Edmond Hamilton, ou comment rendre inoubliable le space opera

Nous allons voir aujourd'hui, Edmond Hamilton, considéré comme l'un des grands auteurs du space opera, l'un des genres les plus populaires de science-fiction, qui désigne des récits se déroulant dans un avenir lointain où l'humanité s'est dispersée dans l'espace.

De l'Ohio, aux États-Unis, Edmond Moore Hamilton est né le 21 octobre 1904 et est devenu populaire dans le monde littéraire du XXe siècle, après ses débuts en 1926 avec l'histoire "Le Dieu monstre de Mamurth". Ainsi, de 1926 à 1948, Hamilton publie un total de 79 romans dans Weird Tales, pour lesquels il est devenu une figure fondamentale de la science-fiction, faisant de lui l'un des contributeurs les plus prolifiques du magazine (seuls Seabury Quinn et August Derleth sont apparus plus fréquemment). Hamilton est devenu un ami et un associé de plusieurs vétérans de Weird Tales, dont E. Hoffmann Price et Otis Adelbert Kline; plus particulièrement, il a noué une amitié de 40 ans avec un proche contemporain Jack Williamson, comme Williamson l'enregistre dans son autobiographie de 1984 Wonder's Child. Il a continué à écrire pour tous les magazines SF pulp tout au long des années 1930 avec des histoires comme Outside the Universe (juillet-octobre 1929, Weird Tales) et Crashing Suns (histoires août 1928-novembre 1930, Weird Tales), "The Sun People" (mai 1930, Weird Tales), mais aussi The Hidden World (automne 1929, Science Wonder Quarterly) et The Other Side of the Moon (automne 1929, Amazing) dans d'autres magazines. Dans ses premières œuvres, il se servait de double langage permettant par magie de présenter plus facilement l'action interstellaire, et la portée, la couleur et la clarté dynamique de cette action libérée ont beaucoup contribué à définir le sens de l'émerveillement. D'autres de ses œuvres contribuant à la création de la forme incluent The Metal Giants (décembre 1926, Weird Tales), "The Comet Doom" (janvier 1928, Amazing) et The Universe Wreckers (mai-juillet 1930, Amazing). Mais Hamilton a persisté avec le format dans les années 1930, avec un succès progressivement décroissant, parfois sous des pseudonymes tels que Robert Castle, Hugh Davidson, Robert Wentworth et le nom de la maison Will Garth. En 1933, Edmond décroche le prix de la littérature fantastique Jules Verne pour son histoire "L'île de la déraison". À la fin des années 1930, Weird Tales a imprimé plusieurs contes fantastiques saisissants de Hamilton, notamment les trois contes de Kaldar de 1933 à 1935, Invisible Master qui rassemble deux histoires de 1930 de Scientific Detective, et The Vampire Master and Other Stories, qui comprend principalement de la SF des années 1930, et "He That Hath Wings" (juillet 1938), l'une de ses pièces les plus populaires et les plus fréquemment réimprimées. Après l'ère de la Grande Dépression, Hamilton s'oriente vers les récits de détectives et d'assassins. Et dans des œuvres plus sombres comme The Monsters of Juntonheim: A Complete Book-Length Novel of Amazing Adventure (janvier 1941, Startling avec le titre "A Yank at Valhalla"; 1950; à nouveau sous le titre A Yank at Valhalla 1973).

Et il deviendra célèbre par ses histoires héroïques dans le "space opera" en créant les pulps Captain Future souvent réimprimés entre 1940 et 1951, qui n'avaient jamais été traduit en France. Les éditions du Bélial y ont remédié entre 2017 et 2018. Tout d'abord publiée de 1940 à 1950 par Standard Magazines dans les histoires Captain Future (1940-1944) et ensuite dans Startling Stories (1945- 1946 et 1950-1951). Toutes les histoires de Captain Future n'étaient pas d'Hamilton. Cinq ont été signés avec le nom de la maison Brett Sterling , dont trois - "The Star of Dread" (été 1943, Captain Future), "Magic Moon" (hiver 1944, Captain Future) et "Red Sun of Danger" (printemps 1945, Startling) – étaient d'Hamilton et deux – «Worlds to Come» (printemps 1943, Captain Future) et «Days of Creation» (printemps 1944, Captain Future) – étaient de Joseph Samachson, avec un autre titre – The Solar Invasion (automne 1946, Startling; 1969) – étaient de Manly Wade Wellman. Chaque conte a été écrit selon une formule rigoureuse dans laquelle le protagoniste super-scientifique, soutenu par quatre aides (Grag, un robot créés par Wright et Newton Sr., un homme métallique, Dumb Muscle de sept pieds de haut, Otho, un humain artificiel qui change de forme, et un cerveau dans une boîte, qui est Simon Wright, un collègue scientifique de son père), qui après avoir élevé le jeune Curt Newton, devenu le Captain Future, sur la lune l'aident maintenant à amener le méchant interstellaire Ul Quorn à la justice, une tâche qui prend plusieurs volumes à accomplir. Les livres le décrivent comme un brillant scientifique et athlète qui aide les démunis. Les titres Captain Future de Hamilton finalement publiés sous forme de livre qui commencent - dans l'ordre de publication du livre - avec Danger Planet (Printemps 1945, Startling comme "Red Sun of Danger"; 1968 , par Sterling); comprennent The Comet Kings (été 1942, Captain Future; 1969 ), qui était probablement le récit le plus remarquable parmi eux; et se terminent par Captain Future and the Space Emperor (Winter 1940, Captain Future; 1969), Captain Future, Man of Tomorrow (collections d'histoires liées, 2005 ) rassemble les sept derniers contes, réduits à la longueur d'une nouvelle et publiés pour la première fois dans Startling (1950-1951). Plus récemment, la séquence en cours Collected Captain Future, commençant par The Collected Captain Future Wizard of Science: Volume One (2009), devrait inclure toute la série. L'idée originale de Captain Future était venue de Mort Weisinger, rédacteur en chef du groupe Standard Magazines. Ce sera une source d'inspiration pour de nombreux fans revendiqués tels que George Lucas, Gene Roddenberry, Stephen King mais aussi des mangakas comme Go Nagai (qui a créé la parodie "Captain Past"), Kenji Tsuruta ("The Complete Captain Future"), Takehiko Ito ("The Future-Retro Hero Story"), Kia Azamiya ("SpaceOp!")...

