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Le roi Arthur, la réalité derrière le mythe

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Ce blog s'intéressera avant tout à la question de l'historicité du roi Arthur durant les Dark Ages, une période de grands changements dans la Bretagne post-romaine, et ce qui amena sa légende.

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Marcellin, pape martyr ?

Marcellin, pape martyr ?Je vais vous parler aujourd'hui du pape Marcellin, un pape dont nous savons peu de choses sauf qu'il a vécu durant la persécution de Dioclétien contre les chrétiens. Regardons cela de plus près.
 
Marcellin, romain de naissance, dont le père se nommait Project, fut élu pape en 296. Il succédait à Caïus; et ce fut de son temps qu'éclata la cruelle persécution de Dioclétien à partir de l'édit du 24 février 303. Inclus par la tradition parmi les papes, il n'a jamais porté ce titre qui n'a été attribué aux évêques de Rome que sous le règne de Sylvestre Ier.
 
Ce qu'on a raconté de sa prétendue chute est une fable inventée par les donatistes. L'histoire n'a conservé aucune action mémorable de Marcellin; les donatistes ont prétendu que, d'après son propre aveu, ce pape avait sacrifié aux idoles : ils appuyaient cela des actes d'un certain concile de Sinuesse, qui a été reconnu faux et supposé comme tel. Augustin le regarde comme tel, dans son ouvrage contre Pétilien.
 
Il serait mort martyr en 304, pendant la persécution de Dioclétien, et l'Église fut vacante jusqu'à l'an 308. Il est honoré comme martyr le 26 avril, quoique l'ancien calendrier romain, dressé sous Libère, nous fasse connaître qu'il n'avait point terminé sa vie dans les supplices. Son successeur fut Marcel Ier. Il fut, à l'origine, inhumé dans la Catacombe de Priscille, à Rome.
 
Il est connu pour avoir pratiqué l'exorcisme. Au cours de son pontificat, en 301, l'Arménie devint la première nation officiellement chrétienne.
 
J'espère avoir été instructif.
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#Posté le mardi 23 août 2011 04:06

La crise moderniste

La crise modernisteJe vais vous parler aujourd'hui de la crise moderniste qui avait pour cadre le modernisme qui est à l'époque une tendance théologique considérée par les courants intransigeants, dominant les autorités catholiques d'alors, comme déviante et menant à l'hérésie. S'appuyant sur une nouvelle lecture de la Bible, les modernistes acceptent l'idée d'une évolution dynamique de la doctrine de l'Église par opposition à un ensemble de dogmes fixes. Regardons cela de plus près.
 
La crise modernisteRétrospectivement, on éprouve un fort sentiment de chances manquées. En effet, plus on étudie aujourd'hui la décennie 1890 -1900, plus on perçoit que toutes les conditions d'un débat intellectuel sérieux étaient pourtant réunies. Citons au moins : la création des Universités catholiques en 1875 avec l'ouverture plus ou moins rapide de leurs facultés de théologie ; la tenue, à partir de 1888, des Congrès scientifiques internationaux des catholiques; le mouvement néo-chrétien; le développement d'un nombre important de revues. Ainsi, en 1890, L'enseignement biblique de Loisy, mais aussi la Revue biblique du P. Lagrange, fondateur de l'École pratique d'études bibliques de Jérusalem. En 1893, la Revue thomiste, contemporaine de la Revue de métaphysique et de morale. En 1894, Le Sillon, La Quinzaine, la Revue du clergé français, la Revue néo-scolastique de Louvain. En 1905, la nouvelle série des Annales de philosophie chrétienne, dirigées par Laberthonnière. Tous ces phénomènes étaient, par nature, favorables à la communication des idées et à la constitution d'un véritable espace public de discussion.
 
Il existe une définition simple du modernisme catholique. Pour l'obtenir, il suffit de reprendre les documents romains de 1907, soit le Décret Lamentabili et l'encyclique Pascendi de Pie X. Le modernisme apparaît alors comme une hérésie multiforme dont les principaux éléments sont : sur le plan philosophique, un agnosticisme inspiré d'Emmanuel Kant, d'Auguste Comte et d'Herbert Spencer; sur le plan de l'histoire et de l'exégèse biblique une revendication d'indépendance des sciences religieuses à l'égard du magistère ecclésiastique; sur le plan de la théologie, la substitution de l'expérience religieuse au dogme, enfin, sur le plan pratique, le projet d'une réforme générale des institutions ecclésiastiques. Cette réforme visait à introduire dans le catholicisme l'esprit démocratique moderne. Et les modernistes approuvaient la Séparation de l'État et des Églises qui favorisait la liberté des catholiques comme citoyens à l'égard de l'autorité ecclésiastique. En décrivant ainsi le modernisme comme un système, l'encyclique entendait déjouer la tactique des modernistes, laquelle consistait, selon Pascendi, à ne jamais exposer l'ensemble de leur doctrine de façon à minimiser les risques que celle-ci faisait courir à l'équilibre doctrinal et institutionnel de l'Église catholique. Une idée qui était risible, car le modernisme était l'adaptation de l'Église à la société. L'Église croyait alors que c'était à la société de s'adapter à elle, une erreur dont elle payera le prix plus tard.
 
La crise modernisteAvant même que se décide le sort de Loisy, excommunié en 1908, des ½uvres avaient été condamnées et des hommes avaient été écartés. En 1903, L'Évangile et l'Église et quatre autres ouvrages du même auteur avaient été mis à l'Index des livres prohibés. En 1906, il en était de même pour deux ouvrages de Laberthonnière et, en 1907, pour Dogme et critique d'Édouard Le Roy. Le cas extrême sera celui du P. Laberthonnière, le plus profondément fidèle, dans l'espérance, à une Église qui refusait de l'entendre et même de le laisser parler. Il est vrai qu'il invitait chaque croyant à interpréter de façon personnelle le message du Christ.
 
