Les Trois Mousquetaires, derrière le roman, des personnages réels, ...

Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan sort en salle le 5 avril prochain, mais n'est que la première partie d'un diptyque qui se clôturera par le volet Milady prévu à la fin de l'année, le 13 décembre. Une aventure épique en deux chapitres, dont la première bande-annonce met l'eau à la bouche. Comme la bande-annonce, le synopsis promet une mémorable épopée : "Du Louvre au Palais de Buckingham, des bas-fonds de Paris au siège de La Rochelle... Dans un Royaume divisé par les guerres de religion et menacé d'invasion par l'Angleterre, une poignée d'hommes et de femmes vont croiser leurs épées et lier leur destin à celui de la France." Les hommes ? D'Artagnan, campé par François Civil, qui croise la route d'Athos (Vincent Cassel), Porthos (Pio Marmaï) et Aramis (Romain Duris), mousquetaires de renom. Mais aussi Eric Ruf en Cardinal de Richelieu, conseiller du Roi Louis XIII dont les traits sont ceux de Louis Garrel. Et il y a bien sûr un british au casting, Jacob Fortune-Llyod, pour interpréter le Duc de Buckingham. Les femmes ? L'énigmatique Milady, incarnée par Eva Green, qui tente de compromettre la Reine Anne d'Autriche jouée par Vicky Krieps, qui peut cependant compter sur le soutien de Constance Bonacieux aka Lyna Khoudri. Bonne nouvelle pour les plus impatients, les affiches de cette galerie de personnages viennent de tomber — et témoignent déjà de la qualité des costumes, notamment.

Grace au livre : «Les Trois Mousquetaires» qui est d'abord publié en 1844 sous la forme d'un roman-feuilleton dans la revue Le Siècle, et ensuite édité en livre aux éditions Baudry la même année, et au talent du romancier Alexandre Dumas, les Mousquetaires sont entrés dans la légende à l'échelle planétaire. Dans celui-ci, D'Artagnan, un jeune homme ambitieux, rejoint à Paris la compagnie des mousquetaires du roi. Il s'y fait trois amis, Athos, Porthos et Aramis, ardemment dévoués à la reine de France, Anne d'Autriche, compromise dans une affaire d'État. Face à eux, deux ennemis s'activent : le cardinal de Richelieu et la redoutable Milady. Qui va gagner ? Sur les pas des mousquetaires, le lecteur est entraîné dans un roman historique où, sur fond de guerre contre les Anglais, s'enchevêtrent rivalités politiques, trahisons, secrets de famille et intrigues amoureuses. Puis dans Vingt Ans Après en 1845, suite que montrait la fin du roman, où les héros paraissent un peu fatigués, et on les comprend après tant de chevauchées et d'exploits. Mais Vingt ans après, ils reprennent vie et repartent vers les grandes aventures de la politique et du cœur avec autant de pétulance et d'enthousiasme romanesque. Les Trois Mousquetaires évoquaient le siège de La Rochelle et l'assassinat de Buckingham. Vingt ans après, c'est la Fronde, ses folles duchesses, un cardinal de plus : Retz, Cromwell, l'exécution de Charles 1er. Enfin dans Le Vicomte de Bragelonne publié en feuilleton dans Le Siècle du 20 octobre 1847 au 12 janvier 1850. tout commence en 1661, l'année de la prise du pouvoir par Louis XIV. La première partie du livre raconte d'abord comment les Mousquetaires restaurent Charles II sur le trône d'Angleterre. La seconde voit l'amour grandissant de Louis XIV pour Louise de La Vallière puis sa lutte contre le super-intendant Fouquet. Dans la troisième partie D'Artagnan détecte autour de l'Homme au masque de fer, le frère jumeau caché de Louis, le complot qui se trame contre le roi. On ne compte plus les films de cape et d'épée qui leurs sont dédiés. La question qui se pose : ont-ils réellement existés ou est-ce une invention du romancier. Il se trouve en effet que c'est à partir de personnages et des faits réels, que le romancier à bâti son œuvre. Et les mousquetaires gris qu'à popularisé Alexandre Dumas vient du fait que ces soldats étaient armés de mousquets dans les compagnies de piquiers, où ils servaient avec les arquebusiers. En 1622, Louis XIII, alors en guerre contre les protestants, détache les cinquante carabins de la compagnie des chevau-légers de sa garde, pour former une unité indépendante. Ces soldats sont armés du mousquet, que l'on ne peut utiliser qu'à pied, mais restent des cavaliers qui se déplacent à cheval. Appelés mousquetaires du roi, ils reçoivent la célèbre casaque bleue ornée de croix fleurdelisées, signe