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Le roi Arthur, la réalité derrière le mythe

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Ce blog s'intéressera avant tout à la question de l'historicité du roi Arthur durant les Dark Ages, une période de grands changements dans la Bretagne post-romaine, et ce qui amena sa légende.

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Jean-Paul Belmondo, un acteur attachant qui a fait briller le cinéma français

Nous allons rendre hommage aujourd'hui à Jean-Paul Belmondo, monstre sacré du cinéma français, qu'on surnommait Bébel et qui a tourné dans 80 films et laisse derrière lui des rôles inoubliables. De Pierrot le fou à L'As des as, l'acteur a connu une riche carrière de plus de 50 ans. Champion du box-office, il est réputé avoir enregistré130 millions de spectateurs cumulés au cinéma.
 
Jean-Paul Belmondo, un acteur attachant qui a fait briller le cinéma françaisJean Paul Belmondo naît né en 1933 à Neuilly-sur-Seine dans une famille d'artistes : un père sculpteur, une mère artiste peintre, une s½ur danseuse et un frère directeur de production. Adolescent, Jean-Paul Belmondo s'oriente plutôt vers une carrière sportive pratiquant la boxe en amateur puis en professionnel. Mais finalement c'est la comédie qui l'attire et il finit par être admis au Conservatoire d'art dramatique en 1952 après avoir essuyé deux échecs au concours d'entrée. Formé par Pierre Dux, qui  ne lui prédisait aucun avenir de comédien et surtout pas celui d'un séducteur, il en sort cinq ans plus tard, peu apprécié du jury mais adoré par des camarades qui ont pour nom Jean-Pierre Marielle, Claude Rich, Jean Rochefort, Bruno Cremer, Françoise Fabian ou Pierre Vernier. Au concours de 1956, il décroche un simple accessit pour une scène de la pièce "Amour et Piano" de Feydeau, ce qui lui ferme la porte de la Comédie-Française, malgré l'ovation de ses camarades de promotion. Porté en triomphe par sa bande, il quitte la salle en adressant un doigt d'honneur aux jurés. "Ça a fait un petit scandale au Conservatoire", se rappellera-t-il. En 1956, Belmondo joue dans le film Les Copains du dimanche, qui ne trouve pas de distributeur, et ne sortira qu'en 1967. L'apprenti comédien prend sa carte à ce qui était à l'époque le Syndicat français des acteurs (SFA), émanation de la CGT, et commence par jouer au théâtre puis au cinéma sous la direction de Marc Allégret en 1958 qui lui offre un second rôle dans Sois belle et tais-toi avec Alain Delon, débutant tout comme lui. Ils seront amenés à se revoir... Autre grand cinéaste français, Marcel Carné lui donne un petit rôle dans Les Tricheurs (1958). Sa présence tout au long du film lui permet d'être remarqué auprès de Bourvil, Danielle Darrieux et Arletty. Jean-Luc Godard le compare dans Les Cahiers du cinéma à Jules Berry et Michel Simon. Jean-Paul Belmondo rencontre Élodie Constantin au début de sa carrière d'acteur alors qu'elle travaille comme danseuse. Le couple se marie en 1959. Ils auront deux enfants, Florence née en 1960 et Paul en 1963. L'acteur adoptera également la première fille de sa compagne, Patricia, victime d'un drame l'année de ses 40 ans. Un incendie dans son appartement va en effet l'emporter en 1994. Il achève la décennie en interprétant le rôle de d'Artagnan dans Les Trois Mousquetaires, dramatique télévisée réalisée par Claude Barma, tournée et diffusée en direct pour Noël 1959. Il débute à l'écran avec des petits rôles, Belmondo est alors  l'acteur principal de Charlotte et son jules de Jean-Luc Godard, mais le jeune acteur doit interrompre sa participation à Oscar, ne peut non plus postsynchroniser son rôle dans le court-métrage de Godard, qui s'en charge lui-même puisqu'à l'écran, Belmondo parle avec l'accent vaudois, ce qui lui vaudra d'être refusé par Jacques Becker pour Le Trou, parce qu'il n'aimait pas «sa» voix, puis il doit partir soldat en Algérie, il n'y reste que quatre mois, et à son retour, il interprète Trésor Party au théâtre, sans grand succès, avant de tourner «À double tour» pour Claude Chabrol qui dame le pion à François Truffaut et Jean-Luc Godard, en faisant appel à lui, ensuite il joue dans Classe tous risques de Claude Sautet, l'adaptation de Duras par Peter Brook Moderato cantabile, et de se révéler dans l'extraordinaire film de Jean Luc Godard «À bout de souffle» en 1960, aux cotés de Jean Seberg, film phare de la Nouvelle Vague, où il joue un jeune voyou amoureux. Succès critique et public, le film propulse Belmondo au top. Godard fera appel à lui dans trois autres longs métrages.
 
Jean-Paul Belmondo, un acteur attachant qui a fait briller le cinéma françaisÀ partir de ce film, il tourne dans plusieurs films italiens, dont Le Mauvais chemin (1961), de Mauro Bolognini, avec Claudia Cardinale, et La paysanne aux pieds nus (1961), de Vittorio De Sica, avec Sophia Loren, puis les succès s'enchaînent alors à un rythme soutenu, les plus grands réalisateurs le font tourner comme Jean-Luc Godard pour Une femme est une femme (1961),  Jean-Pierre Melville dans "Léon Morin prêtre" (1961), le Doulos (1962), avant que l'acteur et le réalisateur se retrouvent pour l'Aîné des Ferchaux (1963), ou Henri Verneuil dans "Un singe en hiver" (1962),où  au départ impressionné par Jean Gabin, Jean-Paul Belmondo finira par bien s'entendre avec lui jusqu'à créer une complicité qui se remarque à l'écran, et dans Cent mille dollars au soleil (1964) avec Lino Ventura et Bernard Blier, est l'adaptation du roman Nous n'irons pas en Nigeria, où Jean-Paul Belmondo s'inscrit une nouvelle fois dans un film mémorable. , puis dans Week-end à Zuydcoote (1964), sur l'évacuation de Dunkerque en 1940. En 1960, les producteurs Alexandre Mnouchkine et Georges Dancigers mijotent un projet ambitieux : porter à l'écran Les Trois Mousquetaires, avec Belmondo en d'Artagnan, entouré de Delon, Aznavour, Brialy et Sophia Loren. C'est de Broca, repéré pour trois brillantes comédies sentimentales, qui doit le réaliser, mais le projet échoue. N'importe, on tourne en costume, et à la pointe de l'épée, le reste de la distribution a changé mais il reste Belmondo : c'est Cartouche, bandit d'honneur bondissant et séduisant, et c'est en 1962 non seulement le début d'une relation durable et féconde (cinq films) entre le réalisateur et son interprète, mais la naissance du véritable personnage de Belmondo, celui que la France entière appellera bientôt «Bébel». Il participe en 1962 au Gala de l'Union des artistes en effectuant des cascades époustouflantes pour bien montrer qu'il est prêt à mouiller sa chemise pour défendre ses congénères. Le dessinateur Jean Giraud (également connu sous le pseudo de Moebius) donne ses traits au lieutenant Blueberry en 1963, personnage fondateur du journal Pilote au début des années 1960. Jean Giraud racontera au critique BD Gilles Ciment des années plus tard : "C'était en effet un manifeste un peu déguisé, une façon de me relier à la dimension tragique, révolutionnaire, transgressive que Belmondo endossait avec son physique, sa façon de jouer et ses choix de metteurs en scène." Jean-Paul Belmondo prêtera aussi ses traits à des personnages de manga comme ceux de Lupin III en 1967 ou Cobra en 1978.  En 1963 après le tournage de L'homme de Rio, il est élu président du SFA à l'unanimité. Durant trois ans, Jean-Paul Belmondo mit sa notoriété au service du syndicat et des artistes moins célèbres que lui. Alors qu'il commence une collaboration avec Philippe de Broca qui le fait jouer dans un film d'aventure "L'homme de Rio" (1964), , dont le scénario est librement inspiré des aventures de Tintin (L'Oreille cassée), il excelle dans les course-poursuites et les figures de haute-voltige, Philippe de Broca le rappelle pour Les Tribulations d'un Chinois en Chine (1965), d'après Jules Verne, il y retrouve Jean Rochefort et tombe amoureux sur le plateau de sa partenaire Ursula Andress, sacrée à l'époque plus belle femme du monde avec laquelle il restera jusqu'en 1972. Cette liaison provoque la rupture avec sa première épouse dont il divorce en 1966, dans le même temps, Jean-Paul Belmondo sait mélanger les genres en tournant dans le mythique "Pierrot le fou" de Godard (1965) au côté d'Anna Karina, c'est au moment où, avec son grand succès, il envisage une carrière aux États-Unis avant de se rétracter, peu à l'aise à Hollywood, on le voit aussi à l'affiche de la superproduction Paris Brûle-t-il ? de Réné Clément (1965), adapté du livre de Dominique Lapierre et Larry Collins sur un scénario notamment co-écrit par René Clément et Francis Ford Coppola, c'est l'occasion pour lui de partager l'affiche avec des acteurs comme Jean-Pierre Cassel, Alain Delon, Bruno Cremer, Daniel Gélin, Yves Montand, Simone Signoret, Michel Piccoli, Claude Rich, Jean-Louis Trintignant, mais aussi avec les grands Kirk Douglas et Orson Welles, puis on le voit dans Tendre Voyou de Jean-Becker en 1966, et il retourne à la comédie avec Bourvil et David Niven dans Le Cerveau en 1969, première alliance avec Gérard Oury, à la tête de la plus chère production française jamais tournée à l'époque, et c'est un succès garanti, puis il s'oriente de plus en plus vers un cinéma de pur divertissement, tout en renonçant à son mandat de président du SFA en 1966, trop accaparé qu'il était par sa carrière, un départ dont la CGT ne lui a semble-t-il pas tenu rigueur et il restera, adhérent du syndicat de nombreuses années après son mandat, et continuera encore, quand le temps le lui permettait, de participer aux Galas de l'Union, mais il garde des attaches avec le cinéma d'auteur avec Le Voleur(1967), de Louis Malle, d'après Georges Darien, qui cherche à toute force un label «anar» que chaque choix du réalisateur et chaque tic de l'acteur contredisent, "La Sirène du Mississipi" de François Truffaut (1969) avec Catherine Deneuve, mais le rôle désarçonne son public et le film fait un flop, de même pour Un homme qui me plaît (1969) de Claude Lelouch, avec Annie Girardot. Les deux films tournés aux États-Unis, où l'acteur confie n'être pas à son aise. On lui prête des liaisons avec ses partenaires de tournage que sont Sophia Lauren dans La Paysanne aux pieds nus (1961), Claudia Cardinale dans Cartouche (1962), Françoise Dorléac dans L'homme de Rio (1964) ou encore Catherine Deneuve dans La Sirène du Mississipi (1969). Mais, Jean-Paul Belmondo avait rétabli la vérité au cours d'un entretien pour Madame Figaro en 2017 : "Claudia Cardinale, Gina Lollobrigida, Jeanne Moreau. On me posait toujours la même question : "Comment faites-vous pour rester fidèle à votre épouse avec toutes ces femmes sublimes avec qui vous travaillez ?" On me soupçonnait d'être l'amant de toutes ces sublimes actrices. Ce qui était faux".
 
Jean-Paul Belmondo, un acteur attachant qui a fait briller le cinéma françaisDurant les années 70, Belmondo continue à enchaîner les tournages et les succès publics. Belmondo devient Bébel, diminutif né de la coquille d'un journaliste qui comparait l'acteur au personnage de Pepel interprété par Jean Gabin dans Les Bas-fonds (Jean Renoir, 1936). Les P devenus des B resteront. 1970 est une grande année pour la star : il forme avec Alain Delon le duo de Borsalino réalisé par Jacques Deray. Devenu un classique, le film est taillé sur mesure pour les deux comédiens au faîte de leur gloire, qui offrent un final d'anthologie. Carton au box-office (4 710 381 entrées), le film fait l'objet d'une suite, Borsalino & Co., mais sans Bebel. Mais un détail sur l'affiche met Bébel en colère. Le nom d'Alain Delon apparaît avant le sien sur le visuel. Il y figure même deux fois au lieu d'une, le nom de la maison de production d'Alain Delon ayant été remplacé par celui de la star. Le contrat n'est pas respecté. La justice donne raison à Belmondo en 1972. Le duel a été monté en épingle, mais les deux monstres sacrés se sont toujours défendus de toute rivalité. "Ça fait quarante ans qu'on court un marathon ensemble, et une fois ou l'autre, l'un est en tête et l'autre second. Mais ce qui compte, c'est l'arrivée, et nous arriverons ensemble. Nous passerons la ligne d'arrivée ensemble", assurait Alain Delon. "Il n'y a jamais eu de rivalité entre Delon et moi. Nous n'avons jamais été fâchés. Il y a eu tout au plus quelques brouilles passagères, comme il y en a dans tous les ménages. Alain a toujours été présent dans les moments importants de ma vie", confirmait Bébel, cité par Le Figaro. Citons aussi Les Mariés de l'an II de Jean-Paul Rappeneau (1971) avec Marlène Jobert, où il rencontre Laura Antonelli avec laquelle il restera jusqu'en 1980. Ou encore Le Casse en 1971, nouveau virage dans la carrière de Jean-Paul Belmondo. Dans lequel, il retrouve Henri Verneuil, qui l'associe à Omar Sharif, dans un polar musclé qui renouvelle le genre en France. Le Casse sort la même année que French Connection de William Friedkin, et participe à ce qui va devenir le "polar urbain". Mais il intronise aussi le nouveau Bébel, roi du film d'action. C'est le moment où il crée Cerito Films, une société française de production cinématographique qui permet à l'acteur de produire ses films depuis le début des années 1970, et de les distribuer depuis la fin de la décennie. Voir Docteur Popaul de Claude Chabrol avec Mia Farrow et avec Laura Antonielli, ou La Scoumoune de José Giovanni, l'adaptation de son roman L'Excommunié, avec Claudia Cardinale et Michel Constantin, deux films franco-italien, sortis en 1972. Il est en 1973 Le Magnifique de Philippe de Broca dans une parodie des James Bond où il enquille les cascades à la Jerry Lewis, ou encore L'Héritier dans un film franco-italien réalisé par Philippe Labro, sorti en 1973 avec Charles Denner et Jean Rochefort dans un film intelligent avec un fond sur le fascisme italien et l'Holocauste juif. Succès du Casse oblige, Verneuil enchaîne avec Peur sur la ville en 1974, où Belmondo casse la baraque, mais s'enferre dans le genre. L'intrigue importe peu, l'action domine, du fait qu' il exécute des cascades dangereuses et risquées, dont une scène où il apparaît suspendu à un hélicoptère au-dessus du vide. Jusqu'à ce que l'acteur se blesse lors de la descente en filin d'un hélicoptère, après avoir enjambé les toits de Paris et parcouru celui d'un métro en marche. Le tandem Verneuil-Belmondo fonctionne toujours : 3 948 746 entrées. "Stavisky" d'Alain Resnais en 1974 et son médiocre accueil critique et public mitigé malgré qu'il soit présenté à Cannes marque un tournant dans sa carrière, alors que l'acteur était enthousiaste de renouer avec un cinéaste "auteuriste, il va alors se consacrer à des films plus commerciaux enchaînant films policiers, comédies et films d'aventures aux nombreuses cascades. Après le semi-échec de Stavisky, la carrière de Belmondo est reprise en main par René Château (l'homme de René Château vidéo et des pubs avec la panthère noire). Sa recette : une affiche qui claque avec écrit "Belmondo" en énorme dans le style graphique de la propagande de Force ouvrière de l'époque, et un dessin (ou une photo) de l'acteur pleine page, avec au choix un blouson de cuir ou un col roulé noir, un cigare et un revolver. Première affiche en date, Peur sur la ville, ouvertement inspirée du Bullitt de Steve McQueen. Bébel ne porte jamais ces vêtements dans le film ? Peu importe. Suivront, sur le même modèle, Flic ou voyou, Le Marginal, Le Professionnel... C'est toujours René Chateau qui organise la rareté de Belmondo dans les médias. Il a trouvé une formule qui claque pour ça, c'est sa spécialité après tout. Après Peur sur la ville, l'acteur inaugure une nouvelle ère : celle du comédien-cascadeur interprétant des rôles de flics ou de voyous intrépides et casse-cou. Durant cette période "tac-tac badaboum", Jean-Paul Belmondo règne en maître sur le cinéma français. Conscients que son seul nom sur une affiche peut attirer des millions de spectateurs, producteurs et réalisateurs lui écrivent des rôles à sa mesure. "Bébel", comme on l'appelle alors, accumule les rôles-titres dans des films mêlant comédie et action. Les titres de ses films suivants se limitent à des qualificatifs qui désignent l'acteur : après Le Magnifique (1974), il est L'Incorrigible (1975) dans un film de Philippe de Broca dans lequel il s'amuse à camper un anti-Superman, l'anti-séducteur traditionnel, plutôt un grand gosse plus ou moins honnête, L'Alpagueur (1976) dans le film de Philippe Labro, ou L'Animal (1977) dans le film de Claude Zidi avec Raquel Welch. À ces films on peut ajouter Le Corps de mon ennemi (1976) d'Henri Verneuil inspiré d'un roman du même nom écrit par Félicien Marceau avec Marie-France Pisier et Bernard Blier, et à la même époque, un projet de nouvelle collaboration avec Jean-Luc Godard — une adaptation du livre L'Instinct de mort de Jacques Mesrine — tourne court, et une polémique par voie de presse oppose ensuite l'acteur et le cinéaste. Jean-Paul Belmondo a tout de même mis la main au portefeuille pour fonder le PSG en 1976. Un peu à cause de sa passion du football. Il racontait au Parisien en 2018 : "J'ai mis de l'argent pour que démarre l'aventure, mais je ne suis pas resté longtemps. Ce n'était pas compatible avec mon emploi du temps. Si je suis toujours supporter du PSG ? Oui, toujours !" On le voit cependant beaucoup moins dans le carré VIP du Parc des Princes qu'à Roland-Garros, de son propre aveu à cause des sommes d'argent colossales brassées par les footballeurs.
 
Jean-Paul Belmondo, un acteur attachant qui a fait briller le cinéma françaisSon succès connaîtra son apogée entre 1978 et 1983. Si les films se ressemblent, c'est aussi peut-être parce que l'équipe qui l'entoure bouge peu d'années en années. "Comme Jean Gabin, il tournait avec des gens en qui il avait confiance et qui souvent étaient des copains, insiste Philippe Durant, qui l'a rencontré par l'intermédiaire de René Chateau. Parmi eux, on retrouve les acteurs Michel Beaune et Charles Gérard, ou les réalisateurs Georges Lautner, Henri Verneuil ou Jacques Deray. "Il savait que c'était de bons professionnels et qu'ils allaient passer un bon moment."  Belmondo tourne trois films réalisés par Georges Lautner : Flic ou Voyou (1979), qui dépasse, pour la première fois dans la carrière de Belmondo, le million d'entrées sur Paris-périphérie, Le Guignolo (1980) dans lequel il réédite sa cascade en hélicoptère, et Le Professionnel (1981), ce dernier film dépassant les cinq millions d'entrées en France, grâce à la musique d'Ennio Morricone et la scène finale avec l'hélicoptère restent dans les mémoires des plus grands fans de l'acteur qui n'espéraient pas cette fin pour lui. Et il rate un projet d'Yves Boisset, un film d'aventures aux relents politiques, inspiré de l'affaire Françoise Claustre, du nom de cette archéologue retenue en otage au Tchad par des rebelles pendant 1000 jours. Le Barracuda s'échouera sur le sable du désert et il tournera Le Professionnel à la place. Au début des années 1980, Bertrand Tavernier qui rêvait de mettre en scène la relation de l'acteur-vedette des années 1930-1940 Jules Berry, idole de Belmondo qui était très motivé pour le rôle, avec son précepteur, incarné par Jean Rochefort pour lui donner la réplique. L'agent de Belmondo de l'époque, Gérard Leibovici, a justifié l'échec du projet parce que Bébel ne voulait pas partager l'affiche avec quelqu'un. En 1982, il dépasse encore le score du Professionnel avec L'As des as, réalisé par Gérard Oury, où Belmondo s'illustre aussi dans un registre plus comique. Mais les rapports entre l'acteur et la critique, à laquelle Belmondo n'a pas souhaité montrer le film, sont de plus en plus tendus. Face aux millions d'entrées, la critique fait la fine bouche, jusqu'à lancer un appel à zapper L'As des as pour soutenir le film de Jacques Demy, Une chambre en ville, qui ne bénéficie pas du même battage médiatique (Belmondo en prend ombrage et se fend d'une tribune acerbe dans Le Monde). La presse reproche au duo Belmondo-Chateau de servir peu ou prou toujours la même soupe à un public qui en redemande. L'année suivante, Le Marginal en 1983, polar réalisé par Jacques Deray, est un nouveau triomphe public. Il partage la vie de la chanteuse brésilienne Carlos Sotto Mayor entre1983 et 1989, mais doit rompre avec elle à cause de son tempérament volcanique et de sa jalousie. Mais en 1984, Les Morfalous d'Henri Verneuil, tout en faisant un score tout à fait honorable, perd un million de spectateurs par rapport aux précédents succès de Belmondo. Belmondo décide alors d'infléchir son image en revenant à la comédie pure, dans Joyeuses Pâques en 1984, réalisé par Georges Lautner d'après la pièce de théâtre de Jean Poiret. Tout en souhaitant se renouveler au cinéma, Belmondo manifeste également ainsi son envie de remonter sur les planches après s'être blessé en exécutant une cascade sur le tournage de "Hold-up" en 1985, une comédie policière d'Alexandre Arcady.  Belmondo se brouille la mêle année avec René Chateau la même année, mais quelques indices permettent d'en mesurer l'ampleur, comme le fait dans les premiers documentaires tournés sur Belmondo, dans les années 1990, Chateau était flouté dans les images d'archives. Les scénarios paresseux, les réalisateurs vieillissants, les dialoguistes éparpillés façon puzzle (Michel Audiard passe l'arme à gauche en 1985) usent le système Belmondo. Les films étaient de plus en plus mauvais, les scénarios étaient moins travaillés, ils ne correspondaient plus tout à fait à la société de ces années-là. Philippe Labro, qui a dirigé deux fois l'acteur dans les années 1970, prend moins de gants quand Le Monde lui demande de se souvenir : "À un moment, personne n'a osé dire à Jean-Paul qu'il ne faisait plus que des merdes." Il fera le "polar de trop" : Le Solitaire. Sorti en 1987, le film enregistre à peine plus de 900 000 entrées. Une première en un quart de siècle pour Bébel, qui raccroche son costume de "superflic" et arrête les cascades. Ce qu'il fera en 1987 grâce à Robert Hossein. 30 ans après il retrouve donc les planches pour Kean de Jean-Paul Sartre d'après Alexandre Dumas, au Théâtre Marigny. L'acteur se dit "ravi d'avoir retrouvé sa vocation d'origine". Puis, il tourne Itinéraire d'un enfant gâté avec Claude Lelouch qui sort en 1988, le film lui permet d'obtenir le César du meilleur acteur pour ce rôle à contre-emploi qui le réhabilite. Toutefois, il ne viendra pas chercher sa statuette. En 1989, il tombe de nouveau amoureux et entame une relation stable, avec l'actrice et danseuse Nathalie Tardivel, de 32 ans sa cadette, devient familière des fans et du grand public et se voit surnommée "Natty". Il l'épousera en 2002. Ensemble, Jean-Paul et Natty Belmondo ont eu une fille qu'ils ont appelée Stella.
 
Jean-Paul Belmondo, un acteur attachant qui a fait briller le cinéma françaisRobert Hossein le met en scène dans Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand en 1990. Il le joue près d'un an au Théâtre Marigny, avant de partir pour une tournée qui le mènera jusqu'au Japon. Se détournant du cinéma, il rachète le Théâtre des Variétés à Paris après avoir vendu à Canal+ sa maison de production Cerito Films en 1991, joue du Feydeau, du Guitry et du Jean-Michel Ribes Puis ce seront les années Bernard Murat, qui le mettra en scène dans trois pièces, dont deux Feydeau : Tailleurs pour dames en 1993 et La puce à l'oreille entre 1996 et 1997, ainsi que dans Frédérick ou le boulevard du crime d'Éric-Emmanuel Schmitt en 1998. En 1996, alors que Bernard Murat adapte au cinéma la pièce Désiré de Sacha Guitry, Jean-Paul Belmondo se livre à une sévère diatribe contre les distributeurs qui, selon lui, négligent le cinéma français. On peut comprendre la colère de Belmondo, car le film est un échec public, victime notamment d'un circuit de distribution réduit. Comme un retour aux sources, ces rôles sont ses derniers triomphes. On verra peu l'acteur au cinéma dans ces années là : Six films dont L'Inconnu dans la maison (1992) de son ami Georges Lautner, puis la version Lelouch des Misérables (1995) qui ne rencontre pas le succès escompté, et Une chance sur deux de Patrice Leconte ou il retrouve Alain Delon en 1998, et les deux vétérans donnent la réplique à Vanessa Paradis, Belmondo y exécute à nouveau, à 65 ans, une cascade accroché à un hélicoptère, le film obtient finalement un score inférieur à celui escompté, dépassant à peine le million d'entrées même si le succès est moins au rendez-vous qu'au théâtre où l'acteur rencontre un véritable triomphe. On peut le voir ensuite dans Peut-être (C. Klapisch, 1999), une fable de science-fiction qui ne remporte qu'un succès d'estime, dont Belmondo apprécie l'expérience du tournage, et Amazone (de Broca, 2000) se révèle être un désastre commercial. Ce qui ne l'empêche pas de répondre à l'appel de Bertrand Blier et de participer aux Acteurs en 2000. Jean-Paul Belmondo se fait rare sur les écrans de cinéma depuis les années 2000, affaibli par un accident vasculaire cérébral le 8 août 2001 qui l'a tenu depuis éloigné des plateaux comme des planches, si l'on excepte Un homme et son chien de Francis Huster en 2008, drame dans lequel il interprète un homme qui se retrouve à la rue du jour au lendemain seul avec son chien, au moment où il se sépare de Nathalie Tardivel, mais reste proche jusqu'à partager un double-appartement à Paris pour permettre à Stella de rester en contact avec son père et sa mère. Même en centre de rééducation à Granville, Jean-Paul veut qu'on garde de lui l'image d'un combattant. "Combien de fois m'a-t-il dit "on va s'en sortir, je fais tout pour m'en sortir, car je veux m'en sortir, c'était ça Jean Paul". À la télévision, Paul Belmondo a été commentateur pour les chaînes Infosport et Eurosport. En 2007, il a participé à la version italienne de "Koh-Lanta", "Isola dei Famosi". L'acteur à près de 75 ans, fait en effet très rapidement parler de lui pour une nouvelle relation avec un ancien mannequin belge, finaliste de miss Belgique, Barbara Gandolfi. De 2008 à 2012, le couple se fréquente sur fonds de critiques à l'égard de la jeune femme, ex-playmate de 42 ans sa cadette critiquée pour son CV (elle a été candidate de "L'île de la tentation" et a fait la couverture de Playboy). Si Jean-Paul Belmondo, qui garde des séquelles de son AVC en 2001, assume d'abord cette différence d'âge et les questions que soulèvent cette relation, la romance se terminera devant les tribunaux. Accusée d'avoir profité de son compagnon à hauteur de 200 000 ¤, Barbara Gandolfi sera d'abord reconnue coupable puis acquittée fin 2018. Cela ne l'empêche pas e retrouver une nouvelle fois les plateaux de tournages puisque pendant l'été 2012, Claude Lelouch a annoncé Bébel au casting de son prochain film et donc d'être à l'affiche du film Les Bandits manchots aux côtés d'Antoine Dulery, Franck Dubosc, Aldo Maccione et Audrey Dana, et d'accepter en avril 2013, pour fêter ses 80 ans l'invitation de Michel Drucker qui décide pour l'occasion de lui consacrer un Vivement Dimanche. Depuis 2013, il occupe aussi le poste de rédacteur en chef du magazine bimestriel "Car Life Magazine".
 
