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Le roi Arthur, la réalité derrière le mythe

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Ce blog s'intéressera avant tout à la question de l'historicité du roi Arthur durant les Dark Ages, une période de grands changements dans la Bretagne post-romaine, et ce qui amena sa légende.

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L'Ancien Régime en France : un période complexe et très centralisatrice

L'Ancien Régime est à considérer comme un monde en soi qu'il convient de connaître et de comprendre dans une perspective historique : il se dessine à la Renaissance, se consolide avec l'absolutisme et se transforme sous l'influence des Lumières.
 
L'Ancien Régime en France : un période complexe et très centralisatriceAprès la saignée de la peste noire, qui vida le pays de moitié, le plafond de verre des vingt millions d'habitants tint longtemps, jusqu'au milieu du XVIIIe siècle. Les XVIe et XVIIe siècles occupent alors dans cette instauration de l'Ancien Régime une place particulière dans l'historiographie. Pour les uns, ils marquent la rupture avec l'obscurantisme médiéval et le cheminement vers le progrès puisque dès la royauté de François Ier le pouvoir se durcit et ont fait de réels emprunts plus ou moins avoués au Code justinien et au Prince de Machiavel qu'officiellement on réprouve en France, puis les derniers grands féodaux disparaissent, domptés ou éliminés, alors que les coutumes juridiques sont rédigées, codifiées; pour les autres, ils sont une époque troublée, enserrée entre les guerres de religion et les coûteuses conquêtes du Roi Soleil. Les faits sont tout à la fois plus complexes et plus simples : les guerres d'Italie permettent à la France de développer une culture rayonnante, mais lui font passer à côté de la conquête océanique  les esprits se libèrent du carcan idéologique du dogme, mais l'unité éclate et les guerres de religion sont sanglantes. De Louis XIII à la mort de Louis XIV (1610-1715), le système politique semble concentré dans la personne du cardinal-ministre ou du monarque. C'est l'apogée de l'absolutisme, marqué par la période de régence de Marie de Médicis, mais surtout par l'autorité de Richelieu, de Mazarin et de Louis XIV. S'il est efficace et souple, brillant, ce système politique peut être aussi coûteux et belliqueux. Alors que Louis XIV rayonne en Europe, son peuple ne connaît pas la paix. Á la veille du décès de Louis XIV, la France devenue plus puissante que jamais connaît encore néanmoins de grandes difficultés économiques, des épidémies, voire des famines momentanées. Puis entre 1715 et-1770, sous la régence de Philippe d'Orléans et le règne de Louis XV, le modèle régalien se rapproche des puissances libérales. C'est l'absolutisme bien tempéré. Porteur de grandes réalisations, favorisé par un puissant essor économique, il finira pourtant par tomber en ruine. Louis XV meurt en 1774 dans l'impopularité finale. Le règne suivant, celui de Louis XVI, entre 1774 et 1792, coïncide avec la liquéfaction du système.
 
L'Ancien Régime en France : un période complexe et très centralisatriceL'absolutisme royal puissant qu'il soit d'est fondé sur un pouvoir fort qui connaîtra ses limites. Louis XIII et Louis XIV (1610-1715) portèrent à son comble la sacralité du pouvoir monarchique en mobilisant toutes les ressources littéraires et artistiques d'un siècle fécond. Les fastes dorés et solennels de la religion royale furent mis au service d'une autorité inouïe. Pour en rendre compte, les contemporains regroupèrent sous le terme générique d'"Extraordinaire", les impôts nouveaux, les tribunaux exceptionnels, les pouvoirs confiés aux intendants, etc. Assurément, le temps des rois absolus fut un temps de sidération. De révolte et de violence aussi. La guerre, avec son cortège de malheurs et de nécessités impérieuses, fut la manifestation la plus sensible de l'autorité royale. Elle exigea une mobilisation toujours croissante de la société et de l'État, dont elle fut la matrice. Pour la financer, le recours au crédit et à la vente d'offices modifia profondément les structures sociales du royaume. Les élites investirent massivement dans ces charges vénales qui, parfois, les anoblissaient en entretenant la confusion entre dignité sociale et service du Roi. Mais de la mort de Louis XIV à la convocation des États Généraux (1715-1789), La France des Lumières est en effervescence. Elle fait depuis deux décennies l'objet d'un profond renouvellement historiographique qui permet de balayer bien des certitudes et des poncifs sur l'Ancien Régime. De l'expérience réformatrice des années Régence aux entreprises modernisatrices des années 1760-1780, le royaume est un laboratoire où des administrateurs dévoués au service du roi comme à celui de l'État inaugurent des chantiers aussi ambitieux que socialement et politiquement risqués, au premier rang desquels la refonte fiscale et la réorganisation de la monarchie administrative. De témoin, l'opinion publique devient arbitre et bientôt juge devant lequel les partisans des réformes et leurs détracteurs plaident. Dans un contexte de croissance économique inégalement répartie, la société est sous tension, travaillée par des mobilités ascendantes qui bousculent les cadres de la société d'ordres, mais aussi par la fragilisation de pans entiers de la population.
 
