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Le roi Arthur, la réalité derrière le mythe

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Ce blog s'intéressera avant tout à la question de l'historicité du roi Arthur durant les Dark Ages, une période de grands changements dans la Bretagne post-romaine, et ce qui amena sa légende.

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Le mur de Berlin chutait il y a 30 ans

Il y a trente ans, le mur de Berlin tombait et notre monde, partagé depuis un demi-siècle entre un Est et un Ouest irréconciliables, basculait. Nul n'aurait cru possible ce qui s'est passé en ce jour du 9 novembre 1989 où le Mur, symbole de la guerre froide, s'est effondré sans faire la moindre victime. Et pourtant, cette étrange révolution trouve ses origines dans le début de la guerre froide.
 
Le mur de Berlin chutait il y a 30 ansDéjà, en 1952, Staline, inspiré par le chef des services de renseignements soviétiques Beria, adresse une note au chancelier Adenauer lui proposant de négocier une réunification de l'Allemagne. Ce plan vise essentiellement à normaliser les rapports avec le bloc Ouest pour renforcer la domination de l'empire à l'Est. Il faut dire qu'entre 1949 à 1961, trois millions de citoyens, attirés par le confort de vie et la liberté à l'Ouest, fuient, notamment par Berlin, la République démocratique allemande qui se vide de ses forces vives. Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, les autorités communistes érigent un mur pour entourer la partie Ouest la ville et endiguer cet exode continu. Pendant 10 315 jours, ce Mur constituera le symbole de la division du monde entre l'Est à l'économie planifiée et l'Ouest capitaliste. L'"île allemande" comme on appelle alors Berlin s'invente un mode de vie et une culture underground qui doivent tout au Mur : la présence militaire alliée épargne aux Berlinois de l'Ouest d'effectuer leur service militaire.
 
Le mur de Berlin chutait il y a 30 ansDans les années 1980, quand l'Union soviétique commence à montrer ses premiers signes de faiblesse, Andropov, le nouveau secrétaire général du PCUS et ancien président du KGB, reconsidère ce très secret «plan Beria» afin de sauver l'empire soviétique. On pensait, à tort, que Moscou pourrait démembrer le bloc de l'Est «par appartements». Honecker, le maître de Berlin-Est, le redoutait tellement qu'il s'est employé, à partir de l'accession au pouvoir de Gorbatchev en 1985, à rallier autour de lui les dirigeants socialistes les plus hostiles à la perestroïka (la politique de «restructuration») comme le Bulgare Todor Jivkov. En réalité, dans la République démocratique allemande (RDA) tout était factice, ou presque. La population regardait la télévision ouest-allemande. Le régime communiste vendait littéralement les dissidents. Dans les esprits, la réunification était totale, bien avant la chute du Mur. Berlin attire aussi des légions d'objecteurs de conscience de gauche, qui, dans les années 1980, squattent jusqu'à 169 immeubles. Mais, au milieu de l'exécution de ce plan de «redressement impérial» qui pourra les débarrasser du problème de la RDA, les dirigeants soviétiques sont dépassés par leur propre complot, submergés par les forces qu'ils ont eux-mêmes activées, jusqu'à l'accélération brutale due notamment à la crise économique généralisée qui provoque la brèche de novembre 1989. Les événements de l'automne 1989, lorsque la Hongrie a ouvert ses portes aux Allemands de l'Est qui se sont rués en masse vers l'Autriche, étaient aussi éloquents. L'expérience polonaise des Accords de la table ronde, durant le printemps 1989, semblait aussi ouvrir la voie à des compromis politiques.
 
Le mur de Berlin chutait il y a 30 ansLe 6 octobre 1989, quand il reçoit Gorbatchev pour célébrer les 40 ans de la RDA, Erich Honecker contemple avec sérénité l'avenir de son pays. En réalité, à ce moment-là, la RDA n'est plus qu'une illusion qui ne va plus durer. Pendant ces quelques semaines, dans l'atmosphère électrique de l'automne allemand de 1989, ils sont des dizaines à affronter la Stasi au prix de leur liberté, des dizaines à ébranler, chacun à leur manière, le Mur et la dictature : c'est un pasteur accueillant les contestataires dans son église, c'est Kurt Masur organisant des forums de libre discussion à Leipzig, ce sont les activistes imprimant des tracts la nuit et bravant les Vopos à Leipzig ou à Berlin, ce sont enfin les sbires de la Stasi qui tenteront jusqu'au dernier moment de manipuler l'opposition pour sauver le régime... Cela pousse le gouvernement, conduit par Willy Stoph depuis 1976, a démissionné le 7 novembre.
 
Le mur de Berlin chutait il y a 30 ansLe 9 novembre 1989, Günter Schabowski le porte-parole du gouvernement est-allemand, déclare à un journaliste qu'une nouvelle réglementation autorisant les voyages des Allemands de l'Est vers l'Ouest prend effet immédiatement. Son invraisemblable réponse ne correspond pourtant à aucune décision du Comité central, réuni pour trois jours sur fond de manifestations massives des Allemands de l'Est en faveur de la liberté de voyager, et que relayent les télévisions. Les Berlinois de l'Est déferlent alors dans les artères commerçantes de Berlin-Ouest après que les premières barrières se lèvent face aux revendications des manifestants à partir de 21h30, et après que plusieurs autres points de passage ouvrent leurs portes. Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, le «Mur de la honte» s'effondre alors sans combat et dans la liesse. La majorité n'apprendra la nouvelle que le lendemain de l'annonce de l'événement dans les médias. Le lever du jour a un effet démultiplicateur sur la population souhaitant traverser. Le pont de Bösebrücke, tout au nord de Berlin, permet aux Trabant, les célèbres voitures d'Allemagne de l'Est, de passer depuis la veille. Ce ne sont plus seulement les piétons, mais d'importantes files de voitures qui se ruent à tous les points de passage entre Berlin-Est et Berlin-Ouest. Des bouchons gigantesques se forment. Du jamais vu à Berlin.
 
Le mur de Berlin chutait il y a 30 ansLa réunification sera rapide, et cette chute précipite l'impensable : la fin de l'URSS et la transition des pays sous le joug communiste vers un régime démocratique.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures : Marc Ferro, Le mur de Berlin et la chute du communisme expliqués à ma petite-fille Soazig, Seuil, 2009, Jacqueline Hénard, Berlin-Ouest, histoire d'une île allemande, Perrin, 2009, et https://www.la-croix.com/Archives/2009-10-27/Berlin-Ouest-histoire-d-une-ile-allemande-_NP_-2009-10-27-356615, Georges Marion, Berlin 1989, Seuil 2009, Jean-Marc Gonin et Olivier Guez, La chute du mur, Le Livre de Poche, 2011, Marc Geoffroy, Le Mur de Berlin, histoire et chute, Diffusia 2019https://www.letemps.ch/monde/rideau-fer-sest-leve, et https://www.linternaute.com/actualite/histoire/1788753-mur-de-berlin-infos-et-dates-cles-pour-les-30-ans-de-sa-chute/.
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Tags : Histoire
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#Posté le samedi 09 novembre 2019 07:24

La parole pourrait avoir émergé jusqu'à 100 fois plus tôt qu'on ne le pensait

La théorie récente la plus célèbre affirmait que c'est l'évolution de notre larynx qui a rendu la parole possible. C'est une erreur, selon une grande étude de synthèse.
 
La parole pourrait avoir émergé jusqu'à 100 fois plus tôt qu'on ne le pensaitS'il y a une chose qui sépare l'être humain du reste du règne animal, c'est bien le langage, élément clé de la communication et de la transmission du savoir. Logiquement, les scientifiques se demandent depuis toujours pourquoi l'Homme est le seul animal à posséder la parole. Et depuis quand. Pendant près de 50 ans, une théorie s'était imposée par sa simplicité : celle de la descente du larynx. C'est le fait que cet organe, qui abrite les cordes vocales, soit bas chez l'Homme et haut chez le singe qui nous permettrait de produire des paroles, notamment des voyelles diversifiées. Cette modification anatomique aurait eu lieu il y a moins de 200 000 ans chez l'homme moderne, homo sapiens. La parole, et donc le langage, ne pourrait être plus ancienne.
 
