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Le roi Arthur, la réalité derrière le mythe

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Ce blog s'intéressera avant tout à la question de l'historicité du roi Arthur durant les Dark Ages, une période de grands changements dans la Bretagne post-romaine, et ce qui amena sa légende.

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536, pire année de l'histoire

536, pire année de l’histoireFroid, famine et bouleversements politiques ont fait de l'année 536, la pire de l'humanité puisqu'elle a été un «cocktail particulièrement fort de catastrophes». C'est la conclusion d'une récente étude historique. En cause, une éruption volcanique qui aurait entraîné un brouillard persistant et une forte chute des températures aux conséquences dramatiques. Cet événement, révélateur de la fragilité de notre monde, porte désormais un nom officiel : le "petit âge glaciaire de l'Antiquité tardive".
 
Quelle année a été la pire de l'histoire de l'humanité ? La question a été soulevée par hasard par une équipe internationale d'historiens qui travaillaient sur la transformation du système monétaire européen au XVIIe siècle. En 1349, la peste noire décime la moitié de l'Europe. En 1918, la guerre tue les soldats ayant résisté à la grippe espagnole, qui emporta 5 % de la population mondiale. Pourtant, ce ne sont pas les pires années de l'histoire, pas plus que 2020. Dans ce cadre, les chercheurs ont étudié via la glace des montagnes suisses, les catastrophes naturelles et changements climatiques au cours de l'Histoire. Dans les résultats de leur étude publiée dans la revue scientifique Antiquity, les historiens constatent que l'année 536 de notre ère a été un tournant. «Elle marque le début d'une des pires périodes de l'Histoire pour être en vie, sinon la pire année», assure Michael McCormick, membre de l'équipe de recherche et historien médiéval à Harvard, interrogé par Science Magazine.
 
536, pire année de l’histoireEn effet, l'année 536 a été marquée par des phénomènes météorologiques extrêmes. Cette année-là un brouillard mystérieux a plongé l'Europe, le Moyen-Orient et certaines parties de l'Asie dans l'obscurité, jour et nuit, pendant 18 mois. Ce phénomène touchera aussi l'Afrique et l'Amérique. «Le soleil a donné sa lumière sans éclat, comme la lune, pendant toute l'année», écrit alors l'historien byzantin Procopius. Les températures de l'été 536 ont ainsi chuté de 1,5 °C à 2,5 °C, amorçant ainsi la décennie la plus froide des 2300 dernières années. La neige est même tombée en plein été en Chine. Faute de soleil, le sol se gèle, l'agriculture et l'élevage sont freinés, la famine se propage partout dans le monde... Ce climat extrême a alors anéanti les récoltes et entraîné une grande famine. Les chroniques irlandaises de l'époque évoquent «un échec du pain des années 536-539». Dans certains bassins exploités par la pèche seront décimés par les changements de température dans de grandes étendues d'eaux, dans d'autre régions les chevaux cruciaux pour les tribus n'auront pas accès aux pâtures annuelles pour se nourrir, ce qui provoquera l'hécatombe et de grandes poussées migratoires.
 
536, pire année de l’histoireDans pratiquement toutes les sociétés, il y un profond climat d'instabilité sociale. Évidemment, cela ne va pas sans des attaques répétées de peuples affamés venant du Nord, de l'est et de l'ouest comme les Goths ou encore les Vandales contre l'Empire romain d'Orient forçant l'empereur Justinien à verser des tribus en or pour arrêter les pillages et les conflits militaires, et qui le verra aussi subir une série de coup d'État et d'insurrections locales qui empêcheront l'empire de se coordonner. L'effondrement de la civilisation arabe au VIe siècle sous la pression des inondations et des mauvaises récoltes a créé une atmosphère apocalyptique qui a préparé le terrain pour l'émergence de l'Islam. En Anatolie, ce cataclysme a aidé les Turcs à établir ce qui  allait devenir finalement l'Empire ottoman. Au cours de la même période, l'ancien État du sud de la Chine, affaibli par la crise économique, a succombé aux envahisseurs du nord. Il ne s'agissait pas de bouleversements isolés puisque que des tribus agitées descendaient des steppes d'Asie centrale. Cette catastrophe a aussi permis la montée de l'État-Nation japonais, et la formation de l'État des Khazars en Europe de l'Est. Dans certaines sociétés du Mexique, plusieurs civilisations ont disparues après l'année 536, laissant des territoires vides qui demanderont des années et des siècles avant d'être repeuplés. La famine aurait poussé des soulèvements de population contre leurs élites qui aurait empêché toute forme de reprises ou de rattrapages à cause de la mentalité du chacun pour soi. Une crise globale qui pourrait avoir favorisé la chute de certains empires ou tout du moins les avoir déstabilisés.
 
536, pire année de l’histoireLes habitants, fragilisés, subissent ensuite de plein fouet la peste de 541 qui frappe le port romain de Pelusium, en Égypte, anéantissant près de la moitié de la population de l'Empire romain d'Orient (entre 30 et 55 %) et accélérant son effondrement, assure Michael McCormick. Celle-ci aurait débuté aux alentours de 536 en Afrique et aurait migré à l'aide du commerce de l'ivoire. Certains disent même que c'est le refroidissement à cause du nuage de cendre qui aurait une véritable influence sur la bactérie à l'origine de la pandémie. Une véritable pandémie répandue à travers toutes les villes portuaires de l'empire jusqu'au Nord de l'Angleterre et l'Irlande, qui a atteint son paroxysme en l'an 592, et qui a gravement affaibli l'Europe du Nord et l'Empire byzantin, en décimant près de 50 millions de leurs habitants, ce qui provoqua aussi en amoindrissant la résistance britto-romaine aux Saxons car les liens commerciaux de la Bretagne de l'Ouest avec le sud-ouest de la Gaule, du Nord de l'Afrique, la Grèce et l'Asie Mineure introduisirent la pandémie, qui fit chuter la population à l'ouest plutôt qu'à l'est où les Saxons étaient à l'abri dans de grandes forêts difficilement franchissable. Cette dernière connut une montée en 547, moment où mourut Maelgwn, un grand roi du Gwynedd et seul chef de guerre capable de résister aux envahisseurs, et la poussée saxonne reprit à partir de 550 face aux populations bretonnes affaiblies. Ces dernières retrouveront des chefs de guerre capable qu'à partir des années 560, trop tard pour freiner l'avancée saxonne.
 
536, pire année de l’histoireMais d'où vient ce brouillard perpétuel ? Les historiens parlaient déjà «d'âge des ténèbres» pour évoquer cette période, mais l'origine de ce brouillard restait inexpliquée. Grâce à l'analyse d'un glacier suisse, Colle Gnifetti, dans les Alpes suisses par l'équipe dirigée par Michael McCormick et le glaciologue Paul Mayewski de l'Institut sur le changement climatique de l'Université du Maine aux États-Unis, le mystère a été levé. Ils ont annoncé, lors d'une conférence à Harvard mi-novembre, qu'une éruption volcanique cataclysmique en Islande aurait déversé des cendres sur l'hémisphère nord au début de l'année 536. Ces particules de verre volcanique ont également été retrouvées dans des lacs et des tourbières d'Europe, ainsi que dans de la glace du Groenland. Deux autres éruptions massives auraient suivi, en 540 et 547. Plongeant la planète dans des décennies noires.
 
536, pire année de l’histoirePour Kyle Harper, historien de l'ère romaine à l'université d'Oklahoma, "ces nouvelles données permettent de comprendre les causes ayant conduit aux premières manifestations de l'économie médiévale". En effet, ces fléaux en cascade sont concomitants à un siècle de stagnation des sociétés. Puis les carottes datées de l'an 640 ont révélé un taux d'extraction de plomb plus élevé. Le minerai étant indispensable à la fabrication de l'argent, les scientifiques interprètent cette reprise comme le signe d'une embellie économique. Un second pic en 660 suggère même que l'or était devenu rare à mesure que le commerce augmentait, suggère Christopher Loveluck, archéologue rattaché à l'université de Nottingham. "Devant la pénurie, l'argent est devenu l'étalon monétaire. C'est le tout premier signe "physique" d'une montée de la classe marchande du Moyen-âge." Le début d'un renouveau, après des temps bien difficiles... "C'était mieux avant !", une assertion décidément bien incertaine, surtout si l'on imagine revivre les conditions du milieu du VIe siècle...
 
Alors, non 2020, n'aura pas raison de nous, mais on est bien contents de l'avoir quitté, mais restons prudent pour cette année 2021.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces articles qui m'ont beaucoup aisé :David Keys, Catastrophe: An Investigation into the Origins of Modern Civilization, Ballantine Books, 1999, https://www.levif.be/actualite/histoire/l-an-536-la-pire-annee-de-l-histoire-humaine/article-normal-1055803.html, https://www.maxisciences.com/famine/des-scientifiques-ont-determine-la-pire-annee-de-l-histoire-de-l-humanite_art42134.html, https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/39072/reader/reader.html#!preferred/1/package/39072/pub/56598/page/5, https://www.science-et-vie.com/nature-et-enviro/536-annee-maudite-58862, https://www.sciencemag.org/news/2018/11/why-536-was-worst-year-be-alive, et https://www.telerama.fr/ecrans/sur-youtube-2020-pire-annee-de-lhistoire-non-6775471.php.  
 
Enfin, je vous mets la vidéo de L'Histoire nous le dira #138, «Pourquoi 2020 n'est pas la pire année de tous les temps ?» mise en ligne sur YouTube le 16 décembre 2020 qui m'a beaucoup aidé, dans laquelle Laurent Turcot, professeur en histoire à l'Université du Québec à Trois-Rivières, au Canada, nous explique qu'est-ce qui fait de l'année 536 une si mauvaise année ? Une pandémie globale ? Un cataclysme naturel ? Des guerres sans merci? Des révolutions sanglantes ?  536, c'est en fait un beau mélange de tout ça. Un cocktail particulièrement fort de catastrophes et d'instabilité :
 

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#Posté le lundi 11 janvier 2021 03:59

Modifié le lundi 11 janvier 2021 04:17

Marie Typhoïde, la première porteuse seine d'une maladie infectieuse

Marie Typhoïde, la première porteuse seine d’une maladie infectieuseEn 1906, une épidémie de fièvre typhoïde se déclare dans une famille de l'État de New York (Une forte fièvre qui provoque céphalées, nausées et diarrhées et entraîne même la mort pour une personne sur dix). Chargé d'en découvrir la source, un brillant ingénieur sanitaire, spécialiste des égouts, George A. Soper enquête. En examinant les antécédents de Mary Mallon, la nouvelle cuisinière, il découvre que depuis 1900 sept des huit familles pour lesquelles elle a travaillé ont été frappées par la maladie. Cette dernière née à Cookstown, en Irlande du Nord, a traversé l'Atlantique en 1884 pour tenter sa chance aux États-Unis. Cuisinière de talent, elle s'installe à New York et régale les papilles de riches familles qui apprécient surtout son délicieux sorbet à la pêche. L'enquête sanitaire de Soper de maison en maison, lui montre que la clé de l'énigme est cette crème glacée à la pêche où les aliments ne sont pas cuits.
 
Marie Typhoïde, la première porteuse seine d’une maladie infectieuseL'ingénieur a dû venir avec la police pour la forcer à faire des tests. La voici désormais identifiée comme la première porteuse saine de la fièvre typhoïde. La bactérie Salmonella typhi est en elle mais ne se déclare pas. Au contraire, sa robustesse est presque indécente. La cuisinière déteste qu'on l'observe comme une bête curieuse et refuse de coopérer. Afin d'arrêter la bactérie, les médecins lui proposent de lui ôter la vésicule biliaire, mais elle refuse. George Soper, le médecin qui l'a arrêtée, la décrit dans un essai comme une femme “colérique, têtue et isolée”. Des caractéristiques qui auraient justifié son isolement, tout autant que la maladie. Les autorités sanitaires, qui la considèrent comme dangereuse, la confine pour trois années sur l'île North Brother, au large de Manhattan. À l'extérieur, les Américains s'emparent de l'affaire et la surnomment “Typhoïd Mary” dans la presse. On l'affuble d'une réputation de sorcière, celle qui a contaminé New York. 
 
Marie Typhoïde, la première porteuse seine d’une maladie infectieuseFinalement, en 1910, Mary Mallon intente un procès à la ville, puis est libre à condition de changer de métier, afin de minimiser le risque de transmission. Toutefois, constatant que les autres emplois qui s'offrent à elle sont moins bien payés, elle reprend néanmoins du service dans les fourneaux sous divers pseudonymes et provoquera de nouveaux cas de typhoïde partout où elle travaillera. Alertés par de nouveaux cas de typhoïde dans la région, les experts la retrouvent dans une maternité à Manhattan où elle cuisine sous le nom de Corona. Démasquée, la voici de nouveau en quarantaine à compter de 1915 au Riverside Hospital acceptant son sort mais sans comprendre jamais vraiment pourquoi elle est mise à l'écart, et où elle restera confinée jusqu'à la fin de ses jours, en 1938 d'un AVC. Pendant toutes ces années, des centaines d'autres porteurs sains de typhoïde sont découverts dans le pays. Mais aucun ne sera confiné comme Mary.
 
