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Le roi Arthur, la réalité derrière le mythe

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Ce blog s'intéressera avant tout à la question de l'historicité du roi Arthur durant les Dark Ages, une période de grands changements dans la Bretagne post-romaine, et ce qui amena sa légende.

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Jésus, le rebelle de Nazareth

Jésus, le rebelle de NazarethCette image de Jésus au jardin des Oliviers tiré de Manga Bible de Siku disant : "C'est le temps de mourir", montre le mieux le caractère subversif de Jésus. Pourquoi subversif me dirait vous, je me dois de vous le montrer.

Le message de Jésus est radical. Il est le continuateur du message prophétique de Jean le Baptiste, dont il a été le disciple, qui rassemblait des foules toujours plus nombreuses et menaçait le pouvoir d'Hérode Antipas, qui le décapitera. C'est le cas des Béatitudes présentes dans l'Evangile de Matthieu et de Luc, où l'on trouve de nombreuses exhortations à renverser les codes établis, à dénoncer les conformismes, à se dégager de toute propriété. Lisez cela et vous comprendrez : "En marche, les humiliés ! Oui, il est à vous, le royaume d'Elohîms !
21 En marche, les affamés de maintenant ! Oui, vous serez rassasiés ! En marche, les pleureurs de maintenant ! Oui, vous rirez !
22 En marche, quand les hommes vous haïssent, vous bannissent, vous flétrissent, et jettent dehors votre nom comme criminel, à cause du fils de l'homme !
23 Jubilez, ce jour-là, dansez de joie ! Voici : votre salaire est grand au ciel ! Oui, cela, leurs pères l'ont déjà fait contre les inspirés."
(Luc, 6,20-23).

Jésus, le rebelle de NazarethCe Jésus hait les puissants, la grande propriété de son époque. Il semble que Jésus souhaite une réforme agraire et de la hiérarchie villageoise. Et d'après les formules les plus percutantes du texte évangélique, le message apparaît comme destiné aux plus pauvres. C'est là sa plus grande audace. "Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous l'avez fait" (Matthieu 25,40). Jésus devient dangereux, car il annonce que le "règne de Dieu" commence "ici et maintenant" pour tous ceux qui acceptent de se convertir. Un tel message répond à l'attente des plus pauvres, "les laborieux et les accablés", les malades et les marginaux. Un tel message ne peut que faire peur aux élites en place.

C'est un homme en colère. Il méprise la réputation et les étalons traditionnels de la réussite. Il se forgea d'une façon ou d'une autre une réputation "de glouton et d'ivrogne" (Luc 7,34). Il mange à table avec des pêcheurs, ce qui remet en cause la communauté de table telle qu'on la concevait en Orient, car selon Jésus tout le monde sera présent au grand banquet de la fin des temps, même les pêcheurs. D'ailleurs ses paraboles sont souvent sur les pouvoirs en place. Et ceux qui y sont visés s'y reconnaissent.

A entendre le message de Jésus, ce sont les obligations familiales elles-mêmes qui doivent être abandonnées, car "le royaume de Dieu est proche". Chez Jésus on rencontre un dédain certain des liens familiaux. Jésus n'a-t-il pas dit : "Qui vient à moi sans haïr son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses soeurs, et son propre être aussi, ne peut être mon adepte." (Luc 14, 26; Matthieu 10,37).

Ce Jésus n'est ni le docteur universel ni même l'apôtre de la paix que l'on nous présente par la suite. C'est un homme pressé par l'urgence de son message; un justicier divin apportant "le glaive et non la paix" (Matthieu 10,34). Il tient des discours incroyablement violents contre les villes de Capharnaüm, Chorazin, Bethsaïde et Jérusalem.

Jésus, le rebelle de NazarethJésus privilégiait une rébellion culturelle. Il voulait réveiller à une vie plus profondément juive et séparée des Romains. Son "Rendez à César ce qui est à César" n'est qu'une nouvelle affirmation que le mélange culturel avec l'occupant n'est pas possible. Il veut regrouper les croyants monothéistes et, à cette époque, il n'y a que les juifs et les samaritains. Il tente ainsi de diminuer le clivage entre les samaritains et les juifs, sans toutefois aller jusqu'à abolir les différences qui persistent entre eux.

Chez Jésus il y a également l'exigence d'un don de son soi inconditionnel allant jusqu'au martyre, l'attente de la fin des temps très marquée dans les passages les plus anciens des Évangiles, ainsi qu'une opposition sourde à l'autorité romaine, souvent décelable, en particulier quand il dit aux disciples : "Allez ! Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups." (Luc 10,3; Matthieu, 10,16). Cette phrase vise les collaborateurs des Romains et les Romains eux-mêmes.

Sa réputation de Messie est à l'origine d'un vaste mouvement populaire qui inquiétait aussi bien les notables d'Israël que le pouvoir du protecteur romain. Son entrée à Jérusalem est son plus beau coup. A chaque fête du Temple, le préfet romain entrait dans Jérusalem avec ses cohortes en venant de l'ouest, pour assurer la tranquilité et l'ordre durant la période de fête souvent agitée. Si Jésus entre dans Jérusalem sans troupe et venant de l'est accompagné de pèlerins, et y est salué comme le représentant du "règne de David notre père" (Marc 11,10), il s'agit sans doute là d'une contre mise en scène délibérée. Jésus ici prend au dépourvu les autorités juives et romaines. Elles n'osent intervenir et cela durant plusieurs jours, car une foule nombreuse l'écoute et le soutien.

Jésus, le rebelle de NazarethIl faut aussi signaler l'épisode des marchands chassé du Temple (Marc 11, 15). Jésus les chasse avec une certaine violence, bizarre pour quelqu'un qu'on dit non violent. Son but est la purification du Temple, car le Temple actuel avec l'aristocratie qui y est liée, se voit privé par là de sa légitimation religieuse.

Le danger qu'il représente pousse les autorités juives à conspirer contre lui, sans doute poussées par le gouverneur romain en place, Ponce Pilate. Après le repas du Seder, Jésus est arrêté pendant la nuit, et conduit devant les autorités juives pour l'interroger. Ne trouvant rien contre lui ou n'arrivant pas à le sauver, les chefs des prêtres l'envoient devant Pilate. Ce dernier, cherche un motif de condamnation à travers un court interrogatoire, qui doit se résumer à cela : "Es-tu le roi des juifs ?" Jésus en lui répondant : "Tu le dis", donne à Pilate le motif de sa condamnation et ce dernier le fait crucifier.

La croix montre que Jésus était une menace pour l'autorité romaine. Pilate ne se privera pas de placarder les raisons de sa condamnation : INRI (Iesus Nazareus Rex Iudaeorum) : Jésus le Nazaréen roi des Juifs. Condamnation on ne peut plus politique.

Mais la résurrection de Jésus après sa mort, peut servir pour les disciples et les frères de Jésus à continuer le mouvement, et la croyance qu'il n'était pas mort n'est pas si inimaginable, car son charisme et sa puissance de persuasion ne pouvait mourir avec lui. Alors a-t-il survécu ou pas ? Là c'est question de foi.

J'espère vous appris des choses. vous pouvez prendre l'image, elle est cadeau.
Merci !
Tags : Histoire du christianisme
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#Posté le mercredi 31 mars 2010 08:07

Modifié le jeudi 21 juillet 2011 04:39

Le Concile Vatican II

Le Concile Vatican IIJe vais vous parler du concile Vatican II qui est l'événement le plus marquant de l'histoire de l'Église catholique au XXe siècle, symbolisant son ouverture au monde moderne et à la culture contemporaine faite de progrès technologiques considérables, d'émancipation des peuples et de sécularisation croissante. Des réponses aux questions modernes furent cherchées dans un retour aux racines du christianisme : la Bible (sur base de nouvelles recherches bibliques) et la grande Tradition, dépoussiérée d'une multitude de coutumes accumulées au cours des siècles.

Le pape Jean XXIII ouvre le concile Vatican II le 11 octobre 1962, dans la basilique Saint-Pierre de Rome. Né près de Bergame (Italie du nord) le 25 novembre 1881, dans une famille très pauvre de dix enfants, Angelo Roncalli se signale par une extrême bonté pendant toute sa vie consacrée à l'Église, y compris quand il accède au prestigieux patriarcat de Venise. Il est élu pape par le conclave le 28 octobre 1958, à 76 ans et onze mois.
Les cardinaux, en portant leur choix sur lui, après la disparition de Pie XII, veulent se donner le temps d'une transition avant d'élire un pape d'action. Mais le nouvel élu provoque d'emblée la surprise en annonçant un "aggiornamento" (mise à jour) de l'Église catholique, autrement dit un grand concile oecuménique en vue d'adapter l'Église au monde moderne. Aucune entreprise comparable n'a été menée depuis le concile de Trente, trois cents ans plus tôt.

Le Concile Vatican IIAu XIXe siècle, l'Église s'était assoupie sous l'effet du conservatisme dominant en politique et dans les relations sociales. Pie IX, après une rupture avec les libéraux et la perte des États pontificaux, s'était replié sur la cité du Vatican et avait entrepris de renforcer le pouvoir du Saint-Siège sur l'Église catholique et ses évêques. C'est ainsi qu'il avait réuni un concile oecuménique, Vatican I, qui avait consacré en 1870 l'infaillibilité pontificale.
À la fin du XIXe siècle, le vigoureux Léon XIII, successeur de Pie IX, réagit à la laïcisation des sociétés européennes et à la montée du prolétariat ouvrier. Il publie l'encyclique sociale Rerum Novarum (1891) et inspire le ralliement des catholiques français à la République. Après une longue pause marquée par les deux guerres mondiales, la tragédie nazie et le pontificat de Pie XII, Vatican II veut adapter l'Église au monde moderne, intégrer une réflexion religieuse dans les mouvements d'idées et réconcilier toutes les chrétientés.

Jean XXIII, dès l'ouverture du concile Vatican II, dénonce l'enseignement du mépris et témoigne de son ouverture aux autres religions et en particulier aux juifs. Plus de 2 300 hommes d'Église, théologiens et observateurs assistent à la séance d'ouverture du concile Vatican II convoqué à Rome par le pape Jean XXIII. Le concile a pour mission de présenter l'Église "à tous les hommes de notre temps, en tenant compte des déviations, des exigences et des besoins de l'époque moderne".
Le 11 octobre 1962, la basilique Saint-Pierre de Rome résonne du discours prophétique de Jean XXIII, inaugurant solennellement l'événement devant plus de 2 500 pères conciliaires. Cette réunion extraordinaire de tous les évêques du monde, la vingt et unième du genre dans l'histoire ecclésiastique de l'Occident, tranche par sa volonté inédite de rendre au message chrétien sa vocation de paix et d'unité. Jusqu'alors, les papes convoquaient leurs évêques plutôt pour affronter des mutations extérieures des événements menaçant l'intégrité doctrinale ou institutionnelle de l'Eglise. A l'instar de Vatican I, réuni en 1869 par Pie IX pour livrer bataille contre la laïcisation de la société et l'anticléricalisme ambiant. Sa volonté de réforme trouve un écho dans les propos du théologien dominicain Yves Congar, le 14 octobre 1962 : "Il n'y a rien à faire de décisif tant que l'Église romaine ne sera pas sortie de ses prétentions seigneuriales et temporelles. Il faudra que tout cela soit détruit. Et cela le sera".

