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Le roi Arthur, la réalité derrière le mythe

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Ce blog s'intéressera avant tout à la question de l'historicité du roi Arthur durant les Dark Ages, une période de grands changements dans la Bretagne post-romaine, et ce qui amena sa légende.

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1792, de la guerre à la chute de la monarchie (partie 4)

1792, de la guerre à la chute de la monarchie (partie 4)En avril, l'assignat a perdu environ un tiers de sa valeur, alors que 1650 sont en circulation le 4, et plusieurs communes se révoltent aux alentours de Quimper. Le 2 avril, quand Robespierre interpelle l'assistance aux Jacobins pour justifier sa conduite, il demande s'il y a un contradicteur, un seul Pierre François Réal ose intervenir mais ne pourra pas parler face aux huées et aux murmures, et Robespierre reprend la parole. Le 4 avril, un décret accorde la liberté politique aux libres de couleurs des colonies françaises. Le 6 avril 1792 fut proclamé un décret de l'assemblée législative pour prohiber tout costume ecclésiastique et religieux. Ce fut sur la motion d'un évêque constitutionnel, Pierre-Anastase Torné — par ailleurs député du Cher depuis le 31 août 1791, qui s'était rallié dès 1789 aux idées révolutionnaires et fréquentait le Club des Jacobins — que ce décret fut rendu. Le 9 avril, Collot d'Herbois, défenseur 'officieux' des Suisses de Châteauvieux les fait accueillir à l'Assemblée, et obtient qu'une fête en leur honneur, dite de la Liberté soit prévue le 15 avril par les Jacobins et la Commune de Paris, mais cela provoque la colère des sections et des gardes nationaux qui refusent d'y prendre part, qu'ils voient comme une condamnation implicite à la fusillade du 17 juillet 1791, voire un attentat à la Constitution. Pourtant, ces gardes suisses qui ont montré une insubordination face à Bouillé furent jugés, condamnés et envoyés aux galères, mais n'ont pu être amnistiés en septembre 1791, car ils étaient de nationalité étrangère, et sont devenus les malheureux symboles d'une injustice. Aux Jacobins, Pierre François Réal peu apprécié de Robespierre, propose une autre célébration en leur honneur. Le même jour a lieu une émeute à Tulle. Mais l'opposition de Robespierre pousse ses ennemis Girondins à porter les coups comme le 10 avril, où on lui reproche sa démission d'accusateur public de Paris le 15 février, ce qui amène Guadet à ironiser à son sujet.
 
1792, de la guerre à la chute de la monarchie (partie 4)Le 11 avril, c'est la 1re attaque de Robespierre aux Jacobins contre Lafayette. Le 12 avril, l'Assemblée fait du maire d'Étampes Simonneau qui tentait de protéger les réserves de grain de la foule affamée un martyr. Olympe de Gouges se rend à l'Assemblée pour demander si les femmes peuvent participer au cortège. Elle reçoit les applaudissements des députés. Le 14 avril,  publication de la brochure Le bon sens François, ou L'apologie des vrais nobles, dédiée aux Jacobins, dans lequel Olympe de Gouges réclame le droit de vote pour tous les français sans distinction de sexe. On en interrompt la lecture à l'Assemblée. Mais son texte suivant Grande Éclipse du Soleil Jacobiniste et de la Lune Feuillantine, suscite l'énervement du côté des monarchistes constitutionnels, des Feuillants que des Républicains du Club des Jacobins comme Collot d'Herbois et Robespierre. C'est à partir de cette époque qu'apparaissent les termes «Montagnards», «Brissotins» et «Girondins». Le 15 avril, a lieu une fête à Paris, la fête de la Liberté orchestrée à Paris en l'honneur des Suisses de Châteauvieux par les Jacobins, à laquelle Robespierre a pu associer les gardes françaises 'calomniés', dont le défilé part du faubourg Saint-Antoine, passe devant les pierres de la Bastille et atteint l'autel du Champs-de-Mars, dans lequel participe 2 à 3000 personnes. Les soldats suisses sont comparés à Guillaume Tell ayant résisté à un tyran et ayant apporté la liberté. Elle s'achève en ayant popularisé le port bonnet rouge, malgré la désapprobation de Robespierre. Marat prend parti ouvertement pour eux, Pétion soutien la fête et reçoit la félicitation de Robespierre. Enfin Marat reprend la publication de son journal.
 
1792, de la guerre à la chute de la monarchie (partie 4)Le 20 avril, la France déclare la guerre au Roi De Bohême et de Hongrie avec une quasi-unanimité puisque 10 députés refusent dont 2 Jacobins, Basire et Merlin de Thionville. Après que Dumouriez fit un long rapport, exposant les griefs de la France contre l'Autriche, rappelant les conférences de Padoue, de Reiehenbach, de Pilnitz, insistant sur les déclarations du prince de Kaunitz, le roi Louis XVI, avec quelque altération dans la voix, dit qu'après avoir épuisé tous les moyens de maintenir la paix, il vient, aux termes de la constitution, proposer à l'Assemblée nationale la guerre contre le roi de Hongrie et de Bohème (Léopold était mort le 2 mars et François II n'était pas encore élu empereur). Le soir, dans une séance extraordinaire, l'Assemblée vote la déclaration de guerre. Mais l'armée était désorganisée, la discipline méconnue, les forteresses hors d'état de résister sérieusement, les généraux La Fayette, Montesquiou, Luckner, Rochambeau, en désaccord les uns avec les autres, et avec Dumouriez qui dirigeait les opérations, quoiqu'elles ne fussent pas dans ses attributions ministérielles. Elle a pour atout que l'Espagne de Charles IV même si elle est inquiète par les événements en France, ne souhaite pas intervenir et veut un règlement pacifique en servant de médiateur, le Royaume-Uni préfère attendre et recherche à maintenir l'équilibre des forces dans le continent, tandis que la Prusse et l'Autriche sont préoccupés par la question polonaise, la Russie de Catherine II es trop occupé au règlement de son conflit avec la Turquie (1787-1792). Cependant, par le jeu des alliances, la Prusse entre dans le conflit. La France poussée par des intérêts divergeant voit les Brissotins la pousser vers une sorte de messianisme révolutionnaire. Soutenant Merlin de Thionville aux Jacobins, Robespierre, se fait huer et demande la destitution de Lafayette. À partir de là, il y aura une multiplication des attaques contre Lafayette aux Jacobins.
 
1792, de la guerre à la chute de la monarchie (partie 4)Le 21 avril, Narbonne demande à l'Assemblée la permission de pouvoir rejoindre l'armée. Le 23 avril, le ministre de l'intérieur Roland lit un rapport sur les troubles du royaume que causent les prêtres réfractaire, et Merlin de Thionville demande qu'ils soient chargés dans un vaisseau et envoyés en Amérique, tandis que Vergniaud fera un rapport sur le principe de déportation des prêtres réfractaires. Le même jour, Robespierre attaque à nouveau Lafayette, et le 24 avril, Marat attaque lui aussi La Fayette. L'enthousiasme ambiant pour la guerre rend la population aveugle. Dans la nuit du 25 au 26 avril, à Strasbourg, la ville du maire Dietrich, apparenté Feuillant, Rouget de Lisle, un révolutionnaire modéré, compose son Chant de guerre pour l'armée du Rhin, la future Marseillaise, nourri de prose ancienne, inspiré d'une affiche locale des Amis de la Constitution, et la mélodie doit beaucoup à un concerto de Mozart, qui portera un élan national et un enthousiasme patriotique, qui ne peut cacher ses faiblesses, qui est l'émigration de nombreux officiers (36 % au 20 avril) et l'inexpérience de ses soldats. Le même jour, on utilise pour la 1re fois la guillotine à Paris sur un criminel de droit commun. Robespierre en profite aussi pour faire un discours contre Brissot et Guadet qui l'accusent de chercher la dictature à travers Le Patriote français craignant cet homme devenu 'l'idole du peuple', directement visés par leurs fonctions qui les lient à Lafayette, mais contrairement à Marat, il ne souhaite pas l'instauration d'une République.
 
1792, de la guerre à la chute de la monarchie (partie 4)Le 27 avril, Prieur exhorte la société à l'union et demande à Robespierre d'être moins entier. De plus, il fait face à une campagne menée par le ministre de l'intérieur Condorcet, ce qui donne à Robespierre de plus en plus de mal à défendre son point de vue. Le 28 avril, Robespierre intervient en faveur des Suisses de Châteauvieux. De fait, la guerre commence sous les plus mauvais auspices pour les soldats français. Les troupes dirigées par Lafayette sont battues dans le Pays-Bas autrichien. Le 28 avril, c'est aussi la retraite des troupes française qui avaient pénétré en Belgique et le général Dillon qui menait cette opération de diversion vers Tournai, se fait assassiner par ses soldats qui ont assimilé ce repli à une fuite. On accuse Robespierre des 1res défaites et de l'assassinat du général Dillon. Le lendemain, le général François Biron éprouve un nouvel échec, et rentre en désordre à Valenciennes. Plutôt que d'assumer leur erreur, les Girondins vont trouver le bouc-émissaire idéal en Robespierre, en le transformant en objet d'exécration. L'escalade semble sans fin, car les Girondins parlent de mettre ce dernier en accusation, amenant Danton et Marat à prendre sa défense. Mais la panique arrêta l'invasion et il n'y eut plus, entre Dunkerque et Bâle, que deux armées : celle du Nord avec La Fayette, à l'abri des places frontières, et celle du Centre avec Luckner.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Yann Fauchois, Chronologie politique de la Révolution, 1789-1799, Marabout, 1994, Jean-Clément Martin, La Révolution française, 1789-1799, Éditions Belin, 2003, et Robespierre, la création d'un monstre, Perrin, 2016, Michel Biard et Pascal Dupuy, La Révolution française : dynamiques, influences, débats, 1787-1804, Armand Colin, coll. «U», Paris, 2004, Michel Biard, et Philippe Bourdin (dir.), Robespierre, portraits croisés, Armand Colin, coll. « Essais », 2012, Jean-Pierre Jessenne, Révolution et Empire 1783-1815, Hachette, 2014, Hervé Leuwers, Robespierre, Fayard, 2014, et La Révolution française, PUF, 2020, https://www.1789-1815.com/1792.htm, https://www.amis-robespierre.org/Une-chronologie-de-la-Revolution, https://www.cosmovisions.com/ChronoRevolutionGuerres.htm,https://www.cosmovisions.com/ChronoRevolutionLegislative.htm, et https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article3390.
 