L'Ancien Régime en France : un période complexe et très centralisatriceLa France d'Ancien Régime, c'est aussi une solide base campagnarde puisque plus des neuf dixièmes des Français de l'Ancien Régime vivaient dans des villages, des terroirs et des seigneuries, une noblesse qui possède des privilèges et des devoirs et ne cesse de se renouveler, mais elle n'est pas égale puisque seulement entre 2 à 6 % des nobles possèdent des titres (obtenus entre le XVIIe et le XVIIIe siècle), auxquels s'ajoutent la bonne noblesse de province et ceux désargentés, le clergé avec ses inégalités de condition vu que les archevêques et les évêques sont tous nobles, face aux curés moins aisés, les villes avec leurs corps et leurs communautés, leurs bourgeoisies qui sont de véritables rouages du régime et l'alliée de la monarchie, puisque c'est dans ses rangs que celle-ci recrutera ses principaux commis, de Guillaume de Nogaret à Jean-Baptiste Colbert, parallèlement, c'est elle surtout qui tirera profit des interventions royales en matière économique du moins jusqu'au XVIIIe siècle. Cette dernière est l'élite du Tiers-état puisqu'elle réunit les hommes du monde de la loi, intellectuel et de l'économie (rente, négoce, manufacture, banque, etc.). Mais la noblesse et la bourgeoisie ne sont jamais loin du déclassement social qui les ferait rejoindre la masse flottante des indigents, ceux deux ordres se connaissent aussi par les mariages, les lieux de sociabilité, et le commerce. Mais cela est plus difficile pour l'immense majorité des roturiers qui représente une grande partie du Tiers-état, malgré le fait que certains soient devenu indépendants ou semi-indépendants (ouvriers, porte-faix, gagne-deniers, domestiques, travailleurs de la terre), puisque l'évolution des prix et des revenu pèse lourd, l'accès aux subsistances ne cesse jamais d'être une question vitale pour elle. La condition des esclaves n'est pas meilleure puisque l'État joua un rôle essentiel dans le lancement du grand commerce colonial à partir de 1620, et surtout après la guerre de Sept Ans, reposant sur un esclavage fut d'abord blanc et temporaire (trois ans) que sont les engagés, avant de se faire indien et surtout africain. Le code noir garantit la maximalisation des profits. La Révolution introduit de nouveaux clivages : patriotes, autonomistes, royalistes, républicains, mais personne ne remet en question un modèle économique qui a tellement fait ses preuves. Le concept de race apparaît en France, et se répand au XVIIIe siècle importé en métropole par les colons, soutenu par des négociants, parfois théorisé par des hommes de science pour être instrumentalisé, et conduisant à la fin du siècle, à une législation destinée tout à la fois à limiter le séjour des non-Blancs sur le territoire métropolitain et à interdire les mariages mixtes. Cette population des gens de couleurs estimée à 5000 personnes sur le territoire est composée principalement de domestiques, mais aussi d'artisans et de nombreuses autres profession.
 
