Ce blog s'intéressera avant tout à la question de l'historicité du roi Arthur durant les Dark Ages, une période de grands changements dans la Bretagne post-romaine, et ce qui amena sa légende.
Aujourd'hui, c'est la journée internationale pour embrasser un roux. Elle est un hommage à toutes les personnes arborant une chevelure de feu et des tâches de rousseur.
Hors norme et remarquables, les cheveux roux interpellent et intriguent, suscitant bien souvent des émotions contradictoires. Depuis l'aube des temps, la rousseur semble avoir attisé les esprits : dans l'antiquité égyptienne, le roux est associé au Dieu Seth, divinité malfaisante dotée d'une nature violente et manipulatrice qui régnait dans le désert, chez les grecs, il est identifié au Dieu Typhon, prétexte à sacrifices chez les Égyptiens selon l'Esprit des Lois de Montesquieu au XVIIIe siècle, qui invente de toute pièce cet exemple dans l'ensemble du texte qui est une succession d'ironie pour dénoncer l'esclavage, dans la bible, on les associe à des personnages négatifs et traîtres comme Esaü qui vendit son droit d'ainesse contre un plat de lentilles, Judas qui est toujours représenté avec une chevelure rousse alors qu'aucune source originale ne vient étayer cette thèse, assimilée au Diable au Moyen-Âge, considérés comme des sorciers, les Roux étaient souvent persécutés, parfois brûlés, il faut dire que la chevelure rouge, la couleur du feu, des flammes et par extension de l'enfer, n'était pas très populaire au moyen âge, à la prostitution au XIXe siècle, comme la "Nana" dans les Rougon-Macquart d'Emile Zola est rousse, tout comme la «Nini peau d'chien» du chansonnier, enterré dans l'Yonne à Subligny, Aristide Bruant, et Dans la nouvelle éponyme de Maupassant, Yvette est destinée à devenir courtisane à cause de sa chevelure, du fait que les rousses ont elles aussi été longtemps associées à des femmes de petite vertu, et Saint louis n'y est pas pour rien puisqu'au milieu du XIIIe siècle (1254), il exige que les prostitués se teignent en rousse pour les différencier des femmes vertueuses, ce qui peut expliquer que cette couleur fait encore l'objet de brimades et de croyances fantasques de nos jours. Gloire et opprobre à la fois, violence destructrice et trésor caché, l'image du roux fut toujours et d'abord celle de l'excès, puisque les femmes rousses sont présentées comme des femmes fatales, dangereuses et nymphomanes comme Dalila dans la Bible quand les hommes roux sont eux censés être laids, avec un sale caractère, hypocrites et «enclin aux crimes de sang» que les exemples comme Ravaillac, l'assassin d'Henri IV, Caïn, Ganelon, et Mordret.
Et à la peur de l'enfer s'est substituée la fascination pour le soufre alors que parmi les grands personnages de l'histoire qui furent roux, on trouve Ramsès II, Saül, David, Achille, Boudicca, Richard C½ur de Lion, Erik le Rouge, Barberousse, Frédéric II, Gengis-Khan, Tamerlan, Elizabeth 1ère, Marie Stuart, Van Gogh, Christophe Colomb, et Winston Churchill, et depuis peu, les rousses deviennent tendance, les voilà qui prennent leur revanche, ce la s'explique par le fait que dans l'histoire de la peinture, on a peint beaucoup de roux et de rousses et cette couleur n'est pas neutre. De Manet à Degas, les rousses sont nombreuses dans les tableaux du XIXe siècle. Leur représentation oscille entre l'image d'une femme sur un piédestal, séraphique, magnifiée, mythifiée par sa chevelure, et celle de la femme fatale, séductrice, pécheresse. De Sarah Bernhardt à la danseuse américaine Loïe Fuller, des rousses aguichaient le public parisien, qu'il achète de la poudre de maquillage ou se rende aux Folies-Bergère. Des masques de Papouasie-Nouvelle-Guinée et des peintures de l'Américain George Catlin représentant des chefs peaux rouges montrent des coiffures rousses symboles d'une toute puissance redoutable, presque magique. Enfin, l'évolution de la représentation depuis le XXe siècle montre est celle de "la revanche de la rousseur" notamment au travers de la bande dessinée, où le roux, garçon ou fille, va incarner l'aventurier, le coquin, l'audacieux, la gentille sorcière. Aujourd'hui encore, attirante, mystérieuse, inquiétante, la rousseur ne laisse jamais indifférent. Elle est source de malaise ou de surpassement mais inévitablement elle forge le caractère de ceux qui la portent. La rousseur, c'est avant tout une histoire de gènes : le MC1R. Pour qu'un individu soit roux, il faut que chacun des parents soit porteur de ce gène. Les roux représentent 2 % au maximum de la population sur la planète. Une proportion qui grimpe à 5 % à peu près en France, 10% chez les irlandais et 15% chez les écossais. Sensibles au soleil, leur corps produit naturellement plus de vitamine D que celui d'un brun, d'une blonde... Et les roux et les rousses seraient plus résistants aux produits anesthésiants. C'est en tous cas la conclusion d'une expérience de l'American Society of Anesthesiologists.