En 1907, Pie X condamne les exégètes «modernistes» de la Bible. Il s'agit de prévenir «l'esprit de nouveauté» dans l'Église. Dans son usage religieux, «modernisme» est un mot tardif, apparu en Italie au début de 1904 et consacré en 1907 par le pape Pie X dans son encyclique Pascendi «sur les doctrines des modernistes», en vue de dénoncer le danger mortel que font courir à l'Église leurs profanes nouveautés de langage et les sophismes d'une fausse science.
 
Par son ½uvre et sa personnalité, Alfred Loisy est l'une des hautes figures du mouvement moderniste. En 1902, ce professeur destitué de l'Institut catholique de Paris, exégète de l'Ancien et du Nouveau Testament, publie un petit livre qui met le feu aux poudres, L'Évangile et l'Église. Il y montre la continuité de l'Évangile à l'Église, ce qui a conduit certains à lui reprocher d'avoir estompé la figure du Christ. Dans les séminaires, parmi la jeunesse catholique, les idées nouvelles fermentent. La hiérarchie catholique choisit le durcissement. En 1907, Pie X condamne le modernisme dans le décret Lamentabili, que suit peu après l'encyclique Pascendi : le pape y dénonce notamment l'«apostasie» (abandon de la foi et de la vie chrétiennes) qui entraîne l'humanité à sa ruine, et prend sept mesures destinées à prévenir «l'esprit de nouveauté» dans le clergé, complétées en 1910 par un serment antimoderniste. La même année, le mouvement du Sillon, créé par Marc Sangnier, accusé de «modernisme social», s'auto dissout à la suite d'une lettre de blâme de Pie X.
 
La crise modernisteParallèlement, Pie X encourage personnellement la constitution du réseau dit La Sapinière créé par Mgr Umberto Benigni et le soutenait financièrement, il était destiné à lutter contre les catholiques soupçonnés de modernisme, dans une organisation que l'historien Yves-Marie Hilaire décrit comme un système de «combisme ecclésiastique». C'était un groupe officieux de censeurs, qui lui faisaint des rapports sur ceux qui enseignaient des doctrines condamnées. Il n'y a jamais eu plus de cinquante membres en son sein, mais ses méthodes utilisées fréquemment étaient trop zélés et clandestines, y compris celle d'ouvrir et de photographier des lettres privées, mais aussi de vérifier les registres de librairies locales pour voir ce qui y était acheté. Pie X avait personnellement encouragé les employés en envoyant trois lettres de bénédiction. L'organisation avait également eu le soutien de la Congrégation du Consistoire, où était préfet le cardinal Gaetano De Lai.
 
Dans sa phase aiguë, la crise moderniste résulte de la conjonction de trois facteurs : l'audace de certains chercheurs qui prennent des initiatives dont personne ne sait encore si elles produiront des résultats justes et féconds ou si elles sont vouées à l'échec; l'atmosphère de suspicion qui entoure d'emblée leurs travaux, bien avant qu'ait pu s'opérer le discernement nécessaire; enfin et surtout, des rapports étroits entre ceux que l'on peut appeler des «agents du soupçon» et les responsables de l'autorité doctrinale au plus haut niveau. À cet égard, un rôle certain a été joué par l'habitude que des catholiques français avaient prise de dénoncer ce qu'ils considéraient comme des déviations doctrinales. Un cercle infernal se constituait ainsi, car le soupçon encourageait la dissimulation et réciproquement. Ainsi sont nés les écrits pseudonymes, mais aussi les textes ronéotés comme le furent ceux du P. Teilhard De Chardin. Il faut, en effet, se rappeler qu'en dehors de quelques articles parus dans la revue Études, une seule de ses ½uvres religieuses a pu paraître normalement avant sa mort en 1955, à savoir Le Phénomène humain. Le temps de la crise moderniste est le temps des condamnations et des exclusions, au-delà même de sa phase aiguë dont la guerre de 1914-1918 a marqué la fin.
 
La crise modernistePie X décéda en 1914 et le nouveau pape Benoît XV s'emploie aussitôt à calmer les remous de la «crise moderniste». C'est l'objet de sa première encyclique, Ad beatissimi, en date du 1er novembre 1914. Le Sodalitium Pianum de Mgr Umberto Benigni, plus connu sous le nom de «La Sapinière», est dissous en 1921. Le cardinal Merry del Val est remplacé par le cardinal Ferrata (dont la mort inattendue est presque immédiate), puis par Gasparri.
 
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#Posté le mardi 30 août 2011 04:17

L'encyclique perdue de Pie XI

L'encyclique perdue de Pie XIJe vais vous parler aujourd'hui de l'encyclique perdue de Pie XI, Humani generis unitas (Sur l'unité du genre humain), qui aurait pu être un tournant historique et aurait sauvé des centaines de milliers de juifs. Regardons cela de plus près.
 