L'Ancien Régime en France : un période complexe et très centralisatriceLa raison d'État guide la classe politique, mais aux forces centralisatrices s'opposent les vivacités régionales. Quant à l'Église, elle est dans l'État, comme l'État est dans l'Église. Mais cet État moderne se construit dans une économie préindustrielle, entraînée par le commerce des produits agricoles dans une société où les libertés sont longtemps confondues avec les privilèges des ordres sociaux et dans une culture largement vivifiée par la religion. La formation de l'État-nation est l'œuvre d'une monarchie sacralisée à perspective absolutiste, où le souverain ne parvient pas à s'adapter à la redéfinition de la nation au siècle des Lumières. Il est au-dessus d'institutions coutumières dans un corps de structure médiévale. Sa la nature de droit divin et dont le régime ou l'exercice est de tendre et de prétendre à l'absolutisme personnel et autoritaire est aussi un autre frein aux réformes. Après  1615,  les  États  généraux  ne  sont  plus  réunis  malgré  la tentative  de  la  Fronde  dont  la régente  parvient  a  se  soustraire.  Sans  disparaitre  totalement  (l'épisode  de  1789  en  témoigne),  les États  sont  mis  en    sommeil  et  ne  constituent  plus  un  obstacle  majeur  ä  la  politique  royale.  L'effacement  des  États  généraux  correspond  aussi  à  une  période  de  réduction  des  États  provinciaux qui sont marginalisés. Cela accompagne  la politique fiscale de  la monarchie qui passe par un  affaiblissement des réseaux  locaux  et des États  provinciaux constitutifs de contre-pouvoirs. L'accroissement  des  pouvoirs  des  intendants nobles de robe, qui reçoivent dès Richelieu des attributions très larges. Commissaires royaux, ils sont chargés d'une rigoureuse gestion des finances dans les provinces, au détriment des cours souveraines, ce qui est un signal fort. Les blocages des réformes s'expliquent aussi par le fait que la structure de la France était villageoise. La culture savante, certes essentielle, nous donne une image largement faussée de la vie jadis. Le village, dont on ne s'éloignait guère, n'était pas seulement un lieu de résidence, un lieu de production, mais aussi le cadre de toute vie sociale. En un monde où l'abondance était l'exception, les contraintes collectives étaient fortes et le contrôle social étroit (cela n'était pas, d'ailleurs, vécu forcément comme une oppression...). En nuançant selon les régions, on trouve au moins deux institutions fortes : la hiérarchie ecclésiastique, la seigneurie. La seigneurie, qui étouffe la paysannerie, rend l'auto-investissement paysan décidément difficile, sinon impossible. Or la noblesse considère la seigneurie comme sa force principale. Il faut y ajouter le poids des usages et des traditions, très variable d'un lieu à l'autre. Un autre blocage vient de diverses solidarités horizontales que l'on retrouve dans les villes (communautés, corporations, etc.) qui sépare une partie du Tiers-état de la bourgeoisie.
 
L'Ancien Régime en France : un période complexe et très centralisatriceAprès un lent dégagement des conceptions féodales, la monarchie n'a pas été capable non plus de maîtriser la question du pluralisme religieux, ni d'imposer une réforme progressive de la société pour tirer une fiscalité à la hauteur de ses ambitions. Le refus politique d'association de la nation à la gestion de l'État, longtemps maîtrisé grâce à l'attachement des élites au partage financier des ressources de l'État fort, finit par asphyxier la monarchie lorsque l'enlisement des réformes se paie par la faillite. Pourtant, le sacré pénètre toute la vie quotidienne, qu'il s'agisse de la religion ordinaire dans le cadre de la paroisse et des associations de fidèles ou des superstitions, sorcelleries et pratiques magiques que l'Église a bien du mal à réduire. Du fait des guerres de religion qui déchirent le pays dans la seconde moitié du XVIe siècle, les décisions réformatrices du concile de Trente (1545-1563) ne sont appliquées dans le royaume qu'avec un siècle de retard environ. C'est alors que se met en place un catholicisme méfiant à l'égard de Rome tout en lui restant fidèle et dans lequel un clergé de qualité, bien formé dans les séminaires, encadre étroitement la masse des fidèles et s'efforce de lui imposer une religion exigeante. Mais face à l'Église catholique dominante, la Réforme protestante a bouleversé la France du XVIe siècle et occasionne massacres, persécutions et guerres. Indépendamment des questions proprement théologiques soulevées par son message (en résumé, tout chrétien vit de la seule grâce de Dieu, dans la foi fondée sur la seule Écriture), elle est considérée comme une menace politique et religieuse par le roi et les dignitaires catholiques. Les écrits de Luther (1520) et de Calvin (1533) seront rapidement répandus grâce à l'imprimerie, la circulation des professeurs et des étudiants des universités et celle des commerçants. En quelques années leur nombre dépasse 2 millions de personnes dans le royaume. Après une histoire tourmentée et sanglante, marquée entre autres par la réconciliation prônée par Henri IV puis la révocation de l'Édit de Nantes sous Louis XIV, le dernier pasteur pendu à cause de son ministère le sera en 1762, et les derniers forçats huguenots sortent du bagne en 1775. En 1787, l'édit de tolérance permet aux protestants de retrouver un état civil et en 1789 la liberté religieuse est proclamée. La situation des juifs est plus compliquée, car dans le sud-ouest du pays elle est acceptée mais dans d'autres elles sont beaucoup plus strictes allant de la discrimination à l'interdiction de leur présence comme à Strasbourg, et à Paris leur vie est précaire, mais on ne les oblige pas à se convertir. L'émancipation complète des Juifs n'aura lieu qu'en 1791.
 
