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Le roi Arthur, la réalité derrière le mythe

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Ce blog s'intéressera avant tout à la question de l'historicité du roi Arthur durant les Dark Ages, une période de grands changements dans la Bretagne post-romaine, et ce qui amena sa légende.

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La peste de Justinien, la première pandémie mondiale qui eut raison de la Bretagne post-romaine

La peste de Justinien, la première pandémie mondiale qui eut raison de la Bretagne post-romaineLa peste de Justinien (VIe siècle), nommée ainsi parce que Rome était gouvernée par Justinien Ier, qui a aussi contracté la maladie mais a pu survivre, où domina la forme bubonique, dont le premier symptôme, est une forte fièvre, puis les corps se couvrent de ganglions infectés, les mains se nécrosent, et la bactérie gagne parfois les poumons, bloquant la respiration, certains malades succombent en à peine 24 heures,  dont Procope dit qu'elle consuma presque tout le genre humain, frappa l'ensemble de du bassin méditerranéen, c'est-à-dire la totalité du monde connu à l'époque. Elle peut donc être considérée comme la première pandémie pesteuse. Pour certains, cette épidémie est partie d'Égypte. Les auteurs modernes penchent pour une origine asiatique depuis l'Inde et la Perse via la route de la soie. Quelle que soit son origine exacte, elle a été véhiculée par les premiers échanges commerciaux.
 
La maladie serait apparue d'abord à Péluse, au nord-est du delta égyptien, en 541, et, de là, se serait répandue en Palestine et en Syrie d'une part, et par Alexandrie et la mer d'autre part vers l'Asie Mineure et Constantinople (printemps 542), avant de gagner la totalité de l'empire et au-delà. Suite à la conquête byzantine de l'Espagne du Sud entre 543 et 554, la voilà en Gaule en 543, puis en 567. Á Rome en 590, la peste emporte même un pape, Pélage II. L'évêque et historien Grégoire de Tours évoque dans son Histoire des Francs cette «épidémie incendiaire» qui frappe à plusieurs reprises Marseille, avant d'atteindre Clermont-Ferrand, Paris et la vallée du Rhin. Elle reviendra régulièrement sur les rives françaises de la Méditerranée et le long du Rhône, tous les neuf à treize ans, avant de disparaître sans raison apparente.
 
La peste de Justinien, la première pandémie mondiale qui eut raison de la Bretagne post-romaineElle touche aussi l'Irlande en 544 et la Bretagne en entre 545 et 547, importée de Gaule. Les royaumes brittoniques furent frappés de plein fouet à partir de 547, l'épidémie pénétrant par les ports du sud : Démétie et Dyfed. Le Gwynedd fut touché, et la peste justinienne emporta le roi Maelgwyn en 547. Ayant touché l'ouest, elle arriva dans l'est de la Bretagne avant 664. Cette épidémie eut un impact sur des populations affaiblies et démoralisées,  rendant les survivants vulnérables à la violence alors que les chefs de guerre voisins tentent de profiter de la situation et que les survivants commencent alors à se battre pour les ressources restantes, ce qui poussa des moines armoricains à rentrer en Bretagne pour soigner les malades, tandis qu'à partir de 550 des familles entières se réfugièrent en Armorique, ou se regroupèrent dans des structures en bois construites dans des ruines romaines bretonnes, et les Saxons reprirent leurs attaques, ayant évité la peste en jugeant les villes romaines malsaines.
 
La peste de Justinien, la première pandémie mondiale qui eut raison de la Bretagne post-romaineLa pandémie atteint son paroxysme lors de la deuxième partie du VIe siècle. Elle restera cependant présente encore deux cents ans, arrivant par vagues (on en comptera une petite vingtaine). Les cinq premières décennies de la pandémie – qui a duré de 541 à 767 – ont été les plus meurtrières. On estime que la Peste de Justinien, qui a frappé l'Europe et l'Orient aux VIe et VIIIe siècles, a fait entre 25 et 100 millions de morts - des textes anciens font état de 10 000 morts par jour, pour Constantinople. Elle aurait ainsi perdu, en un été, 40% de sa population.
 
Au début du fléau, l'empire romain d'Orient jouissait d'une puissance militaire et économique considérable. Son impact l'affaiblira et l'empêchera de refonder un empire romain unifié. Il affaiblit aussi la Perse. De nouveaux acteurs émergent. Au siècle suivant, les musulmans entament leur conquête de l'Orient. Exsangue, la Perse tombe aux mains des cavaliers arabes. L'Empire byzantin, lui, cède la moitié de son territoire. Dans le même temps, l'Europe occidentale, traumatisée par l'épidémie, s'en remet à Dieu : le clergé devient le vrai maître du jeu politique européen.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Michel Kaplan, Christophe Picard, et Michel Zimmermann, Le Moyen Âge, IVe- Xe siècle, Editions Bréal, 1994, Christian Yves-Marie Kerboul, Les Royaumes brittoniques au très haut Moyen Âge : Bretagne insulaire et armoricaine, Éditions du Pontig, 1997, https://www.caminteresse.fr/histoire/civilisations-perdues-la-peste-acheve-byzance-11128381/, https://hefenfelth.wordpress.com/2011/08/28/plague-and-the-origin-of-the-anglo-saxon-kingdoms/, https://www.lesechos.fr/2018/06/nouvelles-decouvertes-sur-les-origines-de-la-peste-992156, https://www.lhistoire.fr/byzance-lautre-grande-peste, https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/82935/reader/reader.html#!preferred/1/package/82935/pub/117253/page/18, https://www.sudouest.fr/2020/03/10/peste-cholera-grippe-espagnole-ces-10-grandes-pandemies-qui-ont-marque-l-histoire-7299226-10861.php, et Henri-Hubert MOLLARET, «PESTE», Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 28 mars 2020. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/peste/.
 
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Tags : Histoire, Dark Ages
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#Posté le vendredi 03 avril 2020 07:30

La Peste noire : la prévention meilleure que la recherche de bouc-émissaire

La Peste noire : la prévention meilleure que la recherche de bouc-émissaireDéjà mise à mal par les guerres et famines à répétition, l'Europe doit lutter, en 1347, contre un fléau venu d'Asie : la Peste noire. L'épidémie atteint l'Europe après avoir fauché deux Chinois sur trois au cours du siècle précédent. Ses principaux acteurs en sont le bacille de la peste, le rat et la puce du rat. L'évolution de la maladie au fil du temps tient à la variabilité de ces acteurs : diffusion du rat noir, puis son remplacement par le surmulot, mutations du bacille de Yersin. L'homme n'en a été que l'hôte accidentel... Cette pandémie se répand comme une traînée de poudre à travers le continent, déstabilisant pour longtemps l'économie médiévale. Le développement du réseau commercial a accéléré la propagation de la maladie pour, en seize mois, atteindre la population européenne. Le destin bascule en 1347 à Caffa, petit comptoir de Crimée aux mains des Génois, revendiqué par les Tatars. Ses troupes étant décimées par le mal, le khan catapulte les cadavres de pestiférés par-dessus les murailles. Et les Génois prennent le large, contaminant tous les ports d'Europe jusqu'à Marseille, où des vaisseaux fantômes chargés de macchabées couverts de bubons arrivent en rade.
 
La Peste noire : la prévention meilleure que la recherche de bouc-émissaireElle sème terreur et désolation et provoquant en quelques années la disparition d'au moins un tiers de la population européenne n'épargnant ni jeunes ni vieux, ni pauvres ni riches. Face à la mort noire, les médecins étaient sans recours. Largement incomprise, nombreux sont ceux qui perçoivent la maladie comme un châtiment divin. Mais les prières notamment à saint Sébastien et son corps criblé de flèches aux endroits où la peste impose sa marque, ne changent rien et le bilan ne cesse de s'alourdir, faisant de la Peste noire l'une des plus grandes épidémies de l'histoire. La «piété collective» vire parfois jusqu'à la radicalisation : des processions de flagellants (des groupes de fidèles ambulants par la suite excommuniés) parcourent l'Italie, l'Allemagne, la France et les Flandres. La seconde défense consistait en la fuite, encouragée même par les autorités : en août 1348, officiellement consultée par Philippe VI, la Sorbonne reprend une affirmation du savant iranien Rhazes. Une mauvaise idée, puisque la fuite répandait la maladie ailleurs.
 
La Peste noire : la prévention meilleure que la recherche de bouc-émissaireLes esprits se mirent à chercher des boucs émissaires. Il suffit de quelques heures pour que la méfiance paranoïaque de chacun achève de déliter un tissu social fragile. Au temps de la peste noire, «on mourait sans serviteur, on était enseveli sans prêtres, le père ne visitait pas son fils, ni le fils son père, la charité était morte, l'espérance anéantie», écrit Guy de Chauliac, médecin à Avignon au milieu du XIVe siècle. Ce pouvaient être des païens, des pèlerins, des gitans, des étrangers, des clercs, des mendiants ou, dans la péninsule Ibérique, des musulmans, accusés de polluer les puits, de jeter dans la foule des mouchoirs contaminés et de graisser les portes avec des enduits mortifères. Á Barcelone, en mai 1348, deux religieux qui traversent la ville sont invités à la vigilance : ils pourraient être arrêtés car une rumeur indique alors que «des hommes portant le costume ecclésiastique empoisonnent les eaux et y mettent des potions». De l'autre côté des Pyrénées aussi, la paranoïa fait son ½uvre. À Narbonne, en avril 1348, plusieurs mendiants sont arrêtés parce qu'on a trouvé dans leurs affaires des poudres suspectes. Dès avant cette date, plusieurs mendiants furent déjà condamnés à mort dans la région pour avoir apporté la maladie.
 
La Peste noire : la prévention meilleure que la recherche de bouc-émissaireÁ l'époque les chrétiens voient la population juive comme les missionnaires de Satan. Il n'en faut pas plus pour que les Juifs soient pointés du doigt. L'antisémitisme, à cette époque, est déjà palpable. Les rumeurs sont nombreuses, beaucoup jalousent les Juifs, ils réussiraient mieux, auraient plus d'argent. Rapidement, ils sont accusés d'empoisonner des puits pour diffuser la peste noire... Des chrétiens se soulèvent alors dans plusieurs villes et décident de chasser des Juifs, en France, en Allemagne, en Suisse et en Espagne. À Toulon et à Barcelone en 1348 et à Strasbourg en 1349 certains Juifs sont mêmes exterminés. Les lépreux ne sont pas mieux lotis, la cruauté à leur égard va jusqu'à les jeter vivants dans la fosse d'un cimetière et leur lancer quelques pelletées de terre – mise en scène d'une mort symbolique.
 
La Peste noire : la prévention meilleure que la recherche de bouc-émissaireL'impuissance face à cette maladie «à la fois identifiée et inexpliquée», va susciter la naissance d'une organisation sanitaire en Europe, avec l'amorce de politiques de santé publique fondées sur des mesures coercitives. D'abord en Italie, où les cités-États commençant par Venise en 1377 prirent rapidement des mesures de confinement des populations, d'où nous vient le terme «quarantaine». Tous les grands ports de Méditerranée, puis d'Europe l'adoptent. Les cités-états italiennes en commençant par Venise le décret du 7 janvier 1486, établirent les premiers passeports, que tout voyageur devait faire viser par les autorités lors de ses déplacements afin de certifier qu'il était indemne de peste et n'avait pas approché une zone infectée. L'Église anglaise, qui perdit jusqu'à 40 % de ses effectifs en une seule année, dut concéder que le plus important étant d'administrer aux mourants l'extrême-onction, tout un chacun, «même une femme», était autorisé à le faire.
 
La Peste noire : la prévention meilleure que la recherche de bouc-émissaireIl fallait payer des gens pour enterrer les cadavres, brûler les vêtements des défunts, ravitailler les pestiférés emmurés dans leurs maisons ou déplacés dans des lazarets (des hospices, souvent gigantesques, bâtis pour l'occasion) {Venise crée le 1er lazaret en 1423, suivi de Gênes (1467), Milan (1488), Marseille (1526), Le Havre (1596) ou encore Toulon (1657)}, alors que les revenus des impôts s'effondraient avec la cessation de toute activité économique. Les États affectèrent des budgets colossaux aux ½uvres sanitaires et créèrent de puissantes infrastructures administratives afin de contrôler les populations, pour empêcher les gens de fuir les régions contaminées ou les forcer à avouer que leurs proches étaient atteints...
 
Elle s'éteint en 1352 mais ressurgit de manière épisodique tous les 8 à 10 ans, et ce jusqu'au XVIIIe siècle. Il faut attendre le XXe pour voir l'apparition d'antibiotiques permettant de lutter contre elle.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Jacqueline Brossollet, et Henri Mollaret, Pourquoi la peste ? Le rat, la puce et le bubon, Gallimard, 1994, William Naphy, et Andrew Spicer, La Peste noire, Grandes peurs et épidémies, 1345-1730, Autrement, 2003, René Girard, Le bouc émissaire, Grasset, 2014, Jonathan Duhoux, La Peste noire et ses ravages : L'Europe décimée au XIVe siècle, 50 Minutes, 2015, Jean Vitaux, Histoire de la peste, Presses Universitaires de France, 2015, François De Lannoy, Pestes et épidémies au Moyen Âge, Editions Ouest France, 2018, Michel Signoli, La Peste noire : «Que sais-je ?» n° 4148, Que sais-je, 2018, https://www.conspiracywatch.info/la-peste-noire-ses-boucs-emissaires-et-ses-complotistes.html, https://www.franceculture.fr/histoire/epidemies-la-fabrique-des-boucs-emissaires, https://www.nouvelobs.com/notre-epoque/20200330.OBS26793/on-doit-les-premiers-systemes-de-surveillance-aux-epidemies-de-peste-noire.html, et https://usbeketrica.com/article/une-breve-histoire-des-epidemies.
 
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#Posté le lundi 06 avril 2020 02:15

Modifié le lundi 06 avril 2020 03:00

Les procès des animaux : ou comment rendre la justice envers des paroissiens comme les autres

Les procès des animaux : ou comment rendre la justice envers des paroissiens comme les autres Tout a débuté en 1221, à Genève : les anguilles du Léman ont répondu, cette année-là, de plusieurs méfaits devant le tribunal épiscopal. Leur avocat les a si bien défendues qu'elles ont obtenu une partie du lac à leur usage exclusif.
 
Puis il y eut des cochons dévoreurs de nouveau-nés condamnés à l'étranglement (notamment une truie normande montant sur l'échafaud pour y être pendue, devant une foule de porcs à qui le spectacle devait «servir d'exemple»), les insectes (des mouches, des limaces, des chenilles, cités en justice et excommuniés) et les sangsues sont des "fléaux" qui subissent des excommunications à la pelle, des dauphins envahisseurs sont exorcisés, des rats cités en justice et excommuniés, des chats, des loups, des chevaux (notamment un brulé en effigie), des coqs, sont victimes de la superstition humaine et des bûchers... tous sont convoqués, entendus, jugés par les Officialités des diocèses de Bourgogne, de Normandie, de Lorraine, de Provence, d'Italie, d'Espagne. L'un des derniers procès s'est déroulé à Clermont-Ferrand en 1826 contre des sauterelles.
 
Les procès des animaux : ou comment rendre la justice envers des paroissiens comme les autres À une époque où les animaux (taureaux, de cochons, de chiens, de vaches et de chèvres) étaient souvent en liberté dans les rues et où les enfants passaient beaucoup de temps dans les champs, les accidents étaient fréquents. La plupart des plaintes à l'encontre des petits animaux pour l'infestation ou la destruction des récoltes se soldait souvent par une excommunication de l'Église, ou une dénonciation officielle. Tout cela était en général orchestré pour que les gens aient moins de scrupules à les exterminer et notamment les charançons, les limaces et les rats, considérés comme des créatures de Dieu.
 
Alors que ces multitudes calamiteuses répondaient de leurs actions devant le pouvoir spirituel, les cochons, les chevaux, les chèvres, les vaches, répondaient de leurs crimes devant la justice seigneuriale ou royale dans des procès qui sont chose courante au Moyen Âge. La prison préventive, le gibet, l'exil, l'acquittement, la réhabilitation, faisaient partie de l'arsenal juridique des baillis et des prévôts à l'encontre des bêtes. La zoophilie était également une accusation occasionnelle qui pouvait conduire au procès d'un animal, même si cette accusation était souvent en faveur de l'animal qui n'avait jamais consenti au rapport. Cela vient du fait que les animaux, comme les hommes, étaient considérés comme faisant partie de l'Église, au sens large du terme, ainsi jusqu'au XVIIIe siècle, l'homme est en effet persuadé que l'animal partage avec lui un bon nombre d'émotions, ainsi que la capacité à culpabiliser.
 