Mais, les préjugés ont la vie dure, et le «roussisme» existe toujours: les insultes et les noms d'oiseau font encore souffrir dans les cours d'école ou dans la vie quotidienne, mais les roux s'organisent pour affirmer leur droit à cette petite différence de pigments. Ils ont des festivals aux Pays-Bas avec le festival RedHead Day, initié aux Pays-Bas en 2005, ce festival de deux jours rassemble des personnes aux cheveux roux autour des arts, de la culture et, par extension, de tout ce qui touche à la couleur rouge, et ce festival détient également le record du plus grand rassemblement de têtes rousses avec 1672 individus, au Canada, où la première édition de la Journée mondiale des roux date du 12 janvier 2009, à l'initiative du comédien canadien (et roux !) Derek Forgie, qui à l'époque, s'appelle "kiss a ginger day" (la journée pour embrasser un roux) et c'est une sorte de pied de nez à une blague de la série animée South Park dans laquelle le personnage d'Eric Cartman avait instauré un "kick a ginger day" (la journée pour taper un roux), et même en Bretagne avec le festival breton Red Love se tient au mois d'août près de Rennes (Ille-et-Vilaine), qui réunit près d'un millier de visiteurs et il est ouvert à tous, roux et non-roux, des blogs qui leurs sont consacrés, une journée mondiale le 12 janvier qui nous invite à "embrasser un Roux" et des stars qui les représentent avec panache. Des vedettes imaginaires comme Jessica Rabbit, Poil De Carotte, Spirou, ou Obélix et des célébrités en chair et en os, les chanteurs Mylène Farmer, Tori Amos ou Florence + the Machine, Mick Hucknall de Simply Red, Jimmy Somerville ou Ed Sheeran, les comédiens Damian Lewis, Thierry Fremont, Michael Fassebender, Chuck Norris, ou David Caruso, et les actrices Isabelle Huppert, Audrey Fleurot, Julianne Moore, Nicole Kidman, ou Jessica Chastaing pour ne citer qu'elles.
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Comme nous pouvons le voir dans l'article du jeudi 9 décembre de Matthew Wills dans JSTOR Daily, «Le retour du héros caché» (https://daily.jstor.org/the-return-of-the-hidden-hero/), le héros/roi/dieu n'est pas mort, il dort juste, souvent sous une montagne, attendant le jour où son peuple a vraiment besoin de lui.
Les adeptes de QAnon se sont récemment réunis au Dealey Plaza de Dallas pour ce qui a été présenté comme une apparition de John F. Kennedy, Jr., qui, après son retour d'entre les morts, rétablirait d'une manière ou d'une autre l'ancien président au pouvoir. Il ne s'est jamais montré. Les adeptes croient évidemment que JFK Jr. n'est pas mort en 1999 et se cache depuis. Un rassemblement similaire le 4 juillet 2019 s'est avéré tout aussi infructueux. Aussi bizarre que cela puisse paraître, cette théorie du complot sectaire a des parallèles dans le folklore. Les dieux ressuscités et les héros cachés ou endormis ont une longue tradition; en fait, ceux qui cataloguent les motifs folkloriques ont même des désignations pour ces manifestations culturelles. Dans le système d'indexation des motifs de Stith Thompson, par exemple, A580 est le «retour attendu du héros culturel (divinité)» et D1960.2 est «Kyffhäuser». Le héros/roi/dieu n'est pas mort, il dort juste, souvent sous une montagne, attendant le jour où son peuple a vraiment besoin de lui. Les romans arthuriens médiévaux chantaient qu'Arthur n'était jamais mort. Il dormit sur Avalon, l'île aux arbres fruitiers, attendant le jour où son peuple le rappellerait. Tel a été dit le légendaire héros irlandais Fionn mac Cumhaill (Finn MacCool), ainsi que de véritables personnages historiques comme Charlemagne (748-814) et Fréderic Barberousse (1122-1190). La légende posthume de Barberousse a donné à cet archétype un de ses noms : Kyffhäuser était la montagne en Allemagne où Frédéric était censé dormir. Le mythe de Barberousse a été enrôlé par les nationalistes allemands lors de l'unification à la fin du XIXe siècle, puis symboliquement ressuscité par les nazis comme source d'inspiration pour leur «Reich de mille ans».