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#Posté le vendredi 29 avril 2022 07:28

Le Front Populaire, ou comment la gauche a essayé de répondre aux revendications sociales

Le Front Populaire, ou comment la gauche a essayé de répondre aux revendications socialesNé dans la douleur et les multiples crises économiques, financières et politiques qui ont frappé la IIIe République dans une société amorce une profonde mutation, face à la montée du fascisme qui frappe l'Europe des années 1930, au lendemain du 14 juillet 1935, la gauche française rassemblée contre le fascisme s'unit «pour le pain, la paix, la liberté», et le Front populaire le 3 mai 1936 obtient la majorité à la chambre, rassemblant la SFIO, le parti communiste, et les radicaux à travers l'antifascisme et les revendications sociales, parvient à se hisser au pouvoir dès le 4 juin, porté par la figure emblématique de Léon Blum forme son gouvernement. Les communistes en sont absents, ayant opté pour le soutien sans participation.
 
CLe Front Populaire, ou comment la gauche a essayé de répondre aux revendications socialese gouvernement est porté par un mouvement de grève massif. Depuis le 26 mai 1936, à travers tout le pays, les travailleurs étaient en grève, et ils occupaient les usines. Ils avaient trouvé une nouvelle forme d'action directe : la grève sur le tas. Ils l'avaient choisie eux-mêmes, en dehors et contre la bureaucratie syndicale, parce qu'ils estimaient à juste titre que ce moyen de pression serait plus sensible aux capitalistes que les simples grèves d'antan dans le calme et la dignité. Au lendemain du 1er mai, passant aux actes, les ouvriers de l'usine Bréguet, au Havre, avaient occupé les ateliers. Latécoère à Toulouse, Bloch à Courbevoie avaient suivi l'exemple. Le mouvement avait pris très vite le caractère d'une vague de fond. Le pays que Blum s'apprêtait à gouverner n'était déjà plus celui qui, quelques semaines plus tôt, avait porté le Front populaire au pouvoir. Le rapport des forces sociales était renversé. Cette grève générale avait surgi spontanément de la conscience ouvrière et elle avait des mobiles élémentaires : la crise économique et les décrets-lois déflationnistes qui avaient durement frappé une partie des salariés. L'unité syndicale enfin scellée, et l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement populaire ouvraient aux masses paupérisées la perspective d'un changement radical.
 
Le Front Populaire, ou comment la gauche a essayé de répondre aux revendications socialesEntre le 7 et 8 juin 1936, ce gouvernement de gauche fut à l'origine d'avancées sociales considérables à travers les accords Matignon, qui ont révolutionné la société française de l'époque et ne furent pas un cadeau offert à la classe ouvrière pour la récompenser d'avoir bien voté, mais un contre-feu mis en place à la hâte par le patronat et le gouvernement Blum soutenu par la CGT et les partis de gauche, animés par une même préoccupation celle de ramener dans son lit le torrent de la grève, y réussissant, mais difficilement à travers le vote de ces lois entre le 11 et 18 juin 1936 : mise en place du droit syndical, de la semaine de travail de 40 heures, des premiers congés payés, congés payés, semaine de 40 heures, le droit d'élire des délégués, ou les importantes augmentations de salaires, instauration d'un office du blé pour garantir un prix minimum payé aux agriculteurs; nationalisation des usines d'aviation et d'armement, aide au développement à la culture populaire et au théâtre populaire, ou encore de la scolarité obligatoire jusqu'à 14 ans. Dans le domaine colonial, le gouvernement choisit la voie de la discussion de réformes plutôt que la répression.
 
Le Front Populaire, ou comment la gauche a essayé de répondre aux revendications socialesTrès vite, malgré ses réalisations sociales, le nouveau gouvernement se trouve pris en tenailles entre la surenchère du parti communiste et les hésitations des radicaux. La guerre d'Espagne commencée le 19 juillet 1936 pour laquelle Léon Blum justifié la non-intervention, qui  s'explique en bonne part par le souci de ne pas inquiéter l'allié britannique et les banquiers de la City dont la France est débitrice, et a fait une loi interdisant l'enrôlement de volontaires pour l'Espagne le 21 janvier 1937, et l'hostilité des milieux financiers et industriels avivent les difficultés du régime, ce qui oblige Léon Blum a proclamer la «pause» des réformes sociales le 13 février 1937, et l'exode des capitaux se combine avec la peur sociale pour affaiblir le gouvernement,  ce qui pousse le 16 mars, à une bataille de rue entre extrémistes de droite et de gauche fait cinq morts à Clichy, il doit démissionner le 21 juin 1937 à cause de la défection  des classes moyennes, remplacé par Chautemps le 22 juin qui nationalise les chemin de fer (d'où la création de la SNCF), mais il s'avère immobile et indifférent à l'annexion de l'Autriche par Hitler le 12 mars 1938.
 
Le Front Populaire, ou comment la gauche a essayé de répondre aux revendications socialesLe second ministère Blum le 10 mars, après la démission du gouvernement Chautemps le 15 janvier 1938 et son échec d'un ministère élargi le 18 janvier, ne parviendra pas à remplir les tâches que s'était fixées le "Front Populaire",  le 8 avril quand le Sénat refuse à son gouvernement les pleins pouvoirs financiers : la transformation de la société française, et, à l'extérieur, l'organisation de la lutte contre le fascisme. Le monde n'a pas changé de bases. Quatre-vingts ans après le gouvernement de Léon Blum, ces acquis sociaux constituent toujours aujourd'hui le fondement de notre société.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Jacques Delperrié de Bayac, Histoire du front populaire, Marabout, 1990, Serge Bernstein et Pierre Milza, Histoire du XXe siècle, tome 1 : 1900-1945 - La fin du monde européen, Hatier, 1996, Danielle Tartakowsky, Le Front populaire : La vie est à nous, Gallimard, 1996, Jacques Danos, et Serge Wolikow, Le Front populaire en France, Éditions Complexe, 1999, et 1936 : Le Monde du Front populaire, Cherche midi, 2016, Marcel Gibelin, Juin 36, Les Bons Caractères, 2006, Daniel Guérin, Front populaire, révolution manquée : Un témoignage militant, Agone, 2013, Nicole Masson, Les victoires du Front populaire: Archives du journal 'Le Populaire', Editions du Chêne, 2016, Jean Vigreux, Histoire du Front populaire : l'échappée belle, Tallandier, 2016, et https://www.lhistoire.fr/les-espoirs-d%C3%A9%C3%A7us-du-front-populaire.
 
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#Posté le mardi 03 mai 2022 07:09

Modifié le mardi 03 mai 2022 07:21

Mourir pour Dantzig ?

Mourir pour Dantzig ?Mourir pour Dantzig est la célèbre phrase de Marcel Déat dans un article retentissant paru dans L'¼uvre le 4 mai 1939 sous le titre «Faut-il mourir pour Dantzig ?» Le transfuge de la SFIO qui au tournant des années 30, faisait figure de "dauphin" possible de Léon Blum, à cause des divergences d'analyse et de tempérament le conduisent à la rupture et à son exclusion de la SFIO en 1933, pour fonder le parti socialiste de France et l'Union Jean-Jaurès, puis devenir ministre de l'air dans le second cabinet Sarraut, du 24 janvier au 4 juin 1936, puis en 1939 il fut élu député d'Angoulême, et deviendra un futur collaborateur notoire, ce "Munichois" convaincu, qui avait commencé dès 1938 son ardente campagne contre la guerre, en refuse le principe, préconisant pour la France une politique isolationniste, laissant Hitler s'engager et s'enliser dans l'est, car pour lui personne ne pourrait empêcher ce dernier de s'emparer de l'enclave baltique. L'article divise la France et fera date, en tant que «matrice idéologique» de la future collaboration.
 
En réalité, les accords de Munich en 1938, ont révélé le malaise des Français d'avoir cédé à l'Allemagne en échange de la paix et le soulagement de ceux qui ne souhaitent pas la guerre. Cela n'a pas empêché le 15 mars 1939, l'armée allemande d'envahir la Bohême-Moravie, qui était annexée au Reich. La Tchécoslovaquie était rayée de la carte. Et le point de vue de Déat n'est pas celui de la majorité des Français. En mars, 67 % des Français refuse qu'on cède aux revendications coloniales d'Hitler, et en juillet 1939 quand on demande aux Français si on doit empêcher Hitler de s'emparer de Dantzig même par la force, il y a 76 % de oui. En avril 1939, quand les Allemands s'emparent de la Bohême-Moravie et l'Italie de l'Albanie, 47 % des Français pensent que l'année se terminera sans guerre, malgré 37 % de pessimistes, mais en juillet 1939, la tendance s'inverse, car 45 % des Français pensent que la guerre est inéluctable, alors que ceux qui pensent qu'il n'y aura pas de guerre baisse à 34 %. Au cours du printemps 1939, la France n'est plus pacifiste, elle bascule vers un esprit de résistance et de fermeté à Hitler.
 
Mourir pour Dantzig ?En septembre 1939, lorsqu'Hitler envahit la Pologne, la France et le Royaume Uni déclarent la guerre à l'Allemagne. La défaite inouïe de 1940 emporte l'armée française, livre le pays à l'invasion et finit par provoquer l'effondrement de la IIIe République. Le régime de Vichy, qui s'installe le 10 juillet 1940, lance alors le pays dans la voie d'une «Révolution nationale» qui se présente comme une entreprise de rénovation culturelle et morale; à l'extérieur, faisant le pari d'une victoire de l'Allemagne, il engage la politique de collaboration. L'instauration d'un État autoritaire et répressif reposant sur la personne du maréchal Pétain, et à la mise en ½uvre d'une politique antisémite déchire encore les consciences. Bien que disposant d'indéniables appuis initiaux, le régime de Vichy perd peu à peu tout soutien à mesure qu'il se transforme en protectorat allemand. Il s'effondre sans résistance à l'été 1944, balayé par le tourbillon de la Libération. Dans le même temps, dans l'ombre de la clandestinité ou de l'exil, une force de substitution, la Résistance, s'est peu à peu formée, et, quoique traversée de courants très divers, elle affirme son ambition à reprendre les rênes du pays et à le transformer en profondeur.
 