Le Concile Vatican IIDes milliers de participants, originaires de tous les continents, prendront part aux travaux des quatre sessions que comptera Vatican II (11 octobre au 8 décembre 1962, 29 septembre au 4 décembre 1963, 14 septembre au 21 novembre 1964, 14 septembre au 8 décembre 1965). Cette période sera marquée par le décès de Jean XXIII, le 3 juin 1963, et l'élection de son successeur, Paul VI. Le déroulement inattendu du concile s'explique par les différences importantes entre la première et la deuxième session du concile. Un programme pré-établi par des cardinaux de curie (avec textes quasi prêts à être votés) fut rejeté. Les pères conciliaires prirent alors leur agenda en mains. Les cardinaux Léon-Joseph Suenens, Giacomo Lercaro, et Julius Döpfner, trois des quatre modérateurs, semblent avoir été à l'origine de cette "révolte". Le changement de procédure proposé fut immédiatement accepté par Jean XXIII. Tout fut alors très différent, et les débats plus libres.
On y a débattu notamment des célébrations liturgiques, du rapport que devait entretenir l'Église catholique avec les autres Églises chrétiennes, avec les autres confessions religieuses, et la société en général, mais aussi de problèmes plus spécifiquement théologiques, comme la liberté religieuse et la Révélation.

"Au cours des siècles précédents, raconte le père jésuite Gustave Martelet, l'un des participants au concile, l'Eglise s'était ligotée elle-même. Avec Vatican II, elle a ôté ses entraves." De 1962 à 1965, dans un bouillonnement parfois polémique, les prélats planchent au cours de quatre sessions. La promulgation de quatre constitutions - dont Lumen gentium, sur le dogme, et Gaudium et Spes, sur l'Eglise dans le monde - et d'une moisson de décrets et déclarations confirme les intuitions novatrices des grands théologiens, les Rahner, de Lubac, Teilhard de Chardin, Chenu et l'incontournable Congar - les éditions du Cerf ont publiées les deux tomes de son Journal du concile, récit quotidien et encore inédit des séances dont le dominicain fut un acteur capital et le témoin vigilant et critique.
Le Concile Vatican II"Ces réformes ont consacré des courants de pensée chrétiens qui travaillaient depuis des décennies sur la liturgie, l'exégèse ou la patristique, recherchant un ressourcement dans le retour aux origines", confirme le théologien et philosophe Gérard Leclerc, auteur des Dossiers brûlants de l'Eglise (Presses de la Renaissance). Salutaire "éclatement de l'histoire", selon le dominicain Nicolas-Jean Sed, directeur des éditions du Cerf, le concile met à bas "les décisions dans lesquelles [nous] avait enfermés le siècle précédent" : "Il cristallise dans la conscience ecclésiale l'idée que la conversion ne saurait être autre chose que l'avènement de la liberté personnelle." C'est l'une des conclusions majeures des débats: la notion de liberté religieuse substitue le libre choix à l'adhésion forcée. "L'Eglise reconnaît là que la force de son mystère ne dépend pas du pouvoir qu'elle aurait de l'imposer, mais de sa séduction sur les intelligences et les c½urs, souligne Gustave Martelet. Dieu n'impose pas, il propose." Les croyants constituent le peuple de Dieu, humanité au service de laquelle l'Eglise se place, plutôt que de la dominer par ses institutions et sa puissante hiérarchie.

En consacrant la notion de collégialité des évêques, Vatican II prend le contre-pied des textes adoptés par Vatican I, qui édictait l'infaillibilité papale : "Dès lors, le pape n'est plus ce monarque absolu incarné par Pie IX", insiste Martine Sevegrand, historienne du catholicisme. Autre avancée déterminante: l'½cuménisme et le dialogue interreligieux, qui s'amorcent avec la reconnaissance mutuelle des Eglises chrétiennes, la levée réciproque des anathèmes entre Eglises catholique et orthodoxe et la suppression de l'accusation de déicide portée contre les juifs. La soutane abandonnée, la liturgie désormais prononcée dans la langue du pays, l'apostolat des laïques consacrant leur participation active, l'institution se veut désormais proche de ses fidèles, à leur image.
Le second concile du Vatican avait fait un très grand effort pour intégrer certains éléments de la Réforme et de la modernité dans l'Eglise catholique : nouvelle approche de la Bible, nouvelle conception du "peuple de Dieu", liturgie plus proche des fidèles, reconnaissance de la liberté religieuse en chaque individu, affirmation que les juifs ne sont pas responsables de la mort de Jésus... La réflexion avait avancé ! Et la plupart des évêques espéraient que les papes qui suivraient feraient le nécessaire pour réaliser ce programme.

Le Concile Vatican IILe concile achève ses travaux sous le pape Paul VI, successeur de Jean XXIII, mort le 3 juin 1963. Le pape Jean XXIII est mort quelques mois après l'ouverture du Concile Vatican II, alors qu'une seule session s'était déroulée. La première tâche du nouveau pape est donc de poursuivre puis clore ce concile, en dépit des évêques qui voulaient ne pas le poursuivre. Paul VI, élu le 21 juin 1963, annonce dès le lendemain son désir de donner une suite aux travaux du Concile et nomme quatre cardinaux modérateurs. Un bureau de presse est créé pour communiquer des informations quotidiennes et des laïcs sont invités à participer comme auditeurs, parmi eux Jean Guitton. En 1965, les dernières heures du Concile sont historiques, elles aussi : Paul VI participe à une célébration avec des non-catholiques, le 4 décembre 1965 en la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs. Le 7 décembre, les sentences d'excommunication de 1054, entre les Églises grecque et romaine, sont levées. Le Concile s'achèvera par une messe de clôture et un message au monde, le 8 décembre 1965. Formé à l'école de Pie XII, le pape Paul VI en avait hérité une certaine austérité où s'ajoutait cependant de l'angoisse. Par ailleurs, de Jean XXIII, il partageait ce désir d'ouvrir davantage le Vatican et le pontificat lui-même sur le monde. Beaucoup moins spectaculaire que Jean XXIII, Paul VI avait un fardeau peut-être plus lourd à porter et pourrait être considéré à juste titre comme le véritable pape de transition entre l'Église traditionnelle et la nouvelle Église catholique. Respectant rigoureusement les directives du Concile Vatican II, il entreprit le rajeunissement des structures de l'Église mais ne put rallier les traditionalistes offusqués et les jeunes progressistes qui souhaitaient le voir dépasser les recommandations conciliaires. Avant de clore le concile Vatican II, les participants tentent mais en vain de proclamer la sainteté de Jean XXIII par acclamations. Le pape Paul VI s'y oppose par crainte que l'autorité pontificale ne soit battue en brèche par cette entorse à la pratique habituelle.

Le Concile Vatican IICertains théologiens, comme Karl Rahner, redoutent dès les années 60 que Vatican II ait résolu les problèmes du passé sans régler les questions à venir. "Il y a, chez de nombreux évêques, la tentation de s'arrêter là, souligne Martine Sevegrand. Pourtant, beaucoup de sujets sont restés en suspens lors du concile: le célibat des prêtres, les moyens de limiter les naissances, la question du divorce..."
Or, le concile n'a été achevé qu'à 50 %, par la faute de la Curie romaine (les organismes administratifs du Saint-Siège), qui a freiné des quatre fers. L'Eglise est même entrée, depuis Jean-Paul II, dans une période de "restauration" – la restauration du système romain médiéval évoqué plus haut -, en s'appuyant sur deux instruments : d'une part, la publication de documents (encycliques, etc.) réactionnaires sur des problèmes de doctrine et de morale ; d'autre part, en exigeant des candidats aux fonctions d'évêque une soumission totale à la "ligne" idéologique romaine.
Aux Etats-Unis comme en Europe occidentale, des catholiques de plus en plus nombreux n'hésitent plus aujourd'hui à réclamer la convocation d'un concile Vatican III. Ex-archevêque de Milan fraîchement retraité, le cardinal Martini lui-même avait souligné l'opportunité de cette requête, reconnaissant l'impérieuse nécessité de débattre les questions laissées en suspens. Jean-Paul II, acteur de Vatican II, ne sera pas l'initiateur de Vatican III. Benoit XVI non plus.

Finalement on peut conclure en disant que Vatican II a été un tournant profond : l'Eglise est sortie de cette logique de bunker en acceptant la séparation des pouvoirs, en reconnaissant les droits de l'homme, la liberté religieuse et la valeur des religions non chrétiennes.

J'espère avoir été instructif.
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#Posté le mardi 02 novembre 2010 04:47

Modifié le dimanche 17 juillet 2011 11:04

Jean-Paul 1er, le pape au sourire

Jean-Paul 1er, le pape au sourireNous verrons aujourd'hui un pape que j'apprécie particulièrement, Jean-Paul 1er, le "pape souriant", comme on l'appelait, qui n'avait pas eu l'occasion d'écrire des encycliques, de voyager ou de réaliser de grandes transformations structurelles au sein de l'Eglise, mais par contre, il avait donné à l'Eglise un autre visage, une figure plus humaine.

Né à Canale d'Agordo, dans la province de Belluno, Alberto Luciani est issu d'une famille modeste de l'Italie du Nord. Son père, verrier, est de tendance socialiste alors que sa mère est une fervente catholique. Elle encourage la vocation de son fils qui souhaite entrer dans les ordres. Le jeune garçon rejoint donc le petit séminaire de Feltre, puis le grand séminaire de Belluno. Très bon élève, il obtient par la suite un doctorat de théologie à l'université grégorienne de Rome. En 1935, il est ordonné prêtre et devient vicaire dans sa ville natale. Il enseigne la théologie dogmatique au séminaire de Belluno, où il devient vice-président en 1937. Ses paroissiens se souviennent de lui comme d'un homme dont la foi simple et la bonté avaient des vertus apaisantes.

En 1958, il est consacré évêque de Vittorio Veneto par Jean XXIII. Albino Luciani est un homme en avance sur son temps. Il instaure une sorte de démocratie dans son diocèse en faisant élire au lieu de désigner arbitrairement comme les autres évêques, les membres du conseil diocésain. D'un anti marxisme sans faille, opposé au divorce, il pense tout de même que le concile Vatican II devrait porter l'Évangile au XXe siècle. Paul VI lui demande une relation sur l'attitude à tenir vis-à-vis de la contraception. Albino Luciani connaît les difficultés de certains couples catholiques face à ce problème. Il s'exprime en faveur du contrôle des naissances.
Jean-Paul 1er, le pape au sourireLorsque plus tard Paul VI condamnera tout de même les méthodes de contraception, Albino Luciani ne manifestera pas sa désapprobation car il place la fidélité au pape au premier rang de ses devoirs. Et Paul VI lui en sera toujours reconnaissant. S'il est une chose que Monseigneur Luciani déteste, c'est la cupidité et l'attachement à l'argent. Surtout chez les membres de l'Église. Ses rapports avec les autorités civiles ont été fréquents. Il les a parfois rappelées à l'ordre avec sévérité, tout en relevant de manière constante leurs efforts en vue d'améliorer la vie sociale.