L'Ancien Régime en France : un période complexe et très centralisatriceLes usages du naître, vivre et mourir définissent à cette époque la civilisation traditionnelle et les mœurs de la famille. Les changements économiques des siècles précédents, qui poussent l'individu à se défaire des contraintes sociales et à choisir sa vie librement; les élites, qui drainent de nouvelles idées; l'État, qui conduit l'individu à intérioriser les normes et à découvrir l'intimité; la littérature de fiction et le théâtre, qui ont idéalisé progressivement l'amour et le mariage. À partir du XVIIe siècle, sous l'effet d'un courant de moralisation porté par l'Église et l'État, on passe d'un modèle de famille ouverte sur la société des adultes à un modèle de famille nucléaire fermé, où l'enfant devient l'objet de toutes les attentions. Cette mutation liée au processus d'éducation s'accompagne, dans la famille, d'un surinvestissement affectif à l'égard des enfants, dans une société de plus en plus malthusienne. Les enfants sont désormais confinés dans les familles et dans l'école, ce qui retarde le passage à l'âge adulte. Il faut dire que la culture, celle des analphabètes et celle des lettrés, c'est l'éducation sans école et l'instruction dans l'école; ce sont les lectures et les lecteurs; le monde des images, des artisans à l'académie; le monde des sons, de l'opéra au cantique. On aussi longtemps cru que la femme d'avant la Révolution était un être soumis et «inférieur», la victime du mépris et des mauvais traitements. Depuis les chercheurs ont pu nuancer et compléter cette perspective. Si les Françaises semblent être réduites à l'état d'épouse et mère, surgit une réalité plus complexe, faite de résistances, d'arrangements, d'échappées individuelles et collectives. Elles avaient une place à la fois originale et diverse par rapport aux comportements et activités masculines. Une forte implication dans la religion et les œuvres, et des secteurs d'expression d'une parole féminine montre de multiples décalages entre les discours officiels et la réalité des pratiques sociales. Celle-ci pouvait collaborer avec son époux, voire se ménager de nombreux espaces d'autonomie et d'indépendance, elles peuvent intervenir, comme le travail, la politique, la foi et les œuvres caritatives, et la vie intellectuelle et artistique en général, et se sont pleinement impliquées dans la vie religieuse et les œuvres caritatives. Dans la période qui va de la Renaissance à la veille de la Révolution les femmes ont su de fait se créer des espaces de liberté et d'autonomie largement acceptés par l'ensemble de la société.
 
