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Le roi Arthur, la réalité derrière le mythe

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Ce blog s'intéressera avant tout à la question de l'historicité du roi Arthur durant les Dark Ages, une période de grands changements dans la Bretagne post-romaine, et ce qui amena sa légende.

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L'éblouissante vie de Joséphine Baker

L’éblouissante vie de Joséphine BakerEntre glamour et humanisme, nous allons voir aujourd'hui la vie tumultueuse de la première star mondiale noire, Joséphine Baker qui sera inhumée au Panthéon à la fin du mois de novembre.
 
Née dans la misère d'un ghetto de Saint Louis en Amérique en 1906, l'histoire de Joséphine Baker est marquée par la situation de l'esclavage aux États-Unis. Sa mère était une métisse indienne et noire alors que son père était d'origine espagnole. Et elle est née dans cet environnement ségrégationniste et, effectivement, elle a vécu très durement les meutes de Saint-Louis, quand elle était jeune à l'âge de quatre ou cinq ans où le Ku Klux Klan menait des opérations de destructions, des attaques extrêmement violentes contre les populations noires dans le sud des États-Unis. Joséphine fuit, à 13 ans, la famille de Blancs qui la traite en esclave pour suivre une troupe de théâtre. Après une incursion dans le music-hall à New York, elle saisit au vol la proposition d'un producteur qui monte un spectacle à Paris. En arrivant en France, avec de nombreux autres artistes afro-américains, elle découvre une société de l'entre-deux-guerres plus tolérante et ouverte d'esprit. Avec son animation et sa plus grande tolérance, la Ville lumière la conquiert.
 
L’éblouissante vie de Joséphine BakerJoséphie Baker a donc 20 ans quand elle débarque à Paris en 1925. En une seule nuit, la petite danseuse américaine devient l'idole des Années Folles, fascinant Picasso, Cocteau, Le Corbusier ou Simenon. La France et l'Europe s'entichent de cette tornade scénique, dont l'ébouriffante danse et les multiples talents (chant, danse, comédie) collent à la frénésie des Années folles. Et dans ces années 20, époque des expositions coloniales, époque des zoos humains, Joséphine était bien consciente d'incarner "la sauvage" aux yeux du public. Mais elle a inventé une façon à elle d'occuper cette place dérangeante. Elle s'empare d'un symbole raciste, les bananes, et le détourne pour en faire un objet de scandale. C'est une femme libre qui joue avec les fantasmes et les contradictions de son public. Devenir une star internationale, une icône noire, était, en soi, un combat immense. Dans le parfum de liberté des années 1930, Joséphine s'impose alors comme la première star noire à l'échelle mondiale, de Buenos Aires à Vienne, d'Alexandrie à Londres. Vedette incontestée du Casino de Paris et du théâtre des Champs-Elysées, Joséphine Baker fut la première artiste française noire dans les années 30 à toucher le c½ur des Français par ses chansons populaires, sa beauté et sa voix angélique, et exporta avec elle le jazz et les musiques noires en France.
 
L’éblouissante vie de Joséphine BakerMais hors norme, exotique, originale, ce sont aussi les mots utilisés pour mépriser cette artiste affublée, sur scène, de costumes censés rappeler "l'animalité" qu'on a longtemps vu chez cette danseuse noire. Accumulant les succès et les revers, elle émerveille, exaspère, désarme par sa déconcertante sincérité. Elle distribue sa fortune sans compter, abandonne ses cachets au profit d'½uvres de charité, ne rêve que de fraternité et d'amour entre les peuples. Totalement mobilisée contre le racisme, elle invente avant l'heure les restaurants du c½ur, et se mobilise pour la Croix-Rouge. Lorsque la France est attaquée en 1940 par Adolf Hitler, la Star quitte les paillettes pour entrer dans la résistance. Elle s'engage dans les services de renseignements des Forces Françaises Libres. Dès 1939, elle entre dans le contre-espionnage et devient, plus tard, au péril de sa vie, l'agent de propagande du général de Gaulle. Elle donne de nombreux concerts pour récolter des fonds au profit de l'armée française et aide les services de renseignements français à obtenir des informations précieuses sur les intentions de Mussolini et sur les projets secrets des Allemands. Pendant cinq ans, elle lutte contre les nazis, elle cachait des plans et des documents secrets dans ses partitions, et organisait ses concerts en fonction de ses missions.
 
L’éblouissante vie de Joséphine BakerAprès la guerre et son engagement dans le camp de la résistance française, Joséphine retourne aux États-Unis en 1947 et 1951, elle pensait que la gloire acquise en Europe la protégerait du racisme. Pas du tout. On la refuse dans les hôtels. Elle est humiliée par la critique. Mais elle est aussi vivement critiquée par la communauté noire américaine, qui lui reproche de ne rien faire pour les droits civiques, de n'être qu'une star superficielle et égocentrique. Pourtant elle se voue à la lutte contre la ségrégation raciale dès 1951, à l'occasion d'une tournée en Floride, elle exige l'ouverture des salles de concert au public noir, et dénonce le racisme ambiant au point de s'attirer les représailles du FBI, enfin, elle marche à Washington avec Martin Luther King pour les droits civiques en 1963, où elle est la seule femme à prendre la parole devant cette foule immense. Et pour donner l'exemple, au cours des années 1950, dans son château des Milandes, elle adopte douze orphelins d'origines différentes, la tribu arc-en-ciel.
 
Ni les humiliations, ni les calomnies, ni les deuils, ni les soucis de santé et de c½ur, ni les graves déboires financiers n'auront raison de son indestructible énergie, elle chantera l'amour et la liberté jusqu'à son dernier souffle en 1975, faisant encore la Une des journaux tandis qu'elle se produisait toujours sur scène, au dernier soir de sa vie.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces articles qui m'ont beaucoup aidé : Emmanuel Bonini, La véritable Joséphine Baker, Pygmalion-Gérard Watelet, 2000, Charles Onana, Joséphine Baker contre Hitler : La star noire de la France Libre, Editions Duboiris, 2006, et https://www.franceculture.fr/emissions/toute-une-vie/josephine-baker-1906-1975-une-artiste-engagee, Jacques Pessis, Joséphine Baker, Folio, 2007, Catel, et José-Louis Bocquet, Joséphine Baker, Casterman, 2016 (BD), https://www.arte.tv/fr/videos/075185-000-A/josephine-baker-premiere-icone-noire/, https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie/quand-josephine-baker-cassait-les-codes-du-noir, et https://www.franceinter.fr/emissions/capture-d-ecrans/capture-d-ecrans-11-avril-2019.
 
Merci !
Tags : Histoire de France, Histoire des États-Unis
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#Posté le mardi 09 novembre 2021 07:07

Modifié le mardi 09 novembre 2021 07:19

Le 11 novembre, le soldat inconnu, symbole de la commémoration de la Grande Guerre, et les traditions de la Saint-Martin en Flandre

Le 11 novembre, le soldat inconnu, symbole de la commémoration de la Grande Guerre, et les traditions de la Saint-Martin en FlandreChaque automne revient en France la même fête nationale, le 11 novembre, anniversaire de l'armistice qui mit fin à la Grande Guerre. Elle fait la Une des journaux locaux, rassemble les autorités, les enfants des écoles, les Anciens combattants et l'armée autour des 36 000 monuments aux morts du pays. Et le symbole du soldat inconnu en est un des plus visible. 1,4 million de morts dont 350 000 disparus, pulvérisés sur les champs de bataille, 300 000 corps sans identité, jetés à la hâte dans des fosses communes ou sommairement inhumés par leurs camarades d'infortune. Contemplant la vanité d'une victoire arrachée par le sacrifice de tant de ses enfants, la France en deuil est incapable de tourner la page, écrasée par l'ampleur du massacre et par le poids du souvenir. La France de l'après-guerre est «écrasée sous le poids des morts».
 
Le 11 novembre, le soldat inconnu, symbole de la commémoration de la Grande Guerre, et les traditions de la Saint-Martin en FlandreEn novembre 1920, un poilu, exhumé du champ de bataille, est choisi pour rendre hommage aux morts et perpétuer leur souvenir. Pendant cette cérémonie symbolique, le jeune deuxième classe Auguste Thin se rend dans une pièce où sont entreposés plusieurs corps de soldats de la Grande Guerre qui n'ont pu être identifiés. Conscient de la dimension historique de son geste, Auguste Thin racontera son histoire toute sa vie. "J'ai déposé mon bouquet sur le 6e cercueil. J'ai pense additionné les chiffres de mon régiment, le 132", a expliqué ce dernier. Les sept autres soldats, eux, n'ont jamais quitté Verdun.  Le soir même, le cercueil choisi, il sera ensuite acheminé à Paris pour être inhumé sous l'Arc de Triomphe porté par les compagnons d'arme du soldat inconnu, en hommage à tous ceux qui sont tombés pour la France. L'illustre inconnu sera veillé toute la nuit durant, place Denfert-Rochereau (14e arrondissement), avant de rejoindre l'Arc de Triomphe pour sa première cérémonie solennelle le 11 novembre 1920. Il ne sera inhumé que le 28 janvier 1921.
 