Le 15 décembre 1969, il devient le patriarche-évêque de Venise. Trois ans plus tard, il prit la vice-présidence de la Confédération épiscopale italienne. Quatre ans plus tard, il est élevé à la pourpre cardinalice, en mars 1973, par Paul VI. Mais il continue à refuser les splendeurs de sa charge. "Je suis venu au monde sans rien, je repartirai sans rien", dit-il. Il délaisse le somptueux à moteur qui lui est attribué d'office, optant pour le vaporetto... ou la barque des pompiers en cas d'urgence. Il néglige les fastes de la Venise mondaine, préférant s'occuper des ouvriers et des handicapés. Il circule dans les rues parmi les gens, comme n'importe qui, il dit bonjour à tout le monde, il est toujours disponible. Il était considéré comme un habile communicateur et écrivain, et a laissé quelques écrits. En tant que patriarche de Venise il écrivait des lettres fictives à des célébrités. Ces lettres furent publiées sous forme de livre en 1976 et constituent maintenant son "testament spirituel", parce qu'elles révèlent d'une façon vivante et nette sa personnalité et son message.

Jean-Paul 1er, le pape au sourireDepuis la mort de Paul VI, le 6 août, les spéculations vont bon train sur le nom de son futur successeur. Lorsque s'ouvre le conclave le 25 août, conservateurs et progressistes s'opposent. Chaque camp dispose d'un candidat. Rapidement, les électeurs se rendent compte de la situation de blocage dans laquelle ils sont enfermés et décident de choisir un troisième homme, plus religieux que politique. Au quatrième tour, Mgr Luciani est élu. "Une grande tempête est sur moi. Que Dieu vous pardonne ce que vous venez de faire !", dit-il aux cardinaux qui l'ont élu à la quasi-unanimité. "Le monde serait étonné s'il savait la proportion des votes. Vraiment le doigt de Dieu est là", commente un cardinal. L'élection de cet homme modeste et affable a surpris tout le monde. Elle est aussi l'une des plus rapide de toute l'histoire de la papauté. Il a suffi de vingt-six heures, du vendredi 16 h 30 au samedi 18 h 24, pour que le conclave se mette d'accord sur le nom du cardinal Albino Luciani. Il ne faisait pas partie des "papabili". Mais peut-être est-ce là justement la raison qui l'a fait choisir par ses pairs.
En ces temps troublés, l'Eglise a besoin d'un pape qui soit un pasteur avant tout. Voici donc installé sur le trône de saint Pierre un homme dont le profil est celui d'un curé de campagne, un humble, un fils d'ouvrier, enfant de famille nombreuse et qui a su rester toute sa vie fidèle à ses origines. Ce n'est pas pour échapper à sa condition qu'il était devenu prêtre, mais pour se mettre au service de ceux qui la partageaient.
En signe de reconnaissance à l'égard de ses deux prédécesseurs, le nouvel évêque de Rome décide de s'appeler Jean-Paul. Un nom nouveau pour un pape, qui plus est composé, une première. Au préfet de la Maison pontificale, Mgr Martin, un Français, il demande "comment faire pour faire le pape, car j'ai fait le catéchisme aux enfants toute ma vie. Quel changement !"

Jean-Paul 1er, le pape au sourireSi par sa simplicité, son humilité et surtout son lumineux sourire, le nouveau pape, qui n'a pas encore 66 ans et est issu d'un milieu très modeste, séduit très vite les foules, au Vatican l'inquiétude monte devant ses surprenantes déclarations. "Chacune de ses rencontres publiques est devenue la rampe de lancement d'une torpille contre le protocole et la tradition", écrit l'hebdomadaire "Panorama".
Dans son premier discours, prononcé 24 heures après son élection, Jean-Paul 1er évoque sa future ligne de conduite. Il suivra les enseignements de Vatican II. Il veillera au partage du pouvoir avec les évêques. Enfin, il veut ramener l'Église à sa simplicité originelle.
Jean-Paul 1er impose immédiatement des changements dans la vie quotidienne du Vatican. Il transforme la fastueuse messe de couronnement en une messe ordinaire et en refusant la "sedia gestatoria", la chaise à porteurs, et en n'endossant pas la traditionnelle mitre ornée de pierres précieuses. La semaine suivante, les pressions de la curie l'obligent à utiliser tout de même la chaise à porteur. Mais Jean-Paul 1er transforme la rigide audience du mercredi en un dialogue, n'hésitant pas à faire monter un enfant sur l'estrade de la salle Nervi. Dans ses discours, il raconte des histoires et des anecdotes chaleureuses et instructives, trouve des mots simples mais réfléchis, et immédiatement parlants. Il est également le premier pape à parler au singulier, en utilisant "je" au lieu du "nous" royal, même si les documents officiels de ses discours ont été souvent réécrit dans un style plus formel par des aides traditionalistes, qui a rétabli le nous royal dans les communiqués de presse et dans L'Osservatore Romano. Jean-Paul 1er rappelle que le premier devoir de l'Église est d'annoncer l'Évangile. Il reçoit une femme à sa table, se promène seul dans les innombrables pièces du palais pontifical, s'adresse au garde suisse en faction et répond même au téléphone. Le Métropolite Nikodim de Leningrad, qui était présent lors de son installation, s'est effondré et est mort lors de la cérémonie, et le nouveau pape a prié sur lui. Une série de détails qui bouleversent pourtant le très rigide protocole du Vatican.

Jean Paul 1er va plus loin. La visite de Jorge Rafael Videla, président de la junte argentine, au Vatican, a suscité une controverse considérable, surtout quand le Pape a rappelé à Videla les violations des droits de l'homme qui ont lieu en Argentine au cours de la soi-disant "sale guerre". Il fait preuve d'une certaine douceur sur la question du contrôle des naissances et la contraception, même quelques heures après que le sujet ait donné lieu à une conférence des Nations Unies sur la question de la surpopulation, qui ont fait l'objet d'une plainte par l'Osservatore Romano, qui n'a pas publier les commentaires du Pape. Depuis l'époque du Concile Vatican II (auquel il a participé en tant que membre de la Grande chambre sur les questions de la famille et du contrôle des naissances), Luciani avait montré des idées progressistes sur la contraception au lieu de parler de "paternité responsable" tout en plaçant certaines conditions sur l'utilisation des contraceptifs.
Jean-Paul Ier, (bien sûr le titre de l'encyclique qu'il voulait écrire : "Les pauvres et la pauvreté dans le monde"), s'est révélé très sensible à "la question de la pauvreté dans le Sud, en soulignant l'opulence inutile du monde occidental", en épargnant l'Eglise elle-même, qui voulait la rapprocher de sa devise, "humilitas". Il a également parlé de la question sociale, de l'importance de donner un "juste salaire" pour les travailleurs.

Jean-Paul 1er, le pape au sourireLorsque Jean-Paul Ier a été informé de suppositions d'actes répréhensibles à la Banque du Vatican, il demandé à Jean-Marie Villot, le cardinal Secrétaire d'État, de mener une enquête de fond. Jean-Paul 1er veut réviser la structure de la Curie, publier plusieurs encycliques (sur la collégialité et la place de la femme dans l´Eglise) et réformer la banque du Vatican. Jean-Paul 1er se révèle en quelques jours comme un pontife déterminé à chasser les marchands du Temple, à dénoncer les abus de pouvoir et à revenir à une liturgie dépouillée de tout artifice. C´est un Pape qui ne veut pas être un chef d´état, qui ne veut ni escorte ni soldats, un Pape qui veut une rénovation profonde de l´Église, et qui veut, en plus, gouverner avec les évêques. Un Pape des pauvres, qui veut promouvoir au Vatican un grand centre de charité, pour y loger les sans abri de Rome. Il dérange.
A la Curie, le gouvernement de l'Eglise catholique est évoquée une "théologie à la petite semaine". Dans des discours, Jean-Paul 1er a parlé de Pinocchio, de Dieu comme d'une maman... Ces attaques viennent surtout d'une partie conservatrice de la curie qui fit tout pour contrer le pape. Par exemple en le censurant dans l'Osservatore Romano, le quotidien du Saint-Siège. Quoi qu´il en soit, le Pape Luciani sait qu´il va affronter des ennemis tout-puissants. À plusieurs reprises, il affirme que son pontificat va être court, et qu´il connaît déjà le nom de son successeur. À certains moments, il l´appelle “l´étranger”, à d´autres “celui qui était assis en-face de moi au conclave”. C´est à dire Wojtyla. Jean Paul Ier savait-il, avant même de mourir et avant même le conclave, le nom de son successeur. Parce que Jean Paul II était le favori de la Curie, dont le désir était de récupérer le contrôle du pouvoir. Ce n´est pas en vain que les membres de la Curie disaient: “nous avons perdu trois conclaves, (ceux de Jean XXX, Paul VI, et celui de Jean Paul I), mais pas le quatrième”.

Jean-Paul 1er, le pape au sourireCe personnage simple et attachant refusait qu'on l'appelle sa "sainteté", préférant sa condition d'homme à celle de monarque. Cette prise de position suscita d'emblée de nombreux commentaires parmi les traditionalistes. Son emploi du temps était plus que raisonnable et vu la vigueur qu'il déployait à la tâche, aucun signe ne laissait présager une quelconque défaillance de santé. L'annonce de sa disparition parut incompréhensible.
Malade depuis l'enfance, le nouveau pape est aussi accablé par sa charge et submergé par la fatigue. Pourtant avant sa mort, il était en parfaite santé. D'ailleurs avant d'aller au conclave et la veille de sa mort, il avait fait un bilan médical qui le dira en parfaite santé. Le 29 septembre au matin, son corps est découvert à terre dans ses appartements. Le n°2 du Vatican, le cardinal Villot, diffuse la version officielle : le pape est mort pendant son sommeil dans son lit. Aucune autopsie n'est pratiquée et le corps est embaumé. La cause du décès, crise d'urémie ou infarctus, ne sera jamais élucidée. Ce pontificat aura duré trente-trois jours.
Aussitôt, des rumeurs se propagent. Jean-Paul 1er a été empoisonné. Pêle-mêle sont mis en cause le cardinal Villot, ce qui est ridicule car une profonde amitié s'est épanouit entre lui et Jean-Paul 1er : "J'ai vécu auprès du pape Jean-Paul une expérience ecclésiale unique, d'affection et de confiance", mais cela ne dure que 33 jours, Mgr Marcinkus, qui dirige la banque du Vatican, dont Jean-Paul 1er voulait redistribuer l'argent et avec lequel il avait une forte hostilité, mais je ne pense pas qu'il voulait l'enlever, il voulait le garder à l'oeil à cause de sa manière de conduire les finances vaticanes, la Mafia et la Loge P2.

