Les Guerre médiques : la Grèce contre la Perse

Pour punir Athènes et Érétrie d'avoir porté secours aux cités grecques d'Ionie dans leur révolte entre 500 et 493 av. J-C., et venger la mise à sac des temples de Sardes, une campagne de représailles durant laquelle est rasé Milet en 494 avant J-C, Darius conduisit les troupes barbares sur l'autre rive de l'Hellespont, s'étend vers l'est et, temporairement, vers la Thrace à l'ouest.

Sa tentative de mettre au pas les cités de Grèce après qu'il met l'Erétrie à feu et à sang, réduisant sa population en esclavage, fait face aux les hoplites athéniens dirigés par Miltiade qui laissent éclater leur fureur contre les troupes perses de Mardonios à la plaine de Marathon, 490 av. J.-C. Si la victoire inattendue de Marathon, repoussa une première fois l'envahisseur, il faut souligner que peu de cités participèrent à l'effort de guerre. En effet, lorsque les hérauts de Mardonios vinrent demander la terre et l'eau aux cités, c'est-à-dire leur soumission, beaucoup préférèrent «médiser», s'accommoder d'une éventuelle tutelle étrangère et même profiter de la situation pour asseoir un pouvoir jusque-là contesté. Il est vrai qu'allaient s'affronter un puissant État centralisé, conquérant, et une poussière de communautés encore rurales, plus habituées aux médiocres querelles locales qu'à la résistance à une invasion étrangère.

Lorsque Darius Ier roi de Perse achéménide, meurt en 486 avant Jésus-Christ, son fils et successeur Xerxès Ier jure de poursuivre son œuvre, celle de châtier Athènes, qui aida à mettre sur pied la révolte ionienne. Six années entières de préparatifs sont nécessaires au Grand Roi pour rassembler une armée forte, selon Hérodote, de plus d'un million d'hommes, et qui part, sur terre et sur mer, à la rencontre des Athéniens et des Spartiates. Comment arrêter ce déferlement incroyable, prodigieux, insensé de tant d'ennemis, dont les 1200 trières progressent inexorablement vers les Grecs, à la tête, eux, de seulement 300 navires ?

Cette fois, davantage de cités répondirent à l'appel, et démontrèrent leur capacité de résistance. Au défilé des Thermopyles, seul passage entre la Thessalie et la plaine de l'Attique, un étroit défilé coincé entre la montagne et la mer, Léonidas et 7000 hommes (spartiates, thébains et Thespiens) bien qu'en infériorité numérique, bravent la puissance des 300 000 hommes et 53 trières de Xerxès, parvenant à retarder de plusieurs jours la marche des fantassins perses vers Athènes entre le 16 et 24 août 480 av. J.-C. Trahi par Demaratos, un ancien roi de Sparte, au service de Xerxès, il meurt avec 300 hoplites spartiates, ainsi que 700 soldats de Thespies, 700 Lacédémoniens non-Spartiates (Périèques) et 400 Thébains, pour laisser l'armée faire sa retraite. Même si son sacrifice semble inutile puisque le 24 août 480 av. J-C. le passage des Thermopyles est forcé, et l'affrontement entre la ligue hellénique et l'armée de Xerxès est inévitable, la flotte Perse est tenue en échec devant le cap Artémision entre le 16 et 24 août dans une tactique combinée décidée entre le stratège d'Athènes Thémistocle et le roi de Sparte Léonidas (Sparte et Athènes sont en liaison constante pendant les deux batailles), ce qui permet à la flotte grecque de se replier vers l'Attique après qu'elle apprend que le défilé des Thermopyles est franchi par les Perses.

Tandis que l'on évacue en hâte la population d'Athènes menacée par les troupes terrestres de l'ennemi, là, Xerxès Ier ordonne la destruction des sanctuaires et la déportation des statues votives, se forgeant une réputation de monarque irrespectueux des religions locales. Un terrible combat naval se prépare dans le détroit de Salamine, où les alliés grecs se sont stratégiquement repliés. Malgré le profond découragement des Grecs, l'Athénien Thémistocle, aidé du Spartiate Eurybiate, décide de livrer bataille en mer. Après 12 heures de combat acharné, malgré l'aide fougueuse de la reine d'Halicarnasse, Artémise Ière, les Perses battent en retraite en ayant perdu 200 trières contre 40 pour les Grecs. Les actions d'éclat de Thémistocle l'emportent sur les tactiques confuses des Perses. Xerxès s enfuit pour retourner en Perse en laissant son beau-frère Mardonios qui hiverne en Béotie en septembre 480 av. J-C. à la tête d'une armée de 300 000 hommes selon Hérodote.

Ensuite, les Perses vont se faire une seconde fois humiliés à Platées en 479 av. J.-C, cette bataille qui sera le dernier affrontement terrestre des Guerres médiques qui verra la défaite sanglante de l'armée perse et la mort de Mardonios. La flotte grecque portera l'estoque à la bataille du cap Mycale. La Perse est définitivement vaincue dans un combat difficile. Pis, en 478, menés par Athènes, les Grecs renforcent leur alliance en créant la ligue de Délos et poursuivent leurs offensives, libérant des cités de Chypre. Lorsqu'il meurt assassiné en 465, Xerxès laisse un Empire encore solide en dépit du renforcement de la puissance d'Athènes et de la perte des îles et des cités du littoral d'Asie Mineure gagnées à la ligue de Délos. Et les rois Perses emploieront d'autres stratégies pour neutraliser le danger grec, corruption ou liens commerciaux à travers les cités du Levant.

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures : Henri Pigaillem, Salamine et les guerres médiques : 480 avant Jésus-Christ, Economica, 2004, Peter Green, Les guerres médiques, Tallandier, 2008, Jean Malye, La véritable histoire de la bataille de Salamine, Les Belles Lettres, 2014, https://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/grecs_et_barbares_le_choc_des_guerres_mediques.asp, https://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/l_empire_perse_grandeur_pouvoir_et_organisation.asp, https://www.geo.fr/histoire/cyrus-darius-xerxes-trois-rois-pour-une-perse-rayonnante-187620, Bernard HOLTZMANN, «GUERRES MÉDIQUES», Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 22 septembre 2018. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/guerres-mediques/, et Bernard HOLTZMANN, «GUERRES MÉDIQUES - (repères chronologiques)», Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 22 septembre 2018. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/mediques-reperes-chronologiques/.

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