Le 11 novembre, le soldat inconnu, symbole de la commémoration de la Grande Guerre, et les traditions de la Saint-Martin en FlandreÉtonnant symbole d'une nation victorieuse que ce soldat inconnu, cadavre anonyme allongé sous un Arc de triomphe transformé en tombeau. Depuis le 11 novembre 1923, la flamme de sa tombe est ravivée tous les soirs. C'est André Maginot, qui allume pour la première fois une flamme du souvenir. En parallèle, de 1920 à 1925, 36 000 monuments aux morts sont édifiés. Les monuments aux morts deviennent les lieux de commémorations de la Grande Guerre au niveau local. Ils viennent donner une réponse à la forte demande mémorielle des familles. C'est un symbole qui, durant un demi-siècle suscite la polémique : est-il un héros ou une victime ? Un exemple ou un martyr ? Les nationalistes se réclament de lui tout autant que les communistes, les collaborateurs de Vichy lui rendent hommage et les résistants l'enrôlent dans l'armée des ombres. De Gaulle se recueillît sur sa tombe à la Libération avec le ravivage plus que symbolique de la flamme par le général de Gaulle et en mai 68, la vindicte des étudiants s'y exprima. Pour finir, il glissa de la place de héros symbolique à celle de victime symbolique devant laquelle les représentants des nations ennemies d'hier viennent désormais s'incliner ensemble.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Jean-Yves Le Naour, Le Soldat inconnu : La guerre, la mort, la mémoire, Gallimard, 2008, François Cochet et Jean-Noël Grandhomme (dir.), Les soldats inconnus de la Grande Guerre. La mort, le deuil, la mémoire, édition SOTECA, 2012, et https://clio-cr.clionautes.org/les-soldats-inconnus-de-la-grande-guerre-la-mort-le-deuil-la-memoire.html, Jean-Pierre Pécau, Mr Fab, et Fred Duval, L'Homme de l'année, tome 1: 1917 - Le Soldat inconnu, Delcourt, 2013 (BD), Sophie Lamoureux, Sur la piste du soldat inconnu, Actes sud junior, 2014, et https://clio-cr.clionautes.org/sur-la-piste-du-soldat-inconnu.html, https://www.france24.com/fr/france/20201111-en-direct-suivez-les-c%C3%A9r%C3%A9monies-de-comm%C3%A9moration-du-11-novembre, https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/histoire/premiere-guerre-mondiale-lhistoire-du-soldat-inconnu_4177547.html, https://www.lci.fr/population/ceremonie-commemoration-11-novembre-macron-va-raviver-la-flamme-sur-sa-tombe-quelle-est-l-histoire-du-soldat-inconnu-1518173.html, https://www.lexpress.fr/actualite/politique/en-images-avant-la-pantheonisation-de-genevoix-un-11-novembre-en-petit-comite_2138420.htm, lhttps://www.midilibre.fr/2019/11/11/le-11-novembre-en-trois-questions-pour-tout-savoir-sur-ce-jour-ferie,8535022.php, et https://www.vie-publique.fr/questions-reponses/271683-que-commemore-t-le-11-novembre.
 
Le 11 novembre, le soldat inconnu, symbole de la commémoration de la Grande Guerre, et les traditions de la Saint-Martin en FlandreAujourd'hui nous fêtons aussi la Saint-Martin, et nous allons voir aujourd'hui des traditions venant des Flandres françaises.
 
La légende dunkerquoise nous dit que Saint Martin alors qu'il évangélisait la Flandre aurait perdu son âne après s'être posé dans les dunes pour y faire une pause. Celui-ci s'endormit. Son âne en profita pour prendre la poudre d'escampette, il demanda de l'aide, et ce sont les enfants du pays munis de lanternes qui l'auraient retrouvé. La brave bête était tranquillement en train de manger des chardons. Pour les remercier, Saint Martin aurait transformé les crottes de l'âne en en brioches appelés «follards», connues aussi sous le nom de craquendoules ou de "voolaeren". Elles sont plus connues en Flandre intérieure sous le nom de coquilles. Pourtant, Martin n'alla jamais en Flandre, né à Sabaria en Pannonie supérieure (Hongrie), en 316, fils d'un officier sorti du rang, il devint officier de la garde impériale, puis il quitte l'armée en 356 après la fin de son service, et s'attache ensuite à Hilaire de Poitiers qui le guida dans l'ascétisme, et suite à son exil, il retourna en Ilyricum et fit face aux évêques arien, regagne l'Italie et se retrouva pendant 3 ans dans l'île de Galliniana dans le golfe de Gênes, où il fut sous la direction d'un prêtre de Milan, puis il retrouve Hilaire en 360 et créa l'ermitage de Ligugé, où il resta pendant 10 ans, et devint évêque de Tours en 371 cédant à la population de la ville, ce qui ne l'empêcha pas de créer l'ermitage de Marmoutier qui attira beaucoup de pèlerins attirés par sa réputation. Ses activités d''évêques se résument à convertir les campagnes par la persuasion ou par la violence en détruisant les temples païens, mais ses collègues évêques le critiquent pour son ascétisme, et certains l'abandonnent à Marmoutier pour la même raison, il voyage, rencontre l'empereur Valentinien Ier à Trèves en 375, et semble être en bonne relation avec l'usurpateur Maxime (383-388) qu'il visité à plusieurs reprise à Trêves, mais son succès ne l'aide pas à empêcher la mort de Priscillien, ayant créé une secte mettant en avant la libre inspiration prophétique et l'exaltation mystique, par le recours aux écritures prophétique et l'ascétisme, des mains de ce dernier en 386. Martin meurt à Candes en 397, une communauté qu'il a fondée après être venu apaiser la querelle des prêtres des lieux et son corps transporté et inhumé à tours le 11 novembre, puis son culte se développa assez vite pour devenir prospère au Ve siècle et populaire au Moyen-Äge.
 
Le 11 novembre, le soldat inconnu, symbole de la commémoration de la Grande Guerre, et les traditions de la Saint-Martin en FlandreÀ l'origine, des feux de joie étaient réalisés dans les villes et villages. Des cortèges avaient lieu dans les rues à la nuit tombée. On y portait des lanternes faites de papier, lanternes de pêcheurs ou courges et betteraves sculptées illuminées à la lueur de la bougie. Les enfants faisaient du porte à porte pour recevoir friandises, pommes, noix. En Flandre maritime, on utilisait des cornes de vaches pour souffler dedans les «teutres». Le bruit, la lumière et la charité envers les enfants étaient les maîtres mots de la Saint Martin. Des chants étaient donc entonnés. Tantôt en français, tantôt en flamand. Le bailleulois Edmond de Coussemaker a d'ailleurs effectué des écrits sur l'étude et la comparaison de ces chants chez nous et en outre-rhin. Etrangement on y trouvait des similitudes. On y chantait la charité avec le don de nourriture. Cela déviait fréquemment sur des paroles de fêtes et de débauche notamment en Flandre maritime et en Flandre belge. Un petit extrait de ce que l'on entendait en 1905 «St Martin boule, boule, chie des croquadoules, dans la rue des capucins...» (pâtisserie de la St Martin qui étaient faites à l'époque : biscuit à l'anis). Aujourd'hui on entend encore «Saint Martin boule, boule, boule il a bu la goutte, il a pas payé, on l'a mis dehors avec un coup d'balais».
 
Le 11 novembre, le soldat inconnu, symbole de la commémoration de la Grande Guerre, et les traditions de la Saint-Martin en FlandreAprès la Première Guerre mondiale, on se mit à fêter St Martin le 10 novembre, le 11 marquant l'armistice, avec l'harmonie municipale. Les archives de la musique de Steenvoorde atteste qu'en 1920 il y avait un cortège de Saint Martin. Par contre, cela ne se faisait pas dans toutes les communes. Cela fait une quarantaine d'années que dans tous les villages de Flandre, on voit début novembre un cortège aux flambeaux puis depuis une vingtaine d'années un défilé avec Saint Martin costumé accompagné d'un âne. Pour célébrer l'événement chaque année, lors de la fête de la Saint-Martin (célébrée le 10 novembre), chaque ville et village de Flandre organise un défilé dans lequel les enfants chantent et brandissent des lanternes sculptées dans des betteraves. Les boulangers fabriquent des follards et les municipalités et écoles organisent des concours de lampions et betteraves sculptées. En 1905, les participants au concours pouvaient même choisir entre trois catégories : lanternes monumentales, lanternes originales ou betteraves artistiques... L'apparition de ces brioches dans nos boulangeries annonce la proche période des fêtes de Noël.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures : Michel Carrias, Martin de Tours, seize siècles après sa mort, Revue d'histoire de l'Église de France, Année 1997, 211 pp. 435-443, Jean-robert Armogathe, et André Vauchez (dir.), Dictionnaire des saints et grands témoins du christianisme, CNRS, 2019, https://www.coeurdeflandre.fr/blog/la-fete-de-la-saint-martin/, https://www.ville-dunkerque.fr/decouvrir-sortir-bouger/la-saint-martin-a-dunkerque, et https://www.ot-hautsdeflandre.fr/fr/decouvrir-les-hauts-de-flandre/traditions-et-terroir/le-carnaval-la-saint-martin-et-les-ducasses/la-saint-martin.
 
Merci, bonne commémoration de l'armistice et bonne Saint-Martin !
Tags : fêtes, Histoire de France, Histoire du christianisme
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#Posté le jeudi 11 novembre 2021 03:31

Modifié le jeudi 11 novembre 2021 04:05

Charles Martel, le roi sans être roi

Le 14 octobre 719, à Néry, près de Senlis, une bataille met aux prises les Francs d'Austrasie et leurs rivaux, les Francs de Neustrie. Le vainqueur de la journée ne va pas tarder à faire parler de lui sous le nom de Charles Martel. Fort de sa victoire sur les Neustriens, il unifie définitivement sous sa coupe les royaumes mérovingiens issus de Clovis. Cet événement nous permet de voir plus en détail le personnage de Charles Martel. Grand-père de Charlemagne, il assure la transition entre la dynastie moribonde des Mérovingiens et celle des Carolingiens. Guerrier avant tout, il est devenu, par ses nombreuses victoires, mais aussi par sa collaboration avec les missionnaires et par son entente avec le pape, le prince le plus puissant de son époque, le sauveur de l'unité du monde franc, et le rempart de la chrétienté.
 
Charles Martel, le roi sans être roiSon père, Pépin II, s'était imposé comme l'unique maire du palais, véritable maître du royaume franc face à des Mérovingiens sur le déclin. Fils d'une concubine nommée Alpaïde (la polygamie, alors, était encore légale),  à la mort de Pépin II, sa veuve Plectrude l'enferme afin de pouvoir gouverner au nom de son neveu Théodebald même si le trône est tenu par Dagobert III dont le pouvoir est déjà contesté par le maire du palais qu'elle a nommé, Ragenfred qui s'allie aux Frisons et au duc d'Aquitaine Eudes, Charles s'enfuit en 715, réunit autour les fidèles de son père autour de lui, soulève les Austrasiens contre Plectruce, et dut batailler de 715 à 718 pour recueillir la succession et devenir à son tour un "presque roi", battant successivement les Frisons, les Neustriens à Amblève (716), puis à Vlinchy (717), ce qui pousse Plectrude à lui abandonner le pouvoir. Mais Charles doit assurer sa position en s'assurant de nouveaux fidèles par la sécularisation des biens d'Église, qu'il distribue à ses alliés, disposant par ailleurs du trésor de Pépin de Herstal, dont il enlève la garde à Plectrude en 717, Charles possède dès lors les moyens nécessaires pour restaurer l'unité de l'État franc. Seuls son génie militaire et son sens de l'organisation lui permirent de triompher de ses rivaux plaçant le jeune Clotaire IV à la place de Chilpéric III vaincu à Vlinchy, puis en vainquant Ragenfred avec son allié aquitain à la bataille de Néry en 719, qui emmène avec lui le roi déchu Chilpéric II, que Charles Martel replace sur le trône à la place de Clotaire IV, après que ce dernier est devenu une monnaie d'échange pour le duc d'Aquitaine pour garder son indépendance, avant de lancer ses forces vers l'Aquitaine et la Septimanie, préparant ainsi la réunification de la Gaule sous un seul joug, et met sur le trône Thierry IV en 721 après la mort de Childebert II, mais c'est lui qui, maire du palais, gouverne en fait.
 