En 1946, Hamilton a commencé à écrire pour DC Comics, se spécialisant dans les histoires de leurs personnages Superman et Batman et la Legion of Super-Heroes, et le 31 décembre 1946, Hamilton épousa son collègue auteur de science-fiction et scénariste Leigh Brackett, diminuant sa production, mais la qualité de ses écrits a augmenté, ce qui ne l'empêche pas de publier des récits de son début de carrière – comme Tharkol, seigneur de l'inconnu (mai 1939, surprenant comme "Le prisonnier de Mars"; 1950 ), dans lequel les Martiens envahissent la Terre pour son eau. L'une de ses histoires de Superman les plus connues était "Superman Under the Red Sun" qui est apparu dans Action Comics # 300 en 1963 et qui a de nombreux éléments en commun avec son roman City At World's End (1951). Il a écrit d'autres œuvres pour DC Comics, notamment la série de science-fiction de courte durée Chris KL-99 (dans Strange Adventures), qui était vaguement basée sur son personnage de Captain Future, non sans avoir été crédité comme le co-créateur dans Adventure Comics #306 (mars 1963) de la Legion of Substitute Heroes, de la Kathy Kane Batwoman originale et des Batmen of All Nation. Il a pris sa retraite de la bande dessinée en 1966. Et de sa production prolifique se dévoilent aussi Le début de la vie (1947), La vallée de la création (1948), un sword and sorcery fortement écrit avec un dénouement SF, et dans lequel Leigh Brackett, est non crédité, alors qu'elle avait écrit trois chapitres de ce roman, Ville du bout du monde (1951), dans lequel une super-arme disloque une petite ville contemporaine à la Clifford D. Simak dans un futur lointain Dying Earth (le terme est spécifiquement utilisé) où les survivants doivent faire face à des Invasions Extraterrestres et un Empire Galactique exigeant, et Les étoiles hantées (1960), dans lequel des humains bien caractérisés sont confrontés à un mystère bouleversant sur la Lune : le secret du voyage stellaire laissé par des extraterrestres morts depuis longtemps, ainsi que de sombres avertissements. Dans cette phase plus mature de sa carrière, Hamilton s'est éloigné des éléments romantiques et fantastiques de sa fiction antérieure pour créer des histoires non sentimentales et réalistes, telles que "What's It Like Out There?" (Thrilling Wonder Stories, décembre 1952), son œuvre la plus fréquemment réimprimée et anthologisée. Auxquels s'ajoutent The Sun Smasher (septembre 1954, Universe comme "Starman Come Home"; 1959), Battle for the Stars (juin 1956, Imagination comme Alexander Blade; republié en 1961) et Fugitive of the Stars (décembre 1957, Imagination comme "Fugitive from the Stars"; révision en 1965). À cela s'ajoute The Star Kings (septembre 1947, Amazing; 1949 ; vt Beyond the Moon 1950), dont l'intrigue reflète Le prisonnie de Zenda (1894) d'Anthony Hope, est plus grandiose mais écrit de manière moins impressionnante, il forme le début de la séquence Star Kings qui comprend également Return to the Stars (collections d'histoires liées 1970). Bien qu'Hamilton et Leigh Brackett aient travaillé côte à côte pendant un quart de siècle, ils se sont rarement partagé la tâche de paternité; leur unique collaboration formelle, Stark and the Star Kings publié seulement en 2005. Captain Future se verra adapté en comédie musicale qui s'est produite dans les conventions SF de 1962 à 1972 et dans une série TV live au Japon, Captain Ultra très librement adaptée entre le 16 avril et 24 septembre 1967 sur TBS, dont beaucoup de japonais seront fan des tenues dans la série TV.