Vingt ans après sa mort, Mgr Lorscheider, un cardinal brésilien, observa : "Les gens simples savent reconnaître et oublient difficilement ceux qui se tournent vers eux avec l'amour, avec l'affection d'un bon père. Ce pontificat a été comme une bouffée d'oxygène pour la vie de l'Eglise, comme l'aube d'une journée lumineuse".

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#Posté le lundi 08 novembre 2010 07:16

Modifié le lundi 29 août 2011 04:27

Pie XII et la Seconde Guerre Mondiale

Pie XII et la Seconde Guerre MondialeJe me dois de vous parler de Pie XII et de son rôle durant la Seconde Guerre Mondiale. Car on a dit beaucoup de choses négatives, mais on doit enfin voir que ce dernier a fait ce qu'il pouvait avec ses moyens limités.

Pie XII a été pape (1938-58) à l'une des époques les plus difficiles de la papauté, au cours de la seconde guerre mondiale, alors que Rome était sous la domination de Mussolini et ensuite occupée par l'Allemagne. L'évaluation par ses contemporains de son pontificat pendant la seconde guerre mondiale a été plutôt positive.Pie XII n'était pas un homme aux gestes prophétiques; c'était un diplomate et il a décidé de ne pas se taire mais d'être modéré dans ses déclarations publiques parce qu'il savait que des paroles plus fortes n'amélioreraient absolument rien ; au contraire, elles auraient provoqué une vengeance brutale et empiré la situation. Il décida par conséquent non pas d'agir par des paroles, mais d'aider pratiquement le plus qu'il le pouvait. C'est dommage, mais Pie XII n'était pas Pie XI prompt à la colère et aux gestes forts.

Tout, dans le parcours d'Eugenio Pacelli, même devenu Pie XII, le prédisposait davantage à la discrétion qu'à l'éclat. Petit-fils du fondateur de L'Osservatore Romano, il naît le 2 mars 1876 à deux pas du Vatican. Entré au séminaire à 18 ans, il devient un juriste réputé, vite recruté par la Secrétairerie d'État sous Léon XIII.
Quand il est élu pape, Pie XII est en effet un diplomate disposant d'une longue expérience. Pendant la Première guerre mondiale, Eugenio Pacelli joue un rôle important pour rapprocher les belligérants et tenter d'obtenir, sans succès, une paix sans vainqueur ni vaincu. Il est ensuite nonce à Munich et à Berlin (1917-1929). Il parle donc l'allemand et connaît très bien le monde germanique. Il est surtout le témoin de la montée du nazisme -il est en poste à Munich lors du putsch d'Hitler en 1923. Les rapports qu'il envoie au Vatican lors de cette période sont très violents contre le nazisme. Lorsqu'il revient à Rome pour être secrétaire d'Etat du Saint-Siège, l'équivalent d'un Premier ministre, il est confronté à l'arrivée des nazis et d'Hitler au pouvoir. Il faut être clair : Pie XII n'avait aucune sympathie pour Hitler, et le régime nazi. Il était très lucide, et a fortement soutenu les opposants allemands au régime nazi auprès de la Grande-Bretagne, en 1939-1940.
Eugenio Pacelli joue la négociation plutôt que la confrontation. En mars 1933, deux mois après la victoire d'Hitler aux élections, il signe un concordat pour protéger l'Eglise catholique, menacée par le nouveau régime. Mais il sait aussi être très ferme. En 1937, il tape du poing sur la table en étant le principal auteur de l'Encyclique Mit bennender Sorge, que l'on peut traduire par "avec une très grande inquiétude". C'est une position forte contre le nazisme. Nous ne sommes alors plus dans la diplomatie. Aussitôt l'encyclique parue, les nazis arrêtèrent dans les Länder catholiques du sud de l'Allemagne près de 1 100 religieux et prêtres. Ils dévastèrent les évêchés de Munich, de Fribourg et de Rottenburg, avant de dissoudre les organisations catholiques et de proscrire l'enseignement catholique dans le Reich. Jusqu'en 1939, il cherche avec Berlin un accord préservant les catholiques allemands.

Pie XII et la Seconde Guerre MondialeLe 1er mars 1939, il est élu pape. L'Allemagne sera la seule puissance à ne pas envoyer de représentant à son couronnement. Il se contenta, une fois élu au siège de Pierre, de consacrer sa première encyclique, Summi pontificatus, à dénoncer le racisme et le culte de l'Etat. Elle fut aussitôt larguée par les avions britanniques sur l'Allemagne à plus de 100 000 exemplaires. Il demanda aux universités catholiques de délivrer un enseignement contre l'antisémitisme, fidèle à la lettre de Summi pontificatus. Le 15 mars 1939, les troupes allemandes entrent dans Prague. Hitler se dévoile. Roosevelt, qui est un ami de Pie XII, réclame son intervention. Le Pape utilise les voies diplomatiques et propose la réunion d'une conférence internationale. Mais le souvenir amer de la conférence de Munich voue le projet à l'échec. Enfin, le pacte germano-soviétique révélé le 23 août 1939 met le feu à l'Europe. Pour empêcher la guerre, Pie XII choisira de ne pas provoquer Hitler. Face au drame de la Shoah, son action aura été double, par la parole mais surtout par les actes.
Fin 1939-début 1940, Pie XII a, de fait, participé indirectement à un complot visant à tuer Hitler. Il a en effet été contacté par la résistance allemande, qui lui demandait de servir de relais avec l'Angleterre en transmettant la question suivante à Londres : quel serait le sort de l'Allemagne si Hitler mourrait ? Mais Churchill n'a pas donné suite. En janvier 1940, dénonçant la "barbarie" nazie en Pologne, Radio Vatican affirme que "les Allemands usent des mêmes moyens, et peut-être encore pires, que les Soviétiques eux-mêmes". Le 6 mai 1940, alerté par des Allemands antinazis, Pie XII fait prévenir les Alliés de l'imminence de l'offensive allemande sur le front occidental. À l'ambassadeur de France Léon Bérard, nommé par Vichy, Pie XII confia : "Je redoute Hitler plus que Staline."
En 1940, suite à l'invasion de la Belgique, du Luxembourg et de la Hollande par l'Allemagne, Pie XII envoie trois télégrammes aux différents chefs d'Etat, qui, rendus publics, provoquent la colère de l'Allemagne et de l'Italie. Une autre fois, il informe secrètement Londres et Paris de la date et du lieu de l'offensive des Ardennes. Il n'est pas pris au sérieux. Alors, il s'efforce de retarder le plus possible l'entrée en guerre de l'Italie.
En 1941, Pie XII a d'ailleurs fait connaître aux évêques allemands Mgr von Preysing et Mgr von Galen son approbation de leur dénonciation de l'euthanasie pratiquée dans l'Allemagne nazie. Ces deux prélats seront faits cardinaux par Pie XII en 1945.

Très vite, grâce au relais de ses nonciatures dans les pays de l'Est, premiers pays envahis par Hitler, et par les nombreuses congrégations religieuses. Pie XII est rapidement informé personnellement des massacres. Un aumônier de l'armée italienne, qu'il connait très bien, lui raconte par exemple la "Shoah par balles". Les nouvelles sur les déportations arrivent également rapidement. Le Vatican n'en connaît pas forcément tous les détails, mais il sait que les nazis massacrent les Juifs. A l'époque, les Alliés en sont au même point, ni plus ni moins.
Ce supposé "silence" est à la fois vrai et pas vrai. Il a bien pris position et s'est exprimé sur le massacre des Juifs, mais de manière peu claire
A Noël 1942, dans un discours relayé par la radio, il utilise le mot italien "stirpe", que l'on peut traduire par la "race", au sens très fort du terme. Cela fait bien sûr référence aux Juifs. Mais comme le fait alors remarquer un diplomate américain, c'est incompréhensible pour les non-initiés. Ce message de Noël, aujourd'hui fortement critiqué, est un message de diplomate. Il a d'ailleurs été très bien compris par les nazis puisque la presse allemande se déchaîne contre le pape. Avant de faire diffuser ce message, en juin 1943, sur les ondes de Radio Vatican : "Quiconque établit une distinction entre les Juifs et les autres hommes est un infidèle et se trouve en contradiction avec les commandements de Dieu." Il n'y a pas, pour un chrétien, d'excommunication plus directe.

Pie XII et la Seconde Guerre MondialeQuant à Pie XII, excellent connaisseur de l'Allemagne et de ses maîtres nazis, il avait été profondément blessé par les conséquences dramatiques de la dénonciation, le 26 juillet 1942, du sort réservé aux juifs par Mgr Johannes De Jong, archevêque d'Utrecht et primat de l'Église hollandaise. Dans les semaines qui ont suivi, plusieurs milliers de catholiques hollandais d'origine juive (dont Edith Stein) ont en effet été déportés vers les camps de la mort. .
Il faut remettre cette question dans le contexte de l'époque, la guerre, et de l'Église. Pie XII a explicitement dit que c'était d'abord aux évêques sur place d'évaluer s'il fallait ou non parler en public. Or, si les évêques allemands ont été prompts à dénoncer l'extermination des personnes handicapées, ils l'ont été beaucoup moins pour le peuple juif. Au silence de l'Église allemande fait donc écho le silence du pape, et de ce point de vue il faut aussi ajouter que l'Église tout entière était encore partiellement prisonnière d'un antijudaïsme chrétien. De plus, pendant très longtemps, le pape a hésité à intervenir dans ce qu'il estimait être une affaire interne au pays. Il souhaitait aussi préserver les catholiques allemands, de façon à ce qu'ils ne soient pas considérés comme des ennemis de l'État allemand, et ce problème deviendra central pendant la guerre et face à la persécution religieuse.

Durant la guerre, il n'a nullement été "le pape d'Hitler", mais on peut affirmer que jusqu'au début de 1943 il a été "le pape de Roosevelt". La cynique formule de "reddition sans condition", émise en janvier 1943, à la Conférence de Casablanca, a fait comprendre à Pie XII que les Alliés occidentaux l'avaient dupé, poursuivant d'autres buts que les nobles principes énoncés dans la Charte de l'Atlantique. C'est en 1943 que le pape oriente son action vers la lutte anticommuniste, alors qu'il n'avait, en juin 1941, ni salué ni cautionné la Croisade antibolchevique, estimant qu'Hitler n'était pas qualifié pour la diriger et, surtout, ne voulant pas contrarier son ami Roosevelt, le "neutre" qui soutenait l'effort militaire de Staline.