Charles Martel, le roi sans être roiLe premier de sa famille, il soutint l'évangélisation de la Frise et de la Germanie par des missionnaires comme Boniface et Willibrod entre 719 et 738, ce qui lui permet d'avoir l'appui de Rome, et de soutenir une politique d'expansion à l'est contre la Frise qu'il annexe brutalement en 734 après la bataille de la Boarn, la Thuringe qui s'effondre en 720, l'Alémanie soumise après trois campagnes en 725, 728 et 730, et la Bavière par deux campagnes miliaires en 725 et 728, dont il désigna le nouveau duc en 736. Et contre les Saxons, il met en place un glacis dans une région qui prend le nom de Franconie en 718. En 724, la Continuation de Frédégaire, rédigée par son demi-frère Childebrand, fait de lui un princeps, qui attire sur lui des prérogatives royales comme la protection de l'Église. Ensuite Charles pousse son regard sur l'Aquitaine poussant Eudes à un traité en 725, qui aura la mauvaise idée de faire alliance avec un chef berbère rebelle au wali qui tenait la Cerdagne, auquel il aurait marié sa propre fille, et Charles Martel prend prétexte de cela pour lancer deux expédition militaire en 731, lui permettant de se faire un grand butin.
 
Charles Martel, le roi sans être roiEn 731 ou 734, même si la date la plus couramment admise est le 25 octobre 732 : Charles Martel arrête à Moussais-la-Bataille, au sud de Châtellerault, l'avant-garde du gouverneur de l'Espagne musulmane, Abd al-Rahmân qui avait pillé Oloron et Lescar, réduit en cendres Bordeaux, touchant aussi les villes de Auch, Dax et Aire-sur-l'Adour et incendiant la basilique Saint-Hilaire de Poitiers, sans que les troupes d'Eudes puissent faire quelque chose. Avec cette victoire dite "de Poitiers", Charles entre dans l'histoire comme le rempart de la chrétienté contre l'islam. Image erronée, car ce combat, destiné à empêcher le pillage de la basilique Saint-Martin de Tours, eut surtout une portée symbolique, et ce dernier ne poursuit pas les troupes d'Abd al-Rahmân qui pillent encore le Quercy, le Rouergue et le Velay. Il faut dire que le duc Eudes d'Aquitaine s'est allié, dans les années 720, avec des Berbères, mais il est obligé finalement de demander l'aide de Charles Martel en 732, bradant ainsi l'indépendance de sa principauté du fait que le nouveau wali Abd-al-Rhamân voulait châtier le chef rebelle et ses alliés. Sur le moment, ce succès profite bien sûr à Charles, qui y gagne le nom de Martel ainsi que les bonnes grâces du pape. Grégoire III lui accordera le titre honorifique de sous-roi en 740. Ce n'est qu'en 735 à la mort d'Eudes, que Charles Martel contrôle le duché d'Aquitaine.
 
Charles Martel, le roi sans être roiAprès Poitiers, Charles Martel s'assure la soumission de principautés épiscopales comme Orléans, Sens, Auxerre, Autun, Mâcon, Lyon, dont les évêques furent déportés et enfermés dans un monastère où ils finirent leur jour, et les biens d'églises furent largement distribués aux fidèles de Charles, pour mieux contrôler l'accès à l'Aquitaine, et s'ouvrir la conquête de la Burgondie (Bourgogne), et surtout la Provence, où le patrice Mauronte a pactisé avec les Sarrasins de Narbonne, où Charles envoie son frère Childebrand qui déloge les musulmans d'Avignon en 737, mais ne parvint pas à prendre Narbonne , même s'il bat l'armée de secours envoyée par le wali, mais sur le chemin du retour, il prirent et pillèrent Béziers, Nîmes et Maguelonne, cette dernière a été rayée de la carte. La Provence sera définitivement mâtée en 739, Charles destituant les grands qui lui étaient hostiles, confisquant leurs biens et les donnant à de nouveaux fidèles qu'il investit d'importantes charges, morcelant le pays en comté. En 739 et 740, le pape Grégoire III l'appela à son secours contre le roi des Lombards Liutprand, mais il ne fera rien contre lui, car il l'avait aidé contre la Provence. Son prestige et son autorité étaient tels qu'il se passa de remplacer le Mérovingien Thierry IV, mort en 737 décidant de gouverner seul l'ensemble du regnum Francorum, et le pape lui donna le titre de «vice-roi» en 739 ou 740, se permettant de demeurer dans les palais mérovingiens de la ville de l'Oise, tout en préparant l'accession au trône de son fils Pépin le Bref le faisant adopter par le roi des Lombards Liutprand, permettant d'en faire un 'fils de roi', procéda au partage du royaume entre ses fils Carloman et Pépin, et se fit lui-même ensevelir en 741 dans la nécropole royale de Saint-Denis.
 
L'½uvre de Charles annonce, tout entière, la Renaissance carolingienne, initiée par son fils Pépin le Bref et par son petit-fils Charlemagne.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Régine Le Jan, Histoire de la France. Origines et premier essor (480-1180), Éditions Hachette, 2000, Jean Deviosse, Charles Martel, Tallandier, 2006, Geneviève Bührer-Thierry, et Charles Mériaux, La France avant la France (481-888), Belin, 2010, William Blanc et Christophe Naudin, Charles Martel et la bataille de Poitiers : de l'histoire au mythe identitaire, Libertalia, 2015, Georges Minois, Charles Martel, Perrin, 2020, https://www.herodote.net/almanach-jour-1014.php, https://www.larousse.fr/encyclopedie/groupe-personnage/Carolingiens/111832, https://www.lexpress.fr/actualite/societe/en-732-la-bataille-de-poitiers-si-j-avais-un-martel_1748460.html, et https://www.lhistoire.fr/que-sest-il-vraiment-pass%C3%A9-%C3%A0-poitiers-en-732%C2%A0.
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#Posté le dimanche 14 novembre 2021 03:43

Commençons l'Avent : 1791, l'année des ruptures (partie 10), et Saturnin, le premier saint de l'Avent

La situation s'internationalise pour la révolution française, du fait qu'elle accueille des réfugiés politiques et des émissaires de groupes radicaux venus du monde entier avec les vaincus des révolutions hollandaises (Daverhoult), suisse (dans lequel se recrutent les fondateurs du club helvétique), belge, polonaise, envoyés de la révolution américaine (T. Payne), et supporters anglais (le poète Wordsworth), allemands (Jean-Baptiste Cloots-Anarchasis), ou sud-américain (Miranda). Beaucoup d'entre aux poussent à la guerre
 
Commençons l’Avent : 1791, l’année des ruptures (partie 10), et Saturnin, le premier saint de l’AventDans ce contexte, les affrontements se cristallisent autour des ennemis de la révolution. Le 9 novembre 1791, un décret de l'Assemblée législative enjoint au roi de demander aux princes étrangers de mettre fin aux attroupements sur leurs territoires avant le 1er janvier 1792, sous peine d'être considéré coupables de conjuration, avec le risque de se faire confisquer leurs biens et de condamnation à mort par contumace. Le roi commet l'erreur d'opposer son véto le 11 novembre aux décrets du 31 octobre et du 9 novembre sur l'obligation aux émigrés de rentrer chez eux, en même temps il adresse aux émigrés une nouvelle proclamation qui n'eut pas plus de succès que la première (les princes répondirent que cette proclamation n'était pas l'expression libre de la volonté du roi, et que leur honneur leur défendait d'obéir). Cependant, Louis XVI ratifie le décret sur l'émancipation des Juifs le 13 novembre. Ainsi, au bout de deux mois à peine, le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif sont en conflit. L'attitude du couple royal favorise tous les doutes, et sa double attitude sur son soutien à la Constitution peut expliquer pourquoi Marie-Antoinette pousse à la politique du pire la pousse à favoriser l'élection du jacobin Pétion 16 novembre comme maire de Paris succédant à Bailly, au dépend de La Fayette qu'elle déteste, car, disait-elle «Pétion est un sot, incapable d'être jamais un chef de parti». Pour le couple royal la guerre pourrait lui servir pour la reconquête de ses pouvoirs. Au lieu de profiter de s'unir fortement aux constitutionnels de l'Assemblée, la cour ne songea qu'à jeter la division parmi eux. Cette politique extraordinaire s'explique si l'on se rend compte que la cour ne pardonnait pas à ces hommes d'avoir fait la Révolution, qu'elle n'entendait pas consolider leur ½uvre, qu'elle attendait sa délivrance de l'intervention étrangère, et qu'elle poussait les partis extrêmes au pouvoir, justement parce qu'ils voulaient détruire la Constitution. Mais c'est un mauvais calcul politique, car derrière Pétion il y avait tous les Jacobins, toute la gauche et l'extrême-gauche de l'Assemblée. Ayant un homme à eux à la tête de la municipalité, ils ambitionnèrent la direction du ministère. De plus, cela transforme la commune de Paris en contre-pouvoir potentiel.
 
