/early-medieval/king-arthur-real-who-why-solve-mystery/).

Selon Miles Russel «Si nous examinons la première vie détaillée du roi Arthur (le récit fourni par Geoffrey de Monmouth), il devient clair qu'Arthur est un composite: un super-héros gestalt celtique formé à partir des actes des autres. Ambrosius Aurelianus fournit l'ancre chronologique «Dark Age», tandis que d'autres éléments de son histoire découlent de la vie de Magnus Maximus [un général romain devenu illégalement empereur en Grande-Bretagne en 383 après J.-C.]; Constantin 'le Grand' [qui fut proclamé empereur à York en 306] et Cassivellaunus [un chef de tribu britannique qui lutta contre Jules César en 54 av. J.-C.]. Une fois que vous avez détaché ces personnages du récit de Geoffrey, il ne reste plus rien pour Arthur» (https://www.historyextra.com/period/early-medieval/king-arthur-real-who-why-solve-mystery/).

Mais rien n'interdit de voir un personnage ou des personnages historiques ayant eu ce nom, auquel on aurait accolé l'exploit d'autres rois bretons, mais sans utiliser les textes douteux de Geoffrey de Monmouth. Peut-être même a-t-on exagéré ses exploits, car l'auteur de l'Historia Brittonum vers le IXe siècle a voulu faire honneur au roi du Gwynedd Merfyn, qui renversa la situation pour les Gallois contre les Anglo-Saxons, il fallait alors un exemple notable pour montrer que déjà auparavant il y a eu un guerrier qui renversa la situation, on prit alors un chef de guerre qui était mineur comparé aux autres rois pour qui il se battait et qui reçurent des critiques de Gildas (Maelgwn, Cuneglasus, Constantin et Aurelius Caninus). C'était homme peu dangereux pour la réputation des rois restant à leur service, ne se mêlant donc pas à leur conflit de territoire et s'occupant des menaces concrètes qu'étaient alors les Anglo-Saxons, les Pictes et les Scots, il servira plus tard d'objet de propagande, auquel on ajouta l'exploit d'autres personnages historiques et mythiques à partir du XIIe siècle.

Finalement, si on regarde de plus près. L'absence d'une origine claire et présente pour le roi Arthur a créé un «vide» que beaucoup souhaitent vivement combler. Ces dernières années, le concept d'une histoire cachée, interdite ou secrète est apparu dans la quête du roi, grâce sans doute à la popularité du travail de détective archéologique associé à la nature de la fiction provenant de la pop culture (comme celle de Dan Brown avec le Da Vinci Code, publié en 2003). Chaque année, de nouveaux livres, articles et programmes télévisés prétendent avoir découvert une «vérité perdue» ou dévoilé un nouvel aspect de l'identité du roi Arthur. Certains sont véritablement intrigants; d'autres sont clairement délirants, mais la «quête» est à la fois passionnante et lucrative, quel que soit l'angle sous lequel vous l'abordez (https://www.historyextra.com/period/early-medieval/king-arthur-real-who-why-solve-mystery/).

Malheureusement Arthur est lui aussi victime de théories fumeuses. Au lieu, de chercher dans du vide. Il faut faire une démarche historique, et voir si son existence est possible ou non, mais ne rien affirmer comme sûr, car les vérités d'hier ne sont pas celles de demain.

Merci !