de leur appartenance à la Maison du souverain et se voient confier des missions très variées : escortes du cortège royal, opérations de police et de maintien de l'ordre, mais ils sont surtout au premier rang des troupes royales quand il s'agit d'emporter une place assiégée. Et Louis XIII était loin d'être faible, sous son impulsion et celle du cardinal de Richelieu, le royaume se modernise, et la monarchie dite "absolue" s'édifie, son règne traversé par une suite invraisemblable d'épreuves - lutte contre le parti protestant, conspirations des Grands, révoltes populaires, guerre contre la Maison d'Autriche, prépare et annonce plus qu'on ne le croit celui de Louis XIV. Ces étranges soldats ont sans doute participé au siège de La Rochelle comme le montre Dumas qui, malgré son importance politique, ne représente qu'un des nombreux épisodes militaires du règne très agité de Louis XIII. Dès 1621, les protestants du Poitou, de Bretagne et d'Anjou s'étaient révoltés contre le pouvoir royal. Leur sédition reçoit le soutien du duc de Buckingham, qui débarque avec ses troupes sur l'île de Ré le 12 juillet 1627, mais échoue à prendre le fort de Saint-Martin-de-Ré, défendu par le comte de Toiras. L'armée royale, commandée par Richelieu et Louis XIII en personne, investit La Rochelle, qui s'était ralliée aux Anglais, à partir d'août 1627 et un grand siège de quatorze mois commence. Malgré de multiples tentatives, la flotte anglaise ne parvient ni à ravitailler ni à desserrer le blocus de la ville, dans laquelle Louis XIII entre le 1er novembre 1628. En 1634, le roi crée le grade de capitaine-lieutenant de la compagnie des mousquetaires, le titre de capitaine lui revenant : le premier commandement est assuré par le comte de Tréville, immortalisé par Alexandre Dumas. La compagnie dissoute par Mazarin en 1646, est reconstituée en 1657 par Louis XIV, elle est désormais connue sous le nom des «mousquetaires gris», étant remontée en chevaux à robe grise. En 1659, Louis XIV ordonne qu'un hôtel soit construit pour sa compagnie des mousquetaires, qui deviennent ainsi les premiers soldats de l'armée royale à bénéficier d'une caserne, à la satisfaction des habitants du faubourg Saint-Germain contraints de loger les militaires. Il créé aussi une deuxième compagnie, créée en 1663, devint celle des «mousquetaires noirs» (chevaux à robe noire). La guerre de Hollande (1672-1678), entreprise par Louis XIV à la suite d'un différend commercial, permet au roi d'entretenir sa gloire aux dépens d'une république protestante. Mais elle ligue l'Europe contre lui et marque le début d'une série d'alliances contre la France. Dans ce contexte, le siège de Maastricht (1673) revêt une importance particulière puisqu'il révèle à ses ennemis la puissance d'une armée qui soumet en treize jours une des plus puissantes places fortes d'Europe. Peut-être réticent à l'idée de tuer d'Artagnan son héros, Dumas ne rend pas compte dans son œuvre de l'importance de cet épisode. Néanmoins, il traduit bien, dans Le Vicomte de Bragelonne, le déclin de la noblesse combattante au profit de la noblesse de cour, d'Artagnan mourant lors du siège, cependant qu'Aramis, devenu maître en intrigues, survit à ses anciens compagnons. En 1693, Louis XIV renonce à venir aux armées et les mousquetaires sont de moins en moins engagés, ce qui permet d'épargner cette pépinière de futurs officiers de l'armée royale. Au XVIIIe siècle, l'essentiel de leur mission consiste en un service de garde et de prestige auprès du souverain. Ils connaissent le feu une dernière fois lors de la Guerre de Succession d'Autriche. En 1775, les deux compagnies sont supprimées pour des raisons économiques par le comte de Saint-Germain, dans le cadre des réformes de l'armée. Brièvement recréées sous la Restauration en 1814 pour s'intégrer dans la maison du roi, ils apparaissent lors du transfert des dépouilles de Louis XVI et de Marie-Antoinette, le 21 janvier 1815 et sont très remarqués pour leur prestance. Chaque mousquetaire verse 3000 francs en entrant dans ce corps d'armée et reçoit équipement, armement, cheval et harnachement. Les deux compagnies sont licenciées pendant les Cent-Jours en 1815, elles disparaissent définitivement en 1816. Le peintre Théodore Géricault qu'Alexandre Dumas rencontre peu de jours avant sa mort en 1824, fut l'un des derniers mousquetaires du roi.