Jean-Paul Belmondo, un acteur attachant qui a fait briller le cinéma françaisDepuis, les hommages se multiplient pour l'ensemble de sa carrière comme au Festival de Cannes en 2011, à la Mostra de Venise en 2016 et aux César en 2017, une récompense que Bébel avait toujours refusée jusque-là (alors qu'il avait remporté le César du meilleur acteur en 1989). "Je pense que le public est le seul jury qui puisse nous accorder des distinctions", expliquait-il dans un communiqué. Mais pour la famille et les proches de l'acteur, ce n'était pas la seule raison, relate le JDD. L'Académie des César avait choisi pour trophée une compression de César Baldaccini, un artiste contemporain rival de son père, Paul Belmondo, au style plus académique. "Ils ne font pas le même métier. L'un était sculpteur, l'autre est compresseur", tranchait le fils. Un César qui avait donné lieu à une standing ovation de plusieurs minutes. À l'issue de cet hommage poignant, il était revenu sur les tous débuts de sa carrière : "Ces films que vous avez vu, ont pu se faire grâce à ma mère", avait-il dit au gratin du cinéma français. "Tout jeune, quand j'allais au théâtre, tout le monde trouvait que j'avais une sale gueule. Une fois ça va, deux fois ça va, trois fois, non. Alors ma mère m'a dit: Tu dois être comme ton père, avoir du courage. Et je n'ai jamais manque de courage, ce qui fait que je suis là", avait-il dit d'une voix tremblante, appuyée sur sa canne. L'homme est resté accessible jusqu'au bout, tout en préservant sa vie privée. Diminué par la maladie, il resplendissait toujours d'une confiance inaltérable dans la vie, communiquait sa joie d'être au contact du public. Il émanait de lui un charisme solaire, unique dans l'histoire du cinéma français, du cinéma tout court. Ces dernières années, il avait dû enterrer ses complices, de Guy Bedos au meilleur ami, Charles Gérard, avec lequel il ne cessait de partager fous rires et matchs à Roland-Garros. Et il avait dit adieu au fil des années à ses plus fidèles amis, ceux de la promo 1952 du Conservatoire : Jean Rochefort, Bruno Cremer ou encore Jean-Pierre Marrielle. "Quel coup dur ! Je suis effondré ! On a beau s'y attendre, une nouvelle pareille est dure à encaisser ! Jean-Pierre, c'était plus qu'un ami. J'étais son ombre, il était la mienne", confiait-il en avril 2019, après la disparition de Jean-Pierre Marielle. Plus les années défilent, plus Jean-Paul Belmondo apparaît de moins en moins. Le 16 septembre 2019, on apprend qu'il est victime d'une chute, qui lui cause d'importantes douleurs aux épaules, aux côtes et aux jambes. Depuis, sa famille a tenté de rassurer le plus régulièrement possible les fans, en assurant qu'il allait bien. En 2020, Jean-Paul Belmondo confiné dans son appartement parisien que Jean-Paul Belmondo a fêté ses 87 printemps et a envoyé un message aux personnels soignants, mobilisés contre le coronavirus, dans une vidéo dévoilée au JT de TF1 jeudi. «Bon courage hein, allez», a-t-il déclaré le point levé. Mais en début d'année 2021, l'acteur est de nouveau hospitalisé pour une "fatigue générale". En juin, des nouvelles rumeurs sur son état de santé agitent la toile. Dans une interview accordée à Télé Star pour la sortie de son téléfilm, Antoine Duléry, avait tenté d'éteindre l'incendie : "Jean-Paul va très bien, j'ai déjeuné avec lui lundi dernier et j'ai passé un excellent moment. J'entends des rumeurs qui sont totalement fausses. Jean-Paul est une leçon d'optimisme", avait-il déclaré.
 
Jean-Paul Belmondo, un acteur attachant qui a fait briller le cinéma françaisJean-Paul Belmondo, l'un des derniers monstres sacrés du cinéma français, s'est finalement éteint à l'âge de 88 ans le lundi 6 septembre 2021, a annoncé son avocat Maître Michel Gofest à l'AFP, d'après lui, "il était très fatigué depuis quelque temps, il s'est éteint tranquillement. On y pensait depuis quelques semaines", confessait au micro RTL ce lundi son ami Alain Delon. Au lendemain d'un hommage national jeudi après-midi, aux Invalides,  marquée par un discours d'Emmanuel Macron mais aussi du petit fils de l'acteur, Victor Belmondo, la cérémonie s'est achevée par le départ du cercueil de Bébel sur la musique "Chi Mai", composée par Ennio Morricone pour le film Le Professionnel en 1981 et interprétée par la Garde républicaine, les obsèques de Jean-Paul Belmondo ont eu lieu le matin du vendredi 10 septembre, avec une cérémonie religieuse en l'église de Saint-Germain-des-Près à Paris, qui s'est tenue devant un parterre de personnalités, marquée par la présence surprise d'Alain Delon. Le cercueil de Bébel est ensuite sorti sous un tonnerre d'applaudissements avant de se diriger vers le crématorium. Une crémation qui s'est déroulée dans la plus stricte l'intimité.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Guillaume Evin, L'encyclopédie Belmondo, Hugo et Compagnie, 2013, https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Belmondo, https://www.allocine.fr/personne/fichepersonne-114/biographie/, https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20210906-l-acteur-fran%C3%A7ais-jean-paul-belmondo-est-mort, https://www.franceculture.fr/personne/jean-paul-belmondo#biography, https://www.franceinter.fr/culture/jean-paul-belmondo, https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/jean-paul-belmondo/jean-paul-belmondo-monstre-sacre-du-cinema-francais-est-mort-a-l-age-de-88-ans_3303613.html, https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/jean-paul-belmondo/mort-de-jean-paul-belmondo-huit-choses-que-vous-ne-saviez-peut-etre-pas-sur-bebel_4762215.html, https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/jean-paul-belmondo/mort-de-jean-paul-belmondo-comment-les-films-d-action-estampilles-bebel-ont-ecrase-le-box-office-pendant-dix-ans_4763097.html, https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Jean-Paul_Belmondo/108311, https://www.lci.fr/culture/avc-deces-de-sa-fille-jean-paul-belmondo-un-battant-face-aux-epreuves-de-la-vie-2195798.html, https://www.lefigaro.fr/cinema/belmondo-le-professionnel-du-syndicalisme-20210908, https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2021/09/06/la-mort-de-jean-paul-belmondo-star-populaire-du-cinema-francais_6093607_3382.html, https://www.linternaute.com/cinema/biographie/2567732-elodie-constantin-natty-barbara-gandolfi-quelles-femmes-ont-marque-la-vie-de-belmondo/, https://www.linternaute.com/cinema/biographie/1414397-jean-paul-belmondo-l-hommage-les-obseques-images-de-l-ultime-adieu-a-l-acteur/, https://www.marieclaire.fr/,jean-paul-belmondo-le-magnifique-en-10-films,842833.asp, https://www.parismatch.com/People/Jean-Paul-Belmondo-poing-leve-pour-soutenir-les-soignants-1681735, https://www.premiere.fr/Star/Jean-Paul-Belmondo, https://www.programme-tv.net/biographie/78366-belmondo-paul/, https://www.rts.ch/info/culture/cinema/12472121-jeanpaul-belmondo-le-magnifique-du-cinema-francais-est-mort-a-88-ans.html, https://www.rtl.fr/culture/cine-series/jean-paul-belmondo-l-enfant-gate-du-7e-art-a-la-carriere-legendaire-7800906896, et https://www.voici.fr/bios-people/jean-paul-belmondo.
 
Jean-Paul Belmondo, un acteur attachant qui a fait briller le cinéma françaisJean-Paul Belmondo a été l'acteur de mon enfance et de mon adolescence, et mes films préférées sont Cartouche en 1962 où Bébel incarne un brigand qui sévissait à Paris à la Cour des Miracles au début du XVIIIe siècle et il en fait un personnage bagarreur au grand c½ur, L'homme de Rio en 1964, la seule véritable adaptation de Tintin au cinéma, Borsalino en 1970, où Bébel fait équipe avec Alain Delon, nous montrant l'ascension de François Capella et Roch Siffredi, deux truands du milieu, dans le Marseille des années folles, et où les deux acteurs sont à partie égale dans ce film avec une fin triste et émouvante, L'Héritier en 1973, en décrivant les difficultés d'un jeune homme contraint d'assurer son héritage, il raconte les interactions entre les pouvoirs politiques, industriels et médiatiques dans la France des années 1970, Stavisky en 1974 où Bébel fait un Stavisky, charmeur et séduisant, qui est fascinant, dans un film où c'est l'agonie de la IIIème République qu'Alain Resnais qui est retracée avec Stavisky, Peur sur la ville en 1974, un film qui a su concurrencer L'inspecteur Harry au niveau de l'action et le giallo italien avec son tueur Minos, Le Corps de mon ennemi en 1976 dans la région lilloise et nous montrant le visage peu reluisant des patrons du textile lillois, où Bébel dans un film se mettant lentement en place, se venge de ces derniers qui l'ont envoyé en prison pour un double meurtre qu'il n'a pas commis, Le Professionnel en 1981, qui critiquait directement la politique de la Françafrique, s'inspirant des films d'art martiaux, des films policiers américains et du western, et L'as des As en 1982, une comédie d'action qui montrait qu'à travers l'humour on pouvait parler de sujets graves comme le nazisme et l'antisémitisme. J'aime aussi une Une chance sur deux en 1998 permettant de réunir Bébel et Delon plus complcie que jamais dans un film, où ils se moquent allégrement des films dans lesquels ils avaient joué bien aidé par Vanessa Paradis. Et vous quels films de Bébél avez-vous aimés ?
 
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Tags : Cinéma
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#Posté le lundi 13 septembre 2021 07:09

Modifié le lundi 13 septembre 2021 08:12

De la Cannon à James Cameron, ou comment des adaptations de Spider-Man n'ont jamais passé les scénarios qui n'ont jamais été produits

De la Cannon à James Cameron, ou comment des adaptations de Spider-Man n’ont jamais passé les scénarios qui n’ont jamais été produitsAprès avoir été brièvement choisis par New World Pictures de Roger Corman, les droits du long métrage de Spider-Man sont allés au studio culte Cannon Films en 1985, Menahem Golan et Yoram Globus de Cannon payant 225 000 $ pour une option de cinq ans sur le personnage de bande dessinée emblématique et prévoyant un une vision radicalement différente du mythe de Spidey. Les droits reviendraient à Marvel si un film n'était pas réalisé en avril 1990. Comprenant mal le concept du personnage, car d'après le réalisateur Joseph Zito, "Ils pensaient que c'était comme The Wolf Man", ils prirent Tobe Hooper (Massacre à la trançoneuse), préparant alors à la L'invasion vient de Mars et Massacre à la tronçonneuse 2 pour réaliser un scénario de Leslie Stevens (The Outer Limits), le film Spider-Man de Cannon aurait vu un scientifique pervers d'entreprise - nommé docteur Zork - bombarder délibérément le photographe Peter Parker de radiations, le transformant en un hybride humain / araignée muté et suicidaire à huit membres, mais la tarentule humaine refuse de rejoindre sa nouvelle race de mutants du scientifique qui l'encouragé à diriger (nuances de L'île du docteur Moreau), et il est ensuite contraint de combattre une succession de créations grotesques du scientifique. Dans leur esprit, Spider-Man ressemblait alors plus à La Mouche de David Cronenberg ou La Métamorphose de Kafka, qu'à un super-héros. Bien que l'on ne sache pas exactement ce qui s'est passé ensuite, l'échec commercial des deux films en 1986, associé aux critiques sauvages qui ont attaqué à la fois leur ton et leurs contraintes budgétaires, a peut-être dissuadé Hooper (ou Cannon) de faire Spider-Man.
 
De la Cannon à James Cameron, ou comment des adaptations de Spider-Man n’ont jamais passé les scénarios qui n’ont jamais été produitsNaturellement mécontent de cette interprétation de sa création emblématique, Stan Lee de Marvel a poussé Cannon à développer une approche plus traditionnelle du matériau original, avec une nouvelle histoire et un nouveau scénario, écrits pour Cannon par Ted Newsom et John Brancato. La variation de l'histoire d'origine avait Otto Octavius ​​comme enseignant et mentor d'un Peter Parker d'âge universitaire. L'accident de cyclotron qui "crée" Spider-Man déforme également le scientifique en Docteur Octopus et aboutit à sa recherche folle de la preuve de la Cinquième Force. Ock reconstruit son cyclotron et provoque des anomalies électromagnétiques, des effets anti-gravités et une bilocation qui menace d'engloutir New York et le monde. Joseph Zito, qui avait impressionné avec un budget limité avec les efforts de Chuck Norris  dans Portés disparus et Invasion USA,  ainsi que Vendredi 13 : Chapitre final, est intervenu pour prendre sa place, a remplacé Tobe Hooper. Le nouveau réalisateur a embauché Barney Cohen pour réécrire le scénario. Cohen, créateur à la télévision de Sabrina, l'apprentie sorcière et Le justicier des ténèbres, a ajouté des scènes d'action, un comics non canonique pour le méchant, a donné à Doc Ock un acolyte avec le slogan, "Okey-dokey", et a changé son objectif de la Cinquième Force à une quête d'anti-gravité, il a ajouté Liz Allen – la petite amie dans le comics de Flash Thompson dans les comics – l'intérêt amoureux de Spider-Man. Le producteur Golan (utilisant son nom de plume "Joseph Goldman") a ensuite peaufiné la réécriture de Cohen. Zito a repéré des emplacements et des installations de studio aux États-Unis et en Europe, et a supervisé les pannes de storyboard supervisées par Harper Goff. Cannon prévoyait de faire le film avec le budget alors substantiel compris entre 15 et 20 millions de dollars et supervise les pannes du storyboard de Harper Goff. Cependant, après des échecs coûteux des films Superman IV : le face-à-face et Les Maîtres de l'univers en 1987, la société a réduit de moitié le budget à moins de 10 millions de dollars. Zito a quitté le projet, pensant qu'il ne pourrait pas le faire avec ce budget. La société a commandé des réécritures à petit budget aux écrivains Shepard Goldman, Don Michael Paul et enfin Ethan Wiley, et a inscrit au crayon Albert Pyun en tant que réalisateur, qui a également apporté des modifications au scénario. Le casting qu'ils recherchaient était... Ambitieux. Tom Cruise (certes au début de sa carrière) en tant que Parker, Bob Hoskins en tant que Doc Ock, Christopher Lee en tant que scientifique de soutien, Lauren Bacall ou Katharine Hepburn pour tante May, avec Stan Lee jouant potentiellement le rédacteur du Daily Bugle J. Jonah Jameson dans un rôle qui n'était pas tellement un caméo, mais plus comme un rôle de soutien. Cascadeur (et mannequin à temps partiel de Marvel) Scott Leva était également en lice pour le rôle-titre et a lu chaque brouillon. Il a dit : "Ted Newsom et John Brancato avaient écrit le scénario. C'était bien, mais il fallait un peu de travail. Malheureusement, avec chaque réécriture ultérieure par d'autres écrivains, il est passé de bon à mauvais à terrible." Le projet n'a pas eu lieu, avec l'arrêt de la production - mais pas avant que 1,5 million de dollars aient été dépensés pendant la phase de développement.
 
De la Cannon à James Cameron, ou comment des adaptations de Spider-Man n’ont jamais passé les scénarios qui n’ont jamais été produitsBien que cela ne se soit pas non plus matérialisé, car le film devait qui devait sortir vers Noël 1986, des éléments du film ont été retravaillés dans le film Cyborg en 1989, également réalisé par Cannon Pictures. Cannon récupère les droits en 1988 et la production reprend, se tournant cette fois vers Albert Pyun, un autre cinéaste à petit budget avec une excellente feuille de route pour le réaliser. En raison des crises financières variées de Cannon, le projet a été arrêté après avoir dépensé environ 1,5 million de dollars sur le projet. En 1989, Pathé, propriété du financier italien corrompu Giancarlo Parretti, a acquis la Cannon endetté. Cannon se dépêche pour sortir le film vers Noël 1989, avec un scénario écrit par Don Michael Paul et Ethan Wiley, où plutôt que d'affronter le docteur Octopus, cette nouvelle version du scénario a vu Spidey affronter un savant fou qui s'est retrouvé transformé en vampire. Bien que suffisamment vagues, les détails suggèrent que le personnage a peut-être été modelé sur  Morbius, le vampire vivant des comics. Le réalisateur Pyun ne s'en souciait pas particulièrement. Le réalisateur nouvellement installé de Spider-Man souhaitait désespérément que le film présente un tout autre méchant : Le lézard. Malheureusement, en testant le potentiel d'utilisation du personnage, Pyun a découvert une variété de problèmes de costumes et de logistique qui, avec un petit budget, ne pouvaient tout simplement pas être résolus efficacement. Les cousins ​​du cinéma se sont séparés, Globus restant associé à Pathé, Golan partant pour créer 21st Century Film Corporation, conservant un certain nombre de propriétés (y compris Spider-Man) au lieu d'un rachat au comptant. Les droits passèrent ensuite passés entre les mains de Golan dans 21st Century Film prolongeant son option Spider-Man avec Marvel jusqu'en janvier 1992. Golan a mis de côté les réécritures à petit budget et a tenté de financer une production indépendante à partir du scénario original à gros budget, déjà budgété, scénarisé et mis en page. À Cannes en mai 1989, 21st Century a annoncé une date de début en septembre, avec des publicités vantant le scénario de «Barney Cohen, Ted Newsom & John Brancato et Joseph Goldman». Comme une pratique courante, Golan a pré-vendu le film non réalisé pour lever des fonds de production, avec des droits de télévision achetés par Viacom et des droits de vidéo à domicile par Columbia Pictures, qui voulait créer une franchise de studio. Stephen Herek a été attaché en tant que réalisateur à ce stade. Golan a soumis ce "nouveau" scénario à Columbia à la fin de 1989 (en fait le scénario de 1985 avec une date ajustée "1989") et le studio a demandé une autre réécriture. Golan a embauché Frank LaLoggia, qui a rendu son projet mais est devenu désenchanté par 21st Century. Neil Ruttenberg a été embauché pour un autre brouillon, qui a également été «couvert» par les lecteurs de scénario de Columbia. Les analystes du scénario de Columbia considéraient les trois soumissions comme «essentiellement la même histoire». Un accord de production provisoire a été conclu. D'après Stan Lee en 1990, "21st Century [est] censé faire Spider-Man et maintenant ils parlent à Columbia de son apparence actuelle, Columbia pourrait finir par acheter Spider-Man à 21st Century." Menahem Golan de 21st Century s'est encore activement immergé dans cette production en montant "son" Spider-Man, en envoyant le script original "Doc Ock" pour les offres de production. En 1990, il a contacté la société canadienne d'effets Light and Motion Corporation au sujet des effets visuels, qui à son tour offrait les tâches en stop-motion à Steven Archer (Krull, Le Choc des Titans).
 
De la Cannon à James Cameron, ou comment des adaptations de Spider-Man n’ont jamais passé les scénarios qui n’ont jamais été produitsMais rien n'y fait et les droits passent à Caralco Pictures et MGM pour embaucher James Cameron pour diriger sa propre version du film, car vers la fin du tournage de True Lies, Variety a annoncé que Carolco Pictures avait reçu un scénario complet de James Cameron, et ce script portait les noms de James Cameron, John Brancato, Ted Newsom, Barry Cohen et "Joseph Goldmari", un brouillage typographique du nom de plume de Golan ("Joseph Goldman") avec l'exécutif de Marvel, Joseph Calimari. Le texte du scénario était identique à celui soumis par Golan à Columbia l'année précédente, avec l'ajout d'une nouvelle date de 1993. Le pilier de Cameron, Arnold Schwarzenegger était souvent lié au projet en tant que choix du réalisateur pour le Dr Octopus. Des mois plus tard, James Cameron a soumis un «script» non daté de 47 pages avec une histoire alternative (l'enregistrement du droit d'auteur était daté de 1991), une partie du scénario, une partie du récit narratif. Le "script" racontait l'origine de Spider-Man, mais utilisait des variations sur les personnages de la bande dessinée, Electro et Sandman comme méchants. Cet "Electro" (nommé Carlton Strand, au lieu de Max Dillion) était une parodie mégalomane des capitalistes corrompus. Au lieu du personnage de Flint Marko, le "Sandman" de Cameron (simplement nommé Boyd) est muté par un accident impliquant une bilocation et un mélange d'atomes de style Philadelphia Experiment, au lieu de se faire prendre dans une explosion nucléaire sur une plage. L'histoire culmine avec une bataille au sommet du World Trade Center et Peter Parker révèle son identité à Mary Jane Watson. De plus, le traitement était également plein de jurons, et Spider-Man et Mary Jane ont eu des relations sexuelles sur le pont de Brooklyn. La version de Cameron incluait une différence importante pour Spider-Man que Koepp a choisi de garder pour son propre scénario : «Il y avait de très bonnes idées dedans. J'aime le lanceur de toile organique, que certains ont apprécié et d'autres non, mais c'était son idée et j'ai eu le plaisir de l'utiliser.» En 1991, Carolco Pictures a prolongé l'accord d'option de Golan avec Marvel jusqu'en mai 1996. En 1992, le projet a été arrêté, même si plusieurs idées ont été avancées ou le casting de Leonardo DiCaprio dans le rôle principal, de Kevin Spacey dans celui de Norman Osborn/Green Goblin, de Nikki Cox dans celui de Mary Jane Watson, Michael Douglas dans celui de J. Jonah Jameson, Katharine Hepburn dans celui de May Parker, Michael Biehn dans celui de Boyd/Sandman, Lance Henricksen dans celui de Carlton Strand/Electro, et bien sûr d'Arnold Schwarzenegger dans celui d'Otto Octavius/Docteur Octopus, le film n'a donc jamais vu le jour à cause de problèmes de droits du fait que Golan ayant accepté de vendre la propriété à condition qu'il soit  nommé producteur sur le film fini, s'est rapidement heurté à Cameron, qui a refusé d'accepter cela, entraînant une rafale de poursuites qui ont finalement empêché le film de passer au grand écran, et Cameron est parti réaliser Titanic. En 1996, Marvel a fait faillite, revenant en 1998 grâce à un accord avec Toy Biz. Ils ont vendu beaucoup de leurs propriétés à des studios de cinéma, avec Spider-Man qui se retrouve chez Sony Columbia Pictures en 1999. Et le reste, comme on dit, appartient à l'histoire...
 
Pour aller plus loin, je vous mets ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : https://cancelled-movies.fandom.com/wiki/Spider-Man:_The_Movie_(1980s), https://comic-books-in-the-media.fandom.com/wiki/MARVEL_COMICS:_Spider-Man_Family_(Cannon_Spider-Man), https://fr.ign.com/spider-man/50076/news/spider-man-james-cameron-a-lorigine-dune-gros-changement-de-la-premiere-trilogie, https://screenrant.com/cannon-films-failed-spider-man-movie-facts-trivia-history/, https://spiderman-films.fandom.com/wiki/Spider-Man_(James_Cameron), https://www.digitalspy.com/movies/a27913075/spider-man-horror-mcu/, https://www.ecranlarge.com/films/news/1089139-spider-man-a-bien-failli-devenir-un-film-dhorreur-signe-par-le-realisateur-de-massacre-a-la-tronconneuse, https://www.ecranlarge.com/films/news/1182066-spider-man-pourquoi-la-vision-de-james-cameron-etait-du-jamais-vu-a-lepoque, et https://www.flickeringmyth.com/2019/07/tobe-hooper-almost-directed-a-spider-man-horror-movie-for-cannon-films-in-the-80s/.
 
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Tags : Cinéma, comics
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#Posté le jeudi 16 septembre 2021 07:00

Dune, un roman en avance sur son temps qui a lancé une immense franchise

Le Cycle de Dune, est le chef-d'½uvre de Frank Herbert (1920-1986), couronné par un prix Hugo et un prix Nebula, qui a été porté à l'écran par David Lynch, à la télévision avec William Hurt, et à nouveau à l'écran pour Denis Villeneuve. On en a tiré un jeu, et d'innombrables illustrateurs s'en sont inspirés. Et à l'origine, il y a un roman devenu livre-culte, puis tout un univers que Frank Herbert a mis vingt-deux ans à construire. C'est ce que nous allons voir aujourd'hui.
 
Dune, un roman en avance sur son temps qui a lancé une immense franchiseFrank Herbert est né le 8 octobre 1920. Les grands-parents et les parents de l'auteur, Frank Herbert, faisaient partie du mouvement socialiste coopératif de l'époque d'Eugene Debs. Herbert lui-même, cependant, rejetait cette orientation politique collectiviste et se reconnaissait dans un individualisme machiste et conservateur. Herbert était un romancier de science-fiction, surtout connu pour son roman Dune de 1965, une référence dans le domaine qui reste populaire un demi-siècle plus tard. Jeune homme, Herbert a travaillé comme journaliste. Il a obtenu son premier emploi dans un journal en 1939 et a travaillé pour divers journaux et magazines pendant les trente années suivantes. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a passé six mois dans les Navy Seabees en tant que photographe avant de recevoir un congé médical. Après la guerre, Herbert a brièvement fréquenté l'Université de Washington, bien qu'il n'ait jamais obtenu de diplôme. Il a déclaré dans des interviews ultérieures qu'il ne voulait étudier que les choses qui l'intéressaient et qu'il ne pouvait pas se forcer à suivre suffisamment de cours inintéressants pour terminer le programme requis d'études spécifique. Parmi les matières qu'il a étudiées figurait l'écriture créative. Herbert avait publié quelques récits d'aventures dans Esquire en 1945, marié deux fois avec Flora Parkin  (1941-1945) et Beverly Ann Stuart (1946-1974) et père de trois enfants, il avait commencé à publier des histoires de science-fiction en 1952, et travaillait pour une série de politiciens et de candidats républicains et devint de plus en plus antigouvernemental. Dans l'esprit d'Herbert, croyait à la décadence de la société et du gouvernement blancs. Herbert était également effroyablement homophobe, assimilant l'homosexualité à la violence et à l'effondrement de la société. Il faisait la leçon à son fils Brian sur la façon dont «l'énergie homosexuelle réprimée» pouvait être exploitée par les armées à des fins meurtrières. Mais, son fils Bruce mourra du sida à l'âge de 41 ans en juin 1993, après avoir été un militant acharné de la cause LGBT, mais il ne renia pas à cause de son homosexualité contrairement à ce que disait la rumeur et son fils prit ses distances avec lui. Son premier roman a été publié en plusieurs fois dans Astounding, le principal magazine de science-fiction de l'époque, en 1955-56 sous le titre Under Pressure. Le titre a été changé en Le Dragon dans la mer lorsqu'il a été publié sous forme de livre. C'était une histoire d'aventure de science-fiction se déroulant au début du 21e siècle et l'une des premières histoires à imaginer que les pénuries de pétrole pourraient conduire à des conflits internationaux et à des guerres. Ce livre traitant de la psychologie des profondeurs, en prenant place dans un sous-marin. À cette époque, Frank Herbert officiait en tant que psychanalyste et ses recherches sur les racines de la folie lui avaient inspiré ce livre. La base de Dune prend racine dans une visite effectuée par Herbert en 1957 à Florence, dans l'Oregon. La Soil Conservation Service (aujourd'hui connue sous le nom de Natural Resources Conservation Services), organisme chargé de la préservation des terres et des ressources naturelles, tentait alors d'endiguer l'érosion des dunes de sables sur la côte en plantant des multitudes de plantes vertes et de buissons dans le périmètre des dunes. L'écrivain, marqué par cette vision, a alors élaboré les prémices de son roman, dans lequel des similitudes dans le processus de terraformation imaginé par Liet Kynes dans le roman Dune avec les méthodes de la Soil Conservation Service sont observables.  Et en 1959, on a demandé à Herbert d'écrire un article de magazine sur les dunes de sable de l'Oregon, qui recueille bien plus de documentation que nécessaire.
 