La faute à Philip Lieberman, l'un des pionniers américains de l'étude de l'émergence de la parole. En analysant le cadavre d'un singe à la fin des années 1960, il constate que le larynx est situé plus haut que chez l'homme adulte dans le conduit vocal, ce qui fait qu'il dispose aussi d'un pharynx plus petit. Idem chez les nourrissons et, d'après ces analyses, il en irait de même pour l'homme de Neandertal. Conclusion d'après lui : si les singes ne peuvent pas parler, c'est parce qu'ils n'ont pas le larynx au bon endroit. Ce verrou anatomique les empêcherait de produire les voyelles i/a/ou qui sont présentes dans toutes les langues du monde.
 
La parole pourrait avoir émergé jusqu'à 100 fois plus tôt qu'on ne le pensaitCette découverte a donné naissance en 1971 à la théorie de la descente du larynx, qui ferait de ce petit détail physique la clef de la compréhension de l'origine de la parole. Puisque le larynx a trouvé sa place actuelle avec l'homo sapiens, les primatologues en ont fait l'an 0 du langage parlé. Dès les années 1980, cette explication a été remise en cause, mais elle a eu la peau dure et elle est restée la théorie dominante jusque dans les années 2010. "C'est une théorie très séduisante car elle est facile à comprendre et, avec très peu de chose – un détail anatomique – Philip Lieberman a expliqué beaucoup", résume Louis-Jean Boë, l'un des auteurs de l'article de Science Advance et chercheur à l'université de Grenoble Alpes, contacté par France 24.
Elle était aussi difficile à démonter. La contre-offensive des linguistes s'est opérée en trois étapes, ces dernières années. Ils ont d'abord réussi à prouver qu'un enfant d'un an était capable de produire ces fameuses voyelles même si son larynx n'était pas encore à la "bonne place", selon la théorie de Lieberman. Mais cette théorie semble aujourd'hui clairement fausse. En conséquence, il n'y a plus de raison solide de limiter l'émergence de la parole à 200 000 ans. Elle pourrait même théoriquement être 100 fois plus vieille et dater de notre dernier ancêtre commun avec le singe. C'est ce qu'affirme une grande étude de synthèse publiée le mercredi 11 décembre dans Science. “Depuis une trentaine d'années, cette théorie du larynx trop élevé qui empêcherait de parler était reprise assez systématiquement dans les médias, probablement car elle est facile à comprendre et séduisante”, explique au HuffPost Jean-Luc Schwartz, chercheur du CNRS et coauteur de l'étude.
 
La parole pourrait avoir émergé jusqu'à 100 fois plus tôt qu'on ne le pensaitPlusieurs travaux publiés ces dernières années, résumés et réanalysés par les auteurs aujourd'hui, permettent en effet de mettre à mal la théorie de la descente du larynx. Il y a, d'abord, une question toute simple d'acoustique. “Quand on étudie les sons qui sortent d'un tuyau, le fait que le tuyau soit allongé ou non ne change rien, ce qui compte, c'est de modifier la forme du tuyau”, détaille Jean-Luc Schwartz.  Deuxième point : “tous les singes n'ont pas un larynx haut et, surtout, même ceux qui présentent un larynx avec une position haute sont capables de produire des sons assez variés, des vocalisations qui ressemblent à nos voyelles”, complète le chercheur. En gros, c'est en contrôlant finement notre mâchoire, notre langue et nos lèvres que nous arrivons à créer des sons vraiment variés, base nécessaire de la parole. Ces deux éléments mettent à mal la théorie de la descente du larynx.
 
La parole pourrait avoir émergé jusqu'à 100 fois plus tôt qu'on ne le pensaitCela peut sembler simple, dit comme ça, mais un primatologue n'est pas spécialiste d'acoustique et vice-versa. Pour arriver à faire le lien, une équipe pluridisciplinaire, menée par le chercheur Louis-Jean Boë et regroupant spécialistes de l'acoustique, du traitement de la parole, mais aussi des anthropologues et primatologues, a travaillé pendant des années sur ces questions. Mais alors quand et comment a émergé la parole ? À cette question, l'étude ne donne pas de réponse, ce n'est pas son rôle. Tout dépend, en réalité de la position de la langue. Il fallait démontrer "l'importance du contrôle des articulateurs [comme la langue] plutôt que de la position du larynx", souligne Louis-Jean Boë. En prouvant qu'en maîtrisant la position de la langue, on peut produire les i/a/ou [/i/, /a/, /u/], le tour est joué, "car ces voyelles sont comme les couleurs primaires, si on peut les prononcer, on peut maîtriser toutes les autres", note cet ingénieur et linguiste.
 
La parole pourrait avoir émergé jusqu'à 100 fois plus tôt qu'on ne le pensaitDes publications récentes ont fait la preuve que les singes ont un système de communication qui associe des vocalisations différenciées à des situations éthologiques différentes. L'analyse de ces vocalisations est délicate car les babouins font vibrer leurs cordes vocales dans une gamme de fréquences beaucoup plus grande que celle des hommes, des femmes et même des enfants; d'autre part leur conduit vocal est plus court. Il est très difficile à la simple écoute de comparer ces vocalisations à des sons humains. Seule l'analyse acoustique avec un traitement de normalisation peut révéler de quelles voyelles ces sons sont proches. Nos résultats montrent que les vocalisations des différents « cris » appelés par les primatologues grunts (grognements), copulation calls (appels à copulation), wahoo (décomposé en wa- et -hoo), yak (sorte de caquetage) et bark (sorte d'aboiement) se répartissent dans l'espace des voyelles entre /i a u/ : leur conduit vocal a bien été modifié pour générer des sons correspondant à des voyelles différentes dans des situations différentes, cela malgré un larynx en position haute, ce qui invalide la théorie de la descente du larynx.
 
La parole pourrait avoir émergé jusqu'à 100 fois plus tôt qu'on ne le pensaitLes théories restantes sont très foisonnantes. Certains chercheurs pensent que c'est la capacité du cerveau humain à la fois à produire, mais aussi percevoir des sons de manière précise qui est l'élément clé. D'autres parient sur notre capacité à généraliser des concepts mieux que les autres animaux. Certains scientifiques explorent également la piste génétique, à la recherche du “gène” à l'origine du langage, quand d'autres cherchent à identifier un avantage évolutif dans le cadre de la théorie de l'évolution : en proposant par exemple que c'est la capacité à partager des informations au sein d'un groupe qui aurait fourni un avantage décisif permettant à nos ancêtres de s'adapter pour survivre. “Il y a de nombreuses théories, mais aucune n'est dominante”, explique Jean-Luc Schwartz. “On peut faire l'hypothèse que l'émergence du langage est un puzzle évolutionnaire, nous avons simplement retiré une pièce clé de ce puzzle, sans le résoudre.”
 
La parole pourrait avoir émergé jusqu'à 100 fois plus tôt qu'on ne le pensaitCe qui est certain, c'est qu'il n'y a plus lieu de dire que la parole n'a pas pu émerger avant homo sapiens, il y a 200 000 ans. “On pourrait imaginer que cela remonte à 20 millions d'années, date du dernier ancêtre commun avec les singes. Nous avions déjà les capacités anatomiques nécessaires”, explique le chercheur. Le début de la parole est peut-être apparu entre ces deux dates. Reste à savoir quand, via quelles étapes et en combien de temps. L'appareil vocal des babouins n'a que très peu évolué, ce qui laisse supposer qu'en ces temps très reculés la grande famille des primates avait déjà tout le nécessaire pour être doué de parole. Il reste maintenant à relancer les études sur la production vocale des singes qui manifestement ont encore beaucoup à nous apprendre sur l'émergence de la parole et l'évolution des capacités cognitives.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : https://www.huffingtonpost.fr/entry/la-parole-pourrait-avoir-emerge-100-fois-plus-tot-que-ce-que-lon-pensait_fr_5df0c09be4b01e0f29574429, https://www.france24.com/fr/20191211-linguistique-l-origine-de-la-parole-pourrait-remonter-%C3%A0-des-dizaines-de-millions-d-ann%C3%A9es, et https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/73626/reader/reader.html#!preferred/1/package/73626/pub/104591/page/16.
 