Ces procès tantôt cocasses, tantôt tragiques, révèle donc une organisation sociale de la Création où hommes et bêtes partageaient, sur un territoire commun, les mêmes devoirs et les mêmes lois. Ces pratiques judiciaires n'ont pris fin qu'au XIXe siècle, avec les travaux des naturalistes sur les origines du monde vivant. L'homme abandonne alors l'idée que l'animal avait une conscience morale, une lucidité à propos de ses actes... et qu'il chasse les animaux des Églises, qui y étaient admis jusque là. Mais, de récentes études nous montrent que les bovins peuvent bel et bien ressentir des émotions, qu'il existe une conscience de soi et des autres chez les bien mal nommées "bêtes"...
 
Les procès des animaux : ou comment rendre la justice envers des paroissiens comme les autres Pourtant... en 1916 dans le Tennessee, une éléphante prénommée Mary a assassiné son dresseur et a été pendue à l'aide d'une grue, et en 2008, en Macédoine, un ours a été condamné après avoir volé du miel à un apiculteur, ce qui força le Service des parcs nationaux à payer 3500 dollars de dommages et intérêts. Comme quoi, ont trouve toujours ces types de procès dans notre monde contemporain.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Jean Réal, Bêtes et Juges, Buchet Chastel, 2006, https://www.franceculture.fr/histoire/truie-condamnee-a-mort-dauphins-exorcises-les-etranges-proces-danimaux-au-moyen-age, https://www.lhistoire.fr/les-extravagants-proc%C3%A8s-danimaux, et http://www.slate.fr/story/105797/proces-animaux-moyen-age-mythe-realite.
 
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#Posté le mardi 05 mai 2020 07:13

La Seconde guerre mondiale : la conquête hitlérienne (septembre 1939- février 1942)

Le 3 septembre 1939, la France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à l'Allemagne. Le monde vient de basculer dans ce qui va être le plus grand bouleversement guerrier jamais connu. D'un côté il y a les forces de l'axe (Allemagne, Italie, Japon...) de l'autre il y a les alliés (France, États-Unis, Grande-Bretagne...) et sur les multiples fronts, des soldats hâves, épuisés, lancés en des combats douteux, au milieu de populations bombardées, prises en otages. C'est ce que nous allons voir aujourd'hui.
 
La Seconde guerre mondiale : la conquête hitlérienne (septembre 1939- février 1942)La crise économique qui secoue le monde en 1929 contribue à renforcer les antagonismes nationaux, tandis que la France et la Grande-Bretagne se replient sur leurs empires coloniaux, et les États-Unis s'isolent, l'Italie, l'Allemagne et le Japon, se préparent à la guerre, considérée comme la seule issue à leur difficulté. Face à la volonté révisionniste et expansionniste des États fascistes, les démocraties répondent par la neutralité qui s'explique largement par l'attachement au pacifisme de l'opinion publique. Le Japon enclenche déjà le conflit mondial dès 1931 en Mandchourie, y créant de toute pièce un État fantoche le Mandchoukuo en 1937, d'où il propagera l'héroïne dans la Chine occupée, et surtout, plus massivement, en Chine à partir de 1937, et en 1938, il fit de la prise de Nankin un bain de sang qui reste encore dans la mémoire collective chinoise, cela est rendu possible que par un culte démesuré rendu à l'Empereur, une ferveur nationaliste sans faille et un régime autoritaire dirigé par l'armée japonaise qui obtient le consensus par le contrôle, social des associations de voisinage,  les Tonarigumi, et la police militaire du Kempeita, alors que l'Italie fasciste dont Benito Mussolini, le chef du parti fasciste, est arrivé au pouvoir en 1922 avec l'aide financière de grands intérêts privés et la complicité de l'appareil d'État, qui à partir de 1926 établit un régime dictatorial avec un parti unique, prend aussi les devant en 1935 en Éthiopie, et que le réarmement de l'Allemagne sur laquelle Hitler et ses milices armées font main basse sur le pays en 1933 appuyé par le patronat allemand, en utilisant l'intimidation, la démagogie et l'exploitation de l'amertume des anciens combattants de la guerre 14-18, se donnant pour mission d'effacer l'humiliation du traité de Versailles de 1919, privant l'Allemagne de son armée et d'une partie de son territoire, la tentative d'Anschluss en 1934 et le rattachement de la Sarre en 1935 au Reich incite cependant la France à réagir par l'ébauche d'un «pacte oriental», dirigé contre Berlin, qui regrouperait ses alliés d'Europe orientale et l'URSS; mais avec l'arrivée de Pierre Laval, au ministère des affaires étrangères, la France se rapproche de l'Italie. L'invasion de l'Éthiopie par les Italiens en 1935, la remilitarisation de la Rhénanie et l'Anschluss sont autant d'étapes vers l'«Axe-Rome-Berlin-Tokyo». Celui-ci va tester sa puissance militaire dans la guerre d'Espagne. En 1936, Hitler prend directement en charge l'armée et les affaires étrangères, au moment ou la «politique d'apaisement» triomphe à Londres, sous l'impulsion du premier ministre Neville Chamberlain. L'année 1938 constitue un tournant dans les relations internationales en Europe. Après l'Anschluss de mars, Hitler revendique les Sudètes tchécoslovaques et mobilise. La crise est dénouée au dernier moment, lors de la conférence de Munich, au cours de laquelle Hitler obtient les territoires revendiqués, avec l'accord de la France et de l'Angleterre, dont l'attitude achève de discréditer les démocraties. Entre novembre 1938 et mars 1939, la Tchécoslovaquie est mise en pièce et laisse un protectorat de Bohême-Moravie. Mussolini envahit de son côté, l'Albanie, en avril 1939.
 
La Seconde guerre mondiale : la conquête hitlérienne (septembre 1939- février 1942)Les revendications allemandes en Pologne vont enfin réveiller Français et Britannique à partir de mars 1939. Mais sans l'appui des États-Unis et de l'URSS, le barrage contre Hitler est fragile, d'autant plus qu'en août 1939, est signé le pacte germano-soviétique. Une semaine plus tard, c'est l'invasion allemande et la déclaration de guerre franco-anglaise à l'Allemagne (3 septembre), la Turquie choisie de rester neutre. La guerre commence par l'invasion de la Pologne le 1er septembre 1939, par l'Allemagne, dont son armée se fait mettre en pièce ou faites prisonnière par la Wehrmacht qui converge à Varsovie le 8 septembre, tandis que l'État se décompose et les Polonais encerclés se rendent, certains soldats allemands commettent des crimes d'une cruauté sans nom, incendiant des villages entiers, terrorisant et massacrant des civils. Tandis que l'URSS attaque à son tour la Pologne le 18 septembre, ce qui mène à la capitulation de Varsovie le 27 septembre suite à son siège et son bombardement, et au partage de la Pologne par l'Allemagne et l'URSS le 28 septembre, puis à l'invasion de la Finlande par l'Armée rouge le 30 novembre 1939 qui refuse le traité d'assistance de Staline qui veut revenir aux anciennes frontières de l'URSS, ces événements marquent le début de la guerre. Malgré les rigueurs de l'hiver, la résistance finlandaise est âpre et les hostilités durent 3 mois, la Finlande ne capitulera que le 12 mars 1940. Fin septembre 1939, Radio Vatican et l'Osservatore Romano diffusent les informations sur les crimes nazis en Pologne, et en octobre, Pie XII condamne les politiques religieuses des nazis et des Soviétiques en Pologne. En octobre-novembre 1939, alors que l'Inde est proche du statut d'autonomie, dès l'ouverture des hostilités, le parti du Congrès reproche à la Grande-Bretagne d'avoir précipité l'Inde dans la guerre sans en avoir informé ses représentants. Il réclame pour l'Inde, sa propre Constitution. Georg Elser, menuisier, tenta d'assassiner Hitler le 8 novembre 1939 en posant une bombe dans une brasserie de Munich où le Führer devait prendre la parole. Hitler quitta la salle 13 minutes avant l'explosion, Georg Elser fut arrêté, et déporté.
 
La Seconde guerre mondiale : la conquête hitlérienne (septembre 1939- février 1942)Á l'ouest, commence alors la «drôle de guerre» au cours de laquelle la France, la Grande-Bretagne et la Belgique cherchent en vain à coordonner les opérations. Les Hollandais et les Belges étant réticents à risquer leur neutralité, il y a eu peu de coordination avec la France, ce qui a facilité l'attaque allemande. Quant aux Britanniques, ils ont laissé la France faire les frais de la guerre terrestre sans lui apporter beaucoup de soutien. Pourtant, la mobilisation des premières semaines fut une réussite. Les Français croyaient à la victoire et les sacrifices imposés au pays furent globalement acceptés par la population. Á l'abri, croit-on, de la ligne Maginot, la "drôle de guerre" s'est installé. Les états-majors français et anglais n'imaginent pas de prendre l'initiative d'une offensive en Alsace ou ailleurs. En décembre 1939, le pape incite les dirigeants italiens à ne pas entrer dans le conflit, et son message de Noël est un acte d'accusation contre l'agresseur de la Pologne. Au début 1940, le pape permet à son secrétaire privé, un jésuite allemand antinazi de servir d'intermédiaire entre les Alliés et les Résistants allemands. C'est en Norvège, entre le 9 avril et le 10 juin 1940, que se déroule le premier affrontement de la guerre entre l'Allemagne et les Alliés. Pour Hitler, c'est "l'entreprise la plus culottée de l'histoire militaire moderne"; pour le Lord de l'Amirauté, Winston Churchill, c'est l'occasion rêvée de vaincre l'Allemagne d'emblée, en lui coupant la route du fer; pour le général de Gaulle, enfin, ce sera "un drame inconnu de la guerre"... De fait, la Norvège est si mal connue des belligérants qu'à Londres, on prend le tracé de la frontière norvégienne pour une ligne de chemin de fer; à Berlin, on ne dispose que d'un guide touristique pour préparer l'invasion du pays ; et à Paris, le jour même du débarquement allemand, Paul Reynaud cherche en vain le port de Narvik sur son atlas. Hitler prit l'initiative. Un beau matin d'hiver, la Norvège fut envahie. Les Allemands trouvèrent Quisling pour collaborer mais le roi, ses ministres et le peuple norvégien résistèrent dans l'honneur. Ensuite, en débarquant en plusieurs points de la côte norvégienne, les Anglais et les Français se dispersèrent. Sans équipement approprié - il y avait bien des skis, mais sans les fixations ! -, sans carte, sans stratégie, ils furent vite écrasés sous les bombardements de la Luftwaffe et contraints à rembarquer. Un seul exploit dans ce désastre, la prise du port de Narvik, qu'à peine conquis il fallut abandonner.
 
La Seconde guerre mondiale : la conquête hitlérienne (septembre 1939- février 1942)Au matin du 10 mai 1940 débute la deuxième opération terrestre la plus importante de la Seconde Guerre mondiale. L'enjeu pour Hitler est capital : assurer la prédominance de l'Allemagne en Europe en envahissant la France, la Belgique, les Pays-Bas que Hans Oster, employé dans le renseignement militaire allemand, informa par l'attaché militaire néerlandais à Berlin de l'invasion imminente du pays, qui ne tiennent que 5 jours, et le Luxembourg. La drôle de guerre vient tout juste de se terminer. La Wehrmacht mène un audacieux «coup de faucille» dans la forêt des Ardennes le 13 mai, qui était jugée infranchissable par les commandants alliés. Gamelin ne réagit que le 15 mai, alors que ses troupes sont allées en Belgique le 12 aider leur allié.  Pourtant les Français opposèrent une résistance acharnée aux Allemands qui, après avoir traversé la Meuse, à la hauteur de Sedan, comptaient faire mouvement vers l'ouest. Entre le 14 et 27 mai, l'emploi intelligent, côté français, des chars associés à l'infanterie et à l'artillerie, permet la rapidité de violentes contre-attaques, utilisant toute la puissance de feu de l'armement moderne en des points névralgiques. Le char B1 bis s'avère en effet supérieur en plusieurs points au Panzer : blindage plus épais, armement sans équivalent. Et les Allemands connaissent un évitable enfer dans cette bataille de la Stonne. Á Réthel, dans l'Aisne, entre le 15 mai et le 22 mai, le général de Lattre de Tassigny repousse les assauts allemands, tandis que le général de Gaulle entre le 17 et 30 mai 1940, à Montcorney, Crécy-sur-Serre et Abbeville, inflige des pertes importantes à l'adversaire allemand. Mais ces batailles n'eurent en réalité qu'un impact très limité : la percée allemande vers la Manche, décisive, ne fut jamais menacée. Les armées britanniques, françaises et belges sont alors encerclées au nord, essuyant une lourde défaite. Alors que les Panzerdivisionen s'engouffrent dans la brèche ouverte en direction de l'estuaire de la Somme, bombardées, les villes du nord-est de la France tombent les unes après les autres. Les forces alliées sont bientôt encerclées. Weygand nommé à la place de Gamelin tente en vain de rompre cet encerclement. Devant le désastre annoncé, les Britanniques décident le 28 mai de rembarquer pour l'Angleterre les troupes coincées dans la poche de Dunkerque, alors que la Belgique capitule.  Le 5 juin, les soldats allemands déferlent vers la Seine malgré une résistance alliée héroïque, chassant devant eux des hordes de civils et de soldats en débandades. Le 10 juin, Mussolini, voulant sa part de butin, déclare à son tour la guerre à la France. Le 14 juin, la Wehrmacht victorieuse défile dans Paris, et le 16 juin l'opposition de certains militaires et ministres à la continuation de la guerre oblige le président du Conseil, Paul Reynaud à démissionner. Le lendemain, le maréchal Pétain demande à l'Allemagne l'armistice, mais le général de Gaulle, sous-secrétaire d'État à la guerre du gouvernement Reynaud, lance à Londres su la BBC un appel à la continuation de la lutte, tandis que la défense de la Loire par les cadets de Saumur à lieu entre le 18 et 20 juin et la résistance des équipages de la ligne Maginot continue entre le 21 juin et le 24 juin, et l'armistice fini par être signé à Rethondes le 22 juin, dans le wagon de l'armistice de 1918, ce qui pousse Gaulle à faire un nouvel appel à la lutte sur la BBC. Les Italiens attaquent, le 20 juin, dans le cadre de l'opération «M» qui prévoit la conquête de Marseille. Malgré la virulence des combats et les attaques de Barcelonnette et Fouillouse, les Français tiennent bon. Les pertes du côté adverse sont considérables, tant en hommes qu'en matériel. La bataille des Alpes est remportée par la France, avant qu'un cessez-le-feu soit proclamé, le 25 juin. La victoire est française militairement mais les Italiens imposent leurs conditions lors de l'Armistice. En en six semaines, l'Europe occidentale est balayée par une armée allemande conquérante. Pourtant, entre le 10 mai et le 22 juin 1940, 60 jours ont suffi pour anéantir les armées et balayer les institutions françaises. Pourtant, le sacrifice de l'armée française en mai-juin 1940 a en grande partie sauvegardé la Grande-Bretagne de l'invasion allemande, comme l'a reconnu Winston Churchill, devenu le premier ministre le 10 mai 1940 à la place de Chamberlain. À la fin de juin 1940, la Luftwaffe ne possède plus que 841 bombardiers opérationnels et un peu plus de 700 chasseurs. Près de 1600 avions allemands ont été détruits ou endommagés du 10 mai au 25 juin 1940. Les pertes militaires allemandes ont été proportionnellement plus élevées que les six premiers mois de guerre sur le front russe en 1941 et que les trois mois de la bataille de Normandie en 1944. La France enregistre 65 000 morts en 5 semaines. Dans l'impossibilité de reculer, le gouvernement japonais décide de profiter de ce que la France et les Pays-Bas ont été envahis par la Wehrmacht pour s'emparer de leurs colonies du Sud-est asiatique, l'Indochine et les Indes néerlandaises (l'Indonésie actuelle) et ainsi de prendre la Chine en tenaille.
 