Le plus célèbre de ces héros endormis dans la tradition anglophone est sans conteste Arthur, roi mythique des Bretons. Les romans arthuriens médiévaux chantaient qu'Arthur n'était jamais mort. Il dort sur Avalon, l'île aux arbres fruitiers, attendant le jour où son peuple le rappellerait. Dans certaines versions, tous les hommes du roi et tous les chevaux du roi sommeillent également avec lui. Et la croyance dans le retour attendu d'Arthur dans son pays a été maintenue dans les histoires pendant de nombreuses années par le peuple britannique. Les rois de Bretagne du XIIe siècle ont besoin quant à eux d'un héros prestigieux, mais qui ne soit pas susceptible de revenir et de ranimer éventuellement le désir des Gallois, voire des Bretons de Petite Bretagne, de ne pas reconnaître la légitimité des Plantagenêts. Ceux-ci firent tout pour s'emparer de ce mythe arthurien et pour l'exploiter comme mythe familial. Découvrir sa sépulture et exhumer ses restes furent l'un des objectifs de ces rois bretons (http://expositions.bnf.fr/arthur/arret/03_3.htm). Les ossements d'Arthur auraient été trouvés à l'abbaye de Glastonbury en 1191, bien qu'il ne s'agisse que d'une fabrication destinée à étouffer la croyance qu'Arthur reviendrait pour expulser les envahisseurs normands. Néanmoins, certains ossements furent bel et bien inhumés dans une tombe en marbre noir en 1278 aux frais d'Édouard Ier (https://www.historyextra.com/period/medieval/king-arthur-facts-real-round-table-holy-grail-death-buried-lancelot-guinevere/).
La chercheuse Megan L. Morris explore comment Arthur a été «rappelé à la vie» dans l'Angleterre du XIXe siècle pour servir des fins historiographiques et politiques. «Les historiens, auteurs et artistes du XIXe siècle étaient fascinés par le renouveau et la réinvention du corps masculin héroïque en tant que véhicule de la conscience historique. Cette fascination s'est souvent inspirée des légendes de la survie d'Arthur et de son retour éventuel pour sauver l'Angleterre.» La résurrection/manifestation d'Arthur au XIXe siècle était culturelle, littéraire et historique, en particulier dans l'histoire populaire. Morris appelle cela une sorte de «nécromancie», une renaissance magique des morts, une métaphore faite... presque de chair. «L'imagination apparaît comme un élément clé du discours historique; il matérialise le passé et transfère la noblesse des héros du passé sur des corps modernes», écrit-elle. De telles fictions étaient considérées comme nécessaires pour «exciter la sympathie et les sentiments moraux» du public de l'histoire (les victoriens de la classe moyenne). Le mythe avait besoin d'être incarné.
La fascination pour la matérialité, si «caractéristique de la volonté victorienne de posséder son passé » incluait une «pulsion croissante à localiser l'emplacement du corps d'Arthur». Les gens ont recherché Avalon à Glastonbury, en Angleterre, et au large des côtes de la Bretagne. Bien que l'«inaccessibilité physique» réelle d'Arthur ait tourmenté les Victoriens, les Idylles du roi d'Alfred Tennyson, l'une des parties les plus importantes de ce renouveau arthurien, ont été fréquemment applaudies pour la façon dont elles ont apparemment fait revivre Arthur. Morris écrit qu'après la Première Guerre mondiale, «l'incarnation du corps historique d'Arthur s'est affaiblie; il n'était plus assez fort pour résister aux machines de guerre. Au lieu de cela, le mythe du héros endormi a été transféré à la commémoration des morts à la guerre en Grande-Bretagne, et dans une plus large mesure encore en Allemagne. Les nombreux tués auraient "déménagé au-delà du plan de ce monde, mais prêts à aider les vivants à une autre époque». Pourtant, même leur exemple ne pouvait rien faire pour empêcher la prochaine grande guerre.