À la mort de Mary Mallon, alors âgée de 69 ans, les médecins avaient confirmé que les bactéries responsables de la typhoïde s'étaient logées dans sa vésicule biliaire, rendant possible la transmission sans déclencher de symptômes chez Mary. Lors de son diagnostic, l'intéressée avait avoué qu'elle ne se lavait «presque jamais» les mains, ce qui explique la contamination de ses employeurs, dont elle cuisinait chaque repas. À sa décharge, ce geste d'hygiène de base n'était pas encore entré dans les m½urs. Elle a contaminé 50 personnes des familles chez qui elle travaille. Trois enfants en sont morts. Son cas est un tournant pour la science.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Mary Beth Keane, La cuisinière, Les Presses De La Cité, 2014 (roman historique), George A. Soper, Marie Typhoïde, Allia, 2020, https://www.femina.ch/societe/actu-societe/typhoid-mary-ou-lhistoire-dune-femme-confinee-a-vie, https://www.franceculture.fr/histoire/mary-typhoide-une-vie-en-quarantaine, et https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/confinement-qui-est-typhoid-mary-la-premiere-porteuse-saine-d-une-maladie-infectieuse-identifiee-par-la-science_3920957.html.
 
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#Posté le lundi 15 février 2021 03:15

Le soulèvement de Cracovie : entre espoirs et échec

Après l'échec de plusieurs autres tentatives, suite à la constitution en 1843, en Posnanie prussienne, à l'initiative de Ludvik Mieroslavski, d'un comité central qui conçoit un plan d'insurrection générale pour les trois Pologne, un soulèvement est prévu pour 1846, mais il est retardé par les arrestations à Poznań. À la même époque, une Union du peuple polonais dirigée par Édouard Dembowski et Henri Kamienski entend préparer la révolution sociale, de même qu'un mouvement paysan qui, dirigé par l'abbé Piotr Sciegenny, déclenche une jacquerie à l'automne de 1844. Ce qui explique que les 18 et 19 février 1846, les troupes autrichiennes s'emparèrent de la République de Cracovie (créée en 1815 par le traité de Vienne avec une certaine autonomie) pour empêcher le déclenchement du soulèvement.
 
Le soulèvement de Cracovie : entre espoirs et échecDans la nuit du 20 au 21 février 1846, un groupe d'insurgés attaque les troupes autrichiennes de Cracovie, avec la participation massive du prolétariat urbain et des artisans, dans l'intention de se débarrasser non seulement des Autrichiens mais aussi de l'aristocratie locale et de la riche bourgeoisie. Les Autrichiens se retirent le 22 février harcelé par les attaques des insurgés et craignant d'être assailli, le même jour, un gouvernement national est formé à Cracovie afin de gouverner la République de Cracovie, dirigé par un avocat Jan Tyssowski, avec le physicien et activiste politique Ludwik J. Gorzkowski, le propriétaire foncier et militant politique Aleksander Grzegorzewski, et un radical extrémiste d'ascendance noble, Édouard Dembowski. Le gouvernement annonce 'Le manifeste de la Nation Polonaise', laquelle ordonne aux seigneurs d'abolir la corvée et le fermage et déclare le suffrage universel, la création d'un atelier national et de nombreux concepts de la Révolution française comme l'émancipation des paysans et des récompenses en terres des propriétés nationales pour les paysans sans terre qui participeraient au soulèvement. Il annonce aussi la réforme agraire et confère les droits civiques aux juifs. L'insurrection a été accueillie avec beaucoup d'enthousiasme à Cracovie, mais manquait de soutien en dehors de la ville.
 
Le soulèvement de Cracovie : entre espoirs et échecLe 24 février, à la suite de malentendus au sein du gouvernement, Tyssowski dissout le gouvernement et se déclare dictateur de la révolution, avec d'autres membres du gouvernement national, il a cherché un compromis avec la noblesse conservatrice locale, et E. Dembowski est arrivé à Cracovie, à la tête d'un groupe de mineurs de la mine de sel voisine de Wieliczka, puis a assumé le poste de secrétaire de Tyssowski, prenant rapidement l'avantage sur le dictateur et devenant le véritable chef de la révolution. Afin d'influencer directement les masses, Dembowski a formé un club révolutionnaire, et au nom de Tyssowski, il a promis la fondation d'ateliers nationaux offrant des salaires élevés et abolissant certaines taxes sur les articles de base, il menaça de mort ceux qui retardaient l'abolition de la corvée, et impose de lourdes sanctions aux spéculateurs et aux semeurs de panique. Son souci principal était de fusionner le mouvement anti-féodal dans les villages de Galicie avec la révolution contre les Autrichiens. Dans la région de Cracovie, où les paysans ont coopéré avec la révolution, l'agitation a réussi; dans les communautés de Bochnia et de Wadowice, les villageois ont adopté une attitude attentiste, mais dans la région de Tarnów, où l'agitation a dépassé la révolution, les paysans ont attaqué les manoirs sous le voile d'un combat contre la révolution.
 
Le soulèvement de Cracovie : entre espoirs et échecDes petites unités dirigées par le colonel Adam Suchorzewski envoyées en campagne le 26 février furent détruites par les troupes autrichiennes à Gdów autrichiennes commandées par L. von Benedek et les paysans révoltés en Galicie. Jan Tyssowski fuit, et E. Dembowski a été abattu par les Autrichiens le 27 février, alors qu'il dirigeait une progression des troupes de Cracovie pour établir le contact avec les paysans rebelles. Le 3 mars, les Russes occupèrent la ville, tandis que le 4 mars, le détachement militaire de Tyssowski d'environ 1500 insurgés, déposa les armes à la frontière prussienne, et le 6 novembre, la République de Cracovie fut incorporée dans l'Autriche, malgré les protestations internationales. Les institutions polonaises ont été remplacées par des institutions autrichiennes, avec des fonctionnaires germanophones. L'allemand a été introduit comme langue d'enseignement à l'Université Jagellonne, alors que l'incorporation dans la zone douanière autrichienne et de nombreux fléaux provoquèrent une crise économique soudaine, une augmentation du coût de la vie et la pauvreté.
 
Le soulèvement de Cracovie : entre espoirs et échecL'effondrement de la révolution de Cracovie a entravé les conspirations dans la Pologne partitionnée; la plupart des dirigeants se sont retrouvés dans les prisons, d'autres ont émigré. En 1847, à Berlin, 254 membres de la conspiration polonaise furent jugés; huit d'entre eux ont été condamnés à mort et quatre-vingt-dix-sept à la prison; grâce au déclenchement de la révolution de mars 1848 à Berlin, les condamnations n'ont pas été exécutées. Cela a permis de libérer Mieroslavski de prison par les Berlinois insurgés le 20 mars et la création d'un Comité national de libération à Poznan, dirigé par Jacob Krotowski.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Jerzy Jan Lerski, George J. Lerski, et Halina T. Lerski, Historical Dictionary of Poland, 966-1945, Greenwood Publishing Group, 1996, https://www.britannica.com/place/Poland/Emigration-and-revolt#ref396942, https://www.britannica.com/place/Poland/Emigration-and-revolt#ref396942, https://www.clio.fr/CHRONOLOGIE/chronologie_pologne_de_la_mort_a_la_resurrection_de_l_etat_polonais_1795-1921.asp, https://www.herodote.net/L_autre_capitale_de_la_Pologne-synthese-2594-130.php, et https://www.ohio.edu/chastain/ac/cracow.htm.
 
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#Posté le dimanche 21 février 2021 07:27

Modifié le dimanche 21 février 2021 07:39

Des fouilles à Saqqarah ont permises de découvrir une reine égyptienne nommée Nearit

Un temple funéraire, plus de 50 sarcophages et divers objets mortuaires ont été déterrés dans la nécropole de Saqqarah, près du Caire. Ces découvertes majeures ont aussi permis aux archéologues d'apprendre le nom d'une reine, qui nous était jusqu'alors inconnu : la reine Nearit, épouse du roi Téti.
 
Des fouilles à Saqqarah ont permises de découvrir une reine égyptienne nommée NearitL'Égypte des pharaons n'a pas encore livré tous ses secrets. Dimanche 17 janvier 2021, le gouvernement égyptien a annoncé des “découvertes archéologiques majeures” dans la nécropole de Saqqarah, au sud du Caire. Et c'est Zahi Hawass, le plus célèbre des égyptologues, qui est à la tête de ces fouilles : véritable vedette de l'archéologie, M. Hawass est directeur du Conseil suprême des antiquités égyptiennes, une fonction qui confère la même autorité que celle de ministre. Après avoir travaillé longtemps sur le site archéologique du plateau de Gizeh, l'archéologue supervise depuis 2018 les recherches à Saqqarah. Ce dimanche, son équipe a déterré un temple funéraire vieux de plus de 2500 ans, ainsi que plus de cinquante sarcophages, comme le montrent les images du South China Morning Post. Ces trésors archéologiques appartiennent à l'époque du Nouvel Empire, l'une des périodes les plus prospères de l'Égypte ancienne.
 
Des fouilles à Saqqarah ont permises de découvrir une reine égyptienne nommée Nearit“En 2010, nous avions trouvé la pyramide d'une reine, relate Zahi Hawass, mais nous ne connaissions pas son nom. C'est seulement hier [le 16 janvier] que nous avons trouvé le temple de la pyramide et découvert le nom de la reine : son nom était Nearit”. Par ailleurs, précise l'archéologue de 73 ans, “la reine Nearit était l'épouse et la fille du roi Téti : c'est la première fois que nous avons connaissance du fait qu'un roi pouvait épouser sa fille”. Des reines inconnues, il y en a beaucoup dans l'Histoire de l'Antiquité, et, malgré cette trouvaille, celle-ci demeure un mystère. Même si l'on sait déjà qu'elle était la fille et l'épouse du roi Téti. «C'est la première fois que nous avons connaissance du fait qu'un roi pouvait épouser sa fille» a expliqué Zahi Hawass, comme le rapporte le Courrier International. Les dates de règne de Téti différent selon les historiens. Certainement aux alentours de - 2300. Il serait le fondateur de VIe dynastie égyptienne, en aurait été le premier roi, avant d'être assassiné, certainement par ses propres gardes du corps, afin qu'un autre monte sur le trône. À l'époque, la capitale du royaume était Memphis, inscrite désormais au patrimoine mondial de l'Unesco, où se trouve justement la nécropole de Saqqarah. Les historiens attribuaient jusqu'alors trois épouses à Téti : les reines Ipout Ière, Khouit II et Khentkaous. Rien ne laissait présager qu'il avait pu en avoir une quatrième, du nom de Nearit. Tout reste à écrire sur cette reine... Mais le manque de sources sur le règne de Téti ne va pas aider à retracer le destin, certainement fantastique, de Nearit.
 
Des fouilles à Saqqarah ont permises de découvrir une reine égyptienne nommée NearitOutre les sarcophages en bois et statues de divinités découvertes lors de ces fouilles, les archéologues ont aussi déterré un papyrus de quatre mètres de long identifié comme étant le chapitre XVII du Livre des morts, un ouvrage qu'il est fréquent de trouver dans les tombes royales. Ce manuscrit, ainsi que des statues à l'effigie des dieux Osiris et Ptah, ont été extraites du tombeau d'un individu dont les archéologues ne connaissent pas encore la fonction : son nom était Bu-Khaa-Af, et il pourrait être un haut dignitaire du Nouvel Empire. Un nom aussi trouvé sur quatre statuettes funéraires ouchebtis et un cercueil en bois anthropoïde. Parmi les objets exhumés se trouvait une hache datée du Nouvel Empire. Un grand nombre de poteries datant du Nouvel Empire ont également été extraites, témoins des échanges commerciaux qui existaient à l'époque entre l'Égypte et la Crète ainsi que la Syrie et la Palestine. Dans des bâtiments secondaires recelant divers objets, les fouilles ont aussi révélé la présence “de jeux avec lesquels les anciens Égyptiens espéraient se divertir dans l'au-delà”, d'après M. Zawass.
 