La Seconde guerre mondiale : la conquête hitlérienne (septembre 1939- février 1942)Quand la France, est défaite et signe l'Armistice le 22 juin 1940, le nouveau régime français, avec à sa tête le maréchal Pétain, s'engage alors dans la collaboration, après avoir obtenu les pleins pouvoir le 10 juillet à l'initiative de Pierre Laval avec le droit de modifier la constitution donnant naissance à un pouvoir autoritaire, et le maréchal promulgue ainsi un statut des juifs les excluant de la vie publique avec un décret-loi révisant les naturalisations le 22 juillet et l'ordonnance du 27 septembre, la Grande-Bretagne se retrouve alors seule à poursuivre la guerre et résiste aux assauts aériens allemands. Hitler n'a alors qu'une obsession, soumettre les Britanniques et veut les Britanniques d'accepter une paix de compromis, sous peine de subir un sort comparable à celui des Français en juin 1940. Presque quotidiennement, la Luftwaffe du maréchal Goering lance des raids de grande ampleur sur l'Angleterre, infligeant des pertes considérables au Fighter Command de la Royal Air Force. À chacune des attaques pourtant, les pilotes allemands se heurtent à des formations de Spitfire et de Hurricane qui, avec une rare opiniâtreté, défendent le ciel britannique. La bataille d'Angleterre prend fin en octobre 1940, lorsqu'Hitler décide de se tourner vers l'URSS en 1941. Par prudence Churchill a envoyé le 3 juillet 1940, une puissante force navale britannique entre en rade de Mers el-Kébir, dans la baie d'Oran. À 17 h 55, après de nombreuses sommations à la flotte française, les Britanniques ouvrent le feu et Mers el-Kébir s'embrase : dans une mer de mazout en flammes, près de 1300 hommes sont tués, 350 blessés. L'incompréhension, l'indignation sont à leur comble, la presse se déchaîne contre la «perfide Albion». Tout laisse à penser que la Royal Navy n'aurait pu résister bien longtemps si Churchill n'avait écarté la menace de voir la flotte française rejoindre celle de l'Axe et prendre la maîtrise des mers. Á l'est, les Allemands doivent palier les manques de l'allié italien qui veulent aussi faire une guerre éclair et dès fin 1940, ils obligent les Roumains dont le roi Carol a abdiqué, et remplacé par le général Antonescu, à céder la Bessarabie et la Bukovine septentrionale à l'URSS, les Hongrois, auxquels les Allemands offrent la moitié Transylvanie par l'arbitrage de Vienne (le 30 août), et les Bulgares à rejoindre l'Axe, et le 28 octobre 1940, les Italiens attaquent la Grèce, et bien qu'ils étaient supérieurs en nombre, ils furent repoussés jusqu'à la frontière albanaise, ce qui oblige Mussolini à faire appel à Hitler. Et les actions de résistances en Europe sont alors essentiellement spontanées et individuelles. Le 14 juillet 1940, les pasteurs Roland de Pury à Lyon, Charles Westphal à Grenoble ou André-Numa Bertrand à Paris prêchent la résistance. L'Angleterre peut compter sur les gouvernements belges, néerlandais, tchécoslovaque et Polonais en exil à Londres qui peuvent l'organiser, tandis que le général de Gaulle y a regroupé les Français libres qui n'obtient pour l'instant que le soutien de certaines colonies comme le Tchad avec son gouverneur Félix Éboué dès août 1940, et des petits contingents coloniaux dont l'unité du général Leclerc qui réussit à créer les Forces Françaises Libres, puis entre septembre et novembre 1940, il obtient de toute l'AEF (Afrique équatoriale française). Le 11 novembre 1940, trois mille jeunes filles et garçons remontent les Champs Élysées, se rassemblent devant l'Arc de triomphe pour commémorer la Victoire de 1918 et entonnent La Marseillaise, défiant ainsi l'armée d'occupation d'Hitler. L'intervention de la Wehrmacht et la répression qui s'ensuit sont impitoyables : quinze blessés, un millier d'interpellations, cent vingt-trois arrestations, surtout de jeunes lycéens emprisonnés et martyrisés. Cet acte de résistance constitue, au dire même du général de Gaulle, la première réponse de la France à l'appel du 18 juin. De fait, les conséquences furent considérables, marquant la rupture entre le régime de Vichy et une partie de l'opinion publique, qui tourna désormais ses espoirs vers la France libre. C'est pour cela que les Britanniques créent le SOE (Service d'opération spéciale) en juillet 1940, chargé de promouvoir la constitution de groupes de résistance. La Belgique, la Hollande et le Danemark se spécialisent dans le sabotage et l'envoi de renseignements militaires à Londres. Le Danemark se spécialise également dans le sauvetage des victimes du nazisme. En Bohême-Moravie, un «Front de Résistance Intérieure» (UVOD) créé en 1940 fournit des renseignements au président Tchécoslovaque Benès à Londres. En Pologne, une armée intérieure s'est constituée dès 1940, soutenue par le gouvernement en exil à Londres. L'éducation y est organisée clandestinement chez des particuliers. Dès octobre 1940, au Royaume-Uni, l'archevêque catholique de Westminster, Arthur Hinsley fonde le mouvement Sword of the Spirit («L'Epée et l'esprit»), qui affiche sa solidarité avec le judaïsme et cherche une action commune avec les autres confessions. L'abbé Franz Stock, aumônier allemand des condamnés à mort de Fresnes entre 1940 et 1944, leur porte secours.
 
La Seconde guerre mondiale : la conquête hitlérienne (septembre 1939- février 1942)Fin 1940, la guerre s'enlise. Hitler n'a pas toujours pas réussi à soumettre la Grande-Bretagne et Churchill ne dispose que de peu de moyens pour riposter et combattre le IIIe Reich. Les deux ennemis choisissent alors d'employer les grands moyens : Londres opte pour des bombardements massifs, le 1er a lieu le 25 août 1940 sur Berlin, et les suivants durant les deux semaines suivantes, tandis que Berlin jette toutes ses forces dans l'Atlantique Nord. Les Allemands mirent tout en ½uvre pour couper les communications alliées dans l'Atlantique. La Yougoslavie qui avait accepté de ne pas intervenir, se rebiffe le 27 mars 1941, un coup d'État renverse le régent Paul, et dénonce les accords avec le Führer, ce qui pousse ce dernier à attaquer le 6 avril, et la Yougoslavie succombe en 11 jours, elle se retrouve réduite à la petite Serbie, démantelée au profit de l'Italie et de la Serbie, alors que le Monténégro et la Croatie déclarent leur indépendance. En Grèce, Hitler fut alors obligé d'envoyer ses troupes. Elles aussi eurent à faire face à une résistance massive. Quand les nazis finirent par vaincre le 27 avril 1941, ils instaurèrent un régime d'occupation brutal, afin de montrer au monde entier ce qui arrivait aux petits pays qui refusaient de se soumettre. En Crète, où les habitants se sont particulièrement défendus, il a été ordonné de tuer dix Crétois pour chaque soldat de la Wehrmacht tombé au combat. Trente villages de l'île ont été anéantis. Au Moyen-Orient, certains choisissent le rapprochement avec l'Allemagne, comme le grand mufti de Jérusalem dès 1940, tandis que le groupe Stern créé par Avraham Stern la même année en scission avec l'Irgoun commet de nombreux attentats contre les britanniques pour mener à l'indépendance d'Israël. En avril 1941, l'armée irakienne  fait un coup d'État républicain soutenu par Berlin et se révolte contre la présence britannique, qui finit par occuper le pays grâce au soutien de l'armée transjordanienne qui l'appuie dans ses opérations depuis 1939, et l'Irgoun décide un cessez-le-feu dans sa lutte pour l'indépendance d'Israël contre les Britanniques pour lutter contre Hitler. Pendant ce temps, la Turquie est assez maligne pour signer un traité de non-agression avec les soviétiques mars 1941, et d'amitié et de non-agression avec l'Allemagne en juin 1941. En mars 1941, une offensive britannique en Somalie et en Erythrée, entraine la libération de l'Éthiopie et le retour du Négus au pouvoir. Après l'invasion de l'URSS lancée par l'opération Barbarossa, les troupes allemandes avec 3,5 millions de soldats allemands, accompagnés par les Einsatzgruppen chargés de l'extermination des Juifs le 22 juin 1941, font face à l'armée russe mal préparée, subjuguée, et l'aile nord du dispositif allemand fonce sur Stalingrad, pratiquement investie, tandis que l'aile sud gagne l'Ukraine et Kiev tombe le 19 septembre, l'ordre nazi règne désormais sur Europe, imposant désormais la germanisation, formant des régions vassales administrées par des gouverneurs comme la Bohême-Moravie, le gouvernement Général de Pologne ou le gouvernement général des territoires de l'Est (Biélorussie et Ukraine), le pillage économique en prélevant la production industrielle et agricole, déménageant quantité d'usines, investissant les capitaux de sociétés dans les société dont il souhaite, raflant au passage ½uvres d'art et objets précieux, ce qui amène des pénurie et entraîne le rationnement alimentaire, amenant les carences alimentaires et la mortalité sélective, et l'épuration politique et raciale contre les francs-maçons, les communistes, les juifs, et les races jugées inférieures comme les Tsiganes, menées par les policier nazis et fascistes (police militaire, service de renseignement, Gestapo, OVRA) aidés de leurs auxiliaires venant d'organisme collaborationniste, comme le RNP de Déat, le PPF de Doriot, et le Parti Franciste de Ducart en France, le mouvement rexiste de Léo Degrelle en Belgique, le NSB de Mussert aux Pays-Bas, l'Oustacha de Pavelic en Croatie, la Slovaquie de Mgr Tiszo, et le Rassemblement national de Quisling en Norvège, s'ajoutent à eux les écrivains français Drieu la Rochelle et Brasillach. En juin 1941, le pape Pie XII refuse de regarder Barbarossa comme une croisade. Là, où il le peut il travaille en faveur des réfugiés et des Juifs. Le Vatican sert de refuge à de nombreux juifs.
 
La Seconde guerre mondiale : la conquête hitlérienne (septembre 1939- février 1942)Craignant que les Allemands s'emparent de la Syrie, les forces britanniques attaquent les forces vichystes qui évacuent le territoire le 14 juillet 1941. Le général Catroux au nom du général de Gaulle promet l'indépendance à la Syrie et au Liban. Face à ces perspectives de guerre longue, les belligérants doivent adopter des mesures de mobilisation économique. Á partir de 1941, les résistances intérieures s'organisent. Une presse clandestine apparaît dans tous les pays occupés commençant ainsi à fédérer les différents mouvements comme de Gaulle qui créé le 24 septembre 1941 le Comité National Français, mais ses 1er appels le 5 septembre et le 31 novembre 1941 sont peu suivis. Mais le tournant s'opère véritablement en juin 1941 lorsque les armées du IIIe Reich envahissent la Russie. L'appel à résister de Staline est alors suivi en masse par les communistes européens qui rejoignent la lutte clandestine. En Yougoslavie, Josip Broz, dit Tito, secrétaire général du parti, réclame même l'insurrection nationale... Le 27 septembre, le Japon, l'Italie, et l'Allemagne signe le pacte tripartite, ce qui attise les tensions entre ces deux dernières. En URSS, un retournement de situation s'opère avec l'arrivée de l'hiver, l'organisation de la résistance populaire puisque les soldats débandés se sont regroupés dans une armée de partisans de 200 000 hommes qui harcèlent les Allemands et coupent leur lignes de ravitaillement, et l'entrée en guerre de renforts venus de Sibérie, fait échouer la grande offensive vers Moscou. Sur la défensive, la Wehrmacht, subit dès la 5 décembre la 1re contre-offensive soviétique. Mussolini a toujours nourri le rêve de reconstituer l'Empire romain. Les ambitions démesurées du dictateur fasciste vont forcer les nazis à ouvrir un nouveau front en Afrique du Nord. Souhaitant couper les Anglais des puits pétroliers et de la route de Suez, l'Italie attaque l'Égypte à la mi-septembre 1940 et fait reculer les Britanniques de 100 kilomètres, ces derniers réagissent en décembre, et le front se stabilise en février 1941. Les Anglais occupent alors la Libye. En réaction, Hitler décide de confier la mobilisation des troupes et la conduite des opérations au général Erwin Rommel, qu'il considère comme le plus apte à mener à bien cette mission. C'est notamment dans le désert libyen que va se jouer le sort de la Méditerranée à partir de décembre 1941. L'Iran après ses tergiversations est envahi par les troupes russes et anglaises le 25 août 1941 et Rezâ Shah, trop favorable aux Allemands, doit abdiquer en faveur de son fils Mohamad Rezâ le 14 septembre. L'attaque surprise des Japonais sur Pearl Harbor le 7 décembre 1941 et au large de Singapour du Prince of Wales et le Repulse, provoque l'entrée en guerre des États-Unis. Désormais les États-Unis et le Japon vont s'affronter dans une bataille sans précédent pour prendre le contrôle du Pacifique. En moins de six mois, le Japon conquiert la moitié du Pacifique, détruisant l'escadre anglo-hollandaise qui gardait les îles de la Sonde, assaillant Java et brisant la résistance de Mac Arthur aux Philippines. Le quartier général japonais continue de soutenir la politique de destruction des territoires et de la population en Chine, et ordonne la création de laboratoires bactériologiques – la plus connue est l'unité 731 - et supervise leur fonctionnement. Cet acharnement contre la Chine vient de la collaboration depuis 1937 entre Mao Zedong, chef des communistes et Tchang Kaï-Chek, chef du gouvernement nationaliste de tendances idéologiques différentes, dont la lutte contre l'occupant chinois est devenue prioritaire, et se permettent de taire leurs conflits, ce qui leur permet d'avoir le soutien de l'URSS dès 1940, puis des États-Unis en 1941, qui les fournissent en armes. Plus terrible encore sont les viols et la mise en prostitution forcée de dizaines de milliers de femmes dans les pays occupés par l'armée japonaise à travers les femmes dites de «réconfort».
 
La Seconde guerre mondiale : la conquête hitlérienne (septembre 1939- février 1942)De l'autre côté du globe, dans l'océan Atlantique, les U-Boot allemands coulent de plus en plus de navires alliés qui ravitaillent la Grande-Bretagne, au bord de l'asphyxie. En guise de réplique, Churchill ordonne le bombardement de l'Allemagne. La population allemande commence à mesurer les conséquences de la politique d'Hitler. Le 24 décembre 1941, les Forces Française Libres s'emparent de Saint-Pierre et Miquelon, à la grande fureur  de Roosevelt qui avait négocié le maintien de l'administration de Vichy. Le régime nazi s'enfonce alors dans une démence meurtrière : lors de la conférence secrète de Wannsee le 20 janvier 1942, il met en place la «solution finale». Dans tous les pays conquis par les nazis, est alors mis en place un plan d'extermination des Juifs. Partout en Europe, commencent alors les grandes rafles de juifs pour les envoyer dans des camps en Allemagne et en Pologne, où on les oblige à travailler dans des conditions épouvantables, presque sans nourriture, sans hygiène, soumis aux brutalités des gardiens qui les surveillent. Ceux qui ne sont pas en état (vieillards, enfants, malades), ou qui faiblissent sont asphyxiés dans des chambres à gaz et leurs corps brûlés dans des fours crématoires. Pour échapper aux massacres, certains rejoignent la clandestinité décidés à mourir «les armes à la main» plutôt que dans les camps. Ils intègrent les groupes de partisans, constitués initialement surtout de communistes. D'autres organisent une lutte armée comme dans le ghetto de Varsovie. D'autres encore comme le franciscain Maximilien Kolbe (1894-1941) donnent leur vie au camp de concentration d'Auschwitz pour un codétenu. Á l'Ouest, des résistants créent des organisations pour exfiltrer des juifs vers des pays libres comme la Suède, ou protéger leurs enfants en les plaçant dans des familles à la campagne. En France, en mars 1941, le président de la fédération protestante, Marc Boegner, est le seul responsable à protester contre le sort des Juifs, mais lorsqu'est promulgué le second statut des Juifs par Vichy en juin 1941, avec le cardinal Gerlier le dénonce de manière concertée avec Boegner. La Cimade (comité inter-mouvement auprès des évacués), né en 1939, se consacre d'abord aux réfugiés alsaciens et lorrains, puis aux victimes de l'exode, enfin aux populations juives et étrangères enfermées dans les camps de Vichy, notamment Drancy ouvert en août 1941. Tandis que Les Cahiers du Témoignage clandestin du «Témoignage catholique» prennent le nom de Cahiers de Témoignage chrétien dès le 16 septembre 1941 en raison de l'intégration de protestants dans leur équipe, afin de mettre en avant l'½cuménisme et la résistance au nazisme. Le programme d'euthanasie des handicapés et des malades incurables en Allemagne est stoppé à la fin de l'été 1941, en raison de l'émoi suscité par les sermons vigoureux de Mgr von Galen. En 1941, les mineurs de Belgique font grève et sont suivis début juin 1941 par les mineurs du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, appuyé par le PC local. Au Pays-Bas, les médecins refusent d'adhérer à la création d'une chambre professionnelle créée par les nazis, et créent en mars 1941, Medish Contact, s'ensuit une sorte de guérilla administrative, où l'on tente de leur faire changer d'avis, en les soumettant à des sanctions financières et des arrestations, sans succès. Début 1942, à Lyon, l'Amitié chrétienne, est fondée par Alexandre Glasberg, avec le père Chaillet, Jean-Marie Soutou et une jeune étudiante, Germaine Ribière, officiellement reconnue comme association de secours aux réfugiés, et apatrides, camoufle sous sa façade légale ses activités de résistance. Walter Klingensbeck, apprenti de 17 ans, réunit un groupe d'opposants catholiques allemand autour de lui, rédigeant des tracts antinazis et fabriquant des petits émetteurs radio pour appeler à résister. Il fut arrêté en janvier 1942 et condamné à mort. Et le 24 janvier 1942, en Norvège, 800 pasteurs sur les 854 de l'Église luthérienne démissionnent, et entrent en clandestinité plutôt que d'appuyer le régime collaborationniste de Quisling, qui reçoit le 1er février 1942, le poste de «ministre-président» (ministerpresident) du Gouvernement national. Pendant ce temps en Afrique, rapidement organisées, les troupes de Rommel s'adaptent au désert et attaquent les Anglais. Avec ruse et habileté, le «Renard du désert» mène son armée de victoires en victoires (Gazala, Bir Hakeim et la prise de Tobrouk) jusqu'aux portes d'Alexandrie, avant de combattre la 8e armée de Montgomery à El-Alamein. Pour les Britanniques, leur situation n'est pas enviable puisque l'armée égyptienne impose par un coup de force un gouvernement Wafd en février 1942, tandis qu'en Iran l'URSS soutien l'agitation communiste et la création du parti Toudeh, ce qui pousse les États-Unis à y prendre pied. Et à Singapour, au moins 5000 personnes furent exécutées dans la deuxième semaine de février 1942 par les soldats japonais.
 