Le 22 juin 1938, le jésuite américain John LaFarge, de passage à Rome, a la surprise d'être convoqué par le pape. Auteur d'un livre dénonçant la ségrégation des Noirs (Interracial Justice), il est accueilli avec empressement par Pie XI, impressionné par son ouvrage. De cet entretien, l'autobiographie officielle de LaFarge retint simplement que le pontife s'avouait fort préoccupé par la question «du racisme à l'ordre du jour en Italie et en Allemagne». Mais dans un mémorandum confidentiel adressé à sa hiérarchie, le jésuite est autrement explicite : «Le pape m'a fait jurer le secret et m'a enjoint d'écrire le texte d'une encyclique destinée à l'Eglise universelle, sur le thème qu'il tient pour le plus brûlant pour le moment.» S'ajoute cette injonction papale qui laisse coi notre jésuite: «Dites simplement ce que vous diriez si vous étiez pape vous-même !» Et John LaFarge de confesser : «Franchement, je suis tout simplement médusé, et tout ce que je puis dire est que le roc de saint Pierre m'est tombé sur la tête...» Le supérieur de la Compagnie adjoint deux autres jésuites à LaFarge, l'allemand Gustav Gundlach et le français Gustave Desbuquois, pour mener à bien le projet de texte Humani generis unitas (Sur l'unité du genre humain). Trois mois plus tard avec la hantise d'une «fuite» qui ferait tout capoter, le prêtre rend sa copie. Il attendra en vain une réaction. Le projet, semble-t-il, est mort avec Pie XI, le 10 février 1939. En janvier 1972, le cardinal Eugène Tisserant, que Pie XI avait fait cardinal en 1936, affirma à la presse française que le Saint-Père aurait été assassiné à l'instigation de Mussolini. Le professeur Francesco Petacci, médecin du Vatican, qui était aussi le père de Clara Petacci, la maîtresse du Duce, lui aurait fait une injection mortelle débarrassant le régime d'un souverain pontife encombrant. La presse a réagi diversement devant cette révélation, qualifiée parfois d'intrigue policière rocambolesque. Ce qui est tout à fait juste.
 
L'encyclique perdue de Pie XIA travers la nouvelle encyclique, un pape s'apprêtait pour la première fois à condamner solennellement l'antisémitisme déjà sur les rails de la «solution finale». L'encyclique condamne la lutte pour la pureté de la race «qui finit par être uniquement la lutte contre les juifs». Elle soutient que la persécution des juifs est condamnable de tous les points de vue. Bien que l'encyclique maintienne l'hostilité traditionnelle des catholiques envers les Juifs en tant que peuple, aveuglés qu'ils sont par leur rêve de «conquête temporelle et de succès matériel», elle réclame que l'on porte attention à leur situation dramatique en disant : «On leur refuse la protection de la loi contre la violence et le vol, l'insulte et la honte les guettent, on va jusqu'à attacher la flétrissure du crime à des personnes jusqu'à ce jour scrupuleusement respectueuses de la Loi de leur pays. Ceux-là même qui ont combattu vaillamment pour la patrie sont traités comme des traîtres; les enfants de ceux qui sont tombés sur le champ de bataille deviennent par le seul fait de leur parenté, des hors-la-loi.»

Selon le cardinal Tisserant, Pie XI avait l'intention de promulguer l'encyclique le 12 février 1939. Tout était prêt pour l'annonce officielle. Pour préparer l'événement, il convoque la hiérarchie italienne pour une réunion prévu le 11 février pour, selon ce que croyaient certains, leur lire un discours dénonçant les persécutions raciales par les nazis et la marche vers la guerre de l'Italie fasciste. Mussolini multipliait alors les menaces à peine voilées sur l'attitude du pape. Le discours ne fut pas prononcé.
 
Le texte soumis à Pie XI n'était pas, à l'égard des juifs, porteur d'un retournement révolutionnaire, tant s'en faut. Néanmoins, il affirmait l'incompatibilité entre le christianisme et le racisme ainsi que l'antisémitisme, et dénonçait les atteintes particulières aux droits naturels des juifs. Ne serait-ce que pour cette seule raison, il est regrettable que ce projet d'encyclique n'ait pas abouti.
 
L'encyclique perdue de Pie XIIl est peu vraisemblable que le futur Pie XII, à l'époque où il était secrétaire d'Etat de Pie XI, n'ait pas été tenu informé du projet. Certains éléments de stratégie politique l'ont sans doute dissuadé de le reprendre à son compte : une telle encyclique n'aurait pas simplifié les rapports avec le régime nazi. Or des pans entiers de l'appareil ecclésial ne voyaient pas d'un mauvais ½il l'émergence d'un pouvoir autoritaire, en dépit des persécutions que subissait l'Eglise en Allemagne. D'autre part, le nazisme était le plus sûr rempart contre le communisme, qui restait l'ennemi prioritaire de l'Eglise.
 
Le sort mystérieux de cette encyclique inaboutie de Pie XI, Humani Generis Unitas (L'unité du genre humain), en faisait un document mythique. Certains spécialistes doutaient même de son existence. Malgré l'initiative courageuse d'un homme affaibli, Pie XI, l'Église a manqué une occasion cruciale de témoigner face à l'humanité et de balayer des préjugés enracinés dans une longue histoire. Encore l'attitude de Pie XI ne fut-elle pas un accident de l'Histoire. Il faudra attendre Vatican II pour que l'Eglise catholique commence seulement à intégrer sans pincettes la phrase de Pie XI lancée à des pèlerins belges le 6 septembre 1938: «Nous sommes spirituellement des Sémites !».
 
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#Posté le mardi 06 septembre 2011 04:20

Modifié le jeudi 08 septembre 2011 03:38

Le Grand schisme d'Occident

Le Grand schisme d’OccidentJe vais vous parler aujourd'hui du Grand schisme d'Occident qui fut la crise pontificale qui toucha le catholicisme  au tournant des XIVe et XVe siècles (1378 - 1417), divisant pendant quarante ans la chrétienté catholique en deux camps. Regardons cela de plus près.
 