Des fouilles à Saqqarah ont permises de découvrir une reine égyptienne nommée NearitLe temple funéraire de la reine Nearit, épouse du roi Téti, en partie révélé lors de campagnes archéologiques précédentes, ainsi que trois entrepôts en briques ont été découverts, a indiqué M. Hawass, cité dans le communiqué. Le site de Saqqarah, où se trouvent une dizaine de pyramides, des monastères anciens ou encore des sites de sépulture pour animaux, est une vaste nécropole de l'ancienne capitale égyptienne Memphis, inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco. Selon Zahi Hawass, cette découverte pourrait apporter des informations supplémentaires sur l'histoire de Saqqarah durant le Nouvel Empire.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : https://www.courrierinternational.com/article/video-en-egypte-de-nouveaux-tresors-archeologiques-devoilent-le-nom-dune-reine-inconnue, https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/egypte-decouvertes-archeologiques-majeures-a-saqqara_150886, et https://www.vanityfair.fr/savoir-vivre/story/qui-est-nearit-la-reine-egyptienne-ressuscitee-par-des-archeologues-/13222.
 
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#Posté le lundi 22 février 2021 05:29

Adolf Hitler, de l'ascension à la chute d'un dirigeant totalitaire (partie 1)

Adolf Hitler, de l’ascension à la chute d’un dirigeant totalitaire (partie 1)Né en Autriche en 1889, Adolf Hitler est un homme en attente d'ascension sociale mais qui la loupe au point de finir à la soupe populaire. De fait, le jeune Hitler vit ce monde avec la rupture de la ruralité, ce monde de l'industrialisation et de la croissance démographique, de la perte des repères. Excellent à l'école primaire, il quitte le collège sans diplôme en 1905 après n'avoir travaillé que les matières qui l'intéressaient, sans doute, au départ, pour ne pas risquer d'être reçu aux concours auxquels son père le destinait. Puis, ce père étant mort en 1903, et son entourage ébloui par ses dessins lui promettant une entrée facile aux beaux-arts de Vienne. C'est aussi en 1905, où il tombe amoureux de Stefanie Rabatsch fantasmant sur elle sans jamais lui avoir parlé. L'échec de 1907 aux beaux-arts réoriente sa vocation. Les examinateurs l'ayant jugé plus doué pour la représentation des édifices que pour celle de la figure humaine, il se met en tête de devenir architecte et, après avoir retenté, sans conviction le concours de dessin, il sombre probablement dans une période de désespoir menant alors une vie bohème et de clochardisation, plutôt brève : un an et demi tout au plus et seulement quelques mois au fond de la misère, à dormir dans des asiles de nuit. Après quoi il trouve un revenu stable dans la vente de tableaux alimentaires représentant des monuments, et n'aimant pas l'ordre forme le projet de s'engager comme dessinateur dans un cabinet d'architecte de Munich, raison possible pour laquelle il quitte l'Autriche par haine des Habsbourg et dégoût de Vienne mais plus prosaïquement parce qu'il était insoumis au regard de la loi autrichienne sur le service militaire, pour aller en Bavière, en déménagement dans cette ville, en 1913. Avant 1918, pourtant, rien n'atteste l'exceptionnel magnétisme qu'on lui reconnut par la suite. Les membres de son entourage voyaient en lui un personnage un brin méprisable ou ridicule, certainement pas un homme promettant de devenir le futur chef de la nation.
 
Adolf Hitler, de l’ascension à la chute d’un dirigeant totalitaire (partie 1)Définitivement ajourné de ce service en février 1914, il est devenu soldat dans l'armée bavaroise pendant la Première Guerre mondiale (1941-1918), il ne fait pas une grande carrière militaire puisqu'il s'arrête au grade de caporal. Même si son expérience combattante n'est pas la plus représentative puisqu'il passe l'essentiel de la guerre comme estafette [militaire chargé de faire passer les messages], faisant une guerre courageuse, étant décoré deux fois décoré de la croix-de-fer, une distinction rare. On peut s'étonner de son absence de promotion, au-delà du grade de caporal obtenu dans les premières semaines, il n'en demeure pas moins qu'il en ressort transformé après sa sortie de l'hôpital de Pasewalk en Poméranie à la fin de novembre 1918. L'obéissance à un chef, la volonté de se battre pour un idéal, la création d'une communauté de combat: autant de motivations qui révèlent chez le futur dictateur une pensée extrémiste et xénophobe encore en gestation alors que les armes se taisent en 1918. À la sortie de la guerre, Hitler se cherche. C'est quelqu'un qui est désarçonné et profondément meurtri par la défaite. Il temporise, observe, commence à développer une vision du monde ultranationaliste, pangermaniste et antisémite mais qui, en attendant de voir comment les choses se passent, est assez prudent pendant quelques mois. Il est employé de l'armée comme officier de renseignements et décide de changer de vie, de franchir une sorte de Rubicon existentiel en adhérant à un petit parti qu'il surveille, le DAP (Deutsche Arbeiter Partei, parti des travailleurs allemands) à l'automne 1919. Il quitte alors ses fonctions dans l'armée pour entrer véritablement en politique. Tout changea donc à compter de 1919 marqué par la guerre, la défaite de 1918 et la situation pré-révolutionnaire qui en résulte en Allemagne.
 
Adolf Hitler, de l’ascension à la chute d’un dirigeant totalitaire (partie 1)Excellent orateur, parfait organisateur, il multiplie les meetings et transforme en quelques mois le groupuscule en véritable parti politique. Le 24 février 1920, il le rebaptise «Parti national-socialiste des travailleurs allemands» (NSDAP) et le dote d'un programme politique en 25 points. Antisémitisme, antidémocratisme, antimarxisme, constitution d'une grande Allemagne et abrogation du traité de Versailles sont les maîtres-mots du nouveau parti nazi. Un programme apte à séduire les foules déroutées par la défaite, le traité de Versailles et les difficultés économiques... Entre 1920 et 1923, le parti national-socialiste prospère et compte près de cinquante-six mille membres à la veille des graves événements de novembre 1923. Hitler évince ses dirigeants devenant le chef du NSDAP en 1921, se rapproche de la haute-société munichoise et des milieux politiques d'extrême-droite, et crée un service d'ordre qui deviendra les sections d'assaut, les SA (Sturmabteilung), et associe à son parti des hommes qui prendront bientôt des responsabilités importantes : Hermann Göring, Rudolf Hess, Otto et Gregor Strasser, Alfred Rosenberg, Wilhelm Frick, Röhm et enfin Ludendorff. Hitler fait du parti une machine de guerre contre la République parlementaire de Weimar tout en ménageant deux tendances du parti national-socialiste, celle des frères Strasser nettement socialiste, hostile au grand capital qui veulent transformer profondément l'économie allemande, et celle d'Alfred Rosenberg, au contraire, qui sera le penseur du parti, est le tenant de la lutte contre le bolchevisme. Sa tentative de putsch à Munich mal conçue, mal exécutée (8 et 9 novembre 1923), aboutit à l'interdiction du parti et à son arrestation, et le condamne à cinq ans de prison (dont il n'accomplit que treize mois) dans la forteresse de Landsberg en 1923, où il rédige Mein Kampf dès le printemps 1924, guide d'action plus que traité de doctrine. Malgré son échec, le putsch de Munich apporte à Hitler de la notoriété et un certain prestige. Surtout, il lui démontre que l'instauration du nazisme en Allemagne doit passer par une voie légale. Hitler sort de prison en décembre 1924, le parti national-socialiste n'a plus qu'une audience très faible : il n'obtient, avec ses alliés les groupes racistes du Nord, que 3% des voix lors des élections de décembre 1924. Le retour à une relative prospérité économique détourne les Allemands des extrêmes. Le premier tome de Mein Kampf paraît en 1925, largement autobiographique, ce dernier commence par l'enfance de l'auteur et se termine par la proclamation du programme en 25 points du parti national-socialiste, en février 1920, le second, commencé en 1925, est publié fin 1926, il traite de questions liées à l'organisation de l'État et de la propagande, puis aborde la politique étrangère. Ces deux volumes seront publiés séparément jusqu'en 1930. Ils sont ensuite réunis en un seul ouvrage aux allures de «bible nazie». Il en ressort une haine viscérale des Juifs, rendus responsables de tous les maux de l'Allemagne, une aspiration pour son pays à l'hégémonie continentale, voire mondiale, une exaltation de la violence et du principe du chef (Führerprinzip). Hitler écrira un «Second livre» en 1928. Il ne sera jamais publié.
 
Adolf Hitler, de l’ascension à la chute d’un dirigeant totalitaire (partie 1)Entre 1924 et 1929, sous l'impulsion d'Hitler, le parti national-socialiste se transforme en une structure très centralisée et très hiérarchisée. Hitler lui donne un caractère moins révolutionnaire et développe son influence sur l'électorat de l'Allemagne du Nord. Il pactise avec les milieux industriels et critique l'anticléricalisme et les tendances au paganisme du parti. Ses adhérents (environ 100 000) sont à présent répartis dans toute l'Allemagne. Interdit lui-même de parole dans la plupart des Länder, il obéit et attend patiemment que les interdictions se lèvent, les gouvernements s'inclinant l'un après l'autre, en quelque deux ans, devant son ralliement apparent à la légalité. Pendant ce temps, il forge son parti - une besogne dont la portée historique a été insuffisamment perçue. Ce parti est un redoutable instrument de conquête du pouvoir, car il flatte les aspirations des masses tout en lançant des clins d'½il complices aux élites. Dans ces années 1925-1930, Hitler dans des clichés de 1925 se prépare à discourir, ou travaille sa gestuelle, et lors de la réunion de Bamberg, le 14 février 1926, Hitler réussit à restaurer son autorité. Usant de son charisme, il s'impose comme la seule figure capable d'assurer la survie et la cohésion d'un mouvement aux multiples tendances. C'est à partir de cette date que s'élabore le mythe du Führer, du «Guide», fondé sur un rituel sophistiqué, l'usage du salut hitlérien et l'application du principe du chef (Führerprinzip), qui consiste en un respect absolu de la hiérarchie. Pour cela, tout autour du parti, Hitler fonde des associations nombreuses. Les troupes de choc SS (Schutzstaffel) sont instituées en 1925; la Jeunesse hitlérienne (Hitlerjugend) suit peu après, ainsi que les Associations nationales-socialistes d'étudiants, d'enseignants, de femmes, etc. En même temps, il donne une structure très centralisée au parti, dont les chefs locaux – y compris les Gauleiter –  sont nommés directement par lui. Il rode aussi une de ses techniques favorites : la manipulation des dirigeants nazis, avec ou sans leur complicité, pour tenir des discours contradictoires, à des clientèles diverses. Il utilise ainsi la figure de Gregor Strasser, un démagogue spécialisé dans les menaces physiques contre les puissants. Hitler le laisse devenir le numéro deux du parti, tout en le privant de pouvoir réel. Au passage, il a intégré au premier cercle de ses fanatiques un lieutenant de Strasser, le journaliste Joseph Goebbels. Le jeune Heinrich Himmler, également, est recruté dans l'entourage de Strasser. Hitler le nomme en 1929 au commandement de sa garde personnelle, la SS, car il sent que le contrôle des SA lui échappe. Des centaines de jeunes gens comme Goebbels et Himmler vont devenir très importants car ils vont venir armer les structures du NSDAP puis de l'État. Ces jeunes gens, qui ne sont pas à l'origine des nazis, mais plutôt des sympathisants de la droite traditionnelle et nationaliste, vont opter pour l'hypothèse nazie et la suite va confirmer, en terme de carrière, la justesse de leur choix. À Munich, en 1927, le futur dictateur offre un toit à sa nièce Angelika Maria Raubal, surnommée Geli, tout d'abord fascinée par cet oncle et par son ascension vers le pouvoir. Il lui permet ainsi d'accéder à son premier cercle composé, entre autres, des sinistres Göring, Goebbels et Himmler. Geli en vient alors à nouer d'étranges liens avec son "oncle Alf". Il a commencé une relation amoureuse en 1926 avec Maria "Mitzi" Reiter, âgée de 16 ans, et arrête de la voir en 1928 pour ne pas porter préjudice à sa carrière.
 