Dune, un roman en avance sur son temps qui a lancé une immense franchiseL'article n'a jamais été terminé, mais il a lancé Herbert sur six années de recherche et d'écriture qui ont conduit à son chef-d'½uvre, Dune Entre 1963 et 1966, des parties du roman ont été publiées dans Analog (depuis 1960, le nouveau nom du magazine anciennement appelé Astounding). Les histoires de Dune étaient populaires auprès des lecteurs d'Analog, mais Herbert a eu du mal à trouver un éditeur pour son roman. Dans Dune, l'humanité évolue dans un monde post-moyenâgeux où ce sont de grandes corporations qui dirigent l'univers. Ce n'est pas sans rappeler nos Gafam qui sont aussi puissants que des États. Ce livre évoque l'importance de l'eau sur une planète désertique, Arrakis, ce qui peut faire écho au réchauffement climatique, ainsi que la décroissance technologique : il n'y a pas d'ordinateurs car les machines ont été abolies. C'est aussi la première fois que le monde arabe a été intégré – et intelligemment – dans une ½uvre de SF. Herbert s'inspire du prophète Mahomet et de Lawrence d'Arabie mais il n'a jamais eu de volonté de critiquer une religion ou un peuple... ou de récupérer Dune à des fins politiques. Le premier roman est un formidable récit d'aventure. Dune est l'histoire d'Arrakis, une planète de sable où est cultivée l'"épice", une drogue (l'opium afghan) qui permet de courber le temps et faciliter les voyages spatiaux. Elle est gérée par l'Empire galactique commandé par Shaddam IV qui en a confié la garde à la cruelle famille Harkonnen, commandée par le Baron Vladimir Harkonnen. Arrakis est gouvernée par la famille Atréides dont le dernier né Paul pourrait bien être le messie qui délivrera la planète de l'emprise maléfique des Harkonnen qui tuent son père le duc Leto, avec autour de lui, sa mère Lady Jessica, concubine du duc Leto, et Alia Atreides, ayant le don de voir l'avenir, qui ont fuit avec lui, sa s½ur cadette, Chani , la concubine Fremen bien-aimée de Paul, une compagne dévouée, Thufir Hawat, un mentat et maître des assassins à la maison Atréides, Gurney Halleck, fidèle guerrier troubadour des Atréides, Duncan Idaho, le maître de l'épée pour la Maison Atréides, le Dr Wellington Yueh, le médecin Suk pour les Atréides qui a trahi le duc Leto pour permettre de se venger de l'assassin de sa femme et de sa fille, et qui continue de travailler pour les Atréides, Liet Kynes, le fils du planétologue impérial demi-Fremen «disparu» Pardot Kynes sur Arrakis et sa femme Fremen Frieth, il est le père de Chani et une figure vénérée parmi les Fremen, Stilgar, le Fremen Naib (chef), Stilgar est un politicien talentueux, mais c'est aussi une "créature" de Muad'Dib en ce sens qu'il vénère presque le jeune prophète, Paul devra aussi se mesurer à des adversaires dangereux tels que Feyd-Rautha Harkonnen, neveu du Baron Harkonnen, qu'il tuera peu de temps après la bataille d'Arrakeen, et son autre neveu Glossu Rabban Harkonnen, que la population Fremen d'Arrakis massacrera à cause de la brutalité de son gouvernement, et avoir des relations avec l'empire à travers la princesse Irulan , fille aînée et héritière de l'Empereur, qui est aussi une historienne au départ promise à Feyd-Rautha Rabban Harkonnen, et accepte le mariage avec Paul au grand dam de Chani pensant donner un héritier permettant de garder le pouvoir dans la famille Corrino. Sur un modèle américain manichéen, le roman éblouit par son sous-texte où émergent les thèmes environnementaux, la drogue, la religion et la guerre. Dune est "le prototype même du livre univers", avec "sa propre cohérence, ses propres références, ses propres fondations", à l'image du Seigneur des Anneaux en fantasy, ajoute-t-il. Sans compter des "trouvailles qui ont fasciné des générations de lecteurs" comme les vers des sables, le distille, une combinaison qui recueille et recycle la sueur, ou le Bene Gesserit, un ordre de femmes combattantes capable d'influer par la pensée. Les mordus louent une ½uvre visionnaire, anticipant sur des questions allant du réchauffement climatique à la toute-puissance des Gafam, en passant par l'impact des technologies. Tenant à la fois de la tragédie grecque, du mythe biblique et de l'épopée médiévale, "Dune" semble taillé pour le cinéma. Il était aussi persuadé que notre Terre, si on continuait à l'exploiter ainsi, allait se transformer en un immense désert. C'est pour ça que la planète Arrakis [un des lieux principaux du roman] est un immense désert. Dès les années 1960, il était convaincu qu'il fallait prendre conscience de cette question. Très littéraire, la critique qualifie le livre de chef-d'½uvre, entre l'Antique et Shakespeare, avec des réminiscences wagnériennes. Un roman de SF avec des telles références, du jamais vu : une révolution, vite un best-seller. On va suivre la geste d'un jeune prince pendant 600 pages et la bascule est incroyable puisque notre héros, Paul Atréides, devient un tyran. Dune est habituellement long pour la science-fiction à l'époque, et plus d'une douzaine d'éditeurs ont rejeté le livre. Il a finalement trouvé une place improbable chez Chilton Book Company, qui était surtout connue (et l'est toujours) en tant qu'éditeur de manuels de réparation automobile. Le pari de Chilton a payé. Dune a remporté le Nebula Award du meilleur roman de l'année et à égalité pour le Hugo Award. Il a été traduit dans des dizaines de langues et on estime qu'il s'est vendu à plus de 20 millions d'exemplaires. La génération hippie s'est reconnue dans l'½uvre d'Herbert, notamment pour ses contenus écologique et spirituel, mais Herbert lui-même n'a jamais eu la moindre sympathie pour ce courant. Pendant l'écriture du roman, il était par exemple influencé par S. I. Hayakawa, un universitaire réactionnaire spécialisé dans la sémantique. Dune est aussi l'histoire d'une guerre, avec en arrière-fond celle du Vietnam à son époque, mais teintée de "Jihad" dans le livre. Cette guerre sainte renvoie à nos jours. Depuis 1965, le conflit asiatique (Corée, Vietnam, Laos), s'est déplacé au Proche-Orient. Désertique, la planète Arrakis du roman prend aujourd'hui des teintes d'Afghanistan. La grande alerte que veut transmettre Frank Herbert, c'est de ne pas suivre les héros charismatiques qui risquent de devenir des tyrans. Pour lui, le président des États-Unis le plus dangereux était Kennedy, car trop beau, trop jeune, trop glamour... Les gens le suivaient sans se poser de questions. Contrairement à Nixon dont on voyait le vrai visage. Herbert disait aussi cela : «Je crains que l'écologie ne devienne le drapeau des démagogues, des ambitieux et autres accros à l'adrénaline, soucieux de lancer une nouvelle croisade.» Il suffit aujourd'hui de suivre l'actualité politique pour comprendre que l'écologie sert parfois l'ambition et la recherche de pouvoir personnel de certains. Dans Dune, Frank Herbert explique bien la problématique du pouvoir. Paul Atréides veut faire le bien mais il est dépassé par quelque chose de plus vaste que lui : ses visions provoquées par l'Épice (une drogue surpuissante au c½ur la saga) et les légendes mises dans la tête des gens par le Bene Gesserit (une organisation matriarcale pseudo-religieuse très influente). Dune parle de la propagande et de la façon dont les mythes peuvent servir un dessein politique, mais il y aussi des allusions à toutes ses opinions réactionnaires, où presque toutes les collectivités de la série sont délirantes, les sauveurs politiques sont de grands méchants déguisés, les peuples indigènes sont une punition divine pour des élites blanches homosexuelles caricaturales. Mais, il évite d'en faire une idéologie précise, au-delà d'une méfiance à l'égard du gouvernement pour attirer un plus large public.
 
Dune, un roman en avance sur son temps qui a lancé une immense franchiseSon éditeur satisfait, et fort de ce succès, Herbert donnera des suites à Dune jusqu'à sa mort en 1986, offrant à la science-fiction l'un de ses grands cycles dont le succès ne s'est jamais démenti depuis, mais en 1968, Herbert n'avait gagné que 20 000 $ et n'était pas encore en mesure de se consacrer à l'écriture à plein temps. Cependant, la publication de Dune lui a ouvert des portes. Entre 1969 et 1985, Herbert a écrit cinq suites; aucun d'entre eux n'a connu un succès aussi critique que l'original, mais tous étaient des best-sellers. Dans Le Messie de Dune en 1969, Paul Atréides, est devenu le leader révolutionnaire et messie d'une fraternité religieuse fanatique, qui doit être abattu par les forces mêmes qui l'ont créé, pourtant, prévoyant les plans de ses ennemis, il décide de se diriger vers sa propre vision de l'avenir, scandaleusement différente puisqu'il doit mourir pour rendre Arrakis fertile et perd aussi au passage Chani sa bien-aimée qu'aide sans lui dire Irulan Corrino, l'épouse officielle de Paul, à concevoir un fils, mais ce sera deux jumeaux ( Leto et Ghanima) qui provoqueront sa mort, et Alia désemparée tue tous ceux qui ont comploté contre Paul que sont Gaius Helen Mohiam, une mère révérende Bene Gesserit, Edric, un navigateur de guilde, et Scytale, danseuse de visage et conspiratrice, c'est le moment où Herbert a été rédacteur pédagogique du Seattle Post-Intelligencer's de 1969 à 1972 et maître de conférences en études générales et interdisciplinaires à l'Université de Washington (1970-1972), Il a également travaillé comme correspondant de guerre au Vietnam et au Pakistan en tant que consultant social et écologique en 1972. Herbert était un fervent partisan de Richard Nixon, mais ce n'était pas aussi étrange que cela puisse paraître : la principale conviction politique d'Herbert était que «les gouvernements mentent», l'amenant à soutenir de manière perverse que les crimes du président étaient utiles dans la mesure où ils convainquaient les Américains de moins faire confiance au gouvernement, et Herbert n'a pu se consacrer à l'écriture à plein temps qu'en 1972,  tout en étant il réalisateur-photographe de l'émission télévisée The Tillers, et sa femme Beverly a subi une opération pour un cancer  en 1974qui lui a donné dix ans de plus à vrivre, mais a eu un impact négatif sur sa santé. Puis dans les Enfants de Dune en 1976, le monde sablé d'Arrakis est devenu vert, arrosé et fertile, le vieux Paul Atréides, qui a conduit les Fremen du désert à la domination politique et religieuse de la galaxie, est parti, mais pour les enfants de Dune, l'épanouissement même de leur terre contient les germes de sa propre destruction avec la mort des vers de sable, au moment où les jumeaux Ghanima Atréides et Leto Atreides II voient leur ascension au pouvoir, il suit également le conflit entre Lady Jessica et sa fille Alia Atréides, qui est maintenant possédée par la conscience de mémoire du Baron Vladimir Harkonnen, décédé depuis longtemps, et décide de se suicider se jetant du haut d'un balcon, puis  Leto se déclare empereur et revendique le contrôle des Fremen aidé par les forces de Corrino sous son contrôle, puis il épouse sa s½ur Ghanima. Mais ce n'est que dans les années 1970 et 1980, qu'Herbert connaît enfin un succès commercial en tant qu'auteur. Il a vécu entre Hawaï et l'État de Washington. Pendant ce temps, il a écrit de nombreux livres et poussé des idées écologiques et philosophiques. Mais son changement de fortune a été ombragé par la tragédie. Ensuite dans L'Empereur-Dieu de Dune en 1981, des siècles se sont écoulés sur Dune et la planète est verte de vie. Leto, le fils du sauveur de Dune, est toujours vivant mais loin d'être humain, car il accepte le manteau de la divinité des Fremen et commence à se transformer en un monstre du désert, un ver des sables, qui a dominé l'écologie d' Arrakis pendant des millénaires, et après un parcours vers l'avenir dans lequel la survie de l'humanité est garantie, le destin de toute l'humanité dépend de son propre sacrifice, que provoqueront Siona et Duncan Idaho, auxquels il laisse la commande de l'empire. Le décès de sa femme Beverly le 7 février 1984, ne l'empêcha pas de continuer sa saga Dune, en la suivant avec Le facteur Ascension écrit avec Bill Ransom qui ne sera publié qu'en 1988. Et dans Les Hérétiques de Dune en 1984, les Perdus rentrent chez eux depuis les confins de l'espace. Les grands vers des sables meurent. Et les enfants des enfants de Dune se réveillent de l'empire comme d'un rêve, brandissant le nouveau pouvoir d'une hérésie appelée amour. Seuls les Bene Gesserit perçoivent la Voie d'Or, et sont confrontés à un choix : conserver leur rôle traditionnel de manipulateurs cachés, apaisant tranquillement les tensions et guidant le progrès humain tout en luttant pour leur propre survie; ou embrasser le Golden Path et pousser l'humanité vers un nouvel avenir où les humains sont à l'abri de la menace d'extinction. Dans tout cela, Sheeana est emportée par le torrent des conflits politiques et devra trouver le moyen de résister à ces courants tout en restant fidèle à elle-même. Enfin, dans La Maison des Mères en 1985, la planète désertique Arrakis, appelée Dune, a été détruite. Aujourd'hui, les Bene Gesserit, héritières du pouvoir de Dune, ont colonisé un monde vert et le transforment en désert, mais maintenant, elles doivent survivre aux Honorées Matriarches, dont la conquête imprudente de l'Ancien Empire menace la survie du Bene Gesserit. Les S½urs doivent donc réévaluer leurs méthodes intemporelles. Et Darwi Odrade, la Mère Supérieure du Bene Gesserit, voit ses effectifs diminuer de jour en jour et fait revenir à la vie sous forme d'un ghola le plus grand général qu'ait connu le Bene Gesserit, le mythique Bashar Miles Teg, et garde en captivité un clone de Duncan Idaho, capable de se souvenir de ses milliers de vies et de morts passées. Avec l'aide de Sheeana, une jeune fille capable de commander aux vers des sables, elle fait revivre Dune sur sa planète, Arrakis ayant été rasée. Mais son plus grand atout réside en Murbella, une Honorée Matriarche que le Bene Gesserit retient captive. Un plan se met lentement en place pour renverser l'écrasant envahisseur, des êtres ayant oublié les leçons du passé, ne regardant jamais vers l'avenir et se contentant de consommer, détruire, avilir. La force des Honorées Matriarches se trouve selon elles dans leur absence de pitié, leur cruauté extrême et leur promptitude à éliminer toute menace, y compris leurs propres s½urs au besoin. À travers ces romans  qui se vendirent plutôt bien, Herbert peut continuer à façonner sa mythologie. Dans Le Messie de Dune (juillet-novembre 1969 dans Galaxy) élabore l'intrigue au prix d'autres éléments, mais Les Enfants de Dune (janvier-avril 1976 dans Analog) reprend une grande partie de la force de l'½uvre originale et aborde un autre thème récurrent dans l'½uvre d'Herbert - l'évolution de l'homme, dans ce cas en Superman; ces deux romans, ainsi que l'original, ont été rassemblés sous le nom de The Great Dune Trilogy (en 1979). L'Empereur-Dieu de Dune (1981), situé après 3500 ans sous l'emprise idéaliste du ver des sables-empereur Leto Atreides II, a été suivi par Les Hérétiques de Dune (1984) et La Maison des Mères (1985), ces trois romans étant assemblés comme La deuxième trilogie de Great Dune (en 1987). Mais L'Empereur-Dieu de Dune et Les Hérétiques de Dune, sont comme la section de développement en forme de sonate énormément étendue dans le premier mouvement d'une grande symphonie, qui travaillent et retravaillent le matériau initial dans des présentations de plus en plus élaborées des thèmes initiaux. Dans l'ensemble, la séquence justifiait presque entièrement la décision d'Herbert - certainement astucieuse en termes de marketing - de tirer si complètement son inspiration originale. Les autres écrits d'Herbert ont généralement été éclipsés par Dune, mais il a écrit 20 autres romans et plusieurs volumes de nouvelles. Ses romans comprennent deux autres séries en plusieurs volumes. Les romans du Cycle du Programme conscience publiés entre 1981 et 1988, le Cycle des Saboteurs entre 1958 et 1979, et Dosadi en 1979, imaginent une confédération interstellaire de planètes devenue si efficace qu'elle a créé un Bureau de sabotage, chargé de gommer délibérément les travaux du gouvernement pour empêcher que des décisions ne soient prises trop vite. La série WorShip de 4 romans, les trois derniers écrits en collaboration avec Bill Ransom, est centrée sur un vaisseau spatial qui devient sensible et demande à être adoré comme un dieu; cette série commence par Destination vide en 1966.
 
Dune, un roman en avance sur son temps qui a lancé une immense franchiseLe producteur Arthur P. Jacobs, acquiert les droits d'adaptation du roman de Frank Herbert en 1971. Il s'est enrichi en produisant «La Planète des singes» et pense que cette autre histoire de science-fiction peut séduire le grand public. Il tente de convaincre le grand réalisateur David Lean, oscarisé pour «Le Pont de la rivière Kwaï» et «Lawrence d'Arabie» (la totalité de son Lawrence d'Arabie, y compris les yeux bleus de Peter O'Toole, est l'une des principales sources d'inspiration d'Herbert pour Dune). Mais Lean refusa et Jacobs se tourna vers Charles Jarrott, habitué des films à costume (Anne des mille jours, Mary Stuart, reine d'Ecosse), puis sur Robert Bolt qui se voit remplacer par Rospo Pallenberg (Exorcist II: The Heretic, Excalibur). Le scénario est en cours d'écriture, et l'idée est de tourner en 1974, avant que l'option sur le roman ne s'envole. Mais Jacobs, trop occupé à diriger les suites de La Planète des singes, n'accorda pas à l'adaptation de Dune toute l'attention nécessaire. Le producteur mourut en juin 1973, au moment de la sortie de La Bataille de la Planète des singes, le cinquième et dernier film de la franchise avant le vingt-et-unième siècle, et le projet capote rapidement. Les droits du livre sont récupérés par un consortium français en 1975 dans lequel on retrouve Michel Seydoux, l'oncle de l'actrice Léa Seydoux, semble-t-il à l'initiative d'un de ses amis, Alejandro Jodorowsky, un Chilien multicartes établi dans l'Hexagone. L'homme a travaillé avec le mime Marceau, fondé le groupe Panique avec Topor et Arrabal, et en 1974, après les succès inespérés en France et en Europe de El Topo (1970) et de La Montagne sacrée (1973), le producteur français Michel Seydoux lui donne carte blanche. Il répond Dune. Le réalisateur rassemble autour de lui Dan O'Bannon aux effets spéciaux, Moebius, dessinateur de BD, H. R. Giger, peintre, et Christopher Foss, illustrateur de SF, pour la conception visuelle. Tous sont reliés à la nouvelle revue révolutionnaire de BD/SF Metal Hurlant qui annonce le projet. À la musique : Pink Floyd et Magma. Les acteurs : Brontis Jodorowsky - que son père a dirigé dans El Topo -, Alain Delon dans le rôle de Duncan Idaho, David Carradine dans celui du duc Leto, Salvador Dali, dans le rôle de Shaddam IV qui rejoint le projet à la condition d'être payé 100 000 dollars par minute de présence à l'écran, Udo Kier dans le rôle de Piter de Vries, Amanda Lear dans le rôle de la princesse Irulan, Gloria Swanson dans le rôle d'une membre du Bene Gesserit, Orson Welles qui accepte le rôle du baron Harkonnen après un bon repas, Mick Jagger dans le rôle de Feyd-Rautha Harkonnen, et Charlotte Rampling refusera de s'associer au projet, une erreur ce qu'elle ne fera plus en acceptant d'être dans le Dune de Denis Villeneuve en 2021. Incroyable. Le film est évalué à 15 millions de dollars, une grosse somme à l'époque. Il en manque cinq à Seydoux pour boucler le budget. Il part avec Jodo taper à la porte des majors américaines – Metro-Goldwyn-Mayer, Fox, Universal, Columbia et Disney - pour y parvenir. Dans leurs bagages : le storyboard complet du film dessiné par Moebius (cofondateur de Metal Hurlant) : du jamais vu. Tout le monde est ébloui, mais personne n'accepte le réalisateur à l'origine du projet pour faire le film. Les Français repartent bredouilles, mais tous les grands studios américains gardent la manne du stroryboard qui fait le tour de tout Hollywood. Il sera à l'origine de l'esthétique de la SF au cinéma dès Star Wars (1977, deux ans plus tard) qui puisera dedans, comme Alien (1979), qui rassemble Moebius, Giger, Christopher Foss et Dan O'Bannon (comme scénariste) au générique, transfuges du projet initial. L'influence du Dune de Jodorowsky se retrouve dans tous les blockbusters de SF depuis, jusqu'à aujourd'hui. Il reste "le plus grand film de SF jamais réalisé". Toute l'histoire est magnifiquement raconté dans le documentaire Jodorowsky's Dune de Frank Pavich (2016). Jodorowsky voulait faire un film messianique (comme l'est le héros de Dune), une "expérience au LSD sans LSD", dit-il, pour "donner un impulse à la jeunesse". Mais ce film n'existe-t-il pas déjà dans 2001 (1968) de Kubrick ? Jodo se casse les dents : ses ½uvres anticonformistes précédentes ne rassurent pas les majors. Un ébranlement des consciences était la vocation initiale du Dune conçu par Jodorowsky en pleine période psychédélique, et dont les traces se limitent aujourd'hui à deux ou trois exemplaires de la bible graphique du film, fragiles vestiges d'un Pompéi immatériel : «Pour moi, un film doit ouvrir sur un autre monde. Mon Dune, je le voyais un peu comme Nadja d'André Breton. Pas une ½uvre, mais un manifeste pour pénétrer l'esprit des individus et provoquer une pandémie, mais qui soit tournée vers la vie et non vers la mort comme celle que nous connaissons aujourd'hui. Les amateurs de Dune attendent quelque chose de profond, de complexe, de littéraire, ce qui est parfaitement impossible à retranscrire dans la durée classique d'un film. Mon Dune devait durer 14 heures ! Je me dis que son format aurait finalement pu correspondre à celui d'une série contemporaine. Faire de Dune un film traditionnel, c'est se condamner à en proposer un fragment.» En 1975, jamais film aussi complexe n'était arrivé à un tel point de préproduction sans être réalisé. Échec sur toute la ligne, puisque les studios américains refuseront de participer à cette entreprise, causant son arrêt de mort en 1977, au désespoir d'Alejandro Jodorowsky.
 
Dune, un roman en avance sur son temps qui a lancé une immense franchiseSeydoux revend en 1976 les droits du roman au producteur Dino De Laurentiis qui donne le film à sa fille Raffaella. C'est sa deuxième production, après le succès de Conan (1982). Il s'adresse à Herbert lui-même pour écrire l'adaptation, qui arrive à un scénario énorme en 1978, équivalent d'un film de trois heures. Il met d'abord Ridley Scott sur l'affaire en 1979, qui a clairement conçu son adaptation comme un Star Wars, mais ce dernier ne reste pas longtemps, et préfère aller se consacrer à «Blade Runner». Le réalisateur projette de tourner deux films, et travaille plusieurs mois sur le scénario à partir du script signé Rudy Wurlitzer qui reprend le travail d'Herbert pour l'alléger, Giger, lui, est toujours dans l'équation puisque De Laurentiis veut allier son travail et celui de Ridley Scott, qui a donné des merveilles sur le xénomorphe, et l'artiste reprend des idées déjà lancées par Jodorowsky, notamment pour le mobilier des Harkonnen, des décors sont construits... et Scott se retire surtout meurtri par le décès de son frère : "Après 7 mois, j'ai abandonné Dune, alors que mon co-scénariste Rudy Wurlitzer était arrivé à une version qui me semblait être un bon condensé du livre. Mais je réalisais que Dune allait demander bien plus de travail : au moins deux ans et demi. Et je n'avais pas le c½ur à ça suite au décès de mon grand frère. Honnêtement ça m'a fait peur. Donc j'ai été voir Dino pour lui dire que le scénario était à lui". C'est la fille de Dino, Raffaella, qui a beaucoup aimé "Elephant Man", qui propose David Lynch. Le réalisateur accepte le projet et commence à retravailler le script. Après plusieurs versions du scénario, le tournage peut débuter en 1983 au Mexique et Herbet participe activement au projet de David Lynch. Il dure de nombreux mois et se déroule dans des conditions particulièrement pénibles. L'équipe, composée d'un millier de personnes, est confrontée aux maladies (des techniciens tombent malades d'une intoxication alimentaire), à des tempêtes de sables, à la chaleur écrasante et aux autorités locales corrompues, la démission du responsable des effets spéciaux après seulement 90 jours, et six personnes manquèrent d'y laisser leur peau, dont le premier assistant de Lynch, qui à la suite d'une chute d'une vingtaine de mètres. Pour ne rien arranger, le studio est partagé avec l'équipe de Conan le Destructeur de Richard Fleischer, autre production de De Laurentiis qui se tourne au même moment pour réduire les coûts. Dans le rôle de Paul, on trouve Kyle MacLachlan, un acteur encore inconnu du grand public. Dans les seconds rôles, on note la présence de quelques stars comme Sting, Patrick Stewart, Jürgen Prochnow, Kenneth McMillan, Sean Young, Francesca Annis, Linda Hunt, Silvana Mangano, Brad Dourif, Dean Stockwell, José Ferrer, ou Max von Sydow, et Alicia Witt qui était encore inconnue à l'époque. Les décors sont monumentaux, les costumes se comptent par milliers. Le budget initial est dépassé pour passer la barre des 40 millions. Mais la créativité du cinéaste se trouve écrasée par la machinerie hollywoodienne qui refuse le premier montage de 4h, à la durée inexploitable en salles, il présente ensuite une nouvelle mouture, mais son montage de 3h30 est trop long pour les producteurs, et il parvient à resserrer son récit sur 3 heures, mais c'est encore trop pour la production qui n'hésite par à aller charcuter dedans pour une durée de 2 heures. Avec les De Laurentiis père et fille, le réalisateur procède à contrec½ur à de nombreuses coupes, filme de nouvelles scènes visant à simplifier l'intrigue ainsi qu'une voix off. L'actrice Virginia Madsen remplace Anne-Louise Lambert et tourne une nouvelle introduction. Mais Lynch se sent spolié et se désolidarise du film qui sort en 1984 avec son adaptation officielle chez Marvel Comics en 1984 qui sera ensuite divisée en 3 volumes, et la Dune Encyclopedia en 1984, écrite avec l'accord de Frank Herbert, se présente comme l'½uvre de l'historienne Hadi Benotto, écrite deux mille ans après la mort de Leto II, et ses entrées couvrent une grande variété de sujets, de l'histoire de l'univers connu aux coutumes des Fremen, de l'héraldique des Grandes Maisons aux secrets du Tarot de Dune. Démoli par la critique qui trouve l'histoire incompréhensible et les effets spéciaux ratés, le film avec une bande originale signée Toto est également boudé par le public, malgré un succès critique et commercial en Europe et au Japon. Le résultat, aussi kitsch que confus, recevra donc un accueil mitigé de la critique et glacial du public. C'est à la fois un capotage artistique et financier. Cet échec met également fin au projet d'adapter au cinéma l'ensemble du cycle "Dune". De son côté, Lynch continue de rejeter ce long-métrage qui reste pour lui comme une blessure. Pourtant, au fil du temps, ce "Dune" s'est fait une réputation de film culte et d'aucuns de lui trouver des qualités et un certain charme. Dune est ainsi resté dans les cartons, le film n'ayant pas bénéficié d'une adaptation digne de ce nom. En 1988, Dune est remonté pour la télévision dans une version longue d'un peu plus de trois heures, en deux parties. Lynch, qui n'a jamais souhaité revenir sur le montage, refuse que son nom soit utilisé : le film est donc signé Alan Smithee, célèbre pseudonyme utilisé pour désavouer une ½uvre. Depuis, le cinéaste reconnaît volontiers que Dune est le seul vrai échec de sa carrière. Pourtant, Frank Herbert qui a publié le cinquième livre de la saga Dune, Les hérétique de Dune en 1984, que de nombreux lecteurs pensent être aussi bon que Dune lui-même, et épousé Theresa Shackelford plus tard dans l'année, apprécie la version de David Lynch. En 1985, il expliquait : "J'ai aimé le film. Ce qui est parvenu à l'écran est un festin visuel qui commence comme Dune commence, et on entend mes dialogues tout au long. J'ai des objections bien sûr. Paul était un homme qui jouait à Dieu, pas un Dieu qui peut faire tomber la pluie". Il l'aimait à tel point qu'il participa au comic book officiel du film Dune en 1985, plus fidèle au désir de Lynch, qui a été publiée par Berkeley Books et Marvel Comics qui avait les graphismes du film. Herbert est décédé le 11 février 1986, alors qu'il se remettait d'une opération pour un cancer du pancréas. Herbert n'a cessé de prendre position en faveur de la préservation environnementale. Ces idéaux resteront ancrés dans les fondements du Cycle de Dune. 