Commençons l’Avent : 1791, l’année des ruptures (partie 10), et Saturnin, le premier saint de l’AventLe 21 novembre, Beffroy de Reigny ½uvrant dans le journalisme, le lyrisme et le théâtre et qui aborde la politique dès 1790 dans un esprit polémique, offre la représentation à Paris d'un opéra folie, Les Deux Nicomède, ou les Français dans la Planète Jupiter «ou la révolution pacifique». Bien qu'ancien condisciple de Robespierre, il se montrait fort peu ami de la Révolution, il n'hésitait pas à se dire aristocrate, il est sauvé de la pauvreté par le succès de la pièce. À cela s'ajoute les premières éditions de L'Almanach du Père Gérard de Collot d'Herbois, ouvrage destiné à diffuser les idées jacobines dans les campagnes, qui résulte d'un concours organisé en septembre 1791 par la Société des Amis de la Constitution de Paris pour la rédaction d'un ouvrage de vulgarisation vantant les principes de la constitution adoptée par la Constituante, le 3 septembre, après la fusillade du Champ de Mars le 17 juillet. Ce fut Collot d'Herbois, pour son almanach de diffusion populaire aisée, qui fut couronné en octobre et la première édition sortit le mois suivant. Le livre connut aussitôt un grand succès - huit éditions en quelques mois - et fut félicité par la presse révolutionnaire et attaqué vivement, dès la fin 1791, par les journaux contre-révolutionnaires. Le 22 novembre, Koch lit à la tribune, au nom du Comité diplomatique, un rapport sur l'attitude menaçante des émigrés attroupés sur la frontière et sur les menées hostiles des électeurs de Trêves, de Mayence et de Spire. Il laisse entendre que le ministre des affaires étrangères pourrait s'occuper plus sérieusement de son département et prendre l'initiative des représentations nécessaires à adresser aux électeurs allemands. À la suite de la découverte de tentatives de recrutement pour l'émigration, l'Assemblée législative décide, le 25 novembre 1791, de créer un Comité de surveillance, chargé de poursuivre les affaires de contre-révolution. Revenu à paris, Robespierre après s'être prononcé contre tout esprit de conquête et pour la fraternité des nations, il se rallie à l'enthousiasme des partisans de la guerre soutenu par Brissot et ses amis, tout en se méfiant des avantages que les officier peuvent en retirer, accepte le 28 novembre la nécessité de la guerre, tout en demandant l'empereur Léopold de dissiper les rassemblement d'émigrés au risque d'une déclaration de guerre.
 
Commençons l’Avent : 1791, l’année des ruptures (partie 10), et Saturnin, le premier saint de l’AventAprès l'intervention de Daverhoult et d'Isnard, la discussion s'élargit, on perd de vue la question ministérielle et l'on décrète qu'une députation sera envoyée au roi pour lui demander d'inviter les princes de l'Empire à mettre fin aux attroupements tolérés par eux sur la frontière (29 novembre). Viénot-Vaublanc, président de la députation, adresse au roi un discours où retentit un écho des paroles d'Isnard, première menace officielle de la Révolution aux Empires : «Si des princes d'Allemagne continuent de favoriser des préparatifs dirigés contre des Français, les Français porteront chez eux non pas le fer et la flamme, mais la liberté! C'est à eux de calculer quelles peuvent être les suites du réveil des nations.» Et un décret le 29 novembre, après une discussion longue et très mouvementée et le rejet d'une foule de projets présentés tant par les députés que par le Comité de législation, exige que les ecclésiastiques prêtent sous 8 jours un nouveau serment de loyauté à la Constitution de 1791 sous peine d'être suspects de révolte et de risquer deux ans de détention. Tout adepte des réfractaires sera considéré comme aristocrate. Craignant les réfractaire, l'Assemblée réduit leurs droits et organise leur surveillance, en espérant le soutien des administrations des départements. Cependant le roi oppose son véto à cette mesure, après trois semaines d'examen, après que le directoire du département de Paris l'a sollicité.
 
Ces décrets répondent à des calculs tortueux, car la droite contre-révolutionnaire pense que la guerre mettra fin à l'anarchie et redonnera du pouvoir au ministère, Barnave veut des positions souples pour faire revenir les immigrés, mettre Paris au pas et renforcer la monarchie, tandis que Lafayette espère une rupture du camp révolutionnaire sur la religion et jouer un grand rôle dans l'armée, et Brissot veut compromettre le roi et les traitres à la Révolution. À cela s'ajoute la méfiance, la spéculation et la contrefaçon qui affaiblissent l'assignat qui perd 20 % de sa valeur en novembre 1791, ce qui mène à la peur du chômage, à des contestation salariales et aux difficultés frumentaire.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures : Jean-Clément Martin, La Révolution française, 1789-1799, Éditions Belin, 2003, et Robespierre, la création d'un monstre, Perrin, 2016, Michel Biard et Pascal Dupuy, La Révolution française : dynamiques, influences, débats, 1787-1804, Armand Colin, coll. «U», Paris, 2004, Michel Biard, Philippe Bourdin, et Silvia Marzagalli, Révolution, Consulat, Empire (1789-1815), Belin, 2014, Jean-Pierre Jessenne, Révolution et Empire 1783-1815, Hachette, 2014, Hervé Leuwers, Robespierre, Fayard, 2014, Renaud Thomazo, 1789, La révolution qui a changé notre histoire, Larousse, 2015, https://dictionnaire-journalistes.gazettes18e.fr/journaliste/054-louis-beffroy-de-reigny, https://journals.openedition.org/ahrf/2229, http://www.cosmovisions.com/ChronoRevolutionLegislative.htm, https://www.lhistoire.fr/la-bataille-de-l%C3%A9mancipation, Michel EUDE, «SÛRETÉ GÉNÉRALE COMITÉ DE - (1791-1795)», Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 18 novembre 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/comite-de-surete-generale/.
 
Aujourd'hui nous fêtons aussi la Saint Saturnin, c'est la fête de la Basilique, et du patron de Toulouse, et le jour où les visiteurs peuvent s'approcher du tombeau du premier évêque chrétien de Toulouse. Il est également le 1er saint de l'avent.
 
Commençons l’Avent : 1791, l’année des ruptures (partie 10), et Saturnin, le premier saint de l’AventLa fondation de sièges épiscopaux en d'importantes métropoles semble remonter au IIIe siècle, et Grégoire de Tours nous dit au VIe siècle que Saturnin, est le «premier et éminent évêque» de Toulouse à l'époque de l'empereur Dèce (249-251), et il semble avoir débuté son épiscopat à Toulouse en 250 dans ce qui était alors un centre de loisir (thermes, théâtres) et de diffusion du culte impérial (temple capitolin) dans une ville prospère, tant au plan économique qu'au plan de la croissance de la population qui est devenue un centre commercial, une ville étape mais aussi un centre intellectuel, mais les  chercheurs s'accordent  généralement à dater les Actes de Saturnin du début du Ve siècle, en relation avec l'épiscopat du célèbre évêque Exupère mettant en avant son martyre,  mais  elles  ne  peuvent être tenues pour des sources fiables. Il faut dire qu'au Ve siècle, on ignore presque tout des circonstances qui ont marqué l'arrestation et la mort des martyrs. Vagues sont les souvenirs; ils se réduisent quelquefois à un nom. Il n'y a pas  de trace de Saturnin de Toulouse dans premières recensions du martyrologe hiéronymien, ce qui semble dire que le christianisme toulousain devait avoir tout au plus comme en Afrique entre 230 et 250 des «maisons de prières», des lieux de réunion, de prière et de culte, où siégeait l'évêque entouré des son presbytérat, qui étaient souvent le résultats de donations. Il ne fut sans doute pas envoyé par Rome ou d'Afrique pour diriger l'Église à Toulouse, mais pouvait être Gaulois car des communautés chrétiennes se trouvaient à Narbonne, Arles, ou encore Tours. Le martyr de Saturnin de Toulouse entraîné au Capitole et traîné dans les rues de la ville par un taureau après avoir refusé de faire un sacrifice aux idoles a sans doute eut lieu entre fin 249 ou janvier 259 au moment où l'empereur Dèce institue un sacrifice obligatoire à tous les citoyens, qui conduisait à la mort de ceux qui refusaient de le faire, suite à de graves épreuves comme l'invasion des Goths ou les catastrophes naturelles qui furent interprétés comme des signes de rupture de la paix des dieux. La persécution cessa en 251 à la mort de Dèce. Il se dégagea un petit nombre et de martyr et de survivants restés fidèle, et un grand nombre d'apostat. Mais il n'est pas certain que son martyre doit être mis en lien avec l'édit de Dèce en 250 puisque sa Passio ne le lie absolument pas à l'événement, et ressemble plus au pogrom des chrétiens à Alexandrie en 249, consécutif à une émeute populaire à caractère religieux, ou encore à celle du soldat Hippolyte de Rome en 258, précipité du Capitole sur le forum, puis traîné par des chevaux. Sa dévotion ne commence qu'au Ve siècle, au moment où un premier site cultuel paléochrétien est apparu ici au Ve siècle, autour de sa tombe.
 
Commençons l’Avent : 1791, l’année des ruptures (partie 10), et Saturnin, le premier saint de l’AventAu milieu du IXe siècle, l'hagiographie du saint s'amplifie : non plus disciple des Apôtres mais du Christ, il part évangéliser l'Aquitaine mais aussi le Nord de l'Espagne. Au XIe siècle, sa légende est fixée définitivement, avec tous les miracles qui lui sont attribués. Saturnin assiste au baptême du Christ dont il garde la tunique au bord du Jourdain. Ayant reçu le Saint- Esprit en même temps que les Apôtres le jour de la Pentecôte, il suit Pierre à Rome qui lui donne la mission d'évangéliser la Gaule. À Toulouse, il guérit la fille du gouverneur romain Antonius qui était lépreuse, en la plongeant dans la piscine baptismale. En 1070, on a posé la première pierre de la future basilique. Celle-ci a marqué l'influence spirituelle de toute la ville, qui s'étendait alors jusqu'en Provence. La consécration a été faite par le pape Urbain II en 1096, le jour où il a fait l'appel pour la première croisade. La basilique Saint-Sernin est devenue l'un des plus grands lieux de pèlerinage de toute la France, au carrefour de Jérusalem, Saint-Jacques de Compostelle et Rome. Le tombeau de Saint-Saturnin a été déplacé au fil des reconstructions successives de l'édifice, confronté à un afflux massif de pèlerins (jusqu'à mille par jour, en haute saison). Depuis 1258, le sarcophage du martyr Saint-Saturnin a été remonté. Il s'expose dans l'abside, juste au-dessus de la crypte, surplombé d'un splendide baldaquin baroque, à la vue des pèlerins, encore nombreux à faire étape dans la basilique de Saint-Sernin. En 1516, une nouvelle compilation, due à Nicolas Bertrand est imprimée. C'est en 1525 que Jacques de Beaune, baron de Semblançay et Surintendant des finances du roi, passe commande des tapisseries pour l'église Saint Saturnin de Tours. Sans doute ne les vit-il jamais, son royal employeur et débiteur l'ayant envoyé se faire pendre au gibet de Montfaucon en août 1527. Finalement, peu importe que Saturnin ait été réellement ou non le premier disciple du Galiléen, ou même qu'il ait ou non existé. Seul compte le fait que les chrétiens y aient cru pendant des siècles avec les conséquences que cela a pu avoir sur l'expression artistique religieuse.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Jean-Marie Mayeur, ‎Luce Pietri, et ‎André Vauchez (dir.), Histoire du christianisme : 2. Naissance d'une chrétienté (250-430), Desclée, 1995, Charles Pietri, Aux origines du christianisme en Gaule (IIe-VIe siècle) [article], Atlas archéologiques de la France, Paris, 1991, p. 30-14, Publications de l'École Française de Rome, 1997, 393-411, Marie-Françoise Baslez, Les Persécutions dans l'Antiquité : victimes, héros, martyrs, Fayard, 2007, Alain Tallon, ‎et Catherine Vincent, Histoire du christianisme en France : Des Gaules à l'époque contemporaine, Armand Colin, 2014, Alain Corbin (dir.), Histoire du christianisme, Seuil, 2016, Roselyne Dupont-Roc et Antoine Guggenheim (dir.), Après Jésus, l'invention du christianisme, Albin Michel, 2020, https://biblioweb.hypotheses.org/11681, https://palladia.pagesperso-orange.fr/page2.htm, https://societearcheologiquedumidi.fr/_samf/memoires/t_65/015-50_%20Boudartchouk.pdf, https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02178689/document, et https://www.ladepeche.fr/2021/09/02/video-secrets-dici-les-tresors-caches-dans-la-crypte-de-la-basilique-saint-sernin-a-toulouse-9765236.php.
 