Adolf Hitler, de l’ascension à la chute d’un dirigeant totalitaire (partie 1)D'abord freiné par la prospérité des années 1920, pendant laquelle le parti nazi a perdu le financement des élites bavaroises et n'obtient que 2,6% des suffrages lors des élections législatives en 1928. Pour se refaire, Hitler cultive l'ambiguïté pour puiser des voix dans tous les groupes sociaux le NSDAP pour le détourner vers le nationalisme le plus étroit au moyen de slogans, de mots ou d'articles de programmes qui font office d'attrape-mouches : chômeurs, ouvriers, et enseignants porté vers le socialisme ou le communisme, petits bourgeois, et grande bourgeoisie d'affaires plus portés vers la droite nationale, traditionnelle, conservatrice. Les financements recommencent à être abondants à partir de l'été 1929, avant même le déclenchement de la crise, au moment où le parti nazi fait alliance avec la droite dans la campagne référendaire contre le plan Young, et avec l'aggravation de la crise et la montée en flèche de l'audience du parti Communiste d'Allemagne (KPD)  faisant craindre une révolution à la soviétique, confortent les positions financières du parti nazi avec de nombreux soutiens qui se font jour dans les milieux économiques et financiers. Mais la crise économique qui se déclenche à New York en 1929 offre à Hitler une chance inespérée d'accéder au pouvoir, tout en ayant le soutien prestigieux de Winifred Wagner, belle-fille du compositeur et directrice du festival de Bayreuth, fut la muse du Troisième Reich, elle et Hitler songèrent même un moment à se marier, ce dernier mit tous les moyens du régime à la disposition du festival; elle, déposa à ses pieds l'½uvre de son beau-père et accepta la récupération idéologique totale de ses opéras. L'Allemagne, très dépendante des capitaux américains, est touchée de plein fouet. Aux élections de septembre 1930, son parti obtient 18% des voix et 107 députés. Une percée fulgurante en deux ans, mais dont personne n'imagine qu'elle sera redoublée deux ans plus tard. Hitler commence à intéresser, à angoisser. C'est à ce moment-là aussi que les pressions croissantes et incontrôlées de ce dernier la conduiront à une mort prématurée en 1931 se suicidant à l'âge de 23 ans, tout de suite remplacée par Eva Braun, qui tenta deux fois de se suicider pour lui, en 1932 et 1935, ce qui ne l'empêche pas de renouer en 1931 avec Maria "Mitzi" Reiter. En 1932, le taux de chômage grimpe à 25% de la population active. La récession est si brutale que l'État n'est pas en mesure d'indemniser les chômeurs. Ruinés, une grande partie des Allemands se tourne vers le parti national-socialiste : à l'élection présidentielle de mars 1932, Hitler a mis le maréchal Hindenburg en ballottage après que la nationalité allemande lui est accordée en février 1932. Et le 31 juillet 1932, le parti national-socialiste obtient la majorité des voix au Parlement avec 37 % des voix aux élections législatives. On y voit un effet temporaire de l'éloquence du Führer nazi face au charisme évanescent de son rival Hindenburg. Devant le recul de son parti aux élections du 6 novembre 1932 au profit des communistes et des sociaux-démocrates, Hitler intrigua auprès de ses alliés pour s'emparer légalement du pouvoir et la présence dans la rue des SA (sections d'assaut) font le reste. Le 19 novembre 1932, vingt personnalités (des industriels, des banquiers...) demandent au président de la République de nommer Hitler au poste de chancelier.
 
Adolf Hitler, de l’ascension à la chute d’un dirigeant totalitaire (partie 1)Le 30 janvier 1933, il devient chancelier du Reich nommé par Hindenburg, celui-là même qui s'était promis de ne jamais le faire. Le président va se laisser convaincre. D'abord parce qu'il prend conscience qu'enjamber la République parlementaire ne peut plus durer. Sa base partisane se réduit à peau de chagrin. Ensuite parce qu'il y est poussé par Franz von Papen, ex-chancelier de la droite catholique nationaliste, qui juge opportun de s'allier avec le NSDAP. Ce nouveau gouvernement ne compte que trois membres du NSDAP sur les douze principaux portefeuilles ministériels. Von Papen, vice-chancelier espère bien pouvoir réduire l'espace politique de l'encombrant chancelier. Une stratégie qui va vite se révéler vaine. Toutefois, à son arrivée au pouvoir, il reste prudent. Il a besoin de temps pour reconstruire une armée puissante et ignore la réaction de la France et de l'Angleterre face à cette violation manifeste du traité de Versailles. Petit à petit, sans cesser de proclamer que ses intentions sont pacifiques, il gagne du terrain. Cherchant des soutiens, Hitler engage un programme de soutien aux paysans par des subventions qui augmentent de près de 50% leurs revenus, et aux PME (pareillement, par des subventions aux investissements). Le Reichstag, contrairement aux accords passés avec Papen et Hindenburg, est une nouvelle fois dissous, et la campagne électorale sert de prétexte, sous couvert d'anticommunisme, à une répression croissante que dirige essentiellement Göring, ministre sans portefeuille du cabinet national et ministre de l'Intérieur en Prusse. Mais derrière cela, Hitler s'emploie à anéantir toute opposition en maintenant les illusions de la droite. En février 1933, profitant de l'incendie du Reichstag (27 février), il interdit les partis socialistes, communistes et démocrates. La présence à Berlin des principaux chefs nazis, notamment Hitler et Göring, alors qu'on est en campagne électorale permet de prendre à toute vitesse des décrets d'une grande portée. Dans les élections du 5 mars, les dernières, le NSDAP obtient une majorité absolue avec l'appoint des voix de Hugenberg, pourtant les communistes conservent l'essentiel de leurs mandats, invalidés aussitôt pour cause de complicité dans l'incendie du Reichstag, d'augmenter le pourcentage nazi grâce au soutien des conservateurs et celui, plus réticent, du parti catholique du centre. La répression se systématise et frappe désormais les sociaux-démocrates et l'ensemble des Allemands hostiles au nazisme ; beaucoup sont assassinés dans les premiers camps de concentration ouverts pour y interner les nombreux opposants. Cela n'empêche pas le 4 mars, le menuisier Kurt Lutter et quelques camarades du KPD, parti communiste allemand, de vouloir tuer Hitler en faisant exploser une bombe lors d'un meeting de campagne électorale à Königsberg, dénoncés, ils sont relâchés faute de preuves. Le soutien de la droite allemande  à Hitler lui permet d'obtenir du Reichstag, le 23 mars 1933, le vote d'une «loi d'autorisation» (Ermächtigungsgesetz), qui lui assure les pleins pouvoirs pour quatre ans et légalise la dictature. Le 2 mai, les syndicats sont forcés de prononcer leur dissolution, imités dans les semaines qui suivent par tous les partis politiques non nazis. Le 14 juillet, le NSDAP est proclamé parti unique. La description de la mise au pas de l'Allemagne dans les trois derniers trimestres de 1933, doit prendre garde de ne pas privilégier à l'excès son aspect répressif et de présenter, les satisfactions substitutives que le nazisme met en place pour faire oublier les institutions et les libertés perdues, du sport aux loisirs en passant par les grands rituels unificateurs - qui vont culminer dans les Jeux Olympiques et se voir immortalisés par le cinéma de Leni Riefenstahl, très admirée par Hitler (et sans doute sa maîtresse) depuis sa rencontre avec elle en 1932, elle a toujours prétendu n'aimer que l'art et n'avoir jamais rien compris en politique. Le 14 juillet, le parti national-socialiste est le seul légal. En octobre 1933, l'Allemagne quitte avec fracas la Société des Nations, en pleine conférence sur le désarmement, mais en 1934, la tentative d'attentat de Dr. Josef "Beppo" Römer échoua contre Hitler, ce qui lui valu d'être envoyé à Dachau, alors que le groupe du Dr. Helmuth Mylius essaya également de commettre un attentat contre lui. Hitler rencontre l'anglaise Unity Mitford, en 1933, à 19 ans, qui le vénère. Elle devient une intime du Führer, qui l'utilise à des fins de propagande. Elle porte la croix gammée et multiplie les déclarations antisémites.
 
Adolf Hitler, de l’ascension à la chute d’un dirigeant totalitaire (partie 1)Les SA, devenus indociles, sont éliminés par les SS le 30 juin 1934 lors de la Nuit des longs couteaux et ainsi l'aile «sociale» du nazisme disparaît totalement pour donner des gages à l'élite de l'armée qui s'inquiète de la présence de Röhm au plus haut niveau de l'État, ou tout du moins du parti. Röhm et plusieurs de ses lieutenants sont donc assassinés. Il abrège en même temps les jours de certaines personnes qui n'ont rien à voir avec la SA : Gregor Strasser, le général von Schleicher et plusieurs collaborateurs du vice-chancelier von Papen.  À partir de là, les SS, plus que de tenir la rue et de diffuser la terreur chez les opposants, il s'agit d'investir les structures, de faire de l'entrisme. L'ambition d'Himmler est d'investir les organes des différentes polices allemandes. Il y en a beaucoup, parce qu'il n'y a pas à l'époque de police fédérale, mais une police pour chaque Land, mais aussi parce qu'il y a des polices spécialisées : la police criminelle, la police d'ordre qui gère la sécurité quotidienne des habitants, la police politique. Ce que vont faire les cadres de la SS, c'est d'investir les structures, y faire de l'entrisme pour pouvoir les contrôler de l'intérieur. Himmler en devenant préfet de police de Munich devient de fait chef de la police bavaroise. La première entreprise extérieure du régime nazi a connu un échec spectaculaire, puisque le chancelier Dollfuss, assassiné le 25 juillet par des nazis autrichiens, est remplacé par un homme du même parti qui déclare vouloir suivre la même politique, aux applaudissements de Mussolini. Avec la mort du président allemand Hindenburg le 2 août, l'ultime obstacle à Hitler est levé : le cumul des fonctions de chancelier et de président voulu par Hitler est largement approuvé par plébiscite le 19 août. Le jour même où Hitler se proclame président, officiers et soldats prêtent serment «d'obéissance inconditionnelle au Führer du Reich et du peuple allemand, Adolf Hitler, chef suprême des forces armées». Le nazisme s'installe en Allemagne. Le 13 janvier 1935, la Sarre, dont les ressources sont gérées par et pour la France, vote à 91% pour le retour au Reich. Fort de cette reconquête, Hitler dénonce publiquement le traité de Versailles à la radio deux mois plus tard et annonce la restauration du service militaire obligatoire à partir du 1er octobre. Le réarmement est désormais officiel. Des protestations internationales sont calmées par l'accord naval anglo-allemand du 18 juin, ce qui amène division des adversaires potentiels par l'exploitation d'une alliance franco-russe mal vue des conservateurs, notamment britanniques, début de recrutement d'un allié par un soutien discret à l'agression italienne en Éthiopie. En 1936, c'est la remilitarisation de la Rhénanie sous prétexte d' encerclement franco-soviétique compensée par l'«offre généreuse», qui va faire diversion pendant presque deux ans, d'un nouvel accord de démilitarisation des frontières, et les Jeux Olympiques sont maniés à la fois comme une démonstration de puissance et de pacifisme, pacte anti-komintern avec le Japon, qui paraît viser moins l'URSS que le caractère missionnaire de sa doctrine. Enfin, Himmler contrôle de fait toutes les polices allemandes et ce n'est qu'à partir de 1936 que les nazis se sont préparés à la guerre. Un étudiant juif Helmut Hirsch voulut assassiner Hitler à Nuremberg, mais fut arrêté peu de temps avant l'attentat, et sera exécuté le 4 juin 1937. À partir d'octobre 1936, Goering prend la responsabilité de la planification économique.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : François Delpla, Hitler, Grasset, 1999, et http://www.delpla.org/article.php3?id_article=55, Guido Knopp, Les femmes d'Hitler, Payot et Rivages, 2004, Ron Hansen, La nièce d'Hitler, Buchet-Chastel, 2006, Ian Kershaw, Le mythe Hitler, Flammarion, 2006, Hitler, Flammarion, 2008, https://networks.h-net.org/node/6088/reviews/7205/goldin-kershaw-hitler-1889-1936-hubris, et https://www.theguardian.com/books/2000/oct/07/historybooks.biography, Shigeru Miyuki, Hitler, Cornélius, 2011 (pour les images), Laurence Rees, Adolf Hitler : La séduction du diable, Albin Michel, 2013, https://www.lefigaro.fr/livres/2013/03/06/03005-20130306ARTFIG00641-hitler-ce-seducteur.php, Lionel Richard, Malheureux le pays qui a besoin d'un héros. La fabrication d'Adolf Hitler, Autrement, 2014, et http://www.slate.fr/story/98055/persistances-mythe-hitler, https://www.lemagducine.fr/a-lire/actu-livres/adolf-hitler-la-seduction-du-diable-laurence-rees-critique-essai-10014109/, Volker Ullrich, Adolf Hitler, une biographie. L'ascension : 1889-1939, Gallimard, 2017, et  https://next.liberation.fr/livres/2017/03/29/hitler-naissance-d-une-domination_1559236, Johann Chapoutot, et Christian Ingrao, Hitler, Presses Universitaires de France, 2018, https://www.lesinrocks.com/2018/09/15/actualite/politique/et-si-le-role-dhitler-durant-la-seconde-guerre-mondiale-avait-ete-surevalue/, https://www.nonfiction.fr/article-10030-entretien-avec-johann-chapoutot-le-nazisme-et-hitler.htm, et http://www.slate.fr/story/168611/biographie-chapoutot-ingrao-comment-adolf-devint-hitler-dictateur-nazi, https://encyclopedie_universelle.fracademic.com/9643/HITLER_%28A.%29, https://histoire-image.org/fr/etudes/charisme-hitler, https://histoire-image.org/fr/etudes/propagande-hitlerienne, http://resistanceallemande.online.fr/, https://sites.google.com/site/lagestuelledudictateur/etude-approfondie-d-adolf-hitler/i-la-gestuelle-d-hitler, https://www.europe1.fr/politique/la-rue-ou-la-bourgeoisie-qui-a-porte-adolf-hitler-au-pouvoir-3849692, https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Adolf_Hitler/124024, , https://www.memorial-caen.fr/le-musee/la-seconde-guerre-mondiale/la-faillite-de-la-paix/la-montee-du-nazisme-en-allemagne, https://www.monde-diplomatique.fr/publications/manuel_d_histoire_critique/a53166, et Gilbert BADIA, « TROISIÈME REICH (1933-1945) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 6 novembre 2020. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/troisieme-reich/.
 