Au XIVe siècle, le clergé français exerce une influence prépondérante dans le gouvernement de l'Église catholique romaine; la papauté et son prestige en souffrent. La crise de la chrétienté médiévale avait débuté avec l'installation du pape Clément V à Avignon en 1309. Il ne devait s'agir que d'un exil provisoire motivé par les troubles civils qui endeuillaient Rome. Mais le pape, un Français du Midi, s'installe durablement dans sa nouvelle résidence, avec les encouragements du puissant roi de France. Humiliée par Philippe le Bel quelques années plus tôt, la papauté, il est vrai, n'a plus les moyens de défier les souverains comme autrefois, du temps du combat contre l'empereur allemand pour imposer le règne de Dieu sur terre.
 
Le Grand schisme d’OccidentAvignon connaît ses plus grands fastes sous le pontificat de Clément VI (1342-1352), un moine de la Chaise-Dieu. Dans le même temps débute la guerre de Cent Ans et survient la Grande Peste. Autant de malheurs que les contemporains ne se font pas faute de présenter comme une punition divine à l'égard du Saint-Siège. En 1367, Urbain V, ancien abbé de Saint-Victor, à Marseille, se décide à revenir à Rome mais son administration reste à Avignon. C'est seulement en 1377 que son successeur, Grégoire XI, met un terme définitif à la «captivité de Babylone», sur les recommandations pressantes d'une jeune dominicaine mystique, sainte Catherine de Sienne.
 
En 1377, le pape Grégoire XI revient d'Avignon à Rome, où il meurt l'année suivante. Électeurs traditionnels du souverain pontife, les cardinaux se divisent et, la même année 1378, élisent successivement un pape italien, Urbain VI (qui se maintient à Rome), et un pape français, Clément VII (lequel, n'ayant pu s'installer à Rome, se retire à Avignon). Le Grand schisme d'Occident trouve ainsi son origine dans la double élection pontificale de 1378. Il est consommé lorsque Clément VII reçoit l'appui de la France des Valois, de l'Écosse et des États ibériques, tandis qu'Urbain VI est reconnu en Italie, en Angleterre, en Scandinavie, en Europe centrale. L'Europe se divise entre «urbanistes» et «clémentistes». C'est le début du «Grand Schisme». Notons qu'il ne touche pas au dogme et laisse indifférents la plupart des catholiques, qui n'ont en matière de religion d'autre interlocuteur que leur curé. Les divisions au sein du Saint-Siège ne vont cesser de s'aggraver dans les années suivantes.
 
La mort d'Urbain VI en 1389 et celle de Clément VII en 1394 ne règlent pas le conflit, chacun ayant un successeur : Boniface IX (puis Innocent VII et Grégoire XII) comme pape «romain», et Benoît XIII comme pape «avignonnais». La «voie de fait» (par les armes) n'ayant pas abouti, on recourt à la voie conciliaire. Mais, tandis que le concile de Pise élit un troisième pape, Alexandre V (1409), qui meurt l'année suivante et est remplacé par (l'antipape) Jean XXIII, les deux papes déchus de Rome et d'Avignon restent en place : si bien que la papauté devient tricéphale.
Or, la papauté en lambeaux doit faire face au renouveau des hérésies et à la contestation d'illustres théologiens. L'Anglais John Wyclif et le Tchèque Jan Hus appellent à une réforme de l'Église et à un retour aux commandements de l'Évangile. La restauration de l'autorité pontificale se fait pressante. La France, principale puissance de l'époque, serait susceptible d'y contribuer mais elle est ravagée par la querelle des Armagnacs et des Bourguignons et bien incapable d'agir.
 
Le Grand schisme d’OccidentLa crise trouve sa résolution avec le concile de Constance (1415-1418), au cours duquel sont déposés les trois pontifes et qui aboutit à l'élection d'un pape unique, Martin V (1417), reconnu dans tout l'Occident. Cependant, quand le concile se sépare, en 1418, il n'a fait qu'ébaucher la réforme attendue. Notons que certains pères conciliaires s'insurgent contre cette décision. Ils se transportent à Constance, où ils élisent à la papauté le duc Amédée VIII de Savoie. Le dernier des anti-papes prend le nom de Félix V. La chrétienté voit resurgir le spectre du schisme. Heureusement, celui-ci n'a guère de soutiens et le bon Félix V finit par se défaire de son autorité entre les mains du pape Nicolas V. C'en est bien fini des papes et des anti-papes qui se sont entredéchirés pendant un demi-siècle, entre Rome et Avignon. Il n'empêche que le mal a été fait. La révolution religieuse en germe dans l'Empire allemand triomphera un siècle plus tard avec Martin Luther.
 
En attendant, en publiant le 7 juillet 1438 la «Pragmatique Sanction» de Bourges qui lui permet de choisir lui-même les évêques français et de contrôler leurs activités, le roi de France Charles VII profite de la faiblesse du Saint-Siège pour donner corps au «gallicanisme» : au pape ce qui relève de la foi ; au clergé français et à son souverain ce qui relève de l'administration de l'Église française.
 
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#Posté le mardi 13 septembre 2011 03:13

La Question romaine

La Question romaineJe vais vous parler aujourd'hui de la Question romaine, qui allait être capitale pour les relations futures entre l'État italien et le pape, très tendues car le pape avait perdu son pouvoir temporel. Regardons cela de plus près.
 
La Question romaine est l'ensemble des problèmes posés par la survivance de l'État pontifical au XIXe siècle. C'est surtout une controverse politique relative au rôle de Rome, siège du pouvoir temporel du pape mais aussi capitale du Royaume d'Italie.
 
Posée avec acuité par la révolution de 1848, la question romaine est au centre du problème d'ensemble de l'unité italienne. Pie IX, rétabli dans ses États par le corps expéditionnaire français (juillet 1849), est soutenu par les catholiques ultramontains. Sa souveraineté est garantie par la présence à Rome d'une garnison française. Pour s'opposer aux visées annexionnistes du royaume du Piémont, les zouaves pontificaux sont créés en 1860 avec la bénédiction de Pie IX et du franco-belge Mgr Xavier de Mérode. Ils sont placés sous le commandement du général de Lamoricière, ancien de la colonisation d'Algérie et ancien ministre de la IIe république. Jusqu'en 1870, le recrutement se fait auprès des volontaires enthousiastes de France, des Pays-Bas, de Belgique, d'Italie, du Québec.
 