Dune, un roman en avance sur son temps qui a lancé une immense franchiseLe monde de Dune a survécu à son créateur. Le fils d'Herbert, Brian (qui s'était disputé avec lui, puis s'est réconcilié avec lui avant sa mort), avec Kevin J. Anderson, a écrit 14 romans supplémentaires sur Dune, a poursuivi l'½uvre en finissant la saga qui se termine par un cliffhanger. Avec la mort de Frank Herbert en 1986, aucune conclusion n'était en vue, jusqu'à ce qu'ils publient deux suites basées sur des notes laissées par Frank Herbert, appelées Après Dune  dont nous avons parlé plus haut, Les Chasseurs de Dune en 2006, dans lequel l'odyssée exotique du non-vaisseau de Duncan alors qu'il est obligé d'échapper aux pièges diaboliques tendus par l'ennemi féroce et inconnu, et pour renforcer leurs forces, les fugitifs ont utilisé la technologie génétique de Scytale, le dernier maître Tleilaxu, pour faire revivre des personnages clés du passé de Dune, et dans Le triomphe de Dune en 2007, c'est la fin avec beaucoup de réponses sur l'origine des Honorées Matriarches, l'avenir alléchant de la planète Arrakis, la révélation finale du Kwisatz Haderach et la résolution de la guerre entre l'Homme et la Machine. Puis, Brian Herbert et Kevin J. Anderson, s'occupèrent de deux cycles préquelles, avant Dune (trois livres) avec La Maison Atréides en 1999, où alors que le fils de l'empereur Elrood prépare un régicide, le jeune Leto Atréides part pour une année d'études dans le monde mécanisé d'Ix, un planétologue cherche les secrets d'Arrakis, et l'esclave de huit ans Duncan Idaho est pourchassé par ses maîtres cruels dans un jeu terrifiant dont il jure de s'échapper et de se venger, puis Maison Harkonnen en 2000, dans lequel alors que Shaddam siège enfin sur le trône du Lion d'or, le baron Vladimir Harkonnen complote contre le nouvel empereur, la maison Atréides, et contre la mystérieuse sororité du Bene Gesserit, et dans  Maison Corrino en 2001, La vendetta entre le duc Leto de Caladon et le baron Vladimir Harkonnen atteint son paroxysme, alors que l'empereur Shaddam - chef de la maison Corrino - est finalement contraint de freiner les puissants Harkonnens ou risque de perdre son propre trône, puis vient Dune la genèse (trois livres) avec La Guerre des Machines en 2002 qui nous montre que la Terre est une ruine radioactive, mais la première campagne du Jihad Butlérien a redonné espoir à l'humanité, et Serena Butler, dont l'enfant assassiné est devenu un symbole de l'humanité opprimée, inspire une guerre contre les ordinateurs pensants menés par Xavier Harkonnen et Vorian Atreides, puis dans Le Jihad Butlérien en 2002, les tyrans ont transformé leur cerveau en corps mécaniques mobiles et ont créé une nouvelle race, les homme-machines hybrides immortels appelés cymeks, mais impatient de freiner la désobéissance sans fin des êtres humains et du complot continuel des cymeks pour regagner leur pouvoir, l'ordinateur planétaire contrôlant le monde a décidé qu'il n'avait plus besoin d'eux, et seule la victoire peut sauver la race humaine de l'extermination, et dans La Bataille de Corrin en 2004, l'esprit informatique universel Omnius s'est retiré dans son dernier bastion, où il prépare une nouvelle stratégie dévastatrice qui pourrait annuler les victoires du Jihad butlérien, mais les Titans survivants créent de nouveaux lieutenants pour faire leur volonté lorsqu'ils reviennent enfin pour attaquer les êtres humains qu'ils dirigeaient autrefois.  Ensuite, les deux auteurs continuent avec La Route de Dune qui est un recueil contenant des chapitres inédits de Dune, du Messie de Dune écrits par Frank Herbert et jamais publiés auparavant, et une nouvelle inédite écrite par Brian Herbert et Kevin J. Anderson. Ce recueil a été publié en 2005, et ont continué sur les origines, avec le cycle Dune les origines (trois livres) commençant par La communauté des S½urs en 2012, dans lequel cela fait 83 ans après la destruction de la dernière des machines à penser lors de la bataille de Corrin, après que Faykan Butler a pris le nom de Corrino et s'est imposé comme le premier empereur d'un nouvel Imperium, et de grands changements se préparent qui vont façonner et tordre toute l'humanité, puis dans Les Mentats de Dune en 2014, nous voyons les Mentats, les Navigateurs et les S½urs qui s'efforcent tous d'améliorer la race humaine, mais chaque groupe sait qu'à mesure que le fanatisme Butlérien se renforce, la bataille sera de choisir la voie de l'avenir de l'humanité, que ce soit pour embrasser la civilisation, ou plonger dans un âge sombre sans fin, enfin dans  Les Navigateurs de Dune en 2016, l'histoire raconte les origines de la Sororité Bene Gesserit et de son programme d'élevage, les Mentats, des hommes-ordinateurs et les Navigateurs, ainsi qu'une bataille cruciale pour l'avenir de la race humaine, dans laquelle la raison affronte fanatisme. S'ajoutent le cycle des Légendes de Dune, dans lesquels se trouvent Paul le prophète de Dune en 2008 et Le Souffle de Dune en 2009, dont la moitié de l'histoire de Paul de Dune se déroule entre la première Dune et Dune Messiah qui seront suivis par The Throne of Dune et Leto of Dune, ou même, récemment, celui des Chroniques de Caladan, dont les tomes sont sortis en 2020 et 2021 qui se concentre sur le Duc Leto, Lady Jessica et Paul, menant directement aux événements de Dune, en commençant par Le Duc en 2020, dans  lequel nous voyons Leto Atréides, duc de Caladan et père des Muad'Dib, et alors que tout le monde est au courant de sa chute et de l'ascension de son fils, on sait peu de choses sur le souverain tranquille de Caladan et sa partenaire Jessica, ou comment un duc d'une planète sans importance a gagné la faveur d'un empereur, la colère de la maison Harkonnen, et s'est mis sur une trajectoire de collision avec sa propre mort, et ce roman sera suivi par The Lady of Caladan qui sortira le 21 septembre 2021. Dans le long feuilleton Dune, Brian Herbert, et Kevin J. Anderson auront aussi travaillé sur "Dune : Le Roman Graphique" en 2020 avec les artistes Raùl Allén et Patricia Martin, et sur l'adaptation en comics de Dune: House Atreides en 2020 avec Dev Primanik et Alex Guimarães.
 
Dune, un roman en avance sur son temps qui a lancé une immense franchisePar ailleurs, toute une génération a découvert Dune grâce aux jeux vidéo de Cryo (dont Dune en 1992), et de Westwood Studios (Dune II : La Bataille d'Arrakis en 1992, Dune en 1998, et Empereur : La Bataille pour Dune en 2001) , qui eux-mêmes s'inspiraient de l'esthétique du film de Lynch, et des années plus tard, à la télévision, Dune a eu droit à sa mini-série pour lesquels HBO en tire deux mini-séries, Dune et Les Enfants de Dune (adaptation de la suite de Frank Herbert), récompensés par deux Emmy en 2000 et 2003, elle fut diffusée sur Sci Fi Channel, Canal+ et M6 au début des années 2000 pour une durée totale d'environ 4h30 (quasiment 5 heures en director's cut), avec un joli petit budget estimé à 20 millions. Si William Hurt attire l'attention en Leto Atréides, le casting est composé de visages inconnus, avec notamment Alec Newman en Paul Atréides et Saskia Reeves en Jessica. Cette série se veut plus fidèle au livre original, mais le réalisateur, John Harrison, spécialisé dans le fantastique et l'horreur, rend une copie propre mais un peu désincarnée, victime d'une conception esthétique ratée, et des effets spéciaux numérique aujourd'hui datés. En 2007 et un groupe d'étudiants espagnols met en ligne un trailer de quatre minutes annonçant un fan film de Dune. Sans surprise aucune, la vidéo cartonne, est visionnée par le service juridique des représentants d'Herbert, et se voit retirée de YouTube. Il va sans dire que le film lui-même ne verra jamais le jour, malgré une pétition en ligne. Le producteur de Simetierre et de Dawn of the Dead a acquis les droits de Dune en 1996, et c'est d'abord vers la télévision qu'il se tourne, et sa mini-série (2000) remporte deux Emmy Awards, et accouche même d'une suite trois ans plus tard. Mais Rubinstein voit plus grand. En 2008, il s'associe avec la Paramount pour produire un long-métrage. Peter Berg (Hancock, Le Royaume) est un temps aux manettes voulant faire du film une aventure épique, qui est « bien plus musclée et audacieuse, plus violente et peut-être même un peu plus amusante» comme on pouvait le voir à travers de superbes artworks, avant d'être remplacé par Pierre Morel (Banlieue 13, Taken) en 2010, preuve que ce projet n'allait de toute façon nulle part. Il faut attendre 2017 pour qu'un projet cinématographique soit à nouveau évoqué. Et c'est le réalisateur canadien Denis Villeneuve qui s'y colle. Très en vue à Hollywood, le Canadien a déjà prouvé sa capacité à s'attaquer aux mythes de la science-fiction, avec "Premier Contact" (2016) ou "Blade Runner 2049" (2017), suite du film de Ridley Scott. Pour éviter de devoir faire des ellipses trop importantes dans l'histoire originale, Denis Villeneuve décide d'emblée de scinder son film en deux parties et de n'adapter que la première partie du roman initial. Pour jouer Paul, le réalisateur choisit Timothée Chalamet. Aux côtés du jeune acteur franco-américain de 25 ans, révélé par son rôle dans "Call Me by Your Name", on trouve Rebecca Ferguson, Zendaya, Oscar Isaac, Stellan Skarsgard, Dave Bautista, Jason Momoa ou encore Charlotte Rampling. Le tournage débute en mars 2019 avec un budget de 165 millions de dollars. Suite à l'épidémie de Covid, le projet prend du retard puis sa sortie est repoussée plusieurs fois. Finalement, la Warner annonce une sortie simultanément en salles et sur sa plateforme HBO Max, ce qui provoque un tollé général et fâche le réalisateur qui martèle que son film doit être vu sur grand écran. Il faut dire que l'enjeu est de taille. Du succès financier de ce premier volet - intitulé d'ailleurs "Dune, partie 1" -  dépend la mise en chantier de la seconde partie. Sorti au cinéma le 15 septembre 2021, Dune est présenté par la presse comme un vent de fraîcheur qui souffle sur les blockbusters d'Hollywood, dominé par les sorties frénétiques des films Marvel. Le défi relevé par Denis Villeneuve était toutefois de taille : réussir à proposer une adaptation fidèle de la fresque littéraire de Frank Herbert (jugée inadaptable après les échecs successifs de grands cinéastes) qui séduirait autant les fans de la saga que ceux qui la découvrent sur grand écran. Selon les critiques et les premiers avis de spectateurs, le pari est gagnant. Mais cette adaptation semble plus lisse que celle de David Lynch, ou celle qu'aurait pu faire Alejandro Jodorowsky, plus inspirées par l'univers de Metal Hurlant, et l'acteur principal Timothy Chalamet n'est pas très charismatique pour un futur messie, dans un film qui a évité les sujets qui fâchent et aux effets numériques trop présents, afin de faire seulement une première partie qui doit finalement donner envie de regarder la deuxième en 2022 qui se concentrerait davantage sur le personnage de Chani, interprété par Zendaya, et décrirait la manière dont Paul s'imprègne de la culture Fremen, ce qui est plutôt fâcheux alors qu'on aurait pu tout résumer en 3h30. Le succès du film vient en réalité du fait que pendant le Covid et l'après-Covid, il y eut peu de superproductions coûteuses à regarder, et Dune a profité de cela. Une série télévisée dédiée au Bene Gesserit, et répondant au film de Villeneuve, est prévue en 2022.
 
Dune, un roman en avance sur son temps qui a lancé une immense franchisePour se rattraper vous pouvez lire les traductions les plus récentes de Robert Laffont (groupe Editis) pour deux raisons : elles sont illustrées par le talentueux Aurélien Police et sa traduction a été revue et corrigée par Renaud Guillemin, chercheur au CNRS et auteur du blog de SF L'épaule d'Orion, et Fabien Le Roy, traducteur. Ou encore, les deux premiers tomes de cette série de six sont aussi sortis en édition collector avec une couverture rigide délicieusement vintage. Vous y trouverez des textes inédits : une préface et une postface. Le tome 1 a été préfacé par l'auteur Pierre Bordage et le réalisateur Denis Villeneuve et postfacé par Gérard Klein. Le tome 2 a été préfacé par l'auteur Laurent Genefort et postfacé par le journaliste Nicolas Martin. Le tome 3 sortira en janvier 2022, le 4 au printemps de la même année et enfin les 5 et 6 en 2023. Vous pouvez aussi vous diriger sur les très jolis mooks (contraction de "book" et "magazine") : Dune, le mook et Tout sur Dune publiés par L'Atalante, les éditions Leha et dirigés par le journaliste Lloyd Chéry. Le premier mook (et sa reliure si particulière, on vous laisse la surprise) est presque introuvable mais coûte 10 euros moins cher que son édition définitive Tout sur Dune, édition définitive. "C'est l'ouvrage le plus complet qui analyse Dune, résume pour RTL Lloyd Chéry. Vous y trouverez comment Frank Herbert a écrit les romans, des analyses nombreuses des personnages, des articles sur le travail qui a été fait sur les films... On revient sur 50 ans d'adaptation. C'est le premier ouvrage analytique Dune : Un chef-d'½uvre de la science-fiction de Nicolas Allard qui est pas mal du tout". À l'intérieur de ce mook, des dizaines d'articles et de splendides illustrations. Vous trouverez par exemple le portrait de Frank Herbert qui est souvent résumé à son seul statut de génie de la SF. "Les gens ne le connaissent pas, c'était un homme avec de nombreuses failles, décrit Lloyd Chéry. C'était un père abusif qui maltraitait ses enfants. C'était un homophobe notoire, si les méchants de Dune sont efféminés ce n'est pas pour rien... Frank Herbert avait un fils homosexuel qui est mort du sida et la relation avec lui est restée très compliquée jusqu'au bout. On parle de l'extraordinaire et on n'oublie pas les parts d'ombre". Et si vous voulez profiter de ce savoir malgré tout sachez que des tables rondes se sont tenues les 18 et 19 septembre 2021 au Festival Dune (8 tables rondes et la diffusion du film) au cinéma les 7 Batignolles à Paris.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Route_de_Dune
https://dune.fandom.com/wiki/Classic_Dune, https://dune.fandom.com/wiki/Dune_Messiah_(novel), https://dune.fandom.com/wiki/Children_of_Dune_(novel), https://dune.fandom.com/wiki/God_Emperor_of_Dune, https://dune.fandom.com/wiki/Heretics_of_Dune, https://dune.fandom.com/wiki/Chapterhouse:_Dune, https://dune.fandom.com/wiki/The_Road_to_Dune_(short_story), http://rockyrama.com/super-stylo-article/dune-les-adaptations-perdues, https://www.actusf.com/detail-d-un-article/pourquoi-lire-dune-de-nos-jours, https://actus.sfr.fr/cine-series/cinema/dune-comment-voir-le-film-de-david-lynch-de-1984-202109150001.html, https://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18692052.html, https://www.biblio.com/frank-herbert/author/388, https://www.britannica.com/biography/Frank-Herbert, https://www.contretemps.eu/dune-frank-herbert-film-villeneuve-obscurite-reactionnaire/, https://www.ecranlarge.com/films/dossier/964724-le-mal-aime-dune-le-film-maudit-renie-par-david-lynch, https://www.empireonline.com/movies/features/dune-everything-you-need-to-know-about-denis-villeneuve-epic-sci-fi/, https://www.fnac.com/Frank-Herbert/ia24850/bio, https://www.franceculture.fr/emissions/mauvais-genres/frank-herbert-et-la-geste-de-dune-rencontre-avec-roland-lehoucq-et-pierre-paul-durastanti, https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/star-wars/adaptation-de-dune-au-cinema-c-est-l-oeuvre-litteraire-qui-a-le-plus-inspire-star-wars-souligne-un-specialiste_4772265.html, https://www.futura-sciences.com/sciences/personnalites/science-fiction-frank-herbert-1524/, https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/science-fiction-dune-roman-ecologique-precurseur-93518/, https://www.futura-sciences.com/livres/science-fiction-cycle-dune-tome-6-maison-meres-40/, https://www.gamesradar.com/dune-books-movies-guide-order/, https://www.howtoread.me/dune-reading-order/?preview=true,  https://www.ladepeche.fr/2021/08/30/dune-culte-sur-papier-maudit-au-cinema-9759322.php,  https://www.lapl.org/collections-resources/blogs/lapl/week-remember-frank-herbert, https://www.lefigaro.fr/livres/pourquoi-dune-de-frank-herbert-continue-de-fasciner-un-demi-siecle-apres-sa-publication-20210915, https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/cinema/dune-projets-abandonnes-echecs-une-saga-chaotique-au-cinema-14-09-2021-FCUD3REBCRDEJMJHJSZGOH6VI4.php, https://www.lepoint.fr/pop-culture/jodorowsky-il-n-y-a-aucune-surprise-dans-la-bande-annonce-de-dune-11-09-2020-2391466_2920.php, https://www.liberation.fr/livres/2020/06/05/comme-la-planete-arrakis-dune-se-merite_1790406/, https://www.linternaute.com/cinema/tous-les-films/2493219-dune-quand-sort-la-partie-2-ce-que-l-on-sait/, https://www.numerama.com/pop-culture/210685-dune-la-saga-culte-de-frank-herbert-bientot-de-retour-en-film-et-en-serie.html, https://www.numerama.com/pop-culture/739585-dune-quels-romans-lire-apres-avoir-vu-le-film-de-villeneuve.html,  https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Dune-Pourquoi-le-roman-culte-de-Frank-Herbert-est-il-si-dur-a-adapter-au-cinema-, https://www.rtl.fr/culture/cine-series/dune-dans-quel-ordre-lire-les-livres-de-frank-et-brian-herbert-7900069798, https://www.rts.ch/info/culture/cinema/12494940-dune-histoire-dune-adaptation-cinematographique-maudite.html#chap05, et http://www.sf-encyclopedia.com/entry/herbert_frank.
 
Merci !
Tags : Littérature, comics, Séries TV, Cinéma
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#Posté le mercredi 22 septembre 2021 07:30

Modifié le mercredi 22 septembre 2021 07:44

Les adaptations de Spider-Man, entre succès et déceptions

Les adaptations de Spider-Man, entre succès et déceptionsAprès l'échec de Pour l'amour du jeu, et l'accueil mitigé de Intuitions (2000), les studios lui confient néanmoins la réalisation de Spider-Man (2002). Mais pour cela, il a dû convaincre les producteurs de la Columbia de sa connaissance du comic-book. Dix-huitième nom au bas d'une longue liste de réalisateurs envisagés pour le projet (dont David Fincher, Ang Lee ou Chris Columbus), il a effectué de nombreuses recherches et préparé une argumentation apte à convaincre les financiers (dont la nécessité d'aborder le côté humain de Spider-Man et de ne pas se contenter d'une succession d'effets spéciaux).  Le 11 septembre 2001, les attentats terroristes sur le World Trade Center plongent l'Amérique et le reste du monde dans un traumatisme sans précédent, et comme de nombreux studios hollywoodiens, les dirigeants de la Columbia réagissent dès le lendemain et décident de retirer du web la première bande-annonce de Spider-Man, qui figurait une gigantesque toile d'araignée tendue entre les tours jumelles. De même, la première affiche du film, sur laquelle les buildings se reflétaient dans les yeux du super-héros, est retouchée. Devant le véritable triomphe planétaire du film qui surfait sur le succès du pionnier X-Men de Singer, il fut le premier méga succès d'un super-héros sur grand écran. Plus gros démarrage de l'histoire, l'homme araignée avait réussi à amasser 114 millions de billets verts lors de ses premiers jours d'exploitation. Tobey Maguire qui a réussi le casting face à Freddie Prinze Jr., Wes Bentley ou encore Jude Law, en adolescent amoureux transit a subi un entraînement intense pour se préparer au rôle de Spider-Man, puisque pendant plusieurs mois, il a développé à la fois sa force et son agilité, Kirsten Dunst en belle au grand c½ur dans un rôle un temps pressenti pour Julia Stiles et Alicia Witt, James Franco en meilleur ami écrasé par le poids d'un père monstrueux, qui se révèle être le Bouffon Vert sous les traits de Willem Dafoe qui surjoue, mais John Malkovich avait longtemps été pressenti dans ce rôle. Un film faisant l'unanimité autant critique que public et qui allait ouvrir la voie à la surexploitation des hommes en latex que nous connaissons aujourd'hui. Mais, cette formule ne semble être dérivée que du modèle présenté 18 ans auparavant, forgeant une voie moderne après les  films Superman des années 1970/80 et la série plus stylisée du Batman de Tim Burton et Joel Schumacher, sans pour autant être réellement sombre, ce qui aurait rendu le film plus attachant, et les effets spéciaux n'étaient pas si extraordinaires que cela. Mais on reprochera malgré tout à cette adaptation que Spider-Man n'a pas créée de tisseur pour titrer des toiles d'araignées, que Liz Allen n'était pas présente, et c'est dommage que Peter Parker n'ai pas fait face au 1er super vilain du comics, le Caméléon (Dmitri Smerdyakov) qui n'avait pas de pouvoir, mais était un maître du déguisement, et n'a pas fait du tueur de l'oncle Ben, Crusher Hogan, le personnage tragique que l'on retrouve dans les comics, et on a pas l'impression que Spider-Man est un vigilante recherché par la police sans doute à cause de l'après 11 septembre 2001 où tous les super héros devinrent positifs. Ce qu'on pouvait reprocher à ce film est son côté trop proche des films des années 1990, et il a été conçu pour séduire les fans de Spider-Man et les amateurs. Ce qui peut expliquer que le film de Sam Raimi vieillit mal. Ce film aurait mérité un découpage à L'inspecteur Harry permettant de voir Spider-Man face à différents adversaires jusqu'à ce qu'il s'en prenne aux plus dangereux d'entre eux. Ce qui est dommage, c'est que le film Spiderman aurait pu ressembler à ces films des années 1970 et 1980, et aurait pu le montrer le New York de cette époque, qui en pleine crise budgétaire, connaissait une criminalité endémique.
 
Les adaptations de Spider-Man, entre succès et déceptionsSam Raimi accepte ensuite de réaliser les deux volets suivants des aventures de l'homme-araignée, commençant d'abord avec Spider-Man 2 (2003). Et Jake Gyllenhaal n'est pas passé loin du rôle de Spider-Man. Entre Spider-Man et Spider-Man 2, Tobey Maguire a incarné un jockey dans le film Seabiscuit. Sur le tournage, l'acteur s'est malheureusement blessé au dos ce qui a compromis le début de la production du second opus sur l'homme-araignée. Les studios Sony, déterminés à lancer le projet coûte que coûte, ont alors cherché un remplaçant. C'est ainsi que le nom de Jake Gyllenhaal est ressorti. Malheureusement pour lui et heureusement pour Tobey Maguire, ce dernier s'est remis et a pu renfiler le costume de Spider-Man à temps. Selon certaines rumeurs, c'est plutôt la demande d'augmentation de l'acteur qui a failli lui faire perdre le rôle, et pas tant ses problèmes de dos... Spider-Man 2 dans son 1er scénario devait être différent et comprenait en effet le Docteur Octopus dans le rôle de l'antagoniste principal, mais pas seulement. Le Bouffon Vert de Norman Osborn devait être de retour, et Black Cat ainsi que le Vautour devaient être introduits. L'idée n'a pas du tout plu à Sam Raimi qui a ensuite co-écrit une nouvelle  version du script. Cela permettait de reproduire le succès dithyrambique des précédentes aventures de Spider-Man. Une suite qui réussissait à placer la barre encore au dessus. Des questions existentielles, des thématiques jusqu'ici inexploitées chez les super-héros, mais qui méritaient d'être plus poussées. La suite permet d'explorer Mary Jane Watson plus en détail, qui reste toujours la femme en détresse et dont l'histoire est vite expédiée, et d'embrasser pleinement la dualité de Peter Parker et Spider-Man d'une manière plus émouvante toujours aussi, émotionnelle et humaine, mais le personnage s'avère peu attachant, car on a l'impression qu'il fait du surplace après le premier film, et aurait mérité un traitement de sa personnalité à la Batman de Tim Burton, en gros le Peter Parker réel est Spider-Man et Peter Parker n'est qu'un déguisement. Alfred Molina a rejoint le casting en tant que Docteur Octopus dans un rôle au départ pressenti pour Sam Neill et Robert De Niro et s'avère un super vilain réussi, jouant un rôle de roi déchu tragique presque shakespearien même si Sam Raimi aurait pu améliorer quelque traits du personnage, et les tentacules de Molina pèsent entre 35 à 45 kilos, selon l'activité nécessitée par la scène, Doc Ock était l'antagoniste parfait d'un Spider-Man maintenant pleinement mûr, et avec l'histoire d'Harry Osborn bouillonnant en arrière-plan découvrant que son meilleur ami est Spider-Man, mais qui aurait pu être plus tragique, le public avait beaucoup à creuser sans la surcharge d'histoires et de personnages pour un film où près de 54 millions de dollars ont été dépensés pour les seuls effets spéciaux, cela nuira au prochain film. Encore une fois, le film aurait pu être plus réussi s'il avait suivi les comics, car les 3 adversaires de Spider-Man après Crusher Hogan et le Caméléon, auraient pu être le Docteur Octopus, le Vautour, et Sandman, que l'on trouve du volume 2 à 4 de ses aventures en 1963, mais pas dans une alliance, mais plutôt dans un scénario, où il les affronte les uns après les autres, permettant une évolution plus intéressante du personnage que celle d'un éternel ado qui n'évolue jamais, tout en introduisant le personnage de Gwen Stacy, et la fin aurait pu présenter les nouveaux super vilain qu'il affronte.
 