Pie XII et la Seconde Guerre MondialePlutôt que taper du poing sur la table, le pape fait le choix de mobiliser les catholiques pour sauver le maximum de Juifs. Les nonciatures participent au sauvetage, notamment en Grèce ou en Bulgarie, et les congrégations religieuses cachent des réfugiés. Cela a même été le cas de femmes cloîtrées, qui ont accueilli des hommes. Tandis qu'il donne l'apparence de rester inactif, sa secrétairerie d'Etat harcèle nonces et délégués apostoliques en Slovaquie, en Croatie, en Hongrie, en Roumanie, leur recommandant d'intervenir partout sans distinction de nationalité, de race, de religion, ni de parti. Or, vu le fonctionnement de l'Eglise à l'époque, c'est impossible que Pie XII n'ait pas donné son accord. On peut donc bien parler de stratégie diplomatique et souterraine plutôt que celle du choc frontal. A titre de comparaison, début 1943, la Croix-Rouge a également choisi la même option pour continuer à pouvoir intervenir dans les camps de prisonniers.
Il a menacé plusieurs fois de dénoncer la question juive, mais il ne l'a pas fait. De même, il a pris des contacts avec la Résistance en Allemagne pendant la Guerre, mais qui sont restés sans lendemain. L'historien israélien Pinchas Lapide a estimé que huit cent cinquante mille personnes lui doivent la vie ; et les organisations juives se sont confondues en remerciements.

On sait depuis longtemps que le pape a protégé des juifs, et a incité, au moins indirectement, les couvents de Rome à le faire Le 16 octobre 1943, les nazis déportent 1 020 juifs de Rome vers Auschwitz. Quinze en reviendront. Informé de la rafle, Pie XII avait décidé de ne pas protester personnellement, mais de passer par l'intermédiaire du recteur de la mission allemande de Rome, Mgr Hudal. Le pape a-t-il, ce jour-là, sous-estimé sa propre autorité morale ? Le débat reste ouvert. Le 3 décembre 1943, en effet, L'Osservatore Romano publie un article très clair, après les lois antijuives des fascistes de Salò, et demande aux catholiques la miséricorde pour les juifs. C'était une invitation explicite aux couvents de les protéger. Ce qui fait question à propos de Pie XII, c'est sa prise de parole publique : pourquoi n'est-il intervenu qu'à deux reprises publiquement en faisant seulement allusion à l'entreprise exterminatrice du Troisième Reich à Noël 1942, et ensuite en juin 1943, alors qu'on sait qu'il a reçu de nombreuses demandes en faveur d'une intervention plus forte ?
Demeure également un épisode rocambolesque : voulant libérer Mussolini, évincé par les fascistes italiens le 25 juillet 1943, Hitler avait envisagé d'enlever Pie XII et de l'exiler au Liechtenstein. Mais le général SS en charge du projet trouva le moyen d'en informer le pape. Et Hitler finit par abandonner le projet.

En 1943, Pie XII est contre la capitulation sans condition de l'Allemagne. Pourquoi ? Parce qu'il espère encore que la résistance pourra se débarrasser de Hitler et changer la nature du régime. Il pense aussi qu'une capitulation sans condition nourrit "l'énergie qui donne le désespoir", prolongeant la guerre et les souffrances. Après l'échec de l'attentat du 20 juillet 1944, Pie XII ne songe plus à une paix de compromis.

Pie XII et la Seconde Guerre MondialeAvant la publication de la pièce de Rolf Hochhuth, on célébrait unanimement l'action de Pie XII en faveur des juifs pendant la guerre. Certes, comme le rappelait récemment dans Le Monde l'excellent Patrick Kéchichian, Paul Claudel se plaignait fin 1945 auprès de Maritain du caractère "inaudible" de la condamnation du nazisme par Pie XII. Mais Pie XII fut à Claudel aussi inaudible que de Gaulle pendant la guerre.
Pendant ce temps, Golda Meir rendait hommage à Pie XII. Les rescapés des camps venaient à Rome le remercier pour ce qu'il avait fait. Après la guerre, des témoignages de reconnaissance vont démontrer, y compris en Israël, que cette stratégie d'interventions individuelles et secrètes, ainsi que la mise en oeuvre de réseaux catholiques d'assistance et d'éducation, ont permis de sauver des milliers de juifs. Le grand rabbin de Rome, Israel Zolli, se convertit à la religion catholique et entre dans l'Église avec sa femme et sa fille, le 13 février 1945, en choisissant pour prénom de baptême Eugenio, c'est-à-dire le propre prénom du pape. Il désire ainsi manifester l'importance qu'a eue le pape dans sa conversion, à commencer par son exemple de charité auprès des Juifs.

C'est un vaste et difficile sujet. A la question, le pape a-t-il agit ? La réponse est oui. Il a mis en branle toute la diplomatie mondiale, et tisser un réseau de soutien impressionnant. A la question, le pape pouvait-il faire plus, ou mieux ? La réponse est oui, encore. Pie XII a beaucoup oeuvré en italie, en 44-45, pour sauver les juifs cachés à Rome de la déportation, il a beaucoup fait pour éviter les bombardements sur Rome et ses habitants.

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#Posté le lundi 22 novembre 2010 04:54

Modifié le lundi 22 novembre 2010 05:08

Les accords du Latran

Les accords du LatranJe vais vous parler aujourd'hui des accords du Latran. Les accords du Latran sont signés au palais du Latran le 11 février 1929 entre l'État italien, représenté par Mussolini, et le Saint-Siège, représenté par le cardinal Gasparri, secrétaire d'État du pape Pie XI. Ils mettent fin à la "question romaine", pendante depuis 1870. Ils réduisent les prétentions de souveraineté du pape au seul État de la Cité du Vatican. En contrepartie, le catholicisme devient religion d'État en Italie. Regardons cela de plus près.

Le 11 février 1929, le Saint-Siège conclut les accords du Latran avec le gouvernement fasciste de Mussolini. Signés dans le palais du Latran, près de la basilique de Saint-Jean-de-Latran, ils consacrent l'existence d'un nouvel État souverain, le plus petit du monde : la Cité du Vatican. Malgré un temps pluvieux sur Rome, une foule importante se presse devant le palais apostolique du Latran afin d'entendre l'annonce officielle de l'accord entre l'Église et l'État italien au sujet de la question romaine. La question romaine à l'époque de l'unité italienne qui s'est faite en grande partie contre l'Église, en mettant fin aux États pontificaux. Profitant de la chute de Napoléon III, protecteur de la Rome pontificale, les troupes royales italiennes sont entrées dans Rome, le 20 septembre 1870. Depuis l'occupation des derniers résidus des États pontificaux par l'armée italienne, en 1870, les papes se considéraient prisonniers dans leurs palais romains. Le pape Pie IX se considère désormais prisonnier au Vatican. En 1874, la Sacrée Pénitencerie édicte le Non expedit, document par lequel le Saint-Siège demande aux catholiques de ne pas participer aux élections afin de ne pas cautionner l'État spoliateur. Pie IX avait refusé avec hauteur la loi de "Garanties" proposée le 13 mai 1875 par le roi Victor-Emmanuel III car elle faisait du Saint-Siège une sorte de protectorat.

Les relations entre l'Église et l'État tendent à s'améliorer sous Pie X. Ainsi, en 1913, un pacte électoral est conclu entre le pouvoir libéral et l'Union catholique du comte Gentiloni qui vise à faire barrage au socialisme, jugé athée et anticlérical. À la suite de la Première Guerre mondiale, le pape Benoît XV supprime officiellement le Non expedit, permettant le développement du Parti Populaire, formation démocrate-chrétienne. Mais celui-ci est emporté par l'arrivée du fascisme au pouvoir.
Déjà en janvier 1923, des négociations secrètes s'ouvrent par une rencontre entre Benito Mussolini et le cardinal secrétaire d'État Pietro Gasparri. Mais c'est le discours de Mussolini le 3 janvier 1925 qui marque la restauration de bons rapports entre le Vatican et le gouvernement italien. La bénédiction Urbi et Orbi de la loggia de Saint-Pierre, est un geste que Pie XI a été le premier à reprendre : Depuis le début du pontificat, en se présentant pour la bénédiction à la ville et au monde de la loggia de Saint-Pierre, pour la première fois après de nombreuses décennies, Pie XI fit comprendre qu'il serait le Pape de la Conciliation.

Les accords du LatranLe traité est signé au nom du pape par son Secrétaire d'État, le cardinal Gasparri, et au nom du gouvernement italien par Mussolini lui-même, qui recueille à cette occasion un éclatant succès diplomatique. Le dictateur Mussolini et le pape Pie XI régularisent la situation, avec d'un côté la reconnaissance de tous les droits d'un État souverain à la cité du Vatican (44 hectares, le plus petit État du monde), de l'autre la reconnaissance de Rome comme capitale de l'État italien. "Le minimum de corps pour contenir le maximum d'esprit", selon la formule de Pie XI, qui négocia avec Mussolini les accords du Latran aux termes desquels la souveraineté du Vatican était reconnue. Le pape est reconnu comme le chef temporel du Vatican, avec tous les pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire – le gouvernement effectif du Vatican étant pourtant délégué à un gouverneur général. En cas de vacance, le pouvoir passe au Sacré Collège des cardinaux.

Les basiliques romaines telles que Sainte-Marie-Majeure et Saint-Jean-de-Latran bénéficient d'un statut d'extraterritorialité ainsi que quelques autres bâtiments. Rien à voir avec les 18.000 km2 des États pontificaux en 1859. L'ensemble est entouré d'une frontière qui fut fixée à l'occasion de ces accords, constituée pour l'essentiel de murs, avec cinq points d'accès. Seule la place Saint-Pierre et la basilique sont librement accessibles. Mussolini avait proposé d'inclure d'autres bâtiments dans le nouvel État, mais Pie XI avait refusé, affirmant :
"Il sera clair pour tous, nous l'espérons, que le Souverain Pontife n'a vraiment que cette portion de territoire matériel indispensable pour l'exercice d'un pouvoir spirituel confié à des hommes pour le bénéfice des hommes."

On reconnaît au nouvel État des services publics : le Vatican aura une gare, des services postaux, une monnaie (la lire vaticane), un organe de presse, une radio et une télévision avec le droit d'émettre, etc. Le Vatican devient l'instrument du Saint-Siège, personne de droit international, défini comme l'ensemble des institutions supérieures catholiques. Le préambule du pacte en dispose : "Étant donné que, pour assurer au Saint-Siège l'indépendance absolue et visible, il faut lui garantir une souveraineté indiscutable, même dans le domaine international, on s'est rendu compte qu'il était nécessaire de constituer, avec des modalités particulières, la Cité du Vatican, reconnaissant au Saint-Siège, sur cette même Cité, la pleine propriété, la puissance exclusive et absolue et la juridiction souveraine."

A titre de compensation pour ces territoires enlevés au Saint-Siège en 1870, l'Italie verse au Vatican une consistante indemnité financière (750 millions de lires). Par ailleurs, le catholicisme est déclaré "seule religion de l'État".L'enseignement religieux est obligatoire, le divorce interdit, les prêtres dispensés du service militaire... tandis que l'Italie reconnaissait un privilège à l'Église catholique et la rémunération des membres du clergé comme officiers de l'état-civil.