La Question romaineEngagé aux côtés des Piémontais dans une guerre en faveur de l'unité italienne, Napoléon III ne peut affranchir toute l'Italie ni faire cesser le pouvoir temporel du pape sans mécontenter les catholiques français. Il hésite, évacue finalement Rome (décembre 1866), mais quand Garibaldi, avec l'accord secret du gouvernement italien, se prépare à envahir les États pontificaux, les Français revenus en hâte l'arrêtent à Mentana (3 novembre 1867).
Paradoxalement, ce fut la chute du second Empire de Napoléon III, qui avait tant ½uvré à l'unité italienne, qui autorisa l'achèvement de cette unité. La guerre avec l'Allemagne oblige la France à retirer ses troupes, elle qui protégeait le pouvoir temporel du pape Pie IX; l'Italie occupe alors sans combat alors Rome, du fait que le pape ordonne aux zouaves de n'opposer qu'une résistance symbolique, et en fait sa capitale (20 septembre 1870). Il faut dire que les habitants de Rome votèrent par plébiscite leur réunion au royaume d'Italie. Le roi Victor-Emmanuel II, héritier de la maison de Savoie, avait pris en mains, depuis l'échec de la révolution de 1848, le mouvement vers l'unité italienne (Risorgimento) aidé de son Premier ministre Cavour, à partir de 1852. La Ville éternelle devient donc la capitale de l'Italie, en lieu et place de Florence.
 
La Question romaineLe pape Pie IX et ses successeurs rejettent les garanties qu'une loi leur accorde en mai 1871, pourtant elle accorde au Saint Siège un revenu annuel, l'extraterritorialité de quelques palais et les droits de souveraineté sur sa cité du Vatican Dans l'Église, l'émotion est grande. Pie IX apparaît alors comme «le pape-martyr». Cependant le prestige moral de la papauté et l'autorité spirituelle qui en découle en sortent renforcés. Le pape, par l'encyclique Ubi nos, ne veut accepter une loi unilatérale qui va à l'encontre à son sentiment anti-démocratique et conservateur. Pour ce motif, il utilise une expression utilisée dans les actes des Apôtres, non possumus («nous ne pouvons pas»). En signe de protestation, lui et ses successeurs se refuseront de sortir du Vatican jusqu'à la conclusion des accords de Latran en 1929. Les souverains pontifes se considérèrent comme prisonniers dans le Vatican. En 1874, Pie IX, puis Léon XIII demandèrent aux catholiques italiens de ne pas se rendre aux urnes. Avec le fameux non expedit («il ne convient pas»), il leur est même interdit, pendant plus de trente ans, de participer activement à la vie politique du pays.
 
La Question romaineCe n'est qu'à l'issue de la Première Guerre mondiale que l'Église, le gouvernement italien et les libéraux modérés se rapprochent et les catholiques réintègrent la vie politique. Avec l'arrivée du fascisme, l'Église parie sur les composantes conservatrices du fascisme; cela se traduit par la réforme des lois ecclésiastiques de 1923–1925, favorable à l'Église, mais c'est le discours de Mussolini le 3 janvier 1925 qui marque la restauration de bons rapports entre le Vatican et le gouvernement italien. La question ne sera finalement réglée que par les accords du Latran, en 1929, entre Mussolini et Pie XI.
 
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#Posté le mardi 20 septembre 2011 04:04

La querelle des rites chinois

La querelle des rites chinoisJe vais vous parler de la querelle des rites chinois, un événement important qui mis face à face les missionnaires catholiques de différentes tendances et obligea le pape à trancher. Regardons cela de plus près.
 
La querelle des rites chinois est une longue série de discussions qui se développèrent aux XVIIe et XVIIIe siècles entre missionnaires catholiques, sur le point de savoir s'il convenait de permettre ou d'interdire aux Chinois nouvellement convertis toute participation aux rites chinois traditionnels (culte des ancêtres, etc.).
 
La discussion débuta à la mort de Matteo Ricci (1610), jésuite, qui avait autorisé les rites en question, espérant les christianiser progressivement. Selon lui, les rites traditionnels accomplis en l'honneur de Confucius et des ancêtres n'avaient pas un caractère idolâtrique.
 
Certains missionnaires (dominicains et franciscains notamment) les jugeaient idolâtriques. Il faut dire que les jésuites avaient été dénoncés à Rome, parce qu'ils admettaient les hommages rendus à Confucius par les convertis; ils les considéraient comme de simples actes "civils", tandis que leurs détracteurs y voyaient une pratique idolâtrique.
 
La querelle des rites chinoisDurant tout le XVIIe siècle, les débats entre les deux conceptions de l'action missionnaire furent vifs. Rome se prononça (1645-46) dans un sens défavorable aux rites, mais on continua à débattre l'interprétation à donner à ces décisions. Condamnés, puis tolérés, ces "Rites chinois" étaient à nouveau condamnés par le Pape en 1704. Le 19 mars 1715, à Rome, le pape Clément XI, poussé par son entourage, condamne les rites chinois traditionnels comme incompatibles avec la foi chrétienne. Il promulgue à cet effet la bulle «Ex illa die». Outré par cette décision, l'empereur Kangxi interdit la prédication du christianisme dans toute l'étendue de l'empire par l'édit du 17 mai 1717. Prise dans l'ignorance de la réalité chinoise, la bulle papale porte un coup fatal à un siècle de prédication en Chine par les Jésuites. Elle inaugure un long malentendu entre l'Occident et l'«Empire du Milieu».
En 1724, l'Empereur proscrit le Christianisme. A la même époque, à Pékin, le Père Parennin (qui resta 43 ans en Chine) publie une carte célèbre de la Chine et tente d'apaiser l'Empereur. La discussion se poursuivit jusqu'en 1742, où Benoît XIV interdit strictement les rites aux nouveaux chrétiens. Mais les jésuites (sauf ceux de Pékin) sont exilés et, en 1746, les Chrétiens chinois ont leurs premiers martyrs... L'interdiction des "rites chinois" (et des "rites malabars" en Inde) devait ruiner les espoirs des missionnaires des XVIIe et XVIIIe siècles en Asie...
 