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#Posté le mardi 02 mars 2021 04:28

La journée internationale des droits des femmes, une journée de revendication toujours d'actualité

Pour mieux comprendre l'histoire et les origines de la journée internationale des droits des femmes, il faut remonter le temps au début du XXe siècle. À cette époque, les luttes ouvrières et les manifestations de femmes réclamant le droit de vote, de meilleures conditions de travail mais aussi l'égalité entre les hommes et les femmes se multiplient dans plusieurs pays européens et du monde occidental. En France, plusieurs luttes ouvrières menées par des femmes ont également fait parler d'elles au début du XXe siècle. C'est le cas des «Penn Sardines» (littéralement «têtes de sardines» en Breton) de Douarnenez. Exerçant un métier pénible et très mal rémunéré, 2000 de ces ouvrières bretonnes décident de paralyser les conserveries de sardines en lançant une grève importante en novembre 1924, la véritable première grève de femmes en France. Après 46 jours de lutte, ces sardinières obtiennent finalement gain de cause : une hausse de salaire, le paiement des heures supplémentaires et celui des heures effectuées la nuit. Dès lors, les «Penn Sardines» de Douarnenez deviennent un symbole des luttes de classes menées par des femmes.
 
La journée internationale des droits des femmes, une journée de revendication toujours d’actualitéLa toute première initiative en faveur d'une journée pour les femmes remonte à 1909. Elle émane alors du Parti socialiste américain. Mais c'est à la Conférence internationale des femmes socialistes, en août 1910 à Copenhague, que l'Allemande Clara Zetkin fait voter le principe d'une Journée internationale, sans fixer de date. À cette période, les revendications des femmes contre les discriminations dans l'emploi et pour le droit de vote prennent de l'ampleur dans les pays industrialisés. Le mouvement des suffragettes pour revendiquer le droit de vote des femmes est né en 1903 au Royaume-Uni où les femmes obtiennent le droit de vote (à partir de 30 ans) en 1918. La Journée des femmes est donc l'initiative du mouvement socialiste et non du mouvement féministe pourtant très actif à l'époque. C'est justement pour contrecarrer l'influence des groupes féministes sur les femmes du peuple que Clara Zetkin propose cette journée. Elle rejetait en effet l'alliance avec les “féministes de la bourgeoisie”. La première édition de la Journée des femmes remonte au 19 mars 1911. Ce jour-là, plus d'un million de personnes manifestent pour le droit des femmes en Autriche, au Danemark, en Allemagne et en Suisse. L'initiative prend de l'ampleur ailleurs dans le monde, à tel point que des femmes russes prennent le risque d'organiser des rassemblements clandestins le dernier dimanche du mois de février 1913.
 
La journée internationale des droits des femmes, une journée de revendication toujours d’actualitéDans les premières années, ces journées sont très liées aux mouvements ouvriers et socialistes. En 1914, c'est à la date du 8 mars que des femmes socialistes se rassemblent à Berlin, pour réclamer notamment le droit de vote pour les femmes. Cette date constituerait la première véritable manifestation du 8 mars. Mise en sourdine après le déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914, la Journée des femmes trouve un nouveau départ en Russie. Le 8 mars 1917 (23 février dans le calendrier russe), se déroulent à Saint-Pétersbourg (alors nommé Pétrograd) des manifestations d'ouvrières qui réclament du pain et le retour des hommes du front. C'est le premier acte des événements qui conduiront à l'abdication du Tsar et la révolution russe. En souvenir de ce "premier jour de la révolution russe", Lénine aurait désigné cette date comme jour officiel de célébration pour les femmes. Le 8 Mars sera dès lors l'occasion pour les partis communistes de mobiliser les femmes.
 
La journée internationale des droits des femmes, une journée de revendication toujours d’actualitéAprès la Seconde Guerre mondiale, la journée du 8 mars devient dans tous les pays du Bloc de l'Est une célébration de la femme et du communisme. Dès le début des années 70, les mouvements féministes occidentaux s'emparent de cette date symbolique pour en faire un moment fort des revendications pour l'égalité des droits politiques et sociaux, pour la légalisation de l'avortement ou l'égalité au travail. En 1977, l'Organisation des Nations unies (ONU), avec d'autres organisations internationales, fait de cette date la "Journée internationale des femmes" ("International women's day" en anglais). En 1982, Yvette Roudy, alors ministre déléguée aux droits de la femme, amène la France à reconnaître le 8 mars comme «Journée internationale des droits des femmes». Il faut dire que d'autres grands événements ont incontestablement marqué l'histoire des droits des femmes en France, comme le droit de vote et l'éligibilité aux femmes en 1944, la loi Neuwirth qui autorise la contraception en 1967, la naissance du Mouvement de libération des femmes en 1970 ou encore la loi sur l'avortement en 1975.
 
Mais tous les ans, certaines personnes parlent de «fête de la femme». Avec, en prime, les sempiternelles opérations marketing et sexistes vantant vernis à ongles, « chocolats réservés aux femmes » ou bouquets de fleurs. Or, cette journée a été créée dans une perspective militante. Elle est l'occasion de réaffirmer l'importance de la lutte pour les droits des femmes et de rendre hommage aux combats, passés et présents, menés en faveur de l'égalité femmes-hommes. En 2021, la Journée internationale des femmes a donc pour thème : «Leadership féminin : Pour un futur égalitaire dans le monde de la Covid-19». L'ONU entend célébrer les efforts déployés par les femmes et les filles du monde entier pour former un futur et une relance plus égalitaires suite à la pandémie. Selon un récent rapport de l'ONU, les femmes sont, à l'heure actuelle, encore sous-représentée dans la sphère publique et restent minoritaires dans les postes de prise de décisions. En 2021, seuls 22 pays sont dirigés par des femmes. Les parlements nationaux ne comptent en moyenne que 24,9% de femmes. Toujours selon l'ONU, au rythme actuel, il faudra encore attendre 130 ans pour atteindre une stricte parité dans les postes gouvernementaux. Le thème de la journée met également en avant l'implication des femmes dans la lutte effective contre le virus COVID-19. En première ligne, les travailleuses de la santé sont encore aujourd'hui rémunérées en moyenne 11 % de moins que leurs homologues masculins.
 
Pour aller plus loin, je vous mets ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : https://www.boursorama.com/patrimoine/actualites/8-mars-journee-internationale-des-droits-des-femmes-1725a1e706fb79336518e8981f5c2f8e, https://www.geo.fr/histoire/cinq-choses-a-savoir-sur-la-journee-internationale-des-femmes-celebree-le-8-mars-203956, https://lejournal.cnrs.fr/articles/journee-des-femmes-la-veritable-histoire-du-8-mars, https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2021/03/07/joyeuse-fete-de-la-femme-huit-idees-recues-sur-la-journee-internationale-des-droits-des-femmes_6072287_4355770.html, et https://www.sortiraparis.com/actualites/a-paris/guides/243783-journee-de-la-femme-pourquoi-celebre-t-on-cette-journee-le-8-mars-histoire-et-or.
 
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Tags : Histoire
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#Posté le lundi 08 mars 2021 08:00

Adolf Hitler, de l'ascension à la chute d'un dirigeant totalitaire (partie 2)

Adolf Hitler, de l’ascension à la chute d’un dirigeant totalitaire (partie 2)À partir de 1937, Hitler et le NSDAP en place depuis 4 ans remportent des succès sociaux (disparition du chômage, industrialisation par l'armement), mais ceux-ci cachent une autre réalité car jusqu'en 1937 (date à laquelle il sera déporté) le ministre des Finances est Hjalmar Schacht, le père de la désinflation de 1923 qui mène une politique monétaire extrêmement rigoureuse. Ce sont les salariés qui paient cet effort de financement. Les salaires sont gelés tout au long de la période et la masse salariale baisse de 64% à 57% du revenu national entre 1932 et 1938, et du fait de la hausse des impôts sur le revenu, la consommation baisse plus encore: de 83 à 59% du revenu total. Il ne s'agit pas de chiffres abstraits. Si l'on considère le budget typique d'une famille pauvre entre 1927 et 1937, la consommation de pain blanc baisse de 44%, la consommation d'½ufs de 41%, la consommation de viande de 18%, la consommation de bière de 60%. Les seuls termes qui progressent sont le pain noir (+ 20%) et le fromage (+ 11%). planification économique. Avec un résultat qui se traduit par une «planification confuse, des pénuries d'emploi, une organisation industrielle médiocre». Au lendemain de la guerre, les alliés seront abasourdis par la mauvaise organisation des usines allemandes. Si l'on prend comme mesure de la réussite économique la progression de la productivité du travail, les chiffres parlent d'eux-mêmes. Elle double aux États-Unis entre 1913 et 1938, progresse de 180% en France, mais n'augmente que de 37% en Allemagne.  Finalement, la quasi-disparition du chômage fait supporter aux ouvriers l'allongement de la journée de travail, la baisse des salaires et le grignotage des libertés syndicales. Les classes moyennes, de plus en plus prolétarisées, qui avaient été le principal soutien de la montée du nazisme, en sont aussi les principales victimes – mais des victimes passives – sauf ceux qui font carrière dans les nombreuses organisations du parti, où ils se signalent par leur fanatisme. Rien d'étonnant à ce que les oppositions, réduites à leur plus simple expression, soient le fait d'exilés des anciens partis politiques ou de membres des Églises catholique et protestante, choqués par le néo-paganisme des nazis et par la persécution des Juifs, mais peu suivis par leur hiérarchie. Mais, la gouvernance national-socialiste est chaotique. Hitler ne supporte pas la discipline du cabinet ministériel, il préside de plus en plus rarement un gouvernement dont l'ultime réunion a lieu en 1938. Abandonnés à eux-mêmes, les ministères voient par ailleurs leurs prérogatives se restreindre considérablement. Pour les court-circuiter, Hitler crée des institutions spéciales, chargées de missions spécifiques, mais dotées de pouvoirs très larges, qu'il confie à ses lieutenants les plus fidèles. La police et plus généralement les outils de la politique de sécurité échappent totalement au contrôle du ministère de l'Intérieur ; ils sont entre les mains d'Heinrich Himmler, le chef des SS, qui bâtit un véritable État dans l'État. Chargé de la mise en ½uvre du plan de quatre ans qui devait permettre d'adapter l'économie à l'effort de guerre, Hermann Göring empiète largement sur les domaines de compétence du ministre de l'Économie. Contrairement à ce qu'on pourrait croire les chefs nazis, tels Himmler et Göring, n'obéissaient pas aveuglément à Hitler, ils le devançaient plutôt. S'ils bénéficient d'une réelle autonomie et se livrent entre eux à une guerre sans merci pour accroître leurs "territoires", les Göring, Goebbels, Himmler, Heydrich, Speer et autres Bormann n'en restent pas moins des exécutants, tremblant devant la volonté de leur chef. Hitler ne donnait jamais d'instructions précises et encore moins d'ordres écrits, car seuls les dignitaires de son entourage direct détiennent un pouvoir réel, auquel se double alors l'aveuglement des maréchaux qui suivaient scrupuleusement ses ordres sur le moment et l'endroit où les armées devaient se déplacer, les intellectuels sanctionnaient collectivement toutes les doctrines insensées qu'il articulait, et les industriels le saluaient comme le sauveur du capitalisme (dans un État «socialiste»).
 