Les accords du LatranLe traité est signé au nom du pape par son Secrétaire d'État, le cardinal Gasparri, et au nom du gouvernement italien par Mussolini lui-même, qui recueille à cette occasion un éclatant succès diplomatique. Il sera confirmé par le gouvernement républicain qui succèdera au régime mussolinien et est toujours en vigueur (à quelques détails près comme l'interdiction du divorce).
Avec le Traité, le Concordat et la Convention financière entre l'Italie et le Saint-Siège, fut ainsi résolue la question romaine et naissait l'Etat du Vatican, base territoriale presque symbolique et pourtant réelle de l'indépendance du Saint-Siège.
Pie XI, principal artisan de ces accords, considérait le nouvel État comme "un instrument pour garantir la nécessaire indépendance vis-à-vis de la toute puissance humaine, pour donner à l'Église et à son Pasteur Suprême la possibilité de remplir pleinement le Mandat reçu du Christ Seigneur."

Il y eut des "crises" et des "tensions" surtout à deux reprises : dès 1931, en raison de l'offensive fasciste contre les organisations catholiques et en 1938 en raison des lois raciales. Un peu plus tard, le cardinal Gasparri va signer des arrangements avec le Mexique qui lui vaudront sa disgrâce. Et en juillet 1933, son successeur à la Secrétairerie d'Etat, le cardinal Pacelli (futur Pie XII) concluera un Concordat avec l'Allemagne de Hitler. Cette initiative malvenue aura pour effet d'assommer la résistance des organisations catholiques allemandes à la montée du nazisme.....

Mais la "paix religieuse" était consolidée et reconnue en 1947 par la l'Assemblée constituante, qui inscrivit, avec une majorité beaucoup plus grande que nécessaire, les Accords du Latran dans la Constitution de la République italienne.
La révision de 1984 (transformée en loi l'année suivante), inspirée par le socialiste Bettino Craxi, a notamment aboli cette référence à l'exclusivité du catholicisme, rendu l'enseignement religieux facultatif et introduit un nouveau mécanisme de financement pour l'Eglise italienne.

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#Posté le lundi 29 novembre 2010 04:45

Modifié le lundi 29 novembre 2010 14:15

Benoit XIV, le pape des Lumières

Benoit XIV, le pape des LumièresNous verrons aujourd'hui le pape Benoit XIV. C'était un homme cultivé et son pontificat fut considéré comme le plus brillant des XVIIe et XVIIIe siècle, mais confirme que la papauté n'est plus une grande puissance. Regardons cela de plus près.

Né à Bologne en 1675, Prospero Lambertini, pourvu d'une solide formation théologique et canonique, mena de front une vie de fonctionnaire ecclésiastique, exerçant diverses charges au sein de l'administration pontificale, et une vie de recherche scientifique, qui le maintint en liaison avec les grands érudits de son temps, Assemani, Mabillon, Montfaucon, Muratori. Archevêque d'Ancône (1727), puis de Bologne (1731), cardinal (1728), il fit preuve d'un zèle pastoral qui ne le détourna cependant pas de ses études, ainsi qu'en témoigne la publication, parmi d'autres ouvrages, de son célèbre traité historico-canonique De servorum Dei beatificatione et beatorum canonizatione sur la béatification et la canonisation des saints (4 vol., 1734-1758). Un heureux mélange en lui d'un large savoir, d'une réelle expérience administrative et pastorale et d'une urbanité assez enjouée le font choisir comme pape au terme d'un difficile conclave de six mois.
Son intelligence et sa modération gagne les louanges même parmi les accusateurs de l'Eglise Romaine dans un temps où elle est assaillie par les critiques des philosophes des lumières et où ses prérogatives sont mises à mal par l'absolutisme des souverains. Caractéristiques de son pontificat sont sa promotion des études scientifiques et son admonition à ceux qui sont en charge de rédiger l'Index Librorum Prohibitorum (Index des livres interdits) pour qu'ils agissent avec modération.

Pape, il encouragea le commerce et l'agriculture, entama plusieurs réformes, rédigea plusieurs bulles — dont Providas — et encycliques destinées à réglementer les mariages mixtes et à mettre fin aux querelles relatives aux rites indiens et chinois. Reconnu comme l'un des papes les plus érudits, il encouragea fortement l'enseignement et la science, créa les chaires de physique, chimie et mathématiques à l'université de Rome, et rétablit l'académie de Bologne. Benoit XIV fonde des académies d'anatomie, d'archéologie, d'histoire de la liturgie et d'histoire de l'art. En littérature, il favorisa la traduction en italien des principaux ouvrages anglais et français. Il a laissé un grand nombre d'ouvrages, qui ont été publiés à Bassano en 1788, 15 vol. in-folio. Ses ½uvres les plus importantes sont De servorum Dei beatificatione et beatorum canonizatione (Sur la béatification et la canonisation des saints, 1734-1738), De sacrosancto missae sacrificio (Sur le sacro-saint sacrifice de la messe, 1748) et De synodo dioecesana (Sur le synode diocésain, 1748). Il jouit d'une large estime dans le monde savant.

Benoit XIV, le pape des LumièresAu début de son règne, il se montra favorable aux Lumières et entretint des relations avec Frédéric II de Prusse par l'intermédiaire du savant Maupertuis. Son réalisme politique l'amena à reconnaître la légitimité du roi de Prusse, maître de l'ancien domaine de l'Ordre Teutonique. Voltaire lui dédia en 1745 sa tragédie Mahomet. La lettre de remerciement du pape au philosophe témoigne de l'excellence de leurs rapports. Voltaire admirait sincèrement ce pontife cultivé et ouvert aux idées de son temps. Dans les Etats pontificaux, il réduit les charges des impôts, encourage l'agriculture et pratique une politique de libre échange. Il est conciliant dans ses relations avec le pouvoir séculier et fait de grandes concessions aux rois d'Espagne, du Portugal en conflit avec Rome depuis une douzaine d'année, de Sardaigne et de Naples en matière de patronage, de droit de nomination sur les sièges épiscopaux vacants et juridiction séculière sur les changements ecclésiastiques.

Dans la seconde moitié de son pontificat, il se montra plus "conservateur" mais sans aller trop loin : soupçonneux à l'égard des initiatives missionnaires des jésuites, il condamna les Réductions du Paraguay et mit fin à la querelle des rites en interdisant définitivement les rites chinois et malabars. Benoit XIV, le pape des LumièresDans ses bulles Ex quo singulari (1742) et Omnium sollicitudinum (1744), il interdit certaines pratiques traditionnelles que les jésuites autorisent les convertis chinois et indiens à conserver. Cette interdiction bloque la conversion en Asie et sera partiellement revue qu'en 1939 quand l'Eglise autorisera la vénération des ancêtres, disant qu'ils sont sans signification religieuse.
En outre, il renouvela les réserves pontificales à l'égard de la franc-maçonnerie, condamnée en 1751 dans la bulle Providas romanorum. En 1756, il condamne la pratique de refuser les derniers sacrements aux ecclésiastiques français qui sont opposés à la bulle Unigenitus, dirigée contre certaines propositions du Jansénisme. L'encyclique Vix pervenit, à l'adresse des évêques d'Italie est la dernière prise de position doctrinale du Magistère catholique au sujet du prêt à intérêt : une condamnation sans appel, qui n'a jamais été révoquée et excommunie encore aujourd'hui de facto tous les banquiers. Pontife, il écrivit de nombreux ouvrages de droit canonique , introduisant plusieurs réformes liturgiques notamment dans les sacrements de pénitence et de mariage. Il admet notamment la validité du mariage entre catholiques et protestants.

Dans le domaine liturgique, Benoit XIV entreprend une réforme du bréviaire et l'épuration des leçons historiques. Il réduit le nombre exagéré de fêtes chômées. Il s'applique à bien distinguer sa souveraineté spirituelle et sa souveraineté temporelle, en soulignant que la première est de beaucoup plus importante.

Éclairé, conciliant, il tacha de calmer les querelles religieuses, de ramener l'église grecque dans le giron de l'Église, et, tout en confirmant la bulle Unigenitus, adoucit les rigueurs que l'on exerçait à l'occasion de cette bulle. D'esprit ouvert, il témoigne d'un intérêt pour les relations inter-religieuses en adressant une lettre au 7e Dalaï Lama, Kelzang Gyatso qu'il remet au père capucin italien Orazio Della Penna. Il réforma les Jésuites du Portugal. Ce pape protégea les arts et l'industrie, ainsi que les lettres, qu'il cultivait lui-même. Il s'attacha à embellir Rome qui lui doit la superbe façade de la Basilique Sainte-Marie-Majeure et déclara le Colisée sanctuaire des martyrs (bien que le fait soit contestable car il n'est pas prouvé que les chrétiens aient été suppliciés en ce lieu), car il voulait mettre un terme à son démantèlement.

Benoit XIV, le pape des LumièresIl mourut le 3 mai 1758 à l'âge de 83 ans et Clément XIII lui succéda. Les Romains regrettèrent "il papa Lambertini" qui parcourait à pied les rues de Rome se mêlant à la foule comme le plus humble des pasteurs.

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#Posté le dimanche 05 décembre 2010 07:59

Modifié le dimanche 05 décembre 2010 08:12

Adrien VI

Adrien VIJe vais vous parler aujourd'hui du pape Adrien VI. Sa carrière me rappelle celle de Jean-Paul 1er et montre que réformer une institution n'est pas facile.

Fils de charpentier, il est né à Utrecht aux Pays-Bas 1459, Adrien Florensizoon Boyens fait ses études de Théologie à l'Université de Louvain et devient docteur en théologie, puis entre dans les ordres, en 1490 on le charge de l'éducation de Charles de Gand dont il devient à la fois le mentor et le confesseur. Il devient évêque de Tortosa puis sera élevé au titre de cardinal.
Lorsque Charles Quint est fait roi d'Espagne, il est couronné à Bruxelles en l'Eglise Ste Gudule et Michel. Ce dont les Espagnols ne peuvent se contenter. Ils exigent que celui qui prétend les gouverner vienne alors prendre fonction en son nouveau territoire. Charles doit tenir compte du fait que l'Espagne représente une pièce importante de l'échiquier mondial en raison des découvertes relativement récentes du nouveau monde et de ses richesses que l'on pense incommensurables. Il se rend alors en Espagne, mais entouré d'une cour de Flandriens, Bruxellois, Hollandais riches de forte influence sur Charles et le montrant. Et bien entendu, il est accompagné de son conseiller spirituel Adrien Florenszoon Boyens. Il remplit en Espagne les fonctions de vice-roi en l'absence de Charles-Quint. Les Espagnols somment Charles Quint de renvoyer toute sa cour "étrangère" chez elle et de s'en former une avec les nobles et hidalgos d'Espagne.