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Tags : Histoire, Linguistique
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#Posté le lundi 16 décembre 2019 05:27

Modifié le lundi 16 décembre 2019 05:39

Le cadeau de Noël : une tradition aux évolutions importantes

Le cadeau de Noël : une tradition aux évolutions importantesChez les Romains, les fêtes des Saturnales (autour de la date du solstice d'hiver - 20 au 22 décembre -) puis des sigillaires (à la fin du mois de décembre) étaient l'occasion de s'échanger de petits présents, notamment des figurines en terre cuite ou en cire. À partir du XIIe siècle, est apparue la tradition de saint Nicolas, cet évêque qui, dans la nuit du 5 au 6 décembre, vient apporter des friandises aux enfants sages : fruits secs, pommes, gâteaux, bonbons, chocolats, pain d'épice...
 
Le cadeau de Noël : une tradition aux évolutions importantesLa tradition du cadeau de Noël se développe dans le courant du XIXe siècle. Pour l'aristocratie, la célébration de la naissance du Christ se faisait de façon publique et religieuse. Les étrennes étaient quant à elles des cadeaux offerts le jour de l'an à leurs employés. Le cadeau de Noël tel que nous le connaissons aujourd'hui trouve sa genèse dans le développement de la bourgeoisie qui confine cette fête à l'intérieur du cercle familial. De plus, dès les années 1860, l'apparition des grands magasins permet à un large public un accès aisé et direct à de nouveaux objets vendus à prix fixes.
 
CLe cadeau de Noël : une tradition aux évolutions importantes'est dans la deuxième moitié du XIXe siècle que les vitrines colorées, animées et lumineuses apparaissent. Les familles sortent en ville pour aller voir ces vitrines et découvrir tous ces cadeaux. Á partir de là, le cadeau devient un dû pour l'enfant qui est au centre des fêtes familiales, donc de Noël. L'occasion de constater qu'en plus d'un siècle et demi, les choses n'ont pas tellement changé. Les petites filles du XIXe siècle se voyaient offrir des dinettes, des machines à coudre mini et des poupées, de quoi "devenir une bonne mère de famille". Pour Madame : un parfum ou un sac. Pour Monsieur : un nécessaire de rasage, des gants ou une écharpe.
 
Une autre curiosité à découvrir : un manuel du savoir-vivre en Suisse écrit par la baronne Staffe en 1889 qui consacre un chapitre aux cadeaux et surtout au "quoi offrir à qui". Á une personne riche on offre un cadeau inutile, ça peut être des fleurs très rares, des très bons chocolats. Á une personne pauvre, on offre quelque chose d'utile et à une personne entre les deux il faut offrir un objet utile mais dont elle pourrait se passer.
 
Le cadeau de Noël : une tradition aux évolutions importantesL'arrivée des grands magasins et l'essor de la bourgeoisie triomphante ont fait de Noël l'un des grands rassemblements annuels de la famille, déguisant peu à peu la fête religieuse en célébration profane. L'enfant devient héritier de la lignée familiale et Noël est l'occasion de le célébrer. Des cadeaux bien spécifiques sont offerts aux garçons et aux filles. Des soldats de plomb ou un train mécanique pour l'un, des nécessaires à couture ou une fausse cuisinière pour l'autre. À ces objets s'ajoute la notion de papier cadeau née également à la fin du XIXe siècle - et avec lui, la surprise et l'impatience à la vue du papier coloré.
 
Pour les enfants issus de milieux plus populaires, les cadeaux sont en revanche plus modestes : biscuits, pains d'épices ou petits jouets artisanaux. Les enfants sages et méritants recevaient une orange, signe, à l'époque, de prospérité : l'orange était encore un fruit rare, donc cher. Les moins sages reçoivent eux un morceau de charbon. Enfin, peut-être autant que le cadeau lui-même, son emballage lui confère un statut particulier, en particulier pour les enfants.
 
Le cadeau de Noël : une tradition aux évolutions importantesCe n'est qu'au XXe siècle avec l'arrivée de la société de consommation que les simples friandises se transformeront en jouets. Le Père Noël connaîtra un succès planétaire, au grand dam de l'Église Catholique. Vers 1950, les Grands Magasins parisiens, suivant le modèle américain, vont inciter, dans leurs vitrines et via des promotions, à acheter des jouets aux enfants pour le 25 décembre. Face à la confusion fréquente entre la naissance de Jésus et le Père Noël, une mise en garde officielle est publiée en 1952 par plusieurs évêques. Une réplique de celui que les américains appellent Santa Claus est même brûlée sur le parvis de l'église de Dijon. Depuis, on le sait, le Noël des cadeaux a largement triomphé.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé Martyne Perrot, Le cadeau de Noël. Histoire d'une invention, éditions Autrement, 2013, https://www.rts.ch/info/culture/arts-visuels/10939531-le-chateau-de-gruyeres-devoile-l-histoire-du-cadeau-de-noel.html, https://www.caminteresse.fr/culture/dou-viennent-les-traditions-de-noel-1157918/, http://madame.lefigaro.fr/societe/mais-au-fait-pourquoi-soffre-t-on-des-cadeaux-a-noel-031215-109852, et https://www.rts.ch/info/culture/arts-visuels/10939531-le-chateau-de-gruyeres-devoile-l-histoire-du-cadeau-de-noel.html.
 
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Tags : fêtes, Histoire
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#Posté le mercredi 18 décembre 2019 07:11

Noël au Moyen-âge

Nous allons aujourd'hui que nous devons beaucoup aux festivités médiévales de Noël.
 
Noël au Moyen-âgeL'Avent était considéré comme un temps de préparation spéciale pour la venue de Dieu, son adventus, dans le monde - à la fois dans l'enfant Jésus et à la fin des temps, l'apocalypse. L'Avent était censé être un temps d'exil, de désir, et de repentir. Alors au lieu de piétiner ses camarades, pourquoi ne pas imiter les saints médiévaux et piétiner le péché, la tentation et les démons malheureux. Si écraser les démons demande trop d'efforts, gardez au moins les aliments riches hors du menu. Le jeûne était au c½ur du rythme sacré du temps dans l'Europe médiévale. La période de l'Avent est riche en célébrations significatives. Divers saints importants sont honorés à ce moment. Outre Saint-Martin le 11 novembre, était associé à l'oie, animal sacré depuis la plus haute Antiquité que l'on mangeait rituellement en cette période de l'année où sa fête était l'occasion de joyeuses ripailles, il faut évoquer Sainte-Catherine le 25, qui avait la réputation de déposer, le jour de sa fête, des cadeaux destinés aux enfants, Saint-Éloi le 1er décembre, protecteur des chevaux et patron des orfèvres, il jouit longtemps d'un immense prestige dans l'imaginaire populaire, Sainte-Barbe le 4, souvent associée à saint Nicolas, Saint-Nicolas le 6, Sainte-Lucie le 13, est particulièrement honorée en Europe du Nord, à la faveur des très longues nuits d'hiver. La même période précédant Noël correspondait également aux quêtes que les enfants effectuaient au cours des tournées qui les conduisaient dans les différentes maisons du village. Analogues au «pâqueret» des enfants de ch½ur, elles garantissaient aux donateurs les plus généreux une année prospère, alors que les récalcitrants se voyaient promis aux affres des mauvais sorts.
 