Mourir pour Dantzig ?Quant à Déat, isolé dans le jeu politique, il fait sa conversion à la collaboration dans les années 40 suite à la défaite française face à l'Allemagne en 1940. Par ambition frustrée, par analyse perverse du national-socialisme, il s'y enfoncera toujours plus avant. Établi à Paris, directeur politique du journal L'¼uvre, ses éditoriaux quotidiens prennent pour cible le régime de Vichy et Pétain lui-même, jugés trop "attentistes". En août 1944, il doit se résoudre à suivre les troupes allemandes en retraite et gagne Sigmaringen, siège du dernier "gouvernement français" de l'Occupation; conversion à la foi religieuse enfin. Enfui en Italie au printemps 1945, il bénéficie de l'aide de certaines "filières" religieuses et trouve refuge en 1947 dans un couvent à Turin ; il y passera les dernières années de sa vie, jusqu'à sa mort en 1955. Par ironie du sort, ceux qui ne voulaient pas se battre pour Dantzig,  se retrouvent dans ces unités de SS françaises qui essayent de réchapper à la destruction de plusieurs légions de volontaires française sur le front russe en 1945 se trouvent alors en Poméranie et dans la région de Dantzig. Une partie de ces rescapés forme ensuite un bataillon d'assaut français engagé à Berlin, pour combattre aux côtés des Allemands, deux semaines avant la fin de la guerre.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Jean Mabire, Mourir pour Dantzig, Déterna éditions, 1970, Jean-Paul Cointet, Marcel Déat. Du socialisme au national-socialisme, Perrin, 1998, Pierre Montagnon, Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale, Pygmalion, 2011, Alan Riding, Et la fête continue : La vie culturelle à Paris sous l'Occupation, Plon, 2012, Fabrice Grenard, La drôle de guerre : L'entrée en guerre des Français, Belin, 2017, http://expositions.bnf.fr/presse/grand/pre_121.htm, https://www.lemonde.fr/archives/article/1955/03/26/marcel-deat-serait-mort-en-italie-en-janvier-dernier_1953040_1819218.html, https://www.lhistoire.fr/la-trag%C3%A9die-munichoise, et https://www.retronews.fr/conflits-et-relations-internationales/echo-de-presse/2020/06/29/mourir-pour-dantzig-marcel-deat.
 
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#Posté le mercredi 04 mai 2022 07:41

Le 9 mai 1950, l'acte fondateur de la construction européenne

Le 9 mai 1950, l’acte fondateur de la construction européennePremière source d'énergie après la Seconde Guerre mondiale jusqu'à la fin des années 50, le charbon est la clé de voûte des relations économiques et diplomatiques entre les États-Unis et l'Europe de l'Ouest. Indispensable à la reconstruction, nécessaire à la stabilisation en Europe, il offre la possibilité aux États-Unis, de par leur influence politique et économique, de structurer un marché. Cependant, un ingénieur, Lodoïs Tavernier, avait compris, dès le début de la Seconde Guerre mondiale, le rôle primordial joué par le charbon dans la force de frappe allemande. Les rapports et documents historiques qui en font état et furent la base de son combat sont présentés dans cet ouvrage. Début 1944, Lodoïs Tavernier devint président du Comité des experts du charbon pour le Comité interallié. Cinq mois plus tard, il remit son rapport officiel aux Alliés, expliquant l'importance capitale de la maîtrise du réservoir potentiel énorme de charbon que constituait la Ruhr allemande pour éviter tout nouveau conflit futur. À ses yeux, l'unique solution viable était de mettre sur pied une Régie de contrôle des productions de charbon, chapeautée par l'Union des pays y participant.
 
Après 1945, ce marché charbonnier fut tout à la fois à l'image du "monde libre", l'expression du nouvel ordre économique international et de l'intégration européenne. D'avril 1945 à mi-1947, Lodoïs Tavernier se battit pour faire passer cette idée d'union, multipliant les conférences et envoyant des tirés à part à des chefs d'État, des ministres, des industriels et des scientifiques, communiquant sur les radios belges et françaises. De nombreux articles de presse en parlèrent. L'European Coal Organisation (ECO), fut créée par les Anglais et les Américains en 1945 destiné à réglementer les approvisionnements en charbon de l'Europe placée sous leur autorité, jusqu'en 1947, au moment du lancement du Plan Marshall, cette instance, où se retrouvèrent tous les États d'Europe, à l'exception notable de l'URSS pourtant partie prenante des accords de Potsdam (lorsque l'avenir de l'Allemagne avait été discuté, ce qui induisait une réflexion sur le marché de l'énergie en Europe), eut la mission de répartir les courants charbonniers inter-européens.
 
Le 9 mai 1950, l’acte fondateur de la construction européenneJean Monnet, dont on sait qu'il connaissait parfaitement les vues américaines, politiques comme économiques, avait été mêlé de près et très tôt à ce marché européen du charbon et va reprendre les idées de Lodoïs Tavernier : à l'automne 1945 il est représentant spécial de la France auprès de l'ECO. En proposant la constitution d'une Communauté Européenne du Charbon dès le printemps 1950, il savait où le partenaire américain souhaitait aller en ce domaine, même si les objectifs de cette Communauté dans l'esprit de Monnet dépassaient largement le seul marché charbonnier. Toutefois le problème du charbon était bien davantage qu'un prétexte dans ce premier pas de la construction européenne. Obsédée par la nécessité de conjurer la menace allemande et poussée par les Américains pour qui la reconstruction de la future Allemagne occidentale qui est devenue une priorité pour à partir de 1946, la France propose le 9 mai 1950, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Robert Schuman, la mise en commun des productions française et allemande de charbon et d'acier sous la tutelle d'une Haute Autorité supranationale. Mais ce projet, visant principalement à encadrer la production des industries d'armement de la République fédérale, soulève de violentes critiques au sein de la classe politique française, loin d'être unanime derrière son ministre. L'Europe est née, elle divise déjà la France.
 
Le 9 mai 1950, l’acte fondateur de la construction européennePar ce biais, l'ECO fut remplacée par la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier (CECA) en 1952, alors presque copie conforme, après que six pays se retrouvèrent  (Allemagne, Benelux, France et Italie) à Paris en avril 1951 pour signer le traité instituant la Communauté européenne du Charbon et de l'Acier (CECA). Un traité précurseur, qui pose les bases de l'intégration européenne. En principe, au départ, la CECA avait été créée pour améliorer la production charbonnière dans l'Europe des Six, pour rationnaliser production et consommation, pour gérer ce secteur vital de l'énergie d'une manière supranationale. On partait d'une situation estimée désastreuse ou difficile, avec l'idée de devoir combler les déficits européens des uns par les surplus des autres. De plus, elle a l'obligation d'aménager le marché charbonnier en tenant compte des fortes pressions américaines pour que le charbon d'outre-Atlantique continue de trouver en Europe occidentale un débouché important. L'Europe si diverse dans ses politiques économiques oscilla face à cette puissance selon les circonstances. En 1958, la grave crise charbonnière met en valeur une mutation de source d'énergie retardée depuis la Libération, et actualise une autre Communauté Européenne mise en place par le traité de Rome en 1957.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Régine Perron, Le marché du charbon. Un enjeu entre l'Europe et les Etats-Unis de 1945 à 1958, Publications de la Sorbonne, 1996, et https://books.openedition.org/psorbonne/676?lang=fr,  André Tavernier, L'idée de la CECA, Communauté européenne du charbon et de l'acier, de par sa nécessité : Lodoïs Tavernier, un père de l'Europe oublié, Avant-Propos, 2014, et https://www.cairn.info/france-europe--9782804160166-page-27.htm.
 
Merci !
Tags : Histoire, Histoire de France
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#Posté le lundi 09 mai 2022 06:58

Louis XV, du Bien-aimé au Mal-aimé

Louis XV, le roi de la «douceur de vivre», fut adulé, critiqué et surtout incompris. On le crut doux : il était brusque et silencieux. On le dit léger : il était inquiet et grave. On le figura en manteau de lys et en habit brodé, lui qui n'aimait rien tant que la chasse et la vie au grand air. Louis XV fut inconnu à ses propres peuples, un inconnu bien-aimé. Ce sportif timide à la voix rogue et au regard noir fut le souverain du plus grand royaume d'Europe pendant près de soixante ans. Héritier d'un régime ancien et complexe, il réforma sans bouleverser et préféra toujours le consensus à l'affrontement.
 