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#Posté le lundi 29 novembre 2021 07:08

Modifié le lundi 29 novembre 2021 07:23

La Saint-Éloi, la fête d'un saint patron aux traditions bien ancrées dans le Nord de la France

La Saint-Éloi, la fête d’un saint patron aux traditions bien ancrées dans le Nord de la France Aujourd'hui, nous fêtons la Saint-Éloi. Le personnage a vécu au VIIe siècle qui est un moment crucial de l'histoire de la Gaule : les peuples installés là depuis cent ans se stabilisent, leurs rapports avec les Gallo-romains s'assouplissent, la vie économique, anémiée, s'accommode vaille que vaille du repli sur eux-mêmes de l'Occident et des petites communautés qui le composent. Cruel encore, débauché, massivement inculte, vulnérable aux épidémies et aux catastrophes, ce monde sent pourtant un sang neuf le parcourir. C'est en effet le temps où l'Église "passe aux barbares" et où, devant la défaillance de l'État (enjeu des luttes de princes qu'animent toutes les passions sauf celle de la chose publique), les évêques s'emploient à structurer et à moraliser la société, favorisant le métissage ethnique et culturel.
 
Éloi intègre à Limoges l'atelier d'Abbon qui excelle dans cet art qui était implanté à côté d'une église, où  il assiste aux célébrations et déguste les écritures, où il devient orfèvre, un métier des plus recherchés : l'or est devenu si rare qu'il fait de ses détenteurs et de ses utilisateurs les vrais puissants; Éloi quitte ensuite le Limousin et s'installe à Paris, et ses compétences professionnelles lui permettent de rejoindre l'orfèvre Bobbon qui travaille pour le roi Clotaire II, où se construit sa réputation avec la fabrication d'un trône d'or orné de pierres précieuses pour ce dernier, de plus il est honnête puisque quand le roi lui donne quantité de métal précieux nécessaire à la réalisation du siège,  pour éviter la fraude sur la quantité d'or, il en fabrique deux, ce qui est plus recherché encore, et amènera les rois Clotaire II qui le fera son contrôleur des mines et métaux, son maître des monnaies, et enfin son Grand argentier, et son fils Dagobert son trésorier, à lui confier leurs Finances, qui lui fait tellement confiance qu'il lui donne les missions les plus périlleuses. Sa sagesse est telle qu'il conseille et reprend même les rois. Eloi est lettré, il sait les voies de la sainteté, et il connaît aussi la loi : l'ancienne héritée de Rome et la nouvelle les multiples Codes des peuples barbares : c'est un remarquable administrateur. Eloi est surtout un Gallo-romain du Limousin, né tout près de cette Aquitaine demeurée très "romaine", dans la commune de Chaptelat vers 588, qui sera un peu l'"institutrice" des autres provinces, d'Eucher, et de Terrigie, convertis au christianisme et possédant quelques biens près de Limoges.
 
La Saint-Éloi, la fête d’un saint patron aux traditions bien ancrées dans le Nord de la France Éloi enfin est évêque : élu évêque de Noyon en 641, il évangélise (lui-même ou par missionnaires interposés) les païens des régions encore peu christianisées, le Nord-Est en particulier, qu'il parsème de monastères comme celui de  Solignac, où il crée avec la première abbesse Aure de Paris, le couvent Saint-Éloi,  on lui attribue la création de l'abbaye du Mont-Saint-Eloi à Arras, et de l'église de Dunkerque. De retour en France il est rappelé pour présider le conseil royal sous Clovis II et devient le conseiller de la reine Bathilde, veuve du roi Clovis II, dans les années 650. Lui et aussi son inséparable Dadon (plus connu sous le nom de saint Ouen) peuvent à bon droit compter parmi les architectes de l'édifice que Charlemagne bâtira. Mais sa plus belle prouesse est d'avoir porté l'art de l'orfèvrerie à un degré de perfection inégalé depuis. Ses ouvrages les plus remarquables étaient les bas-reliefs du tombeau de saint Germain. Il a aussi confectionné un grand nombre de châsses destinées à renfermer des saintes reliques. Mais tout a disparu à la Révolution. Il est resté le patron d'une multitude de corporations, son culte a longtemps rivalisé avec celui des plus grands saints, son souvenir se survit dans les chansons et la légende.
 
La Saint-Éloi, la fête d’un saint patron aux traditions bien ancrées dans le Nord de la France À Hellemmes dans le Nord, la Saint-Eloi était l'occasion d'une grande libération. Forgeron, tourneurs, fraiseurs, mécaniciens, ajusteurs, électriciens, fondeurs, modeleurs et pontonniers... tous les travailleurs du fer, s'offraient une journée de liesse. Dans la grande nuit d'automne, Saint Eloi vivait encore et pour toujours. Les soirs de Saint-Éloi, les ouvriers s'égayaient à coup de boissons, et on devait raccompagner les plus éméchés qu'on repérait grâce à une pancarte accroché à leur coup avec leurs nom et adresse. Mais des farceurs, profitaient de la confusion générale de cette fin de fête pour intervertir quelques pancartes et quelques heures plus tard, les épouses retrouvaient profondément endormis au pied de chez elles, un voisin ou un inconnu. Cependant dans la Terre de métallurgie, qu'est le Nord – Pas-de-Calais, cette tradition a beaucoup changé, et se résume à des tablées de 200 personnes, des chants et quelques bouteilles. Et tend, peut-être, à disparaître. Mais les traditions restent, comme à Wavrin, où les nombreux chevaux ne défilent plus dans les rues de la ville, mais la cavalcade étant remplacée par un concours du tracteur décoré.
 
La Saint-Éloi, la fête d’un saint patron aux traditions bien ancrées dans le Nord de la France Et il y a enfin la Saint-Éloi expo, à Grande-Synthe, ce salon des métiers d'art accueillera cette année 54 exposants au Palais du littoral. Ils viennent de la région et au-delà avec des nouveaux venus mais aussi des valeurs sûres. Plaisirs gustatifs et produits fait maison, sans oublier les démonstrations d'artisans comme des coiffeurs et des pâtissiers, qui pourront, pourquoi pas, susciter des vocations parmi les jeunes visiteurs.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Jacques Duquesne, Saint Eloi, Fayard, 1985, Geneviève Bührer-Thierry, et Charles Mériaux, La France avant la France (481-888), Belin, 2010, Mauricette Vial-Andru, et Inès de Chanterac, Saint Eloi : le travail bien fait, Saint-Jude, 2013, https://www.hellemmes.fr/Actualites/La-Saint-Eloi-des-forgerons-Une-tradition-trempee-comme-l-acier-R.-Cuvelier-6, https://www.lavoixdunord.fr/272832/article/2017-12-01/qui-fete-encore-la-saint-eloi-dans-la-region, https://www.lavoixdunord.fr/1104966/article/2021-11-26/que-faire-ce-week-end-des-27-et-28-novembre-dans-le-nord-et-les-pas-de-calais, https://www.lavoixdunord.fr/art/region/wavrin-saint-eloi-une-vitrine-mais-aussi-une-tribune-ia21b49775n2529183, et https://www.lepopulaire.fr/limoges-87000/loisirs/ne-a-chaptelat-eloi-fondateur-de-plusieurs-abbayes-dont-solignac-est-devenu-aussi-populaire-que-dagobert_13936501/.
 
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#Posté le mercredi 01 décembre 2021 06:43

Les crèches de la Nativité et la loi de séparation des Églises et de l'État, ou comment trouver le juste milieu

Les crèches de la Nativité et la loi de séparation des Églises et de l’État, ou comment trouver le juste milieuLe 9 décembre 1905, la loi de séparation des Églises et de l'État est promulguée. Désormais, la religion devient une affaire privée. Pourtant, entre les anticléricaux qui voulaient détruire le catholicisme et les religieux qui criait à la persécution, le parlement était loin d'être unanime sur la question...En réalité, si la loi a pu voir le jour c'est surtout grâce au travail acharné d'un homme : Aristide Briand. Ainsi, pendant les longs mois de préparation puis de discussion du texte, Briand s'est à la fois employé à rassurer les catholiques, mais aussi à désarmer les laïcistes les plus virulents. Il avait à c½ur de ne pas «déchaîner les passions religieuses.»  Et chaque année, le 9 décembre est l'occasion d'une commémoration officielle de la loi. 
 