Noël au Moyen-âgeLes arbres à feuilles persistantes font partie de la vie rituelle de nombreuses cultures, mais les arbres de Noël médiévaux sont difficiles à tracer. Dès le XIe siècle, un évêque de Worms interdisait à ses ouailles de décorer leur maison «avec de la verdure prise sur les arbres», ce qui sous-entend qu'une telle pratique était répandue dès cette époque. Auteur de la célèbre Nef des fous qui inspira à Jérôme Bosch le tableau conservé au Louvre, Sébastien Brant signale, à la fin du XVe siècle, l'habitude qu'ont prise les gens de décorer leur maison de feuillages divers au moment de Noël. Indépendamment de la verdure, brûlait dans la cheminée la bûche de Noël, centre de la veillée dans les familles. Pouvant apporter aussi bien «danger que bénédiction». Cette souche est même signalée dans de nombreux droits seigneuriaux, dès le XIIIe siècle, par exemple en Normandie. Nous avons des références errantes, en particulier du moyen âge tardif. Sinon, décorez votre maison avec des bougies, du houx et du lierre. Les cadeaux étaient généralement donnés non pas le 25 décembre, mais le jour de l'An ou ailleurs pendant la saison de Noël. Les chants se sont multipliés à la fin du Moyen-âge, signe de l'importance croissante de Noël. Ils sont souvent «macaroniques» - unissant le latin appris aux langues vernaculaires, et mélangeant ainsi le haut et le bas, le divin et l'humain, sous forme textuelle. Au fur et à mesure que la dévotion à Marie augmentait, ces chansons de Noël chantaient souvent sa pureté. Beaucoup de chants médiévaux que nous chantons aujourd'hui ont vu leurs rythmes régularisés et leurs harmonies réécrites pour s'adapter aux goûts ultérieurs. Si vous êtes un puriste, revenez aux rythmes complexes et aux lignes entrelacées complexes de chants manuscrits. Ou vous aimerez peut-être accompagner les chants de cornemuse, associés à des bergers qui surveillent leurs troupeaux.
 
Noël au Moyen-âgeNoël était aussi un moment de charité et de partage de nourriture. Noël est également l'occasion d'un repas exceptionnel, jadis marqué par la consommation de viande de porc. La préparation du grand repas était importante comme le montrent de nombreuses miniatures où la «tuerie» du cochon et le festin figurent souvent pour illustrer décembre et janvier. Nombreuses sont les mentions de suppléments que le repas de Noël permettait. L'une des principales caractéristiques de la nourriture médiévale était sa variation saisonnière, vous devez donc vous approvisionner en ce que vous avez autour de vous, aromatisé avec des épices comme le poivre, le gingembre, les clous de girofle et le safran. Le Roman de Renart aux XIIe et XIIIe siècles cite à la branche VII, l'«oie grasse». La volaille était prisée au menu de Noël. Comme pour d'autres grandes fêtes en milieu urbain, il y avait au XIIIe siècle, à côté de la charcuterie, une viande noble de b½uf ou de mouton. Les aliments que vous ne verrez pas au menu comprennent le chocolat et la dinde, introduits pour la première fois en Espagne sous Ferdinand II au XVIe siècle. Pour terminer votre Noël médiéval, vous suivrez l'exemple de saint François, qui a installé une crèche dans une grotte de Greccio vers 1223. Les premiers récits témoignent que François a été tellement ému par le berceau qu'en prononçant le mot «Bethléem» pendant la messe de Noël, sa voix sonnait comme le bêlement d'un agneau. Apparue en Italie, la crèche de Noël franchit les Alpes vers le milieu du XIIIe siècle, et ce sont les franciscains qui répandent cette coutume en Provence. Les animaux, que l'on choyait ce soir-là en pensant à ceux de la crèche, avaient droit également à une double ration de foin.
 
Enfin, le savant musulman médiéval Ibn Taymiyya (1263–1328) a critiqué les musulmans qui ont adopté des festivités chrétiennes, critiquant en particulier ce qu'il considérait comme une imitation de Noël lors de la célébration de l'anniversaire du prophète Mahomet (mawlid).
 
Pour aller plus loin, vous pouvez lire ces lecture qui m'ont beaucoup aidé : https://www.clio.fr/bibliotheque/origines_et_traditions_de_noel.asp, https://www.historyextra.com/period/medieval/medieval-christmas-ultimate-guide-facts-celebrations-food/ , et https://journals.openedition.org/questes/4371.
Merci !
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#Posté le vendredi 20 décembre 2019 12:50

L'incroyable Noël de 1914

L'incroyable Noël de 1914Le film Joyeux Noël de Christian Carion, qui a révélé au grand public les fratrernisations dans les tranchées, a connu un grand succès à sa sortie en 2005. Ces faits eurent lieu lorsque la Grande Guerre surgit en plein été 1914 et tout le monde pense que les combats ne vont durer que quelques mois. Les hommes pas - ou peu - préparés sont envoyés au front et après plusieurs semaines de marches, les soldats se retrouvent immobilisés dans des tranchées, vivant face à leur ennemi. Ces derniers mettent alors un visage, une voix, un prénom sur les soldats du camp adverse... Et durant les pauses, des fraternisations ont parfois lieu. Pourtant interdites et punies de mort, ces "pauses" ont eu lieu à plusieurs endroits et ont fortement été réprimées par les autorités militaires.
 
Noël étant un moment très important dans la culture allemande, le Kaiser Guillaume II fit effectivement livrer par milliers des sapins sur le front. Il faut souligner la proximité des troupes "d'en face" en 14/18 : les soldats allemands souffrent tout autant de l'inhumanité des tranchées, de la météo pénible, des attaques répétées vouées à l'échec et de l'extrême dureté du commandement français ou allemand, qui se soucie peu des conditions de vie des troupes et du sang versé.
 
L'incroyable Noël de 1914Le matin du 25 décembre 1914, les soldats français et britanniques entendent des chants de Noël monter des tranchées ennemies et découvrent des sapins le long des lignes allemandes (envoyés par le Kaiser Guillaume II qui estimait que «même en temps de guerre, on ne doit pas perdre ses valeurs»). Les deux camps sortent alors et se retrouvent sur le No man's land. Le ténor allemand Walter Kirchhoff (incarné par Benno Fürmann dans le film) interprète des chants de Noël pour les soldats «ennemis». Les hommes échangent des cadeaux, mangent ensemble, discutent, prennent des photos et jouent même au foot. Á la fin du match, ils enterrent leurs morts sur le champ de bataille. Plusieurs clichés nous sont restés où les adversaires posent ensemble. Sur de nombreux fronts, à l'Ouest, à l'Est, comme entre Autrichiens et Italiens, les combattants s'efforcent de limiter la violence et les temps de violence.
 
L'incroyable Noël de 1914Certains combattants font de ces trêves plus qu'une réduction temporaire de la violence. En effet, avec la prolongation de la guerre dans les dures conditions des tranchées, de nombreux soldats dans toutes les armées en appellent à la fin du conflit. Au sein du mouvement ouvrier, parmi les intellectuels, passé le temps de la sidération des Unions sacrées de 1914, de multiples groupes, plus ou moins radicaux, luttent pour la cessation des hostilités et l'arrivée de la paix. En Angleterre, c'est la création de l'Union of democratic control (1914); au sein du mouvement ouvrier, les conférences de Zimmerwald et Kienthal (1915 et 1916) marquent cet engagement, tandis qu'un congrès des femmes pour la paix est organisé, non sans difficultés, à La Haye (1915). Partout aspirations révolutionnaires et luttes pour la paix s'entremêlent et les bolcheviks font de la paix un de leurs principaux mots d'ordre. Pendant le conflit, l'expression des courants pacifistes est souvent limitée par les conditions juridiques et politiques de l'état de guerre, la censure, mais aussi par le poids des discours dominants.
 
L'incroyable Noël de 1914Si la plus grande partie des photos prises lors de cette célèbre trêve de Noël ont été détruites ou confisquées, quelques-unes ont été sauvées et publiées par le Daily Mirror en janvier 1915, qui fit sa Une avec une photo et une légende «a historic group», un rassemblement historique. En France, il faudra attendre 2005 avec la sortie du film «Joyeux Noël» pour évoquer cet épisode de la Grande Guerre, longtemps méconnu.
 
L'incroyable Noël de 1914Considérées comme une mutinerie par les États-majors, ces fraternisations montrent surtout le refus de ces jeunes hommes - partis pour une guerre courte - d'un conflit sanglant et interminable. Pour éviter que ces événements ne se répètent les années suivantes les États-majors ordonnèrent des tirs d'artillerie chaque nuit de Noël. On sanctionna les auteurs, censura les récits, gomma les souvenirs jusqu'à les réduire à des faits divers, symptômes des malheurs du temps.
 