Plus tard, Isaac Asimov a sélectionné trois de ses histoires pour l'anthologie L'âge d'or de la science-fiction : "L'homme qui a évolué", "La galaxie maudite" et "Involution". En 1963, Roger Corman tourne le film de série B, L'homme aux yeux de rayons X, en hommage à Edmond Hamilton et à ses contemporains. Hamilton a écrit des romans à la fin de sa carrière qui se lisent parfaitement comme des romans des années 1960, comme en témoigne également dans deux recueils de son œuvre plus courte : What's It Like Out There? and Other Stories (1974) et le posthume The Best of Edmond Hamilton (1977) édité par Leigh Brackett. Sa dernière série, cependant, The Starwolf qui porte des histoires sur l'aventurier interstellaire coriace Morgan Chane, sont également désuètes dans leurs prémisses, mais racontées dans un langage clair et épuré qui lui a valu des partisans. La séquence comprend The Weapon from Beyond (1967), The Closed Worlds (1968) et World of the Starwolves (1968), tous trois étant assemblés en Starwolf (omni 1982). L'auteur est mort le 1er février 1977 à l'âge de 72 ans. Le travail de Hamilton connaîtra un autre niveau avec l'adaptation animée de la franchise Capitaine Futur, créée en collaboration avec Mort Weisinger, que Toei Animation a produite en 1978 un an après sa mort, avec 52 épisodes animés basés sur 13 des romans Captain Future, et cette adaptation connu dans les années 80 un large succès dans plusieurs pays d'Europe notamment en France sous le nom de Capitaine Flam, Moyen-Orient, Asie, Amérique du Sud, Canada (Québec), permettant à Hamilton de gagner une nouvelles base de fans nouvelle différente de celle qui l'avait acclamé un demi-siècle auparavant, générant ainsi une multitude de jouets et produits dérivés tant au Japon que dans le monde, mais aussi des fan clubs qui vont produire des fanzines, événements et conventions. Captain Future connaîtra des suites à travers un récit en japonais écrit par Masahiro Noda (1983, réédité en 2008) et deux romans écrits par Allen Steele qui met radicalement à jour l'histoire d'origine du capitaine, tout en restant remarquablement fidèle au ton de la série originale : Avengers of the Moon (2017) et The Return of Ul Quorn (4 tomes, 2019-2021). Enfin, pour Star Kings deux volumes sont assemblés en tant que Chronicles of the Star Kings (omni, 1986 ); les deux romans ont également été inclus dans Stark and the Star Kings (anthologie / collection 2005 ) avec Leigh Brackett, ainsi que du matériel sans rapport de Brackett, plus la seule collaboration créditée entre les deux, le "Stark and the Star Kings" inédit, qui confond boiteusement le Space Opera de Hamilton avec les contes Planetary Romance de sa femme mettant en vedette Eric John Stark.

En 2008, le cinéaste néo-calédonien David Guivant a réalisé une suite du Capitaine Flam, sous forme de court-métrage dont l'histoire se déroule 5 ans après les événements décrits dans les romans ainsi que les dessins animés. Le tournage s'est déroulé entièrement en Nouvelle-Calédonie au Lycée Blaise Pascal dans une salle d'histoire/ géo réaménagée en plateau de cinéma pour l'occasion. Les trucages sont entièrement réalisé en 2D (Aucune 3D n'a été utilisée) suivant les traces du réalisateur Kazuaki Kirya (Casshern, Goemon) où le monde réel et le manga se fusionnent entre eux. L'acteur Paul Lasserre, qui fut le premier homme à interpréter Tony Stark dans le court-métrage IRON MAN, troque son armure de vengeur contre celle du Capitaine Flam. Abel Lasserre est également de retour dans le rôle de l'androïde Otho. Le projet Captain Future est déjà présenté à divers festivals: Tri-Cities International Fantastic Film Festival à Washington, Chicon 2012 à Chicago, Radcon Convention à Pasco, Northwescon 2012 à Seattle, Gameplay 2012 (Belgique), C.A.S.T (Singapour) et Lyon Geek Show 2012 (France). Enfin en 2010, Christian Alvart (Pandorum), a annoncé d'un film sur Capitaine Flam (en 3D qui plus est) qui se décrit comme un fan du personnage, le long métrage devrait conter les origines du héros et être tiré des romans d'Edmond Hamilton, dont la série animée était issue. Christian Alvart présente sa prochaine grande production comme un Space Opera familial à gros budget et au casting international dans la lignée du "Cinquième Elément". Après l'annonce, on donna ensuite une sortie du film pour 2013, 2018 et finalement pour 2024. Les fans attendent impatiemment un tel film.