Cependant, les hommes d'États de la IIIe république (Daladier, Blum, Gamelin, Madelin...) sont déférés par Pétain à la cour suprême de Riom en février 1942 et sont accusés d'être responsable de la guerre et de la défaite, et le procès tourne court, puisque les accusateurs se transforment en accusés et commence alors le procès du régime de Vichy, prenant peur Hitler y met fin en avril. L'Allemagne nazie connaît son 1er échec et impose le retour de Laval au pouvoir.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Serge Berstein et Pierre Milza, Histoire du XXe siècle - Tome 1 1900-1945 : La fin du monde européen, Hatier, 1994, Histoire du XXe siècle tome 2 : Le monde entre guerre et paix (1945-1973), Hatier, 1996, et Histoire de l'Europe du XIXe au début du XXIe siècle, Hatier, 2006, Pierre Montagnon, La grande histoire de la Seconde Guerre mondiale, Pygmalion-Gérard Watelet, 1999, et Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale, Pygmalion, 2008, Dominique Lormier, Mers El-Kebir : Juillet 1940, Calmann-Lévy, 6 juin 2007, La Guerre Italo-Grecque : 1940-1941, Calmann-Lévy, 2008, La Bataille de France jour après jour, Le Cherche Midi, 2010, La bataille de Stonne : Ardennes, mai-juin 1940, Perrin, 2010, Ces chrétiens qui ont résisté à Hitler, Artège Editions, 2018, et Les vérités cachées de la Seconde Guerre mondiale, Editions du Rocher, 2019, Jean-Louis  Margolin, L'Armée  de  l'empereur.  Violences  et    crimes    du    Japon    en    guerre    1937-1945, Paris,  Armand Colin, 2007, Isabelle Clarke, Apocalypse : la 2e Guerre mondiale, Saison 1, - Épisode 1 : L'agression (1933-1939), Épisode 2 : L'écrasement (1939-1940), Épisode 3 : Le choc (1940-1941), et Épisode 4: L'embrasement (1941-1942), France, 2008 (documentaire) (bon documentaire, mais attention aux raccourcis facile de celui-ci), Charles Le Brun, Histoire de la seconde guerre mondiale, Editions de la Seine, 2009, Nick Davidson, La 2e Guerre mondiale en couleur, Épisode 1 : Le temps des dictatures, Épisode 2 : La guerre éclair, Épisode 3 : La bataille d'Angleterre, Épisode 4: Opération Barbarossa, Épisode 5: L'enfer du Pacifique, Épisode 6 : L'aigle et le renard, Épisode 7 : La bataille de l'Atlantique, France - États-Unis 2009 (documentaire), Bernard George, Les combattants de l'ombre, Épisode 1 : Les difficiles débuts de la Résistance (1939-1941), et Épisode 2 : La Résistance s'organise (1941-1942), France, 2011 (documentaire),  François Kersaudy, Churchill contre Hitler. Norvège 1940, la victoire fatale, Tallandier 2012 et https://www.lexpress.fr/culture/livre/churchill-contre-hitler-norvege-1940-la-victoire-fatale_1147476.html, Michael Lucken, Les Japonais et la guerre : 1937-1952, Fayard, 2013, Benoît Rondeau, Afrikakorps : L'armée de Rommel, Tallandier, 2013, Pierre Stéphany, La Guerre perdue de 1940 : 10 mai - 25 juin 1940, La bataille de France, Ixelles Editions, 2013, Anthony Beevor, La Seconde Guerre, Le Livre de Poche, 2014, Alya Aglan, et Robert Frank (dir.), 1937-1947, La guerre-monde, 2 tomes, Gallimard, 2015, Fabrice Grenard, La Drôle de guerre. L'entrée en guerre des Français, Belin, 2015, Jean-François Muracciole, et Guillaume Piketty, Encyclopédie de la Seconde Guerre mondiale, Groupe Robert Laffont, 2015, Nicolas Bernard, La guerre du Pacifique : 1941-1945, Tallandier, 2016, Anne-Marie, Hattingois-Forner, Jean Hubac et Nadine Vivier, Le Moyen-Orient de 1876 à 1980, Bréal, 2016, Patricia Crété, La Seconde Guerre mondiale, quelle Histoire, 2017, Jean Lopez et Olivier Wieviorka, Les mythes de la Seconde guerre mondiale, Perrin, 2018, Jean Lopez, et Lasha Otkhmezuri, Barbarossa 1941. La guerre absolue, Passés/Composés, 2019, Netflix, Les grandes dates de la Seconde Guerre mondiale, Saison 1, 1. La Blitzkrieg, 2. La bataille d'Angleterre et L'attaque de Pearl Harbor, 2019 (documentaire), Pologne 1939 : La métamorphose des soldats en criminels de guerre, Arte (documentaire), 2019,  Les coulisses de l'histoire - Hitler, l'art de la défaite, Arte, 2020 (documentaire), Vincent GOURDON, «SECONDE GUERRE MONDIALE - (repères chronologiques)», Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 1 mars 2020. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/seconde-guerre-mondiale-reperes-chronologiques/, André BRISSAUD, «RÉSISTANCE INTÉRIEURE ALLEMANDE», Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 29 mars 2020. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/resistance-interieure-allemande/, https://www.europe1.fr/culture/les-visages-de-la-resistance-allemande-presentes-dans-une-exposition-a-paris-2864656, https://www.futura-sciences.com/sciences/questions-reponses/histoire-seconde-guerre-mondiale-armee-francaise-t-elle-remporte-victoires-1940-5600/, https://www.herodote.net/De_la_guerre_sino_japonaise_a_celle_du_Pacifique-synthese-2026.php, https://www.memorial-caen.fr/le-musee/la-seconde-guerre-mondiale, https://www.memorial-caen.fr/le-musee/la-seconde-guerre-mondiale/de-la-guerre-europeenne-la-guerre-mondiale, https://www.monde-diplomatique.fr/mav/86/PIRONET/14101, http://www.slate.fr/lien/62115/allemagne-grece-reparation-occupation-nazi-hitler, et https://www.universalis.fr/media/CH000025/.
 
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#Posté le jeudi 07 mai 2020 03:07

Modifié le jeudi 07 mai 2020 03:33

La seconde guerre mondiale : la mondialisation du conflit (mars 1942- septembre 1945)

L'entrée en guerre des États-Unis change alors la donne. Les dictatures enregistrent des revers à partir de l'été 1942 dans l'Atlantique, le Pacifique, et en Afrique du Nord.
 
La seconde guerre mondiale : la mondialisation du conflit (mars 1942- septembre 1945)En Inde, entre mars et avril 1942, la désobéissance civile latente, amène Sir Stafford Cripps à proposer une union indienne, «dominion associé au Royaume-Uni». Mais les freinages exercés par Churchill résolu à minimiser les concessions, aboutissent à des tensions constantes entre nationalistes britanniques et indiens. En mars 1942, trois mois après le début de la guerre contre les États-Unis, le Japon exulte. Ses armées ont balayé les forces américaines, britanniques, hollandaises et australiennes, et il est en passe d'atteindre tous les objectifs prévus dans la première étape de la guerre. Depuis janvier 1942, le président Franklin Delano Roosevelt réclame la mise en ½uvre d'une action d'éclat pour regonfler le moral des Américains. Enfin, le 18 avril, seize avions commandés par le lieutenant-colonel Doolittle attaquent Tokyo, Kanagawa, Yokohama, Nagoya, Osaka et Yokosuka. Ils n'entraînent que peu de dégâts, mais provoquent un choc psychologique considérable au Japon. Les japonais imposent la marche forcée de Bataan aux soldats américains prisonniers entre le 9 avril et le 1er mai 1942, par laquelle des milliers de soldats sont morts à cause de la brutalité de leurs ravisseurs, qui ont affamé et battu les manifestants, et tué à la baïonnette ceux trop faibles pour marcher. Et la victoire américaine dans la mer de Corail entre le 4 et 8 mai 1942 a stoppé pour un temps l'expansion japonaise, mais l'équilibre reste précaire et les Américains s'attendent à une nouvelle offensive. Pour riposter au raid de Doolittle, l'armée nippone décide d'attaquer les Américains à Midway. Le 4 juin, ces derniers engagent leurs escadrilles aéroportées et infligent aux Japonais leur premier revers dans le Pacifique. Les Américains reprennent l'initiative des opérations, tandis que l'offensive japonaise en Nouvelle-Guinée échoue, les Américains débarquent à Guadalcanal en août, dans l'archipel des Salomon, stoppant l'avancée japonaise au sud. Dans le Pacifique, les soldats américains et japonais se livrent à des actes horribles. On achève les blessés, on exécute les prisonniers, on mutile les corps, on prélève des trophées. Les soldats américains découpent les corps, arrachent les dents, conservent les os. Souvenirs et trophées que l'on envoie au pays, à sa fiancée, à sa famille. Cette pratique durera jusqu'en 1944. Pour la Chine, Roosevelt voit le pays comme un futur «Grand», et a de bons rapports avec Tchang Kaï Chek, mais ce n'est pas l'avis du général Stillwell, envoyé pour coordonner l'effort militaire chinois, remarque l'attentisme, les carences et la corruption  du gouvernement nationaliste. Frappés par de lourds impôts, les masses paysannes ne sont guère motivées à défendre un tel régime. L'UVOD réussit l'exploit d'assassiner le «protecteur» de Bohême-Moravie, Heydrich en mai 1942, et la répression qui s'ensuit affaibli beaucoup le mouvement, ce qui profite au Front National communiste créé en juin 1941. En France, le 1er mai 1942 la résistance française invite à passer silencieusement devant les statues de la république, les mairies des villages et des villes, et des rassemblements ont lieu dans plusieurs villes, où l'on conspue le nom de Laval et on acclame celui de de Gaulle. Le 14 juillet 1942 est nouvelle occasion de manifester en zone non occupée, le succès de ces manifestation surprend Vichy et leurs organisateurs. Le village de Chambon-sur-Lignon et le plateau Vivarais-Lignon (Haute-Loire et Ardèche) cachent près d'un millier de juifs dès les rafles d'août 1942. La lettre de l'épiscopat hollandais de juillet 1942 entraîne l'arrestation immédiate des Juifs convertis au catholicisme, dont la philosophe Edith Stein qui est envoyé à Auschwitz où elle trouve la mort, ce qui peut expliquer ensuite la prudence diplomatique de Pie XII. Á Lyon, l'Amitié chrétienne, officiellement reconnue comme association de secours aux réfugiés, et apatrides, camoufle sous sa façade légale ses activités de résistance dès août 1942.
 
La seconde guerre mondiale : la mondialisation du conflit (mars 1942- septembre 1945)Malgré de lourdes pertes, les Russes résistent à Stalingrad à l'offensive allemande commandée par Von Paulus, entre la mi-septembre et le 18 novembre 1942, dans des combats acharnés à la baïonnette, à la grenade,  pour prendre une rue ou une maison, après que durant l'été 1942 l'armée allemande a avancée dans le Caucase pour couper les Russes du pétrole en se fixant dans la Volga. Parallèlement, dans le désert d'Égypte, la Grande-Bretagne arrête l'avance de la Wehrmacht à El-Alamein le 22 octobre 1942, après qu'en en juin 1942, sous la chaleur écrasante du désert libyen, les Français Libres du général Koenig, accrochés à la position de Bir Hakeim, résistèrent quinze jours durant, à un contre dix, aux forces de l'Axe, qui en freinant la marche de Rommel, ils permirent à la VIIIe armée britannique de se replier pour ensuite vaincre l'Afrika Korps à El-Alamein, cette dernière est mise en déroute, et au même moment, les 120 000 Anglo-américains commandés par le général Eisenhower débarquent au Maroc et en Algérie (opération Torch, le 8 novembre), et y prennent pied malgré la résistance des troupes françaises de Vichy. Toutes les colonies africaines se rallient alors aux Alliés. Cela n'empêche pas les chefs locaux à reprendre une part de leur souveraineté perdue, mais les autorités coloniales refusent toute concession. Pourtant, les Américains écartent les prétentions du général de Gaulle et préfèrent installer au pouvoir l'amiral Darlan, ancien chef du gouvernement de Vichy, puis après son assassinat en décembre 1942, le général Giraud qui laisse en place les lois de Vichy et gouverne avec les fidèles de Pétain. En France, Hitler envahit alors la zone libre le 11 novembre 1942 pour contrôler le littoral méditerranéen du continent, et le régime de Vichy s'incline sans grande retenue du côté la satellisation consentie, ce qui pousse la flotte française à se saborder à Toulon, alors qu'il a perdu le soutien de l'Église après la protestation des rafles contre les juifs de Mgr Saliège, archevêque de Toulouse, lue dans toutes les églises dans son diocèse, est la plus célèbre de l'été 1942, et que d'autres évêques dénoncent l'antisémitisme et la collaboration comme Mgr Théas (Montauban), Mgr Gerlier (Lyon) et Mgr Delay (Marseille) sont rejoints le 4 octobre 1942 par l'ensemble des paroisses réformées sur demande de leur conseil national. Interrogeant Vichy sur sa politique antisémite, Pie XII ne cache pas son opposition à la nouvelle législation. Durant cette période, l'infirmier militaire allemand, Alfred Stanke aide les résistants à Bourges entre 1942 et 1944. Tandis que Kurt Gerstein, engagé chez les Waffen SS, tenta d'alerter les Alliés sur les camps de la mort nazis dès août 1942, et en informera le pape Pie XII, qui en informera à son tour les Alliés. En Pologne, une organisation polonaise, «Zegota», parvient à se créer le 4 décembre 1942, et procure des faux papiers et des cachettes à des juifs ayant pu fuir le ghetto. Á Noël 1942, le message papal évoque des centaines de milliers de personnes destinées à la mort, allusion à la Solution finale. En Tunisie, à la fin décembre 1942, le bey Moncef, opposé au résident général, forme un gouvernement tunisien autonome, composé de nationalistes pacifistes. Emprisonné par la France, le chef du Néo-Destour, Bourguiba est libéré par les Allemands qui tentent en vain, de se servir de lui. Après la défaite de Stalingrad suite à la capitulation de von Paulus le 2 février 1943, qui fait suite à la contre offensive russe du 19 novembre 1942, prenant en tenaille l'armée allemande sur le nord et le sud de la Volga le 22 novembre, tandis que l'armée italienne bat en retraite, et malgré les tentatives du général von Manstein de percer l'encerclement, les nazis entraînent alors l'Allemagne dans une guerre totale. Entre le 14 et 24 janvier 1943, la conférence des Alliés à Casablanca (Maroc), avec la participation du président Franklin Delano Roosevelt (États-Unis) et de Winston Churchill (Royaume- Uni), qui promettent à Sidi Mohammed d'½uvrer à l'indépendance du Maroc. Á partir de février 1943, le régime de Vichy que continue d'incarner le maréchal Pétain, mais dont Laval est devenu l'homme fort, n'est plus qu'un auxiliaire docile devenu un État fantoche, ayant perdu le soutien de la population. Sous la direction de Joseph Darnan, se constitue le Service d'Ordre Légionnaire (SOL), aux tendances fascisantes marquées qui devient en 1943, la Milice, police supplétive des Allemands dans leur chasse aux résistants. Le 10 février 1943, le nationalisme algérien se structure autour du «Manifeste du peuple algérien». En Birmanie, le gouvernement dirigé par Ba-Wa est reconnu par les amis de l'Allemagne en 1943. Les Américains n'arrivent pas à subordonner de Gaulle à Giraud, et finissent par accepter en mai 1943, que les deux généraux constituent un Comité Français de Libération Nationale (CFLN). Durant l'été 1943, la France libre reconnaît l'indépendance politique de la Syrie et du Liban, des élections ont lieu, et le rétablissement des régimes constitutionnels est fait.
 
