Je vais vous présenter aujourd'hui la bataille des Thermopyles. L'image provient de 300 de Frank Miller publiée par Dark Horse Comics en 1998. J'espère quelle vous plaira, vous pouvez la prendre si vous voulez.
Après la bataille de Marathon en 490, les cités grecques ne semblent pas songer à organiser une nouvelle défense; les conflits reprennent entre Athènes et Egine; à Sparte les éphores sont occupés à évincer Cléomène qu'ils convainquirent de trahison pour le remplacer par Léonidas.
Seule Athènes se prépare activement et la construction de la flotte est accélérée par Thémistocle : 200 trières (c'est un navire équipé d'une voile dans lequel prennent place 170 rameurs étagés sur trois rangs, d'où son nom. Léger et agile, il permet le développement de la man½uvre d'éperonnage grâce au rostre de bronze monté sur sa proue, technique qui donne lieu aux premières batailles à caractère réellement naval.) sont en chantier.
Du côté perse, Xerxès qui succède à son père Darius 1er en 486 prépare son offensive par la route nord : un canal est creusé au pied de la péninsule du mont Athos, des ponts sont construits sur le Strymon et l'Hellespont, des magasins de ravitaillement sont constitués le long des routes intérieure et maritime.
Alors à l'été 481, se réunissent à l'Isthme de Corinthe les grecs partisans de la résistance; ils font un effort pour s'entendre (fin du conflit entre Egine et Athènes), le commandement spartiate des forces communes est accepté. Mais durant l'hiver -481/-480, les Grecs tergiversent sur le plan de campagne et ne peuvent s'opposer à la conquête de la Thessalie par les troupes perses au printemps -480.
En juillet 480, à Thermè (Thessalonique), l'armée de Xerxès et sa flotte opère leur jonction (130 000 fantassins, 20 000 cavaliers et 1 200 trirèmes). La Grèce du Nord lui est abandonnée tandis qu'une armée grecque de 7000 hommes commandés par Léonidas, prend position à la passe des Thermopyles, une position défensive très forte qui commande l'accès à la Béotie et à la Grèce centrale. En liaison avec elle, une flotte de 300 trières, en majorité athéniennes, attend les Perses au Cap Artémision et à l'Euripe.
Xerxès attend quatre jours, pensant que les Grecs fuiraient de peur, mais au cinquième jour il s'aperçoit avec stupeur qu'ils lui tiennent toujours tête; à la demande "Rends tes armes !", Léonidas répondra : "Viens les prendre". Irrité, Xerxès lance sur eux une partie de son armée constituée de Mèdes et de Cissiens. Dans un premier temps, sur terre, les troupes de Léonidas tiennent fermement leur position en phalange dans un défilé et repoussent les Perses, leur infligeant de lourdes pertes. Xerxès décide d'envoyer ses troupes d'élite, les Mélophores (ou Immortels), emmenés par Hydarnès, qui connaissent bientôt le même sort que leurs alliés, ne profitant pas de leur supériorité numérique (dans le défilé trop étroit) et moins bien armés que les Grecs (notamment de lances plus courtes que leurs adversaires).
Après deux jours de combat indécis, un renseignement (un certain Éphialtès, fils d'Eurydémos de Malia, livre aux Perses un chemin, le sentier d'Anopée, qui permettait de contourner les Thermopyles et d'attaquer les Grecs à revers.) permet à Xerxès d'envoyer un détachement tourner la passe et prendre les Grecs à revers. Prévenu à temps et conscient de l'inévitable massacre, Léonidas fait partir le gros de ses troupes, ne gardant avec lui qu'un milliers de combattants (300 hoplites spartiates commandés par le roi Léonidas Ier, ainsi que 700 soldats des cités de Thèbes et de Thespies dont ce dernier se méfiait). Léonidas aura cette belle réplique : "Camarades, déjeunons en homme qui ce soir dineront chez Hadès".
Ils résistent jusqu'à la mort. La description de la fin de la bataille varie suivant la source. Chez Hérodote, Léonidas et ses hommes se portent à l'endroit le plus large du défilé et combattent jusqu'au dernier. Diodore de Sicile et Justin abrégeant Trogue Pompée mentionnent une attaque nocturne contre le camp perse : les Grecs, semant le désordre dans les troupes ennemies, en massacrent un grand nombre avant de tomber, encerclés, sous les flèches et les javelines perses – récit très probablement fantaisiste, le camp de Xerxès étant éloigné de celui des Grecs de près de 8 kilomètres. Les hoplites résistent héroïquement autour du roi spartiate Léonidas qui est tué. Pour son corps les spartiates se battent sans relâche, et parviennent en repoussant avec acharnement les assauts perses à le récupérer. Ils se replient avec le peu d'armes qui leur reste (coutelas, mains, dents) sur une butte mais l'intervention perse leur est fatale et ils sont tous massacrés sur ordre de Xerxès. À l'issue de la bataille ce dernier ordonne qu'on décapite Léonidas et qu'on mette sa tête au bout d'un pieu (chose étrange puisqu'en ce temps les Perses accordent de la valeur aux soldats héroïques qu'ils ont combattus).
Ainsi Léonidas et ses hommes permettent ainsi aux autres grecs de regagner l'arrière et de se préparer à une nouvelle défense. Sur mer, la flotte grecque se retire après des combats indécis; mais coups de vents et orages ont gravement endommagé celle de l'adversaire. Plus tard, la dépouille de Léonidas est transférée à Sparte où un magnifique mausolée lui est consacré tandis que des fêtes, appelées Léonidées, sont instituées. Il fait également l'objet d'un culte héroïque.
La bataille des Thermopyles a donné lieu à deux films : La Bataille des Thermopyles (1962), de Rudolf Maté, la meilleure adaptation pour moi, et 300 (2007) de Zack Snyder, adaptation du roman graphique éponyme de Frank Miller, qui n'est pas mal non plus.
J'espère vous avoir fait découvrir cet événement des guerres médiques.
Merci !
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