Louis XV, du Bien-aimé au Mal-aiméLa naissance du duc d'Anjou, futur Louis XV, le 15 février 1710, a lieu parmi d'autres sujets du royaume. Avant les années 1710-1712, Louis XIV n'avait aucun souci pour sa descendance. Mais par la suite, une période dramatique s'ouvre pour la famille royale. Le roi Soleil va vivre avec l'angoisse du successeur. Une gouvernante s'occupe du jeune roi pendant les sept premières années, avant que l'éducation ne passe aux hommes. C'est Mme de Ventadour qui sera attachée au service de Louis XV. Sa nourrice, Marie-Madeleine Mercier, reste auprès de lui en permanence après la séparation immédiate de la mère et de l'enfant à sa naissance. L'apprentissage prodigué par ces femmes porte sur les rites religieux, l'histoire sainte, l'écriture, la lecture, la géographie, savoir parler en public, etc. Cette éducation comporte aussi l'apprentissage des vertus cardinales, la culture du secret, la résistance à la fatigue, la danse et le comportement en société. Le 14 avril 1711, le Grand dauphin meurt brutalement à cinquante ans. Puis survient la mort en 1712 du duc et de la duchesse de Bourgogne. Le second duc de Bretagne meurt à cinq ans, le 8 mars 1712. Avec empressement, on baptise à la Chapelle royale, de nuit (pour ne pas subir de contamination de cette variole), les deux derniers garçons quelques heures avant la mort du petit duc de Bretagne. La gouvernante use de son pouvoir militaire en isolant l'aile des princes où étaient élevés les enfants. C'est la raison pour laquelle Louis XV n'aura pas de parrain de grande famille. La gouvernante ayant désigné ceux qui étaient présents dans les appartements des Enfants de France. Ce troisième enfant, de nature fragile, fréquemment malade, qui avait été quelque peu oublié se retrouve maintenant dans la lumière. Il est le seul successeur. Le dernier acte politique de Louis XIV, le second codicille (de son testament) rédigé d'une main hésitante le 23 août 1715, donne à Monsieur le Dauphin, comme précepteur le sieur Fleury, évêque de Fréjus, et comme confesseur le père Le Tellier. Il quitte Versailles en septembre 1715 et sera installé à Vincennes avec la Cour. Il s'installe ensuite aux Tuileries de 1716 jusque 1722. Le Maréchal de Villeroy est nommé Gouverneur du roi le 15 février 1717. Un surintendant est nommé, en l'absence de père ou de grand père, le duc du Maine. Différents précepteurs et gouverneurs prennent en charge les apprentissages du roi Louis XV. Ces apprentissages ont fait l'objet d'une opposition entre deux façons de concevoir l'éducation d'un roi : une vision classique et une vision plus moderne, celle du Régent, Philippe d'Orléans. Louis XV, formé par Bourguignon d'Anville, développe une prédilection de la géographie. La régence exercée au nom du jeune Louis XV par le neveu de Louis XIV,  Philippe, le duc d'Orléans entre 1715 et 1723 qui cassa le testament de Louis XIV, rompit avec le pesant cérémonial imposé à Versailles permettant à Paris de redevenir le centre du pouvoir jusqu'en 1722, est marquée surtout par l'ouverture de la Chambre de justice contre le financiers en 1716, la polysynodie (gouvernement des Conseils), permettant à Philippe d'Orléans d'écarter les dévots pour placer des hommes nouveaux mais qui s'avéra un échec après la démission du cardinal de Noailles du Conseil des consciences qui abouti à la dissolution de la plupart des conseils en 1718, par la tentative de rétablissement des finances menée par Law devenu contrôleur général des finances en 1720, mais l'expérience abouti à une banqueroute et amène durablement la méfiance de l'opinion envers le papier monnaie, après la suppression du vingtième (impôt universel du dixième des revenus de toutes les propriétés) en 1717, dans une période qui resteront dominées par la recherche de la paix à l'extérieur - le rapprochement avec l'Angleterre et la Hollande dans une Triple alliance signée le 4 janvier 1717 - et la quête de l'apaisement - politique, social, religieux - à l'intérieur libérant quelques prêtres jansénistes emprisonnés à la suite de l'application de la bulle Unigenitus. À cela s'ajoute entre 1715 et 1718, des attaques de loups qui font une trentaine de morts au Livradois. Cette stabilité est due précepteur et éminence grise du régent Philippe d'Orléans, secrétaire d'État des Affaires étrangères, archevêque de Cambrai, premier ministre de Louis XV, le cardinal Dubois (1656-1723) qui est le génie politique de la Régence. L'abbé Dubois, qui n'est pas prêtre, devient ainsi secrétaire d'État aux Affaires étrangères en 1718, archevêque de Cambrai en 1720, cardinal en 1721. Il est déjà tout-puissant et permettra le renforcement de l'autoritarisme royal, ayant réussi à éliminer tous ses concurrents de la vieille noblesse en exilant le rebelle Parlement de Paris à Pontoise en 1720 qui fut obligé d'enregistrer en décembre une déclaration royale qui ordonnait l'acceptation dans tout le pays de la bulle Unigenitus, et en châtiant les aristocrates comploteurs entre 1718 et 1720, lorsqu'il est nommé principal ministre en août 1721. Il ne le restera qu'un an, emporté par un atroce abcès de la vessie, qui réjouit fort ses ennemis, en août 1722. En réussissant à imposer l'alliance avec l'ennemi de toujours, l'Angleterre, il devient le principal architecte de la paix européenne. Sur le plan intérieur, en tant que Premier ministre, digne héritier de Richelieu et de Mazarin, il réussit à apaiser les divisions qui ont gangrené le royaume durant la sombre fin de règne de Louis XIV. Dès 1721, l'influence des écrits philosophiques se fait sentir avec Montesquieu et ses Lettres persanes, véritable satire des institutions et des m½urs. Sacré à Reims le 25 octobre 1722, Louis XV revient à Versailles, il laissera gouverner le duc d'Orléans, qui connaîtra un décès brutal le 2 décembre 1723.
 
Louis XV, du Bien-aimé au Mal-aiméMajeur depuis 1723, Louis XV aime beaucoup Versailles, où il prend ses aises et apprend la chasse, et ne chercha pas à gouverner personnellement laissant entre le 2 décembre 1723 et le 11 juin 1726 le pouvoir au duc de Bourbon, arrière petit-fils du prince de Condé, dans une période marqué par une petite disette en 1725 (les fortes pluies provoquèrent la pourriture des moissons) provoquant des émeutes de la faim et à Paris, on pille des boulangeries, un retournement d'ordre politique et dynastique avec le renvoi en Espagne de Marie-Anne Victoire, la trop jeune infante pour épouser le roi au moment de l'apaisement du conflit avec Philippe V, pour la remplacer par Marie, fille de Stanislas Leszczynski, le roi détrôné de Pologne, pour un mariage célébré à Fontainebleau le 5 septembre 1725, de laquelle il aura dix enfants (Six filles et un fils, le dauphin, atteignent l'âge adulte), nés entre 1727 et 1737, la déflation par la refonte de la monnaie inspiré par le financier Pâris-Duverney qui provoque une agitation sociale,  la tentative de création d'un nouvel impôt, le cinquantième (impôts du cinquantième du revenu pesant sur tout le monde, indépendamment des privilège) et enregistré en lit de justice au Parlement le 8 juin 1725, fut mal accueilli dans tout le royaume et se heurta à de fortes résistances, ce qui expliqua pourquoi cet impôt qui devait rapporter 25 millions de livres , en produisit à peine 5. Enfin, le15 juin 1726, le contrôleur général des finances stabilisa la livre tournois. Gouvernant de fait à partir de 1724, le cardinal de Fleury, qui est parvenu à gagner l'estime du jeune roi Louis XV, en tant que précepteur, a les pouvoirs d'un ministre principal à partir de 1726 après avoir obtenu la disgrâce du duc de Bourbon et régna sans partage pendant 17 ans : il pratique à l'extérieur une politique de paix, mais il se laissa pourtant entraîner dans deux guerres qui pesèrent lourdement sur l'avenir de la France, en mettant à mal la belle concorde européenne bâtie sous la Régence, se laissant entraîner dans la guerre de succession de Pologne (1723-1738) pour soutenir le beau père de Louis XV, Stanislas Leszczynski, et grâce à son habileté, la guerre coûta peu d'argent et peu d'hommes, et rapporta la Lorraine au traité de Vienne (1738) qui met fin au conflit, et que l'on donna au beau-père du roi, et que la France retrouve à sa mort en 1766, et la France noue une coalition avec la Prusse, la Bavière, la Saxe et l'Espagne qui contestent la succession d'Autriche en 1740, à l'intérieur une saine gestion qui favorise l'essor économique du royaume avec des résultats de l'agriculture particulièrement bénéfiques, un budget équilibré dont Fleury arrive à dégager un excédent des recettes entre 1738 et 1740, grâce aux contrôleur des finances Orry (entre 1730 et 1745), qui diminua les dépenses, trouva de nouvelles ressources, exigeant davantage des fermiers généraux et du clergé, rétablissant le vingtième en 1733, aboli en 1746 et revenant à nouveau en 1741, et le dixième (un prélèvement du revenu de toutes les propriétés (revenus fonciers, revenus mobiliers, revenus des professions libérales, revenus de l'industrie) qui est acquitté par tous les corps sociaux du royaume) entre 1733-1736 et après 1741, afin de développer l'économie du royaume en créant des manufactures, diminuant les péages et utilisant la corvée royale pour moderniser les routes, et le cardinal de Fleury exerça aussi une censure à l'encontre des jansénistes, en réduisant au silence le jansénisme ecclésiastique en 1727, en obligeant le parlement à enregistrer la déclaration du 24 mars 1730, qui décrète la bulle Unigenitus loi du royaume, et Fleury fait fermer le cimetière Saint-Médard, théâtre des convulsionnaires du diacre Pâris en 1732, où le jansénisme s'y est déconsidéré ce qui a permis au cardinal de se raccommoder avec les parlementaires, comme aux intellectuels puisqu'à partir de 1734, Voltaire publie les Lettres anglaises dans lesquelles il vante les libertés britanniques, et le livre est brûlé car jugé opposé à l'Église et au pouvoir monarchique absolu, puis on assiste dès le début des années 1740 à un renforcement de la police du livre avec laquelle on multiplie les inspections d'imprimeries, on détruit les livres déclarés interdits (les ouvrages prohibés sont imprimés en Suisse, en Angleterre ou dans les Provinces-Unies puis revendus dans le royaume) qui devait cultiver les germes de la révolte, et la montée des oppositions se fait de plus en plus par le biais de l'écrit, qui donnera naissance à la notion d'opinion publique, car  toutes les oppositions quelles qu'elles soient, visent à affaiblir le pouvoir royal sous sa forme absolue, mais les choix d'un cardinal ministre vieillissant montrent aussi le constat de l'immobilisme et de l'aveuglement d'une monarchie sclérosée devant le monde nouveau qui s'annonce. Et entre 1723 et 1729, le Velay connaît les ravages de loups dévorant 14 enfants morts et faisant 23 blessés, et en 1731 et 1734, un animal terrifiant a semé la mort à Trucy dans l'Auxerrois et ses alentours. À partir de 1733, le roi délaissait son épouse pieuse et effacée, pour des maîtresses successives, d'abord prises dans la même famille, les s½urs de Nesle, d'abord Mme de Mailly entre 1733 et 1740, Mme de Vintimille entre 1741 et 1743, et la duchesse de Châteauroux à partir de 1743. En tout cas, l'adultère royal s'étalait au grand jour mais dans la mauvaise conscience. Conscient de son péché, Louis XV ne communiait plus et ne touchait plus les écrouelles à partir de 1739, minant ainsi la sacralité de la monarchie. Le bien aimé devint la risée du petit peuple et fut insulté, brocardé. Et des pamphlets et des «mauvais propos» enflent prenant pour cible les maîtresses royales qui selon eux s'occupent trop des affaires publiques. À cela s'ajouta les attaques d'une bête féroce à la Xaintrie entre 1742 et 1744 dont on envoya la peau au contrôleur général des finances Orry.
 