Se défaire de son conseiller spirituel n'est pas mince affaire, l'occasion lui est offerte sur un plateau par la mort de Léon X de Médicis (né en 1475 Fils de Laurent Ier de Médicis (le Magnifique) et Clarice Orsini. Frère de Lucrezia de Médicis, Pierre II de Médicis (le Malchanceux) et Julien de Médicis. Léon X sera sous ce nom pape de 1513 jusqu'à la date de son décès en 1521). Ce décès permet alors à Charles Quint d'éloigner son confesseur Adrien Florensizoon Boyens sans l'irriter et en appuyant sa candidature au poste religieux le plus élevé de la chrétienté: celui de pape. Le conclave chargé d'élire un successeur à Léon X était une fois de plus divisé en partis intransigeants. La solution fut trouvée en l'élection d'un quasi inconnu, absent du conclave : Adrien Florensz, cardinal d'Utrecht (9 janvier 1522). Un chroniqueur contemporain commenta l'élection ainsi : "Conformément à la décision de Dieu, les cardinaux, jusque là désunis, ont élu contre leur propre gré Adrien de Tortose qui n'était pas présent au conclave. C'est un homme tout simple, qui ne s'est distingué jusqu'ici que par la crainte de Dieu ; à Louvain il ne vivait que de science". Et encore : "À la nouvelle de son élection, il n'a donné aucun signe de joie, mais a soupiré profondément". Adrien VILe soutien de l'empereur Charles-Quint contribua certainement à son élection. Et le conclave cède à la pression, en 1522, il est élu sous le nom d'Adrien VI. Mais à Rome c'était la consternation. Adrien n'y était pas connu, mais, venant du nord de l'Europe c'était sans nul doute un 'barbare', un ennemi, un homme de l'empereur. Le fait qu'il n'était pas italien fut très mal accepté et les cardinaux regrettèrent vite leur choix. Il surprit également en gardant son nom de baptême. Ce sera le seul Pape des Pays-Bas jusqu'à la fin de ce millénaire.

Son style de vie, simple, pieux et austère, impressionne d'abord le peuple romain. Il réduit le nombre de ses serviteurs à quatre (de 100 qu'avait son prédécesseur). Il évite les banquets et se contente d'un plat de viande à sa table. Il se lève la nuit pour réciter l'office divin et se relevait à l'aube pour célébrer la messe. Il interdit le port d'armes dans la ville et en expulse les femmes de mauvaise vie. Au lieu de poètes et de bouffons, il s'entoure de pauvres et de malades. L'édification augmente en même temps que l'inquiétude : il est un reproche vivant pour beaucoup.

Mais, les cardinaux et autres évêques du Vatican déchantent rapidement. Ce Pape n'est guère de leur goût. Il flirte avec les idées de philosophes comme Erasme qu'il a pour ami, il veut réformer l'église pour la rapprocher du Luthéranisme et ainsi rendre inutile le schisme de l'église. Adrien, un théologien classique, est cependant intransigeant sur les questions de doctrine. Luther doit être puni pour ses hérésies et interdit d'enseignement (comme décidé à Worms en 1521). Par ailleurs il est le tout premier pape à reconnaître que les sources de l'hérésie et de l'attraction qu'elle suscite sont à trouver dans le désordre même de la curie romaine et le comportement déréglé de nombreux prélats de l'Eglise. Lors de son premier consistoire, cinq jours après son arrivée à Rome (1 septembre 1522), il est brutal dans son constat : il faut commencer la réforme par Rome même. Adrien s'attaque vigoureusement aux abus (simonie, cumul des bénéfices, etc.), mais il le fait à coups de décrets et ordonnances sans s'entourer suffisamment de soutiens efficaces. Il ne fait rien pour se concilier les sympathies. Même les cardinaux favorables à la réforme de la curie romaine se tournent contre lui : "Il manque d'égards pour le Sacré Collège".

Il veut aussi restructurer le Vatican et les dépenses de son Etat pour assainir les caisses que son successeur lui a laissé avec un déficit d'un million de ducas. Adrien, de plus, ne possède en rien les manières élégantes si prisées à Rome. Il ne cherche d'ailleurs pas à être romain. Il mésestime les chefs d'½uvre présents dans son palais et commence à les distribuer en cadeaux. Aucun intérêt pour les arts et la littérature (dont ses prédécesseurs étaient les grands mécènes.
Il veut remettre de l'ordre dans les comportements libertins et corrompus de Rome. Qui ne ne demande qu'à être débarrassé de ce puritain empêcheur de danser en rond. ). Aux yeux de la noblesse romaine, des artistes et de l'intelligentsia en général, Adrien reste un 'barbare inculte', un 'buveur de bière'. Très rapidement, ce sera le déchaînement contre lui, d'autant plus qu'après avoir limogé les fonctionnaires corrompus de son administration, il s'entoure d'hommes nouveaux, étrangers à Rome et inexpérimentés. Personnellement intègre, il interdit aux membres de sa famille de venir à Rome pour y chercher près de lui faveurs et bénéfices. Ses tentatives de petites réformes, lui amène des menaces d'assassinats et d'empoisonnements.

Adrien VIPolitiquement, ce n'est pas un succès non plus. Ses tentatives faites pour unir les grandes nations chrétiennes d'Europe contre Soliman et les Turcs qui viennent de prendre Belgrade (1521) et menacent la Hongrie et Rhodes, n'aboutissent à rien. Adrien n'a pas l'étoffe d'un chef d'État : les erreurs diplomatiques sont nombreuses. Lorsque, après la chute de Rhodes en 1522 il tente d'imposer une trêve entre les nations chrétiennes (avec menace d'excommunication à la clé) pour faire face au péril turc, il provoque la colère de François Ier qui envahit la Lombardie forçant Adrien à chercher une alliance qu'il ne désirait pas avec les autres souverains.

Le pape a été insulté par le peuple de Rome sur la Pasquino, et les Romains, qui n'avaient jamais pris en affection cet homme qu'ils considéraient comme un "barbare", se réjouirent de sa mort, déclarant qu'une statue devait être érigée à son médecin. La déclaration dans l'une de ses ½uvres qu'un pape peut se tromper, en privé ou dans un décret mineur, y compris dans les questions de foi, a attiré l'attention. Sa mort reste des plus suspectes, et on peut se demander s'il n'a pas été empoisonné. Il ne règnera pas longtemps sur St Pierre de Rome, il meurt un an et huit mois plus tard, il a alors 64 ans. C'est avec un sentiment d'échec qu'il va mourir, épuisé et malade. Inhumé en la basilique Saint-Pierre, il fut transféré rapidement en l'église Santa-Maria-dell'Anima : on accède à la pièce où se trouve son tombeau par le cloître. Ses papiers personnels disparurent après sa mort.
C'est Clément VII (Giulio de Médicis) qui lui succède et se maintiendra lui plus de dix ans.

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#Posté le dimanche 12 décembre 2010 08:10

Pie VII, un pape face à Napoléon 1er

Pie VII, un pape face à Napoléon 1erJe vais vous parler aujourd'hui de Pie VII. Un pape moderne dans un temps de soubresauts celui de la Révolution française et du Premier Empire. Humble et doux, il chercha toujours des solutions raisonnables, mais savait être intransigeant quand la situation le demandait. Regardons cela de plus près. Gregorio Luigi Barnaba Chiaramonti naît à Cesena dans les États pontificaux, le 14 août 1742. De naissance noble, il est élevé dans une famille très pieuse. Barnabé Chiaramonti entre à l'âge de seize ans comme novice à l'abbaye des Bénédictins de Santa-Maria-del-Monte, non loin de sa ville natale. A partir de 1758, Gregorio Chiaramonti y est d'ailleurs appelé Frère Grégorio. Frère Grégorio est bientôt nommé abbé du monastère de saint Calixte situé dans la ville sainte par le pape Pie VI, ami de la famille Chiaramonti. Dans cet environnement conventuel, il achève ses études de philosophie et de théologie, qu'il enseigne à Parme puis à Rome dans les collèges de son ordre. Cependant, une plainte s'élève contre le nouvel abbé. L'abbé de Barnaba est accusé de non résidence dans son monastère. Après enquête de la papauté, il est blanchi. En 1782, Pie VI le fait évêque de Tivoli puis, en 1785, lui confie le diocèse d'Imola. En cette même année, il l'ordonne cardinal. Lors de l'invasion des légations par les armées françaises en février 1797, Chiaramonti refuse de fuir son diocèse. Cette conduite courageuse est remarquée par Bonaparte. Le futur Pie VII se veut conciliant vis-à-vis de lapolitique du vainqueur. Soucieux d'éviter les malheurs de la guerre, l'évêque d'Imola recommande à ses fidèles de s'abstenir de toutes formes de résistance face à un ennemi plus puissant. Il doit de plus intercéder auprès du général Augereau afin que ce dernier épargne les habitants de Lugo, peu attentifs à ses conseils. Quelques temps plus tard, dans son homélie prononcée lors des célébrations de Noël, il préconise d'ailleurs la soumission à la République cisalpine. Selon l'évêque d'Imola, l'adhésion à la démocratie n'est pas inconciliable avec les commandements de l'Église.

Pie VII, un pape face à Napoléon 1erLe 14 mars 1800, et après 104 jours de conclave, le cardinal Chiaramonti est élu pape par des cardinaux réunis à Venise : Pie VII, succède à Pie VI surnommé "le dernier pape" par les révolutionnaires. Rome est alors occupée par les troupes françaises qui y ont proclamé la République, et l'esprit des Lumières et de la Révolution est alors fermement ancré dans les consciences.Lorsque le cardinal Chiaramonti monte sur le siège de saint Pierre, les états pontificaux sont profondément déstabilisés par les guerres révolutionnaires. Pendant près de dix ans, Pie VII et son fidèle secrétaire d'Etat, le cardinal Concalvi, vont tenter de les restaurer et de les moderniser. Une fois devenu pape, il travaillera à mettre en valeur le passé antique de Rome (fouilles archéologiques du port d'Ostie, travaux de restauration du Colisée) et d'embellir la ville (abords de l'arc de Constantin, fontaine de Monte-Cavallo, Piazza del Popolo, obélisque du Mont Pincius). Il créera un musée consacré à l'Antiquité, créera ou fera rouvrir des écoles et fera enrichir considérablement la Bibliothèque vaticane. Il invitera aussi à Rome de nombreux artistes sans distinction de provenance ou de religion (nombre d'entre eux sont protestants), ce qui témoigne, vu l'époque et sa fonction, d'une grande ouverture d'esprit.