Les crèches de la Nativité et la loi de séparation des Églises et de l’État, ou comment trouver le juste milieuPourtant, même si Aristide Briand voulait instaurer la paix, les polémiques s'étaient multipliées au début des années 2010 avec l'installation de crèches dans le hall de bâtiments publics comme des mairies et conseils départementaux. Des associations les contestaient au nom du principe de laïcité. L'article 28 de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l'État est, en effet, clair : «Il est interdit, à l'avenir, d'élever ou d'apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics.» L'objectif est limpide : il s'agit d'empêcher les personnalités publiques de manifester la reconnaissance d'un culte ou de marquer une préférence religieuse. Plusieurs tribunaux administratifs ont depuis rendu des jugements similaires. Robert Ménard, le maire d'extrême droite de Béziers, installe ainsi chaque année une crèche dans l'hôtel de ville, malgré plusieurs plaintes lancées par la préfecture de l'Hérault, laquelle insiste – sans succès – pour que l'édile respecte le principe de laïcité. En décembre 2017, Laurent Wauquiez, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes donne ainsi son autorisation pour une exposition sur l'art populaire des santonniers (le santon est une figurine en argile peinte représentant des personnages de la Nativité). Plusieurs ½uvres représentent des crèches et sont installées dans les locaux du conseil régional. La Ligue de défense des droits de l'homme perdit en première instance et en appel en 2018 et en 2021, car le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes n'allait pas contre la laïcité. Des juridictions ont cependant eu un raisonnement opposé, lorsque l'installation de la crèche est ancrée dans une longue tradition.
 
Les crèches de la Nativité et la loi de séparation des Églises et de l’État, ou comment trouver le juste milieuSur la masse de jugements et d'arrêts rendus, seule une décision du Conseil d'État, datée de novembre 2016, a fait jurisprudence en jugeant de l'interprétation de ce texte souvent cité... et rarement lu. Dans cette affaire, le conseil général de Vendée était poursuivi par la Fédération de la libre-pensée. «Une crèche de Noël est une représentation susceptible de revêtir une pluralité de significations. Il s'agit en effet d'une scène qui fait partie de l'iconographie chrétienne et qui, par là, présente un caractère religieux. Mais il s'agit aussi d'un élément faisant partie des décorations et illustrations qui accompagnent traditionnellement, sans signification religieuse particulière, les fêtes de fin d'année», expliquait le Conseil d'État. La Revue des droits de l'homme, publication universitaire juridique, rappelait en novembre 2017 que cet article 28 a finalement donné lieu à peu de contestations devant le Conseil d'État jusqu'au début des années 2000. Des contestations dont le nombre n'a ensuite pas cessé d'enfler, souvent sous l'effet de recours déposés par des associations de libre-penseurs. C'est alors le Conseil d'État qui interprète la loi pour dire, localement, ce qui est permis, ou pas, a instauré finalement une décision permettant de ménager les subtilités.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : https://www.franceculture.fr/histoire/crucifix-ramadan-creches-batailles-rangees-sur-la-laicite-depuis-1905, https://www.franceinter.fr/emissions/affaires-sensibles/affaires-sensibles-12-fevrier-2021, https://www.lavoixdunord.fr/680002/article/2019-12-13/les-creches-de-noel-sont-interdites-dans-l-espace-public, https://www.lepoint.fr/societe/creches-de-noel-laurent-wauquiez-gagne-en-appel-06-09-2021-2441789_23.php, et https://www.publicsenat.fr/article/societe/creche-de-noel-et-laicite-le-bras-de-fer-80519.
 
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#Posté le jeudi 09 décembre 2021 07:13

1791, l'année des ruptures (partie 11)

1791, l'année des ruptures (partie 11)En décembre 1791, David obtient la permission du roi de disposer de son Brutus pour en faire des copies. Le tableau avait été commandé par les Bâtiments du Roi pour le Salon de 1787 mais n'est réalisé deux ans plus tard. Conformément à la commande passée, le tableau est acheté 6000 livres par le roi. Le 3 décembre 1791, Louis XVI écrit à Frédéric Guillaume II le roi de Prusse, «que les factieux montraient ouvertement le projet de détruire les restes de la monarchie». Mais le roi de Prusse doit attendre la position définitive de l'Autriche sur la Révolution qui se montrait peu réceptive à un conflit. Le 5 décembre 1791, George Washington est élu président des États-Unis pour la seconde fois. Pourtant, Washington rentre chez lui, persuadé, une fois de plus, qu'il en a fini avec les débats politiques, après la convention se tient à Philadelphie en 1787 qui adopte une nouvelle constitution, celle gui régit encore la vie politique aux États-Unis, avec sa position est dépourvue d'ambiguïté : l'Union ne sera sauvée que si elle est plus étroite, si le gouvernement fédéral jouit d'une plus grande efficacité. Chaque Américain sait pourtant que le premier président des États-Unis, celui qui aura la lourde charge de faire fonctionner les nouvelles institutions, ce sera, bien évidemment, George Washington. Personne n'est surpris lorsqu'en 1789 il est élu à la magistrature suprême à l'unanimité du collège électoral.
 
1791, l'année des ruptures (partie 11)La guerre devient une solution convenable pour tout le monde puisque la droite contre-révolutionnaire croit que la guerre rendra le pouvoir au ministère et mettra fin à l'anarchie, tandis que Barnave attend du roi des positions souples pour faire revenir les émigrés, mettre au pas Paris et renforcer la monarchie, alors que La Fayette compte sur une rupture du camp révolutionnaire à la suite de discussions dans sur la religion et espère jouer un rôle dans l'armée, et Brissot compte compromettre le roi et les ennemis de la révolution, qui peut compter sur des idéalistes comme Isnard, moins prudent que Robespierre, qui pensent que cela engagera la France dans une lutte qui aidera à libérer le peuples d'Europe de leurs tyrans. Louis Narbonne devient ministre de la guerre le 6 décembre appuyé par Madame de Staël, ce dernier fils naturel de Louis XV, colonel à 25 ans et chef de file du parti des Feuillants, pourrait selon cette dernière appuyer les partisans d'une monarchie constitutionnelle qui ont ses faveurs, plutôt que les Girondins et les Jacobins. Mais, le roi et la reine le déteste tout autant que Madame de Staël. Ce dernier qui estime qu'une campagne limitée suffira, entreprend aussitôt de réorganiser la défense des frontières pour répondre au discours belliqueux des Girondins. Le 7 décembre, Robespierre estime que la Cour et les Feuillants utilisent pour reprendre le pouvoir et contrôler les masses, voire à revenir à la monarchie traditionnelle. Il se met du côté de Billaud-Varenne qui le 1er révèle ces machination et souhaite que la Révolution soit un pouvoir sans tête, et de Marat qui redoute l'arrivée d'un général tout puissant. Le directoire des départements sollicite au roi un nouveau véto sur les prêtres réfractaires. Selon Les Révolutions de Paris, cette pétition est une provocation qui risque d'opposer Paris à la Province, de créer un parti du roi et un parti de l'Assemblée. Le 8 décembre, Robespierre y voit une conspiration contre la liberté, dénonçant une «secte» qui a cherché à bloquer les progrès de la Révolution, parlant de façon déguisée d'anciens collègues députés, qui ont maintenant la charge du département de Paris : Démeunier, La Rochefoucauld, Talleyrand, Briois de Beaumetz. À la pétition du département, le club des Jacobins répond par une «adresse» adoptée le 9 décembre. Envoyée aux sociétés affiliées, de la plume d'un Robespierre virulent, elle dénonce une attaque contre l'Assemblée, l'ordre et la liberté. Et elle cite cette fois des noms : Beaumetz, Démeunier, Talleyrand... Elle fait l'allusion à leur parcours, et elle juge qu'ils sont au service de l'exécutif, tout en ne croyant pas en leur force.
 
1791, l'année des ruptures (partie 11)Le 11 décembre, dans un discours improvisé, Robespierre affirme que déclarer la guerre est le «parti le plus dangereux», et demande d'attendre. Le 12 décembre, c'est le premier discours de Robespierre contre la guerre aux Jacobins. Ce dernier adopte une position tranchée presque solitaire, s'opposant à la guerre. Le 14 décembre, Louis XVI déclare à l'Assemblée qu'il a exigé à l'électeur de Trêves la dispersion des émigrés présent sur son territoire au 15 janvier 1792. Tous ignorent alors que le roi a envoyé une missive à l'électeur lui demandant de résister. Mais comme il l'écrit à Breteuil, cette guerre sera pour lui 'politique', car il pense qu'il est impossible à la France de soutenir la guerre, et que 'dans le malheur, la France ne voit d'autres ressources que de se jeter dans mes bras'. Cependant Robespierre, prend alors la tête de l'opposition à la guerre avec Danton. Mais, le 16 décembre, Brissot écrit dans son journal Le Patriote Français, que  la guerre 'est le v½u de tous les amis de la liberté !',  prévoyant une guerre limité et rapide, tout en répondant dans un discours magistral aux Jacobins, où il donne comme solution d'anéantir le foyer des ennemis de la France (mécontents, émigrés, aristocrates contre-révolutionnaires, et autres prêtres réfractaires) à Coblence, source de tous les maux,  et il convainc Danton qui abandonne Robespierre, tandis que Marat n'intervient pas ayant suspendu la publication de son journal. Un second discours de Robespierre le 18 à la tribune des Jacobins, développe le même thème du rejet d'une guerre prétendument libératrice, qui risque de rétablir l'obéissance et les risques de trahison de la Cour, des ministres et des généraux, et il joint dans la même accusation La Fayette et Brissot, craignant le pouvoir d'un seul homme porté par la propagande guerrière. D'autres orateurs prennent la parole comme le belliciste Roederer et l'anti-belliciste Desmoulins. Ce qui pousse Louvet à le critiquer car selon lui il désespérait la patrie et que ses doutes outrageaient la nation.
 