Adolf Hitler, de l’ascension à la chute d’un dirigeant totalitaire (partie 2)Ils connaissent aussi de succès extérieurs («coups de force» sur la Rhénanie, l'Autriche, la Tchécoslovaquie) qui expliquent sa popularité, mais provoquent la réaction tardive des puissances occidentales et le début de la Seconde Guerre mondiale. En 1937, c'est le calme apparent sauf en Espagne, et le comité de «non-intervention» sur ce même conflit espagnol à Londres, donne à l'Allemagne une aura de négociateur fréquentable, et Hitler étend le pacte anti-komintern à l'Italie (première esquisse, timide et limitée, de ce qu'on appellera l'Axe à partir de Pearl Harbor, ne désignant, avant 1941, que le lien entre Rome et Berlin). Lors d'une réunion à la Chancellerie le 5 novembre 1937, Hitler confie à son état-major la nécessité de conquérir sans tarder de l'espace vital. Puis, en  1938, c'est le démarrage des conquêtes, au moment où un commando armé composé de militaires était prêt à intervenir contre Hitler pour s'opposer à l'invasion de la Tchécoslovaquie puis de la France, et les accords de Munich les en empêche, mais discréditent et démobilisent les Occidentaux tout en approfondissant le fossé entre eux et Moscou, tandis qu'Hitler pourvoit les postes dans l'armée, en chassant par divers procédés ceux qui auraient pu lui faire de l'ombre, et après s'être débarrassé en février 1938, du très capable et très populaire général von Fritsch, il le remplace par Brauchitsch, plus lourdaud, flanqué du compétent Halder, tout en exposant sa politique à ses collaborateurs : il vient de se rapprocher de l'Italie fasciste, qui est pour lui un modèle désormais dépassé. Du 9 au 10 novembre,  c'est la Nuit de Cristal, les synagogues, flambent de Munich à Rostock. Pour justifier cette explosion de violence, les nazis n'invoquent qu'un motif : l'attentat commis au c½ur de Paris par un jeune juif polonais Herschel Grynszpan contre un diplomate du Reich, Ernst vom Rath. Les chefs de l'Allemagne nazie déclenchent une persécution généralisée contre les juifs. Coups, humiliations, arrestations, magasins pillés, vitrines fracassées, synagogues profanées et vouées aux flammes : il s'agit de contraindre la communauté israélite du Reich à fuir le pays et à abandonner ses biens. Enfin en 1939, c'est l'occupation de la Tchécoslovaquie, à partir du 15 mars, déchirant ostensiblement les accords de Munich, pour faire comprendre aux Allemands qu'il y aura la guerre, à cela se double les menaces sur la Pologne, que la plupart des Allemands détestent, pour faire réagir les Occidentaux et les rendre responsables de la dégradation du climat,  tout cela avec la négociation secrète avec les Soviétiques entravant leur rapprochement avec l'Occident, car malgré leurs idéologies diamétralement opposées, Hitler et Staline voient leurs intérêts converger, et enfin le pacte germano-soviétique avec ces derniers le 23 août, rend la guerre inévitable et peu risquée. C'est un véritable choc pour les démocraties. Enfin, le consensus réalisé par le régime auprès de la population est incontestable. Il s'explique par l'impression de la majorité d'avoir retrouvé, après la crise, une certaine sécurité, et même, pour les milieux d'affaires.
 
Adolf Hitler, de l’ascension à la chute d’un dirigeant totalitaire (partie 2)De 1939 à 1941, Hitler devient le maître de la plus grande partie de l'Europe, malgré une tentative d'attentat du menuisier Johann Georg Elser, qui voulait à tout prix éviter la guerre et mettre fin à la dictature, le 8 novembre 1939. Cela s'explique par la le fait que la Wehrmacht était une armée dotée de cadres jeunes, fortement mécanisée, pourvue d'un matériel moderne (chars, avions en piqué ou Stukas) qui écrasa des adversaires souvent mal préparés, tout cela sous la volonté d'Hitler. Les buts des nazis, en entreprennent leur expansion en 1939, ils veulent non seulement annexer les pays conquis, mais remodeler entièrement le continent, le vider des indésirables par la déportation ou l'extermination, et le repeupler par un seul type racial, l'homme fort germanique. En somme, reprendre tout de zéro, l'Histoire et la nature, qui, toutes deux, se sont fourvoyées dans la diversité. L'humain n'est plus alors qu'une variable économique... Hitler voulait appliquer son projet racial européen. C'est un projet global, cohérent, raisonné, une ½uvre de démiurge, qui va engager des centaines de milliers de collaborateurs zélés, exterminer des millions de personnes, et dont l'ampleur et l'horreur nous laissent encore aujourd'hui hébétés. Son but est de remodeler entièrement l'Europe, afin de remplacer les peuples qui s'y trouvent par une race sélectionnée, épurée. L'absence d'une offensive franco-anglaise, lui permet d'ordonner l'invasion de la Pologne le 1er septembre 1939, qui fut battue en moins de trois semaines, et enfin l'offensive soviétique du 17 septembre sur les arrières polonais, réclamée vigoureusement par l'Allemagne à un Staline peu empressé et fatale au moral de l'ennemi, puis vient la campagne de Norvège, premier engagement contre les forces franco-britanniques et premier succès de la nouvelle armée allemande contre des adversaires à sa taille. Hitler en prend une part essentielle. Au printemps suivant, la France subit le même sort, grâce à une intuition foudroyante - notamment en confiant à Manstein les clefs de la guerre-éclair contre la France -, l'ancien caporal n'en demeura pas moins un stratège amateur, car pendant la campagne de France entre mai et juin 1940, pendant la Blitzkrieg (la Guerre éclair), il ne comprend rien au mouvement et à la vitesse, que ses généraux imposent, parfois par la ruse (tel général invoque un problème de réception des ordres du GQG, tel autre désobéit ouvertement pour poursuivre sa route). Cette campagne est gagnée, car les généraux n'ont pas suivis les ordres au sommet. Il étend aussi ses conquêtes en Europe, dans les Balkans et en Afrique du Nord lorsqu'en avril 1941, la Wehrmacht conquiert la Yougoslavie et la Grèce, et vient au secours des troupes italiennes de Mussolini, défaites et par les Britanniques en Égypte en septembre 1940 et en Éthiopie le 10 avril 1941 avec l'appui de l'Afrikakorps en Afrique du Nord, tout en menant une guerre sans merci sur l'Atlantique après beaucoup d'efforts pour obtenir de l'Angleterre la paix pendant cette année 1940-41 où elle restait seule en guerre contre lui, notamment en juillet, en octobre et en mai, attaquant sans relâche les convois alliés faisant route vers l'Europe.  
 
Adolf Hitler, de l’ascension à la chute d’un dirigeant totalitaire (partie 2)Cela permet à Hitler d'organiser un système continental fondé sur l'asservissement au Grand Reich allemand et la mise en ½uvre, le IIIe Reich disposait désormais du potentiel économique de territoires peuplés de 290 millions d'habitants.  La Pologne centrale et méridionale fut organisée en Gouvernement général en octobre 1939. Entre avril et juin 1940, les Allemands conquirent le Danemark et la Norvège. Les Allemands permirent au gouvernement danois de rester en place et de conserver une autonomie dans les affaires intérieures, mais les élections furent interdites. La Norvège tomba sous l'administration d'un Commissaire du Reich, qui gouverna avec l'aide de l'armée allemande, des autorités d'occupation composées de policiers et de SS, ainsi que de la police et de l'administration norvégienne collaborationniste. Les Pays-Bas furent placés sous l'autorité d'un Commissariat du Reich, une administration civile allemande qui supervisait l'administration néerlandaise collaborationniste. La Belgique fut placée sous occupation militaire. Le Gouvernement français, entériné par un vote du Parlement réuni à Vichy, qui donna les pleins pouvoirs à Pétain, resta officiellement neutre pendant la guerre, mais était en fait entièrement dépendant de l'Allemagne nazie dans la conduite de sa politique étrangère ainsi que dans la plus grande partie de sa politique intérieure. Avec leurs alliés italiens, les Allemands se partagèrent la Slovénie et annexèrent la partie nord-est du pays, soutenant un État croate satellite (qui comprenait la Bosnie-Herzégovine) dirigé par un gouvernement fasciste oustachi, et placèrent la Serbie sous occupation militaire. La Grèce, après avoir perdu son littoral nord-ouest au profit de l'Albanie annexée par l'Italie, et la Thrace au profit de la Bulgarie, fut divisée en deux zones d'occupation, l'une allemande et l'autre italienne et placée sous l'administration militaire de ces deux pays. Dans ces territoires conquis, Hitler a une idée personnelle celle d'une Europe sans juifs dominée par l'Allemagne, en gros une Europe de guerriers prête à lutter contre l'hégémonie des États-Unis. Pour maintenir le niveau de vie de la population allemande, il met en place une économie de guerre exploitant les ressources du continent par l'exploitation de la main d'½uvre, le pillage des matières premières, instaurations de taux de change profitant outrageusement au Reich, entrée à des conditions plus que favorables dans le capital des entreprises des pays conquis, des directives à l'économie des pays conquis, tout cela suivant le modèle mis en place durant l'Anschluss, et dont le pillage des biens juifs est une composante essentielle. Dans tous les pays d'Europe occidentale, il y a eu des comportements similaires : inertie, passivité, résignation et, dans les deux premières années, une certaine accommodation. Dans les pays satellites, les gens ont suivi leurs gouvernements dans la politique du chacal : on s'allie au plus fort et on s'approprie les dépouilles. Partout, il y a eu des poches de collaboration, même à l'Est. Cela venait souvent des minorités nationales opprimées, comme les Ukrainiens ou les Baltes, qui voyaient les Allemands comme des libérateurs. Des centaines de milliers de collaborateurs zélés ont ainsi contribué à l'extermination des Juifs d'Europe de l'Est. À l'Ouest, la collaboration était soit de nature administrative, soit personnelle, fondée sur l'intérêt commerçant ou industriel. En tout cas, les Français étaient les seuls en Europe occidentale à avoir un gouvernement légal qui pratiquait une collaboration d'État avec l'occupant. Cela a encouragé bien des Français, en particulier dans les élites, à suivre Pétain dans sa politique. La première solution finale commence à l'été 1940 lorsque les nazis commencent à penser à l'échelle européenne et songent à envoyer tous les Juifs à Madagascar. Finalement, cela n'est pas possible. En novembre 1940, on décide alors de fermer les ghettos en Pologne.
 
Adolf Hitler, de l’ascension à la chute d’un dirigeant totalitaire (partie 2)Mais l'entrée en guerre de l'URSS le 22 juin 1941 après l'attaque allemande, puis des États-Unis en 1941, renverse progressivement la situation. Les premiers succès en URSS furent rapides, et en quelques mois, les forces allemandes étaient devant Moscou, mais elles furent stoppées par une contre-offensive de l'armée soviétique. Après avoir repoussé les forces soviétiques hors de Pologne orientale, que l'Union Soviétique avait annexée et occupée en 1939 conformément aux dispositions du Pacte germano-soviétique, les Allemands rattachèrent administrativement le district de Bialystok à la Prusse orientale et incorporèrent dans le Gouvernement général la Galicie orientale, c'est-à-dire la région de Lvov au sud-est de la Pologne. Soumis à un pillage en règle, ces territoires seront le cadre d'une exploitation sans pitié des populations locales. Le Generalplan Ost, le «plan Est» de Himmler de juillet 1941, prévoit de déplacer 31 millions de Slaves issus de Pologne, des pays Baltes et de l'Union soviétique vers la Sibérie et d'installer environ 4 millions de colons allemands sur les terres ainsi «libérées» ! C'est une colonisation, à cette différence, unique dans l'Histoire, que les nazis ne prétendent pas mener une mission civilisatrice. Ils veulent au contraire engager une déculturation rapide, de manière à réduire ces populations à l'état d'esclaves ou d'ilotes. Cela prend forme immédiatement en Pologne: fermeture des universités, des lycées (sauf les établissements techniques), réduction de l'école primaire... Durant cette période, une série de suggestions qui viennent d'Hitler et qui sont relayées par Himmler, elles-mêmes sous la forme de suggestions (ce dernier faisant la tournée des troupes sur la quasi-totalité du front à l'été 1941), sans être de véritables ordres, font basculer sur le terrain la politique de massacre en véritable politique génocidaire. Plusieurs centaines de milliers de prisonniers soviétiques furent sélectionnés et fusillés, plus de 2 millions moururent en captivité en quelques mois pendant l'été et l'automne 1941. Les hommes de Himmler tuèrent, par gazage dans des camions ou par fusillade, des milliers de patients d'établissements psychiatriques en Pologne et en URSS pour dégager des locaux pour la troupe...  On passe aussi du meurtre des hommes initialement prévu au meurtre de toutes les populations juives à l'Est entre juillet en août 1941 avec une culmination dans le gigantesque massacre de Kamenets-Podolski. Après novembre-décembre 1941, Hitler ne pouvait plus gagner la seconde guerre mondiale, mais il pouvait toujours l'emporter en ne la perdant pas. S'il avait conduit Staline au-delà de la Volga, forçant une sorte d'armistice, ou jeté les armées anglo-américaines à la mer en 1944, il n'aurait pas gagné la guerre, mais l'un ou l'autre de ses ennemis aurait été contraint de faire quelque arrangement avec lui. Il le savait et en décembre 1941, toute sa stratégie a changé. Il faisait maintenant face à une longue guerre et pensait que tôt ou tard la coalition mal à l'aise et contre nature de ses ennemis, capitalistes et communistes, se briserait. Il savait également que cela ne pouvait pas être atteint par la diplomatie, mais en frappant un coup décisif contre l'un de ses ennemis. En même temps, il donna le commandement de l'industrie allemande à Speer en 1942, la transformant en une économie de guerre étonnamment réussie et productive. La guerre à l'Est qui est un échec dès l'automne 1941, rend également impossible de déporter les Juifs d'Europe vers le cercle polaire après la défaite de l'URSS comme cela a été un temps envisagé, la situation catastrophique sur le plan sanitaire des ghettos dans lesquels le gouvernement général en Pologne a parqué les Juifs et l'entrée en guerre des États-Unis à partir du 8 décembre 1941 amène à la prise de décision de tuer tous les Juifs entre le 11 et le 16 décembre 1941. Dans ce contexte-là, Wannsee le 20 janvier 1942 n'est qu'une réunion d'information interministérielle (et non pas une réunion décisionnaire) : sont réunis par Heydrich, chef du RSHA, dans une villa confisquée par la SS, des directeurs de l'administration centrale des différents ministères (justice, affaires étrangères, défense, économie) concernés par ce que les nazis appellent désormais la «Solution finale». Hitler  autorise alors ses lieutenants Himmler et Heydrich à créer des camps d'extermination immédiate en Pologne. Mais, Hitler doit faire face à la résistance à sa politique, comme celle de l'«Orchestre rouge» qui informe la population des crimes nazis  à partir de 1941 et que la Gestapo anéanti durant l'été 1942.
 