Les adaptations de Spider-Man, entre succès et déceptionsEt il conclue la saga par Spider-Man 3 (2007) qui avait été un semi-échec dans un film voyant l'ingérence de Sony dans la fabrication, forçant Raimi à intégrer Venom alors qu'il n'aimait pas le personnage. Les luttes relationnelles de Peter Parker et sa rédemption éventuelle, et les scènes d'action étaient spectaculaires mais ne peuvent pas cacher l'absence d'un bon scénario. Les histoires globales avec Harry Osborn et la mort de l'oncle Ben, qui n'est plus tué par Crusher Hogan comme dans le 1er film mais par Sandman très bien interprété par Thomas Haden Church, seul super vilain convaincant du film, est arrivé à une conclusion qui laisse circonspect à ce sujet, et Spider-Man 3 nous montre que Spider-Man n'a pas hésité à affronter les épreuves les plus sombres et les pièges de la vie de super-héros, à travers le symbiote, et nous donne à voir Venom à travers Eddie Brock, mal interprété par Topher Grace, se limitant à une vengeance contre Peter Parker, alors que dans les comics c'est son renvoi du Daily Bugle et son cancer qui le rendent en colère, et s'en prend à Spider-Man, mais finira par changer de camp, auquel on peut ajouter la très mauvaise introduction de Gwen Stacy pourtant jouée par l'excellente Bryce Dallas Howard. C'est Semi-échec, car il avait tutoyé le milliard de recettes tout en souffrant d'un enthousiasme assez mitigé de la part du public et de la presse qui trouvaient que c'était un nanar ou un navet. La faute à une surabondance de méchants logiquement sous exploités individuellement parlant. En janvier 2015, au micro du podcast Nerdist, le cinéaste est revenu sur son 3ème volet, qu'il estime être un échec. "C'est un film qui ne fonctionne pas très bien. J'ai essayé, mais je ne croyais pas beaucoup aux personnages, et les fans de Spider-Man s'en sont rendu compte. Je n'ai pas pu le cacher aux gens qui aiment vraiment l'Homme-araignée", confesse le metteur en scène. Après cela, il revient à ses premières amours grâce au film d'horreur Jusqu'en enfer, présenté en Séance de Minuit au 62ème Festival de Cannes. Ce film démontre une chose, il devait mieux découper ses histoires et montrer Spider-Man affronter à chaque fois, un  nouveau super vilain, surtout que les comics entre 1964 et 1965 lui aurait donné d'autres comme le Lézard, Mysterio, le Vautour, Kraven le Chasseur, et Le Bouffon Vert, dont les 3 derniers étaient plus intéressants, avec un final où Gwen Stacy trouvait la mort. Ce qui aurait amené un autre film Spider-Man avec l'introduction de Mary Jane Watson, et là, on aurait pu voir une alliance entre les super-vilain menée par le Crime-Master, qui aurait été un consultant du crime à la Moriarty, faisant équipe avec le Dr. Octopus, le Master Planner, Kraven le chasseur, et aurait vu le Bouffon Vert mourir au début, et son fils Harry reprendre le flambeau, tandis que Black Cat aiderait Peter Parker. Puis deux autres films auraient suivis, dans lequel à la fin, il épousait Mary Jane Watson, concurrencée par Black Cat, où il se serait mesuré à Electro, Mysterio, le Scorpion, ou encore le Bouffon Vert.
 
Les adaptations de Spider-Man, entre succès et déceptionsPourtant, il s'avère que Sony Pictures avait donné son feu vert aux équipes créatives et à Sam Raimi compris pour diriger et produire non pas seulement Spider-Man 4 mais également un cinquième et sixième volet. Un plan qui a finalement été avorté, le cinéaste n'étant pas satisfait par la façon de procéder des studios et l'urgence qu'impliquait le tournage. Par ailleurs et d'un point de vue scénaristique, Sam Raimi n'est pas parvenu à dresser une histoire satisfaisante selon lui, et en compagnie du scénariste de Zodiac James Vanderbilt commença à écrire le scénario en 2008 tandis que le casting des précédents films était prêt à reprendre du service, avec le Vautour comme super-vilain avec Ben Kingsley dans le rôle finalement de ne pas l'inclure dans le film, même si John Malkovich était prêt à tenter d'incarner le rôle d'Adrian Toomas, aka le Vautour, ce dernier doit donc multiplier les essais afin d'inclure des personnages le Lézard que Sony veut que comme le méchant principal, capitalisant sur le rôle joué par Dylan Baker (le professeur de science de Peter) depuis Spider-Man en 2002, ou encore Felicia Hardy, aka Black Cat, qui aurait été interprétée par Anne Hathaway comme principaux antagonistes et un intérêt amoureux de Peter parker, et Bruce Campbell est supposé devenir Mysterio. Le réalisateur souhaitait avant tout écrire une histoire capable d'effacer le douloureux souvenir que représente Spider-Man 3. Néanmoins et malgré l'élaboration de différentes versions, Sam Raimi n'est jamais parvenu à un récit concluant, ce constat ayant finalement mené à l'annulation de Spider-Man 4 et au départ simultané de Tobey Maguire et de Kirsten Dunst. Pour Sam Raimi,  «C'était honnêtement la rupture la plus amicale et la moins dramatique du monde. On avait simplement une deadline et l'histoire n'était pas prête selon moi. J'avais été très mécontent de Spider-Man 3 et je voulais faire un 4 aussi génial que les deux premiers opus, si ce n'est meilleur. Je n'ai pas réussi à le faire dans les temps, j'ai donc dis à Sony «Je ne veux pas faire un film qui soit au minimum génial ! Je pense donc qu'il ne faut pas faire ce film. Allez-y avec votre reboot, c'est ce que vous prévoyez de faire de toute façon.» Amy Pascal (alors vice-présidente de Sony) me dit : Merci de ne pas gaspiller notre argent. J'apprécie votre honnêteté. On en est donc resté là.»  Le film aurait été suivi par Spider-Man 5 qui serait entré en pré-production, le tournage commençant après la fin du quatrième film, et Spider-Man 6 était également fortement pris en compte si le quatrième film réussissait. Sam Raimi a déclaré dans une interview avec MTV qu'il aurait aimé que The Sinister Six soit construit dans les prochains films de Spider-Man. Spider-Man 4 qui avait pourtant une date de sortie pour le 6 mai 2011, Deadline annonce le 11 janvier 2010 que Sony Pictures amorce un redémarrage de la franchise Spider-Man. Sony annonce quelques heures ensuite que James Vanderbilt, qui a travaillé sur le projet initial de Spider-Man 4 est en déjà en train d'écrire le reboot de l'homme araignée : The Amazing Spider-Man.
 
Les adaptations de Spider-Man, entre succès et déceptionsLorsque Tobey Maguire a mis fin à son mandat de tisseur de toile, Andrew Garfield a pris le relais en 2012 dans The Amazing Spider-Man au nez et à la barbe de Jamie Bell, Aaron Johnson ou Anton Yelchin, s'entraînant pendant plus de 6 mois avec un coach et un conseiller nutritionniste pour augmenter sa masse musculaire. Il a également travaillé avec la famille Armstrong, responsable des cascades, pour assurer lui-même une grande partie du travail, avec Marc Webb comme réalisateur, et Emma Stone excellente dans le rôle de Gwen Stacy, alors que Teresa Palmer, Mary Elizabeth Winstead ou Mia Wasikowska avaient également été envisagées. Bien que l'histoire partage certaines similitudes avec le film original Spider-Man de Tobey Maguire, The Amazing Spider-Man se différencie de plusieurs manières. Tourné pour 200 millions de dollars dans de bonnes conditions de décembre 2010 à mai 2011, le long-métrage va rapporter plus de 750 millions.  Et l'histoire va diviser profondément le public. Après qu'une araignée l'a mordu à Oscorp, Peter développe des capacités spéciales qui lui permettent de devenir Spider-Man. Le film revient aux propulseurs de toiles mécaniques et Spider-Man nouvelle version devient ainsi moins "fantaisiste", même s'il garde sa force, sa souplesse, sa capacité à marcher sur les plafonds, et bien sûr... son "sens de l'araignée", toujours en éveil. Peter se lie d'amitié avec un scientifique qui connaissait son père, le Dr Curt Connors, qui se transforme en un méchant connu sous le nom de Lézard. L'acteur Rhys Ifans pour ce rôle s'est habitué pendant plusieurs semaines à ne vivre qu'avec un seul bras, comme son personnage mutilé. Il a ainsi fixé son bras droit dans son dos, et s'est entrainé à nouer sa cravate et à se faire à manger dans ces conditions. Les dernières minutes du film voient Peter et Gwen empêcher Connors de transformer tout le monde à New York en lézards. La critique ne sera pas aussi dithyrambique que pour les longs-métrages réalisés par Sam Raimi. Et pour des raisons de droits, le personnage de Spider-Man (tout comme les X-Men) ne peut apparaître dans Avengers et les autres films de l'univers développé par Marvel (Thor, Captain America, Iron Man...). Malgré tout, un lien a failli être fait entre les deux univers, comme le révèle le chef décorateur J. Michael Riva. Celui-ci avoue que peu de temps avant la sortie d'Avengers, la fameuse tour OsCorp, toute de noir vêtue, devait apparaître dans le New-York du film, aux côtés de la tour Stark. Faute de temps, les effets spéciaux n'ont pas pu être terminés, et ce petit clin d'½il ne put être incrusté. De fait, ce n'est que partie remise pour Spider-Man mais ce ne fut pas dans The Avengers : L'ère d'Ultron.
 
Les adaptations de Spider-Man, entre succès et déceptionsRapidement, une suite est mise en chantier avec la même équipe. Sorti en mars 2014, le film The Amazing Spider-Man : Le destin d'un héros fait aussi bien au box-office. Mais pas mieux. Selon les estimations de Deadline, le film aurait coûté 255 millions de dollars, d'autres parlent de 293 millions. Au box-office, il n'en rapporte que 708. Moins que le premier, pour un budget supérieur. Sur le territoire américain, les chiffres sont décevants. Surtout les critiques sont mitigées, avec un score de 52% d'avis favorables seulement sur RottenTomatoes, le site de référence. Au vu de l'histoire c'était compréhensible. Le film, qui est le premier film mettant en scène Spider-Man à être entièrement tourné dans la ville de New York, et c'est également la plus grosse production jamais tournée au sein de la Grosse Pomme, nous fait voir qu'après leur diplôme d'études secondaires, Peter décide de mettre fin à sa relation avec Gwen en raison de son v½u envers son père, un capitaine George Stacy mourant à la fin du premier film. Cependant, Peter et Gwen se remettent ensemble vers la fin du film. Spider-Man a affronté Electro, Rhino et son vieil ami Harry Osborn, alias Green Goblin, qui est finalement responsable de la mort de la Gwen Stacy d'Emma Stone. Après s'être retiré du rôle de Spider-Man, Peter revient défendre la ville contre Rhino. De plus, la production est cette fois-ci plus chaotique car Sony rêve d'une franchise à la Marvel Studios et se sert de The Amazing Spider-Man 2 pour introduire de nouveaux personnages dont des méchants, en vue de deux spin-offs, ainsi que The Amazing Spider-Man 3 et 4, annoncés respectivement en décembre et en juin 2013. Sauf que le film est trop long et qu'il y a trop de personnages. En conséquence, beaucoup de scènes avec le Bouffon vert de Dane DeHaan et la Felicia/Black Cat de Felicity Jones sont coupées, comme l'intégralité des séquences avec Mary Jane (Shailene Woodley). Résultat : le montage final perd en cohérence. L'abondance de personnages imposée par l'installation du futur de la franchise et une intrigue beaucoup trop confuse déçoivent le public. Et la mort de Gwen Stacy, interprétée par l'excellente Emma Stone, le seul personnage intéressant de cette franchise, finissait par détourner le public de cette tentative de relancer Spider-Man. Mais une autre erreur vint du réalisateur, qui a voulu rendre ce volet plus ludique, plus drôle avec les plaisanteries, la drôlerie et la légèreté du comics.
 
Les adaptations de Spider-Man, entre succès et déceptionsÀ l'époque, le studio espère toujours mettre en chantier un 3e volet, qui aurait été suivi par 4e qui ne sera pas réalisé par Marc Webb. Une date de sortie est même annoncée pour le 10 juin 2016... Et puis tout va s'arrêter, car en février 2015, près d'un an après la sortie de The Amazing Spider-Man 2 en avril 2014, il est finalement annoncé que le marché entre Sony et Marvel pour inclure l'Homme-araignée au Marvel Cinematic Universe s'est conclu et qu'il s'agira d'un reboot avec un nouvel acteur. Andrew Garfield est brutalement écarté de la franchise, ce dont il aura beaucoup de mal à s'en remettre. Mais Marc Webb ne semble pas voir en quoi ces films n'étaient pas bons puisque Collider a profité de la sortie du film Mary (avec Chris Evans) en 2017 pour lui poser quelques questions montrant qu'il n'a pas pris beaucoup de recul sur son expérience. "Je n'ai pas vraiment de regrets. Il y a tellement de choses dont je suis fier. Il y a de l'ambition dans le deuxième film, en particulier", explique-t-il. "Je suis très content de cette idée qu'un super-héros ne peut pas sauver tout le monde. C'est un message important et j'y crois. Ce sont des films très, très difficiles à réaliser. Ils sont si complexes, les gens ne s'en rendent pas totalement compte. Ils n'ont pas été des désastres (...) Je me suis senti vraiment chanceux d'avoir cette opportunité (...) J'ai aimé chaque personne impliquée, vraiment. Je n'avais pas de relation tendue avec le studio, du tout. Il y avait beaucoup de gens très intelligents. Ce sont simplement des films compliqués à faire. J'en suis très fier et je les assume. Je ne suis pas une victime", jure-t-il. Pas sûr que tout le monde partage son avis.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : https://marvel-movies.fandom.com/wiki/Spider-Man_4, https://screenrant.com/spiderman-sam-raimi-movies-ranked-worst-best/, https://spidermanmovies.fandom.com/wiki/Felicia_Hardy, https://tvtropes.org/pmwiki/pmwiki.php/Film/TheAmazingSpiderManSeries, https://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18695365.html, https://www.allocine.fr/film/fichefilm-46112/secrets-tournage/, https://www.allocine.fr/film/fichefilm-128188/secrets-tournage/, https://www.allocine.fr/film/fichefilm-192186/secrets-tournage/, https://www.allocine.fr/personne/fichepersonne-3556/biographie/, https://www.allocine.fr/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=22869.html,  https://www.cbr.com/spiderman-live-action-movies-ranked-imdb/, https://www.cineserie.com/tv-vod/programme-tv/the-amazing-spider-man-sur-tmc-le-film-a-ete-marque-par-une-tragique-disparition-4494386/, https://www.ecranlarge.com/films/news/986565-spider-man-4-ce-que-sam-raimi-avait-prevu, https://www.ecranlarge.com/films/dossier/1037681-spider-man-4-le-projet-avorte-et-abandonne-de-sam-raimi, https://www.ecranlarge.com/films/news/1091818-sam-raimi-ne-sest-toujours-pas-remis-du-spider-man-4-quil-na-jamais-pu-faire, https://www.lci.fr/cinema/spider-man-mais-pourquoi-andrew-garfield-a-t-il-ete-vire-de-la-saga-2064430.html, https://www.melty.fr/spider-man-4-voila-pourquoi-le-film-de-sam-raimi-n-a-jamais-vu-le-jour-a745810.html, https://www.melty.fr/marvel-studios-10-choses-a-savoir-sur-la-saga-spider-man-de-sam-raimi-a760815.html, https://www.premiere.fr/Cinema/Le-realisateur-de-The-Amazing-Spider-Man-1-et-2-est-fier-de-ses-films, et https://www.quora.com/Who-was-Spider-Mans-first-villain.
 
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#Posté le jeudi 23 septembre 2021 07:02

Modifié le jeudi 23 septembre 2021 07:18

Marthe Mercadier, une vie consacrée à la fois au plaisir du public et à d'incessants combats contre toutes formes d'injustices

Nous allons rendre hommage aujourd'hui à Marthe Mercadier, la "reine" du théâtre de boulevard entre les années 1950 et 1990.
 
Marthe Mercadier, une vie consacrée à la fois au plaisir du public et à d'incessants combats contre toutes formes d'injusticesMarthe Mercadier est née le 23 octobre 1928 à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Enfant, elle baigne dès son plus jeune âge dans le monde du spectacle. Son grand-père paternel, Victor Mercadier, est administrateur de la Sacem. Ami de Mistinguett, de Joséphine Baker et de Maurice Chevalier, il lui fait découvrir les coulisses des théâtres. Elle entre ainsi dans l'univers du spectacle à l'âge de 5 ans, lorsqu'elle danse aux côtés de la grande Joséphine Baker, et devient bègue puis muette à l'âge de 6 ans et se retrouve paralysée pendant 2 ans et demi suite à une grave chute. Un handicap qui la marquera à jamais et qui explique son engagement dans diverses actions de lutte contre le bégaiement (enfant, elle bégayait) ou la mucoviscidose. À l'adolescence, pendant la seconde guerre mondiale, elle prend part activement contre l'occupant en entrant dans la Résistance française aux côtés de son père, transmettant des courriers pour la Résistance.  Elle débute fait ses débuts au théâtre comme souffleuse au Théâtre Saint-Georges à Paris, puis le 8 mai 1945, elle se produit pour la première fois sur scène, lors du gala de fin d'année du cours d'art dramatique de Maurice Escande et découvre alors son don pour faire rire le public, avant de monter sur les planches au théâtre de boulevard, au moment où elle lance sa première association caritative, où elle connaît ses premiers succès sur les planches dans La Galette des rois (Roger Ferdinand), puis dans Le Don d'Adèle (Pierre Barillet et Jean-Pierre Grédy), et fréquente les cours Simon où elle croise Robert Hirsch, Michel Bouquet, et Michel Piccoli.
 
Marthe Mercadier, une vie consacrée à la fois au plaisir du public et à d'incessants combats contre toutes formes d'injusticesAu cinéma, elle tourne dans plus de cinquante films, en majorité durant les années 1950-1960, débute en 1950 avec Souvenirs perdus de Christian-Jaque. Puis, elle joue dans Le Tampon du capiston (Maurice Labro, 1950) et enchaîne une trentaine de films les années suivantes, faisant toujours spécifier dans ses contrats qu'elle ne jouera pas de scènes dénudées. Elle joue ensuite la fiancée de Jean Gabin dans La Nuit est mon royaume. En 1954, elle tourne sous la direction de Jean Delannoy dans Obsession, où elle donne la réplique à Michèle Morgan. Puis elle joue dans de nombreuses comédies, notamment aux côtés de Louis de Funès ou Fernandel : on la voit dans Dans l'eau qui fait des bulles en 1960 ou Le Bon Roi Dagobert en 1963. C'est au théâtre qu'elle connait ses succès les plus marquants, jouant Feydeau au Théâtre Montparnasse (L'Hôtel du libre échange, La Puce à l'oreille, etc.) ou Le Tartuffe de Molière sous la direction de Jean Le Poulain (1960), ou encore du Françoise Dorin, du Marcel Aymé. Elle a partagé la scène avec Bruno Crémer, Michel Galabru ou Louis de Funès, dont elle a retrouvé le petit-fils Laurent dans la pièce En vaudrouille en 2016. Parmi ses partenaires au théâtre il y aura le comédien, scénariste et écrivain Gérard Néry qu'elle épouse en 1952, et dont elle aura une fille, Véronique. Le couple se séparera 20 ans plus tard. Elle triomphe sur scène avec Chérie noire (François Campaux), qui se joue de 1958 à 1961. Les pièces s'enchaînent, et elle acquiert la réputation de reine du boulevard, «un théâtre de divertissement, une satire de la société, qui ne se prend pas au sérieux et qui demande une énorme rigueur», disait-elle. «Au théâtre, on fait son métier. Au cinéma, on dépend du métier des autres», écrit-elle dans Je jubilerai jusqu'à 100 ans ! (Flammarion, 2011). Ajoutant : «Les théâtreux, voilà ma famille de c½ur.»  Et elle devient une comédienne populaire grâce à la télévision, avec entre autres la série Les Saintes chéries réalisée par Jean Becker, aux côtés de Micheline Presle et Daniel Gélin de 1965 à 1970. Elle triomphe également dans le rendez-vous télévisé à succès «Au théâtre ce soir», avec des pièces telles qu'Interdit au public (Roger Dornès et Jean Marsan, 1966) ou, en 1977, Les Petits Oiseaux (Eugène Labiche).
 
Marthe Mercadier, une vie consacrée à la fois au plaisir du public et à d'incessants combats contre toutes formes d'injusticesAu c½ur des années 70, elle se tourne vers le théâtre de boulevard où elle s'approprie les textes de Robert Lamoureux et Jean Marsan. Elle devient parallèlement productrice au théâtre (elle coproduit ainsi Sacré Léonard de Michel Serrault et Jean Poiret au théâtre entre1964 et 1965) et au cinéma (en particulier le grand succès de Patrick Schulmann, Et la tendresse ? Bordel ! en 1979). De décembre 1970 à octobre 1971, elle prend la direction du théâtre du Vieux-Colombier. Elle y présente diverses activités : spectacles pour enfants, théâtre de minuit, cabaret. Au théâtre, elle sait faire preuve de témérité en produisant Bent, une adaptation par Lena Grinda de la pièce sulfureuse de Martin Sherman au Théâtre de Paris en 1981, et triomphe dans des pièces comme Treize à table (1984) ou Le squat (2000). Au cinéma, elle remporte en 1979 un vif succès avec le film Et la tendresse ? Bordel ! , réalisé par Patrick Schulmann. En 1981, on la retrouve dans Te marre pas... c'est pour rire ! avec Michel Galabru. Franche et énergique, Marthe Mercadier est une femme de conviction. Socialiste, elle soutient activement François Mitterrand en 1981. Concernée par les droits des femmes, mais aussi par le bégaiement (dont elle était atteinte enfant) et la mucoviscidose, elle s'est vue nommée chargée de mission sur l'audiovisuel au milieu des années 80 auprès de la ministre des droits des femmes de l'époque, Yvette Roudy. Après la rédaction d'un Livre blanc sur la place des femmes dans l'audiovisuel, resté sans effet, elle démissionne. Son engagement se poursuit aussi dans l'humanitaire comme présidente de l'association IFPPF, qui expédie à des centaines de dispensaires dans le monde du matériel médical plus utilisé par les hôpitaux français. Mais l'association sera impliquée dans le scandale du Carrefour du développement, une affaire de détournement de fonds pour la coopération et l'aide humanitaire. Elle s'est engagée depuis plus de 20 ans dans un combat humanitaire en créant en 1979 une organisation d'aide aux déshérités d'Afrique qui l'occupera beaucoup, pour lequel elle a reçu le Prix de la solidarité décerné par les Nations unies. Dans les années 90, elle continue à jouer au théâtre - notamment dans La poule aux ½ufs d'or avec Michel Galabru, et plus de 600 fois dans Tout bascule de et avec Olivier Lejeune, mais ajoute une corde télévisée à son arc : elle incarne la voix d'un personnage de fiction, la mère de l'extraterrestre Bill dans le Bigdil.
 
Marthe Mercadier, une vie consacrée à la fois au plaisir du public et à d'incessants combats contre toutes formes d'injusticesEn avril 2007, elle reçoit les insignes de Chevalier de la Légion d'honneur. Le spectacle n'a jamais cessé de la titiller. En 2011, à l'âge de 82 ans, elle participe à la première saison de l'émission "Danse avec les stars" sur TF1, aux côtés du danseur Grégoire Lyonnet, et termine sixième de la compétition. L'occasion pour d'autres générations de la découvrir. L'année suivante, la comédienne Marthe Mercadier publie ses mémoires, intitulées Je jubilerai jusqu'à cent ans !. Elle se retourne sur sa vie de théâtre, de cinéma et de télévision au cours de laquelle elle a côtoyé les plus grands acteurs de son temps. Son livre fourmille d'anecdotes pleines de tendresse, de justesse et d'humour. Féminine et féministe, éternelle vivante et amoureuse, elle conte sa vie, y compris ses soucis d'enfant malade, d'une écriture vive et optimiste. Elle joue également dans la série R.I.S. de la première chaîne en 2012, qui sera sa toute dernière apparition télévisée. La même année, elle monte sur scène avec le petit-fils de Louis de Funès, Laurent, pour un spectacle intitulé "Mercadier et de Funès en vadrouille". À la fin de sa vie, elle reconnaît : «J'ai gagné beaucoup d'argent dans ma vie. Or il m'aurait brûlé les mains si je n'en avais pas fait profiter ceux qui en ont besoin. C'est en ayant appris à gérer les petits et même les grands malheurs de l'existence que j'ai su faire de ma vie un grand bonheur.» Surendettée, elle lance en 2014 un appel à l'aide, car elle risque l'expulsion de son logement. Quelques semaines plus tard, la fille de Marthe Mercadier révèle que sa mère souffre de la maladie d'Alzheimer. Elle qui rêvait d'être chaque soir au théâtre jusqu'à la fin de ses jours est contrainte de cesser ses activités. Elle est morte à l'âge de 92 ans, a annoncé mercredi 15 septembre sa fille à l'AFP. Hospitalisée il y a une semaine au centre de soins palliatifs de Puteaux (Hauts-de-Seine), "ma maman s'est éteinte ce matin vers 5 heures. Elle souffrait de la maladie d'Alzheimer depuis plusieurs années. Je l'ai accompagnée jusqu'au bout", a dit sa fille unique Véronique Néry.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : https://www.franceinter.fr/culture/la-comedienne-marthe-mercadier-est-morte-a-l-age-de-92-ans, https://www.franceinter.fr/personnes/marthe-mercadierhttps://www.francetvinfo.fr/culture/spectacles/theatre/la-comedienne-marthe-mercadier-reine-du-theatre-de-boulevard-est-morte-a-92-ans-annonce-sa-famille_4772189.html, https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2021/09/15/marthe-mercadier-la-reine-du-theatre-de-boulevard-est-morte_6094777_3382.html, et https://www.programme-tv.net/news/tv/14219-danse-avec-les-stars-marthe-mercadier-eliminee-videos/.
 
Merci !
Tags : Cinéma
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#Posté le lundi 27 septembre 2021 06:38

Le Cycle de Fondation, le chef-d'½uvre d'Isaac Asimov

Nous allons voir aujourd'hui Le Cycle de Fondation, récompensé par le prix Hugo de la "meilleure série de science-fiction de tous les temps", qui est l'½uvre socle de la SF moderne.
 
Le Cycle de Fondation, le chef-d’½uvre d’Isaac AsimovSon auteur Isaac Asimov naît à Petrovici, à une centaine de kilomètres de Smolensk en Russie en 1920. Il émigre aux États-Unis avec ses parents en 1923, est naturalisé en 1928. Il a grandi à Brooklyn, à New York, et est diplômé de l'Université de Columbia en 1939. Asimov a commencé à contribuer à des magazines de science-fiction en 1939. Fan de science-fiction, il est obligé de se mettre à écrire ses propres histoires pour satisfaire son insatiable appétit de lecture. Il publie sa première nouvelle à quatorze ans. Il a vendu sa première histoire, "Au large de Vesta" à Amazing Stories, mais il était plus étroitement associé à Astounding Science-Fiction et à son éditeur, John W. Campbell Jr., qui devint le mentor d'Asimov. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a travaillé à la Naval Aviation Experimental Station à Philadelphie avec les auteurs de science-fiction Robert Heinlein et L. Sprague de Camp. Informateur scientifique exceptionnel, inventeur du terme robotique, il est aussi un auteur de science-fiction fécond (plus de 400 textes !). En 1940, Asimov a commencé à écrire ses histoires de robots (collectées plus tard dans Les Robots [1950]). Au XXIe siècle, les robots «positroniques» fonctionnent selon les Trois Lois de la Robotique : 1) Un robot ne peut pas blesser un être humain ou, par inaction, permettre à un être humain de subir un préjudice; 2) un robot doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par les êtres humains, sauf lorsque de tels ordres seraient en conflit avec la Première Loi; et 3) un robot doit protéger sa propre existence tant qu'une telle protection n'entre pas en conflit avec la Première ou la Deuxième Loi. En développant (avec Campbell) un ensemble d'éthique pour les robots et en rejetant les conceptions précédentes d'eux comme des monstres métalliques en maraude, Asimov a grandement influencé le traitement du sujet par d'autres écrivains. Et Dans La Fin de l'éternité (1955) et Un défilé de robots (1964), Isaac Asimov traite de manière originale le thème des robots. Ces histoires sont suivies par "Quand les ténèbres viendront" (1941), à propos d'une planète dans un système à plusieurs étoiles qui ne connaît l'obscurité qu'une nuit tous les 2049 ans, l'a amené au premier rang des écrivains de science-fiction et est considéré comme l'une des plus grandes nouvelles du genre.
 