Louis XV, du Bien-aimé au Mal-aiméLouis XV qui a 33 ans, à la mort de Fleury en 1743, est poussé par la duchesse de Châteauroux à gouverner activement et tâcha de lui donner confiance, il gouverne alors sans principal ministre, travaillant avec chaque ministre, les poussant à agir seuls, du fait qu'il était moins présent au conseil, il manifestait un intérêt intermittent pour les affaires, ce qui poussait les factions ministérielles à s'affronter  multipliant ainsi les politiques contradictoires et simultanées, tandis que le roi lui-même avec son Secret développait sa propre politique étrangère indépendant de son secrétaire d'État. Louis XV se rend aussi en personne à la guerre comme son prédécesseur Louis XIV, mais il tombe malade à Metz en 1744. Le peuple, encore attaché à son roi, prie alors pour son rétablissement et lui donne le surnom de «Bien-Aimé». La comtesse de Châteauroux fut éconduite sous la pression de la famille et des prélats de cour, incident qui laissa au roi une profonde ranc½ur, elle mourut peu de temps après. Au printemps 1745, surgit Jeanne Antoinette Poisson, devenue la marquise de Pompadour, maîtresse en titre jusqu'en 1750,  qui devient son amie et le conseille, par son rôle de mécène, elle fait travailler pour elle, les grands artistes de son temps amenant un art raffiné, qui s'éloigne des raideurs louis-quatorziennes pour se plonger dans les tourbillons du rococo, dans la fraîcheur des tableaux de Boucher, dans l'intimité de ceux de Chardin ou encore dans la grâce des portraits de Nattier, et en faisant nommer son frère Marigny directeur général des bâtiments, elle appuya les philosophes et les physiocrates, dont le chef de file François de Quesnay était son médecin, ce qui mit contre elle le clergé qui lui était déjà hostile et l'opinion fustigeait les folles prodigalités de la favorite à travers des satires et des chansons colportées contre elle, elle fréquente aussi les salons du siècle des Lumières, où l'on cultive l'art de la conversation, le pouvoir est de plus en plus décrié. Les grands esprits se rencontrent et remettent en cause les fondements de la monarchie, et notamment l'absolutisme, comme Montesquieu, l'auteur de L'Esprit des lois (1748), et Diderot qui connaîtra la prison en 1749 avec sa Lettre sur les aveugles, tandis que l'Encyclopédie publié à partir de 1750, vit ses deux 1er tomes  supprimés par le censure royale en 1752, mais Diderot poursuivra la tâche jusqu'en 1766 en semi-clandestinité à partir de 1759 grâce à des donateurs anonymes, et les physiocrates à la suite de Quesnay (Mirabeau le père, Le Mercier de La Rivière, Le Trosne, Abeille...) réclament entre 1757 et 1758  la disparition des impôts directs, des privilèges seigneuriaux, et la liberté complète des échanges à l'intérieur et à l'extérieur du royaume. Mais au fur et à mesure que son influence auprès de lui s'accroit, du fait de ses choix malheureux dans les désignations militaires et la désignation de ministres qu'elle abandonne souvent comme Machault d'Arnouville au Contrôle général des finances pour remplacer Orry en 1745, il voit aussi une montée des oppositions et en 1750 il est accusé à Paris d'être l'instigateur d'enlèvements d'enfants par la police, des émeutes éclatent, les archets du guet et les gens de la polices sont malmenés, et on dévaste les locaux publics, plus encore lorsque Madame de Pompadour devient ensuite l'«intendante des plaisirs particuliers», fournissant le roi en «petites maîtresses» dans le parc aux cerfs entre 1752 et 1755, un endroit de Versailles qui accueillait de jeunes femmes désargentées, la plupart du temps nobles, que le roi, incognito venait séduire. Maurepas aura la mauvaise idée de faire des chansons sur elle et fut disgracié en 1749, et la même mésaventure survint au comte d'Argenson 1757, une impopularité imputable à la guerre de Succession d'Autriche qui malgré quelques belles victoires, dont Fontenoy en 1745, se termine par une paix sans vainqueur en 1748 à Aix-la-Chapelle. On reproche à Louis XV d'avoir ½uvré pour le roi de Prusse, seul bénéficiaire du conflit et de rendre la Belgique (malgré la victoire de Maurice de Saxe à Fontenoy) à l'Autriche (alors que la Prusse annexait, après une guerre d'agression, la Silésie). En Inde, Dupleix et La Bourdonnais s'emparèrent de Madras (1746), mais ils ne s'entendirent pas, et, deux ans après, les Anglais assiégeaient à leur tour Pondichéry (1748). En Inde, Dupleix, débarrassé de La Bourdonnais, put reprendre ses projets d'habile protectorat, et dès 1750, le gouverneur Dupleix contrôle le Deccan grâce à sa fine connaissance des sociétés indiennes et grâce au soutien des jésuites qui interviennent dans des missions diplomatiques auprès des princes moghols. Il se retrouve à la tête d'un véritable empire, ni accrédité par la monarchie française ni par la Compagnie des Indes, mais Louis XV destitue Dupleix de son poste de gouverneur en août 1754, et il est rappelé à Paris. En 1749, Louis XV décide de la création d'un nouvel impôt qui s'appliquerait à tous, correspondant à 5 % des revenus fonciers. Cette réforme que défend Machault d'Arnouville se heurte à la résistance des privilégiés qui ne paient pas d'impôts : le Parlement de Paris présente ses remontrances au roi mais l'opposition la plus virulente vient du haut clergé qui dénonce l'empiétement du pouvoir royal sur les privilèges de l'Église. Louis XV finit par exempter le clergé en 1751, et la charge du nouvel impôt vient peser très majoritairement sur les épaules du tiers-état. La monarchie se montre incapable de rénover le système fiscal et sa faiblesse vis-à-vis du clergé provoque un mécontentement général qui révèle des failles dans l'autorité absolue du roi. Excédée par les faveurs accordées au clergé, l'opposition parlementaire parisienne entraîne avec elle, les parlementaires de province (Rouen, Rennes, Bordeaux, Toulouse...). S'ensuivent trois années d'escarmouches entre parlements et pouvoir royal, dont l'autorité du souverain ne sort pas indemne notamment avec les affaires des refus des sacrements entre 1752 et 1753, où il soutient d'abord l'épiscopat l'éclaboussent l'obligeant à un compromis avec le Parlement, qui s'est permis de rédiger les 'grandes remontrances' et de suspendre l'exercice de la justice en 1753, ce qui lui vaut une hostilité croissante de l'épiscopat. Le marquis de Marcieu s'active dans le bas Dauphiné en 1754 contre une «bête», et doit lutter contre un vieux fonds de croyances populaires, et entre 1754 et 1756, 25 personnes sont tuées ou blessées dans le Lyonnais par deux loups. En août et décembre 1756, le roi impose deux lits de justice : il diminue les pouvoirs du Parlement en supprimant certaines chambres de justice. Les magistrats ripostent par une grève de la justice à Paris, Rouen et Bordeaux ; conséquence : les critiques redoublent et le discrédit de l'État royal augmente. Et la gabelle devenue impopulaire permit à Mandrin de lever une véritable bande – les Mandrins – pour dévaliser les greniers à sel et les bureaux de tabac et libérer les contrebandiers en Dauphiné, en Vivarais, en Rouergue, en Auvergne et en Franche-Comté en 1754-1756. Il mène six campagnes à la barbe de la maréchaussée impuissante, dispersée en brigades trop peu nombreuses et trop distantes. Mandrin est capturé en Savoie par 500 soldats et employés des fermes, et le 26 mai 1756, il est roué vif à Valence. C'est dans ces circonstances, qu'a lieu l'attentat de Damiens contre la personne du roi, le 5 janvier 1757 : légèrement blessé par un coup de couteau, Louis XV est très atteint psychologiquement par ce geste considéré comme un crime de lèse-majesté.
 
Louis XV, du Bien-aimé au Mal-aiméÀ partir de 1758, le principal ministre du roi est le duc de Choiseul, qui a su se ménager l'appui de Mme de Pompadour. Il mit fin au désastre de la guerre de Sept Ans (1756-1763), première guerre à l'échelle mondiale, malgré qu'elle a bien commencée, elle tourne mal et le 11 novembre 1757 Soubise est battu par les Prussiens à Rossbach, on se moqua de lui, mais il fut plus heureux à Sonderhausen le 23 juillet 1758, devenant maréchal de France, tandis qu'au Canada le marquis de Montcalm résiste héroïquement à l'armée anglaise en vain, car Québec est enlevé en 1759 et Montréal tombe en 1760, et aux Indes, où Lally-Tollendal succède à Dupleix, les Anglais s'emparent du Bengale et rejette les Français dans Pondichéry, ce qui signe la disparition de la Nouvelle-France en Amérique du Nord, et dans l'empire des Indes, il ne subsiste plus que cinq comptoirs, il modernisa l'État, restaura la marine, réforma l'armée à travers des ordonnances sur les régiments et leur administration en 1762 tant dans l'armée que dans la marine, prépara la revanche contre l'Angleterre, libéralisa l'économie en étant à l'origine d'une réforme inédite (en 1763 et 1764) qui propose la liberté du commerce des céréales dans le royaume mise en place par le conseiller Laverdy nommé au contrôle des finances après Bertin, don le but est d'éviter la hausse des prix et les menaces de pénurie, ce qui débouche sur de nouvelles attaques contre le roi qui ne protège pas son peuple contre les spéculateurs, on se demande même s'il n'est pas lui-même un spéculateur, et la rumeur du «pacte de famine» en 1768 affleure dans certaine remontrances parlementaire, et fait l'acquisition de la Corse à la République de Gênes en 1768. Mais il s'inscrit contre le pouvoir du roi en cautionnant en 1764 le bannissement des Jésuites du royaume de France afin que les Parlements acceptent les vingtièmes. Du côté des parlementaires, on tente d'affaiblir le pouvoir royal en pratiquant une obstruction systématique à l'enregistrement de ces nouvelles mesures économiques comme celle du contrôleur général Silhouette qui voulait imposer une subvention territoriale et 1759, remplacé par Henri Bertin la même année fut la victime de l'opposition aux vingtièmes et aux cadastres qui s'acheva par son départ en 1763, et l'opposition parlementaire eut aussi la tête de Laverdy en 1768. Après les colonies, le roi perd également son entourage dans les années 1760. La Pompadour disparaît en 1764, suivie du Dauphin en 1765 et de la reine en 1768, mais il retrouve l'amour dans les bras d'une ancienne professionnelle du sexe, la comtesse du Barry en 1768 : le scandale est total. Et la monarchie semble à bout de souffle. Louis XV se retrouve isolé face à l'opposition des privilégiés et celle des jansénistes, alliés aux parlementaires gallicanistes qui veulent une autonomie de l'Église de France par rapport à Rome. À cela s'ajoute pour Louis XV, l'affaire de la bête du Gévaudan. Après qu'en juin 1764, une femme, est violemment attaquée alors qu'elle fait paître son troupeau, et que la bête du Gévaudan vient de faire sa première victime quelques jours plus tard, et ne s'arrêtera plus faisant 88 à 124 victimes. Au c½ur du Gévaudan, c'est la panique. Loin du simple fait divers, l'affaire prend une ampleur nationale. Des ravages de la bête, les journaux font un vrai feuilleton. L'histoire traverse les frontières et trouve écho dans la presse allemande et britannique. Il faut que le carnage cesse. Louis XV, interpellé, envoie les dragons sur place menés par le capitaine Duhamel, puis le meilleur louvetier du royaume Martin Denneval. En septembre 1765, François Antoine, un porte-arquebusier du Souverain tue ce qu'il décrit comme un grand canidé. «Le corps de la bête est acheminé à Versailles pour être empaillé et exposé dans les jardins du château. Pour le Roi, l'affaire s'arrête là.» C'est l'accalmie, plus encore avec la bête du Sarlat en 1766, un loup enragé qui est finalement abattu.
 