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À l'occasion du 400e anniversaire de sa naissance, Molière est célébré partout en France et à l'étranger. Baptisé le 15 janvier 1622 (il serait né un ou deux jours plus tôt), Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, est célébré partout en France et à l'étranger, sur scène en sculpture ou dans les livres, à l'occasion du 400e anniversaire de sa naissance Il existe un mythe de Molière édifié sur un monceau de légendes, approximatives, artificieuses, extravagantes : mari jaloux et malheureux; d'humeur rêveuse et mélancolique; versificateur maladroit ; acteur doué pour le seul jeu comique; malade consumé par ses mauvais poumons... Des générations de biographes ont colporté ces fables qui composent encore aujourd'hui son portrait. Pour donner un portrait réaliste de l'itinéraire de l'acteur, l'audace du directeur de théâtre, et l'ingéniosité créatrice de l'auteur, il faut revenir aux témoignages, aux documents, et aux traces matérielles.
Le mystère Molière débute dès sa naissance. Ce n'est qu'en 1820 qu'est retrouvé son acte de baptême, daté du 15 janvier 1622 à Saint-Eustache à Paris : il serait né un ou deux jours avant. Dans les faits documentés, on sait qu'il est promis à un confortable avenir : en fils aîné, il doit hériter de la charge de tapissier et de valet de chambre du roi de son père. Orphelin de mère à 10 ans, il grandit entre les artères lumineuses du Louvre et les boyaux animés mais dangereux des Halles. Il y acquiert un sens aigu de l'observation. Au collège de Clermont (actuel Louis-le-Grand), les jésuites lui enseignent le grec, le latin et le théâtre. Érudit, Molière s'inspirera de Plaute, Térence, de la comédie italienne et espagnole. Il n'y a aucune preuve de sa licence de droit à Orléans : il a aussi bien pu acheter son diplôme. À la sécurité du maître-tapissier Poquelin, il a préféré l'aventure à l'âge de 21 ans avec la tribu des Béjart, renonçant à son héritage et à la charge de tapissier de Louis XIII pour devenir comédien, une profession incertaine, alors frappée d'excommunication. Le 30 juin 1643, par acte notarié, il crée "l'Illustre théâtre", avec dix autres saltimbanques dont Madeleine Béjart, une actrice rousse et ardente, familière des cercles littéraires qui semble être familière à cette nouvelle vocation. D'abord amante, elle demeurera trente années sa fidèle associée. L'usage était que les comédiens prennent un nom de "campagne" : il choisit "Molière" qui désigne une carrière de pierres. Au Jeu de Paume, «l'Illustre théâtre» fait long feu et en 1645, devant la faillite, la troupe cessera d'exister : les dettes s'accumulent, Molière est emprisonné au Châtelet. Son père, qui n'a rien d'un Harpagon, règle ses dettes. Son père, a toujours accepté sa vocation (et payé toute sa vie ses dettes). Il faisait partie de la bourgeoisie libérale, donc progressiste et tolérante. Ce manque de succès s'explique par le fait qu'il compte de nombreuses tragédies qui constituent le fond de son répertoire. Molière s'illustre dans les plus grands rôles tragiques, notamment dans le théâtre de Pierre Corneille avec Nicomède, Rodogune, Cinna, Pompée, Attila, ou encore Tite et Bérénice, mais également dans celui du jeune Racine, de Rotrou ou encore de Tristan L'Hermite. Mais cela n'attire pas forcément un large public. Le fils fuit Paris à 23 ans. On le retrouve avec eux en province pendant 13 ans de 1646 à 1658, avec quelques comédiens rescapés du naufrage de «L'Illustre Théâtre», dans la troupe du Duc d'Epernon dirigée par l'acteur Charles Dufresne, grâce au talent de Madeleine Béjart désormais reconnu, qui confirmait ainsi son ascendant sur ce groupe de rescapés pour sillonner les routes du Languedoc où les relations de Madeleine avec de puissants seigneurs des lieux (Aubijoux et Roure) ont beaucoup aidé, et passe par Agen, Toulouse, Albi, Carcassonne, Poitiers, Grenoble, Montpellier, Bordeaux, Narbonne, Béziers, Avignon ou encore, bien sûr Pézenas, dont il est l'enfant chéri, jouant pour les gueux, les bourgeois, les nobles, et vivant à l'aise au sein d'une troupe protégée par de grands personnages en, qui tirent