Á part d'Artagnan, ils étaient tous des béarnais qui étaient montés à Paris dans le sillage d'Henri IV, et ils ont donné des preuves de leur valeur, ce qui les a fait remarquer par Alexandre Dumas, à qui l'on doit principalement leur gloire. Ce corps des mousquetaires est composé à 80% de Gascons, phénomène issu de l'histoire. L'aîné des familles héritant des terres familiales, les fils cadets ont coutume depuis le XIIIe siècle de quitter la région pour l'armée. Jouissant d'une réputation de combattants et d'hommes d'honneur, les Cadets de Gascogne deviennent mousquetaires. Nul hasard si les célèbres Athos, Aramis et Porthos, sont du Béarn. Un tel lignage ouvre les portes de la garde d'élite, si bien que certains parlent de «mafia» béarnaise... Si d'Artagnan focalise sur lui l'intérêt, il n'en est pas de même de ses compagnons d'armes : Athos, Porthos, Aramis et leur capitaine le Comte de Tréville. Les trois mousquetaires étaient en réalité d'authentiques 'Béarnais'. Le fameux Athos s'inspire d'Armand de Sillègue Athos de Hautevielle qui appartenait à une famille de marchand enrichie qui avaient acheté des biens nobles, obtenant le seigneurerie d'Athos et d'Autevielle, deux bourgs du gave d'Oloron, en Béarn, mousquetaire de la garde du roi qu'il a rejoint en 1640, vers l'âge de 20 ans, neveu du roi et protégé du fameux Jean-Arnaud du Peyrer, comte de Tréville, capitaine-lieutenant de la Compagnie, un cousin germain de sa mère, née demoiselle du Peyrer, il mourut à Paris, le 21 décembre 1643 sans doute tué au cours d'un duel, comme le laisse supposer son acte de décès enregistré en l'église Saint-Sulpice : "Convoy, service et enterrement du deffunct Armand Athos d'Autebielle, mousquetaire de la garde du Roy, gentilhomme de Béarn, pris proche la halle au Pré aux Clercs." Peu de traces demeurent de sa brève existence. Porthos s'appelait en réalité Isaac de Portau, d'une famille originaire d'Audaux, son père avait été contrôleur des guerres de Béarn, et un autre de ses ascendants était secrétaire du roi de Navarre. Né à Pau en 1617, il servait vers 1640 dans la compagnie des gardes du roi commandée par François de Guillon, seigneur des Essarts, beau-frère de Tréville, il y croise d'Artagnan qui rejoint la troupe, on l'y retrouve à Perpignan et à Lyon en 1642, et vers 1643, il prend la casaque de mousquetaire. En 1650, il a quitté le service du roi. De retour au pays, il est "garde des munitions" à la forteresse de Navarrenx. Henri d'Aramitz fut un écuyer et un abbé laïc d'Aramitz en la vallée pyrénéenne de Barétous, dans une ancienne famille militaire du Béarn qui joua un rôle actif durant les guerres de religions qui ravagèrent le Béarn et la Soule sous le règne de Jeanne d'Albret, son père Charles d'Aramitz fut maréchal des logis de la compagnie des mousquetaires. Cousin germain du comte de Tréville, et parent d'Athos, il entra dans la compagnie en 1640 sous les ordres de son cousin germain Tréville, où il retrouva son père Charles qui occupait le poste de Maréchal des logis, qu'il ne quittera qu'à sa dissolution par le cardinal Mazarin, en 1646. Le 16 février 1650, il passa un contrat de mariage en Béarn avec Jeanne de Béarn Bonnasse descendante d'un fils naturel de Jean III, comte de Foix et vicomte de Béarn, dont la famille fut longtemps propriétaire du château d'Arette, que le 2 avril 1654, sur le point de retourner à Paris fit son testament et mourut à une date qu'on ignore laissant 2 fils prénommés Armand et Clément et 2 filles. Son acte de décès est introuvable (il serait mort entre 1673 et 1675). Par contre le fameux Comte de Tréville, en réalité : Jean-Arnaud de Peyrer, est le sieur de Troisvilles en Soule (Pays-Basque), né en 1598 dans une famille de marchands, a été gratifié par édit royal du titre envié de Comte. Il a bien eu un beau parcours militaire commençant comme cadet dans les Gardes-Françaises en 1616, et gagné les galons par sa bravoure dans les Flandres et en prenant part au siège de la Rochelle en 1627, où il est blessé, puis il devint officier de la compagnie des Mousquetaires avant de la commander à partir de 1634, conseiller d'État, maréchal de Camp, gouverneur et sénéchal de Marsan, Tursan et Gabardan, et 1638, il racheta au Duc de Gramont la Baronnie de Montory tout en profitant de la vente par Louis XIII, à court de ressources financières, du domaine royal (auxquelles avaient été jointes les terres communes de Soule et la justice du pays) pour acquérir l'ensemble et exercer les droits afférents à cet achat, et en 1642, réclame-t-il le château-fort de Mauléon en parvenant à évincer son gouverneur Belsunce. Il s'abstint toutefois de participer au complot de Cinq-Mars contre le cardinal de Richelieu lequel, nourrissant quelque suspicion à son égard, exigea l'exil immédiat de Tréville. Après avoir cédé, Louis XIII rappela son fidèle capitaine des mousquetaires à la faveur de la mort de Richelieu en 1642. Il lui rendit le commandement de sa compagnie mais quelques mois plus tard, le souverain disparut à son tour. En conclusion d'une vie si aventureuse, Anne d'Autriche profita de sa régence en attendant de proclamer la majorité de son fils, le futur Roi-Soleil, pour récompenser le fidèle serviteur de son mari. En octobre 1643, la reine érigea la terre de Trois-Villes en comté. Cependant, entre le capitaine des mousquetaires et le nouveau ministre Mazarin, le courant ne passa pas mieux qu'avec Richelieu et notre héros finit par se retirer dans son domaine souletin de Trois-Villes pour bâtir sa belle demeure. Il y mourra en 1672. Arrivé au faîte de la gloire et amassé fortune, dans son existence réelle, avec château et tableau de maître par un des fameux peintres : Antoine Le Nain.