Sous l'influence du cardinal Consalvi, le nouveau pape accueille avec faveur l'offre d'un Concordat le 17 juillet 1802. Cet homme de foi souffre en effet de voir des millions de Français vivre en-dehors de l'Église... Après d'âpres négociations entre le Saint-Siège et l'Etat français, le Concordat est signé par Napoléon alors Premier Consul et le pape Pie VII, le 16 juillet 1801. Le texte affirme la religion catholique comme étant "la religion de la grande majorité des citoyens français" et met fin à la loi de 1795, séparant l'Eglise de l'Etat. Mais cette victoire est de courte durée. Bien que Pie VII sacre Napoléon empereur le 2 décembre 1804, ce dernier ne peut u acquiescer à des demandes que lui fit ensuite l'empereur. Conciliant sur les questions politiques mais intransigeant sur les principes religieux, Pie VII refuse l'annulation du premier mariage de Jérôme, frère de Napoléon 1er et celui-ci fait derechef occuper une partie des États pontificaux, il l'ut dépouillé en 1806 des principautés de Bénévent et de Ponte-Corvo. Plus grave, le pape refuse d'appliquer le Blocus continental par souci de neutralité. Il doit du coup subir l'occupation de Rome en 1808 par le général de Miollis. Il excommunie Napoléon le 10 juin ce qui lui vaut d'être arrêté par le général Radet le 4 juillet 1809. Pie VII, de son palais du Quirinal où il est enfermé, excommunie Napoléon Bonaparte le 10 juin, ainsi que tous les "usurpateurs, fauteurs, conseillants, exécutants" de la violation du principe de souveraineté du Saint-Siège. A la suite de cet événement, dans la nuit du 5 au 6 juillet 1809, Pie VII est arrêté et conduit par les troupes françaises à Savone. La situation redevient tragi-comique en février 1810 lorsque Napoléon exige d'annuler son mariage. Il fut mis en résidence surveillée à Savone en attendant d'être emmené (1812) à Fontainebleau. Pendant cinq années, il résiste à Napoléon, même s'il est contraint de signer le Concordat de Fontainebleau, dont il dénonce immédiatement la valeur à la suite des pressions qu'il a subies. Il lui faut attendre la chute de Napoléon, pour qu'il puisse rentrer à Rome en 1814 où il se voua à la restauration de ses États et de l'Église.

Pie VII, un pape face à Napoléon 1erLe prestige de la papauté sort renforcée de ces événements dramatiques. Elle suscite l'intérêt des apologistes du courant ultramontain. En France, Joseph de Maistre dans son essai Du Pape fait de l'infaillibilité pontificale la clef de voûte de la restauration de l'ordre européen. Différents souverains rendent bientôt visite au pape de Rome : l'empereur d'Autriche en 1819, le roi de Naples en 1821, le roi de Prusse en 1822. Ceci confère à Pie VII le statut d'interlocuteur auprès des puissances européennes de la restauration. Le souverain pontife dans sa grande mansuétude accorde même l'hospitalité à la famille Bonaparte, à la reine Hortense, mère de l'Empereur en exil, à ses frères Lucien et Louis ainsi qu'à son oncle, le cardinal Fesch. Il intervient d'ailleurs auprès des autorités anglaises afin que les conditions de captivité de Napoléon soient plus clémentes. Pie VII lui envoie bientôt un aumônier, l'abbé Vignali. Comme afin de clore les excès de la Révolution et du siècle passé, le pape rétablit solennellement la Compagnie de Jésus (les Jésuites) le 7 août 1814. Dans un bref, daté de Césène, au mois d'avril de cette même année 1814, et adressé à Mgr de Boulogne, évêque de Troyes, il réclama, lors de la rédaction de la charte octroyée à la France par Louis XVIII, en faveur des droits de la vérité coutre la liberté accordée à l'erreur. Il fut remis en possession de tous ses Etats par le congrès de Vienne, et ne s'en éloigna que momentanément en 1815 pour se retirer à Gênes. Il conclut en 1817 et 1818 des concordats avec la France, la Bavière et les Deux-Siciles, établit en 1818, de concert avec l'empereur de Russie, une nouvelle organisation religieuse du royaume de Pologne, et institua en 1821 la province ecclésiastique du Haut-Rhin. Il se montrera modéré dans le contexte de la Sainte Alliance qui suit la chute de l'Empire français. Dans ses États, la papauté fait le choix de conserver certaines innovations issues de la présence française. Pie VII entérine ainsi l'abolition des droits féodaux de la noblesse, la suppression des antiques privilèges des villes. Ces mesures accroissent le pouvoir temporel du Saint Siège. Elles renforcent également l'opposition libérale des carbonari contre laquelle Pie VII doit bientôt lutter. Celle-ci s'organise bientôt dans la clandestinité. En combattant l'esclavage, il est en avance d'un siècle sur son temps et ne se fait pas que des amis parmi les autres monarques européens. En établissant à Rome la liberté de commerce, en ouvrant la Curie à des collaborateurs laïques (1800-1806), en tissant des relations diplomatiques avec la Russie, l'Angleterre, les États-Unis, des pays non catholiques, en réorganisant les écoles dans les États Pontificaux et en y abolissant la féodalité, Pie VII est résolument un pape du progrès inspiré des Lumières.
Victime d'une chute le 6 juillet 1823, Pie VII décède le 20 août suivant.

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#Posté le lundi 20 décembre 2010 04:38

Léon XIII

Léon XIIIJe vais vous parler aujourd'hui de Léon XIII, le pape qui a fait entrer l'Église dans le monde moderne. Il donna la base de la doctrine sociale de l'Église. Regardons cela de plus près.

Vincenzo Gioacchino Pecci
, était le sixième enfant d'une famille humble de Carpineto — ville située au sud de Rome —, où il est né le 2 mars 1810.Il entre en 1824 au collège romain de l'Académie des nobles et est ordonné prêtre en 1837. Nommé "délégat" à Bénévent (1838) puis à Pérouse (1841), il démontre dans l'exercice des fonctions administratives et judiciaires des qualités humaines qui lui valent des sympathies. Nonce à Bruxelles (1842), il en profite pour voyager à Cologne, Paris et Londres ce qui donne une certaine connaissance de l'Europe parlementaire et industrielle et un sens des réalités contemporaines. Nommé évêque de Pérouse (1846), il est suspect de libéralisme aux yeux de Pie IX qui l'élève cependant à la pourpre (1853) et il préfère se taire lors du concile du Vatican (1869-1870). Sans être libéral, le cardinal Pecci cherche à discerner sur quelles positions l'Église devait s'établir pour s'adresser à son temps.

Puis, entre 1874 et 1877, le Cardinal publiera un certain nombre de Lettres Pastorales, dans lesquelles il rendait public son désir d'un plus grand rapprochement entre le catholicisme et la culture contemporaine. L'année 1877 sera pour Monseigneur Pecci une année particulière : En effet, il est appelé à Rome par le Pape Pie IX, mais celui-ci décède peu après. Le Cardinal Pecci est alors nommé camerlingue — il doit administrer l'Église pendant la vacance du Saint-Siège. Favori des modérés et en particulier des Français au conclave, , il sera élu Pape le 20 février 1878, Pecci a 68 ans en 1878, après un conclave qui durera trois jours, il est donc assez âgé pour l'époque, et il est de nature fragile. Enfin, il a été évêque de Pérouse pendant 33 ans, et sa nomination au poste de camerlingue en 1877 apparaît comme le terme de sa carrière ecclésiastique. Certains, comme dans d'autres élections, ont pensé qu'il s'agissait là d'un pontificat de transition. Le pontificat de Léon XIII fut long — presque 26 ans — et le mena jusqu'au début du XXe siècle.
Léon XIII
Il renonce hors d'Italie à la figure de martyr et utilise le réseau des nonces pour traiter de puissance à puissance avec les autres États. Il adopte une attitude libérale et conciliante envers tous les catholiques d'Europe, excepté les Italiens auxquels il interdit de participer à la vie politique, parce qu'il n'accepte pas la perte de Rome et du pouvoir temporel. Il développa, avec les puissances, une politique de conciliation qui permit aux catholiques de servir la Cité avec plus de liberté. En revanche, il obtient en Allemagne la fin du "Kulturkampf" en 1886 - le combat dit pour la civilisation que le chancelier Bismark mène contre l'influence du catholicisme en Allemagne - et autorise les catholiques français à se rallier à la République. Par l'encyclique Au milieu des sollicitudes (1892), il invita les Français à se rallier à la République pour la réformer de l'intérieur. Son libéralisme extrême pousse à penser, dans les milieux royalistes et en Vendée, qu'on lui a substitué un sosie ! L'épisode sera repris dans les Caves du Vatican de Gide. Léon XIII encourage enfin le rapprochement entre anglicans et catholiques. En 1900, il renonce aux états pontificaux.

Léon XIII
½uvre beaucoup dans le domaine intellectuel et doctrinal et laisse de nombreuses encycliques. Mais son apport se mesure surtout dans celle de 1891 : "Rerum Novarum" - "les choses nouvelles". Par cette encyclique, il se saisit de la question sociale et dénonce "la concentration entre les mains de quelques-uns de l'industrie et du commerce, devenus le partage d'un petit nombre d'hommes opulents et de ploutocrates, qui imposent ainsi un joug presque servile à l'infinie multitude des prolétaires". Celle-ci constitue, encore aujourd'hui, le document de base de la pensée sociale de l'Église. Elle fut, d'autre part, à l'origine d'un renouveau fondamental de la participation des catholiques au mouvement ouvrier. Il avait soutenu les manifestations du catholicisme social et fait entendre la voix de l'Église sur la question du juste salaire, des conditions de travail, du droit des ouvriers à s'organiser et du devoir des patrons à les écouter. Le retentissement fut tel qu'en 1902, l'Association internationale du Travail priait le pape d'envoyer des délégués à sa réunion de Cologne. Léon XIII

Léon XIII
donna aussi une impulsion aux études exégétiques et à la recherche scientifique, ouvrant aux chercheurs les archives du Vatican et préconisant un renouvellement essentiel des études thomistes. Sur le plan des idées Léon XIII est le grand restaurateur des études thomistes. Il s'efforce néanmoins d'élaborer une somme positive au Syllabus en prenant position sur le fondement de lasouveraineté (encyclique Diuturnum Illud, 1881), sur le libéralisme (encyclique Immortale Dei, 1885), sur les libertés civiles et politiques (encyclique Libertas Praestantissimum, 1888). Il remet l'enseignement de Thomas d'Aquin à l'honneur et institue en 1902 une commission biblique, ouvrant aux chercheurs une partie des fonds des Archives vaticanes. Il s'est aussi prononcé à de multiples reprises sur les grands courants de pensée de son époque : socialisme, libéralisme, modernisme. De son vivant il est connu pour être un pape marial. Il a ainsi écrit dix encycliques mariales en dix ans, une chaque année. Ces encycliques portent sur la dévotion au Rosaire, sur le mois de Marie, sur la place de la Vierge.Il tente de se rapprocher des orthodoxes par l'envoi d'un représentant au couronnement d'Alexandre III (1882) et l'encyclique Orientalum Dignitas (1894) et des anglicans sous l'impulsion de Lord Halifax et de l'abbé Portal dans les années 1893-1896. Il continue cependant à s'élever contre le libéralisme laïciste et anathémise la franc-maçonnerie par l'encyclique Humanum Genus (1884). En 1899, il consacre le monde entier au Sacré-Coeur.

Si ces dernières années sont marqués par un raidissement marqué par l'influence des milieux conservateurs, sa mort suscite une émotion générale touchant des catégories sociales longtemps ignorées par l'Église.

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#Posté le lundi 27 décembre 2010 04:40

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