Le massacre des Innocents, ou comment inventer un massacre en s'ins...

On retient le plus souvent d'Hérode qu'il est le méchant roi qui, après avoir reçu les mages, tenta de tuer Jésus en ordonnant le massacre des Innocents (Matthieu 2,16), craignant que le Messie et «roi des Juifs» ne le renverse. Il envoie donc ses gardes à Bethléem avec l'ordre de tuer tous les enfants mâles de moins de deux ans, mais Joseph, prévenu par un ange, a pris la fuite en Égypte avec Marie et Jésus, qui échappe donc au massacre, et après la mort d'Hérode, survenant un peu plus tard, l'ange réapparaît en songe à Joseph pour lui annoncer qu'il peut rentrer en Judée où règne désormais Archélaos. L'évangile de Matthieu lie le massacre et la fuite en Égypte qui a pour fonction de créer un parallèle entre Jésus et Moïse, s'inspirant début de l'Exode (Exode 1,22), lorsque Pharaon ordonne aux Égyptiens de faire mourir les nouveau-nés des Hébreux, en les jetant dans le Nil, et l'épisode du massacre permet aussi à Matthieu de faire fuir Jésus en Égypte; ce qui contribue à renforcer le parallèle entre le Messie et Moïse suivant un schéma inversé, puisque Jésus trouve refuge en Égypte tandis que Moïse en sort, notamment lorsqu'il part s'installer au pays de Madian, dans ce qui sera plus tard l'Idumée. Mais le massacre n'est pas qu'une simple fable inventée de toutes pièces.

Cependant l'évangéliste fait tout autant écho à la propagande messianisante d'Hérode qu'à la réalité historique de la tyrannie du roi. Le lecteur du Ier siècle se souvient, sans doute, qu'Hérode a fait tuer ses propres enfants, Alexandre, et Aristobule, qu'il accuse en 12 avant J.-C. de complot devant Auguste pour tentative de régicide et parricide, ce dernier l'invite à la clémence, puisque l'accusation de complot n'est pas fermement établie, mais il sont jetés en prison à Sébasté en 10 avant J.-C., et exécutés en 7 avant J.-C., au moment de l'alignement de Jupiter et Saturne ce qui aurait pu inspirer le massacre des innocents, la répression ne connaît plus aucun frein, puis de retour en Judée, Hérode fait lapider trois cents officiers de son armée, ainsi que son barbier, Tryphon, accusé d'avoir secrètement pris parti pour Alexandre, puis son fils favori Antipater, l'héritier désigné, qui jouit alors d'une très grande autorité, puisque son père l'a associé au trône et il fait office de véritable vice-roi, mais Salomé, la sœur d'Hérode le dénonce pour tentative d'assassinat envers son père, après que le frère d'Hérode, Phéroras, chassé de la cour, et retiré dans sa tétrarchie de Pérée après avoir refusé de se séparer de sa femme, une servante épousée par amour, ait accepté avec sa femme de garder un poison d'Alexandrie, apporté par l'intermédiaire d'Antiphilos, puis il est déclaré coupable en 5 avant J.-C. par des juges qui souhaitent avant tout plaire au roi au moment où Phéroras est mort de maladie, dont les rumeurs disaient qu'il avait été empoisonné, et Hérode écrit à Auguste pour lui demander la permission d'exécuter Antipater, et il répond favorablement, ce qui permet à Hérode d'exécuter Antipater en 4 avant J.-C. En situant le «massacre des Innocents» à l'extrême fin du règne d'Hérode, soit au moment de l'exécution d'Antipater, l'auteur de l'Évangile fournit un arrière-fond de vraisemblance historique à l'épisode qu'il invente.