Et s'il n'eut sans doute que fort peu à voir avec le héros de Dumas, le véritable d'Artagnan se révèle, à la lecture des archives, un fascinant personnage. Charles de Batz Castelmore né vers 1612 à Castelmore près de Lupiac en Gascogne, connut, grâce à sa seule valeur, une ascension sociale exceptionnelle au cœur du Grand Siècle. Entré chez les cadets des Gardes françaises, en 1640, il ne rejoint les mousquetaires que quatre ans plus tard, deux ans donc avant leur dissolution. Fidèle au cardinal Mazarin, il est le seul à faire vraiment carrière et se trouve parmi ses "gentilshommes ordinaires". Sa fidélité au ministre et au roi pendant les troubles de la Fronde lui valent quelques missions délicates, qui révèlent son tact et son humanité. Il devient le responsable effectif de la compagnie des "grands mousquetaires", recréée en 1657, sous le commandement nominal du duc de Nevers. Il est marié en 1659 à Charlotte-Anne de Chancely, veuve, de Jean Léonor Damas. En 1660, Anne-Charlotte, alors âgée de 36 ans, donne naissance à Louis, son premier fils. L'année suivante, son second fils, également prénommé Louis (les deux enfants ont pour parrain le roi et son fils le Dauphin) voit le jour. Intelligente et organisée, elle est surtout soucieuse de gérer au mieux ses nombreux domaines, désireuse de transmettre un bel héritage à ses fils. Autant qu'un habitué des camps et des sièges, le commandant de la compagnie des mousquetaires du roi est un personnage clef du système de pouvoir louis-quatorzien. Proche de Lionne, Le Tellier, Louvois, fréquentant Mme de Sévigné, d'Artagnan s'impose comme l'agent de confiance de Mazarin. D'Artagnan accompagne le roi Louis XIV à Saint-Jean-de-Luz, en 1660, quand le souverain part épouser l'infante Marie-Thérèse. Il est l'homme des missions délicates (l'arrestation de Fouquet en 1661, l'emprisonnement de Lauzun en 1671). Il a le droit aussi à de nombreuses rétributions, comme la charge de capitaine des petits chiens du Roi courant le chevreuil. Après avoir été nommé gouverneur de Lille en 1672, et trouve une mort glorieuse à l'âge de 60 ans au siège de Maëstricht, en juin 1673 emporté par un boulet de canon, viendra clore la carrière de ce petit gentilhomme devenu grand seigneur... Le roman est très rapide là-dessus. Dumas n'avait pas envie de tuer d'Artagnan. Il le fait mourir glorieusement, le jour même où il reçoit son bâton de maréchal. Mais le vrai d'Artagnan n'a jamais été maréchal. On ne sait même pas si d'Artagnan a réellement rencontré les trois mousquetaires. Dumas s'est inspiré des «mémoires» romancés de son héros, rédigées au début du XVIIIe siècle par Courtilz de Sandras, lui-même mousquetaire, puis écrivain, qui a puisé dans le vivier des anecdotes de soldats gascons qu'il avait connus. L'entrée dans une compagnie de mousquetaires permettait de prétendre ensuite à des commandements dans l'armée royale. Beaucoup mourraient très jeunes, car ils étaient envoyés en première ligne. Enfin pour sa femme, elle décide de mettre fin à son mariage; elle quitte donc rapidement Paris et regagne ses chères terres de Bourgogne. C'est à Sainte-Croix qu'elle décède le 31 décembre 1683, elle sera inhumée à la chapelle seigneuriale le 1er janvier 1684. Quant à Anne de Breuil, alias Milady, nonne bénédictine défroquée et bigame, successivement comtesse de La Fère, baronne Sheffield, comtesse de Winter, Charlotte Backson ou lady Clarick... Femme fatale, dénuée de scrupules, elle change d'identité au fil des pages... et de ses crimes, il semble que Dumas a découvert le modèle de la belle et redoutable ennemie de d'Artagnan et des mousquetaires dans les Mémoires de François de La Rochefoucauld. Le duc-auteur des Maximes y relate l'anecdote rapportée par Marie de Rohan, duchesse de Chevreuse -elle-même devenue la mère de Raoul de Bragelonne chez Dumas-, "des ferrets" de Georges Villiers, duc de Buckingham. Pour se venger du duc-ambassadeur, tombé sous le charme de la reine Anne à la cour de France, son ancienne maîtresse Lucy Hay, comtesse de Carlisle, lui aurait volé "des diamants de provenance royale". L'intrigue même du roman! Louée pour sa beauté par les poètes contemporains, et comploteuse en diable, l'authentique "Milady" Carlisle est née Lucy Percy, en 1599, fille de Henry Percy, le "comte- magicien" de Northumberland. Un parfum de soufre dès le berceau. Dame de chambre et favorite d'Henriette de France, la reine d'Angleterre, elle défraie la chronique en prenant pour amants deux parlementaires : le comte de Strafford, puis John Pym, son principal opposant. Agent double, le plus souvent pour le compte du roi Charles 1er, parfois aussi pour ses ennemis, elle complote et intrigue tout au long de la guerre civile anglaise. Emprisonnée à la Tour de Londres, menacée de torture, puis libérée sous caution, la comtesse de Carlisle meurt en 1660, après la Restauration de Charles II. Cependant Dumas rend hommage au cardinal de Richelieu en 1865, dans Le Sphinx rouge écrit dans l'éphémère quotidien Les Nouvelles qui démarre précisément là où se terminent Les Trois Mousquetaires, c'est-à-dire à la fin du siège de la Rochelle, en 1628, où se mêlent ensuite quatre histoires entrecroisées : la traque des assassins d'Henri IV, les rivalités pour sa succession sur le trône de France, les intrigues de Richelieu pour asseoir son pouvoir et la conquête du pas de Suse, défilé alpin stratégique entre la France et l'Italie. Richelieu dénoue intrigues et complots et se débat entre un roi faible, une reine qui se laisse trop facilement abuser, une régente assoiffée de pouvoir et un Gaston d'Orléans ambitieux et pervers. Il faut dire que Richelieu fut à ses débuts un évêque appliqué, «l'homme rouge» était avant tout un politicien sinueux et un maître de l'intrigue, mais aussi un ministre qui raisonne constamment en prêtre et lutte pied à pied contre les travers des hommes - ceux du roi, ceux des Grands, ceux des corps constitués. Jusqu'à sa mort, en 1642, il s'employa à combattre les intrigues de la Cour, à imposer l'obéissance aux Grands du royaume, à déjouer les complots, à réinventer une politique d'alliances, pour établir la gloire de Louis et faire naître la France moderne... C'est bien un homme vieilli avant l'heure, aux nerfs fragiles, que la peur de la disgrâce ne quitta jamais, tant le ministre tout-puissant se savait suspendu à la faveur, flottante, du roi. De plus, Richelieu est très riche mais il dépense aussi énormément, cette fortune s'est constituée presque naturellement au gré de son ascension et des charges dont il était investi, mais il n'en tire aucun plaisir personnel. Et il constitue une bibliothèque rare, pensant d'abord aux générations futures qui y puiseront savoir et inspiration. Et Richelieu a des adversaires, nombreux, mais il a aussi, sinon des fils spirituels, de dignes héritiers : Louvois, Vauban ou Colbert en font partie. Colbert surtout, que Louis XIV n'hésitait pas taquiner au sujet de son admiration affichée pour Richelieu.