L'Ancien Régime en France : un période complexe et très centralisatriceDe la création de l'Index romain au système de la permission tacite, la liberté d'expression a en effet une longue histoire. Elle commence dans la seconde moitié du XVe siècle lorsque se multiplient les voix contestataires de l'ordre établi. Mais les pouvoirs des censeurs de la Sorbonne, du Parlement, du Conseil du roi, de l'Assemblée du clergé ont souvent des objectifs différents et leur rivalité favorise en fait un certain pluralisme de la pensée. Dans la France d'Ancien Régime, le contrôle culturel a une autre dimension : c'est la formation des esprits, par l'éducation, la prédication, la lecture, la propagande. L'État s'intéresse avant tout à la formation des élites et néglige la culture populaire, dont seule s'occupe l'Église. Sous Henri IV, la censure s'est relâché au point que les nonces apostoliques s'alarment, ce n'est qu'une embellie, elle s'exerce aux siècles suivants contre la pensée indocile des libertins, des jansénistes et des philosophes, et même contre les ouvrages de piété jugés trop mièvres. Paradoxalement, le pouvoir royal, en s'affirmant, a affaibli la censure lors des Lumières en montrant une certaine tolérance puisque l'Index romain est réorganisé, le système de permissions tacites mis au point, tandis que les académies deviennent des lieux où se discutent les idées nouvelles, en même temps qu'il a accru le fossé culturel entre une élite, de plus en plus ralliée aux vues profanes et terrestres de l'État, et des couches populaires entretenues dans des espoirs eschatologiques par l'Église, mais aussi par la «fureur de lire» qui s'empare de la population française à la fin du XVIIIe siècle. Et la paix sociale qui avait effectuée son retour à partir des années 1670, mais n'empêche pas la rébellion qui constitue un mode qui a fait du heurt et de la rupture le principe du changement dans l'espace français. Les luttes contre les fermes générales et la taille, les mouvements antiseigneuriaux, les troubles frumentaires, les conflits du travail, la défense de la liberté et de la dignité des individus, les frondes de la jeunesse, et enfin les troubles d'origine religieuse montre un portrait divers de ses rebellions qui eurent lieu entre 1661 et 1789. La complicité des hommes d'église, des nobles et notables, et la participation des militaires, des femmes et les enfants, et de groupes à risques, comme les forestiers, les vignerons, les verriers et les carriers, les bouchers, et les cabaretiers montrent un portrait divers des rebelles. La progression bien visible de ces mouvements commença à partir du début des années 1760 pour atteindre un pic entre 1785 et 1789. C'est avant tout une exigence de reconnaissance de soi, d'honneur et de dignité. Auxquels on peut ajouter les révoltes frumentaires comme la «guerre des farines» de 1775 qui touche le Bassin Parisien, la Champagne et la Bourgogne qui est contre la libération des grains due à l'édit de Turgot de 1774 et qui unit paysans et nobles contre lui.
 