La querelle des rites chinoisMais la querelle avait mis surtout aux prises les jésuites, défenseurs des rites, et les missionnaires des Missions étrangères de Paris, leurs adversaires. Elle fut orchestrée en France par les philosophes et les jansénistes : les premiers en firent une machine de guerre contre l'Église, les autres s'en servirent pour attaquer la «morale» des jésuites. Il semble bien qu'en Chine les lettrés n'aient accordé aux rites qu'une importance civile et politique, tandis que le peuple chinois en faisait un acte religieux. Une partie du malentendu venait de là. Mais il s'agissait aussi de l'opposition entre deux conceptions missionnaires : fallait-il conserver tout ce qu'on pouvait des habitudes mentales et des pratiques traditionnelles des Orientaux, ou exiger une conversion tellement absolue qu'elle devenait une sorte d'occidentalisation ?
 
Faute de relations régulières avec l'Occident, les missionnaires en poste à la Cour de Pékin voient leurs compétences s'étioler. À lord Macartney, venu de Londres en ambassade à Pékin en 1793, ils avouent leur ignorance de l'astronomie et des dernières avancées scientifiques. Leur apostolat est par ailleurs au point mort. Privés du soutien du Saint-Siège, de plus en plus isolés et désargentés, ils assistent impuissants à la dissolution des communautés chrétiennes. Sur un total d'environ 330 millions d'âmes à la fin du XVIIIe siècle, l'empire chinois compte à peine 150.000 chrétiens dont 5.000 à Pékin. Les missions reprennent activement au XIXe siècle, à la faveur de l'affaiblissement du pouvoir impérial. Elles sont surtout le fait des Missions étrangères de la rue du Bac, à Paris. En 1939, le pape Pie XI, constatant que l'évolution des m½urs avait nettement enlevé aux rites tout caractère religieux ou superstitieux, permit aux Chinois chrétiens de les pratiquer.
 
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#Posté le mardi 27 septembre 2011 03:32

L'Avenir, symbole du christianisme social débouté par l'absolutisme

L'Avenir, symbole du christianisme social débouté par l'absolutismeJe vais vous parler aujourd'hui de l'Avenir, un journal publié à Paris du 16 octobre 1830 au 15 novembre 1831, sous la direction de F. de La Mennais, et rédigé par des catholiques libéraux, dont H. Lacordaire, le comte de Montalembert et P.-O. Gerbet. Il souhaitait que le catholicisme prenne la direction de l'évolution sociale et politique du siècle, l'Église devant se rapprocher des masses.
 
Les journées révolutionnaires des «Trois Glorieuses» (27-28-29 juillet 1830) s'accompagnent de violences anticléricales. Elles confortent Félicité de Lamennais dans la conviction que l'Église ne doit plus se compromettre avec le pouvoir.
 
En 1830, le vent de liberté qui souffle sur l'Europe emporte La Mennais : avec ses disciples – F. Ozanam, P. Guéranger, H. Lacordaire, prêtre dominicain, aumônier du collège Henri IV et futur prédicateur à Notre-Dame, R. Rohrbacher, Montalembert, P. O. Gerbet... –, il se lance dans une campagne destinée à rendre «l'Église libre dans l'État libre».
 
Le 16 octobre 1830, il fonde le journal l'Avenir pour développer ses vues d'avant-garde, qui porte en épigraphe : «Dieu et Liberté». Dans ses colonnes, La Mennais et les siens se font les défenseurs de toutes les formes de liberté (politique, de l'enseignement, de la presse, des associations...), du désengagement temporel de l'Église et de la libération des peuples catholiques opprimés (Pologne, Irlande). Même s'il ne dépasse pas les 3 000 abonnés, le journal devient très vite le lieu d'expression d'un catholicisme social en gestation.
 
L'Avenir, symbole du christianisme social débouté par l'absolutismeEn décembre 1830, élargissant son champ d'action, ils fondent l'Agence générale pour la défense de la liberté religieuse. Et c'est en «pèlerins de la liberté» qu'ils se rendent auprès du pape Grégoire XVI (novembre 1831), alors qu'ils viennent de lancer l'Acte d'union appelant tous les catholiques libéraux d'Europe à former une vaste fédération.
 
Or, à Rome, l'engagement politique de La Mennais est considéré comme peu compatible avec les exigences religieuses; d'aucuns le considèrent même comme franchement révolutionnaire, alors que les positions du pape comme celles de l'immense majorité de l'épiscopat sont contre-révolutionnaires; l'engouement du jeune clergé pour les idées mennaisiennes fait peur à la hiérarchie.
 
Reçus brièvement par Grégoire XVI, le 13 mars 1832, Lacordaire, Montalembert et La Mennais n'entendent que de bonnes paroles d'un pontife qui élude toute conversation sérieuse. Cependant, «Féli» a été profondément troublé par le bref de Grégoire XVI adressé aux évêques polonais (9 juin 1832), bref par lequel le pape a fourni un appui indirect à Nicolas Ier, «bourreau de la Pologne». Peu à peu, dans l'esprit de La Mennais, chemine l'idée que le Saint-Siège n'est plus dans le sens de l'histoire et que, en resserrant son alliance avec les pouvoirs absolus, il a abandonné la route tracée par un Dieu né et mort pauvre.
 