Au total, les pratiques de trêves et fraternisations, au-delà d'un petit répit, témoignent d'une capacité de résistance des soldats au discours sur l'ennemi et à l'«ensauvagement» de la guerre. Mais le climat peut se tendre rapidement. Avec la fin des hostilités − et leur terrifiant bilan −, les critiques et les luttes du temps de guerre se transforment en un essor général des mouvements pour la paix, en particulier appuyés sur la Société des nations (1919).
 
Pour aller plus loin, je vous mets ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Yves Buffetaut, Batailles de Flandres et d'Artois : 1914-1918, Tallandier, 1992, Rémy Cazals, Marc Ferro (dir.), Malcolm Brown et Olaf Mueller, Frères de tranchées, Perrin 2006, http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18669074.html, https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/2014/12/19/25-decembre-1914-frelinghien-noel-de-treve-615670.html, https://www.lemonde.fr/centenaire-14-18/article/2014/11/12/noel-fraternel-dans-les-tranchees_4522327_3448834.html, et https://www.programme-tv.net/news/cinema/167515-joyeux-noel-hd1-retour-sur-cet-incroyable-reveillon-de-1914-qui-a-inspire-le-film-video/.
 
Merci !
 
Enfin, Noah,
 
Je t'offre pour ton anniversaire, cette très belle image d'une rose rouge couverte de neige, tout a fait à propos pour cette période festive. J'espère que ça te plaira :
 
L'incroyable Noël de 1914
 
Merci et bon anniversaire !
Tags : Histoire, Histoire de France
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#Posté le lundi 23 décembre 2019 07:15

La Sainte Famille, une famille nombreuse

Comme aucun office n'était prévu pour la Nativité, ni même pour L'Épiphanie, l'idée d'une célébration entre Noël et le 1er janvier a fait son chemin. C'est précisément à cette date que la solennité de la Sainte-Famille a été inscrite au calendrier romain, voilà plus d'un demi-siècle, sous l'autorité du pape Paul VI. Cette fête catholique de fin d'année célèbre les enracinements humains du Christ au sein d'une famille, d'un peuple, d'un pays, mais aussi tout le mystère de sa vie terrestre.
 
La Sainte Famille, une famille nombreuseJésus est né d'une union conjugale normale entre Joseph, d'une famille de juifs pratiquants artisans du bâtiment (tektôn), et Marie, une fileuse, à Nazareth, et cette dernière a été mère d'une famille nombreuse. Ses parents avec leurs activités artisanales étaient très recherchés, et ne se trouvaient pas parmi les plus démunis. De plus, il devient posséder un lopin de terre qu'ils cultivaient. Dans l'Évangile selon Jean, Philippe, disciple de Jésus, dit : «Celui dont Moïse a écrit dans la Loi, ainsi que les prophètes, nous l'avons trouvé! C'est Jésus, le fils de Joseph, de Nazareth.» L'intention est manifestement d'identifier Jésus comme le fils de Joseph. Dans la généalogie placée au début de l'Évangile de Matthieu, on remarque que Jésus descend de David et d'Abraham par Joseph, et non par Marie. L'existence des frères et des s½urs de Jésus est explicitement affirmée dans la documentation canonique, dans la documentation apocryphe et dans la documentation patristique.
 
La Sainte Famille, une famille nombreuseDans les Évangiles, il est plusieurs fois fait mention de Jacques, José, Simon et Jude, désignés comme «frères de Jésus» (Marc 6,3, et Matthieu 13,56), Jacques est l'aîné, puis, par ordre d'âge, viennent José, Simon et Jude, il arrive que Jude précède Simon, mais aussi des «s½urs de Jésus» (Matthieu 13,56) dont on ne donne pas le nom, les Évangiles racontent qu'elles sont mariées et vivent en Galilée, même si leur nom n'est pas rapporté. L'Évangile de Jean cite aussi «les frères et les s½urs» de Jésus. Par ailleurs, le grec ancien établissait nettement la distinction: il utilisait adelphos pour «frère» et anepsios pour «cousin». Les auteurs des Évangiles, et aussi saint Paul, savaient très bien ce qu'ils faisaient en écrivant adelphos plutôt qu'anepsios. Le grec fait donc la distinction entre ces deux termes, et l'Évangile de Jean utilise bel et bien lui aussi celui qui signifie «frères». Enfin, les textes canoniques (Actes et Épîtres de Paul) affirment que Jacques est le frère du Seigneur. Et le mot frère – adelphos, en grec – n'a jamais signifié autre chose que frère. Et on arrive ainsi à sept enfants, au moins. Car on imagine les fausses couches, les enfants mort-nés ou décédés en bas âge, ce qui était monnaie courante en ce temps-là. On peut ainsi compter une famille de dix ou douze enfants.
 
La Sainte Famille, une famille nombreuseLes premières communautés chrétiennes craignaient visiblement que la famille de Jésus n'accapare le pouvoir. C'est pour cela que les textes évangéliques (Marc, Matthieu et Luc) montrèrent qu'il entretenait des relations tendues avec ses proches. Pourtant, l'Évangile de Jean les mets à part parmi les disciples, tandis que Actes 1,14 les séparent des Douze lors de la Pentecôte, et Paul dans 1 Corinthiens 15,7 associe Jacques aux apôtres. On peut donc envisager que les relations de Jésus et de sa famille ne sont pas si mauvaises puisque Jacques, le second de la fratrie après Jésus, fut même le chef de l'Église de Jérusalem en un temps où la Rome chrétienne n'existait pas : en somme, le premier pape. Il a longtemps dirigé, plus encore que Pierre, la toute première communauté chrétienne. Avant de se séparer de la Synagogue, l'Église primitive était fortement ancrée dans le judaïsme de son temps, et fidèle à la loi de Moïse. Sa vision conservatrice du christianisme a provoqué des conflits. Puis ensuite elle fut ensuite dirigée par Jude, dans laquelle ses petits-enfants avaient un rôle important, et des gens qui sont de la famille de Jésus. On est face à une succession dynastique, et donc familiale.
 
Au IVe siècle, à partir du pape Damase, la question est soulevée. Car un courant ascétique monte alors en puissance, qui conduira plus tard au célibat des prêtres. Le secrétaire du pape Damase, saint Jérôme, se retrouve donc en mission commandée pour trouver des arguments en faveur du célibat sacerdotal. Les attestations dans les Textes laissant supposer qu'une famille nombreuse existait autour de Jésus, Jérôme va s'atteler à une première interprétation de textes apocryphes qui offrent la thèse des demi-frères. Et c'est encore lui qui lancera l'idée qu'en Orient, on appelle frère un peu tout le monde : les Évangiles mentionneraient ainsi des cousins de Jésus, au sens large. Avec ces arguments, Jérôme rédige Contre Helvidius, le traité où il défend la virginité de Marie et sur lequel l'Église s'appuiera pour déclarer la virginité perpétuelle au concile de Latran, en 649. Mais Jérôme s'est trahi lui-même, car il existe une lettre qu'il a écrite après le Contre Helvidius, où il laisse échapper que Jacques est le frère de Jésus.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lecture qui m'ont beaucoup aidé : Marie Françoise Baslez, Bible et Histoire, Gallimard, 1992, Michel Quesnel, et Philippe Gruson, Jésus et le Nouveau testament, dans La Bible et sa culture, Desclée de Brouwer, 2000, Pierre-Antoine Bernheim, Jacques, frère de Jésus, Albin Michel, 2003, Jacques Duquesne, Marie, Plon, 2004, https://actu.fr/bourgogne-franche-comte/lons-le-saunier_39300/marie-selon-jacques-duquesne_14139846.html, http://www.leparisien.fr/archives/il-est-ne-entre-6-et-4-avant-j-c-jacques-duquesne-ecrivain-auteur-de-plusieurs-livres-consacres-au-christ-1-24-12-2000-2001846854.php, https://www.letemps.ch/societe/vierge-marie-une-femme-contre-femmes,  https://www.lexpress.fr/culture/livre/l-eglise-a-joue-marie-comme-un-produit-d-appel_819831.html, Françoise Chandernagor, Vie de Jude, frère de Jésus, Albin Michel, 2015, https://www.historia.fr/l%C3%A9nigme-des-fr%C3%A8res-de-j%C3%A9sus, https://www.historia.fr/un-fils-qui-na-pas-lesprit-de-famille, http://www.lavie.fr/debats/histoire/les-freres-de-jesus-sous-l-oeil-de-francoise-chandernagor-et-regis-burnet-24-03-2015-61497_685.php, et https://www.ouest-france.fr/normandie/sainte-gauburge-sainte-colombe-61370/sainte-gauburge-samedi-la-paroisse-fete-la-sainte-famille-6671321.
 