Adolf Hitler, de l’ascension à la chute d’un dirigeant totalitaire (partie 2)Depuis la fin de l'année 1942 et le début de l'année 1943, le rapport de force militaire s'est inversé au profit des Alliés, car les Allemands ne peuvent empêcher le 9 novembre 1942, que les Anglo-Saxons débarquent en Afrique du nord, et ils connaissent leur première défaite à El-Alamein, dans le désert de Libye, le 23 octobre 1942. Des mouvements de résistance armée font leur apparition en Europe de l'Est après l'invasion nazie et se multiplient dans l'Europe occidentale occupée à partir de 1942, encouragés par les défaites de la Wehrmacht en Afrique du Nord et, plus tard, en Russie. Les motifs politiques et idéologiques jouent un rôle important, les antifascistes et communistes prenant souvent la tête de ces mouvements d'opposition. En raison de la méfiance et de l'hostilité que se vouent les divers groupes de résistants, aucun pays ne compte de mouvement unifié. Les résistants actifs tuent des ennemis, mènent des opérations de sabotage ou encore créent des filières pour sauver des juifs ou exfiltrer des membres des forces alliées, entre autres. Ces groupes sont parfois sous la houlette d'une entité nationale externe, comme la France libre du général Charles de Gaulle, qui parvient à unir de nombreux groupes de résistants disparates fin 1943.  Hitler ne parvient pas à concevoir une stratégie défensive, notamment sur le front russe, car il donne des ordres d'arrêt systématiques et refusant toute stratégie intelligente de recul ou de mouvement de rétablissement. Il va demander à chaque fois de tenir la position, coûte que coûte, au risque que l'armée allemande soit détruite par cette obstination. Les défaites (Stalingrad, février 1943; Afrique du Nord, mai 1943; Koursk, juillet 1943; Sicile, août 1943), ont de profondes conséquences sur son caractère, et il renonce à toute apparition en public, au désespoir de Goebbels, sur qui retombe tout le poids du maintien de la popularité du régime, qui fait face à  la Rose blanche créé en 1942, dont ses dirigeants, Hans Scholl, sa s½ur Sophie Scholl et le professeur Kurt Huber, furent arrêtés et exécutés au printemps 1943 pour avoir distribué des tracts anti-nazis, et  Dietrich Bonhoeffer, figure de la résistance protestante allemande, sera arrêté en 1943. Le Führer ne sort de son silence que pour asséner à son entourage des exposés délirants sur la réorganisation de l'Europe, et il passe l'essentiel de son temps penché sur des cartes d'état-major; ses proches peuvent observer presque à vue d'½il son vieillissement accéléré, dû au surmenage et à l'abus de médicaments. Comme la plus haute hiérarchie nazie à partir de l'été 1943, Hitler sait qu'il va être très difficile de gagner la guerre. En 1944, les grandes offensives soviétiques à l'Est et le Débarquement en Normandie à l'Ouest scellent la défaite de l'Allemagne. Entre Kiev (6 novembre 1943) et La Rochelle ou Lorient (9 mai 1945), la période des libérations s'étend par conséquent sur près d'un an et demi. Rome n'est libérée que le 4 juin 1944, Bruxelles le 7 septembre, Athènes le 12 octobre, Auschwitz-Birkenau et Varsovie seulement en janvier 1945, Vienne à la mi-avril 1945. Hitler sait déjà à partir de l'été 1944 que gagner est impossible, il souhaite alors prolonger la guerre le plus longtemps possible pour que, si le Reich de mille ans est impossible, la défaite du Reich soit tellement spectaculaire et fracassante qu'un mythe millénaire en surgisse, mais de plus en plus coupé des réalités, il doit faire face à la résistance militaire qui prit tournure avec Claus Von Stauffenberg face aux revers et à la Solution finale pour aboutir à l'attentat du 20 juillet 1944 pour mettre en ½uvre le coup d'État qu'il a préparé avec les autres conjurés, mais il a survécu ce qui accentue son autoritarisme, et ne peut empêcher l'invasion de l'Allemagne par les Alliés en mars 1945. La Wehrmacht qui jette ses dernières forces dans la bataille, tente de stopper les armées soviétiques qui ont atteint l'Oder. À l'Ouest, les armées anglo-américaines franchissent le Rhin. Au grand désarroi de Churchill, Eisenhower laisse les Soviétiques s'emparer de Berlin. Sentant la défaite approcher, le dictateur nazi ne s'est donc pas contenté de planifier son suicide, mais a pris soin d'ordonner avec minutie la destruction de son pays, arguant que les troupes alliées, après avoir envahi l'Allemagne, ne laisseraient derrière elles qu'une «terre brûlée». Dans ses mémoires, Albert Speer fait part de son désaccord avec le projet d'Hitler, qualifiant l'ordre Néron d'«arrêt de mort pour le peuple allemand», craignant que ces destructions volontaires ne ramènent l'Allemagne «au Moyen-âge». Désaccord partagé par les grands industriels de l'époque. Albert Speer a donc entrepris de convaincre Hitler, déjà reclus dans son bunker, de ne pas mettre ses plans à exécution, ce qui n'empêche pas le dictateur nazi de se débarrasser de ses derniers ennemis le 9 avril puisque Dietrich Bonhoeffer est pendu, en même temps que Whilelm Canaris, Hans Oster, et Georg Elser. Enfermé dans le bunker de la chancellerie, éteint et profondément diminué, abandonné par ses fidèles dès le 20 juillet et par Albert Speer le 21 mars, Hitler poussé par Martin Boorman démet Göring de ses fonctions et le fait arrêter par la Gestapo alors qu'il l'avait désigné comme son successeur, puis il épouse Eva Braun le 29 avril, et se suicide le 30 avril 1945 d'une balle dans la tête et Eva Braun l'accompagne dans la mort avec une capsule de cyanure. Le général Jodl signe l'acte de capitulation le 7 mai à Reims. Le lendemain, une seconde reddition solennelle se déroule à Berlin à la demande de Staline, mettant fin à la guerre en Europe.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : R.J. Overy, The Nazi Economic Recovery: 1932-38, Cambridge University Press. 1982, et https://www.liberation.fr/tribune/2000/02/21/hitler-et-l-emploi_317690, François Delpla, Hitler, Grasset, 1999, et http://www.delpla.org/article.php3?id_article=55, Jean-Marie Flonneau, Le Reich allemand: De Bismarck à Hitler - 1848-1945, Armand Colin, 2003, Ian Kershaw, Le mythe Hitler, Flammarion, 2006, Hitler, Flammarion, 2008, La chance du diable : Le récit de l'opération Walkyrie, Flammarion, 2009, https://networks.h-net.org/node/6088/reviews/7205/goldin-kershaw-hitler-1889-1936-hubris, et https://www.theguardian.com/books/2000/oct/07/historybooks.biography, Dominique Barjot, Penser et construire l'Europe : (1919-1992), Editions Sedes, 2007, Shigeru Mizuki, Hitler, Cornélius 2011(pour les images), Joachim Fest, La résistance allemande à Hitler, Perrin, 2013, Laurence Rees, Adolf Hitler : La séduction du diable, Albin Michel, 2013, https://www.lefigaro.fr/livres/2013/03/06/03005-20130306ARTFIG00641-hitler-ce-seducteur.php, https://www.lemagducine.fr/a-lire/actu-livres/adolf-hitler-la-seduction-du-diable-laurence-rees-critique-essai-10014109/, Johann Chapoutot, et Christian Ingrao, Hitler, Presses Universitaires de France, 2018, https://ehne.fr/fr/encyclopedie/th%C3%A9matiques/guerres-traces-m%C3%A9moires/occuper-%C3%AAtre-occup%C3%A9/la-r%C3%A9sistance-aux-occupations-militaires-en-europe-depuis-le-xixe-si%C3%A8cle, https://encyclopedia.ushmm.org/content/fr/article/german-wartime-expansion, https://encyclopedia.ushmm.org/content/fr/article/german-resistance-to-hitler, https://encyclopedie_universelle.fracademic.com/9643/HITLER_%28A.%29, http://resistanceallemande.online.fr/, https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Adolf_Hitler/124024, https://www.lexpress.fr/informations/philippe-burrin-les-nazis-voulaient-l-europe-d-une-seule-race_643255.html, https://www.memorial-caen.fr/le-musee/la-seconde-guerre-mondiale/la-faillite-de-la-paix/hitler-prepare-lallemagne-nazie-la-guerre, https://www.memorial-caen.fr/le-musee/la-seconde-guerre-mondiale/de-la-guerre-europeenne-la-guerre-mondiale, https://www.memorial-caen.fr/le-musee/la-seconde-guerre-mondiale/la-guerre-totale, https://www.memorial-caen.fr/le-musee/la-seconde-guerre-mondiale/reconquetes-et-liberations, et https://www.memorial-caen.fr/le-musee/la-seconde-guerre-mondiale/fin-de-la-guerre-et-bilan, https://www.rtbf.be/lapremiere/emissions/detail_un-jour-dans-l-histoire/accueil/article_histoire-les-derniers-jours-d-adolf-hitler?id=10525739&programId=5936, Gilbert BADIA, «TROISIÈME REICH (1933-1945)», Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 6 novembre 2020. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/troisieme-reich/.
 
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#Posté le mardi 09 mars 2021 04:06

Mathilde de Ringelheim, ou la difficile unité familiale

Aujourd'hui nous fêtons la Sainte-Mathilde, célébrant une reine de Germanie, devenue la patronne des familles nombreuses. D'après la tradition catholique, on peut la prier en cas de conflit avec ses enfants, pour rétablir l'harmonie familiale, et il faut dire qu'elle en a fait la dure expérience.
 
Mathilde de Ringelheim, ou la difficile unité familialeNée en Westphalie en 895, Mathilde est issue d'une grande famille de la noblesse, les Immeding, prétendant descendre de Widukind, Mathilde est envoyé par ses parents le comte Dietrich et son épouse, Reinhilde, dans le monastère féminin d'Herford, auprès de sa grand-mère devenu veuve, et y reçu une éducation conforme à son rang afin de devenir moniale, mais elle devint la seconde épouse de Henri 1er de Germanie, surnommée l'Oiseleur, en raison de son goût prononcé pour la chasse au faucon, dont remariage a été célébré en l'an 909 permettant à la famille ducale des Liudolfing de s'emparer de la Saxe, et avec elle il impose son autorité en Souabe et en Bavière, réintègre la Lorraine dans la mouvance germanique et tient en échec Slaves et Hongrois, elle gravit toutes les étapes du pouvoir jusqu'à devenir reine de Germanie en 919. Mais, précise aussitôt l'un de ses biographes, «l'heureuse épouse du roi victorieux ne se laissa pas éblouir par les magnificences de la terre, et loin de se guider par l'orgueil, n'eut en vue que le service de Dieu». Son statut de reine n'entame en rien sa piété. Et le couple royal très uni se montre généreux envers les pauvres et l'Église. On ne compte plus les monastères et hôpitaux qu'ils font bâtir.
 