Des épisodes des Trois mousquetaires sont inspirés de faits réels comme l'altercation avec le Duc de Rochefort à Meung-sur-Loire, alors que c'était à Saint-Dyé en 1626, où le jeune homme montant à Paris sur son bidet vermoulu en passant par Saint-Dyé, s'offusque de l'attitude du seigneur de Rosnay, réjoui par l'aspect tragique de sa monture. Le ton monte, les épées sortent, mais la valetaille du seigneur tombe sur d'Artagnan, le laissant KO, et on le garda deux mois et demi en prison pour voir si personne ne me réclamerait. Pour l'affaire des ferrets de la reine, l'événement eut lieu en 1625. Une reine de France qui offre imprudemment ses bijoux à son fastueux soupirant anglais, un ministre tout puissant qui voit ainsi un excellent moyen de la perdre de réputation aux yeux du roi son époux, une espionne habile qui réussit à voler deux des bijoux pour les ramener en France et confondre la reine et un aventurier qui part en Angleterre, se fait remettre les joyaux et les ramène brides abattues en France pour éviter le déshonneur de sa souveraine... Chacun connaît l'intrigue principale des Trois Mousquetaires, fruit, pensera-t-on, de l'imagination débridée d'Alexandre Dumas... Sauf que tout est vrai et que le romancier est resté extrêmement fidèle à la relation de cet épisode insérée dans ses Mémoires par le duc François de la Rochefoucauld. Ce que l'on sait moins, est que cette anecdote galante cache une affaire d'espionnage international à laquelle le grand peintre Rubens était étroitement mêlé et dont ses œuvres, réunies ici, sont aujourd'hui les seuls témoins... Anne d'Autriche a rencontré le duc de Buckingham lors de l'audience qui lui a été accordée le 24 ou le 25 mai 1625. Lors de cette entrevue, elle avait un nœud de ruban noir, s'achevant par deux ferrets ornés de diamants, maintient au busc de sa robe une châtelaine de perles et de pierres précieuses. Rubens, quelques jours à peine après cette entrevue, réalise un dessin représentant le duc de Buckingham, préparatoire pour son portrait peint. Vers la fin mai 1625, Rubens, alors à Paris, entre en contact avec Georges Villiers, duc de Buckingham, venu chercher Henriette de France, sœur de Louis XIII, nouvelle épouse de son maître Charles 1er d'Angleterre. Il réalise alors un dessin préparatoire pour ce portrait peint ou pour un autre disparu dont il serait la copie. L'artiste, dont ce n'est pas la première mission diplomatique pour la Maison de Habsbourg, est en fait chargé par l'Infante des Pays-Bas de soumettre à Buckingham un projet d'alliance anglo-espagnole. Ces contacts inquiètent les autorités françaises certainement autant que la cour assidue que le fastueux Premier ministre anglais fait à Anne d'Autriche au cours d'une mission diplomatique, et à Amiens, une étape du voyage, un incident éclate. Le duc a isolé la reine, et se montre si entreprenant qu'il la fait basculer à la renverse. Elle crie à l'aide, et alors que la suite accourt, le duc s'échappe prestement. Rien n'est consommé, l'affaire est bénigne, mais le duc de Buckingham passe pour le plus bel homme d'Europe; et il n'est pas impossible que la reine, ignorée par un époux rigide et méfiant, ait été brièvement flattée de ses avances – ou du moins, c'est ce que tout le monde s'accorde à penser. Et lorsque Buckingham quitte définitivement la cour, la reine, désireuse de lui pardonner son comportement à Amiens, lui offre les ferrets de diamants qu'elle portait le jour de leur rencontre. L'anecdote en serait restée là si elle n'était arrivée aux oreilles du plus farouche ennemi de la reine, le cardinal de Richelieu. C'est ainsi que, pour jeter le trouble entre Anne d'Autriche et son époux, Richelieu ourdit une machination. La duchesse de Chevreuse dit avoir été chargée de remettre les célèbres ferrets de diamants au duc de Buckingham, que ce dernier s'empresse de porter lors d'un bal donné à la cour à Londres. Or, Richelieu pouvait compter dans la capitale anglaise sur une alliée : Lucy Hay, comtesse de Carlisle – Milady de Winter, dans le roman de Dumas –, qui l'informe de ce qui se passe. Pendant le bal, la comtesse réussit à couper discrètement quelques ferrets qu'elle envoie immédiatement au cardinal. Lorsque Buckingham s'aperçoit que les ferrets ne sont plus en sa possession, il comprend ce qu'il s'est produit. Il se hâte de commander à un joaillier de Londres des ferrets similaires, recompose l'ensemble et l'envoie rapidement à la duchesse de Chevreuse, en la priant, selon les termes du comte de Brienne, «de rendre à la reine le présent [...] reçu de sa