Comme nous avons pu le voir Jésus a vécu dans une famille nombreuse, mais nous fêtons également aujourd'hui le roi David, dont prétendait descendre la famille de Jésus. Ce que nous savons actuellement du royaume de David n'est guère fameux, puisque ce dernier ne pesait rien sur la scène internationale au Xe siècle, puisque le relief du pharaon Shéshonq Ier parlant de sa campagne en 936 avant J.-C. dans la région, n'en fait pas mention. Le roi David a existé, et les seules mentions historiques de David proviennent des stèles de Mésha et de Tel Dan, nommant la 'maison de David', la dynastie fondée par lui. Elles permettent de dire qu'il a été un personnage assez important.
 
La Sainte Famille, une famille nombreuseOn peut dresser un "portrait plausible" de David. Fils cadet, David n'a pas hérité de grand-chose une fois adulte, pour trouver de quoi vivre, il a dut quitter sa maison. Il l'a trouvé dans la carrière militaire, d'abord au service de Saül comme officier mineur dans son armée et qui décide de renverser le roi, mais son coup d'État a complètement échoué, puis dans sa bande de mercenaires hors-la-loi, fuyant Saül, et qui rivalise avec ses armées dans des années d'errance et de pillages, tout en s'engageant au service du roi des Philistins, puis à devenir un chef de guerre au service des Philistins, provoquant finalement la chute de Saül.
 
David est ensuite choisi comme roi par des chefs tribaux grâce au pouvoir qu'il a acquit par la force militaire, et son territoire devait être une petite chefferie. Pour garder et conserver le pouvoir, de tempérament impitoyable et rusé, il laisse une trainée de cadavre derrière lui, prêt à tuer tous ceux qui se sont mis sur son chemin, y compris ses propres enfants, commettant l'impardonnable en envoyant à la mort l'un de ses lieutenants, le mari de Bethsabée qu'il convoitait, et il s'appuie sur la force militaire tout en étant amateur de conquêtes féminines, les mariages lui permettant aussi d'agrandir son royaume, et en prenant pied dans une petite localité appelée Jérusalem.
 
La Sainte Famille, une famille nombreuseLes recherches archéologiques ont montré que ce n'est guère qu'à la fin du VIIIe siècle, après la capture de Samarie et la disparition du royaume du Nord qu'apparaît un véritable état centralisé en Juda. David n'a donc été qu'un chef de clan basé sur les plateaux désertiques judéens opérant régulièrement des razzias sur les plaines avoisinantes. Le récit de David fondateur de la royauté israélienne est inspiré de récits Mésopotamiens des fondateurs de dynastie, comme Gilgamesh, entre le VIIIe et le VIIe siècle avant notre ère, qui prend de l'ampleur prend de l'ampleur, dans un monde tiraillé entre les nationalismes conflictuels et un empire mondialisé en pleine effervescence. David et Salomon deviennent alors des messies, des symboles d'espoir pour le judaïsme mais également pour le christianisme et toute l'histoire religieuse et politique de l'Occident.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Thomas Römer, Jean-Daniel Macchi, et Christophe Nihan, Introduction à l'Ancien Testament, Labor et Fides, 2004, Steven L. McKenzie, Le roi David : le roman d'une vie, Labor et Fides, 2006, Maurice-Ruben Hayoun, Le Roi David, Perrin, 2012, Joel S. Baden, The Historical David: The Real Life of an Invented Hero, HarperOne, 2013, et Gerald Messadié, David, roi, JC Lattès, 2014.
 
Merci et bonne fête de la Sainte-Famille !
Tags : fêtes, Histoire du christianisme, Histoire
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#Posté le dimanche 29 décembre 2019 09:14

Modifié le dimanche 29 décembre 2019 10:01

Hatchepsout, la femme pharaon

L'histoire de la XVIIIe dynastie (1590-1310 av. J.-C.) est celle d'une succession de triomphes aboutissant à l'apogée de la puissance et de la civilisation égyptiennes. Et seize siècles avant Cléopâtre, une femme, et ce fut la seule des trente dynasties, régna sur l'Égypte. Elle s'appelait Hatchepsout, fille cadette du pharaon Thoutmès Ier, et connut un destin fabuleux.
 
Hatchepsout, la femme pharaonSon père devinant en elle un caractère hors du commun, la promit au pouvoir dès son plus jeune âge et cela en dépit de l'hostilité des grands prêtres. Elle n'est encore qu'une jeune patricienne thébaine quand son père, un valeureux général, accède au trône sous le nom de Thoutmosis Ier. Devenue princesse royale, elle suit le roi dans ses déplacements et elle est présentée par lui comme son héritière à tous les gouverneurs du pays. Brillante, intelligente, elle sait charmer. Or, peu avant sa mort, Thoutmosis, contre toute attente, lui fait épouser un des trois fils qu'il a eu d'une épouse secondaire.
 
Hatchepsout, la femme pharaonÁ sa mort en 1492 avant J.-C., malgré les qualités qui lui sont reconnues, Hatchepsout incapable, en tant que femme, d'être officiellement sacrée pharaon, dut se résigner, et n'être que la Grande Épouse royale. Mais le nouveau roi meurt, trois ans après son avènement. De ce personnage falot, qui lui laissa diriger le pays à sa guise, elle n'eut que des filles alors que lui-même, d'une concubine eut un fils qu'il désigna comme héritier et, par là, futur rival d'Hatchepsout. Après son couronnement, en revanche, elle est représentée la plupart du temps en homme – épaules larges, hanches étroites et pas l'ombre de seins. Très opportunément, le moment où Hatchepsout perd sa beauté juvénile et son attrait sexuel pour les hommes coïncide avec celui où elle se construit une image de femme pharaon masculinisée.
 
Hatchepsout, la femme pharaonEncore trop jeune pour régner, il est placé sous la régence d'Hatshepsout. Elle prend donc le pouvoir mais en tant que régente vers 1473 ou 471 avant J.-C., se faisant elle-même couronné pharaon quelques années plus tard, qui affirme un pouvoir qui reste fragilisé par les séquelles de la longue occupation des Hyksôs en Egypte - cent cinquante ans - et qui doit affronter, dans le nord de Thèbes, des populations hostiles. Elle règnera près de 22 ans sur l'Egypte, avant que Thoutmosis III ne reprenne sa place. Il y avait dès lors officiellement deux souverains à la tête du royaume : l'enfant-pharaon et la reine-pharaon.
 
Parvenue au faîte de la gloire, adulée comme une déesse par son peuple, elle n'en oublie pas pour autant ses désirs de femme et son favori Senenmout sera son ombre fidèle. Le règne d'Hatchepsout constitue l'apogée de la merveilleuse civilisation pharaonique. Elle maintint la paix intérieure, et alterna habilement les expansions à l'étranger dans des guerres qu'elle a menée et en a déposé le butin dans le temple d'Amon, elle a aussi exploité sans merci la population de Nubie pour gratifier ses dieux et son peuple d'un métal précieux qui évoquait la carnation du dieu Soleil. Les palais somptueux de Thèbes rivalisent de beauté avec le grand temple de Karnak, l'Égypte vit et s'épuise pour la gloire de sa "pharaonne", et prospéra sous son gouvernement.
 