Ils sont à Munich quand est publiée l'encyclique Mirari vos (15 août). Grégoire XVI dénonce avec violence dans l'encyclique Mirari vos les «opinions funestes» répandues par les «libéraux». Ainsi condamne-t-il la liberté de la presse, «la pire de toutes, qu'on ne pourra jamais assez exécrer et maudire». Accroché aux prérogatives du Saint-Siège et craignant plus que tout le libéralisme, le modernisme et la révolution, il a choisi résolument le camp des pouvoirs établis et celui de la Sainte-Alliance qui réunit les grandes monarchies du continent, y compris les plus autoritaires comme la Russie.
 
L'Avenir, symbole du christianisme social débouté par l'absolutismeLes catholiques libéraux comme Victor Hugo, Alphonse de Lamartine, Jules Michelet... ressentent ces attaques comme un déchirement. La Mennais se soumet et se retire à La Chênaie, tandis que disparaissent l'Avenir dont la rédaction directement visée, se saborde, et l'Agence générale pour la défense de la liberté religieuse.
 
Montalembert et Lacordaire se soumettent. Comme Frédéric Ozanam, qui fonde en 1833 la Société de Saint-Vincent de Paul, ils vont continuer d'animer tant bien que mal au sein de l'Église un courant réformateur et libéral, par leurs ½uvres, leurs écrits et leurs conférences. En septembre 1833, La Mennais renonce à ses fonctions de supérieur de la congrégation de Saint-Pierre. En avril 1834, c'est pour se justifier qu'il publie les Paroles d'un croyant, qui dénonce une papauté qui a «divorcé avec le Christ». Dans cet ouvrage, il constatait et déplorait le «désenchantement» du monde, et lançait un appel pressant à la liberté de l'Église, à partir duquel, il commença à développer les tendances socialistes et démocratiques du message évangélique. Le succès est immédiat. C'est la rupture définitive avec Grégoire XVI, qui condamne l'ouvrage par l'encyclique Singulari nos (25 juin).
 
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#Posté le mardi 04 octobre 2011 03:57

La crise conciliaire

La crise conciliaireJe vais vous parler aujourd'hui de la crise conciliaire qui vit l'Église se partager entre la vision conciliariste et celle de l'autorité pontificale entre 1431 et 1449. Regardons ce la de plus près.
 
Le concile de Bâle (1431-1449) est XVIIe concile ½cuménique, convoqué par le pape Martin V. À la suite d'un conflit (qui provoqua l'élection de l'antipape Félix V en janvier 1439), il fut transféré par Eugène IV à Ferrare en 1438, à Florence en 1439, enfin à Rome en 1443.Au cours de ce concile fut réalisée l'union, en fait passagère, entre l'Église romaine et les Églises orientales.
 
La crise conciliaireAprès l'échec du concile de Pavie en 1424, Martin V convoque, comme le prévoit le calendrier élaboré à Constance, un nouveau concile à Bâle en 1431. La réforme est à l'ordre du jour, et les pères conciliaires, parmi lesquels les universitaires forment la majorité, manifestent d'emblée leur hostilité à la suprématie monarchique du pape. Nombreux sont les pères qui estiment que la souveraineté en matière de foi et de gouvernement doit revenir au corps de l'Eglise, c'est-à-dire à la foule des croyants. La majorité soutient que le concile a une autorité supérieure à celle du pape, qui reste toutefois nécessaire pour assumer le pouvoir exécutif.
 
Effectivement, le Concile de Bâle réaffirma la supériorité des conciles sur les papes, il se proposait même de limiter le pouvoir des papes en matière de nominations d'évêques, notamment. On approchait du point de rupture entre le Concile et le Pape. Mais, ce dernier trouva une 'parade' en utilisant, intelligemment, une proposition de réunification des Eglises d'Orient (orthodoxes) et d'Occident (catholiques) que lui avait offerte Jean VIII Paléologue, alors empereur de Byzance. De plus, cette proposition de Jean VIII Paléologue suggérait la tenu d'un concile d'union en Italie, c'était une trop belle occasion pour que Eugène IV la laissât passer, d'autant que l'empereur de Byzance, en voulant le Pape comme interlocuteur privilégié, appuyait l'idée que le Pape était le seul représentant valable de l'Eglise d'occident, lui conférant par là l'autorité que le Pape affirmait avoir.
 
La crise conciliaireLe nouveau pape Eugène IV en profite pour transférer le concile à Ferrare, puis à Florence, où il pourrait mieux contrôler les événements et négocier avec les Grecs. Ce faisant, il jeta la division parmi les participants du Concile de Bâle. Ainsi, la majorité refusa de quitter Bâle, mais une minorité gagna Ferrare (1438), puis Florence. Ceux qui sont restés à Bâle excommunient Eugène IV et élisent un antipape, Félix V. Cela suffisait pour légitimer le transfert et faire des participants qui décidèrent de continuer le Concile à Bâle des 'renégats' (ce concile qui était par conséquent devenu illégitime sans le cautionnement officiel du Pape devait continuer jusqu'en 1449).
 
La grande réussite du concile de Bâle est d'abolir les excès du système fiscal du Saint-Siège. En revanche, il manifeste son opposition à la réunification avec les Grecs, dont l'empereur a demandé l'aide de l'Occident pour lutter contre les Turcs. En 1448, les pères du concile quittent Bâle pour Lausanne. La crise conciliaire prend fin en 1449. Isolé, l'antipape Félix V abdique. Le concile de Lausanne reconnait Nicolas V, qui vient de succéder à Eugène IV en échange de la ratification par celui-ci de tous les décrets de Bâle et de Lausanne (bulle du 18 juin 1449).
 