La seconde guerre mondiale : la mondialisation du conflit (mars 1942- septembre 1945)Les Alliés débarquent en Sicile le 10 juillet 1943 après s'être rendus maitres de l'Afrique du Nord lors de la campagne de Tunisie le 7 mai 1943. Dénoncé comme collaborateur, le bey Moncef, est déporté par le général Juin le 13 mai. L'Allemagne et l'Italie sont définitivement chassées d'Afrique. Le débarquement allié de la Sicile aboutit à la chute de Mussolini qui démissionne le 25 juillet 1943, et le roi d'Italie appelle au pouvoir le vieux maréchal Badoglio. Ce dernier, en butte à une population lassée par la guerre, capitule rapidement devant la progression alliée. Mussolini est arrêté mais Hitler organise son évasion et recrée un État fasciste dans le Nord du pays. Á partir du 9 septembre, l'invasion alliée commence doublement en Italie du Sud. Une armée allemande la traverse du nord au sud, tandis que des armées anglo-saxonnes débarquent à Salerne et à Tarente. Un mois plus tard, Naples est investie par les Alliés, tandis que les Allemands se retranchent dans le massif des Abruzzes, le long d'une ligne de défense dénommée Gustav, qui s'étend de la mer Tyrrhénienne à la mer Adriatique et barre les principales voies d'accès à Rome, et donc au reste de l'Italie et de l'Europe. Remarquablement organisée par le maréchal Kesselring, elle va permettre de stopper net les armées anglo-saxonnes dès la mi-novembre 1943. L'intervention du pape en octobre 1943, évite la déportation de 4000 juifs romains. Un mois plus tard, un corps expéditionnaire français (CEF), commandé par le général Juin, est appelé en renfort et prend enfin sa part des combats. Ses succès immédiats vont permettre à cette petite armée française d'Afrique (65 000 hommes) d'occuper rapidement un secteur autonome et de s'y couvrir de gloire tout au long de l'hiver, au contraire de ses alliés anglo-saxons qui s'épuisent devant Cassino en vaines offensives. Alors que l'étau se resserre autour des forces de l'Axe en Europe, les Alliés affirment une nouvelle exigence : la reddition sans conditions de l'Allemagne, de l'Italie et du Japon. Á partir de septembre 1943, le pape Pie XII vit sous la menace d'être enlevé et déporté en Allemagne par les nazis. En Iran, Arthur Millspaughn est envoyé dans une nouvelle mission en 1943 pour lier les intérêts américains et iraniens. En Asie, le «Grand Japon» est aux abois. Ses armées se sont implantées au c½ur de la Chine, contrôlent l'Asie du Sud-est, campent aux portes de l'Inde, verrouillent les îles du Pacifique. Et des pays deviennent ses alliés : le Siam, qui doit recevoir le Cambodge, et la Chine de Nankin dirigée depuis 1940 par Wang Tsing Wei, ancien collaborateur de Tchang Kaï-Chek, et en Indochine, où l'administration coloniale française est maintenue jusqu'en 1945. Mais les Alliés entament une vaste contre offensive par bond successifs commandée par l'amiral Nimitz dans le Pacifique Oriental et le général Mac Arthur dans le sud-ouest, et la rudesse de l'occupation japonaise du fait que convaincus de la supériorité de la race yamato (l'ethnie dominante au Japon) sur les autres peuples d'Asie, les officiers nippons traitèrent en sous-hommes, en kichiku (bêtes), les populations conquises, multipliant les exécutions sommaires de civils, favorise l'émergence de mouvements de résistance en Birmanie avec le général Aung San, en Indonésie derrière Sahjrir et Srajifoeddin, et aux Philippines coordonnés depuis l'exil par le président Quezon. Des prisonniers britanniques sont décimés dans la construction de la ligne de chemin de fer Bangkok-Rangoon (connus par l'image d'Épinal du pont de la rivière Kwaï) commencée le 16 septembre 1942 et finie le 17 octobre 1943 dans ce qui est une nouvelle atrocité japonaise. Mais la capitulation allemande de Stalingrad en février 1943 marque le véritable tournant de la guerre, arrêtant l'avance allemande vers l'Est. La machine de guerre soviétique est en marche. Staline est bien décidé à prendre sa revanche. Les usines sibériennes d'armement fonctionnent à plein régime et Moscou a levé des millions d'hommes. La réserve de soldats semble inépuisable. Pourtant, Hitler refuse d'admettre toute idée de retraite, et les nazis entraînent l'Allemagne dans une guerre totale. Une offensive meurtrière débute. Le 5 juillet 1943, les 780 000 soldats et 2800 chars de la Wehrmacht attaquent les 2 millions d'hommes et 5000 chars de l'Armée rouge retranchés dans le saillant de Koursk. Durant douze jours, une bataille de tous les superlatifs fait rage. Après la bataille de Moscou qui marque l'arrêt de l'offensive allemande en 1941, et le siège de Stalingrad en 1942, première défaite de la Wehrmacht, la bataille de Koursk est le troisième tournant de la guerre germano-soviétique. Les Allemands ont pour eux l'expérience, des officiers compétents ainsi qu'une organisation flexible et adaptée à la guerre moderne. Staline, lui, veut prouver que l'Armée rouge peut inverser la marche des événements et arracher l'initiative aux Allemands. Si les Soviétiques subissent les plus grandes pertes durant la bataille, ils font preuve d'une habileté stratégique et opérationnelle qui signera la fin de l'initiative des armées allemandes sur le front de l'Est. Après Koursk, la question n'est plus de savoir si la Wehrmacht pourra être vaincue, mais quand elle le sera.
 
La seconde guerre mondiale : la mondialisation du conflit (mars 1942- septembre 1945)Ponctuellement et tardivement organisée en France, qui grâce à Jean Moulin, mandaté par le général de Gaulle, créée le Conseil National de Résistance en mai 1943, et finalement le général de Gaulle prend le pas sur Giraud en novembre 1943, devenant le seul interlocuteur des Américains, et en Italie, où la lutte débute avec les grèves de Turin en 1943, la résistance fait une union du même type en 1944 grâce au ralliement des communistes, la Résistance prend aussi en URSS et en Yougoslavie, sous la forme d'une guerre de libération. Le refus du Service de Travail Obligatoire (STO) amène en Norvège et dans la moitié sud de la France une résistance plus militaire et massive, notamment au Vercors, où des 1943, des centaines de jeunes rejoignent le maquis pour y échapper au STO. Ce transfert de la main d'½uvre vers l'Allemagne est condamné dès mars 1943 par le cardinal de Malines. La même année, aux Pays-Bas les mesures de recrutement pour le travail obligatoire en Allemagne amène la plus grande grève de l'histoire de l'occupation nazie de l'Europe, atteignant même les milieux agricoles, entre le 29 et le 30 avril, un demi-million de personnes arrêtent le travail, la réaction est brutale puisque plusieurs dizaines de grévistes sont exécutés. Là, où il n'y a pas de maquis, comme en Belgique, Hollande, Danemark et dans la France du Nord, les réseaux spécialisent dans les attentats et le sabotage. Partout en Europe, les Allemands traquent les résistants, devenus, dans ce contexte une menace sérieuse aux yeux du IIIe Reich. Ils les infiltrent, les déportent et mettent en place une répression féroce. Une des victimes les plus célèbre de cette répression est Jean Moulin, trahi et arrêté le 21 juin, décédé sous la torture le 3 juillet durant son transfert vers l'Allemagne. Dans certains pays, la tourmente est accrue car la Résistance se déchire de l'intérieur. Des divisions insurmontables apparaissent entre nationalistes et communistes, comme en Yougoslavie où les partisans de Tito s'opposent violemment aux Tchétniks organisés autour du royaliste Draza Mihajlovic, et prennent le pas sur eux en 1943. La Résistance connaît des exploits comme en Norvège, où elle sabote l'unique usine d'eau lourde du pays en 1943, empêchant ainsi les Allemands d'avoir l'arme nucléaire, et près 7500 juifs franchissent le Sund sur des petits bateaux pour se réfugier en Suède, grâce au concours de 43 associations bénévoles suédoises. Lorsque l'Allemagne demande l'arrestation de juifs nationaux en Bulgarie, les protestations viennent de l'Église orthodoxe et d'une pétition de 24 députés qui aboutissent à une manifestation à Sofia le 24 mai 1943, et le gouvernement bulgare se ravise. En Allemagne, après le démantèlement d'un centre de renseignement clandestin d'obédience communiste (Rote Kapelle) en 1942, et du mouvement de résistance appelé «la Rose Blanche» en 1943, lancé par Sophie Scholl et son frère Hans qui sont de jeunes étudiants allemands et ont le courage en juin 1942, au péril de leur vie, de dénoncer le nazisme, dont les membres sont impitoyablement exécutés, la Résistance n'a pu s'affirmer qu'à travers la forme d'une opposition aristocratique au sein de la Wehrmacht. Mais la Rosenstraße (rue des Roses) à Berlin, où des familles manifestèrent contre l'arrestation de leurs proches juifs au Bendlerblock entre le 27 février et le 6 mars 1943, montre que la résistance au IIIe Reich peut venir du peuple lui-même. En 1943, deux bouteilles de cognac remplies d'explosifs n'ont pas explosé à bord de l'avion d'Hitler. Le paysan et tertiaire franciscain Franz Jägerstätter décapité à la hache en 1943 pour objection de conscience est une autre victime du nazisme. L'arme psychologique prend alors une valeur déterminante. La propagande et le conditionnement des masses, sont devenus des enjeux majeurs de la guerre totale. Le contrôle de l'information et les techniques de propagande, particulièrement avancées dans les régimes totalitaires, occupent partout une place déterminante. On ne se bat plus seulement pour conquérir ou défendre un territoire, mais pour imposer aux autres sa vision du monde et sa manière de penser, dans une guerre inexplicable. Fin 1943, au Caire, où la Chine de Tchang Kaï-Chek malgré sa faible participation militaire est reconnue comme une grande puissance, Churchill et Roosevelt sans Staline décident avec Tchang Kaï-Chek de régler les questions de stratégie militaire en Asie, et notamment contre le Japon, et à Téhéran, les Alliés décident finalement d'ouvrir un second front, selon les souhaits de Staline. Au Maroc, le mouvement nationaliste appuyé par les Américains, abouti à la création du parti de l'Istiqlal («Indépendance») le 18 décembre.
 
La seconde guerre mondiale : la mondialisation du conflit (mars 1942- septembre 1945)De janvier à septembre 1944, les Américains par des actions commandos appuyés par l'aviation entament une reconquête des possessions japonaises, et prennent successivement les îles Marshall, Mariannes, et Carolines. Lors de la bataille de Saipan, entre juin et juillet 1944, les militaires japonais convainquirent les civils des dangers des Américains et ces derniers se jetèrent du haut de la falaise où ils étaient bloqués. En Chine, Tchang Kaï-Chek n'aide pas les États-Unis par la dégradation du régime du Guomidang et par son administration qui est une véritable gabegie, cela permet à l'état-major japonais de lancer en avril 1944 l'offensive Ichigo dans les Sud-est du pays qui s'avère un véritable succès et Tchang Kaï-Chek connaît une véritable déroute. Le 11 janvier 1944, l'Istiqlal publie son manifeste pour l'indépendance du Maroc. Le 30 janvier 1944, du côté Français, la «conférence de Brazzaville», réunissent autour des dirigeants de la France libre les gouverneurs de l'Afrique noire française, propose l'émancipation à l'intérieure du «bloc français». La guerre a révélé en Afrique des «hommes nouveaux» : dans les colonies britanniques N'Krumah en Côte-de-l'Or (actuel Ghana), et dans les colonies françaises, Senghor au Sénégal, ou Houphouët-Boigny en Côte d'Ivoire. Dans le département du Nord, où, dans la nuit du 1er au 2 avril 1944, deux mois avant le Débarquement, des éléments de la 12e division de panzer SS Hitlerjugend, furieux que leur convoi ait été victime d'un attentat sur la voie ferrée près de la petite ville d'Ascq, pillèrent, brutalisèrent les populations et massacrèrent en tout 86 habitants, , et en auraient sans doute massacré davantage si des autorités supérieures n'étaient pas intervenues pour mettre fin à la tuerie? Le massacre provoquera une grève immense (60.000 grévistes à Lille et ses environs), la plus importante qu'ait connu la France occupée. Au printemps, le haut commandement allié, désemparé, adopte enfin en Italie la véritable man½uvre d'armée que le général Juin lui présente depuis des mois... Le 11 mai 1944, une offensive générale est lancée en Italie. Elle va conduire irrésistiblement le CEF, et les Alliés à sa suite, de Cassino à Rome, puis jusqu'en vue de Florence le 22 juillet. Des impératifs politiques et logistiques éteindront là cette épopée que le général Juin comptait poursuivre, tel le général Bonaparte, jusqu'à Vienne et, au-delà, jusqu'au c½ur de l'Allemagne. Au cours de cette campagne, le pape Pie XII demande aux alliés de ne pas frapper Rome. Tandis que l'Armée rouge mènent des attaques sur sept fronts différents en Europe de l'Est de juin à septembre 1944 poussant à l'Armistice la Roumanie, la Bulgarie et la Finlande, les Alliés débarquent en Normandie le 6 juin 1944, avec pour objectif de créer un second front en Europe, d'une envergure sans commune mesure, cette opération commandée par le général américain Eisenhower, secondé par le général anglais Montgomery, a permis, en trois mois, d'acheminer quelque deux millions d'hommes et leur matériel sur les côtes françaises, et en Provence le 15 août 1944, avec une armada alliée plus de moyens en hommes et en matériel que pour le débarquement en Normandie, et se dirigent sur Berlin. Mais entre le débarquement en Normandie et de Provence, les erreurs commises par le général Montgomery - dont les offensives coûteuses pour prendre Caen se soldèrent par des échecs que ne racheta pas le piteux bouclage de la poche de Falaise opéré par les Anglo-Canadiens. La conduite des troupes, souvent héroïque, fut loin d'être toujours glorieuse - certains soldats s'adonnant au pillage ou commettant des viols. Et ces troupes doivent faire face avec force à la valeur combative de la Wehrmacht, montrant que cette armée, fanatisée, fut à bien des égards l'armée de Hitler. Le Comité français de libération nationale (CFLN) devenu en juin 1944, le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF), permet d'éviter l'AMGOT (Gouvernement militaire allié des territoires occupés) grâce aux acclamations à Paris libérée le 26 août 1944 et aux voyages en provinces durant l'automne du général de Gaulle, qui rend plus légitime la France libre que le régime de Vichy ayant collaboré avec l'ennemi. Alors que le 25 août 1944 Paris est libérée par la 2e DB du général Leclerc et que la Turquie rompt en août ses relation avec l'Allemagne, les troupes allemandes se battent jusqu'au bout, répondant aux exigences d'Hitler, qui s'apprête à plonger son pays dans le chaos, surtout que le dirigeant du IIIe Reich plonge en pleine paranoïa après l'opposition de certains généraux et la conspiration, avec Goerdeler, Oster, Canaris, qui aboutissent à l'attentat manqué du 20 juillet 1944 (opération Walkyrie) contre Hitler, dont la mission est confiée à Claus von Stauffenberg lors d'une réunion au QG du Führer, où il a un accès direct et régulier à Hitler, est chargé de placer deux charges d'explosif dans la pièce, mais gêné par son handicap (un ½il en moins et trois doigts), il n'a le temps d'activer qu'une charge explosive, de plus, la mallette placée sous la table est déplacée par un officier; l'explosion fera de nombreuses victimes, mais quelques rescapés - dont Hitler - survivront sans même être blessés. Des centaines de personnes seront exécutées dans les semaines suivantes, leurs familles persécutées. Hitler ne fera plus confiance aux généraux et s'appuiera sur les SS en qui il a le plus confiance. Et cette confiance va s'avérer terrible pour la guerre, puisque les soldats de la 2e division Panzer SS «Das Reich» s'étaient déjà tristement distingués le 9 juin, à Tulle en massacrant la population, et le lendemain, la même division commet le terrible massacre d'Oradour-sur-Glane. Et leur horrible besogne compte le massacre d'Argenton-sur-Creuse, le 9 juin, la ville de Bagnères-de-Bigorre fit l'objet d'une opération punitive des Allemands le 11 juin, le massacre de 14 tsiganes de Saint-Sixte, dans le Lot-et-Garonne, et la pendaison de 11 personnes le même jour dans le village de Dunes le 23 juin, le massacre de Dun-les-Places le 27 juin, le massacre de 101 résistants et de 78 civils à Vassieux-en-Vercors entre le 28 juillet et le 9 août, et auxquels on peut ajouter les 124 victimes du village de Maillé (Indre-et-Loire) le 25août.
 