À sa mort en 1458 avant J.-C., son corps de femme mûre est inhumé dans un sarcophage royal, à l'intérieur d'une tombe creusée à même la falaise de la Vallée des Rois, et son temple funéraire est orné des dizaines de statues la montrant en homme musclé présentant des offrandes aux dieux. Mais les pharaons ne pardonneront pas à cette femme son ambition : ses successeurs détruisent son image dans les temples, cassent ses statues et maudissent son âme. La souveraine défunte va disparaître de l'histoire pour plus de trois mille ans.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Joyce Ann Tyldesley, Hatshepsout la femme pharaon, Les Editions du Rocher, 1997, Francis Fèvre, La pharaonne de Thèbes. Hatchepsout, fille du soleil, Presses de la Renaissance, 1998, Pauline Gedge, et Catherine Méliande, La Dame du Nil, J'ai Lu, 1999, Christiane Desroches-Noblecourt, La Reine mystérieuse : Hatshepsout, J'ai Lu, 2003, et https://www.lexpress.fr/culture/livre/christiane-desroches-noblecourt-j-ai-du-affronter-une-certaine-misogynie_806687.html, Marc Depeyrot, Hatshepsout, Milan, 2010 (BD), Inudo Chie, Reine d'Égypte, Ki-oon, 2017 (manga), et https://theconversation.com/reine-degypte-ou-les-pharaons-version-manga-119338, et https://www.books.fr/hatchepsout-reine-voulut-etre-roi/.
 
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#Posté le mardi 14 janvier 2020 12:23

Constance Mozart, l'épouse malmenée de Mozart qui su garder son héritage

Constance Mozart, l’épouse malmenée de Mozart qui su garder son héritageConstance Mozart, est personnage malmené par la postérité du fait qu'elle a été longtemps décriée par les historiens comme une femme insensée et égocentrique. Cette femme forte d'esprit, cependant, se révèle être un soutien essentiel pour son mari avant et après sa mort, elle était largement responsable de garder sa musique devant le public.
 
Issu d'une famille de musiciens accomplis, et fille de la logeuse de Mozart, Constance Weber née le 5 janvier 1762, est le vilain petit canard de la famille et, dans un premier temps, c'est de sa s½ur, la belle et capricieuse Aloysia, que s'éprend le musicien. Mais la douceur, l'intelligence ( elle parle un excellent italien et français ainsi que son allemand natal) et le goût pour la musique de la jeune fille que lui a donné son père, Fridolin, qui était un musicien polyvalent (chanteur, souffleur, copiste) et un professeur de chant exceptionnel, vont plaire au jeune prodige qui demande sa main malgré l'avis de son père, qui croyait que son fils avait choisi une partenaire inapproprié. Forte d'esprit, elle va cependant apporter un soutien essentiel à son mari bien-aimé.
 
Elle dut apprendre à surmonter les complexes de son physique ingrat et taire sa jalousie pour garder son mari. Ensemble, ils se livrent à des jeux enfantins avec des courants adultes de sexualité débridée. Elle étouffa son exceptionnel talent de chanteuse pour concevoir 6 enfants dont 2 survivront, distribua des sourires à la Cour, goûta l'ivresse des belles manières, de la bière, de la gloire et de l'argent. Dotée d'une belle voix, elle a aussi chanté dans des représentations publiques d'un certain nombre d'½uvres de Mozart, avant et après sa mort. Puis elle affronta les commérages alors que sa loyauté envers son mari se manifeste par une volonté de coucher avec son rival Salieri afin de faire avancer sa carrière, les trahisons, l'indigence et la séparation de la mort. Mozart a aimé Constance sans réserve, leur union rimait entre une dévotion et une concorde immenses, c'est pour cela que son mari après qu'elle a souffert d'une maladie prolongée et presque mortelle à la fin des années 1780, l'a protégée de la réalité de ses crises financières en développement. Quand, en 1790, Constance en prend connaissance, elle les prend en main.
 
Constance Mozart, l’épouse malmenée de Mozart qui su garder son héritageEn 1791, Wolfgang Amadeus Mozart meurt. Accablée de tristesse mais surtout de dettes, Constance Mozart ne se laisse pas abattre et décide de travailler à la postérité de l'½uvre de l'artiste. Elle se révèle alors une femme de poigne et, dans cette quête de reconnaissance et d'argent, rien ne semble l'arrêter. Pour rembourser les créanciers, elle commence par vendre, à la hâte, les compositions de Mozart. Elle organise des concerts, assurer la publication exacte de plusieurs de ses ½uvres, et obtient le patronage de l'aristocratie et des amis de Mozart : le baron von Swieten, Joseph Haydn, Emmanuel Schikaneder (partenaire de Mozart dans la création de La Flûte enchantée) et d'autres. Elle réquisitionne un de ses anciens élèves pour terminer le Requiem inachevé. Elle rebaptise son plus jeune fils Wolfgang Mozart II et le force à monter sur scène. L'enfant n'est pas doué en musique, mais qu'importe. Il se ridiculise, vit mal l'entêtement de sa mère...
 
Elle emploiera désormais à bâtir sa revanche, sans hésiter à exploiter les tragiques remords de Salieri, à exacerber l'amertume des jaloux de l'½uvre mozartienne, à se réjouir des déboires de Beethoven. Et puis Constance a relancé sa propre carrière de chanteuse. Au milieu des années 1790, elle a planifié plusieurs concerts dans les principales villes d'Allemagne et d'Autriche, pour elle et Aloysia. Des sommes considérables ont été prises et la sécurité financière de Constance a augmenté. Enfin, pour s'assurer une situation, elle se remarie  en 1809 avec un diplomate danois Georg Nissen qui ne partage jamais son lit et risque la peine de mort pour ses m½urs sexuelles, publiant avec lui la première biographie documentée de Mozart qu'elle continua après sa mort en 1826, la finissant en 1828. Elle vécut ainsi cinquante-et-un ans après la mort du compositeur, pendant lesquels elle inventa le système de propriété intellectuelle, créa un festival dédié à Mozart à Salzbourg, érigea des monuments notamment  la statue érigée sur la Mozartplaz le Mozarteum (école de musique à l'origine), tous deux réalisés à Salzbourg durant les 2 dernières années de sa vie et elle remit la musique de son défunt mari au goût du jour.
 
Les dernières années de Constance se sont passées tranquillement à Salzbourg. Elle a été rejointe par ses deux s½urs survivantes, la plus jeune, Sophie, qui vivait avec elle, et Aloysia, qui, après une brillante carrière tombée dans des moments difficiles, avait besoin du soutien de Constance. Elle meurt à Salzbourg en 1842, à l'âge de 80 ans, ayant survécu cinquante et un ans à Mozart.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé :  Isabelle Duquesnoy, Les confessions de Constanze Mozart, tome 1, Plon, 2003 (roman), et tome 2, Plon 2005 (roman),  Constance, fiancée de Mozart : Vienne, 1781-1783, Gallimard, 2009 (roman), et, La redoutable veuve Mozart, Éditions de la Martinière, 2019 (roman), Jane Glover, Mozart's Women: His Family, His Friends, His Music, Harper Collins, 2006, Agnes Selby, Constanze, Mozart's Beloved, Hollitzer Wissenschaftsverlag, 2013, et https://www.radioclassique.fr/magazine/articles/livre-isabelle-duquesnoy-rend-hommage-a-la-redoutable-veuve-mozart/.
 
Merci !
Tags : Histoire, Musique
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#Posté le mercredi 22 janvier 2020 12:21

Auschwitz-Birkenau, la cité idéale national-socialiste des nazis

Ce lundi, nous fêtons le 75e anniversaire de la libération du camp de concentration nazi d'Auschwitz.
 
Auschwitz-Birkenau, la cité idéale national-socialiste des nazisAuschwitz, qui résume en un lieu et en un nom la criminalité du régime nazi, est aujourd'hui illisible : il est devenu un écran où individus et collectivités projettent leurs cauchemars ou leurs rêves. Visites de représentants de l'Église, d'hommes d'État, d'individus sur les traces d'un proche : il semble que tous ces pèlerinages, ces discours, ces commémorations ont blasé nos contemporains et brouillé la réalité du camp d'Auschwitz-Birkenau, déconnecté de son histoire pour devenir un concept, un symbole ou le tremplin d'une conscience européenne.
 