Le Cycle de Fondation, le chef-d’½uvre d’Isaac AsimovEt le 8 août 1941, lorsqu'il soumet à John Campbell, rédacteur en chef du magazine Astounding, l'idée d'une transposition dans un futur lointain de la chute de l'Empire romain, ce sera Fondation. Le jeune homme connaît ses classiques : il révère Hérodote et, surtout, a dévoré plusieurs fois Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, l'½uvre fondatrice d'Edouard Gibbon, à qui il multipliera les emprunts. Publiés sous forme de nouvelles entre 1942, au moment où il épouse Gertrude Blugerman qui lui donna deux enfants, et 1949, ces récits sont rassemblés de 1951 à 1953 en trois volumes qui seront nommés Le Cycle de Fondation, repris ici dans le premier tome de l'anthologie, qui reparaît dans une nouvelle traduction. C'est un monumental roman historique, qui commence dans un avenir très lointain. Nous sommes au début du XIIIe millénaire de l'ère galactique. L'Empire est à son apogée : il englobe la totalité des mondes connus. En son centre, Trantor, cité monstrueuse qui recouvre toute la surface d'une planète. Dans ce monde qui présente tous les dehors d'une orgueilleuse prospérité, un seul homme se souvient que les empires sont mortels. C'est un scientifique nommé Hari Seldon, père d'une nouvelle discipline, la psychohistoire, qui prétend s'appuyer sur l'étude du passé pour prédire mathématiquement le sort de l'Univers à partir de la loi des grands nombres. Ses calculs sont formels : l'Empire se meurt, et il n'est plus possible d'enrayer sa chute. S'écroulant sous son propre poids, il va immanquablement sombrer, ouvrant à l'humanité trente mille ans de ténèbres avant l'avènement d'un nouvel empire. Cependant, notre homme a élaboré, à l'aide des outils de la psychohistoire, un plan susceptible de réduire à mille ans la période de ténèbres qui s'annonce : il fait établir aux confins de la galaxie une colonie de scientifiques, la Fondation, appelée à devenir le ferment de la renaissance. Au même moment, il fonde une deuxième Fondation, qui doit veiller, dans le plus grand secret, à l'exécution du Plan. La narration est limpide, elle se caractérise par une remarquable économie de moyens : les scènes d'action sont rares, l'essentiel est constitué de dialogues. Le récit est scandé par les crises qui jalonnent l'histoire de la Fondation. Les principaux acteurs en sont de grandes forces historiques, et les grands hommes sont ceux qui savent les interpréter justement. Le cours de l'histoire semble irréversible et le Plan infaillible... Du moins jusqu'à Fondation et Empire (Foundation and Empire, 1952), regroupant deux nouvelles, écrites en 1945, montre la lente prise de pouvoir de la Première Fondation sur les décombres de l'Empire se poursuit. Mais elle est remise en cause par l'apparition du Mulet, un mutant totalement imprévu par le Plan Seldon. La Fondation va-t-elle s'en remettre ? Et un homme seul peut-il changer le cours de l'histoire ? Même mariée aux mathématiques, l'histoire du futur n'est pas une science exacte... Puis dans Seconde Fondation (Second Foundation, 1953), la fin de la Trilogie initiale, le livre se termine par une de ses révélations inattendues dont Asimov a le secret. Plus d'un lecteur s'en souvient encore. Ensuite, Asimov n'écrira plus de fiction dans le cadre du Cycle de Fondation pendant 31 longues années. À travers cette trilogie, le lecteur suit l'évolution de la Fondation au fil du temps. Les crises se succèdent qui mettent en péril son existence et, chaque fois, la solution apportée bouscule les idées dominantes et les orthodoxies. Seldon semble avoir tout prévu. Chaque dénouement de crise lui donne raison jusqu'à ce que survienne l'improbable, le grain de sable de la contingence qui secoue l'admirable ordonnancement de la nécessité historique. La trilogie nous montre  aussi que mariée aux mathématiques, l'histoire du futur n'est pas une science exacte... Prodigieusement intelligent, le cycle est traversé d'analogies et de réjouissants clins d'½il historiques : ainsi, l'ultime sursaut de l'Empire est le fait d'un général surnommé «le dernier des Impériaux» qui finit éliminé par un empereur méfiant, lointain écho à Ætius, le Dernier des Romains, vainqueur d'Attila, qui mourut assassiné sur ordre de Valentinien III, jaloux de son prestige. Plus loin, la description d'une Trantor retournée à l'âge agraire, où des moutons paissent paisiblement au pied des ruines, rappelle furieusement les descriptions romantiques de la Rome du Haut Moyen-Âge.
 
Le Cycle de Fondation, le chef-d’½uvre d’Isaac AsimovL'auteur lui-même confessait en 1979 «une mauvaise habitude à laquelle je ne peux parfois pas résister à ce jour». Laquelle ? Celle de jouer avec les soutiens-gorge de femmes, à travers leur chemisier — manie qui aurait débuté alors qu'il travaillait comme chimiste au Philadelphia Navy Yard, durant la Seconde Guerre mondiale. Il continue ses études à l'université de Columbia et obtient un doctorat de chimie en 1948. À partir du début des années 1950, Asimov se désintéresse de Fondation, et préfère se consacrer à l'autre partie de son ½uvre, ses histoires de robots (il en existe une anthologie, disponible en deux tomes chez Omnibus) avec les premiers romans d'Asimov durant cette période que sont Cailloux dans le ciel [1950], Tyrann [1951] et Les Courants de l'espace, OPTA, Galaxie-bis [1952]) se sont déroulés pendant et avant l'Empire galactique mais n'avaient aucun rapport avec la série Fondation. Sous le pseudonyme de Paul French, il écrit la série pour enfants Lucky Starr (1952-1958), dont chaque tome se déroule sur un monde différent du système solaire, et son héros David Starr est chargé par le Comité Scientifique Terrestre d'enquêter sur les planètes du système Solaire, récemment colonisées, pour y résoudre des énigmes. Il est revenu aux robots positroniques avec deux romans mêlant mystère et science-fiction. Dans trois mille ans, l'humanité est divisée entre ceux qui vivent sur Terre dans les villes souterraines surpeuplées et les riches Spacers, qui vivent sur des mondes autour d'étoiles proches. Le policier humain Lije Baley et le robot détective «humaniforme» Spacer R. Daneel Olivaw résolvent des meurtres à New York dans Les cavernes d'acier (1954) et sur une planète Spacer dans Face aux feux du soleil (1957), il a également écrit quelques-unes de ses plus belles nouvelles comme «La Voie martienne» (1952), une allégorie sur le maccarthysme; «Les Cendres du Passé» (1956), à propos d'un appareil qui peut voir dans l'histoire; et "L'Affreux Petit Garçon" (1958, The Ugly Little Boy titre original "Lastborn"), sur l'attachement d'une infirmière à un enfant Neandertal accidentellement projeté dans le futur, tout en devenant professeur associé de biochimie à l'université de Boston en 1955, Asimov reçoit le titre de professeur en 1979, mais cesse d'enseigner en 1958 pour se consacrer à son ½uvre. De 1958 à 1991, il a écrit une chronique mensuelle sur la science pour The Magazine of Fantasy and Science Fiction, qui a reçu un prix Hugo spécial en 1963. Une grande partie de ses écrits non-fictionnel portait sur divers sujets scientifiques, écrits avec lucidité et humour, allant de la chimie (Les produits chimiques de la vie [1954] à la physique (Le neutrino [1975]) à la biologie (Le cerveau humain [(1964]). Il a même écrit sur la littérature (Le Guide Asimov de Shakespeare, 2 vol. [1970]) et la religion (Le Guide de la Bible d'Asimov, 2 vol. [1968–69]).
 
Le Cycle de Fondation, le chef-d’½uvre d’Isaac AsimovDurant, cette période «sa réputation de tripoteur est devenue une plaisanterie récurrente chez les fans de science-fiction». L'écrivain et éditrice Judith Merril a rappelé qu'Asimov était connu dans les années 1940 comme "l'homme aux cent mains" et qu'il "se sentait apparemment obligé de lorgner, de lorgner, de tapoter et de faire des propositions comme un acte de sociabilité". Asimov décrit d'ailleurs Merril comme «le genre de fille qui, quand son postérieur est tapoté par un homme, tripotait [à son tour] les fesses de l'intéressé». Merril se souvient, elle, de cet épisode très différemment : «La troisième ou quatrième fois que sa main caressa mes fesses, je lui ai empoigné les couilles.» Une nuance de taille... L'auteur s'entourait aussi d'une certaine impunité, du fait de son succès. Même ses éditeurs, comme Timothy Seldes, chez Doubleday, tolérait avec indulgence une habitude qu'Asimov relatait dans ses mémoires de «prendre dans ses bras toutes les jeunes filles». Sauf que les femmes qui y travaillaient trouvaient souvent le moindre prétexte pour quitter le bâtiment quand il venait, estimant ses marques d'affection indésirables. Auprès d'un confrère de SF, Frederick Pohl, il vantait les mérites de ses méthodes d'approche — caresses déplacées ou pincer les fesses des femmes : «Vous vous faites beaucoup gifler, mais vous couchez aussi beaucoup.»  Edward L. Ferman, éditeur, se souvenait d'une convention à la fin des années 50 : «Asimov, au lieu de serrer la main de la femme avec qui j'avais un rendez-vous amoureux, lui a saisi le sein gauche.» En 1961, l'éditeur Earl Kemp, fan de l'écrivain, l'avait invité à une «pseudo conférence», lors de la World Science Fiction Convention, qui se tiendrait l'année suivante à Chicago. Le sujet était Le pouvoir positif du pincement de fesses, et était promis que des postérieurs féminins de démonstration seraient disponibles. Asimov avait décliné, tout en ajoutant qu'il pourrait toutefois accepter si les fesses en question «présentaient un intérêt particulièrement convaincant». Pourtant, son biographe Michael White cite la femme d'un ami, qu'il avait pincée durant une fête : «Mon Dieu, Asimov, pourquoi agissez-vous toujours de la sorte ? C'est extrêmement douloureux et d'ailleurs, vous ne vous en rendez pas compte, c'est très dégradant.» Et sur une photo – reproduite ci-dessus – prise par Jay Kay Klein lors d'une convention en 1967, Asimov enroule ses bras autour d'une femme qui le repousse manifestement, regardant droit dans l'appareil photo alors qu'elle essaie d'éviter son baiser. Harlan Ellison, cité dans la biographie de Nat Segaloff parue en 2017 raconte : «Chaque fois que nous montions des escaliers avec une jeune femme, je m'assurais de marcher derrière elle pour qu'Isaac ne la touche pas. Il n'entendait rien de particulier à agir ainsi — l'époque était différente — mais c'était Isaac.» Ellison s'était fait largement houspiller, en 2006, pour avoir attrapé le sein de Connie Willis, sur la scène des Hugo Awards. «J'embrasse chaque jeune femme qui me demande un autographe et j'ai constaté, pour ma plus grande joie, qu'elles ont tendance à coopérer avec enthousiasme à cette activité particulière», avouait Asimov. Consternant.
 
Le Cycle de Fondation, le chef-d’½uvre d’Isaac AsimovMais, en 1961, sa maison d'édition, Doublebay, récupère les droits du cycle et le sort de l'oubli. C'est alors que Fondation rencontra le succès public. En 1966, une convention mondiale désigne même l'½uvre comme «la meilleure série de science-fiction de tous les temps», devant Le Seigneur des anneaux de Tolkien. Asimov ne peut résister à l'amicale pression de son éditeur. Asimov revient à la science-fiction avec Les Dieux eux-mêmes (1972, lauréat des prix Hugo et Nebula) concernant le contact avec des extraterrestres avancés d'un univers parallèle. «L'Homme bicentenaire» (1976, prix Hugo et Nebula pour la meilleure nouvelle), sur la quête d'un robot pour devenir humain, est qui l'une des nouvelles les plus appréciées d'Asimov. Il se sépare de sa femme en 1970 et divorce en 1973, la même année, il se marie à nouveau avec Janet Opal Jeppson, écrivain et psychanalyste. Jeppson a écrit Norby Chronicles, un roman de science-fiction pour les jeunes lecteurs en collaboration avec Isaac. Entre 1974 et 1990, dont un roman posthume publié en 2003, Asimov se met au genre policier avec 5 romans dans son cycle Les Veufs Noirs (The Black Widowers) qui constitue une sorte de reprise du Club du mardi d'Agatha Christie. Il s'agit d'un groupe se réunissant périodiquement autour d'un bon diner. Ni forcément veuf, ni forcément célibataire, chacun des six membres, à tour de rôle, doit venir accompagné d'un invité. Une anecdote racontée par ce dernier sert généralement de point de départ à la nouvelle. Dans les années 1980, Asimov a réuni les séries de robots, Empire et Foundation dans le même univers fictif. Les personnages de Foundation foudroyée (1982, Hugo Award du meilleur roman) commencent à soupçonner qu'un troisième pouvoir caché qui a émergé dans la galaxie qui est encore plus puissant que les deux Foundations. Baley et Olivaw se sont réunis dans The Les Robots de l'aube (1983), dans lequel ils enquêtent sur la destruction d'un robot identique à Olivaw. Dans Les Robots de l'empire (1985), qui se déroule 200 ans après la mort de Baley, Olivaw combat une menace pour l'humanité qui culmine dans la diaspora de la Terre qui mène à l'Empire galactique. Terre et Fondation (Foundation and Earth, 1986) se concentre sur la recherche de la planète Terre oubliée et sur la façon dont ses débuts de l'histoire telle que décrite dans la série de robots a affecté l'histoire de la galaxie. S'ils restent hantés par la question du sort des civilisations, ces deux romans sont radicalement différents des précédents. Plus méditatifs, plus métaphysiques... Asimov a vieilli. Il cherche à établir un pont entre Fondation et les histoires de robots, fondant ainsi tous ses récits dans une grande histoire du futur. Ce qu'il réussira avec une habileté incontestable. Enfin deux préquelles de la trilogie de la Fondation, Prélude à la Fondation (1988) et En avant la Fondation (1993), le dernier roman d'Asimov, suivent le développement de la psychohistoire de Hari Seldon et le plan de la Fondation. Asimov est décédé le 6 avril 1992 à New York des suites d'une insuffisance cardiaque et rénale. Cependant, dix ans après sa mort, sa femme Janet a révélé contracté le SIDA lors d'une transfusion sanguine pendant un pontage coronarien en 1983.
 
Le Cycle de Fondation, le chef-d’½uvre d’Isaac AsimovLa trilogie d'Asimov, devenue un classique, a profondément marqué la science fiction. Influençant par exemple le Dune de Frank Herbert, ou encore le Star Wars de George Lucas, qui, il faut le dire, a pioché un peu partout pour créer sa propre mythologie. Mais l'influence de Fondation dépasse largement le cadre de la littérature et de la fiction. C'est ainsi le livre de chevet du prix Nobel d'économie Paul Krugman, pour qui "l'économie est ce qui s'approche le plus de la psychohistoire", mais aussi d'un certain Elon Musk. Quand le fondateur de SpaceX a envoyé son Tesla Roadster dans l'espace en 2018, l'engin transportait, entre autres, un exemplaire de Fondation, gravé au laser dans le quartz. Si l'autre grande saga d'Asimov, son cycle sur les robots, a été adaptée au cinéma - notamment réalisés d'après l'½uvre d'Isaac Asimov, avec I, Robot, d'Alex Proyas en 2004, qui n'a rien à voir avec le roman éponyme et a cependant lancé une polémique sur le respect de l'esprit d'écriture d'Asimov,  et Rêves de Robots, court-métrage réalisé par Christian Toro et Carlos Ramos en 2007 qui a plus marqué les esprits, ou encore La Mort des trois soleils de Paul Mayersberg en 1988 qui s'éloigne du roman original Nightfall, L'homme bicentenaire de Chris Colombus en 1998 qui se veut fidèle au roman, et Kurchatov, court métrage russe réalisé par Alexander Korolev en 2020 et adapté de la nouvelle La Pause dont il s'éloigne considérablement, personne ne s'était encore frotté à Fondation. Warner, qui en avait acquis les droits en 2008, n'a ainsi jamais mené à bien le projet qui devait être piloté par Roland Emmerich, le grand spécialiste des films catastrophe (Independance Day, Le Jour d'après). Trop compliqué. C'est en réussissant à "pitcher" le concept de la saga en une seule phrase, que David S. Goyer, showrunner de la série, a emporté le morceau auprès d'Apple. L'homme est connu pour avoir co-scénarisé, avec Christopher Nolan, Man of Steel, Batman begins et The Dark Knight rises, ou encore co-créé l'éphémère mais prometteuse série Flash Forward. Pour lui, Fondation c'est : "C'est un jeu d'échecs de 1000 ans entre Hari Seldon et l'Empire, où tous les personnages sont des pions, mais certains d'entre-eux finiront par devenir des rois et des reines", a-t-il ainsi exposé aux représentants d'Apple, comme il l'évoquait dans une interview au Hollywood Reporter. Pari réussi puisque Fondation s'offre une première incursion sur le petit écran à travers une adaptation sur Apple TV+. Sur YouTube, la plateforme dévoile de nouvelles images à quelques jours de la sortie des premiers épisodes. De nombreux fans de la saga hurlent déjà à la trahison. Ainsi, le personnage de Gaal Dornick, l'assistant recruté par Seldon, qui ouvre aussi bien le premier livre que l'épisode initial de la série, était à l'origine un jeune homme, bien entendu de type européen. C'est ici une jeune femme noire. Ce qui n'est pas dérangeant. La série transpose dans le futur des problématiques actuelles comme la religion ou le terrorisme, très peu présentes dans la saga originelle. Le personnage de l'empereur n'est pour ainsi dire jamais évoqué dans les bouquins, et le clonage encore moins, alors qu'ils font, dans la série, partie prenante de l'histoire. Mais les bases de l'intrigue restent les mêmes, du moins pour les premiers épisodes que les critiques ont pu voir. Et ils entrent en résonance troublante avec l'actualité. Comment lutter contre l'intolérance ? Notre civilisation connaît-elle un déclin ? Que faire face au terrorisme ou à la peur du futur ? Asimov en parlait, la série aussi, mais à sa manière. Au casting, on retrouvera entre autres Lee Pace (Les Gardiens de la Galaxie) et Jared Harris (Chernobyl). Le personnage principal, Gaal Dornick, sera incarné par Lou Llobell. On devrait aussi retrouver quelques figures connues du grand écran, comme Alfred Enoch. L'acteur britannique est célèbre pour avoir incarné Dean Thomas dans la saga Harry Potter. Mido Hamada (Terra Nova) sera également de la partie. Les effets spéciaux sont réussis et la mise en scène plutôt bonne, mais sur 10 épisodes diffusés dès le 24 septembre 2021 la sensation et que cette série est beaucoup trop lisse et n'ose pas faire une série SF à l'ancienne qui serait bien plus porteuse dans son message.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : https://actualitte.com/article/9605/auteurs/l-homme-aux-cent-mains-asimov-adepte-du-harcelement-sexuel, https://fr.style.yahoo.com/fondation-l-uvre-disaac-asimov-090158217.html, https://fr.wikipedia.org/wiki/Isaac_Asimov, https://www.actusf.com/detail-d-un-article/les-12-romans-incontournables-d
https://www-britannica-com.translate.goog/biography/Isaac-Asimov,  https://www.famousauthors.org/isaac-asimov, https://www.franceloisirs.com/auteur/isaac-asimov,  https://www.journaldugeek.com/2021/09/21/foundation-dernieres-images-pour-la-serie-apple-tv/, https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/series/fondation-le-chef-doeuvre-disaac-asimov-enfin-adapte-en-serie-sur-apple-tv-24-09-2021-SZPZGZT2ZREF5L7GEAKW5YPCIA.php, https://www.lepoint.fr/pop-culture/fondation-que-vaut-l-adaptation-tele-du-monument-de-la-sf-24-09-2021-2444506_2920.php, https://www.lemonde.fr/livres/article/2007/01/18/une-histoire-du-futur_856724_3260.html , https://www.lexpress.fr/culture/livre/le-cycle-de-fondation_811825.html, https://www.linternaute.com/cinema/pratique/2567708-fondation-ce-qu-il-faut-savoir-sur-la-serie-apple-tv/, et https://www.publicbooks.org/asimovs-empire-asimovs-wall/.
 
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#Posté le mercredi 29 septembre 2021 05:18

Princess Bride, comment détourner les contes de fées avec brio et humour

Nous allons voir aujourd'hui le classique de la fantasy moderne de William Goldman, Princess Bride qui est une histoire simple et exceptionnelle sur les quêtes de richesse, de vengeance, de pouvoir et, bien sûr, d'amour véritable, passionnante et intemporelle.
 
Princess Bride, comment détourner les contes de fées avec brio et humourNé dans la banlieue de Highland Park à Chicago de Marion (née Weil) et de Maurice, un homme d'affaires qui s'est suicidé quand son fils avait 15 ans, William Goldman, adolescent est devenu accro au show-business lorsqu'un cousin l'a emmené dans les coulisses d'un théâtre de Broadway pour rencontrer Judy Holliday, star de Born Yesterday, puis il a ensuite déménagé à New York pour une maîtrise et il obtint un diplôme d'anglais à Oberlin College dans l'Ohio en 1952, et fera un bref passage dans l'armée. De retour à Columbia, il en sortira diplômé en 1956, et débutera alors sa carrière d'écrivain. Des romans populaires qu'il produit, dans les années 60, deux seront adaptés pour le cinéma, Soldier in the Rain et No Way to Treat a Lady. Lorgnant vers Broadway, il se lance dans une pièce de théâtre à la fin des années 60 avec son frère James. Une comédie musicale plus tard, c'est Hollywood qui lui fait du gringue – et son troisième roman, Boys and Girls Together doit également être porté sur grand écran. Mais c'est comme scénariste pour le film inspiré du roman de Ross MacDonald, The Moving Target, avec Paul Newman, que sa carrière décolle. Il produira le script du film Butch Cassidy et le Kid, vendu pour 400 000 $, le plus cher de l'époque. On lui décernera l'Oscar du meilleur scénario en 1969. Le duo Paul Newman et Robert Redford séduit le public en salles et Goldman avait audacieusement réinventé les figures de Robert Leroy Parker (Cassidy) et Harry Longabaugh (Sundance) pour l'ère de la Nouvelle Vague américaine. Ils n'étaient plus les hommes de violence sinistrement impitoyables connus des historiens du Far West, mais plutôt d'adorables coquins. Et en 1972, il s'occupe du scénario du film Les Quatre Malfrats de Peter Yeats.
 
Princess Bride, comment détourner les contes de fées avec brio et humourC'est en 1973, qu'il se lance dans The Princess Bride, conte dé fée inédit, mêlant roman d'aventures, burlesque, pitreries et pirates et revanche personnelle. D'après ses dires, il est tombé amoureux du «conte classique d'amour vrai et de grande aventure» de Morgenstern lorsqu'il était malade alors qu'il était enfant raconté par son père avait sauté une grande partie du roman original dans sa lecture, comme plus de 50 pages impliquant un assortiment de femmes nobles emballant et déballant leurs bagages, et en 1973, il a produit sa version abrégée qui se concentre sur les éléments fantastiques et aventureux de l'original, suivant la fortune de personnages merveilleux tels que le puissant Fezzik, le prince Humperdinck et Buttercup, la «plus belle» femme du monde. Ce livre culte défie les catégories - thriller, conte de fées, aventure, histoire d'amour - et est tour à tour effrayant, drôle et magique, où l'on trouve de l'escrime, des combats, de la torture, du poison, du véritable amour, de la haine, de la vengeance, des géants, des chasseurs, des méchants, des bons, des plus belles dames, des serpents, des araignées, des bêtes, des poursuites, des évasions, des mensonges, des vérités, des passions et des miracles. Il n'y a jamais eu d'écrivain nommé S. Morgenstern ou d'ancienne satire européenne appelée The Princess Bride. En fait, William Goldman n'avait même pas de fils. Ce que Goldman avait, cependant, ce sont deux filles qui lui ont demandé de leur raconter une histoire, une fille voulant une histoire sur les princesses et l'autre voulant une histoire sur une mariée. Goldman a divisé la différence et, après avoir proposé ce nouveau conte de fées, a décidé de le partager avec le monde sous forme de roman. L'histoire de la façon dont il était tombé sur ce roman classique obscur et menait une bataille juridique intensive pour amener sa version de The Princess Bride au public américain était complètement inventée, ainsi que l'histoire réelle de la princesse Buttercup et de son véritable amour Westley. Goldman a beaucoup tiré parti de cette idée, avec les introductions des réimpressions anniversaire de The Princess Bride détaillant ses combats de plus en plus ridicules avec la succession S. Morgenstern et les avocats de la famille. Ces mésaventures comprenaient l'envoi d'une avocate séduisante pour essayer de le séduire pour qu'il accepte un règlement ridicule, et la succession signant Stephen King pour abréger la suite de Princess Bride, perdue depuis longtemps, Buttercup's Baby  pour le contrarier. Peut-être qu'un jour les fans verront ces histoires transformées en film également.
 
Princess Bride, comment détourner les contes de fées avec brio et humourEn 1975, il scénarise La Kermesse des aigles, et en 1976, Goldman frappe une nouvelle fois avec le thriller politique Marathon Man,  et Les Hommes du président, qui retrace l'enquête de Bob Woodward et Carl Bernstein sur l'affaire du Watergate, alors qu'il pensait que Rocky (1976) l'avait battu pour l'Academy Award du meilleur film en 1976 en raison de son essor spectaculaire box-office. Goldman pense que si la communauté hollywoodienne était au courant de l'orgueil de Stallone, elle n'aurait pas voté pour son film aux Oscar. Il décroche en 1977 l'Oscar du meilleur scénario adapté pour Les Hommes du président, tout en s'occupant du scénario d'"Un pont trop loin". Il s'est aussi permis de refuser d'écrire le scénario du film Le Parrain (1972) et celui de Superman (1978). Il est également l'auteur de plusieurs essais et mémoires, dont Adventures In The Screen Trade : A Personal View of Hollywood and Screenwriting (1983), dans lequel il révèle l'envers du décor d'Hollywood. Cette ½uvre amusante et pleine d'autodérision a fait plus que n'importe quel livre pour convaincre des légions d'écrivains potentiels qu'en travaillant dur et en maîtrisant la technique, ils pourraient gagner leur vie, voire une fortune, en écrivant des scénarios. William Goldman aura choisi toute sa vie de résider à New York, à l'écart de Hollywood qu'il abhorrait. "Hollywood est rempli de buzz et de mensonges", disait-il lors de l'entretien sur PBS. L'industrie lui doit cette phrase, devenue célébre : Nobody knows anything, qu'il plaça dans ses mémoires, Adventures in the Screen Trade. Comme la synthèse de toute une existence passée dans l'industrie du divertissement...  Il fut aussi gagnant du Laurel Award 1985 pour l'ensemble de sa carrière en scénarisation.
 