Louis XV, du Bien-aimé au Mal-aiméAprès avoir enfermé La Chalotais et son fils à la forteresse de Saint-Malo en 1765 pour avoir écrit des lettres anonymes impliquant le roi et ses maîtresses, les parlementaires vinrent au secours de leur collègue breton, ce qui pousse Louis XV à la dispersion des magistrats bretons et à l'installation du «baillage d'Aiguillon», en mars 1766, devant le Parlement de Paris, il rappelle que «c'est en ma personne seule que réside la puissance souveraine», «c'est à moi seul qu'appartient le pouvoir législatif, sans dépendance et sans partage» et «l'ordre tout entier émane de moi», malgré cela il rétablit le Parlement de Rennes. Pendant ce temps, les attaques de la bête du Gévaudan reprennent, et l'année 1766 est sanglante, la bête est déchaînée, puis en mai 1767, la jeune Marie Denty, 12 ans, est sauvagement dévorée, et en juin, Jean Chastel, paysan et chasseur, abat un énorme loup semblable à celui de François Antoine. Ses ministres les plus décidés, Maupeou, chancelier depuis 1768, et l'abbé Terray le contrôleur général des finances en 1769, poussent le roi à résister, et en 1770, Louis XV congédie Choiseul sur les conseils de sa maîtresse, Madame du Barry, influencée par sa coterie de roués et de dévots. Choiseul est remplacé par le duc d'Aiguillon devenu secrétaire d'État aux affaires étrangères en 1771 après que le roi lui évita un procès du parlement en 1770, qui tente d'audacieuses réformes avec le chancelier Maupeou et le contrôleur général Terray. Et Louis XV accueillit également favorablement Marie-Antoinette dans sa famille en 1770, l'appréciant pour sa fraicheur et son espièglerie, loin de cette vie de cours qu'il exécrait, au fond. Le Parlement ne tient pas compte de ces principes d'autorité réaffirmés par le souverain et entre en rébellion ouverte contre le roi, à partir de juillet 1770. En 1771, Louis XV appuyant l'énergique Maupeou, va imposer une réforme sans précédent du système juridique français, en transformant les parlements en institutions publiques : un nouveau système remplace les charges héréditaires et vénales des parlementaires par des magistrats nommés et payés par l'État; la justice devient gratuite et accessible à tous. Débarrassé du Parlement, l'abbé Terray tente un redressement par l'extension des vingtièmes à tous les contribuables, l'élévation du bail des fermes et des produits de la paulette, et la crise de subsistance de l'année 1770 et 1771 le pousse à contrôler le commerce des grains. Ces réformes pourtant réussies ne sont pas comprises par les contemporains, ce qui provoque une animosité contre le roi et la Du Barry. Au printemps 1774, les premiers signes de la maladie sont là : plus d'appétit, froid, migraine, mal à la jambe. Le 10 mai, Louis XV succombe à la variole, à l'âge de 64 ans, dans l'indifférence générale. Le cortège évite Paris, où l'on crie 'Taïaut' sur son passage. À sa mort, les graines de la Révolution française sont plantées et sur le point de germer. Son petit-fils Louis XVI, à qui il lègue un royaume affaibli et mécontent, aggravera la situation du pays menant la France à la Révolution.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Olivier Chaline, La France au XVIIIe siècle, 1715 – 1787, Belin, 1996, Joël Cornette, Absolutisme et Lumières. 1652-1783. Histoire de France, Hachette Supérieur, 2000, Guy Chaussinand-Nogaret, Le cardinal Dubois (1656-1723), Perrin, 2000, et Le cardinal de Fleury, Perrin, 2000, François Lebrun, L'Europe et le monde : XVIe, XVIIe, XVIIIe siècle, Armand Colin, 2002, Pierre-Yves Beaurepaire, Échec au roi. Irrespect, contestations et révoltes dans la France des Lumières, Paris, Belin, 2015, et https://www.nonfiction.fr/article-8204-fin_de_partie_pour_la_monarchie_.htm,  Alexandre Dupilet, Le Cardinal Dubois : Le génie politique de la Régence, Tallandier, 2015, Cécile Berly, Les femmes de Louis XV, Perrin, 2018, et https://boojum.fr/les-femmes-de-louis-xv-le-roi-qui-aimait-trop-les-femmes, Pascale Mormiche, Le petit Louis XV, enfance d'un prince, genèse d'un roi (1704-1725), Champ Vallon, 2018, https://universiteouverte.u-cergy.fr/lenfance-de-louis-xv-la-fabrique-dun-roi/, et https://www.clionautes.org/le-petit-louis-xv-enfance-dun-prince-genese-dun-roi-1704-1725-comment-fabriquer-un-roi.html, Alexandre Dupilet, Le régent : Philippe d'Orléans, l'héritier du roi-soleil, Tallandier, 2020, Jean-Christian Petitfils, Louis XV, Perrin, 2021, http://salon-litteraire.linternaute.com/fr/jean-christian-petitfils/review/1915147-louis-xv-une-biographie-magistrale, https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-livre-du-jour/louis-xv-de-jean-christian-petitfils_1768909.html, https://www.lefigaro.fr/histoire/2017/10/24/26001-20171024ARTFIG00266-louis-xv-le-bien-aime-devenu-le-mal-aime.php, et https://www.leparisien.fr/archives/le-peuple-a-ete-choque-par-le-comportement-de-louis-xv-03-01-2015-4415263.php, https://www.cosmovisions.com/ChronoFrance-Louis-XV.htm, https://www.francebleu.fr/emissions/ils-ont-fait-l-histoire/louis-xv-un-homme-a-femmes, https://www.futura-sciences.com/sciences/dossiers/histoire-francois-ier-louis-xvi-fonctionnement-monarchie-absolue-france-2611/page/9/, https://www.futura-sciences.com/sciences/questions-reponses/epoque-moderne-joseph-francois-dupleix-reve-empire-francais-inde-9749/, https://www.geo.fr/histoire/louis-xv-le-roi-bien-aime-203730, https://www.historia.fr/la-peur-du-grand-m%C3%A9chant-loup, https://www.lafranceagricole.fr/la-tete-ailleurs/la-gabelle-un-impot-deteste-1,0,536754680.html, https://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2009/08/14/01006-20090814ARTFIG00506--louis-xv-le-roi-prisonnier-de-sa-reputation-.php, https://www.lepoint.fr/histoire/fleury-cardinal-1653-1743-30-07-2013-1709702_1615.php, https://www.lyonne.fr/trucy-sur-yonne-89460/actualites/sur-les-traces-du-monstre-de-trucy-histoire-vraie-ou-legende_11203273/, https://www.telepro.be/decouverte/bete-du-gevaudan-loup-y-etais-tu.html, et Solange MARIN, « FLEURY ANDRÉ HERCULE DE (1653-1743) cardinal français », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 8 mai 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/andre-hercule-de-fleury/.
 
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#Posté le mardi 10 mai 2022 12:50

Le Cartel des gauches, une alliance de gauche face au «mur de l'argent»

Le Cartel des gauches, une alliance de gauche face au «mur de l’argent»Le Cartel des Gauches est une coalition qui lors des législatives du 11 mai 1924 rassemble la gauche radicale, le groupe radical et radical-socialiste, les républicains socialiste et les socialistes (SFIO) contre la majorité conservatrice sortante du Bloc National. Le nom avait été choisi du bout des lèvres au Congrès socialiste de 1924 qui rechignait à entrer au gouvernement. Ses revendications immédiates sont l'hostilité aux décrets lois, maintien de la loi de 8 heures, fidélité à la SDN, laïcité, opposition à Millerand qui avait rapproché socialistes et radicaux. Cette alliance de gauche remporta les élections le 11 mai 1924 avec 284 sièges, auxquels s'adjoignirent les 41 députés de la gauche radicale face aux 233 élus de droite. Les 28 députés communistes ne soutiendront pas ce cartel qu'ils voient comme des «bourgeois» et des «sociaux-traitres». D'une chambre dominée par les anciens combattants et les notables succéda une assemblée d'avocats et de fonctionnaires, dont un nombre d'enseignants.
 
Le Cartel des gauches, une alliance de gauche face au «mur de l’argent»L'alliance survit à la période électorale et le cartel des gauches domine la chambre jusqu'en juillet 1926. Il impose immédiatement la démission du président de la République Alexandre Millerand, accusé d'avoir outrepassé ses pouvoirs (11 juin 1924), un radical modéré, Gaston Domergue le remplace (14 juin 1924). Édouard Herriot forme un cabinet avec le soutient des socialistes (14 juin 1924) et entend pratiquer une politique d'apaisement et d'ouverture. Il met avant des actes symboliques comme le transfert des cendres de Jean Jaurès au Panthéon et les cheminots condamnés sous le Bloc national sont amnistiés. Sa politique de laïcité soulève immédiatement l'opinion, car il veut étendre la Séparation de l'Église et de l'État aux départements d'Alsace-Lorraine, appliquer de nouveau les lois anticongréganistes et rompre à nouveau les relations avec le Saint-Siège amenant une protestation aux allures massives. Il accepte le plan Dawes en aout 1924, qui échelonne les réparations jusqu'en 1929, et prête 800 millions de mark-or à l'Allemagne en contrepartie de l'évacuation de la Ruhr, et reconnaît l'URSS en octobre 1924, tout en essayant d proposer  à la SDN le «protocole de Genève» en novembre 1924 qui permettrait en cas de conflit général d'envisager un accord de désarment général. Mais le cartel va se heurter au «mur de l'argent», du fait qu'hostile aux socialistes, les milieux financiers déclenchent une panique foncière plus encore lorsqu'ils apprennent que le gouvernement veut faire un impôt sur le capital le 2 avril 1925. On assiste à fuite précipitée des capitaux accompagnée d'une accélération de la chute du franc. À cause de cela, le cartel recourt aux avances de la Banque de France, mais le gouvernement excède le plafond toléré. En révélant l'ampleur du dépassement le 10 avril 1925, la Banque de France condamne le gouvernement, et le même jour après que le Sénat lui refuse la confiance, Herriot démissionne.
 