Auschwitz situé dans la ville polonaise d'Oswiecim, à 50 kilomètres à l'ouest de Cracovie (sud), est distant de trois kilomètres de celui de Birkenau, est devenu le symbole à la fois des camps de concentration et de l'assassinat des Juifs, occupant aujourd'hui une place centrale tant d'un point de vue mémoriel qu'historique. Marqué par le gigantisme, qu'illustrent en premier lieu les chiffres – 1,3 million de personnes y ont été acheminées depuis toute l'Europe, dont 1,1 million y sont mortes (entre 1940 à 1945, environ un million de Juifs sont morts, les autres victimes furent surtout des Polonais non Juifs, des tziganes et des prisonniers soviétiques) –, le site fut à la fois le plus important des camps de concentration et le plus meurtrier des centres de mise à mort de la «solution finale».
 
Auschwitz-Birkenau, la cité idéale national-socialiste des nazisLes nazis souhaitaient édifier à Auschwitz une cité idéale national-socialiste. Ce dernier, construit par l'Allemagne d'Hitler à partir de 1940 et agrandi à partir de 1941, est un lieu d'une rare complexité, qui n'est pas limité au camp de concentration, mais est constitué d'une multitude d'espaces – camps de concentration, centre de mise à mort à partir de 1942 abritant quatre chambres à gaz et quatre fours crématoires, industries de tous types surexploitées à partir de 1943 notamment les quelques 45 camps de travail, également appelés "kommandos", situés en périphérie du camp central, notamment avec IG-Farben, d'autres étaient dédiés à la métallurgie, au textile, à l'agriculture, et à la mine – articulés autour de la ville d'Auschwitz, désignée par le régime nazi pour devenir un modèle de développement urbain et industriel au sein du IIIe Reich. C'est dans cet espace que se sont croisées et concentrées politiques répressives contre différentes catégories de populations (Polonais, Tsiganes, Soviétiques...), politiques d'assassinat, dont la plus importante fut celle menée contre les Juifs, qui arrivaient à Birkenau par le train dans des wagons à bestiaux, et étaient pour la plupart dirigés directement vers les chambres à gaz, à l'issue d'une "sélection" effectuée sur la rampe d'arrivée, seuls ceux en état de travailler comme esclaves étaient provisoirement laissés en vie, mais aussi la politique de colonisation et de développement industriel, conférant à Auschwitz une dimension sans égale.
 
Auschwitz-Birkenau, la cité idéale national-socialiste des nazisSi le monde a appris toute l'étendue des horreurs seulement après l'entrée de l'Armée rouge dans le camp le 27 janvier 1945, les Alliés disposaient bien avant d'informations détaillées sur le génocide des Juifs. En décembre 1942, le gouvernement polonais en exil à Londres a transmis aux Alliés un document intitulé "L'extermination massive des Juifs dans la Pologne occupée par l'Allemagne". Ce document, accueilli avec méfiance, comprenait des comptes rendus détaillés sur l'Holocauste dont les membres de la résistance polonaise avaient été témoins. Les résistants polonais Jan Karski et Witold Pilecki ont risqué leur vie lors d'opérations distinctes pour infiltrer puis s'échapper des camps de la mort nazis et des ghettos juifs en Pologne occupée, y compris Auschwitz. Considérés comme exagérés ou faisant partie de la propagande de guerre polonaise, "nombre de ces rapports n'ont simplement pas été crus" par les Alliés, a expliqué à l'AFP le professeur Norman Davies, historien britannique d'Oxford.
 
Auschwitz-Birkenau, la cité idéale national-socialiste des nazisMalgré les "fortes demandes" de la résistance polonaise et juive pour que Londres et Washington bombardent les voies ferrées menant à Auschwitz et d'autres camps de la mort, "l'attitude des militaires consistait à se concentrer sur des cibles militaires et non sur des questions civiles", a déclaré M. Davies. "L'une des cibles que l'armée (britannique) a bombardées était une usine de carburant synthétique près d'Auschwitz" en 1943-44, a-t-il ajouté.  Bien que les avions de guerre britanniques aient survolé le camp de la mort, aucun ordre de bombardement n'a été donné. Le professeur Dariusz Stola, historien polonais et expert de l'histoire des Juifs polonais, se fait l'écho de ces remarques. "Les chefs militaires n'aimaient pas que les politiciens civils se mêlent de leurs affaires", a-t-il indiqué à l'AFP.  Pour les dirigeants militaires alliés, bombarder Auschwitz ou ses lignes de ravitaillement "ressemblait à une opération humanitaire et ils n'en voulaient pas", a ajouté l'ancien directeur du Musée Polin de l'histoire des Juifs polonais, à Varsovie. L'extermination des juifs est arrêtée en novembre 1944. Avant la libération du camp, a lieu le 7 octobre 1944 une mutinerie du "Sonderkommando", des prisonniers juifs employés au service des fours crématoires. Trois SS et 450 prisonniers sont tués.
 
Auschwitz-Birkenau, la cité idéale national-socialiste des nazisLe 27 janvier 1945, l'Amée Rouge pénètre dans le camp de concentration d'Auschwitz et libère les 7500 survivants. Le monde découvre un système d'une barbarie inouïe et jamais vue dans l'histoire de l'humanité : la "Solution finale", les chambres à gaz et les fours crématoires. Avant leur fuite, les nazis avaient pris soin de détruire leur sinistre usine et nombre de bâtiments de ce complexe de 42 km2 qui comprenait trois camps, en partie construits par leurs prisonniers. Depuis 1947, ce site, symbole de la plus grande barbarie humaine, est classé monument national polonais et accueille un musée, Auschwitz-Birkenau, sous tutelle d'un comité international. Le site est également inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Á la demande du gouvernement polonais, le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco a approuvé en 2007 une modification du nom officiel d'Auschwitz, appelé désormais "Auschwitz-Birkenau, camp allemand nazi de concentration et d'extermination (1940-1945)".
 
Pour les survivants de cet enfer, symbole de la folie meurtrière du régime nazi, il a fallu des années avant de pouvoir en parler ouvertement. Par pudeur, par crainte de ne pas être entendu, de ne pas être cru. La reconstruction des sociétés européennes imposa après 1945 une part de refoulement sur toutes les horreurs de la guerre. Même à ceux qui ne pouvaient certes pas oublier ce qu'ils avaient vu, ce qu'ils avaient subi. À partir des années 1960, le silence a été rompu, progressivement. Par des grandes voix comme Primo Levi ou Elie Wiesel. Une foule de témoignages moins illustres ont pu au fil des ans être exprimés, recueillis. La mémoire des camps est devenue collective, enseignée dans les écoles. Elle a été aussi peu à peu solennisée.
 
Et l'on découvre, incrédules, qu'aujourd'hui encore nombre d'anciens nazis justifient leurs crimes par un simple et atroce : "Je pensais que c'était une bonne chose".
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures  qui m'ont beaucoup aidé : Annette Wieviorka, Auschwitz : La mémoire d'un lieu, Hachette, 2006, Laurence Rees, Auschwitz : Les nazis et la 'solution finale', Le Livre de Poche, 2008,  Pierre-Jérôme Biscarat, et Jean-François Forges, Guide historique d'Auschwitz, Autrement, 2011, Tal Bruttmann, Auschwitz, La Découverte, 2015, https://actu.orange.fr/monde/auschwitz-75e-anniversaire-de-la-liberation-du-camp-de-la-mort-CNT000001naenz/photos/vue-de-l-entree-ferroviaire-du-camp-d-extermination-auschwitz-birkenau-en-decembre-2019-a-oswiecim-en-pologne-7509f85026948b6414ef7d88ed7ede83.html, https://atlasinfo.fr/l-histoire-du-camp-d-auschwitz-birkenau_a106044.html, https://www.bfmtv.com/international/lancement-d-un-site-internet-pour-faire-la-lumiere-sur-les-sous-camps-d-auschwitz-1841901.html, https://fr.news.yahoo.com/camp-dextermination-nazi-dauschwitz-birkenau-123618378.html, et https://www.ouest-france.fr/culture/histoire/preserver-auschwitz-des-calculs-politiques-6702657
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Tags : Histoire
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