de leurs fonctions dans les instances régionales des subventions et des facilités pour les comédiens et les recettes sont importantes, ses soutiens haut placés, et les comédiens Catherine de Brie et son mari Edme de Villequin rejoignent sa troupe en 1650. Conti n'intervient qu'en dernier en 1652, après que Molière devient un auteur comique, avec La Jalousie du barbouillé et Le Médecin volant, au moment où à Lyon Thérèse de Gorla, belle et brillante danseuse de foire, les rejoint en 1653, avec son art de scène qui lui était précieux pour les intermèdes dansés, les «entrées», en épousant le comédien René Du Parc, alors que sous les noms de Mademoiselle Du Parc et de Marquise, elle la suivra jusqu'au retour à Paris, puis lui et sa troupe jouèrent deux nouveautés de sa plume, toutes deux des comédies en cinq actes : L'Étourdi, ou Le Contre-Temps et, en 1656, Le Dépit amoureux. Armande, sa future femme, issue de la grande «tribu» des Béjart, don on ne sait pas si elle est la s½ur ou la fille adultérine de Madeleine qu'elle aurait eue du Comte Esprit de Remond de Modène (bourg proche de Carpentras dans le Comtat Venaissin), figure en tout cas déjà dans la troupe de Molière en 1653 sous le nom de Mademoiselle Menou et joue les rôles d'enfant. Durant, cette période Molière et Madeleine Béjart vivent dans une aisance relative, presque une certaine opulence, se déplaçant en carrosse et non en charrette, et logeant dans des châteaux ou riches demeures plutôt que dans des masures et cabanes.
Chef de troupe accompli, il rêve de revenir à la capitale : précédé d'une réputation de «bel esprit». Molière agréé par Philippe d'Orléans, dit «Monsieur», frère unique du roi, joue le 24 octobre 1658 pour le jeune Louis XIV. Il n'a écrit que deux comédies mais son jeu comique conquiert le souverain. Grand succès pour Molière de retour à Paris. À la suite de cet «examen réussi», on met à leur disposition la vaste salle de théâtre du Petit-Bourbon. Grâce à ses propres pièces, car ses autres créations sont des échecs. Le voilà obligé d'écrire. Et de comédien, il devient auteur avec le succès des Précieuses ridicules fin 1659. Cette pochade burlesque fait découvrir une forme inédite de comique, issue de la parodie des usages mondains. Poquelin dépoussière la comédie de m½urs. Puis il s'inspiré de la commedia dell'arte pour Sganarelle, ou Le Cocu imaginaire en 1660, et en 1661, il présente une comédie héroïque, mais Dom Garcie de Navarre et son analyse de la jalousie ne firent pas grand éclat, puis reprend le personnage de Sganarelle dans L'École des maris, où Armande Béjart créée le rôle de Léonor, et qui a sa mère Madeleine dans le rôle de sa suivante. Puis, à partir de 1662, ils jouent au théâtre du Palais-Royal (1500 places) cette ancienne salle dite «Palais Cardinal», que Richelieu, par testament, a léguée à Sa Majesté. Par milliers, les spectateurs viendront applaudir la Troupe du Roy et les chefs-d'½uvre du plus célèbre dramaturge de la scène française (et aussi l'un de ses comédiens de légende) dans ce Versailles du théâtre qui brûlera en 1781. Il n'est plus aujourd'hui qu'une plaque rue de Valois, à l'angle de la rue Saint-Honoré. Le 23 janvier 1662, Molière épousera Armande, un mariage qui suscite alors suspicions, scandale et rumeurs jusqu'à accuser le dramaturge d'avoir séduit sa propre fille, mais il n'a jamais exercé sur elle d'autorité parentale et il est probable qu'il l'ait rencontrée peu de temps auparavant. Le portrait que Cléonte fait de Lucile dans Le Bourgeois gentilhomme permet de penser qu'elle fut l'inspiratrice et la créatrice de toutes les héroïnes de Molière : la Princesse d'Élide, Charlotte, Célimène, Lucinde, Elmire, Alcmène, Élise, Angélique, Lucile, Hyacinthe, Henriette... Les deux fils d'Armande et de Molière ne vécurent pas. Seule survécut leur fille, Madeleine-Esprit qui a bénéficié d'une riche et couteuse éducation. Le roi avait même accepté d'être le parrain du premier enfant que Molière a eu avec elle. La légende qu'Armande aurait été une épouse volage et infidèle, ne tient pas la route puisque le compagnonnage artistique entre les deux époux, la solidité de la vie de la