La seconde guerre mondiale : la mondialisation du conflit (mars 1942- septembre 1945)Le 12 septembre 1944, les armées du sud et du nord font leur jonction en Bourgogne, et en novembre le territoire français est à peu près complètement libéré. Aux souffrances de la guerre s'ajoute l'horreur de la découverte des camps de concentration : Lublin-Maïdanek, d'abord, ouvert en septembre par l'armée soviétique; le Struthof, en Alsace, ensuite, libéré en novembre 1944, lors de l'avancée des armées américaines et de la première armée française du général de Lattre de Tassigny. L'Allemagne vacille face à l'avancée des Alliés. Les Résistants s'impliquent dans les batailles auprès des armées régulières comme le montre la lutte ouverte dans le centre et le nord de l'Italie de 60 000 partisans dans la campagne de libération jusqu'en 1945 ou encore la Résistance française qui aide les Américains lors du débarquement en Normandie, espérant un rôle politique dans les pays bientôt débarrassés du nazisme. Mais les aspirations à un nouvel ordre social, apparues dans la clandestinité, ne font pas forcément le poids face aux accords stratégiques des Alliés, dont profite Tito pour libérer la Yougoslavie en 1944 avec l'aide anglo-américaine. Ainsi, en Grèce, Churchill inquiet de la poussée soviétique durant l'automne 1944, souhaite garder une zone d'influence sur la Méditerranée, décide d'un nouveau débarquement en Grèce, et va jusqu'à utiliser la force pour désarmer les partisans. Annonçant ainsi la guerre civile grecque qui éclatera en 1946. Tandis qu'en France, Gilbert Dru, jeune jéciste lyonnais est fusillé en juillet 1944, et le vichyste Mg Piguet est déporté à Dachau le 9 septembre 1944 pour avoir caché des Juifs. Le Vercors, qui s'est libéré seul et où la République a été réinstallée dès le 3 juillet 1944, n'entre plus dans la stratégie des Alliés bloqués en Normandie et prêts à débarquer en Provence. Le 23 juillet, ravagée sous l'assaut féroce de l'ennemi, incendiée, massacrée, la citadelle délaissée (d'aucuns diront abandonnée) sera rayée de la carte. En Pologne les divisions rendent l'union des résistances impossible, puisque le gouvernement polonais en exil faite face à l'Union des patriotes polonais, établie à Moscou, en 1941, et rompt ses relations avec les Russes après la découverte en 1943 à Katyn de 12 000 cadavres d'officiers Polonais faits prisonniers par les Russes en 1939. Avant l'arrivée de l'Armée rouge, la Résistance intérieure polonaise organise le soulèvement de Varsovie et attend pendant 63 jours (19 avril – 16 mai 1943) l'aide des Soviétiques, elle est alors décimée par l'armée allemande et dissoute au début 1945 par les Soviétiques. Le jeune soldat de la Wehrmacht, Otto Shimek, est fusillé pour avoir refusé de tuer des civils en Pologne le 14 novembre 1944. Le Conseil National Slovaque échoue dans sa tentative d'insurrection en 1944. Enfin, les nonces de Bucarest et de Berne, Mgr Cassulo et Mgr Benardini apportent leur aide au sauvetage des Juifs, et l'action du Vatican en Hongrie, s'avéra efficace dans le sauvetage de nombreuses vies.
 
La seconde guerre mondiale : la mondialisation du conflit (mars 1942- septembre 1945)En décembre 1944, les Soviétique sont aux portes de Varsovie et les Alliés Occidentaux sont proche d'atteindre le Rhin. Pourtant Hitler ne cède pas, il mobilise adolescents et vieillards, et utilise tardivement des armes nouvelles (chasseurs à réactions, fusées V1 et V2). Le 16 décembre 1944. Hitler, convaincu qu'une contre-offensive éclair pourra faire éclater la coalition anglo-américaine, envoie des forces militaires de grande ampleur sur le front tenu par les Américains dans les Ardennes belges. Froid glacial, pénurie de vivres, massacres de prisonniers, cadavres piégés, représailles contre les civils, combats rapprochés, amputations à la chaîne, snipers, 5e  colonne : jusqu'au 4 février 1945, les Ardennes sont le théâtre d'une guerre totale. 80 000 soldats américains hors de combat, autant du côté allemand. Hitler a joué son va-tout et perdu. L'évêque orthodoxe serbe Nicolas Véliromovitch est déporté à Dachau en décembre 1944 pour avoir condamné l'exécution de civils innocents et être venu en aide aux juifs. Mais par chance, en décembre 1944 l'offensive Ichigo en Chine s'arrête net. Le Japon doit faire face aux victoires américaines consécutives à la bataille de Leyte d'octobre 1944, où les Américains ont coulé ce qu'il restait de la flotte japonaise. Sans compter que le Japon a perdu la bataille de la Birmanie qui permet d'ouvrir la route du ravitaillement sur Chongqing. Mais Tchang Kaï-Chek doit faire face à une nouvelle situation, Mao Zedong a marqué des points à travers sa tactique de guérilla harcelant les arrières de l'ennemi avec l'aide de la population rurale, que les communistes ont su encadrer, exploiter et diriger. Les Américains entament alors des négociations à l'été 1944 avec Mao, mais cette tentative américaine de médiation entre les deux Chine rivales échoue en décembre 1944. Fin 1944, le gouverneur Wavell parle de placer le gouvernement de l'Inde entre les mains des Indiens, le projet de heurte à l'hostilité des musulmans qui réclament l'égalité dans la représentation et la partition de l'Inde. Au début de l'année 1945, le IIIe Reich vit ses dernières heures et le Japon aussi puisqu'en janvier les troupes du général Mac Arthur occupent les Philippines pas avant que les Japonais se livrent à massacre à Manille, et lors de la reconquête de la Nouvelle-Guinée, les soldats japonais se livrèrent au cannibalisme sur des centaines de prisonniers australiens, et celle de la Birmanie est engagée. À l'Ouest, les Alliés s'apprêtent à franchir le Rhin. Á l'Est, le 17 janvier, l'Armée rouge entre dans Varsovie et libère la capitale polonaise. Seules la Hongrie et la Tchécoslovaquie résistent encore à cette reconquête soviétique. La contre-offensive allemande en janvier 1945 à Budapest a échoué. Dix jours plus tard, les troupes de Staline pénètrent dans le camp d'Auschwitz. Réunis à Yalta en février 1945, les États-Unis, la Grande–Bretagne et l'URSS décident du sort de l'Allemagne. Acculé, Adolf Hitler lance ses dernières forces dans la bataille, envoyant au sacrifice des milliers d'hommes pour rien. Le jésuite Alfred Dep, du «cercle de Kreisau» qui a été arrêté après l'attentat du 20 juillet 1944 est exécuté le 2 février 1945. Le 14 février 1945, Roosevelt rencontre Ibn Saoud, et promet sa protection à l'Arabie saoudite en échange de pétrole. Le 7 mars 1945, le Rhin est franchi sur le pont de Remagen et 50 000 bombes sont déversées sur la Ruhr, les Alliés marchent sur l'Elbe qu'ils atteignent le 22 avril peuvent alors lancer une attaque sur Berlin, tandis que les Soviétiques contraignent la Hongrie à l'armistice et marchent sur Vienne, dont ils s'emparent le 13 avril, ce qui leur permet de franchir ensuite l'Oder. Pendant ce temps, la lyonnaise Élise Rivet (1890-1945), et  la religieuse orthodoxe, Marie Skobtsov (1891-1945), donnent leur vie pour un codétenu le 30 et 31 mars au camp de concentration de Ravensbrück près de Berlin en Allemagne. La Turquie rejoint le camp des Alliés le 23 février. Le 22 mars, est fondée au Caire la Ligue des États arabes avec le soutien britannique. La jonction avec les Américains se fait sur l'Elbe, et malgré les inquiétudes de Churchill, Eisenhower les laisse entrer les 1ers à Prague et Berlin le 25 avril après des combats d'une violence extrême. Avec une terrible soif de vengeance, après les exactions commises par les Allemands en Russie, les Soviétiques mènent une guerre effroyable : villes et villages anéantis, civils écrasés par les chenilles des chars, viols et meurtres en série, pillage systématique. Des centaines de milliers de femmes et d'enfants vont périr, souvent de faim ou de froid, et plus de sept millions de personnes s'enfuiront vers l'ouest pour tenter d'échapper à la mort et à la terreur. Mais, en même temps qu'il est assailli par un ennemi à l'incroyable férocité - encore que quelques traits d'humanité viennent parfois éclairer une fresque digne de Goya -, le peuple allemand est souvent sacrifié par des gouvernants que l'orgueil et le fanatisme conduisent à l'aberration la plus meurtrière, alors qu'Hitler se débarrasse le 9 avril de ceux qui ont osé lui résister comme Georg Elser, le menuisier, qui tenta ainsi de l'assassiner en 1939, ou Dietrich Bonhoeffer, qui sera arrêté en 1943 et pendu en 1945, ses lettres de captivité, Widerstand und Ergebung, seront traduites en français sous le titre Résistance et soumission. Les troupes anglo-américaines ouvrent les camps de Buchenwald le 11 avril, Bergen-Belsen le 15 avril, Dachau le 29 avril, Mauthausen le 5 mai... Ils se trouvent face à un monde dont l'horreur dépasse tout ce qu'ils avaient imaginé. Le 30 avril Berlin est écrasée par les bombes, et le Führer se suicide dans son bunker berlinois avec Eva Braun. Le 2 mai, la capitale allemande tombe aux mains des Soviétiques. Au printemps, les américains prennent Iwo Jima et débarquent à Okinawa, au Sud de l'archipel nippon, deux victoires qui placent l'archipel nippon à portée des canons alliés. Les Japonais ont perdu l'essentiel de leur flotte, il ne leur reste plus que l'ardeur de la résistance, qui s'exprime en particulier dans l'assaut des kamikazes (avions-suicides) sur les navires ennemis. D'ailleurs, les militaires japonais ont poussé aux suicides de masse, volontaires et contraints, des civils d'Okinawa. La capitulation allemande le 7 mai, à Reims devant les Américains et le 8 mai 1945 à Berlin devant les Russes – aux QG d'Eisenhower et de Joukov -, les troubles qui éclatent à Sétif, Guelma et Kherrata le 8 mai mettant fin au mouvement nationaliste algérien, la promesse en juin des britanniques d'émanciper l'émirat hachémite de Transjordanie, et la conférence de Potsdam, entre le 17 juillet au 2 août, les États- Unis, l'URSS et le Royaume-Uni reconnaissent les nouvelles frontières de l'URSS, de la Pologne et de l'Allemagne, et acceptent le principe du transfert des minorités allemandes d'Europe centrale, sont suivis par la capitulation du Japon le 2 septembre au prix des bombardements américains d'Hiroshima, le 6 août 1945, par le bombardier B29, baptisé Enola Gay et de Nagasaki le 15 août, suite à la décision du président américain Harry Truman qui a remplacé Roosevelt mort le 12 avril, alors que le 17 août 1945, Soekarno en profite pour proclamer l'indépendance de l'Indonésie, et au moment où les Russes pénètrent en Mandchourie le 9 août pour appuyer les Américains, et où le Vietminh proclame à Hanoï la république démocratique du Viêtnam le 2 septembre, et met en place un gouvernement provisoire sous la présidence d'Hô Chi Minh, appuyé par les américain, contraignant l'empereur Bao Daï à l'abdication.
 