munificence, et il suppliait Sa Majesté de croire qu'il ne s'en détachait que par la crainte qu'il n'y eût en cela quelque mystère caché nuisible à la reine». Il ne se trompait pas. Richelieu avait convaincu Louis XIII d'insister pour que la reine arbore les fameux ferrets, indiquant même au monarque que la reine les avait offerts à Buckingham. C'est ici que la littérature et l'histoire divergent : lorsque le roi demande à la reine de lui montrer les ferrets, il semble que cette dernière lui ait présenté son coffret à bijoux ; dans le roman de Dumas, la reine exhibe les ferrets sur un costume d'amazone. Quoi qu'il en soit, Brienne insiste sur le fait que la reine a la satisfaction de «savoir que le roi avait fait des reproches au cardinal de ses défiances». Ces deux œuvres constituent, paradoxalement, les seuls indices susceptibles de confirmer l'authenticité de la fameuse affaire des ferrets, dont Dumas emprunte l'intrigue à une seule source écrite, celle des Mémoires de François de la Rochefoucauld. Or, Richelieu pouvait compter dans la capitale anglaise sur une alliée : Lucy Hay, comtesse de Carlisle – Milady de Winter, dans le roman de Dumas –, qui l'informe de ce qui se passe.

Tout le monde s'est approprié ces Mousquetaires de la légende, ils sont universellement connus. Il sort régulièrement une nouvelle adaptation cinématographique sur ce sujet, on y fait référence à toute occasion. La première bande recensée étant Fencing Contest From “The Three Musketeers” (1898), suivi du premier long métrage du Film d'Art (spécialisé dans les sujets historiques, à la fois coûteux et populaires), d'une durée de près de trois heures et adapté par Henri Pouctal (1913), Les Trois Mousquetaires en 2 parties (1. La Haine de Richelieu – 2. Le Triomphe de d'Artagnan) qui est une œuvre de prestige, et de deux films américains (1913-1914 et 1915) portant sur l'épisode sur les ferrets de la reine. Avec une grande constance d'une décennie à l'autre, “Les Trois Mousquetaires” vont d'ailleurs avoir la préférence des cinéastes. D'Artagnan aura notamment les traits de Douglas Fairbanks (1921) où le montage et la mise en scène sont infiniment plus dynamiques, côté français, on a mis les moyens sous la houlette d'Henri Diamant-Berger, avec 12 épisodes d'une heure chacun permettaient de suivre très fidèlement le roman dans ses diverses péripéties, avec le dynamique Aimé Simon-Girard en d'Artagnan, l'Athos plein de noblesse de Henri Rollan, le Richelieu curieux d'Édouard de Max dominent la distribution, et après une la plate version de 1935 du tâcheron Rowland V. Lee, handicapé par un d'Artagnan sans panache (Walter Abel), Gene Kelly (1948) triomphe dans des scènes d'action réglées comme des ballets où l'humour côtoie sans cesse la performance chorégraphique, avec un scénario, très habilement écrit, où Vincent Price en Richelieu suave et Lana Turner en Milady forment un couple de «méchants» éclatants, Van Heflin en Athos et Angela Lansbury, reine glaciale, complétaient parfaitement la distribution, et seul Frank Morgan, roi trop âgé et tremblant devant Richelieu, détonne vraiment, Georges Marchal (1953) dans le film réalisé par André Hunebelle signait un gentil divertissement familial avec Bourvil, Gérard Barray (1961) dans un film sous la direction de Bernard Borderie qui ne brille ni par sa fidélité à Dumas, ni par son interprétation, sauf pour celle de Mylène Demongeot en Milady de Winter et Daniel Sorano en cardinal, donnant un peu d'allure à l'ensemble, Michael York (1973) dans le film de Richard Lester qui dépoussière les mousquetaires et leur redonne une nouvelle jeunesse avec un ancien videur de boite de nuit au physique de circonstance (Oliver Reed) campait l'aristocratique Athos, le beau Richard Chamberlain Aramis, tandis qu'un acteur minuscule (Frank Finlay) se voyait confier le rôle du colosse Porthos, et comme souvent au cinéma, le Richelieu était de grande classe, rien moins que Charlton Heston, bien assisté, pour une fois, par un Rochefort de qualité, Christopher Lee, et la Milady exceptionnelle de Faye Dunaway, et même Constance Bonacieux, réduite le plus souvent aux fonctions d'oie blanche niaiseuse, prenait chair avec Raquel Welch, suivis de Jean-Pierre Cassel, en autocrate futile et ennuyé, réussissait le meilleur Louis XIII depuis Adolphe Menjou, et mentionnons aussi le très beau Buckingham incarné par Simon Ward dont on comprend que Géraldine Chaplin en reine Anne ait pu tomber amoureuse. Lester reviendra aux mousquetaires avec une adaptation de Vingt Ans après en 1989. Dans ce Retour des