Le Cartel des gauches, une alliance de gauche face au «mur de l’argent»Puis en 15 mois, 5 gouvernements (gouvernement Painlevé entre octobre et novembre 1925, et les 3 d'Aristide Briand entre novembre et juillet 1926, et celui d'Herriot en juillet 1926) se succèdent renversés par les socialistes et les radicaux de gauche quand ils mènent une politique financière qui a la faveur des milieux d'affaires comme lorsque le gouvernent Painlevé lance un emprunt, audacieux pour l'époque, de 4 %  à garantie de change, une concession au capital, mais les épargnants boudent et la livre remonte encore, condamnés par les difficultés de trésorerie provoqués par les banques lorsqu'ils envisagent de prendre les mesures souhaités par les socialistes, et le cartel s'engage aussi dans la voie d'une politique internationale nouvelle, conciliatrice, axée sur l'arbitrage de la Société des Nations (SDN), par laquelle Aristide Briand arrive à partir de 1925 à tenter un rapprochement franco-allemand avec l'évacuation de la Ruhr et les accords de Locarno en octobre amenant la reconnaissance des frontières occidentales de l'Allemagne et la promesse d'un siège à la SDN pour cette dernière, mais la panique financière ne fait que croitre au point le 26 juillet 1926 le second cabinet Herriot n'aura survécu que 6 jours aux applaudissements de la foule des épargnants massés devant la Chambre. Rappelé au pouvoir par Gaston Domergue, Poincaré obtient les pleins pouvoirs : c'est la dislocation du cartel et le retour à l'union nationale.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Alain Decaux, et André Castellot, Dictionnaire illustré de l'histoire de France, Perrin, 1989, Olivier Wieviorka, et Christophe Prochasson, La France du XXe siècle : documents d'histoire, Editions du Seuil, 1994, Serge Bernstein, et Pierre Milza, Histoire du XXe siècle, tome 1 : 1900-1945 La fin du monde européen, Hatier, 1996 ; Christian Ambrosi, Arlette Ambrosi, et Bernadette Galloux, La France de 1870 à nous jours, Armand Colin, 1997, Jean-Christian Petitfils, Histoire de la France, Fayard, 2018, Claude Quétel, ‎et Isabelle Dumielle, Histoire de la France en 365 dates, Perrin 2018, Françoise Taliano-des Garets, Histoire politique de la France - IIIe, IVe, Ve Républiques (1870 à nos jours) - 2e édition,  ellipses, 2021, https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/III_e_R%C3%A9publique/140713, et Armel MARIN, «CARTEL DES GAUCHES (1924-1926)», Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 9 mai 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/cartel-des-gauches/.
 
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#Posté le mercredi 11 mai 2022 07:48

Didier de Vienne, un évêque au caractère bien trempé devenu le patron des vendangeurs

Didier de Vienne, un évêque au caractère bien trempé devenu le patron des vendangeursNous fêtons aujourd'hui la Saint-Didier, qui célèbre le patron des vendangeurs.
 
Né à Autun, en Saône-et-Loire, issu d'une famille aristocratique, Didier se livra par la suite à l'étude des lettres, connaissant déjà la grammaire à la perfection, cette étonnante célérité d'esprit lui permit bientôt d'assimiler et d'expliquer les Saintes Écritures lui permettant une ascension dans la carrière ecclésiastique, après avoir refusé plusieurs évêchés, Didier accepte celui de Vienne en 599, une hésitation explicable par le fait qu'il enseignait la grammaire, et lisait des poésies en public. Le pape Grégoire le Grand le compte par les prélats des Gaules qui peuvent l'aider dans son ½uvre de réformes sociales. En relation avec lui, une lettre atteste d'ailleurs leur correspondance.
 
Mal vu du roi de Bourgogne Thierry II, auquel il ne craint pas de lui reprocher ses vices, Didier est conduit devant un concile réuni à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), où l'évêque de Lyon, gagné à la cause du roi, présente de faux témoins qui accusent l'évêque de Vienne de tentative de viol. Déposé, exilé dans l'île de Levisio en 607, Didier est rappelé par Brunehaut et Thierry, et reçoit un accueil très enthousiaste des habitants de Vienne, mais, ayant reproché leur conduite à la reine et à ses petits-enfants, il fut de nouveau arrêté dans son église.
 
Didier de Vienne, un évêque au caractère bien trempé devenu le patron des vendangeursAlors ils l'emmènent à la villa de Priscianac, où il se fait lapider par la soldatesque, et achever à coup de bâton le 23 mai 608, à l'endroit à s'élèvera Saint-Didier-en-Chalaronne, où le corps de l'évêque a été enterré dans le cimetière près de l'église Saint-Pierre Saint-Paul de Prisciniacum (ancien nom du village de Saint-Didier-sur-Chalaronne). Mais des Viennois ont dérobé le corps de l'évêque aux alentours de 620. Après sa canonisation, les paroissiens de Prisciniacum donnèrent son nom à leur paroisse. Ce n'est que le 29 juin 1341 que les reliques de Didier auraient été scellées dans la pierre du maître-autel. Puis est arrivée la Révolution française. La pierre d'autel a été vendue et les reliques du Saint patron ont disparu de l'église. Il y en a plusieurs, notamment le nom donné au village mais aussi sa crosse d'évêque, qui est dessinée dans l'écusson de la commune et la source de Vannans, qui est existante. Il y a également sa statue dans l'enceinte de l'église de la paroisse. Plus contemporain, on peut parler des festivités culturelles des 1400 ans, mises en place par la municipalité actuelle, en 2008.
 
Fêté le 23 mai, Didier de Vienne permettait une belle récolte, ce qui explique qu'il est le patron des vendangeurs, comme le montrait ses dictions : «Sème tes haricots à la saint Didier, pour un tu en auras un millier.», «Plante un pois à la saint Didier, tu récolteras un setier.», «Saint Didier ramasse tout dans son devantier.», «Haricot semé à la saint Didier, en rapporte un demi-setier.», et «Qui sème les haricots à la saint Didier, les récolte par poignées.»
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Pierre Pierrard, Dictionnaire des prénoms et des saints, Larousse, 1974, https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00701608/document, https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/saint_Didier_de_Vienne/181898, https://www.leprogres.fr/ain-01-edition-dombes/2019/01/05/saint-didier-eveque-de-vienne-a-ete-assassine-et-enterre-dans-la-commune, et https://www.mon-poeme.fr/dicton-du-jour/.
 
Merci et bonne Saint-Didier !
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#Posté le lundi 23 mai 2022 07:11

1792, de la guerre à la chute de la monarchie (partie 5)

Dans cette conjoncture où les menaces intérieures semblent faire écho aux menaces extérieures, les contre-révolutionnaires devenant chaque jour plus nombreux, le gouvernement durcit sa politique, plus encore après les premiers revers qui excitent la population parisienne qui y voit le résultat des intrigues du roi ou de La Fayette.
 
1792, de la guerre à la chute de la monarchie (partie 5)Le 1er mai 1792, François de Châteauneuf, propose à l'assemblée le désarment des citoyens suspects, tandis que Robespierre dénonce aux Jacobins les officiers aristocrates et la trahison générale du gouvernement, et le 2 mai l'Assemblée refuse d'écouter une députation des Cordeliers venue dénoncer les généraux. Le 3 mai, Beugnot demande une loi contre les écrivains «incendiaires», ce qui permet à l'Assemblée de décréter d'accusation Marat, qui dans son journal l'Ami du peuple, dénonce des traîtres partout, même au sein de l'Assemblée, puis elle abandonne la poursuite. L'abbé Royou, directeur du journal L'Ami du roi est aussi décrété d'accusation, mais ce dernier se cache. Le 4 mai, représentation à Paris, au théâtre de la Nation, du Lucrèce d'Arnault, l'une des tragédies alors inspirées de l'histoire antique. Le 5 mai, l'Assemblée décrète la levée d'un bataillon de volontaires. Le 6 mai, c'est un décret instituant une fête en l'honneur de Simonneau, et le 12 mai, l'Assemblée à décidé que sera célébrée le 3 juin la Fête de la Loi en l'honneur de Simonneau. C'est aussi la trahison du régiment Royal-Allemand.  Le 8 mai, le ministre de la guerre, de Grave, démissionne. Le 10 mai, Louis XVI dit à l'Assemblée qu'il a nommé Servan comme ministre de la guerre, tandis que cette dernière discute de la situation dans le Midi.  Le 14 mai, à l'Assemblée Lacombe Saint-Michel réclame l'organisation de poursuite contre les officiers qui émigrent.
 
1792, de la guerre à la chute de la monarchie (partie 5)Le 15 mai, Isnard dénonce à l'Assemblée la Contre-révolution dans un violent discours et cherche à faire adopter par l'assemblée un projet d'interpellation de Louis XVI. Le 16 mai, La Fayette a des contacts secrets avec l'Autriche. Le 17, c'est le 1er numéro du journal de Robespierre, Le Défenseur de la Constitution, mettant la Constitution au centre d'un contexte agité par les guerres et les luttes sociales. C'est un contenu irrégulier de 48 pages, donnant des réflexions et peu de nouvelles, et le journal Les révolutions de Paris, sous la plume de Sylvain Maréchal, l'accusera faussement d'avoir fréquenté le salon de la princesse de Lamballe pour financer son journal. Le journal est publié par Léopold Nicolas, logeant lui aussi chez les Duplay. Dans celui-ci, il continue ces dénonciations de La Fayette et Brissot. Le même jour, l'Assemblée vote un décret pour punir les déserteurs. Le 18 mai, c'est l'entrée des troupes russes en Pologne après qu'en avril Branicki, Rzewuski et Félix Potocki ont formé la confédération de Targowica à leur demande et au nom de la défense des droits cardinaux, et c'est «à son appel» que les troupes russes entrent en Pologne en mai 1792 pour rétablir ces droits bafoués par la Grande Diète. La Fayette fit aussi savoir à l'ambassadeur d'Autriche à Bruxelles qu'il sollicitait un armistice afin de marcher avec son armée sur Paris pour anéantir les Jacobins et rétablir le roi dans toutes ses prérogatives. La tentative de coup d'État avorta lamentablement, l'ambassadeur répondant que la négociation devait être menée avec Vienne et Berlin...
 