L'Ancien Régime en France : un période complexe et très centralisatriceMais la crise financière de l'Ancien Régime était, en soi, assez facilement soluble. Elle n'a pris figure de crise de régime que parce qu'elle mettait en jeu les privilèges fiscaux. Le XVIIIe siècle fut l'âge critique de la rupture de cet équilibre Noblesse-Bourgeoisie avec l'ascension victorieuse de la Bourgeoisie, de son esprit, de ses méthodes économiques et financières, «libérales» en face du déclin, mais aussi de la défense acharnée de la Noblesse privilégiée, qui avec l'édit de Ségur en 1781 se réserve les grades d'officier dans l'armée, et les membres du Parlement sont choisis en son sein, et du haut clergé, puisqu'à partir de 1783 il n'y a plus un seul évêque qui n'est pas noble. Le vrai problème fut alors celui des antagonismes sociaux dont la crise ministérielle fut, au plan politique, l'écho le plus sonore. Si Louis XV voulut passagèrement arbitrer le conflit, par des concessions au libéralisme utilitaire et à l'individualisme égalitaire des penseurs bourgeois, Louis XVI le désavoua en agissant non plus en arbitre, mais en partisan, défenseur résolu des deux premiers Ordres, en devenant dès son avènement (par le rappel des Parlements) le roi des privilégiés, c'est-à-dire d'environ 500 000 Français sur 25 millions. Dans le grand conflit du siècle entre les Ordres, il a engagé à fond sa couronne alors que les Parlements et l'Assemblée des notables refusent les réformes en 1788, ajoutant ainsi en 1789 un problème constitutionnel à ceux qui se posaient alors à l'État en matière sociale, fiscale ou budgétaire. Les privilèges sont la raison évidente de la révolution juridique bourgeoise de juin-juillet 1789. Celle-ci a réussi, non seulement du fait de l'aveuglement et du manque de clairvoyance de l'entourage royal (y compris Necker), mais surtout grâce à l'appui des révolutions municipale et paysanne de juillet : elles balaient tout l'Ancien Régime en ne conservant, très provisoirement, que la royauté. L'avalanche détruit et confond l'anachronisme profond qu'est la seigneurie, et l'institution profondément actuelle et efficace de l'intendance. Il est significatif que la deuxième n'ait suscité aucun regret, alors que la bourgeoisie a fort hésité en ce qui concerne la seigneurie, essayant de garder subrepticement ce qu'elle est.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures : Philippe Ariès, L'Enfant et la Vie familiale sous l'Ancien Régime, Seuil, 1973 et http://philippe-aries.histoweb.net/spip.php?article28, Emmanuel Le Roy Ladurie, L'Ancien Régime tome 1, Fayard/Pluriel, 1995 (nouvelle édition en 2012), L'Ancien Régime Tome 2 : 1715-1770, Fayard, 2000, et Brève histoire de l'Ancien Régime, Fayard, 2017, Pierre Goubert et Daniel Roche, Les Français et l'Ancien Régime, tome 1. La société et l'état, 2e édition, Armand Colin, 1991, Anette Smedley-Weill, Les Intendants de Louis XIV, Fayard, 1995, François Lebrun, Être chrétien en France sous l'Ancien Régime (1516-1790), Seuil, 1996, Hubert Methivier, L'Ancien Régime, PUF, 2002, Jean Nicolas, La rébellion française. Mouvements populaires et conscience sociale (1661-1789), Éditions du Seuil, 2002, et https://journals.openedition.org/mcv/171, Scarlett Beauvalet-boutouyrie, Les femmes à l'époque moderne : XVIe-XVIIIe siècles, Belin, 2003, André Burguière, et François Lebrun, La famille en Occident du XVIe au XVIIIe siècle: le prêtre, le prince et la famille, Editions Complexe, 2005, Pierre H. Boulle, Racisme et esclavage dans la France de l'Ancien Régime, Perrin, 2007, Frédéric Régent, La France et ses esclaves, De la colonisation aux abolitions (1620-1848), Grasset, 2007, Antoine Follain, Le village sous l'Ancien Régime, Fayard, 2008, Lucien Bély (sous la direction de), Dictionnaire de l'Ancien Régime, Presses Universitaires de France – PUF, 2010, Guy Saupin, La France à l'époque moderne, Armand Colin, 2010, Jean-Marie Le Gall, L'Ancien Régime (XVIe-XVIIe siècle), PUF, 2013, Pierre-Yves Beaurepaire, La France des Lumières 1715-1789, Belin, 2014, et  Hervé Drévillon, Les rois absolus 1629-1715, Belin, 2014, Georges Minois, Censure et culture sous l'Ancien Régime, Fayard, 2014, http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-1995-06-0120-015, https://www.lexpress.fr/culture/livre/censure-et-culture-sous-l-ancien-regime_798870.html, Dominique Godineau, Les femmes dans la France moderne : XVIe-XVIIIe siècle, 2015, Jean MEYER, «ANCIEN RÉGIME», Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 12 avril 2018. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/ancien-regime, Régine PERNOUD, «BOURGEOISIE FRANÇAISE», Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 24 février 2019. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/bourgeoisie-francaise/, http://classes.bnf.fr/rendezvous/pdf/Laic3_Protestantisme.pdf, et https://www.cambridge.org/core/journals/canadian-journal-of-political-science-revue-canadienne-de-science-politique/article/le-statut-juridique-des-minorites-dans-lancien-regime-ethel-groffier-les-presses-de-luniversite-laval-collection-mercure-du-nord-verbatim-quebec-2009-84-page.
 
Merci !

L'Ancien Régime est à considérer comme un monde en soi qu'il convient de connaître et de comprendre dans une perspective historique : il se dessine à la Renaissance , se consolide avec l'absolutisme et se transforme sous l'influence des Lumières .   Après la saignée de la peste noire , qui vida le pays de moitié, le plafond de verre des vingt millions d'habitants tint longtemps, jusqu'au milieu du XVIIIe siècle. Les XVIe et XVIIe siècles occupent alors dans cette instauration de...

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#Posté le mardi 26 février 2019 07:30

Modifié le mardi 26 février 2019 07:47

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