mousquetaires, on croise de nouveau Jean-Pierre Cassel, cette fois sous les traits de Cyrano de Bergerac. Philippe Noiret prête sa bonhomie à Mazarin mieux traité que dans le roman, faisant ressusciter Rochefort permettant le retour de Christopher Lee. Une production Disney (Stephen Herek, 1993) tourne à la farce potache. Richelieu bat tous les records de ridicule grâce au cabotinage effréné de Tim Curry. La jeunesse des interprètes des quatre mousquetaires, pour une fois en accord avec l'âge des personnages, est à peu près le seul intérêt, tout de même très limité, de cette version «féministe». Milady, incarnation du Mal chez Dumas, devient ici une victime des mâles. La cure de rajeunissement qui frappe d'Artagnan concerne aussi le sommet de l'État : après le long règne des Louis XIII cacochymes nous entrons dans l'ère des Louis XIII Adonis. Plus tard, le réalisateur américain Randall Wallace s'empare du roman «Le Vicomte de Bargelonne», pour créer son film «L'Homme au masque de fer» en 1998. Au casting, on retrouve des poids lourds comme John Malkovich, le tout jeune Leonardo DiCaprio, Jeremy Irons ou encore Gérard Depardieu. Le caractère juvénile de tout ce beau monde sera encore davantage poussé en 2001 où un zeste de kung-fu paraissait nécessaire pour rajeunir les scènes d'action. Son seul argument résidait dans le slogan : les Trois mousquetaires en 3D. Mais cela n'a pas visiblement pas suffi pour donner du relief à cette affligeante production réalisé par Paul W.S. Anderson. Le trio de fines lames va également donner naissance à pléthore de parodies (L'étroit mousquetaire de et avec Max Linder en 1923, et Les Charlots s'attaquent au mythe : sous la direction d'André Hunnebelle, ils tournent deux films, Les Quatre Charlots mousquetaires en 1974 et À nous quatre, cardinal ! en 1975), comédie (Moschettieri del re - La penultima missione en 2018), suites (La fille de D'Artagnan de Bertrand Tavernier en 1994, avec Philippe Noiret en D'Artagnan vieillissant) aventures apocryphes (Cyrano et D'Artagnan d'Abel Gance en 1964, avec Jean-Pierre Cassel), porno (Les Mousquetaires de sexe et d'épée en 2000) ou adaptation animée (Mickey, Donald, Dingo : Les Trois Mousquetaires de Disney, sorti directement en vidéo en 2004).

La télévision s'empare aussi des mousquetaires. Claude Barma qui en fera deux versions, l'une en 1959 avec Belmondo qui mélange habilement l'épisode des «ferrets de la reine» et les crimes de Milady (manipulation de Felton, assassinats de Buckingham et de Constance) jusqu'à l'exécution finale de la meurtrière, et en 1969, sous le titre d'Artagnan, la télévision française (en coproduction avec les Italiens et les Allemands) s'efforçait d'embrasser la trilogie avec Paturel en d'Artagnan, François Chaumette en Athos, et Antonella Lualdi en Milady, à laquelle on peut ajouter l'adaptation complète américaine de Tom Donovan en 1960 avec Vincent Price, qui reprend le rôle de Richelieu tenu en 1948 à la MGM, Felicia Farr et l'Austro-suisse Maximilian Schell, et la très honnête adaptation britannique de 1966 de Peter Hammond, la minisérie espagnole de Pedro Amalio López en 1970 qui rendit immensément populaire grâce à cette série, Sancho Gracia, puis en 1979, la télévision soviétique une adaptation rigolote sous forme de comédie sarcastique pimentée d'épisodes musicaux. L'animation s'empare aussi du roman avec un série TV hispano-japonaise, où la plupart des personnages ont l'apparence de chiens diffusée entre 1981 et 1982 sur TVE et MBS, une suite de cette série, ayant pour titre Au service de sa Majesté, a vu le jour en 1990 et verra une adaptation cinématographique en 3D de "D'Artagnan et les Trois Mousquetaires" sorti au cinéma le 25 août 2021, et une japonaise avec le très réussi "Sous le signe des mousquetaires" de Koi Ishida entre 1987 et 1989, où Aramis est une femme, et à partir de là série on aura le droit à film L'Aventure d'Aramis. D'Artagnan et les Trois Mousquetaires (2005) de Pierre Aknine avec un certain Vincent Elbaz en d'Artagnan, Emmanuelle Béart en Milady envoyé par le diable et Tcheky Karyo en Richelieu pathétique, qui démontre avec brio que les Français ne sont pas en reste pour faire n'importe quoi, mais aussi celle peur inspirée de Josée Dayan qui donne dans l'original en 2005 : raconter l'histoire vue du côté de Milady de Winter (Arielle Dombasle), avec Florent Pagny en D'Artagnan et Martin Lamotte en cardinal de Richelieu, tandis que la série américaine Young Blades en 2005 avec Bruce Boxleitner, et Michael Ironside, nous montre les 4 mousquetaires à