1791, l'année des ruptures (partie 11)Le 19 décembre, c'est le véto du roi contre le décret sur les prêtres réfractaires. Robespierre durant cette période s'opposait aux surenchères à propos des prêtres réfractaires. Kaunitz avertit la France le 21 décembre 1791 que, à tout acte d'agression de la part des Français, riposteraient les armées de l'empereur d'Autriche et une coalition de «souverains réunis en concert pour le maintien de la tranquillité publique et pour la sûreté et l'honneur des couronnes» puisqu'ils défendraient Trêves contre une agression française, paroles qui furent rappelées et dénoncées en France dans les débats sur la guerre. Marie-Antoinette la cita à Mercy comme un exemple d'initiative heureuse qui devrait être suivie d'autres actes d'intimidation. Somme toute, bien qu'elle-même et Louis eussent échoué à faire agir Léopold avec la vigueur qu'ils auraient souhaitée, ce n'était ni faute d'avoir essayé, ni sans avoir obtenu une petite dose de réussite. La France tenta alors d'isoler l'Autriche face à elle en cherchant des alliés chez les Prussiens ou les Anglais. Ce fut un échec. C'est pourquoi Narbonne, envoya Talleyrand outre-Manche pour conclure une alliance avec l'Angleterre, initiative que Brissot appuya. L'Assemblée accorde le 29 décembre 20 millions de crédits extraordinaires demandés par le ministre de la guerre, Louis de Narbonne.  Le 30 décembre  aux Jacobins, Brissot vient répliquer à Robespierre face à son opposition à la guerre. Le 31, le roi communique la réponse de l'Autriche dont il avait invoqué l'intervention : Léopold propose le rétablissement des trois ordres, la restitution des biens du clergé, la restauration des droits féodaux en faveur des princes possessionnés en Alsace.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures : Jean-Clément Martin, La Révolution française, 1789-1799, Éditions Belin, 2003, et Robespierre, la création d'un monstre, Perrin, 2016, Michel Biard et Pascal Dupuy, La Révolution française : dynamiques, influences, débats, 1787-1804, Armand Colin, coll. «U», Paris, 2004, Michel Biard, Philippe Bourdin, et Silvia Marzagalli, Révolution, Consulat, Empire (1789-1815), Belin, 2014, Historia, La Révolution française du chaos à l'unité, Historia, 2014, Jean-Pierre Jessenne, Révolution et Empire 1783-1815, Hachette, 2014, Hervé Leuwers, Robespierre, Fayard, 2014, et La Révolution française, Paris, PUF, 2020, Anthony Pascal, Robespierre (documentaire dans lequel j'ai pris beaucoup d'images), 2016, Jean Tulard, et ‎Marie-José Tulard, Les Égéries de la Révolution, Robert Laffont, 2019, et Robert Lecoeur, Le Duc de Brunswick, le grand adversaire de la France, de Louis XV jusqu'à Napoléon, Librinova, 2020, https://journals.openedition.org/ahrf/11360, http://revolution.1789.free.fr/Cadre-page-6.htm, https://www.cineclubdecaen.com/peinture/peintres/david/licteursrapportentabrutuslescorpsdeses%20fils.htm, http://www.cosmovisions.com/ChronoRevolutionLegislative.htm, et https://www.lhistoire.fr/george-washington-le-h%C3%A9ros-du-nouveau-monde.
 
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#Posté le jeudi 30 décembre 2021 06:36

Sainte Geneviève, une administratrice hors pair face aux migrations barbares devenue la patronne de Paris et des gendarmes

Sainte Geneviève, une administratrice hors pair face aux migrations barbares devenue la patronne de Paris et des gendarmesVe siècle après J.-C. La Gaule, désormais romanisée, subit des affronts répétés de toutes parts : Francs, Huns, Barbares... Nombreux sont ceux à tenter de percer les frontières du territoire pour en conquérir les richesses. C'est durant cette période qu'un personnage fascinant, méconnu, Geneviève, impose sa personnalité et sa voix dans un monde dominé par les hommes.
 
Née vers 420, Geneviève est issue de la plus haute aristocratie, cette jeune fille qui  a passé son enfance et son adolescence à Nanterre et on prétend qu'elle a exercé très jeune des fonctions au conseil de cette ville, ce qui lui donnera une compétence fort utile plus tard dans le domaine de l'administration, avait adoptée la vie consacrée portant le voile blanc des vierges à la fin des années 430, après qu'elle est remarquée par deux évêques, Germain d'Auxerre et Loup de Troyes de passage à Nanterre, pour son dévouement aux pauvres et pour sa piété, mais les événements lui imposèrent de sortir de cette pieuse retraite et de participer au gouvernement municipal de Lutèce, future Paris, où elle est connue, aimée et célèbre pour sa générosité et pour son amour du prochain, afin d'organiser la défense de la cité alors que se précisait en 451 la menace des Huns et encouragea la résistance dans l'île de la Cité, puis en 465 pour ravitailler la ville assiégée par les Francs grâce à des bateaux sur la Seine, à gagner Troyes (où elle possède des terres à blé), d'où elle revient sans se faire remarquer afin de nourrir de pain les habitants de la ville, le roi Childéric est mis en échec, mais ce dernier avait preuve de beaucoup d'humanité en ces circonstances.
 
Sainte Geneviève, une administratrice hors pair face aux migrations barbares devenue la patronne de Paris et des gendarmesElle va devenir l'administratrice de la cité de Paris, dès lors que les corps constitués civils ont disparu au moment des grandes invasions germaniques. Ce sont les évêques ou les âmes pieuses et charitables, comme elle, qui prennent la relève pour gérer les cités et pour veiller au bon fonctionnement de leurs divers services. Toute sa fortune y passe, mais elle n'a que faire de l'argent qu'elle méprise, vivant modestement et saintement, souvent comme une recluse. Elle a aussi une influence déterminante dans l'établissement du royaume franc, en soutenant le jeune roi païen qu'était Clovis et elle se lie d'amitié avec sa femme Clotilde qu'il a épousée en 493. Aussi convaincra-t-elle Clovis, Franc salien, adorateur des divinités germaniques, de se faire chrétien. Elle demande enfin au roi des Francs de construire une basilique consacrée à saint Paul et à saint Pierre sur la montagne qui porte aujourd'hui son nom. Morte en 502, son prestige est tel que Clovis et Clotilde ont décidé de faire élever sa tombe une basilique dédiée aux saints Apôtres, et c'est auprès de la sainte que l'un et l'autre choisirent d'être inhumé, sur l'actuel Montage Sainte-Geneviève. Son rayonnement spirituel devint immense. Même en Syrie, Siméon le Stylite entendit parler d'elle.
 
Sainte Geneviève, une administratrice hors pair face aux migrations barbares devenue la patronne de Paris et des gendarmesSainte patronne des gendarmes, Geneviève est surtout la patronne de Paris et de ses habitants, et du diocèse de Nanterre où elle est née. Chaque année, les diocésains de Nanterre organisent un pèlerinage fluvial sur la Seine en son honneur. Elle trouve aussi quelques attaches dans d'autres villes de France. 2020 a été une année jubilaire pour la patronne de Paris. La capitale, mais aussi le diocèse de Nanterre sans oublier la Gendarmerie nationale ont fêté leur sainte patronne, née il y a 1600 ans. Et Dans une volonté de souligner son rayonnement au delà de la région parisienne, le diocèse de Paris a donc décidé de lancer une neuvaine spéciale pour ouvrir l'année jubilaire qui lui est consacrée. Ainsi, à partir du 3 janvier 2020, et pendant neuf jours, une messe sera célébrée quotidiennement par un diocèse différent lié à l'histoire de la sainte. Cette neuvaine, qui a démarré à Saint-Denis en Île-de-France — là où la sainte a supervisé la construction de la toute première chapelle sur le tombeau du premier évêque de Paris — s'est poursuivi dans plusieurs diocèses, dont celui de Paris, Troyes, Nanterre ou encore Sens-Auxerre. Cette neuvaine a continué depuis. Et du vendredi 3 au dimanche 12 décembre 2021, l'église Saint-Étienne du Mont a été le théâtre d'une vaste scénographie immersive et participative intitulée Geneviève, Paris s'appelait Lutèce, composée par quelque 500 volontaires bénévoles et imaginée par les créateurs du Millénaire de Saint-Germain des Prés. À l'occasion de l'année anniversaire des 1600 ans de la patronne de Paris, le spectacle qui a vu le jour en 2020 a fait revivre les grandes heures de l'histoire de sainte Geneviève : de sa jeunesse dans les rues de Lutèce à la lutte contre l'invasion des Huns, du retour triomphal sur la Seine au baptême fondateur de Clovis au soir de Noël de l'an 498, en entraînant le public au gré d'un parcours d'une heure au c½ur d'une incroyable cité médiévale
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Geneviève Bührer-Thierry, et Charles Mériaux, La France avant la France (481-888), Éditions Belin,  2014, Mgr Yvon Aybram, Petite vie de sainte Geneviève, Artège Editions, 2017, Geneviève Chauvel, Sainte-Geneviève, premier maire de Paris, L'Archipel, 2017, https://fr.aleteia.org/2020/01/02/genevieve-une-sainte-qui-rayonne-au-dela-de-paris/, https://francearchives.fr/fr/pages_histoire/39919, https://www.ktotv.com/page/les-1600-ans-de-sainte-genevieve, et https://www.paris.catholique.fr/spectacle-sainte-genevieve.html.
 
Merci et bonne Sainte-Geneviève !
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#Posté le lundi 03 janvier 2022 06:43

Charlie Hebdo, la liberté d'expression avant tout

Charlie Hebdo, la liberté d’expression avant tout"Bal tragique à Colombey : un mort" : Charlie Hebdo est né, un jour de novembre 1970, avec une allusion à l'incendie d'un dancing qui avait fait plus d'une centaine de morts ce mois-là, d'un clin d'½il irrévérencieux et d'une censure imbécile qui pensait faire taire définitivement l'impertinence, créé en réponse à des mesures prises par le gouvernement en 1970 pour tenter de faire taire le mensuel Hara Kiri, le «journal bête et méchant», qui avait vu le jour en 1961 fondé par Cavanna et Georges Bernier (le Professeur Choron) rejoints par le dessinateur Fred, suspendu en 1966 et dans lequel on retrouvait Reiser, Gébé, Cabu, Pierre Fournier puis en 1967 Delfeil de Ton, Willem, Peellaert, tout en soutenant mai 68. Le ministère de l'Intérieur avait décidé d'interdire l'affichage et la vente aux mineurs de Hara Kiri. L'équipe du mensuel a eu l'idée de lancer une version hebdomadaire pour contourner cette quasi-interdiction : Charlie Hebdo était né, un clin d'½il au défunt général.
 
