
Un matin de mai 1923, deux amis quittent Rennes en voiture pour se rendre à Paris : Guillaume Seznec, maître de scierie à Morlaix et Pierre Quemeneur, conseiller général du Finistère et négociant peu regardant. Leur but est d'aller vendre des Cadillac provenant du surplus du stock de l'armée américaine datant de la Première Guerre mondiale, mais ce voyage contrairement à une fausse idée n'avait pas pour but de participer à un trafic de véhicules de la marque Cadillac vers la Russie. On ne reverra jamais Quemeneur vivant, on ne retrouvera jamais son cadavre. Ainsi commence l'affaire Seznec, la plus célèbre et la plus mystérieuse affaire judiciaire de l'entre-deux-guerres.
Seznec est accusé d'avoir assassiné son ami. Malgré ses cris d'innocence et l'absence de preuve liés aux les doutes écrasants exprimés sur sa culpabilité, il est condamné en 1924 par la cour d'assises de Quimper aux travaux forcés à perpétuité et envoyé au bagne de Guyane en 1927 malgré le soutien massif de la presse et de l'opinion publique. Les jurés ont estimé que Seznec avait tué le conseiller général du Finistère sans qu'il y ait eu préméditation. L'accusation a tout fait pour que l'assassinat soit retenu, elle avait quelques arguments pour défendre ce scénario. Pour elle, une promesse de vente à bas prix d'un bien de Quémeneur au profit de Seznec sera considérée comme un mobile du crime.

L'affaire a été relancé récemment par Denis Langlois, l'avocat qui a défendu la famille Seznec pendant 15, ans révèle dans son livre "Pour en finir avec l'affaire Seznec", le témoignage de "Petit-Guillaume", l'un des enfants des Seznec, qui détaillait en 1978 les avances que Pierre Quémeneur avait fait à l'épouse de Guillaume Seznec. Selon l'enfant, sa mère avait repoussé l'homme, provoquant une chute fatale. Pour l'avocat, Marie-Jeanne Seznec est coupable d'un possible homicide involontaire. Cela expliquerait pourquoi Seznec, sur le chemin du retour, n'a pas dit toute la vérité sur son emploi du temps. Malheureusement Denis Seznec, petit-fils de Guillaume Seznec, et à l'origine des dernières requêtes en révision, a refusé de commenter la nouvelle thèse développée par Denis Langlois.
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