Mais la folie d'Hérode ne connaît alors plus de limites, puisqu'en 4 avant J.-C., il fait aussi emprisonner, dans l'hippodrome de Jéricho, de nombreux opposants arrêtés en divers endroits de son royaume. Il demande à Salomé et à Alexas, qui est à la fois son ministre et son nouveau beau-frère, de les faire tous massacrer par les archers de la garde, s'il venait à mourir. Les motivations d'Hérode ne sont pas claires : les prisonniers étaient-ils en attente de leur jugement ? S'agissait-il d'otages pour que le royaume se tienne calme pendant l'inévitable période de transition qui suivrait la mort du roi ? Ou bien Hérode entendait-il assouvir un ultime désir de vengeance ? En tout cas, l'ordre ne sera pas mis à exécution par Salomé et Alexas. Joseph ou ses proches, descendants de David et de tendance nationaliste, furent-ils touchés par cet ordre, ou bien cela poussa-t-il ce dernier à fuir en des cieux plus cléments avec sa femme et son fils. Mais ses opposants, sont en grand partie pharisiens puisqu'il y a rupture entre Hérode et les Pharisiens en 6 avant J.-C. Hérode condamne à une amende ceux qui refusent la prestation de serment envers lui. C'est alors que la femme de Phéroras fait savoir qu'elle paiera la totalité des sommes dues au roi. Hérode est furieux : sa belle-sœur prend parti pour les Pharisiens insoumis. Il exige à nouveau de son frère qu'il répudie sur le champ cette ancienne servante. Mais Phéroras refuse une fois encore. Sa mort lui laissait les mains libres en 5 avant J.-C. pour un projet des moins nobles. Pour la fuite en Égypte, l'épisode peut aussi s'inspirer d'un événement réel. À la mort d'Hérode en 4 avant J.-C., l'insurrection éclate en Galilée sous la direction de Judas, fils d'Ezéchias, un personnage issu de la classe la plus populaire de Galilée et qui jusqu'alors avait été le chef d'une bande de brigands, qui s'empara de Sepphoris et de son arsenal. Avec l'appui de ses partisans, il réussit à contrôler la région de Galilée, y compris Nazareth où Jésus vivait avec ses parents. La répression romaine est très dure puisque Varus, stationné alors en Syrie, mobilisa immédiatement trois légions et marcha contre les rebelles, et mit le siège devant Sepphoris, fit arrêter et mettre à mort Judas, mit le feu à la ville, la détruisant entièrement et réduisant en cendre tous ses monuments, et vendit finalement tous ses habitants comme esclaves, pour les punir d'avoir soutenu Judas, mais aussi dans les villages environnants, dont Nazareth, situé à un peu plus de 5 km de Sepphoris, au moment où Jésus avait 3 ans, assez pour se souvenir. Des amis de la famille de Jésus auraient pu être touchés par une telle répression, ce qui poussa Joseph et Marie à fuir loin de la Galilée, mais sans doute loin pas en Égypte, car l'évangile de Jean fait savoir que la famille de Jésus était ancrée à Cana (Jean 4,46), même s'il dit que la famille de Jésus demeura brièvement dans la ville de Capharnaüm durant son ministère (Jean 2,12). Puis les Romains confient la Galilée à Hérode Antipas.

Chaque premier week-end de septembre, le quartier Sainte-Walburge est en fête avec la traditionnelle Fête des Fous, qui existe depuis 1974. Cette fête existait déjà au Moyen-âge dans le nord de la Belgique et de la France, elle était également appelée la fête de l'Âne, des Sous-Diacres, des Diacres-Saouls, des Cornards, des Libertés de Décembre, etc. Elle avait pour objet d'honorer l'âne qui porta Jésus lors de son entrée à Jérusalem, était répandue dans toute la France au Moyen âge et se célébrait le jour de la Circoncision en janvier. Un office était chanté, puis une procession solennelle se mettait en place et les gens se livraient à toutes sortes d'extravagances. Ces divertissements avaient ordinairement l'église pour théâtre et les ecclésiastiques pour acteurs. La Fête des Fous donnait lieu à des cérémonies extrêmement bizarres. On élisait un évêque, et même dans quelques églises un pape. À Sainte-Walburge, c'est le mouvement de jeunesse du quartier qui est à l'origine de la création de ces festivités. Quant à son nom on le doit à l'ancien curé de quartier le père Albert Monfils. Il y a toujours un pape, le pape des fous, autrement dit le président de la confrérie et ce pape s'appelle Vincent Brichet, il était déjà là en 1974 pour relancer la tradition. Chaque année, un thème particulier est choisi, l'an dernier c'était "les années folles", Capone, Charleston, etc...et un évènement important est à mettre en exergue, l'inauguration de la statue du lutin qui a été déposée sur le rond-point Boulevard des hauteurs, avenue Victor Hugo. Cette inauguration a lieu le 1er septembre à 18h00. Le Collège communal de la ville de Liège ainsi que le président du comité de quartier Sainte Walburge "Faubourg Walburgis", le président de la fête des fous et le pape des fous lui-même invitent tous les fous à se joindre à l'évènement. Jusqu'à dimanche, les habitants du quartier se retrouvent dans divers événements conviviaux et folkloriques. Il y a l'inauguration le mercredi, les jeux dans la rue le dimanche ou encore le Mind test du jeudi, le jogging des Fous le vendredi et la parade du samedi. Sans oublier le bar à bières spéciales sous le chapiteau annoncé, cette année, avec une petite animation musicale.