Princess Bride, comment détourner les contes de fées avec brio et humourWilliam Goldman a pris l'initiative inouïe de racheter les droits du film avec son propre argent, et lorsqu'il essayait pour la première fois de faire tourner le film dans les années 1970, Arnold Schwarzenegger , alors inconnu, voulait jouer Fezzik, et il était fortement envisagé parce que Goldman n'a jamais pu obtenir son premier choix, André le Géant, à lire pour le rôle, et dû s'asseoir dessus à cause du "developpment hell" au cours duquel le roman a acquis la réputation d'être non filmable, au moins deux chefs de studio ayant perdu leur emploi (pour des raisons indépendantes) quelques jours seulement après avoir déclaré qu'ils souhaitaient faire le film, et cela jusqu'à ce qu'il puisse trouver un cinéaste qui, à sa satisfaction, puisse traduire l'esprit de son livre en un film, et put réaliser son projet grâce au succès commercial de Stand by me, qui rapporta six à sept fois sa mise. Bob Reiner  put donc s'emparer du livre Princess Bride pour en produire le film. Sorti en 1987, réalisé par Rob Reiner, le film est l'adaptation d'un roman de William Goldman d'après son propre scénario avec des comédiens en état de grâce avec les combats chorégraphiés par le légendaire Bob Anderson (qui a également chorégraphié Star Wars). Une approche loufoque des contes de fées, dans l'esprit des Monty Python, avec Robin Wright ( prenant le rôle à Courteney Cox et Meg Ryan, même si Goldman voulait Carrie Fisher pour Buttercup et Whoopi Goldberg avait  fait campagne pour le rôle de la princesse), et Cary Elwes (choisi à cause de ses qualités proches de Douglas Fairbanks et Errol Flynn, et qui fut concurrencé pour le rôle de Westley par Christopher Reeve) qui ont été amoureux l'un de l'autre pendant le tournage, aidant naturellement leur alchimie dans le film, Wallace Shawn (Vizzini) avait compris qu'il était le deuxième choix pour le rôle après Danny DeVito (bien qu'il y ait une certaine confusion quant à savoir si DeVito a jamais été sérieusement sur ce rôle) et était extrêmement nerveux tout au long du tournage car il pensait être licencié à tout moment, Christopher Guest choisi du fait qu'il faisait ses propres cascades, Mandy Patykin qui fit le rôle d'Inigo Montoya en réalisant ses propres cascades, André le Géant qui aurait pu voir son rôle prit par Kareem Abdul-Jabbar si son emploi du temps de la NBA ne lui avait pas fait passer la chance de prendre le rôle de Fezzik, qui fut envisagé un moment pour Richard Kiel, Billy Crystal et Carol Kane et Peter Falk. Un véritable bonbon, légèrement acidulé, pour petits et grands, qui mélange tous les clichés des contes de fées. En s'écartant des livres brochés d'or, Rob Reiner entraîne ses drôles de héros dans une heroïc fantasy jubilatoire, qui est une ode à l'imaginaire et à son âme d'enfant où un grand-père racontait un conte de fées à son petit-fils malade et déjà désillusionné. Au fur et à mesure, le bambin se prend au jeu, brisant régulièrement la narration pour faire part de ses remarques. C'est grand, c'est beau, c'est magique, c'est Princess Bride. Et Mark Knopfler accepta d'écrire la musique à la condition que Rob Reiner mette dans le film le chapeau qu'il portait dans Spinal Tap (1984). On peut voir ce chapeau dans la chambre de l'enfant.
 
Princess Bride, comment détourner les contes de fées avec brio et humourEt les deux hommes collaboreront également pour une autre adaptation, Misery (1990), de Stephen King. Fort de son expérience, il travaille sans être crédité sur plusieurs longs-métrages comme Des hommes d'honneur (1992) avec Tom Cruise, Last Action Hero (1993) avec Schwarzennegger, Maverick (1994) de Richard Donner avec Mel Gibson et Jodie Foster,  et Will Hunting (1997) avec Matt Damon et Ben Affleck, et Les Pleins Pouvoirs (1997) de Clint Eastwood. Lors d'un entretien à la chaîne PBS, en 2000, il expliquait avoir craint toute sa vie d'ennuyer le spectateur et utilisé systématiquement une série de "trucs" pour le divertir. "Ce que j'ai, c'est ce que j'avais quand j'ai démarré: un sens du dialogue et de l'histoire", disait-il modestement, affirmant qu'il n'avait pas les capacités pour passer à la mise en scène. Il expliquait qu'il n'y avait pas, pour lui, de recette pour écrire le scénario d'un film. "J'aimerais bien qu'il y en ait une", plaisantait-il dans cet entretien. Goldman avait trouvé une niche glorieuse en tant que personne respectée à la fois en tant que commentateur et praticien du cinéma, et en tant que succès commercial - symbolisé, comme il l'a rapporté joyeusement, lorsqu'en 1988 il a été invité à être à la fois membre du jury du festival de Cannes et juge pour le concours de beauté Miss America. C'est une expérience qu'il a enregistrée dans son livre Hype and Glory de 1991, mais il a clairement indiqué qu'il acceptait cette étrange double responsabilité comme une distraction de la crise conjugale qu'il vivait avec sa femme depuis 30 ans, Ilene Jones, une photographe. Ils ont divorcé en 1991. Il est décédé vendredi 16 novembre 2018  l'âge de 87 ans. Il laisse dans le deuil sa partenaire, Susan Burden, l'une des deux filles de son mariage, Jenny, et un petit-fils. Son autre fille, Susanna, est décédée en 2015.
 
Princess Bride, comment détourner les contes de fées avec brio et humourFinalement, quand l'un des patrons de Sony, Tony Vinciquerra, évoque la possibilité d'un remake au micro de Variety, ça passe moyen. Évidemment il ne dit pas que le remake est en route, mais bon, s'il en parle, c'est qu'il y pense. Alors qu'on s'attendait à ce que les fans protestent, la contre-attaque est finalement venue d'Hollywood puisque quelques célébrités ont tout de suite exprimé leur mécontentement à cette perspective sur Twitter. Notamment Cary Elwes, l'interprète du héros Westley. Jamie Lee Curtis est également montée au créneau, en sa qualité d'épouse de Christopher Guest, interprète du Comte Rügen, l'homme à six doigts. Franklin Leonard, cadre dans le cinéma et créateur de la célèbre Black List, a lui aussi exprimé son mécontentement. Et plus étonnante, l'intervention de la comédienne Mia Farrow. En septembre 2021, McFarlane Toys a dévoilé sa nouvelle gamme de figurines basées sur le film bien-aimé de 1987 The Princess Bride, et il semblait que les fans étaient vraiment enthousiasmés par elles. Cela a du sens puisque les chiffres sont fantastiques. McFarlane a également révélé que les précommandes qui sont arrivés durant la semaine tenaient toutes leurs promesses.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : William Goldman, Princess Bride, Bragelonne, 2021, https://actualitte.com/article/16199/adaptation/william-goldman-auteur-de-the-princess-bride-est-mort, https://comicbook.com/movies/news/princess-bride-action-figures-from-mcfarlane-toys-are-up-for-pre-order/
https://princessbride.fandom.com/wiki/The_Princess_Bride_(book), https://screenrant.com/princess-bride-original-author-s-morgenster-real-fake/, https://www.allocine.fr/film/fichefilm-3326/secrets-tournage/, https://www.bfmtv.com/people/cinema/mort-de-william-goldman-le-scenariste-multi-oscarise-des-hommes-du-president_AN-201811160077.html, https://www.booktopia.com.au/the-princess-bride-william-goldman/book/9780747545187.html, https://www.ecranlarge.com/films/news/1098052-princess-bride-un-remake-est-envisage-et-hollywood-se-mobilise-pour-que-ca-narrive-pas, https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/le-scenariste-de-marathon-man-william-goldman-est-mort_3351197.html, https://www.imdb.com/name/nm0001279/bio?ref_=nm_ov_bio_sm, https://www.imdb.com/title/tt0093779/trivia/?ref_=tt_trv_trv, https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/William-Goldman-le-scenariste-des-Hommes-du-president-est-mort, https://www.telerama.fr/television/princess-bride-debride-netflix-un-conte-parodique-avec-robin-wright,-toujours-aussi-drole,n6175926.php, et https://www.theguardian.com/film/2018/nov/16/william-goldman-obituary.
 
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#Posté le mercredi 06 octobre 2021 07:24

X-Men, la poule aux ½ufs d'or de la 20th Century Fox à la fin malheureuse

X-Men, la poule aux ½ufs d’or de la 20th Century Fox à la fin malheureuseDès les années 80, un projet de scénario sur les X-men n'avait pas pu être mis en image lorsque les studios Orion Pictures ont frôlé la banqueroute (une première fois, ils ont ensuite été rachetés par la MGM au cours des années 90). Plus tardivement, lorsqu'ils ont revendu leurs droits, Stan Lee et Chris Claremont ont tenté de sponsoriser leur propre adaptation, sous l'égide de la boite de production de James Cameron et de la réalisatrice Kathryn Bigelow (toujours la seule femme à avoir reçu l'Oscar de la meilleure réalisation). Dans le courant des années 90 la productrice Lauren Shuler Donner tombe sous le charme des mutants, et notamment de Logan (Wolverine), et tente de convaincre Hollywood d'en tirer quelque chose. Mais les échecs artistiques et les déceptions financières essuyés par la Warner Bros avec Batman Forever et Batman & Robin refroidissent les studios... Dans ce contexte, le projet X-Men a du mal à être pensé, et les années 90 ressemblent plus à une longue traversée du désert qu'autre chose de ce côté-là. En 1994, le futur scénariste de Seven, Andrew Kevin Walker, est tout de même embauché pour écrire le script de X-Men. Script qui, comme ceux de John Logan, James Schamus, Ed Solomon, Michael Chabon ou encore Joss Whedon, ne sera jamais utilisé. Et la réalisation est proposée à Robert Rodriguez (Alita : Battle Angel, Sin City : J'ai tué pour elle) qui décline l'offre.  En parallèle, Bryan Singer se voit vanter les mérites de la ligue des mutants, dont il ne connait alors pas grand-chose, par le producteur Tom DeSanto. Après avoir initialement refusé la proposition de la 20th Century Fox de réaliser X-Men, Singer voit toutes ses réticences balayées par l'insistance de Tom DeSanto (son ami et associé dans la maison de production Bad Hat Harry Productions) ainsi que par le fort enthousiasme qu'éveille en lui le scénario du projet, et bien que n'étant pas fan de comics, Singer était fasciné par les analogies de préjugés et de discrimination qu'elle offrait qu'il consent finalement à lire. Le jeune réalisateur rejette toutes les ébauches de script, constamment travaillées sur toute une décennie en prévision de la production du film, et se penche avec DeSanto sur l'élaboration d'une histoire originale, au sens propre comme figuré du terme. Ils finiront le tout en une seule semaine. Pour l'écriture du script, il fait appel à plusieurs scénaristes : Ed Solomon, Christopher McQuarrie, Joss Whedon, et David Hayter. Bryan accepte de réaliser le film en 1996 et en profite pour diriger une nouvelle fois Ian McKellen qui se glisse cette fois dans la peau du redoutable Magneto, grand méchant de la franchise, tout en ajoutant Patrick Stewart choisi dès le départ pour interpréter le professeur Xavier, mais X-Men reste néanmoins un projet moyennement attractif à Hollywood, et un pari. Russell Crowe (Wolverine), Natalie Portman (Rogue), Helen Hunt (Jean Grey) auraient refusé, quand Dougray Scott (Wolverine) et Jim Caviezel (Cyclope) se seraient désistés. Pas grand monde n'y croit, mais suffisamment de personnes sont prêtes à miser dessus. Au départ, le réalisateur souhaitait d'ailleurs que Charlize Theron interprète le phénix Jean Grey, après son apparition dans Mon ami Joe, ou encore dans L'Associé du diable. Selon Observer, il serait même allé jusqu'au Canada pour la convaincre de rejoindre l'équipe, avant que l'actrice sud-africaine ne refuse finalement de jouer la mutante. Pour finir, l'équipe de casting a choisi un groupe d'acteurs plus discrets, parmi lesquels un acteur de théâtre australien (Hugh Jackman), un jeu acteur débutant mais prometteur (James Marsden), une James Bond girl hollandaise (Famke Janssen) et une enfant-actrice oscarisée et pas encore sortie de l'adolescence (Anna Paquin). Outre l'énorme succès commercial et public du film, Singer recevra le Saturn Award pour la Meilleure Réalisation, dans un film où Wolverine rencontre une jeune mutante aux pouvoirs incontrôlables appelé Rogue (Anna Paquin). Ils sont sauvés d'une attaque de Magneto (Ian McKellen) et de sa «Confrérie des mutants» par Xavier (Patrick Stewart) et sa nouvelle équipe X-Men, mais Logan tombe amoureux de Jean Gray (Famke Janssen), se dispute avec Cyclope (James Marsden), Storm (Halle Berry) électrocute le Crapaud et déjoue le plan de Magneto de transformer les dirigeants du monde en mutants. Le film devait initialement sortir à Noël en 2000. Puis un autre film de Fox à gros budget, l'aventure de science-fiction de Steven Spielberg / Tom Cruise Minority Report, a repoussé sa date de début, ce qui signifie qu'il ne serait jamais fait à temps pour son date de sortie d'été. Ayant besoin d'un blockbuster d'été, le studio a décidé de déplacer X-Men jusqu'en juillet, ne laissant que neuf mois pour tourner le film et faire tout le travail de post-production compliqué. Résultat : une post-production en quatrième vitesse, à tel point que le boss des effets spéciaux Mike Fink avouera être mécontent du résultat. Mais cela n'empêchera pas le succès du film.
 
X-Men, la poule aux ½ufs d’or de la 20th Century Fox à la fin malheureuseIl sortira une suite de l'½uvre en 2003, X-Men 2 après plusieurs scénarios que Bryan Singer a recherché dans différents comics X-Men se centrant sur  l'une des meilleures histoires de X-Men, le roman graphique God Loves, Man Kills, dans lequel les X-Men entrent en conflit avec William Stryker, un humain qui veut que les mutants soient éradiqués, beaucoup de changements en cours de route (Sabretooth devait revenir, Angel et Beast devaient en être), la Salle des dangers et les Sentinelles sont une nouvelle fois coupés, et le rôle de Tornade est développé, Halle Berry ayant gagné un Oscar et une renommée fulgurante, et le budget grimpe jusqu'à environ 125 millions,  pour un film dont le réalisateur Bryan Singer voulait que son film fasse écho à l'Empire contre-attaque en divisant les personnages principaux, en révélant d'énormes secrets et en mettant l'accent sur l'intrigue romantique entre Wolverine et Jean Grey, et dans lequel William Stryker (Brian Cox) revient et attaque l'école de Xavier avec l'aide de son fils mutant, qui contrôle l'esprit, Jason, mais Wolverine découvre quelques secrets sur son passé avec Stryker et s'associe à Magneto que Mystique a fait sortir de prison, puis ils empêchent Stryker de forcer Xavier à tuer tous les mutants sur Terre avec ses pouvoirs. On pense que Jean est morte après être resté sur place pour laisser le reste des X-Men s'échapper. D'après un récent article du Hollywood Reporter, on apprend que sur le tournage de X-Men 2, alors que Bryan Singer et quelques autres membres de l'équipe auraient été sous l'emprise de narcotiques et auraient tout fait pour qu'une scène soit tourner, malgré les recommandations d'arrêt de Tom DeSanto, ce dernier craignant que quelqu'un ne soit blessé à cause de l'état du réalisateur... Malheureusement, ce qui devait arriver arriva, et à trop faire valoir sa fierté de réalisateur, Bryan Singer a finalement laissé un Hugh Jackman (Wolverine) ensanglanté devant la caméra, à cause d'une cascade mal réalisée durant le tournage d'une scène prévu pour lendemain (le coordinateur de cascade était donc absent).  Le lendemain de cet incident, une majorité du casting, vêtu de costumes de X-Men, aurait fait front contre Bryan Singer et les membres de l'équipe qui le soutenaient. Les acteurs menaçant de leurs côté de quitter le plateau si DeSanto partait, c'est alors qu'Halle Berry aurait envoyé le réalisateur se faire voir... Fort du succès de ces deux films notamment pour le 2e qui n'en est que plus grand : plus de 407 millions dans le monde, dont près de 215 côté domestique, il est un temps pressenti pour réaliser l'épisode final de la trilogie, mais il abandonne finalement la franchise pour se consacrer à la star de DC Comics, Superman. Bénéficiant d'un budget dépassant les 250 millions de dollars, Singer donne un nouveau départ au célèbre super-héros avec Superman Returns en 2006. Mais, depuis la sortie des X-Men de Fox en 2000, un certain nombre de rapports ont circulé, détaillant le comportement non professionnel du réalisateur Bryan Singer sur le plateau. Une nouvelle couverture a maintenant révélé que le studio, bien que manifestement hésitant à retirer Singer des projets X-Men compte tenu de leur succès, avait utilisé des mesures pour garder le réalisateur sous contrôle. Selon The Hollywood Reporter, certaines de ces mesures comprenaient la présence du président actuel de Marvel Studios, Kevin Feige, pour surveiller Singer. À l'époque, Feige était un exécutif sous le producteur Lauren Shuler Donner. Cela fait suite à une série d'incidents qui auraient impliqué des crises de colère et des changements de dernière minute dans le tournage. Par exemple, bien que l'actrice Rebecca Romjin ait eu besoin d'heures d'application de prothèses et de peinture corporelle pour le rôle de Mystique, Singer déciderait de filmer des scènes sans elle avec peu d'avertissement. Halle Berry a ajouté son nom à la liste. S'adressant à  Variety, Berry appelle Singer "pas le mec le plus facile à travailler" et admet que ses "luttes" personnelles les ont amenés à s'affronter sur le plateau. Berry ne mentionne pas de détails, affirmant que tout le monde connaît les histoires, mais confirme que Singer ne s'est souvent pas «senti présent» sur le plateau, ce qui a provoqué un conflit entre lui et les  membres de la distribution des X-Men. Fait intéressant, Berry mentionne les luttes de Singer mais n'entre pas dans les détails. On ne sait pas si elle parle de son problème de toxicomanie signalé ou de ses allégations d'abus sexuel, mais de toute façon, il est clair que ses problèmes étaient de notoriété publique sur le plateau dès le premier film  X-Men. Il n'est donc pas surprenant qu'à un moment donné, il n'était pas clair si Berry reviendrait à X-Men: Days of Future Past. Singer a précédemment attribué son comportement à des médicaments qu'il prenait pour les maux de dos. Il convient de noter que les membres de la distribution et de l'équipe se sont prononcés sur la consommation problématique de drogue du réalisateur des X-Men. Malgré les problèmes sur le plateau, Fox a continué à travailler avec Singer sur la franchise cinématographique en raison du succès financier du film de 2000, qui a rapporté 296 millions de dollars dans le monde sur un budget de 75 millions de dollars.
 
X-Men, la poule aux ½ufs d’or de la 20th Century Fox à la fin malheureuseAlors que les salaires sont renégociés puisque les acteurs n'avaient signé que pour une suite (vestige d'une autre époque, puisque désormais tout le monde signe pour un paquet de suites par principe), le contrat de Hugh Jackman lui donne un droit de regard sur le réalisateur. Ce n'est pas la seule raison à la valse de noms qui commence : Darren Aronofsky, Joss Whedon, Alex Proyas, Rob Bowman, Zack Snyder, Peter Berg... jusqu'à ce que Matthew Vaughn signe en mars 2005. Seulement deux mois avant le début du tournage, et avec une date de sortie calée en mai 2006. Pour remplacer Bryan Singer, désormais connu pour ses qualités de "bon faiseur", Brett Ratner est également appelé à la rescousse pour remplacer Matthew Vaughn, qui a déserté le tournage de X-Men l'affrontement final en 2005. Le tournage est repoussé à août et se termine en janvier 2006. Trois mois avant la sortie, comme pour le premier opus. Sauf que cet épisode coûte quasiment trois fois plus cher (210 millions, sans compter le marketing qui a grimpé en flèche), et qu'entre temps les attentes autour des super-héros ont explosé. Le cinéaste remporte à nouveau un très grand succès commercial au box-office (plus de 450 millions de dollars de recettes) dans ce film où Jean revient sous le contrôle de sa personnalité alternative puissante et psychotique, «Phoenix», elle tue Cyclope et Xavier et fait équipe avec Magneto, et  la création d'un «remède mutant» mène à une bataille décisive sur Alcatraz entre les alliés de Magneto et les X-Men. Magneto est privé de ses pouvoirs et Jean convainc Wolverine de la tuer, mais le remède est détruit, bien qu'il soit laissé entendre que les pouvoirs de Magneto reviennent et que Xavier a été ressuscité. X-Men : L'Affrontement final est une première fracture est le premier film à être rejeté en grande partie par la critique et les fans. L'année d'après, Spider-Man 3 suivra une trajectoire similaire. Le vent a tourné, le business a dévoré les héros et les faiseurs. Ce X-Men 3, réalisé par Brett Ratner, est littéralement haï par tous les fans des X-Men. Deux principaux arguments étayent cette détestation viscérale du film. D'une part X-Men 3 s'attaque à un des épisodes les plus cultes des X-Men intitulé la saga du Phénix noir (The Dark Phoenix saga). Brett Ratner tue gratuitement deux personnages cruciaux des X-Men – ceux-là mêmes qui amenaient Jean Grey à prendre la seule décision qui s'imposait dans le comics - et donne la vedette à Wolverine qui n'était qu'un personnage archi-secondaire dans cette intrigue. Non seulement l'histoire originale est passée au rouleau compresseur, non seulement Wolverine décroche ici un premier rôle indu – sans doute pour préparer les spin-off qui ont suivi –, mais en prime le film mélange à cette très dense trame plusieurs autres intrigues sans rapport et aboutit à un énorme fouillis. L'autre raison tient à la personnalité même de Brett Ratner, le réalisateur de cet Affrontement final. L'homme, très orgueilleux, explique sans rire dans une interview à Starpulse qu'il a préféré "ne pas trop réfléchir" à son intrigue, y aller "avec ses tripes" et que le succès commercial du film lui a donné raison. Il ajoute, pour faire bonne mesure n'avoir tenu aucun compte de l'avis des fans qu'il décrit comme de pauvres hères qui n'ont "rien d'autre à faire dans la vie qu'à se faire du souci." Même Bryan Singer, celui qui a lancé les X-Men au cinéma et qui n'a pas réalisé cet Affrontement final pour se concentrer sur Superman, n'a pu s'empêcher de critiquer X-Men 3 dans un entretien avec le site Bleeding Cool : "Je ne l'aurais pas fait comme ça (...) Je n'étais vraiment pas heureux qu'ils fassent mourir tant de personnages. (...) Et je me suis promis de réparer un certain nombre de choses avec X-Men : Days of the future Past." Après X-Men : L'Affrontement final, on pense alors à faire des spin-offs pour faire durer la franchise X-Men, et on choisit Gavin Hood pour réaliser X-Men Origins : Wolverine en 2009 puisque Hugh Jackman et la Fox, se sont dirigés vers lui pour diriger les aventures de Wolverine après le refus de Darren Aronofsky qui accepte le job comme dans un rêve fin 2010, pour l'abandonner après quelques mois, pourtant son précédent film en 2007, Détention secrète, avec Reese Witherspoon et Jake Gyllenhaal, était un échec, ce qui donne un mauvais film de studio qui connaît certes, un gros succès en salle, mais ne permettra pas au cinéaste de récolter la moindre louange (1 958 789 entrées), et dans lequel nous voyons Nous rencontrons Logan (Hugh Jackman), né dans une région éloignée du Canada dans les années 1800. Lui et son demi-frère Victor/Sabretooth (Liev Schreiber) se battent dans des guerres tout au long du 20e siècle et sont finalement recrutés dans l'équipe militaire de mutants Team X, dirigée par William Stryker. Logan devient désillusionné par l'équipe et quitte, mais est plus tard amené à avoir de l'adamantium lié à ses os afin de l'aider à capturer le voyou Sabretooth. Il évite d'être transformé en une arme stupide, bat le "Mutant Killer" de l'armée, mais se retrouve amnésique grâce à une balle dans le cerveau. L'idée d'une préquelle était évoquée depuis quelques années, nul doute que l'accueil réservé à X-Men : L'Affrontement final et X-Men Origins : Wolverine a ravivé les discussions. La fuite vers l'avant sera cette fois vers l'arrière : après avoir lancé un X-Men Origins : Magneto (construit en flashbacks et avec Ian McKellen), finalement enterré après le succès en demi-teinte de Wolverine, Bryan Singer revient en 2009 vers ses mutants. Le bide de Superman Returns ayant peut-être été un facteur.
 
X-Men, la poule aux ½ufs d’or de la 20th Century Fox à la fin malheureuseFinalement, Bryan Singer est rappelé au chevet des mutants les plus célèbres de la planète tout d'abord en produisant X-Men : Au commencement réalisé par Matthew Vaughn en 2011 qui  signe très vite, ravi de pouvoir cette fois prendre possession de l'univers, tout neuf. Il vire le triangle amoureux entre Erik, Charles et Moira, enlève le personnage de Sunspot et n'hésite pas à couper une scène qui ressemble à Inception, sorti entre temps. L'intention est claire : ouvrir les portes d'une renaissance de la franchise. Dans ce film, nous sommes en 1962, Charles Xavier (James McAvoy) et son ami d'enfance Raven Darkholme/Mystique (Jennifer Lawrence) rencontrent pour la première fois une survivante de l'holocauste et mutante Magneto (Michael Fassbender). Ils forment l'équipe d'origine des X-Men et aident à éviter le désastre pendant la crise des missiles de Cuba, mais Mystique et Magneto ne sont pas d'accord avec le professeur X sur l'avenir des mutants et l'abandonnent. Une balle perdue atteint Charles et le paralyse. Une renaissance très douce. Le budget a baissé (environ 150 millions), mais le box-office aussi (354 millions), marquant alors le plus petit score de la saga depuis le premier opus. Mais c'est un retour en forme tant le film est bien accueilli, et encore considéré comme l'un des meilleurs épisodes. Par la suite, James Mangold réalise en 2013 dans un genre plus fantastique et réaliste Wolverine : Le combat de l'immortel, logiquement porté par le massif Hugh Jackman, dans lequel Logan vit en ermite dans la nature sauvage canadienne, tourmentée par la mort de Jean Grey. Contacté par un homme dont il a sauvé la vie lors du bombardement de Nagasaki pendant la Seconde Guerre mondiale, Wolverine se rend au Japon, où il est entraîné dans un complot visant à voler son facteur de guérison. Plutôt réussi le spin-off, reprend l'un des épisodes phares du comics imaginé en 1982 par Frank Miller et Chris Claremont, et était très différent du précédent spin-off, qui multipliait les mutants inédits autour de Logan et finissait pas perdre en route son personnage principal. Pour Mangold le film rappelle également l'humanité, la vulnérabilité de Wolverine en comparaison avec les autres super-héros Marvel. Pas de masque, de gros logo ou de costume tape à l'½il pour Logan, mais une immortalité pesante, éternelle malédiction pour son personnage et sujet central du film. Puis Bryan Singer réalise X-Men : days of future past, 5e plus gros succès du box-office en 2014 avec près de 750 millions de dollars de recettes à travers le monde. Dans ce film, nous sommes dans un avenir où les mutants sont presque éteints, les Sentinelles poursuivent les X-Men en fuite. Kitty Pryde (Ellen Page) renvoie la conscience de Wolverine dans son corps plus jeune en 1973 afin d'empêcher que leur horrible avenir ne se produise. Car en 1973, où le scientifique militaire Bolivar Trask (Peter Dinklage) crée une armée de robots «Sentinelles» pour contrôler la menace mutante perçue. Xavier, Beast (Nicholas Hoult) et Quicksilver (Evan Peters) font sortir Magneto de sa prison sous le Pentagone, tandis que Mystique tente d'assassiner Trask après avoir découvert qu'il a fait des expériences sur des mutants. Mystique échoue. Elle est capturée et expérimentée, ce qui conduit des décennies plus tard au développement de sentinelles adaptatives qui finiront par conduire les mutants au bord de l'extinction. Ainsi, Logan empêche Mystique de tuer Trask et d'être capturé, créant une nouvelle chronologie où les Sentinelles n'élimineront pas les mutants (le futur Wolverine se retrouve dans le manoir de Xavier dans son "présent", avec tous ses amis X-Men toujours en vie). Mystique sauve le président Nixon de Magneto et est salué comme une héroïne, modifiant l'opinion publique sur les mutants. Le Wolverine de 1973 est capturé par un jeune Stryker (Josh Helman). Malgré cet ultime succès, Bryan Singer est plongé dans la tourmente à l'été 2014 en étant accusé de viol par deux jeunes garçons, bien que le premier ait retiré sa plainte. Et il revient pour X-Men: Apocalypse en 2016 avec un gros budget (environ 180 millions), une équipe en or et le vent de DOFP dans les voiles X-Men. Ainsi Kodi Smit-McPhee reprend le rôle de Diabolo, Tye Sheridan celui de Cyclope et Alexandra Shipp celui de Tornade. Dans les premiers films de la franchise, Jean Grey est interprété par Famke Janssen. L'actrice fait une apparition à la fin de X-Men : Days of future past. Toutefois, il fallait une nouvelle comédienne pour interpréter le personnage en adolescente. Saoirse Ronan, Lily Collins, Margot Robbie, Elle Fanning, Chloë Grace Moretz et Hailee Steinfeld ont été envisagées pour interpréter le Phoenix. Mais c'est Sophie Turner, Sansa Stark dans Game of Thrones, qui a été choisie. Avant que le rôle d'Apocalypse ne soit donné à Oscar Isaac, Idris Elba et Tom Hardy ont été pressentis pour interpréter le méchant mutant de cet opus. Dans le film, nous sommes en 1983, Mystique est devenu une légende pour les mutants. Elle devient à contrec½ur le chef des X-Men pour aider à combattre l'ancien mutant Apocalypse (Oscar Isaac), qui a transformé Magneto en l'un de ses quatre cavaliers de l'apocalypse après le meurtre de sa famille. Stryker capture l'équipe et les jeunes nouveaux X-Men, Jean (Sophie Turner), Cyclops (Tye Sheridan) et Nightcrawler (Kodi Smit McPhee) entreprennent de les sauver, libérant un Wolverine sauvage, apparemment stupide dans le processus. Apocalypse tente de voler le corps de Xavier, mais Jean se transforme en Phoenix et le détruit. Le film a majoritairement déçu les fans. Le film a néanmoins rapporté plus de 543 millions de dollars au box-office. Un score acceptable mais en dessous du précédent opus de la saga, avec la critique une nouvelle fois très dure, c'est la preuve que l'univers menace toujours de s'écrouler. Toujours porté par James McAvoy, Michael Fassbender, Jennifer Lawrence et Nicholas Hoult, X-Men : Apocalypse était surtout l'occasion de découvrir un nouvel antagoniste : Apocalypse, interprété par Oscar Isaac.
 