La crise conciliaire connaîtra un ultime rebondissement lors de la convocation en 1511 d'un concile à Pise par le roi Louis XII de France, qui rassemble essentiellement des évêques français et opte pour un conciliarisme radical. En réaction, Jules II convoquera le Ve concile du Latran, qui prononcera une condamnation officielle et catégorique des théories conciliaires. Le conciliarisme, s'il a contribué à sortir l'Eglise du Grand Schisme, a échoué dans sa prétention à réformer l'Eglise, en butant sur le refus des papes de voir diminuer leur pouvoir monarchique.
 
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#Posté le mardi 11 octobre 2011 05:18

Jean XXI

Jean XXIJe vais vous parler aujourd'hui de Jean XXI, l'un des deux papes à figurer au Paradis dans la Divine Comédie de Dante, ce qui n'est pas négligeable. Regardons cela de plus près.
 
Pedro Juliao, appelé Pierre de Julien (Pietro di Giuliano ou Petrus Juliani) ou Pierre d'Espagne (Pedro Hispano ou Petrus Hispanus), fils du médecin Julião Rebelo et de Teresa Gil, naît à Lisbonne vers 1220 au sein d'une famille obscure, disent les uns, au sein d'une famille noble, disent d'autres, lui trouvant même des liens de parenté avec les Médicis.
 
Il étudie dans l'école épiscopale de la cathédrale de Lisbonne puis fréquente l'université de Paris (à moins qu'il ne s'agisse de celle de Montpellier). Le fait qu'il ait fréquenté l'école de la Cathédrale de Lisbonne et qu'ensuite il ait pu rejoindre la capitale française, tends à démontrer que sa famille était aisée, à défaut d'être noble.
 
Il prêta serment à Sienne le 11 janvier 1245, devant quatre témoins. Un an plus tard il y était nommé professeur et y enseigna son art jusqu'en 1250. Nommé professeur de médecine à l'université de Sienne (1247), il rédige plusieurs traités de médecine notamment en matière d'ophtalmologie; logicien, il écrit un célèbre manuel de logique «Summulae Logicales» (Résumés logiques). Il ne se destinait donc pas à la vie ecclésiastique, mais bien à la médecine où il était devenu une sommité de l'époque, ses conseils étant recherchés par les plus grands de son temps. Dante lui-même en parle dans la Divine Comédie — Paradis, chant XII. Le destin est très souvent capricieux... et, comme il est écrit : «les voies du Seigneur impénétrables» !
 
On perd tout d'abord un peu la trace de Pierre, puis, en 1260, on le retrouve à Léon, où il est fait chanoine et vit «dans l'entourage du Cardinal Ottobono Fieschi, qui sera plus tard le Pape Adrien V, l'accompagnant dans ses voyages et déplacements». Le roi du Portugal, Alphonse III lui offrit, le 20 juillet 1263, le prieuré de Saint-André de Mafra que le fameux médecin devenu chanoine accepta. Les titres honorifiques vont alors tomber abondamment sur sa personne : il fut fait chanoine et doyen de la Cathédrale de Lisbonne; trésorier-major de celle de Porto; archidiacre de Vermoim, au diocèse de Braga et enfin Prieur de la Collégiale de Guimarães, la ville “berceau”.
 
Jean XXILe siège de Braga devenant vacant, il devient archevêque de Braga (1272) dont l'occupant bénéficie du titre de “Primat du Portugal et des Espagnes”. Il devient ensuite archevêque cardinal de Tusculum (1273) et médecin du pape Grégoire X. Lors du Concile général de Lyon, en 1274, Pierre Hispano y accompagna le Pape.
 
Pierre d'Espagne, élu pape le 8-9-1276 par le conclave réuni à Viterbe après 26 jours d'interrègne, choisit le nom de Jean XXI; il est consacré le 20. Il ne siègera pas à Rome mais à Viterbe, petite ville située au nord de Rome.
 
C'est l'un des souverains pontifes les plus érudits de l'histoire de la papauté, réputé pour sa science en philosophie, théologie et médecine. Son règne fut certes court, mais on peut relever quelques actions importantes :
Jean XXI s'efforce d'améliorer la situation de l'Eglise au Portugal et excommunie le roi Alphonse III, en raison de ses interventions répétées dans les élections épiscopales portugaises. Il empêche la guerre entre la France et la Castille mais ne peut rétablir la concorde entre Philippe le Hardi et Alphonse de Castille. Il envoie des légats au Grand Khan des Tatars pour essayer de former une croisade contre les Sarrasins et tente de réunifier les chrétiens d'Orient et d'Occident. Cela se concrétisa en avril 1277, suite au Synode de Constantinople où l'empereur byzantin décida de revenir au sein de l'Église Romaine.
 
Pedro Hispano laissa une importante ½uvre littéraire d'où ressort particulièrement Thesaurus Pauperum (Le Trésor des Pauvres).
 
Jean XXIPassionné d'astrologie, il prédit qu'il mourra très âgé. Erreur : la voûte de la cathédrale de Viterbe, en travaux, s'écroule sur lui ; il ne survit pas à ses blessures et meurt le 20 mai 1277. Certains pensent que sa mort fut provoquée.
 
En mars 2000, par un engagement spécial du maire de Lisbonne, João Barroso Soares, il lui fut concédé une place plus honorifique, et il fut alors transféré dans l'allée centrale.
 
J'espère vous avoir fait découvrir ce personnage.
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#Posté le mardi 18 octobre 2011 06:59

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