1792, de la guerre à la chute de la monarchie (partie 5)Le 20 mai, des manifestations ont lieu à Paris contre le 'comité autrichien', après que Guadet, Gensonné et Brissot l'ont dénoncé à l'Assemblée, et que le Moniteur en a dénoncé l'existence le 15 mai, auquel la rumeur associe Marie-Antoinette, Barnave, Duport, etc. On accuse ce comité de livrer les plans français à l'ennemi. Et le 23 mai, Gensonné et Brissot dénoncent à nouveau ce 'comité autrichien'. Et le 24 mai, Jacques Roux publie Le discours sur les moyens de sauver la France et la liberté qu'il avait prononcé à Notre-Dame, et qui fut vendu au profit des pauvres, où pour lui l'obéissance à loi permet d'empêcher la guerre civile. Il y met en avant de idées et des principes qui très répressifs, celle de désarmer les citoyens tièdes et suspects, mettre à prix la tête des émigrés conspirateurs et des tyrans couronnés, de prendre en otage les femmes, les enfants des traîtres à la patrie, que leurs maisons soient rasées et démolies. La guerre y est déclarée aux riches en faveur des pauvres et il faut décréter la peine de mort contre les accapareurs, les faux-monnayeurs, interdire l'exportation de denrées alimentaires.
 
1792, de la guerre à la chute de la monarchie (partie 5)Le ministère brissotin raidit sa politique. Le 27 mai, l'Assemblée décrète la déportation des prêtres réfractaires dénoncés comme fauteurs de troubles après qu'elle a nommé une commission extraordinaire de douze membres pour faire une enquête sur les troubles religieux qui continuent à se produire sur tout le territoire qui a fait son rapport le 5 mai avec un projet de décret, ce qui pousse Roland le 9 mai à écrire à l'Assemblée pour qu'elle légifère contre les troubles menés par les prêtres réfractaires, cette dernière discute le 13 mai de la responsabilité des prêtres réfractaires dans les troubles intérieur du royaume, et le 16 mai Vergniaud demande à ce que les prêtres réfractaires ne touchent pas d'argent de l'État et soient déportés en cas de troubles religieux, ce qui pousse l'Assemblée à discuter du maintient de la Constitution civile du clergé, et le 25 mai le principe de déportation sur la dénonciation est adopté par l'Assemblée. La déportation des prêtres réfractaires pourra se faire sur la dénonciation de 20 citoyens.
 
1792, de la guerre à la chute de la monarchie (partie 5)Le 29 mai, l'Assemblée licencie la garde soldée du roi, parce que «l'esprit d'incivisme dont ce corps est généralement animé et la conduite de ses officiers supérieurs excite de justes alarmes» et son commandant Brissac est mis en accusation, cela faisait suite à l'annonce de l'émigration de Montmorin en Angleterre le 28 mai, ce qui poussa Gensonné à demander à l'Assemblée la création d'une police de sûreté générale pour les crimes de haute trahison et Basire demande la dissolution de la garde royale. Le roi refuse la loi, accepte le décret, tout en maintenant sa garde. Le 29 mai également, le district de Dol est mis au courant de la tenue d'une célébration la veille au château de La Rouërie, les troupes envoyées ne trouvent pas ce dernier. Le 30 mai, à l'Assemblée, Gensonné propose de confier aux administrations locales la recherche des crimes contre la sûreté extérieure et intérieure de l'État. Le 31 mai, dans le Défenseur de la Constitution, Robespierre dénonce les fourbes, les traitres et les ambitieux visant particulièrement La Fayette qu'il juge sévère envers «la presse et les soldats patriotes», et Brissot qu'il dépeint en «arriviste» donnant des places «en faveur de ses créatures». Et le terme «citoyen» remplace celui de «monsieur» chez les patriotes.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures : Yann Fauchois, Chronologie politique de la Révolution, 1789-1799, Marabout, 1989, Jean-Clément Martin, La Révolution française, 1789-1799, Éditions Belin, 2003, et Robespierre, la création d'un monstre, Perrin, 2016, Association Française des Historiens des Idées Politiques, Le concept de représentation dans la pensée politique, Presses universitaires d'Aix-Marseille, 2003, Michel Biard et Pascal Dupuy, La Révolution française : dynamiques, influences, débats, 1787-1804, Armand Colin, coll. «U», Paris, 2004, Michel Biard, Philippe Bourdin, et Silvia Marzagalli, Révolution, Consulat, Empire (1789-1815), Belin, 2014, Jean-Pierre Jessenne, Révolution et Empire 1783-1815, Hachette, 2014, Hervé Leuwers, Robespierre, Fayard, 2014, https://journals.openedition.org/siecles/845?lang=en, https://revolution-francaise.net/editions/coustou.pdf, https://www.cosmovisions.com/ChronoRevolutionLegislative.htm, https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/R%C3%A9volution_fran%C3%A7aise/140733, https://www.letelegramme.fr/ar/viewarticle1024.php?aaaammjj=20051106&article=10375971&type=ar, https://www.lhistoire.fr/22-septembre-1792-le-jour-o%C3%B9-la-france-est-devenue-r%C3%A9publicaine, et https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4701.
 
Merci !
Tags : Histoire de France
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#Posté le lundi 30 mai 2022 07:10

Clotilde, une reine engagée et croyante

Quelle place, dans la Gaule du Ve siècle finissant, une princesse pouvait-elle tenir ? Aucune, en principe, dans un univers entièrement dominé par la violence et la sauvagerie des hommes...
 
Clotilde, une reine engagée et croyanteNé entre 475 et 480, Clotilde est chrétienne, jeune, belle et de noble lignée burgonde. Elle vit à la cour de son oncle Gondebaud, celui-là même qui avait massacré ses parents, le roi Chilpéric et sa mère, qui la condamna à l'exil et à porteur la tenue de moniale avec sa s½ur aîné Croma. Elle est destinée, dans l'esprit de l'oncle meurtrier qui l'a élevée, à devenir le pion docile d'une vaste stratégie diplomatique au sein d'un monde en pleine recomposition, où des souverains barbares ambitionnent de se tailler des royaumes. En âge de se marier, Clotilde rencontre secrètement un émissaire du roi des Francs, Clovis. C'est lui qu'elle souhaite épouser et elle va conquérir de haute lutte ce titre de reine des Francs que lui offre Clovis, qui la remarqua en Burgondie. En réalité, elle n'eut sans doute pas son mot à dire dans cette union décidée entre Gondebaud et Clovis, discrètement encouragée par le clergé gaulois.
 
Clotilde, une reine engagée et croyanteElle devient reine entre 492 et 492. Restée fidèle au catholicisme en dépit des pressions de son entourage arien hérétique, elle devient l'alliée de l'Église. Clovis plutôt tolérant à ce sujet, accepte que leur 1er enfant Ingomer soit baptisé, mais lorsqu'il mourut prématurément, il en rendit responsable son épouse, puis à la naissance du second Clodomir à nouveau baptisé, ce dernier malade réchappa à la mort, puis elle eut deux autres fils, Childebert et Clotaire, et une fille nommé Clotilde. Elle n'aura de cesse de transmettre sa foi à son époux, et elle conduit, malgré les épreuves, son époux à la foi de Rome, qui en l'épousant a décidé de faire un premier pas en direction de l'Église, et de plus, en remportant plusieurs batailles qui semblaient mal engagées, Clovis y voit une intervention divine et décide de se convertir au christianisme, et elle fut à l'origine de la construction à Paris d'une basilique en l'honneur des saints apôtres, où furent ensevelis Geneviève en 500 et Clovis en 511, mais elle ne semble pas avoir eu un rôle dans l'attaque de son mari contre les Burgondes en 500 et sur son alliance avec ceux-ci contre les Wisigoths entre 507 et 508.
 
Clotilde, une reine engagée et croyanteDevenue veuve en 511 à 35 ans, Clotilde se trouve confrontée aux tristes querelles de partage du royaume de Clovis entre leurs fils, menant aux haines, rivalités et meurtres qui minent sa famille alors qu'elle s'est retirée à Tours, où elle dispose après la mort de l'évêque Licinius en 519 du siège épiscopal, imposant deux de ses protégés, Theodorus et Proculus, qui eurent conjointement  le gouvernement de l'Église de Tours, puis en 523 elle engagea ses fils à la venger en s'attaquant au royaume burgonde, qui vit la mort de Clodomir en 524, ce n'est qu'entre 532 et 524 que la Burgondie passa sous la domination franque. Après la mort de Clodomir son aîné, elle tente en vain de sauver la vie de ses petits-fils désarmés face à leurs oncles Clotaire et Childebert, qui demandèrent qu'ils choisissent entre la retraite dans un monastère et la mort. Dans un sursaut d'orgueil, Clotilde avance qu'elle préfère qu'ils soient mort plutôt que tondus. Seul Cloud survit en fuyant et en entrant dans les ordres, ses deux frères sont brutalement assassinés.
 
Clotilde, une reine engagée et croyanteElle se retire dans un monastère de Tours où elle finit sa vie, en 545, dépouillée de toute vanité terrestre, faisant des donations charitables, car elle dispose des terres du fisc royal qu'elle pourvoie généreusement les Églises notamment celles de Tours, ou des clercs comme le prêtre Anastase de Clermont, tout en faisant édifier des basiliques et des monastères en grand nombre. Sa dépouille sera ensevelie au côté de celle de Clovis dans l'église aujourd'hui appelée Sainte-Geneviève, qu'ils avaient fait ériger à Paris. Son corps sera réduit en cendre en 1793 afin qu'on évite de le profaner et ses cendres furent déposées en l'église Saint-Leu. La basilique sainte-Clotilde à Paris érigée entre 1846 et 1856 contient également quelques reliques.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Pierre Pierrard, Dictionnaire des saints, Larousse, 1974, Anne Bernet, Clotilde, Pygmalion, 2013, Alain D'Orange, et  Monique Amiel, Clotilde, première reine des Francs, Editions du Triomphe, 2014 (BD), Jean-Robert Armogathe, et André Vauchez (dir.), Dictionnaire des saints et grands témoins du christianisme, CNRS Éditions, 2019, https://www.futura-sciences.com/sciences/questions-reponses/histoire-clovis-t-il-ete-baptise-5417/, et  «CLOTILDE sainte (morte en 544 ou 545)», Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 29 mai 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/clotilde/.
 
Merci et bonne sainte Clotilde !
Tags : Histoire du christianisme, Histoire de France
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#Posté le samedi 04 juin 2022 07:24

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