
Django, prépare ton cercueil (Preparati la bara !, 1968) est un film italien de Ferdinando Baldi.
Django est convoyeur de fonds au service des banques et ami du sénateur David Barry, qui n'hésite pas à tuer et à voler pour recueillir l'argent nécessaire à sa campagne politique. Il fait attaquer les convois et inculper des innocents. Un jour, Django est lui-même victime d'une agression au cours de laquelle sa femme est tuée. Il se fait alors passer pour mort et organise méticuleusement sa vengeance...
Si il ne bénéficie pas de la renommée de Sollima ou Corbucci (ne parlons même pas de Leone), le réalisateur Ferdinando Baldi a pourtant réalisé une poignée de westerns intéressants comme Texas Adios, Le Dernier Des Salauds ou encore le très culte Blindman et le curieux Comin'At You (filmé en 3D). Son approche du mythe de Django se révèle rigoureuse et bénéficie d'un scénario solide, cohérent et relativement complexe laissant la part belle aux trahisons et retournements de veste. Comme souvent avec les westerns italiens de cette époque le métrage laisse planer un certain élément surnaturel et Django parait revenir des Enfers pour se venger. Est il mort ou vivant ? Difficile de trancher après avoir vu Terence Hill criblé de balles lors du prologue.
La trame comme l'ambiance de Django, Prépare ton Cercueil, disons le tout net, se rapproche davantage d'un Django que d'un Trinita. Un climat également entretenu par la présence de ces pauvres types, injustement accusés et condamnés à mort, que Django sauve de la potence pour constituer une sorte de horde de justiciers se présentant comme des fantômes venus réclamer justice. Au niveau de la mise en scène, Baldi assure le spectacle et propose quelques beaux paysages, des duels efficaces et l'une ou l'autre attaque de diligence bien menées. Les fusillades sont bien assurées, la poussière vole et le film dispense quelques instants de noirceur, sans pour autant atteindre les envolées crapoteuses de Corbucci. Les combats à mains nues et les cascades sont, elles aussi, de bon niveau tandis que la scène finale se révèle particulièrement mémorable. Lors d'un hommage du premier Django, notre pistolero doit creuser sa propre tombe, cerné par des bandits dans un cimetière. Mais Django sort sa fameuse mitrailleuse du cercueil et se lance dans un véritable carnage. Une excellente manière de conclure le métrage par cette référence assumée au classique de Corbucci.
Les interprètes, eux, sont tout à fait corrects. Même si Terence Hill n'est pas pleinement à l'aise dans ce rôle de tueur implacable, il assure la succession de Franco Nero avec un bel aplomb. Parfois monolithique, voire figée, sa prestation reste efficace et confère même un caractère menaçant à ce Django qui, décidément, s'apparente fortement à un revenant. Du côté des méchants on retrouve avec plaisir l'allemand Horst Frank (que l'on verra dans de nombreux gialli tels Si douces si perverses ou Le chat à neuf queues et quelques westerns de qualité, en particulier Le Grand Duel). Et bien sûr, joie et bonheur, il faut citer un homme sans qui ce film ne serait pas le même : George Eastman. Le futur Antropophageous campe ici un sbire de seconde catégorie, mais avec quelle classe et quel charisme. Surplombant le casting de sa haute taille, lançant des regards sinistres, riant comme un possédé, ses apparitions tendent à tirer Django, Prépare ton Cercueil vers le haut.
Django, Prépare Ton Cercueil constitue donc un très honnête western à l'italienne, servi par un scénario intéressant, une mise en scène très professionnelle, une musique agréable et un casting de choix. S'il ne peut prétendre rivaliser avec les plus grandes réussites du genre, Django Prépare Ton Cercueil se situe toutefois clairement dans le peloton de tête du western spaghetti et s'inscrit parmi les productions les plus intéressantes d'un style ayant généré plusieurs centaines de titres souvent peu passionnants. Divertissant, le film mérite donc largement une vision pour les amateurs du genre.
J'espère vous avoir fait découvrir ce film.
Merci !
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