La seconde guerre mondiale : la mondialisation du conflit (mars 1942- septembre 1945)La Deuxième Guerre mondiale s'est officiellement achevée en mai 1945, mais son déchaînement de violence perdura des années. Après plus de 35 millions de morts et nombre de villes rasées, les institutions que nous considérons aujourd'hui comme acquises – police, médias, transports, gouvernements nationaux et pouvoirs locaux – étaient à reconstruire. La paix universelle n'est pourtant pas au rendez-vous. Entre épuration puisque dans toute l'Europe occidentale, 100 000 personnes (10 000 en France) sont tuées dans le cadre de l'épuration "sauvage", parmi lesquels s'y ajoutent les 15 000 condamnations à mort prononcées ensuite par les tribunaux, dans le cadre de l'épuration dite judiciaire, dont les procès traînent jusqu'en 1948, transferts de populations en Yougoslave, dans les pays Baltes, en Lituanie et en Estonie jusque dans les années 1950, pogroms marquant un retour au vieil antijudaïsme du Moyen Âge, nettoyage ethnique des populations minoritaires (Allemands d'Europe centrale, Ukrainiens de Pologne...), et nouveaux conflits puisque que le rideau de fer soviétique s'abat sur l'Europe de l'Est qui passe à une économie socialiste (collectivisation des terres, nationalisation des entreprises, planification), et étend son emprise sur la Tchécoslovaquie après le «coup de Prague» en 1948, alors que la Yougoslavie rompt avec l'URSS et choisit un socialisme national, le continent européen, à peine libéré, plonge donc dans l'anarchie. La démocratie y retrouve peu à peu son chemin. Au Royaume-Uni, un gouvernement travailliste met en place les bases d'un «État-providence», la France gouvernée par un gouvernement provisoire dirigé par le général de Gaulle en 1945, permet un retour aux élections menant au tripartisme (MRP, SFIO et PCF) pour gouverner, puis le conflit entre lui et les partis entraîne la démission du général de Gaulle en 1946, et la constitution de la IVe République, tandis que la jeune république italienne renoue avec la démocratie, et l'Allemagne divisé en 4 zones d'occupation (France, États-Unis, Royaume-Uni et URSS) renaît lentement à la vie politique et conséquence de la guerre froide, donne naissance en 1949, à deux états distincts (la RFA et la RDA). Les États-Unis sortent de la guerre en position de force et la rupture avec l'URSS en 1947 fait d'eux les chefs de file du «monde libre», et pour endiguer l'essor du communisme est mise en forme une politique d'endiguement par des pactes militaires qui les engagent à protéger leurs alliés. L'aide du plan Marshall, et son soutien militaire dans la charte de l'Atlantique rend l'Occident dépendant de ces derniers. L'anticolonialisme progresse en 1945, impulsé par l'URSS, qui soutien un groupe-afro-asiatique mené par l'Inde et l'Égypte, défendu à l'ONU, qui devient la tribune du débat colonial. Les États-Unis vivotent entre la promotion des peuples opprimés et souhait de préserver ce qui reste de la puissance des européens. Entre 1947 et 1950, l'édifice colonial britannique s'effondre, mais est maintenu essentiellement dans le Commonwealth. Si la France ne réussit pas à éviter une guerre meurtrière en Indochine en 1946, l'Indonésie se libère de manière moins sanglante de la domination hollandaise. En Chine, la rivalité dégénère en guerre civile entre nationaliste et communiste à partir de 1946. Tchang Kaï-Chek d'abord victorieux s'effondre et se replie sur l'île de Formose, et laisse Mao Zedong s'emparer de la Chine continentale en 1949, ce dernier prend des mesures visant à modifier la société traditionnelle et s'aligne sur  le bloc de l'Est en 1950, tandis qu'au Japon, une vaste épuration frappe le pays, sous la pression de l'occupant américain, et la constitution de 1947 fait du pays un régime parlementaire, et l'empereur n'a plus qu'un rôle symbolique. L'invasion de la Corée en juin 1950, ouvre une phase nouvelle de la guerre froide que nous verrons plus tard.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Thaddeus V Tuleja, Midway tournant de la guerre du pacifique, J'ai Lu, 1965, Serge Berstein et Pierre Milza, Histoire du XXe siècle - Tome 1 1900-1945 : La fin du monde européen, Hatier, 1994, Histoire du XXe siècle tome 2 : Le monde entre guerre et paix (1945-1973), Hatier, 1996, et Histoire de l'Europe du XIXe au début du XXIe siècle, Hatier, 2006, Pierre Montagnon, La grande histoire de la Seconde Guerre mondiale, Pygmalion-Gérard Watelet, 1999, et Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale, Pygmalion, 2008, Anthony Beevor, Stalingrad, Le Livre de Poche 2001, La Chute de Berlin, De Fallois, 2002, D-Day et la bataille de Normandie, Calmann-Lévy, 2009, La Seconde Guerre, Le Livre de Poche, 2014, Ardennes 1944, le va-tout d'Hitler, Le Livre de Poche 2017, Philippe Lamarque, Le Débarquement en Provence : 15 août 1944, Le Cherche Midi, 2004, Jean-Louis  Margolin, L'Armée de l'empereur. Violences et crimes du Japon en guerre 1937-1945, Armand Colin, 2007, Isabelle Clarke, Apocalypse : la 2e Guerre mondiale Saison 1, Épisode 4 : L'embrasement (1941-1942), Épisode 5 : L'étau (1942-1943), et Épisode 6 : L'enfer (1944-1945), France, 2008 (documentaire) (bon documentaire, mais attention à ses raccourcis faciles), Nick Davidson, La 2e Guerre mondiale en couleur, Épisode 4 : Opération Barbarossa, Épisode 5 : L'enfer du Pacifique, Épisode 6 : L'aigle et le renard, Épisode 7 : La bataille de l'Atlantique, Épisode 8: La revanche de Staline, Épisode 9 : Opération Overlord, Épisode 10 : Objectif Berlin, Épisode 11 : La reconquête du Pacifique, Épisode 12 : L'effondrement du IIIe Reich, et Épisode 13 : Le dernier acte, France - États-Unis, 2009 (documentaire), Charles Le Brun, Histoire de la seconde guerre mondiale, Editions de la Seine, 2009, Jean-Paul Picaper, Opération Walkyrie : Stauffenberg et la véritable histoire de l'attentat contre Hitler, L'Archipel, 2009, Henri Ortholan, La bataille de Guadalcanal 1942-1943, Giovanangeli, 2010, 1942, Midway, l'heure de gloire des porte-avions, tome 14 : Le procès de Riom, les États-Unis contre-attaquent, Le Figaro Editions, 2011, Bernard George, Les combattants de l'ombre, Épisode 2 : La Résistance s'organise (1941-1942), Épisode 3 : La Résistance face au génocide (1942-43), Épisode 4 : La Résistance se radicalise (1943), Épisode 5 : La Résistance dans la tourmente (1943-1944), et Épisode 6 : Illusions et désillusions de la Résistance (1944-1945), France, 2011 (documentaire), Jérôme Leygat, Campagne d'Italie, 1943-1944 : L'épopée du corps expéditionnaire français,  Editions Techniques pour l'Automobile et l'Industrie, 2011, Ian Kershaw, La fin; Allemagne 1944-1945, Seuil, 2012, Keith Lowe, L'Europe barbare 1945-1950, Perrin, 2013, Benoît Rondeau, Afrikakorps : L'armée de Rommel, Tallandier, 2013, Laurent Campolini, La bataille de Midway : Le tournant décisif de la guerre du Pacifique, 50 minutes, 2014, Alya Aglan, et Robert Frank (dir.), 1937-1947, La guerre-monde, 2 tomes, Gallimard, 2015, Jean Lopez, Les cent derniers jours d'Hitler : Chronique de l'apocalypse, Perrin, 2015, Jean-François Muracciole, et Guillaume Piketty, Encyclopédie de la Seconde Guerre mondiale, Robert Laffont, 2015, Nicolas Bernard, La guerre du Pacifique : 1941-1945, Tallandier, 2016, Anne-Marie Hattingois-Forner, Jean Hubac et Nadine Vivier, Le Moyen-Orient de 1876 à 1980, Bréal, 2016, Patricia Crété, La Seconde Guerre mondiale, Quelle Histoire, 2017, Dominique Lormier, Ces chrétiens qui ont résisté à Hitler, Artège Editions, 2018, et Les vérités cachées de la Seconde Guerre mondiale, Editions du Rocher, 2019, Jean Lopez et Olivier Wieviorka, Les mythes de la Seconde guerre mondiale, Perrin, 2018, Nicolas Pontic, Koursk - L'été où Staline a vaincu Hitler, Tallandier 2018, Netflix, Les grandes dates de la Seconde Guerre mondiale, Saison 1, 4. La bataille de Midway, 5. La bataille de Stalingrad, 6. Le D-Day, 7. La bataille des Ardennes, 8. Le bombardement de Dresde, 9. La libération de Buchenwald, et 10. Le bombardement d'Hiroshima, 2019 (documentaire), Les coulisses de l'histoire - Hitler, l'art de la défaite, Arte, 2020, Vincent GOURDON, «SECONDE GUERRE MONDIALE - (repères chronologiques)», Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 1 mars 2020. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/seconde-guerre-mondiale-reperes-chronologiques/, André BRISSAUD, « RÉSISTANCE INTÉRIEURE ALLEMANDE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 29 mars 2020. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/resistance-interieure-allemande/, https://www.europe1.fr/culture/les-visages-de-la-resistance-allemande-presentes-dans-une-exposition-a-paris-2864656, https://www.la-croix.com/Culture/Actualite/Americains-et-Japonais-se-sont-livres-a-des-violences-qui-n-avaient-jamais-atteint-un-tel-degre-de-deshumanisation-sur-un-champ-de-bataille-_NG_-2010-09-03-577987, https://www.la-croix.com/Culture/Livres-et-idees/Le-Vercors-oublie-Francis-Ginsbourger-2019-03-21-1201010313, https://www.lepoint.fr/monde/attentat-contre-hitler-l-allemagne-commemore-ses-heros-20-07-2019-2325662_24.php, https://www.lhistoire.fr/le-jour-o%C3%B9-les-alli%C3%A9s-d%C3%A9couvrent-les-camps, https://www.memorial-caen.fr/le-musee/la-seconde-guerre-mondiale, https://www.memorial-caen.fr/le-musee/la-seconde-guerre-mondiale/la-france-des-annees-noires, https://www.memorial-caen.fr/le-musee/la-seconde-guerre-mondiale/la-guerre-totale, https://www.memorial-caen.fr/le-musee/la-seconde-guerre-mondiale/reconquetes-et-liberations, et  https://www.memorial-caen.fr/le-musee/la-seconde-guerre-mondiale/fin-de-la-guerre-et-bilan, et http://www.slate.fr/story/76518/maille-massacres-ete-1944, https://www.universalis.fr/media/CH000025/.
 
Merci et bonne commémoration de la victoire !
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#Posté le vendredi 08 mai 2020 05:11

Modifié le vendredi 08 mai 2020 05:50

Les V1 et les V2, les armes secrètes d'Hitler

La fusée A4/V2 et la bombe volante Fi 103/V1 virent le jour à la fin de 1942, au moment où les Alliés infligèrent aux forces de l'Axe leurs premières défaites et que la RAF commençait à bombarder les villes allemandes. Ces raids amenèrent un désir de vengeance contre l'Angleterre, que l'invention de ces armes rendait possible.
 
Les V1 et les V2, les armes secrètes d’HitlerAu vaste chantier de la fortification des côtes menée par l'Organisation Todt, Hitler ajoute, à partir de l'été de 1943, la construction dans le Nord de 96 rampes destinées au catapultage sur Londres d'avions VI bourrés d'explosif et de 5 bunkers géants devant servir au lancement de la fusée V2  dont les plus connu sont ceux de Wizernes, qui abrite aujourd'hui le centre historique de La Coupole, et le Blockhaus d'Eperlecques. Face à cette grave menace, la Grande-Bretagne met en alerte les réseaux de renseignement de la résistance sur le continent afin d'obtenir des renseignements précis sur ces mystérieuses constructions.  Mais ce n'est que le 20 avril 1944, au moment où Adolf Hitler fête ses 55 ans, que les plus hauts dignitaires nazis ont prévu d'offrir à leur führer un cadeau dont il rêvait depuis longtemps : une arme terrifiante pour dévaster Londres et se venger ainsi des Britanniques qui bombardent régulièrement l'Allemagne depuis 1940.
 
Les V1 et les V2, les armes secrètes d’HitlerLes ingénieurs de la Luftwaffe, l'armée de l'air allemande, ont développé ce mystérieux armement depuis deux ans dans une base secrète à Peenemünde, port situé au bord de la Baltique. Ils ont travaillé sur une bombe volante sans pilote, propulsée par un moteur à réaction, à plus de 600 kilomètres par heure, avec une portée de 200 kilomètres : le premier missile de croisière de l'histoire. Son nom ? Le Vergeltungswaffe-1 (littéralement, arme de représailles n° 1). Une appellation peu séduisante que les services de la propagande de Joseph Goebbels, pour marquer davantage les esprits, rebaptiseront V1, son abréviation. Á compter du cinquante-cinquième anniversaire d'Hitler, le IIIe Reich promet en effet l'enfer aux Londoniens en menaçant de faire pleuvoir, en l'espace de dix jours 1000 à 1500 de ces bombes d'un nouveau genre sur leur capitale. La plupart des installations de lancement se trouvaient en France, ainsi que dans l'ouest – et plus tard aussi dans l'est – des Pays-Bas.
 
Les V1 et les V2, les armes secrètes d’HitlerSon efficacité stratégique est médiocre malgré le lancement de 22 000 V1 dont le premier est catapulté le 12 et 13 juin 1944 de Guerville (dans les Yvelines), ces avions monoplan, sans pilote, muni d'un moteur à réaction Argus sans pilote chargé d'une tonne d'explosif, catapultés à partir d'une rampe, sont d'abord orientés sur Londres, puis plus tard, sur Anvers et sur plusieurs villes du continent, ces tirs vont durer jusqu'au 25 mars 1945, soit neuf longs mois. Face à cette offensive aérienne allemande, le commandement allié va adopter un ensemble de mesures d'une envergure exceptionnelle destinées à protéger la capitale anglaise et Anvers, les deux cibles de prédilection de l'ennemi. Parmi ces moyens figure, au premier rang, le radar. La vitesse des V1 relativement réduite (650 km/h) et leur faible altitude de vol (800 à 900 m) en faisaient aussi des proies faciles pour l'aviation de chasse et la D.C.A.; ainsi, seulement 23 % des V1 atteignirent Londres et 15 % Anvers. La Résistance française fut, aux premières loges pour informer les services secrets implantés à Londres, dont le BCRA, sur l'implantation des sites et la nature de ces armes. Les sites furent alors bombardés par la RAF appuyée par l'USAAF et les FAFL. Si ces attaques retardèrent la mise en action des armes V, elles ravagèrent les campagnes françaises.
 
Les V1 et les V2, les armes secrètes d’HitlerPeu efficace, le V1 va peu a peu faire place au V2. Les V2 furent conçus à la station expérimentale de l'armée allemande à Peenemünde avec la participation de l'ingénieur allemand Wernher Von Braun, alors âgé de tout juste 32 ans (il est né le 23 février 1912). Von Braun a commencé son travail sur les fusées dès 1932 au centre expérimental de Kummersdorf. Hitler le remarque et le nomme en 1936, quand il n'a encore que 24 ans, directeur du centre de Peenemünde dont il vient de décider la création. Le centre, qui va occuper jusqu'à 12 000 personnes, travaille d'abord sur la propulsion à réaction avant d'orienter ses recherches vers les fusées. Les V2, seront fabriqués en série dans l'usine souterraine de DORA dans le "Mittelbau" après le bombardement du centre de recherche de Peenemünde le 18 août 1943, où les déportés durent poursuivre le creusement des galeries d'une ancienne mine, un enfer où la souffrance et la mort sont sans cesse présentes. À partir de janvier 1944, le site devint le centre de production des V1 et des V2. Plus de 60 000 détenus y travaillèrent dans des conditions inhumaines. Le nombre précis de morts reste inconnu mais est estimé à 20 000. Des milliers de Belges, Français, et de Néerlandais furent déportés dans le camp de Dora.
 
Les V1 et les V2, les armes secrètes d’HitlerLes V2 furent les véritables précurseurs des missiles balistiques. Ils atteignaient une altitude de 100 à 120 km et une vitesse de 5000 km/h et lâchaient une tonne d'explosifs sur des objectifs distants de 350 km. La propulsion s'effectuait grâce à un moteur-fusée fonctionnant à l'alcool et à l'oxygène liquide. Le guidage était rudimentaire : l'engin décollait verticalement puis, parvenu à une altitude de 30 km, s'inclinait à 40° dans la direction voulue; la combustion était coupée du sol par radio à 50 km d'altitude. Seul le bombardement intensif et fréquent des bases de départ permit de les combattre avec succès. Contrairement au V1 dont le moteur produit un bruit de chaînes caractéristique, le V2, arrivant à une vitesse supérieure à celle du son, est silencieux. Une section de tir entraînée lance une fusée en 1h30, et cela, à partir d'une plateforme autotractée qui peut être disposée sur une route ou dans une grande rue.
 
Après le 6 juin 1944, les Allemands réussirent à utiliser leurs engins. Les bases françaises furent alors encore plus bombardées, avant que les troupes alliées en prennent possession à la fin de l'été. Leur inspection réalisée parfois avec des Français intéressés par cette nouvelle technologie, et les découvertes d'engins permirent, par la suite, de jeter les premières bases techniques de toutes les fusées modernes à l'origine de la conquête spatiale. Après l'attentat manqué contre Hitler, l'ensemble du programme des armes nouvelles allemandes passe sous la direction de la SS. L'offensive des fusées V2 commence le 8 septembre 1944 : une première fusée frappe la banlieue de Paris, puis une seconde s'abat sur Londres. Les tirs sont réalisés par des unités mobiles installées dans les Ardennes belges et en Hollande. À partir du 12 octobre, une double offensive des V1 et V2 frappera le port belge d'Anvers, principal point d'entrée de la logistique des Alliés sur le continent.
 
Les V1 et les V2, les armes secrètes d’HitlerPlus terrible encore la mise est la mise à feu de près de 3000 fusées V2 (1 664 vers les villes belges (dont 1610 vers Anvers), 1403 vers Londres, 73 vers Paris, 10 sur Maastricht), entre le 27 mars et  le 29 mars 1945, et plus particulièrement sur le pont de Remagen, le Reich ne parviendra pas à inverser le cours de la guerre. La médiocre efficacité stratégique des armes secrètes n'était nullement à la hauteur de la tapageuse propagande menée par le Reich. On estime qu'environ 30 000 V1 et 22 000 V2 ont été tirés sur l'Angleterre et la Belgique. Pourtant, quand capitule l'Allemagne nazie, von Braun en est déjà à projeter des fusées intercontinentales capables de frapper les États-Unis ! Il échappe aux Soviétiques et fuit jusqu'en Bavière, où il se rend aux Français. Ceux-ci le livrent aux Américains, trop heureux de leur bonne prise. Mais c'est aussi l'inspection des bases de lancement française réalisée parfois avec des Français intéressés par cette nouvelle technologie, et les découvertes d'engins qui permirent, par la suite, de jeter les premières bases techniques de toutes les fusées modernes à l'origine de la conquête spatiale.
 
Les V1 et les V2, les armes secrètes d’HitlerEt on peut se dire qu'heureusement que l'Allemagne n'a pas eu le V3. Au printemps 1943, Hitler teste de nouvelles armes et le canon à charges multiples (ou V3) est de celles-là. Son principe est simple. Une charge explosive en entraîne une autre, qui doit augmenter la vitesse de sortie de l'obus. Les prévisions sont terrifiantes. Cinquante canons doivent tirer 2,5 coups par heure et par tube, soit 3 000 obus par jour, pour 90 tonnes d'explosifs sur Londres. Le site de Mimoyecques est choisi, sur la commune de Landrethun-du-Nord et doit abriter deux bases. Les travaux sont secrets et les ouvriers nombreux. Mineurs de la Ruhr, volontaires des environs, STO, Ostarbeiter soviétiques, déportés. Ils sont environ 1 500. Pourtant, le projet de V3 ne fonctionne pas aussi bien et les essais sont peu concluants. Le programme se poursuit, le bunker se construit mais la seconde base est abandonnée. La forteresse se compose alors de trois puits de cinq canons inclinés à 50°, dont le fond atteint -127 mètres. À -30 mètres, on trouve les galeries principales dont une ligne de chemin de fer servant à amener munitions et hommes. 1 200 hommes devaient vivre initialement dans cette base. En septembre 1943, les avions de la Royal Air Force repèrent une voie ferrée s'enfonçant sous terre. Suspect. Les premiers bombardements arrivent en novembre, peu efficaces. Le 5 juillet 1944, des photos montrent la présence d'orifices dirigés vers la capitale britannique. La réponse se fera le lendemain avec les bombes Tallboy (5 400 kg l'unité), des bombes sismiques. La terre tremble, des galeries s'effondrent, les puits destinés aux canons sont obstrués. Les nazis abandonnent leur projet. En mai 1945, Churchill fera dynamiter le site, par peur de l'ennemi communiste et contre l'avis de De Gaulle. Le site fut transformé en champignonnière dans les années 1960.
 