l'époque de Mazarin, suivis par la série TV The Musketeers entre 2014 et 2016 très divertissante, mais qui s'éloigne considérablement d'Alexandre Dumas, et la minisérie The First Musketeer (GB) de Harriet Sams entre 2014 et 2015, un "prequel" illustrant la jeunesse de ses trois héros environ six ans avant le début du roman de Dumas et l'arrivée de d'Artagnan. Les Trois Mousquetaire auront aussi le droit à des belles adaptations en bande dessinée notamment le très remarqué Les trois mousquetaires de Michel Lacroix en 1973, Les Trois Mousquetaires, dans collection «Ados», Pearson, Turin en 2000 (adaptation simplifiée, en bande dessinée, destinée aux adolescents et jeunes adultes non francophones, avec CD audio et exercices), le très rythmé Trois Mousquetaires en 4 tomes entre 2007 et 2010, adaptée par Morvan au scénario et Rubén au dessin, en version érotique avec Les Trois Mousquetaires écrit par Henri Filippini et dessiné par Robert Hugues en 2011, et une très réussie en 2019 avec Les Trois Mousquetaires (BD) celle de Fabrizio Lo Bianco dans la collection Les Grands Classiques ... en BD ... tome 36 sur 48. D'autres adaptations sur plus centrée sur D'Artagnan en 1977 sur l'histoire écrite par Courtilz de Sandras et dessinée par Auguste Liquois, et D'Artagnan : Journal d'un cadet, écrit et dessinée par Nicolas Juncker en 2008 qui se propose de raconter la «véritable» histoire de d'Artagnan : celle d'un jeune homme indécis, naïf et un brin empoté, aux relations loin d'être idylliques avec ses trois compagnons. Milady de Winter est un diptyque de bande dessinée écrit et dessiné par Agnès Maupré (Éditions Ankama) en 2 tomes en 2010 et 2012, qui, sans rien changer à la trame, se focalise sur le personnage de Milady et sur la difficulté de celle-ci à tirer son épingle du jeu dans un monde d'hommes, et Milady, par Sylvain Venayre et Frédéric Bihel, aux éditions Futuropolis en 2019 qui montre que le véritable héros des Trois Mousquetaires est une femme, Milady.

Pour cette adaptation de 2023, le budget de 60 millions d'euros place aussi ces Trois mousquetaires dans la catégorie des grosses productions françaises de l'année avec pour mission de faire revenir pleinement les spectateurs dans les cinémas. "Honnêtement, affirme le réalisateur, notre boussole n'était pas là. On voulait juste faire un film d'aventures, généreux, sincère, en renouvelant le genre tout en respectant l'ADN de l'histoire. Une histoire qui garde une dimension indémodable. Pourquoi ? Le rapport entre les personnages, le sens de l'honneur, la camaraderie, les conflits de pouvoir et l'amour", propose le cinéaste. François Civil conclut avec la célèbre formule du romancier du XIXe siècle, «un pour tous et tous pour un» : "À l'heure de l'individualisme, c'est super de dire qu'on est plus fort ensemble." Pour accompagner le film «Les Trois Mousquetaires partie 1 : D'Artagnan» qui sort en salles le 5 avril 2023, la maison Casterman propose deux projets éditoriaux aux antipodes l'un de l'autre. D'un côté un pur shōnen, de l'autre un album de gags dans la grande tradition franco-belge. S'ajoute à cela une adaptation du scénario en roman chez Flammarion puis le film, évidemment. Les quatre mousquetaires du roman d'Alexandre Dumas sont de retour... Avant le film, à partir du vendredi 13 janvier 2023, Culturebox/France tv diffuse la série Les Trois Mousquetaires, une adaptation du roman d'Alexandre Dumas père signée Clara Hédouin, Jade Herbulot et Romain de Becdelièvre. 10 épisodes de 20 minutes seront à découvrir. Sous la forme d'une série théâtrale insolente, populaire et drôle, est ici réadaptée pour l'écran. Rien ne sera comme on s'y attend : les mousquetaires n'auront ni cape ni épée, les gardes du cardinal y seront incarnés par la police nationale, Anne d'Autriche sera flanquée d'une camériste travestie, et Milady aura de faux airs de l'héroïne de Kill Bill. Les acteurs jouent tous plusieurs rôles, et le théâtre est ici une force de liberté qui permet aux auteurs et aux réalisateurs de puiser à mille références, de renverser les clichés, et surtout de rendre justice à l'énergie débridée, bordélique et joyeuse de ces mousquetaires, qui «mourraient sur place plutôt que de rendre leur épée». Avec Guillaume Pottier (Athos et Buckingham), Charles Van de Vyver (Porthos), Robin Causse (Aramis et Rochefort), Maxime Le Gac-Olanié (D'Artagnan), Eléonore Arnaud (Anne D'Autriche et Milady), Kristina Chaumont (Constance Bonacieux), Antonin Fadinard (Tréville), Grégoire Lagrange (Louis XIII), Jade Herbulot (Richelieu) et Clara Hédouin (Vamp).