Charlie Hebdo, la liberté d’expression avant toutLancé par des bricoleurs de génie qui s'appelaient Cavanna, Bernier, Cabu, Gébé, Reiser ou Wolinski, ces derniers  rejettent non pas le dessin politique, mais le dessin politique tel qu'on le fait à l'époque, l'humour à la papa que l'on peut avoir dans le Journal du Dimanche, et ils rejettent également le dessin parlermentaire, le commentaire quotidien de l'actualité parlementaire. Ils font des dessins de société, ils portent leur regard sur les dysfonctionnements de la société, pas sur le quotidien des politiques, ce qui est très nouveau à l'époque. Ancré à gauche, le journal n'hésite pas à taper fort, tous les mercredis, sur ses sujets de prédilection : laïcité, religions, extrême-droite, politique en général... suscitant à de nombreuses reprises la polémique, affrontant des procès puisque Cabu, Reiser, Cavanna et Choron sont des habitués de la 17e chambre correctionnelle qui juge les délits de presse, et à la fin des années 1970, Reiser ou Cabu font régulièrement l'objet de plaintes pour outrage à l'armée. À chaque fois, Charlie Hebdo et ses dessinateurs s'en tirent avec une amende. Les procès coûtent cher au journal, même s'ils stimulent ponctuellement les ventes. Du lycéen farceur à l'étudiant «révolutionnaire», il touche d'abord un lectorat jeune. Et dans les années 1970, le journal représente aussi dans ses pages de manière frontale le sexe qui était censuré à l'époque. Pour l'hebdomadaire, l'État et les grands patrons de presse sont dans le même sac : ils entravent la liberté d'expression des médias. Le Parisien qui incarne alors dans les années 1970 une presse populaire voire populiste et Charlie aime railler ce journal qu'il considère comme réactionnaire. Ce qui peut expliquer pourquoi du 26 novembre 1980 au 4 mars 1981, Charlie Hebdo devient le journal officiel de la candidature à l'élection présidentielle de Coluche. Charlie Hebdo qui ne bénéficie d'aucune recette publicitaire et se repose essentiellement sur ses abonnés, est touché de plein fouet par la baisse de ses ventes et de ses abonnements à la fin des années 1970. Les tentatives de changement de formule n'y ont rien fait. Les ventes sont passées sous les 30 000 exemplaires, et les dettes cumulées ont précipité la fin de l'aventure.
 
Charlie Hebdo, la liberté d’expression avant toutMort en 1981 le journal tire sa révérence en 1982 avec ce titre : «Allez vous faire enc...», les dessinateurs se dispersent puisque Wolinski part à L'Humanité, tandis que Cavanna écrit des livres, et que Cabu et Sylvie Caster signent dans Le Canard enchaîné, il a ressuscité en 1992 relancé, grâce à Cabu, par Val, Charb, Luz, Riss ou Tignous, après la scission de la rédaction d'un autre journal satirique, La Grosse Bertha, plus lié encore à l'actualité, plus politique, plus professionnel aussi, mais Philippe Val imprime sa marque, fixe la ligne éditoriale, choisit le dessin de couverture, mais ses détracteurs lui reprochent son autoritarisme, l'accusent d'avoir trahi la nature libertaire de l'hebdomadaire, par souci de respectabilité. Au bout de cinq mois de collaboration, Delfeil de Ton claque la porte. D'autres suivront. Dans le contexte des années 1990-2000, Charlie Hebdo désigne clairement ses cibles, mais peu à peu, au fur et à mesure que la jurisprudence conforte le journal, cette censure institutionnelle cède la place à l'extrême-droite, à commencer par le Front national, ce qui lui vaut d'être régulièrement poursuivi par ses leaders, et à des associations religieuses, au départ catholiques, qui intentent des procès avec pour stratégie de l'assécher financièrement, sans succès, puis les efforts pour faire taire le journal relèvent surtout d'individus ou de groupes d'individus, qui s'autoproclament de telle au telle cause, parfois au nom de causes très justes, mais qui sont guidés par une forme de puritanisme, une recherche de la pureté absolue, y compris dans le combat idéologique. Enfin, Charlie Hebdo publie les caricatures danoises de Mahomet, en 2006 afin de protester contre le licenciement du rédacteur en chef du quotidien France Soir, qui avait été le premier journal français à oser publier ces dessins. Et Charlie se retrouve au c½ur d'un procès intenté par la Mosquée de Paris, l'UOIF et la Ligue islamique mondiale, en 2007, une alliance "contre nature", selon Gérard Biard, qui y voit une forme de résurgence de la censure institutionnelle. Là encore, le procès aboutira à une relaxe. En 2008, l'exclusion de Siné, accusé d'antisémitisme après un article sur Jean Sarkozy (la justice le lavera de tout soupçon), crée une polémique qui se répand dans la presse. Les intellectuels se déchirent. Dans la presse, Philippe Val  justifie son geste «Il fait le lien entre juifs et argent, c'est la vieille vulgate antisémite. On n'est plus dans le débat d'idées» (Les Inrockuptibles en septembre 2008). Siné, viré, crée Siné Hebdo. Le journal a failli disparaître en 2009, car Charlie Hebdo connait des difficultés financières et la création de Siné Hebdo lui a pris des lecteurs, il faut dire aussi que Philippe Val, nommé directeur de France Inter en 2009, quitte la direction de Charlie Hebdo, et il est heureusement remplacé par Charb, tandis que Riss devient directeur de la rédaction. Charb annonce un «troisième Charlie» et le retour à la satire débridée. Mais en 2011 suivra l'incendie contre le siège du journal. Fin 2014, le journal est tombé à 30 000 exemplaires. Charlie Hebdo lance un appel aux dons.
 
Charlie Hebdo, la liberté d’expression avant toutDes terroristes ont voulu lui donner le coup de grâce le 7 janvier 2015, dans le premier et le plus meurtrier des trois attentats survenus en France au cours de ce mois qui vise son comité de rédaction. La tuerie, perpétrée par les frères Chérif et Saïd Kouachi qui se réclament de l'organisation terroriste islamiste Al-Qaïda dans la péninsule Arabique fait douze morts – parmi lesquels les dessinateurs Cabu, Charb, Honoré, Tignous, et Wolinski, la psychanalyste Elsa Cayat, l'économiste Bernard Maris, le policier Frank Brinsolaro, le correcteur Mustapha Ourrad, le cofondateur du festival Rendez-vous du carnet de voyage, Michel Renaud et Frédéric Boisseau, un agent de la société Sodexo – et onze blessés graves. Les attaques terroristes des 7, 8 et 9 janvier 2015 qui ont visé la rédaction de Charlie Hebdo, une policière municipale à Montrouge et les clients de l'Hypercasher, un supermarché parisien, ont marqué le début d'une longue vague d'attentats en France, trois ans après les tueries perpétrées à Toulouse par Mohammed Merah. Cherif Kouachi, Saïd Kouachi et Amedy Coulibaly, les auteurs de ces attentats, ont été tués lors des assauts des forces de l'ordre à Dammartin-en-Goële et à Paris, après avoir tué 17 victimes au total sur plusieurs sites dans Paris et sa région. À la suite de cet attentat, Charlie Hebdo est devenu pour certains le symbole de la liberté d'expression, notamment à travers le mot-dièse #JeSuisCharlie, qui a inondé les réseaux sociaux, et les grandes manifestations du 11 janvier 2015. Charlie Hebdo a vu affluer 4 millions d'euros de dons et 200 000 abonnements depuis les attaques. Charlie a pourtant une descendance et il y a une véritable école Charlie. Luz et Catherine Meurisse sont désormais considérés parmi les auteurs les plus talentueux du 9e Art. Le premier grâce à des titres comme Catharsis ou Ô vous, frères humains et la deuxième grâce à La Légèreté et aux Grands espaces. Leurs albums de BD témoignent d'un style graphique très impressionnant, d'une grande liberté, et d'un humour féroce. Depuis l'attentat du 7 janvier 2015, dans un bunker à Paris (puisque la nouvelle rédaction de Charlie Hebdo a déménagé dans des locaux ultra-sécurisés à Paris, dans un endroit tenu secret), une nouvelle rédaction, épaulée par les victimes de l'attentat de 2015, fait toujours vivre la liberté d'expression... Et Les nouveaux et souriants dessinateurs de «Charlie» comme Alice, qui a rejoint l'équipe en 2018, comme leurs aînés, comme Riss, directeur de la publication à son bureau, entouré de collaborateurs historiques du journal tels que Coco, qui a survécu à l'attentat, et contrairement à ce que les rumeurs venimeuses veulent encore insinuer, ont bien d'autres sujets que la religion à caricaturer. "L'obsession de Charlie Hebdo, c'est l'actualité", répond Christian Delporte à ceux qui accusent le journal d'être obsédé par l'islam. "L'humour de Charlie Hebdo n'a pas de limite, aucun tabou, explique l'historien. L'esprit Charlie, c'est la liberté."
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Charlie Hebdo, 50 ans de liberté d'expression, Les Échappés, 2020, et https://www.bfmtv.com/people/un-livre-retrace-l-histoire-de-charlie-hebdo-un-double-combat-pour-les-libertes-et-contre-les-cons_AN-202011040139.html, Christian Delporte, Charlie Hebdo : La folle histoire d'un journal pas comme les autres, Flammarion, 2020, https://www.bfmtv.com/people/un-livre-retrace-l-histoire-de-charlie-hebdo-un-double-combat-pour-les-libertes-et-contre-les-cons_AN-202011040139.html, et https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/info-medias/christian-delporte-historien-lesprit-charlie-cest-la-liberte_4174315.html, https://www.lhistoire.fr/prix/prix-du-livre-dhistoire-contemporaine-remis-%C3%A0-christian-delporte, Hugues Nancy, Charlie, le journal qui ne voulait pas mourir, France 5, (2020), 1h30 (documentaire), https://www.nouvelobs.com/ce-soir-a-la-tv/20210126.OBS39392/charlie-le-journal-qui-ne-voulait-pas-mourir-l-esprit-de-resistance.html, https://www.francebleu.fr/theme/charlie-hebdo, https://www.franceculture.fr/theme/charlie-hebdo, https://www.franceinter.fr/theme/charlie-hebdo, https://www.franceinter.fr/anniversaire-de-charlie-hebdo-50-ans-en-50-dessins-et-unes, https://www.franceinter.fr/culture/charlie-hebdo-il-y-a-cinquante-ans-un-bras-d-honneur-au-gaullisme, https://www.lexpress.fr/actualite/medias/charlie-hebdo_1623146.html, https://www.lexpress.fr/actualite/societe/fait-divers/charlie-hebdo-vise-par-un-attentat_1638337.html, et https://www.lhistoire.fr/charlie-hebdo-lexception-fran%C3%A7aise.
 
Merci !
Tags : Histoire de France, hommage
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#Posté le vendredi 07 janvier 2022 06:48

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