De cette union réussie naissent 5 enfants, dont Otton, dit Otton Ier le Grand, fondateur du Saint Empire Romain Germanique désigné successeur de son père en 929, Henri le second, duc de Bavière, Brunon, archevêque de Cologne (953-965), et ses filles Geberge, épouse du duc Giselbert de Lotharingie et de Louis IV d'Outremer, et Edwige qui fut la mère d'Hugues Capet,  1er roi de France, qu'elle a parfaitement élevés. La mort de son bien-aimé accable Mathilde, à cela s'ajoute un différent entre ses fils Otton et Henri. En conflit sur la succession de leur père en 936, Mathilde douée pour l'intrigue, a voulu favoriser son second fils dans la succession de son père, elle échoua et Henri dut se contenter du duché de Bavière, tandis qu'Otton prit la couronne paternelle, puis celle d'Italie en 951, pour devenir enfin le 1er titulaire du Saint Empire Romain Germanique (962-973). Les deux frères se réconcilient après le soulèvement d'Henri entre 938 et 941, et s'unissent sur le dos de leur mère, à qui ils font un procès l'accusant de dilapider l'argent du royaume à force de le donner aux déshérités. Dépouillée de ses biens, elle trouve refuge dans le couvent d'Engerhen (Westphalie). La reine ayant toujours été pieuse, reçut de grande grâce dans sa retraite ne se plaignant pas de son sort malgré les récriminations des princes et des prélats sur son sort leur disant : "Mes enfants sont pour moi l'instrument de la volonté de Dieu : qu'Il soit béni et les bénisse".
 
Mathilde de Ringelheim, ou la difficile unité familialeGrâce à sa patience et son esprit pacifique, ses fils se repentent et lui restituent sa fortune, tout cela grâce au soutien de la reine Édith, avec une influence affaiblie, mais sa position était solide en étant  la rectrice du monastère de Quedlinburg (Saxe). Ce n'est qu'en 946 qu'elle la retrouve complètement avec la mort de la reine Édith, et elle se tient à l'écart de la révolte de Liudolf, fils d'Otton, ce qui lui permet de renouer des relations avec ce dernier. Mathilde multiplie alors les ½uvres de charité pour les pauvres et les malheureux, en profitant pour construire des hôpitaux, des églises, et des monastères dont les plus célèbres sont celui de Polden où vivaient 3000 moines, celui de d'Enger, et celui de Northausen (Thuringe) fondée en 962, où elle se fit elle-même religieuse et passa les 5 dernières années de sa vie. On disait d'elle : "Personne ne venait à elle dolent (malheureux) qui ne repartit joyeux". Elle eut l'honneur de recevoir l'hommage de sa parenté lors de l'assemblée dynastique de Cologne en 965, symbole de l'unité familiale. Sentant sa mort arriver, elle va s'installer dans le monastère de Quedlinburg,  où repose son époux et qu'ils avaient fondé ensemble, pour le rejoindre dans la sépulture le 14 mars 968. On proclama immédiatement sainteté après sa mort.
 
Comme prénom, Mathilde est en vogue depuis le haut Moyen Âge européen s'est largement répandu en Europe et dans tous les pays occidentaux, et ce, jusqu'au XVIe siècle, principalement dans les sphères aristocratiques principalement en Allemagne et en France, du fait que la gloire posthume de Mathilde commença au XIe siècle sans qu'aucun texte ne signale sa canonisation, pour autant des écrits entre le XIIe et le XIVe siècle continuèrent à proclamer sa sainteté et un culte liturgique en son honneur finit par s'établir à Quedlinburg au XVe siècle, mais le culte ne se répandit guère durant la Réforme protestante. Puis, sa popularité a décliné avant que le prénom ne soit réutilisé au XIXe siècle, au moment où on redécouvrit la Mathilde historique et l'Église catholique se redressa en Allemagne ce qui permit l'essor de son culte en Occident, et de jouir de nos jours d'un notable succès pour son prénom.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Omer Englebert, La Fleur des saints : 2000 prénoms et leur histoire, Albin Michel, 2009, Delphine Gaston, À chaque jour, son saint !, Larousse, 2019, André Vauchez, et Jean-Robert Armogathe, Dictionnaire des saints et grands témoins du christianisme, Centre national de la recherche scientifique, 2019, https://www.la-croix.com/Archives/2012-03-10/Sainte-Mathilde-la-saintete-par-le-mariage-_NP_-2012-03-10-790580, https://www.lejourduseigneur.com/saint/sainte-mathilde-ou-maud/, https://www.lemagfemmes.com/prenom/Mathilde.html, et https://madame.lefigaro.fr/prenoms/prenom/fille/mathilde.
 
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#Posté le dimanche 14 mars 2021 04:35

Héraclius 1er, un empereur byzantin entre crises et confrontation

Le 21 mars 630 eut lieu, le retour de la Vraie Croix  à Jérusalem, une relique qui aurait été découverte en 325 dans la Ville sainte, à l'occasion de travaux organisés par l'évêque Macaire et en présence de Hélène, mère de l'empereur Constantin le Grand, ce qui nous permet aussi de parler d'Héraclius, un empereur qui sut rétablir la situation mais qui ne put faire face à des nouveaux venus sur la scène politique et militaire, les Arabes.
 
Héraclius 1er, un empereur byzantin entre crises et confrontationHéraclius est général très doué de 35 ans, fils de l'Exarque de Carthage, Héraclius l'Ancien. Ce dernier envoya son neveu Nicétas en 608 s'emparer de l'Égypte, et équipa une flotte qu'il confia à son fils Héraclius, et le 3 octobre 610, ce dernier arriva devant Constantinople, qui lui fut livrée par le parti des Verts (parti du bas peuple), et devenu empereur met fin au gouvernement tyrannique de Phocas (610), il fait face à une situation dramatique, dans laquelle se trouvait l'Empire à l'arrivée d'Héraclius, ressort de l'un des faits les plus marquants de l'histoire de l'époque. Le pays était ruiné, le trésor vide, l'armée désorganisée, la péninsule balkanique occupée par les Avars, qui ont traversé le Danube et menacent la capitale elle-même au nord, et les Slaves qui déferlent sur les Balkans, le c½ur de l'Asie Mineure entre les mains des Perses qui  attaquèrent avec succès les provinces les plus riches de l'Empire, la Syrie, la Palestine et l'Égypte, et la chute de Jérusalem, en 614, qui s'accompagna d'un massacre de la population et de la capture de la Croix, fut très douloureusement ressentie : Héraclius songea à transférer la capitale de l'Empire à Carthage et il ne renonça à son projet que devant l'énergique opposition du patriarche de Constantinople Sergius en 612.
 
Héraclius 1er, un empereur byzantin entre crises et confrontationAu prix de grands sacrifices financiers – on fondit les trésors d'Église –, Héraclius réussit à reconstituer une armée, tout en en abolissant l'antique administration des provinces, fondée sur la séparation des pouvoirs civil et militaire, au profit d'une nouvelle entité, le thème, dirigé par un stratège qui regroupe entre ses mains tous les pouvoirs. Enfin, à la cour du nouvel empereur, la langue grecque se substitue au latin. Héraclius décide de changer la titulature de l'empereur, les titres romains s'effacent devant le grec basileus, par lequel les Grecs désignaient habituellement le Grand Roi des Perses. Enfin, sous son règne, l'Empire romain d'Orient se transforme en Empire «byzantin». Ce qualificatif dérive de l'ancien nom grec de la capitale (Byzance). D'abord marié à Eudoxie, dont il eut Constantin III, Héraclius Ier épousa (614) sa nièce Martine, qui lui donna Héraclonas (Héraclius II).
 
Héraclius 1er, un empereur byzantin entre crises et confrontationTrès rapidement Héraclius va devoir se défaire des Slaves qui  représentent une redoutable menace : instrumentalisés par les Avars et les Bulgares, ils essayent de prendre Thessalonique à 2 reprises (617 et 619), et le flot se déverse sur la Thessalie, la Grèce et le Péloponnèse, atteignant la Crète en 623, il arrive cependant à obtenir plusieurs trêves avec le khagan des Avars (619, 623), ce qui lui permet en 622, de quitter Constantinople et de se lancer dans une croisade visant à récupérer la Croix et à reprendre Jérusalem, chassant les Perses d'Anatolie et propose une trêve à Khosrô II (590-628), qui la rejette, tout en s'alliant aux Khazars pour de reprendre l'Arménie (625) région stratégique pour l'Empire, puis il se retire en Anatolie. Mais, il ne peut empêcher les Slaves poussé par les Avars de progresser dans l'empire jusqu'à Constantinople, mais leur siège échoue en 626, au moment même où l'armée Perse paraît devant Chalcédoine. Leur flotte est anéantie et l'armée de la capitale leur fait subir une défaite qui est le signal de la révolte pour les tribus slaves soumises par les Avars. Les Slaves ne sont plus une menace pour l'Empire byzantin après 626.  
 
Héraclius 1er, un empereur byzantin entre crises et confrontationIl bouscule les Perses minés par des luttes intestines sous le règne de Khosrô II, triomphe à Ninive (627), dont il chasse le souverain en 628. La pratique de l'ostension de la Croix lors du Vendredi saint ayant pris fin à Jérusalem en 614 avec le pillage de la ville par les Perses et le départ des reliques. Elle ne fut pas rétablie malgré le retour du bois de la Croix en 630 dans la ville sainte. Héraclius se rend compte aussi que la résistance des monophysites (qui ne reconnaissent qu'une nature dans la personne du Christ, en opposition à la définition donnée par le concile de Chalcédoine (451) selon laquelle la nature humaine et la nature divine coexistent dans une personne) contre l'envahisseur perse a été particulièrement faible, décide l'empereur a faire une  synthèse entre chalcédoniens et monophysites, aidé par le patriarche Sergius qui reprend à son compte la thèse orientale qui distinguant les deux natures du Christ expose qu'elle sont unies par un seul principe de mise en action (énergie), donnant naissance au monoénergisme, auquel s'oppose tout de suite les monophysites d'Égypte et de Syrie, ce qui pousse Sergius à se raviser en annonçant l'unicité de la volonté (en gec theléma), donnant naissance au monothélisme, pas plus populaire auprès des monophysites. Les derniers ports byzantins en Espagne tombaient en 629 devant la reconquête wisigothique.
 
Héraclius 1er, un empereur byzantin entre crises et confrontationSon triomphe fut de courte durée car, lorsque les Arabes apparaissent, au début des années 630, dans l'empire byzantin, Héraclius constitue difficilement une défense solide. Dans la péninsule arabique, Mahomet, prêchant une nouvelle religion, avait tiré profit de la lutte entre Byzantins et Perses pour unifier les Arabes autour de sa personne. Après sa mort, en 632, aucun des deux Empires, épuisés par leur lutte d'un quart de siècle, ne put résister aux nouveaux envahisseurs. En 635, Damas tombe aux mains des Arabes et Byzance est défaite à Yarmouk (636), du fait que la majorité monophysite de Syrie et d'Égypte oppose une résistance dérisoire, ce qui poussera Héraclius à publier un édit monothélite, l'Ekhtèsis (l'exposé) sur les portes de Sainte-Sophie. Cela obligera Héraclius a emmener les reliques de la Croix à Constantinople en 635 et réinstaure probablement à cette occasion la pratique de l'adoration de la Croix lors du Vendredi saint. Les capacités du trésor ne permettent plus à Héraclius d'assurer la protection des États envahis. Chaque territoire doit se débrouiller seul. En 638, Jérusalem est prise, l'Égypte tombe en 642.
 
La mort d'Héraclius, en janvier 641, laisse l'Empire dans une situation critique, tant sur le plan intérieur qu'extérieur. La succession est disputée entre ses enfants eut Constantin III, et Héraclonas (Héraclius II).
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Alain Ducellier, Michel Kaplan, Bernadette Martin, Françoise Micheau, et Michel Balard, Le Moyen Âge en Orient, Hachette, 2014, Jean-Marc Albert, Petit atlas historique du Moyen Âge - 2e éd., Armand Colin, 2018, https://www.cairn.info/de-l-antiquite-au-monde-medieval--9782130431817-page-171.html, https://www.cairn.info/le-monde-byzantin-II--9782130520078-page-1.htm, https://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/l_empire_byzantin_l_empire_romain_continue.asp, https://www.herodote.net/3_octobre_610-evenement-6101003.php, et https://journals.openedition.org/questes/4276.
 
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