X-Men, la poule aux ½ufs d’or de la 20th Century Fox à la fin malheureuseEn 2017, James Mangold sort un chef d'½uvre Logan, dans lequel un professeur X vieillissant perd le contrôle de ses pouvoirs, tuant la plupart des X-Men, et un sinistre complot gouvernemental supprime le gène X par la distribution de maïs génétiquement modifié, conduisant essentiellement à l'éradication de tous les mutants. Wolverine travaille comme chauffeur tout en essayant de s'occuper du malade Xavier. Lorsqu'il entre en contact avec une petite fille (Dafne Keen) créée à partir de son ADN, il part en quête pour leur trouver un refuge sûr. Xavier et Logan ne survivent pas au voyage, mais ils parviennent au moins à mener une nouvelle génération de jeunes mutants vers la liberté. C'est le point culminant du mandat de 17 ans de Hugh Jackman dans le rôle de Wolverine, Logan est un film magnifiquement écrit, tourné et joué, sans parler du film horriblement approprié qui fait plus que rendre justice à cet héritage. Ce n'était pas tout à fait aussi réussi commercialement que Deadpool, mais cela a compensé cela et plus encore en étant l'un des films les plus poignants et, franchement, l'un des meilleurs films de comics jamais réalisés – prouvant que la franchise était encore capable d'innover près de deux décennies plus tard avec un superbe final où Logan trouve la mort et laisse sa place à la petite X-23. La même année 2017, Bryan Singer, réalisera le pilote de Gifted et produit la série en même temps que Legion. Gifted diffusé entre 2017 et 2019 nous montrait un couple, dont les enfants ont développé des pouvoirs mutants, sont obligés de fuir lorsque le gouvernement menace de les enfermer. Ils rejoignent un réseau clandestin de mutants cachés dans des souterrains et doivent rester unis pour survivre face à l'adversité... Mais la déception fut énorme, malgré le fait qu'elle s'était offert le luxe de s'inscrire dans la timeline de la franchise ciné, comme une sorte de suite sur le petit écran, racontant les aventures (entre autres) de la fille de Magneto, même si elle était prometteuse sur le papier, et dotée d'effets spéciaux tout à fait corrects pour la télé généraliste américaine, la série fantastique a quand même sombré au fil des mois, pour devenir le drama le moins regardé de la Fox aux USA, terminant ainsi sur une saison 2 en 2019. Quant à Legion, la série termina après 3 saisons entre 2017 et 2019, mais elle fut la plus déjantée et la plus psychédélique des productions super-héroïques grâce à son créateur Noah Hawley,  qui après une première saison unanimement célébrée par la critique et plutôt bien suivie par le public, succéda une deuxième saison qui dérouta les uns comme les autres. Ici, le personnage de David Haller, tel que les comics l'ont créé, est un véritable antihéros, finalement très négatif, même s'il garde une part d'humanité souffrante qui nous le rend toujours péniblement proche. La fin de la saison 2 de la série semblait avoir choisi la pure et simple noirceur : le viol de Syd, notamment, marquait un point de non-retour moral très net. Le début de la saison 3 fait un petit pas de côté en se jetant à corps perdu dans deux éléments nouveaux : le psychédélisme et le voyage dans le temps. La première touche surtout à la direction artistique : Legion a toujours ressemblé, par moment, a un trip sous L.S.D., et David Haller semble parfaitement à sa place en gourou de communauté psychosexuelle, avide d'amour et de reconnaissance, le compas moral totalement déréglé. 2018 marque une autre année clé dans la carrière de Simon Kinberg puisqu'il est choisi pour réaliser son premier long métrage, X-Men : Dark Phoenix qui sera un véritable échec cinématographique au moment où Bryan a été accusé de viol en 2017 et se voit retirer la production des films et des séries de la franchise en 2018, tandis que les contrats de James McAvoy, Michael Fassbender, Nicholas Hoult et Jennifer Lawrence sont finis, et l'interprète de Mystique (énorme levier promo vu sa popularité) a déjà annoncé que c'en était fini pour elle, et pour préparer le futur dans tous les cas, le studio veut miser sur de nouveaux visages présentés dans Apocalypse (Sophie Turner en Jean Grey, Tye Sheridan en Cyclope, Alexandra Shipp en Tornade et Kodi Smit-McPhee en Nightcrawler)., tous les acteurs reviennent, le nom de Jessica Chastain sort pour incarner la méchante, et la Fox annonce Dark Phoenix pour novembre 2018, voyant les mutants confrontés à une ennemi aux pouvoirs incommensurables : Jean Grey. Un ultime volet (Disney ayant racheté la Fox, les mutants passent entre les mains des studios Marvel) qu'il a souhaité plus sombre et davantage centré sur les personnages. C'est Sophie Turner, alias Sansa Stark dans Game of Thrones, qui se glisse dans la peau de l'antagoniste. X-Men : Dark Phoenix offre une nouvelle vision de la corruption de Jean Grey par le Phoenix, qui commence après qu'une mission dans l'espace a mal tourné et que Jean absorbe une force cosmique qu'elle ne peut pas contrôler. Suivant le modèle des films récents, il se déroule dans les années 1990 (1992 pour être précis, avec un prologue se déroulant en 1975) le situant entre les années 80 d'Apocalypse et les aventures plus modernes de Deadpool. Malheureusement pour Simon Kinberg, Dark Phoenix devait être un film en deux parties, et c'est la Fox qui a très tôt décidé de tout rassembler en un épisode. Bien avant que Disney ne rentre dans la danse, et soit considéré par certains comme le coupable du désastre. Néanmoins, bon joueur, Simon Kinberg maintient son film, sous cette forme, sans chercher à blâmer les producteurs. Pourtant, entre les égarements scénaristiques, le rachat de 20th Century Fox par Disney (qui a invisibilisé des films comme celui-ci) et des reshoots dus à un troisième acte ressemblant trop à Captain Marvel (condamnant le peu de grandiose que le film aurait pu avoir), la conclusion des X-Men semblait vouée à l'échec.
 
X-Men, la poule aux ½ufs d’or de la 20th Century Fox à la fin malheureusePour les X-Men patronnés par la 20th Century Fox, le chant du cygne viendra avec Les Nouveaux Mutants qui suit l'histoire suit un groupe de jeunes mutants qui sont détenus dans une installation secrète et doivent apprendre à maîtriser leurs pouvoirs lorsqu'ils font face à une menace terrifiante. Mais rien ne se passera comme prévu pour un film qui met en vedette Anya Taylor-Joy (Divisé, La sorcière) comme Magik et Maisie Williams (Le Trône de Fer, gen: LOCK) comme Wolfsbane, avec Henry Zaga (13 raisons pour lesquelles) comme Sunspot, Blu Hunt comme Dani Moonstar, et Charlie Heaton dans le rôle de Cannonball, et voit sa sortie repoussée à cause de la concurrence, puis du rachat de la Fox par Disney, puis du coronavirus... Tourné en 2017, décalé plusieurs fois, Les Nouveaux Mutants était devenu une grande blague, jusqu'à sa sortie inespérée en France le 26 août. Mais la prophétie des enfers s'est réalisée : en plus d'être un film gentiment raté, c'est un bide au box-office. Après quelques semaines, le film au budget d'environ 70 millions dépasse seulement la barre des 30 millions au box-office mondial. Autant dire que c'est un four, qui rappelle celui de X-Men : Dark Phoenix (200 millions de budget hors promo, environ 250 au box-office). Les Nouveaux mutants était pourtant parti avec prudence, avec un budget modeste dans la famille super-héroïque. Avec un coût de production de 70 millions, le film de Josh Boone était dans la zone d'un Deadpool (environ 60 millions), ce qui maximisait ses chances d'un point de vue commercial. Budget qui, pour rappel, a été géré par la Fox, le film ayant été validé et mené avant l'arrivée de Disney dans l'équation. En réalité, Disney n'a pas vraiment optimisé la visibilité du film en maintenant sa sortie face à celle de Tenet, la Fox, qui possédait les droits avant le rachat de Mickey, a carrément voulu se débarrasser de l'ambitieux projet (enfin, sur le papier). Entre le studio grippe-sous, les reshoots annulés, les multiples retards qui ont dissipés l'intérêt du public ou le découpage à la machette mal aiguisée, le spin-off a été saboté de tous les côtés, comme l'avait rappelé Josh Boone dans une récente interview de la BBC. Cela permettait d'enterrer la franchise X-Men de la Fox pour la redémarrer puisque Disney a annoncé un reboot des X-Men en 2024, et on peut craindre le pire.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : https://actualitte.com/article/20736/bande-annonce/x-men-2-bryan-singer-apporte-la-tragedie-chez-les-mutants, https://cinedweller.com/celebrity/gavin-hood/, https://screenrant.com/halle-berry-xmen-movie-fight-director-bryan-singer/, https://screenrant.com/xmen-movies-behind-scenes-trivia-making-details/, https://www.allocine.fr/personne/fichepersonne-17940/biographie/, https://www.allocine.fr/personne/fichepersonne-22165/biographie/, https://www.allocine.fr/personne/fichepersonne-24500/biographie/, https://www.allocine.fr/personne/fichepersonne-57906/biographie/, https://www.allocine.fr/personne/fichepersonne-125640/biographie/, https://www.cbr.com/x-men-bryan-singer-reportedly-offered-auditions-in-exchange-for-sex/, https://www.cbr.com/fox-x-men-franchise-best-when-for-adults-deadpool-logan-legion/, https://www.cbr.com/x-men-marvel-kevin-feige-bryan-singer/,, https://www.cineclubdecaen.com/realisateur/mangold/mangold.htm, https://www.cinetrafic.fr/liste-film/1057/1/la-saga-x-men, https://www.cineserie.com/news/cinema/x-men-apocalypse-lundi-7-septembre-sur-tmc-trois-micros-utilises-rien-que-pour-oscar-isaac-3711853/, https://www.digitalspy.com/movies/a844881/x-men-chronological-order-timeline/, https://www.ecranlarge.com/films/dossier/1087052-marvel-comment-la-saga-x-men-a-ete-tuee-puis-avalee-par-disney, https://www.ecranlarge.com/films/news/1177882-x-men-dark-phoenix-etait-mal-parti-bien-avant-disney-confirme-le-realisateur, https://www.ecranlarge.com/films/news/1185322-x-men-james-cameron-charlize-theron-michael-jackson-la-saga-aurait-pu-etre-tres-differente, https://www.ecranlarge.com/films/news/1187652-x-men-2-halle-berry-aurait-insulte-bryan-singer-sur-le-plateau-a-cause-de-la-drogue, https://www.ecranlarge.com/films/news/1349194-les-nouveaux-mutants-face-a-lechec-josh-boone-rappelle-que-son-film-a-ete-massacre-par-la-fox, https://www.ecranlarge.com/films/news/1396454-x-men-dark-phoenix-jessica-chastain-confirme-que-cetait-un-peu-beaucoup-le-chaos, https://www.jolie-bobine.fr/le-nouveau-synopsis-des-mutants-confirme-le-lien-x-men-de-magik, https://www.lepoint.fr/pop-culture/legion-peut-elle-encore-devenir-la-meilleure-des-series-marvel-23-07-2019-2326145_2920.php, https://www.premiere.fr/Star/Bryan-Singer, https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/James-Mangold-Wolverine-est-un-ronin-un-samourai-sans-maitre, https://www.premiere.fr/Series/News-Series/Apres-deux-saisons-mediocres-The-Gifted-peut-bien-sarreter-la, https://www.programme-tv.net/biographie/4914-ratner-brett/, https://www.programme-tv.net/biographie/15257-singer-bryan/, https://www.telestar.fr/culture/x-men-3-pourquoi-les-fans-detestent-ils-tant-ce-film-photos-106252, et https://www.telez.fr/actus-tv/x-men-apocalypse-sur-tf1-x-infos-sur/.
 
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#Posté le jeudi 14 octobre 2021 08:46

Le dernier duel judiciaire légal en France: Une question d'honneur entre Jean de Carrouges et Jacques Le Gris

En cette matinée glacée du 29 décembre 1386, la foule afflue vers le monastère parisien de Saint-Martin-des-Champs. Autour du champ clos, les curieux se pressent, attendant le roi Charles VI et, surtout, les deux hommes qui vont se battre à mort ce jour-là : Jean de Carrouges et Jacques Le Gris, seigneurs normands, ont résolu de porter devant Dieu leur querelle. Celui qui tuera l'autre verra sa cause reconnue et son honneur lavé; le vaincu, lui, sera réputé menteur à la face de Dieu et des hommes, et son corps pendu à Montfaucon.

Le dernier duel judiciaire légal en France: Une question d’honneur entre Jean de Carrouges et Jacques Le GrisVoilà des années que l'inimitié a grandi entre Carrouges et Le Gris, attisée par des rancunes et des rivalités. Tout séparait Jean IV de Carrouges et Jacques Le Gris. Le premier, chevalier émérite et chambellan du comte d'Alençon, est réputé pour sa discipline et sa moralité. Il était souvent absent du logis. Il devait servir le Comte d'Alençon en expédition dans les Flandres en 1383, puis, en 1385, il participait à l'expédition du Capitaine d'Honfleur, Jean de Vienne, sur les côtes d'Angleterre et d'Écosse. En 1383, son absence se prolongea pour le service du Roi. C'est pendant cette dernière absence qu'eut lieu le délit en question. Le second, écuyer et chambellan du Comte d'Alençon, parrain d'un enfant né du premier mariage de Jean de Carrouges, est un séducteur à l'incroyable éloquence, mais c'est aussi un ambitieux intelligent, sachant lire et écrire, et qui a la confiance du comte d'Alençon, comme du roi lui-même dont il est l'écuyer. Malgré leurs différences, ils nouent une véritable amitié mais sur fond de rivalité. Jusqu'au point de non-retour. Il faut dire que le comte d'Alençon favorise en effet Jacques. Ce dernier reçoit des terres et le commandement de  la forteresse d'Exmes, il devient écuyer royal grâce à son protecteur. Jean ne reçoit rien, perd même le commandement de la forteresse de Bellême, et entre même en conflit avec le comte pour l'achat de terres que le comte préempte. Or, Jean est de vieille famille quand Jacques est ce que nous appellerions aujourd'hui un arriviste. Mais Jean a un sale caractère et sa femme Marguerite appartient à une famille déconsidérée par la trahison de son père envers le roi. Jean s'isole dans son château de Carrouges et remâche sa rancune. Il est persuadé que son ancien ami l'a ruiné à la cour d'Argentan, celle du comte Pierre. Cependant la réconciliation se fait entre les deux protagonistes, chez un ami commun, l'écuyer Jean Crespin. Jean se joint à la malheureuse expédition militaire de Jean de Vienne en Ecosse en mai 1385. Le but de la chevauchée est de prendre les Anglais à revers avec l'aide des Écossais. Jean espère redresser sa situation financière devenue délicate. L'expédition tourne mal et Jean rentre malade, appauvri mais avec le titre de chevalier qui lui permettra de doubler sa solde dans les expéditions futures. Il revient à la cour d'Argentan et se brouille à nouveau avec Legris.
 
Le dernier duel judiciaire légal en France: Une question d’honneur entre Jean de Carrouges et Jacques Le GrisMais la haine atteint son comble quand l'épouse de Carrouges, la belle Marguerite, réfugié en l'absence chez sa belle-mère à Copomesnil de son mari qui doit rejoindre Paris pour s'entretenir avec le roi en janvier 1386, accuse Le Gris de l'avoir violée : profitant de l'absence de son mari, celui-ci, dit-elle, s'est introduit dans le château des Carrouges où il a abusé d'elle avec son ami Adam Louvel. L'écuyer aurait tenté de la séduire, avant de l'agresser sexuellement dans un accès de brutalité. Il lui aurait aussi conseillé de se taire, au risque de déclencher la fureur de son mari ou de voir sa réputation ternie. Pourtant, Marguerite de Thibouville ne cède pas aux menaces. Au retour de Jean de Carrouges, elle lui confie en détail le viol dont elle vient d'être victime. Furieux, celui-ci en réfère au comte qui refuse de sanctionner son favori. Pour lui, la victime est en pleine affabulation et le comte Pierre déclare Jacques Le Gris innocent dans un jugement qu'il rend à sa cour d'Argentan, arguant qu'il n'y a pas de témoins. Il expédie des lettres au roi pour saper l'appel éventuel que Jean est en droit de faire au suzerain de son suzerain.. D'autant plus que Le Gris nia le viol. Il avait un alibi. On l'avait vu à Alençon au château à 4 h du matin, puis à 9 h au lever du Comte. L'épouse de Carrouges persistait dans son accusation. Le Comte prit fait et cause pour son écuyer, pensant qu'il était impossible d'avoir parcouru à cheval 23 lieues (soit 92 km) en quatre heures et demie. Au XIVe siècle, le viol est considéré comme un délit très grave. Dans une société qui vit et survit grâce aux patrimoines et aux héritages, le fait de troubler la légitimé des successions par ce crime peut entraîner la peine de mort. Les documents de l'époque suggèrent plutôt que Marguerite de Carrouges aurait menti, mais cela est difficile à croire. La colère de Jean de Carrouges ne faiblit pas. D'autant que son épouse est enceinte, sans doute des suites du viol. Il s'adresse donc directement au Parlement de Paris pour obtenir justice et réparation au printemps 1386. Jacques y a plus d'appuis que Jean,  puisqu'il est le favori du comte Pierre d'Alençon et même écuyer du roi. Jean a une idée en tête, le duel judiciaire, le jugement de Dieu.... C'est décidé, l'affaire se réglera par les armes.
 
Le dernier duel judiciaire légal en France: Une question d’honneur entre Jean de Carrouges et Jacques Le GrisAucune cour n'ayant pu régler le différend, le Parlement de Paris a donc tranché le samedi 15 septembre 1386, en faveur du duel judiciaire – une issue sanglante qui sera la dernière de son espèce en France, et que maints contes, maints récits évoqueront des siècles durant.  Il s'agit peut-être d'une décision politique puisque deux camps se sont formé et que la division n'est pas bonne quand le roi envisage d'envahir l'Angleterre... En effet, quand les procès ne permettaient pas d'aboutir à une vérité qui soit "de science certaine", les duels judiciaires - à ne pas confondre avec le simple duel - ne pouvaient être refusés par la justice. Depuis les Ordonnances de Saint-Louis au XIIIe siècle, la royauté française avait tenté de mettre fin aux duels judiciaires et aux procédures de justice ordalique, jugées trop archaïques. Les deux ex-amis avaient ainsi décidé de se battre en personne, alors qu'en tant que chevaliers, ils avaient la possibilité de se choisir un "champion" pour le faire en leur nom. Le duel étant public, des estrades avaient donc été dressées autour d'un champ clos et le combat entre les deux hommes avait eu lieu en présence de juges et du roi de France de l'époque, Charles VI (1380-1422). D'abord avec une passe d'arme à cheval, à la façon d'une joute, puis à l'épée et au bouclier, une fois les combattants désarçonnés. Le terrain est soigneusement préparé, on ratisse et retire toute aspérité, des estrades sont montées pour les gens de qualité... Il y aura des milliers de spectateurs. Ce sont deux véritables chars d'assaut qui se préparent dans l'aube et le rendez-vous est fixé le 29 décembre 1386, au monastère de Saint-Martin-des-Champs, devenu aujourd'hui le Conservatoire des arts et métiers à Paris. Aux côtés du roi Charles VI et de ses barons, la foule est venue nombreuse pour assister à ce duel judiciaire. Parmi le public figure aussi la victime, vêtue de noire, attendant fébrilement le verdict. Leurs palefrois, chevaux de guerre, sont capables de galoper avec une charge de 150 kilos sur le dos. Outre l'armure, ils supportent la lance, l'écu, deux épées, un poignard et une hache suspendue au côté. Jean est malade depuis l'Écosse, moins fort que son adversaire, il a presque cinquante ans, mais il est plus expérimenté. Les adversaires clament leur cause. Le silence de l'assistance est total, il est d'ailleurs exigé par la loi. Parmi les rituels, Jacques est fait chevalier sur le champ, les deux protagonistes prêtent plusieurs serments sur Dieu, notamment qu'ils n'ont pas de charme magique sur eux, ce qui fausserait le combat, et se tiennent par la main gauche. Ils signifient ainsi que leur cause est juste et que l'inimitié les unit. Jean s'adresse à sa femme : «vous savez si ma querelle est juste et loyale», elle le rassure, il l'embrasse. Désolé, si je dévoile maintenant la fin du film.
 
Le dernier duel judiciaire légal en France: Une question d’honneur entre Jean de Carrouges et Jacques Le GrisLe héraut lance le combat. Il n'y a désormais plus de règles. C'est la violence totale, n'a-t-on pas vu un duelliste triompher en arrachant les testicules de son adversaire avec son gantelet de fer !  Les deux hommes s'affrontent d'abord à cheval, leurs chevaux chargent, les lances se brisent, et la hache de Jacques tue le cheval de Jean, puis Jacques charge Jean, désormais à pied, mais Jean esquive et tue le palefroi de Jacques, finissant au sol puisque les deux hommes se retrouvent à pied et tentent de reprendre leur souffle, alourdis qu'ils sont par trente kilos de fer sur le dos, puis les épées s'entrechoquent, on se demande si Jean regarde un instant sa femme, puis Jacques lui perce la cuisse mais commet l'erreur de retirer son épée. Jean perd ses forces, il lui faut faire vite, son sang s'échappe à bouillons et la fièvre le serre depuis le matin... Cela renforça son ardeur. Il envoya son adversaire à terre, et à l'issue d'un combat acharné, Jean de Carrouges porte le coup fatal en enfonçant son épée dans le corps de son adversaire. Le corps du vaincu est exposé à Montfaucon (vers le canal Saint-Martin actuel), empoisonnant l'atmosphère sur des centaines de mètres... Après ses remerciements au roi, Carrouges embrassa sa femme. Puis ils allèrent à l'église Notre-Dame faire leurs offrandes et retournèrent à leur hôtel. Depuis Jean de Carrouges ne retourna guère à Carrouges mais se mit en chemin avec quatre compagnons pour aller voir le Saint-Sépulcre.  Quelques années après, on arrêta un écuyer accusé de crimes. Il déclara au supplice qu'il avait trouvé le moyen de se glisser dans l'appartement de la dame de Carrouges et qu'il était coupable du viol imputé au malheureux Le Gris. Carrouges était alors en Afrique d'où il ne revint point, on dit aussi qu'il était mort en Hongrie en 1399. Dès que sa veuve eut appris sa mort, elle résolut de faire pénitence de la témérité de son accusation et finit ses jours en recluse. Si le couple a lavé ainsi son honneur, leur version ne cessera d'être remise en cause. On discuta longtemps encore de la culpabilité de Jacques Le Gris. Les encyclopédistes en doutèrent. Voltaire s'appuya sur ce cas d'espèce pour faire du "jugement de Dieu" un "crime irrémissible" «Certains ont affirmé que son mari l'avait forcée à raconter cette histoire pour se venger de Le Gris, son ancien ami devenu son rival à la Cour», écrit Eric Jager sur le site de Lapham's Quarterly. Et d'autres avancent une théorie plus populaire, en admettant le viol tout en affirmant que Marguerite a accusé sans le savoir le mauvais homme. Une erreur “honnête” mais tragique, qui a décimé la vie, l'argent et le nom de Jacques Le Gris». Pour l'historien, ces thèses n'ont toutefois aucun véritable fondement. C'est le dernier duel judiciaire dépendant du Parlement de Paris. Le dernier duel d'honneur en France a eu lieu en 1967.
 
Le dernier duel judiciaire légal en France: Une question d’honneur entre Jean de Carrouges et Jacques Le GrisL'histoire réussi à captiver Martin Scorsese qui projetait d'en faire un film, mais c'est finalement Ridley Scott qui a réalisé le film Le Dernier Duel qui est sorti le 13 octobre 2021, qui dévoile d'anciennes hypothèses sur le dernier duel judiciaire légal connu en France, et a la très bonne idée de nous mettre sous différentes perspectives, dans un récit qui appâte le spectateur et l'entraîne dans une certaine direction en consacrant les deux tiers du film aux regards portés sur les événements par les personnages masculins avant de tout bouleverser et révéler qu'en fait Marguerite de Carrouges est la véritable héroïne de toute l'histoire. 
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Eric Jager, Le dernier duel, Flammarion, 2004,  et http://salon-litteraire.linternaute.com/fr/histoire/review/1798326-eric-jager-raconte-le-dernier-duel-paris-29-decembre-1386, https://www.geo.fr/histoire/lhistoire-vraie-de-jean-de-carrouges-et-jacques-le-gris-les-heros-du-film-le-dernier-duel-de-ridley-scott-206686, https://www.lefigaro.fr/cinema/qui-sont-jean-de-carrouges-et-jacques-le-gris-les-chevaliers-du-dernier-duel-de-ridley-scott-20211014, https://www.lexpress.fr/culture/livre/le-dernier-duel-paris-29-decembre-1386_855719.html, https://www.patrimoine-normand.com/article-144712-jean-de-carrouges-jacques-le-gr.html, https://www.programme-tv.net/news/cinema/285008-le-dernier-duel-de-ridley-scott-ce-recit-est-il-tire-dune-histoire-vraie/, https://www.sciencesetavenir.fr/decouvrir/tele-cinema/le-dernier-duel-de-ridley-scott-illustre-le-theme-de-la-justice-ordalique-en-france-au-moyen-age_158139, https://www.vanityfair.fr/culture/article/la-veritable-histoire-derriere-le-dernier-duel-le-film-avec-adam-driver-et-matt-damon.
 
Merci !
Tags : Histoire de France, Cinéma
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Modifié le mardi 19 octobre 2021 04:16

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