Les V1 et les V2, les armes secrètes d’HitlerEnfin, de son côté, la France a dans son viseur deux ingénieurs qui se retrouvent sans rien à la fin de la guerre et avec des familles à nourrir. L'un d'entre eux est Wilhelm Dollhopf, 35 ans, l'un des ingénieurs les plus brillants de sa génération. Membre du parti nazi et ancien SA, il n'a aucune perspective dans son pays... Comme des dizaines d'autres ingénieurs et techniciens allemands, il va contribuer au développement du programme spatial français... Pas d'Ariane, sans eux, comme quoi de criminel de guerre, on passe à l'aérospatiale. Les retournements de l'histoire sont souvent très ambiguës.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces articles qui m'ont beaucoup aidé : Maud Jarry, et Roland Hautefeuille, Les armes V1 et V2 et les Français, Marines Editions, 2010, et http://www.theses.fr/2008IEPP0012, Rémy Desquesnes, Les armes secrètes d'Hitler, éditions Ouest-France, 2012, et https://www.ouest-france.fr/d-day/pratique/le-programme/70e-les-armes-secretes-dhitler-rdesquesnes-2618401, et https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/allemagne/video-en-1945-le-general-de-gaulle-demande-de-recruter-les-inventeurs-allemands-du-missile-balistique-v2_2640032.html, https://www.geo.fr/histoire/seconde-guerre-mondiale-quand-londres-etait-ravagee-par-les-bombes-volantes-des-nazis-199627, https://www.herodote.net/13_juin_1944-evenement-19440613.php, https://www.lacoupole-france.com/centre-dhistoire/historique/peenemuende-et-la-guerre-totale/les-campagnes-v1-et-v2.html, http://www.leblockhaus.com/fr/presentation/le-v1/, https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/V1/100522, https://www.les-plats-pays.com/article/il-y-a-75-ans-les-nazis-ont-utilise-les-armes-de-represailles-v1-et-v2-contre-les-allies, https://www.musee-armee.fr/fileadmin/user_upload/Documents/Support-Visite-Fiches-Objets/Fiches-1939-1945/MA_fiche-objet-v1-v2.pdf, https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/731/reader/reader.html?t=1443796550005#!preferred/1/package/731/pub/732/page/6, et Henri MICHEL, «GUERRE MONDIALE (SECONDE)», Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 20 mai 2020. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/guerre-mondiale-seconde/.
 
Merci !
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#Posté le mercredi 27 mai 2020 12:30

Modifié le mercredi 27 mai 2020 12:48

Zeev Sternhell, l'historien du fascisme, militant de la paix

Zeev Sternhell, l’historien du fascisme, militant de la paixNous allons rendre hommage aujourd'hui à l'historien Zeev Sternhell, qui était l'une des figures phares intellectuelles et politiques de la gauche en Israël.
 
Né en Pologne en 1935 dans une famille juive, il a perdu, enfant, l'ensemble de sa famille pendant la Seconde Guerre mondiale : son père est mort à son retour de l'armée polonaise, tandis que sa mère et sa s½ur ont été assassinées par les nazis. Il vit jusqu'à la fin de la guerre cachés par deux familles catholiques de Lvov (aujourd'hui en Ukraine), qui seront ensuite désignées "Justes parmi les Nations". Il a ensuite émigré après la guerre en France en 1946, devenue sa patrie d'adoption et l'objet de ses recherches, vivant chez un oncle et une tante, il apprend le français au collège et au lycée à Avignon, avant de rejoindre Israël peu après sa création en 1951.
 
Zeev Sternhell, l’historien du fascisme, militant de la paixAvec l'historien Georges Bensimhon, il avait notamment signé l'ouvrage Aux origines d'Israël : entre nationalisme et socialisme. Sa critique de l'essor, selon lui, de la droite israélienne au cours des dernières décennies détonnait aussi en Israël. L'historien avait participé au sein de la brigade Golani (l'une des plus prestigieuses du pays), comme officier d'active à la guerre de Suez (1956) puis, comme réserviste, aux guerres des Six-Jours (1967), de Kippour (1973) et du Liban (1982), avant de cofonder l'ONG Peace Now, "La Paix Maintenant", alors favorable à un accord de paix entre Israël et l'Égypte et aujourd'hui engagée dans la lutte contre l'essor des colonies juives en Cisjordanie occupée. Porte-parole d'une solution politique établissant un État de Palestine aux côtés d'Israël, il a subi une attaque de l'extrême-droite nationaliste israélienne en 2008 qui l'a blessé à la jambe.
 
Diplômé de l'université hébraïque de Jérusalem – où il devient professeur et directeur de département en 1981 – et de Sciences Po à Paris, il devient spécialiste du fascisme et développe une théorie osée. Pour Zeev Sternhell, l'Allemagne nazie, l'Italie de Mussolini et les épisodes fascistes de l'entre-deux-guerres n'étaient pas des accidents de l'histoire, mais le paroxysme d'un mouvement qui trouve ses racines dans la France du XIXe siècle – en passant par le général Boulanger, l'affaire Dreyfus, Maurice Barrès ou Charles Maurras. Ses idées hétérodoxes furent souvent et vivement critiquées, y compris parmi les historiens.
 
Zeev Sternhell, l’historien du fascisme, militant de la paixFin 2019, en compagnie de 126 autres intellectuels juifs du monde entier, il avait critiqué la résolution votée par l'Assemblée nationale (française) voyant dans "l'antisionisme une des formes contemporaines de l'antisémitisme". Au-delà de ses combats intellectuels et politiques, le sioniste et francophile Zeev Sternhell rêvait que "les Juifs deviennent un peuple comme les autres" et que "les Français réalisent que depuis 1945 ils vivent libres, dans un pays heureux".
 
La mort de l'historien, atteint de surdité pendant ses dernières années, laisse dans le deuil son épouse, professeure d'architecte, ses deux filles et ses petits-enfants. Zeev Sternhell était "l'exemple même d'une personne qui a réussi à combiner excellence académique à un engagement profond envers notre société et notre pays", a souligné l'université hébraïque de Jérusalem dans un communiqué.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/histoire/l-historien-zeev-sternhell-figure-de-la-gauche-israelienne-est-mort-a-l-age-de-85-ans_4016499.html, https://www.franceculture.fr/histoire/zeev-sternhell-historien-du-fascisme-et-militant-pour-la-paix-est-mort, https://www.liberation.fr/direct/element/zeev-sternhell-historien-du-fascisme-est-mort_115227/, et https://www.parismatch.com/Actu/International/L-historien-Zeev-Sternhell-est-mort-1690527.
 
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#Posté le mercredi 01 juillet 2020 02:58

Michée Chauderon, morte pour sorcellerie suite à des accusations bien légères

Michée Chauderon, morte pour sorcellerie suite à des accusations bien légèresLe 6 avril 1652, la lavandière catholique Michée Chauderon est exécutée pour crime de «sorcellerie» dans la République protestante de Genève. Dans des circonstances nébuleuses, elle aurait refusé de soigner une femme, qui l'accuse alors de «bailler le mal». Sept autres femmes s'associent d'ailleurs à la première l'accuser d'empoisonnement, avec la volonté affichée de la perdre. La querelle est bientôt portée devant un juge, qui prend au sérieux des accusations pourtant bien légères et s'inquiète vraiment de savoir si Michée a participé au sabbat et si le diable l'a marquée. Michée continue de nier. Son corps rasé et dénudé est livré à la visite médico-légale d'experts qui recherchent la marque satanique, insensible et non hémorragique. Alors que le diagnostic des premiers experts est incertain puis négatif, celui donné par deux chirurgiens âgés venus de Nyon (terre bernoise) est positif. Ils diagnostiquent deux traces «suspectes» qu'ils imputent au diable. Cette preuve corporelle de l'alliance satanique mène à la mise à la torture de Michée Chauderon. Résistante sous la douleur dans un premier temps, elle nie avoir été au sabbat mais confesse bientôt avoir «baillé» le mal aux deux filles malades. Si elle nie en outre s'être donnée au diable, elle dit avoir peut-être croisé son ombre qui l'aurait marquée à son insu. L'accusation d'empoisonnement emporte la condamnation à mort de Michée Chauderon. Elle supplie de n'être pas brûlée vive comme l'a été en en 1623 à Plainpalais, aux portes de Genève, Jeanne Broillet. Par mansuétude pénale la sorcière est pendue publiquement puis son cadavre est incinéré sur le bûcher, finalement ses cendres sont dispersées par le bourreau aux quatre vents. Cruel épilogue d'un procès en sorcellerie.
 
Michée Chauderon, morte pour sorcellerie suite à des accusations bien légèresNée à Boëge, en Haute-Savoie, aux alentours de 1600, venue chercher du travail à Genève vers 1620, où elle subsiste probablement en assumant des tâches domestiques tout en subissant les disettes dues à la cherté du blé des années 1622-1623 et 1629-1631 et survivant à la peste qui frappe la région de 1628 à 1631, puis de 1636 à 1640, elle est déjà condamnée en 1639 pour «paillardise» pour avoir eu des relations sexuelles hors des liens du mariage avec un autre homme, un certain Louis Ducret, ouvrier agricole de son état, et  à l'issue d'un procès dont Michel Porret publie l'intégralité des actes (tout comme pour celui de 1652), avec lequel elle est bannie puis se marie, perd rapidement son enfant et revient à Genève avec son mari, et Michée Chauderon après la mort de son mari, emporté par la maladie (1646), travaille comme lavandière, tout en se faisant une réputation de «guérisseuse». Elle concocte en effet une soupe aux multiples vertus qui finira par causer sa perte. Suite à querelle de voisinage en 1652, cette dernière se retrouve accusée de Sorcellerie. Jalouses du pouvoir thérapeutique de Michée Chauderon et désirant venger le fait que cette dernière ait refusé son aide à l'une d'entre elles, ces huit femmes vont tout faire pour se débarrasser de la servante. Le fait que Michée Chauderon ait d'abord été soupçonnée d'avoir dérobé un chandelier chez ces mêmes personnes tend d'ailleurs à confirmer cette hypothèse. Elle est la soixante-dixième et dernière personne condamnée à mort pour maléfice à Genève, sa pendaison publique et la combustion de son cadavre annoncent la fin de la «grande chasse aux sorcières». Avant la «crise de la conscience européenne» des années 1680, le scénario diabolique devient, partout en Europe, une impasse pour les magistrats et les médecins.
 
Michée Chauderon, morte pour sorcellerie suite à des accusations bien légèresMichée Chauderon reste certainement l'une des plus célèbres sorcières exécutées sous l'Ancien Régime, elle a pourtant connu une réhabilitation tardive. Un chemin inauguré en 1997 porte désormais son nom dans la cité de Calvin. Comment expliquer ce retournement? «Depuis quelques années, les sociétés demandent des comptes moraux à l'histoire. Elles imputent licitement des responsabilités collectives en plaidant la repentance, parfois anachronique, pour la réhabilitation de ses victimes», note Michel Porret dans son ouvrage L'ombre du diable.
 
Pour aller plus loin, je vous mets ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Michel Porret, L'Ombre du Diable, Georg, 2010, et https://www.unige.ch/campus/files/1714/7246/8198/campus98_recherche2_Sorciere.pdf, Bridget et Caroline Dommen / Adrienne Barman, La Sorcière de Genève, La Joie de Lire, 2014 (livre duquel j'ai ris ces très belles images), https://www.historia.fr/la-fumeuse-affaire-mich%C3%A9e-chauderon, https://www.letemps.ch/suisse/seconde-vie-sorcieres-wikipedia, et https://www.rts.ch/decouverte/dossiers/2010/sorcellerie/2630720-le-cas-genevois-et-le-proces-de-michee-chauderon.html.
 
Merci !
Tags : Histoire
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#Posté le lundi 05 octobre 2020 02:54

Georges II Rákóczi, un ambitieux prince transylvanien

Georges II Rákóczi, un ambitieux prince transylvanienLe prince calviniste de Transylvanie, l'ambitieux Georges II Rákóczi, est devenu voïvode le 11 octobre 1648 après la mort de son père Georges Ier Rákóczi, après avoir été élu prince de Transylvanie le 19 février 1642, tout en ayant vu son indépendance confirmée lors du traité de Westphalie le 24 octobre 1648. Dirigée par un souverain élu, la Transylvanie, jouait un rôle disproportionné avec ses ressources en homme et en argent. Il faut dire qu'après Gabriel Behlen qui l'a précédé de 1613 à 1648, Georges Ier Rakoczi voïvode de Transylvanie entre 1630 et 1648, affirme l'indépendance de la principauté dont l'économie est alors prospère, c'est aussi le moment où parait en Valachie le premier ouvrage imprimé en langue roumaine (1640) et qu'un collège humaniste où l'enseignement est donné en latin et en grec fonctionne à Tirgoviste est créé en 1646 et durera jusqu'en 1651.
 
Georges II Rákóczi, un ambitieux prince transylvanienGeorges II Rákóczi suit logiquement cette voie en faisant composer le recueil des lois de Transylvanie en 1652, tout en contraignant le voïvode de Moldavie à l'exil avec l'aide du voïvode de Valachie en 1653, ce qui pousse la Moldavie à faire son premier traité d'alliance avec la Russie en 1656. Malheureusement pour lui, il s'est laissé entrainer dans le conflit avec la Pologne en 1656, car le roi de Suède, Charles X Gustave lui a promis la Galicie et Cracovie. Alliant bon sentiment et ambitions personnelles, sensible aux souvenirs d'Étienne Báthory et de Georges Ier Rákóczi, il est favorable à une coalition protestante (Suède, Brandebourg, Transylvanie), idée soutenue par la diplomatie française. Sa campagne contre la Pologne pour obtenir la couronne provoqua l'intervention de l'empereur Ferdinand III en 1657, et la réaction du Grand Vizir qui ne tolérait pas qu'un État vassal ne mena une politique indépendante de la Sublime Porte.
 
En prenant une telle initiative, il a oublié la précarité de sa condition. Vassal de la Sublime Porte, sa marche de man½uvre est limitée et il ne peut pas prendre de décision diplomatique sans l'avis du sultan, déjà en conflit avec Venise, et auquel il n'a pas demandé son accord. Et le grand vizir Mehmet Köprülü qui rétablit la situation dans la capitale par des exécutions massives ne veut pas aller vers de telles aventures. Georges II Racokzi se voit reprocher alors reprocher par la Porte d'avoir soutenu la Suède contre la Pologne. Après s'être démis de ses fonctions en 1657 pour éviter une invasion de la Transylvanie, Georges II Rákóczi tente de reprendre le pouvoir le pouvoir du 14 janvier 1658 au 30 mars 1659. Le grand vizir lance alors ses alliés Tatars en Transylvanie contre le prince. Georges II est tué en 1660 par les Tatars lors de la retraite des ses troupes dont les prisonniers sont envoyés en Crimée qui regagne le pays mis à sac par ce derniers. Après sa mort, le Grand Vizir imposa à la Diète l'élection de Michel Abafi, un gentilhomme hongrois sans envergure.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures des plus inspirées : Annuaire-Bulletin de la Société de l'Histoire de France : Cent-cinquantième anniversaire - Années 1983-1984, Librairie Droz, 1986, Geoffrey Treasure, The Making of Modern Europe, 1648–1780, Routledge, 2003, Jean Bérenger, Histoire de l'Empire des Habsbourg (1273-1918), Fayard, 2014, https://www.arcanum.hu/hu/online-kiadvanyok/ErdelyFra-histoire-de-la-transylvanie-1/chronologie-de-lhistoirede-la-transylvanie-B01/la-principaute-de-transylvanie-BA0/, https://www.clio.fr/chronologie/chronologie_roumanie.asp, et https://data.bnf.fr/fr/14546812/gyorgy_50/.
 
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Tags : Histoire
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#Posté le dimanche 11 octobre 2020 06:53

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