troupe et la longévité du couple, tendent au contraire à prouver une relation matrimoniale fondée sur la bonne intelligence, sinon la passion amoureuse, conformément au modèle bourgeois de l'amitié conjugale de l'époque. Après L'école des femmes (1662) où il magnifie par la farce une jeune fille s'affranchissant d'une éducation absurde, il dépasse le simple divertissement et hérisse les réactionnaires, en bousculant les idées reçues sur le mariage et la condition des femmes, et où Catherine de Brie, qui fut un temps sa maîtresse, est Agnès. La Critique de École des femmes mit en scène les débats de personnages prétendus avoir vu la pièce, tandis que L'Impromptu de Versailles dépeignit la troupe de Molière se préparant avant une nouvelle production. Puis Le Mariage forcé fit partie des «Divertissements royaux» au Louvre, où la Marquise Du Parc attire par sa beauté, son aisance dans les ballets et son charme quand elle joue Dorimène la séductrice, tandis que Les Plaisirs de l'Île enchantée à Versailles virent la première représentation de La Princesse d'Élide, une comédie galante. Enfin, même si le roi le respecte, le protocole de cour interdit formellement qu'un comédien, profession frappée d'infamie par l'Église, puisse siéger à la table d'un roi, contrairement à ce que dit la légende. Le repas, comme tous les moments ritualisés de la vie de la cour, est pris en public.
Mais, il lui faut cinq années et trois versions de Tartuffe pour déjouer la censure orchestrée par la Compagnie du Saint-Sacrement, visée indirectement par la pièce sur le faux dévot. La pièce n'a pas été censurée, mais interdite en 1664. C'est Molière qui s'est autocensuré, pour pouvoir la faire passer. Le 5 février 1669, l'obstiné fait un triomphe. Molière vient d'inventer la comédie morale où Madeleine Béjart joue Dorine : son art vise désormais à corriger les vices, par le rire. À la ville, son théâtre devient malgré lui un théâtre comique, un théâtre Molière. À la cour, il invente pour le roi des pièces à grand spectacle. Vedette de la cour mais cible des jansénistes, en sept années de 1665 à 1672, Molière crée environ deux comédies par an sous forme de satires. Il crée alors Don Juan (1665, une nouvelle comédie pleine de controverses et un nouveau triomphe, où la Marquise Du Parc brille dans le rôle d'Elvire), puis Le Misanthrope (1666, qui met en relation une coquette et une prude, des marquis ridicules et un misanthrope patenté), sa pièce la plus cruelle mais la plus humaine. Il écrit encore une tragédie (Alexandre Le Grand, 1665, qu'il décida de la faire jouer à l'Hôtel de Bourgogne par une compagnie rivale), de grandes comédies (L'Avare, où Madeleine Béjart joue Frosine, George Dandin et Amphithryon, 1668; Les Amants magnifiques, 1670, une comédie presque pastorale mêlée de musique et d'entrées de ballets, dans lesquelles le Roi lui-même aurait joué; Les Femmes savantes, 1672, une comédie satirique qui est un franc succès), des farces (Le Médecin malgré lui, 1666, une grande réussite malgré l'édition d'une diatribe contre le théâtre de la plume de son ancien protecteur, le prince de Conti, au moment où Mademoiselle du Parc quitta la troupe du Roi après la mort de son mari pour jouer dans les tragédies de Racine à l'Hôtel de Bourgogne en 1667), une comédie à l'italienne (Les Fourberies de Scapin, 1671, cette comédie attira des foules, mais déplut à Boileau), et des comédies-ballets (Le Mariage forcé, En 1664, au palais du Louvre avec le compositeur Jean-Baptiste Lully, dans lequel le souverain en personne participe au spectacle, déguisé en bohémien. au palais du Louvre avec le compositeur Jean-Baptiste Lully. Le souverain en personne participe au spectacle, déguisé en bohémien, ou L'Amour médecin, 1665, une comédie en 3 actes), après qu'en 1661, Molière répond à une commande de la Cour. Connaissant le goût de Louis XIV pour les ballets, il crée un nouveau genre, la comédie-ballet, intégrant comédie, musique et danse. Pour écrire «Les Fâcheux», une pochade en trois actes dans laquelle Armande crée encore un autre personnage celui d'Orphise, et où sa s½ur ou mère Madeleine, éblouit jusqu'au roi en apparaissant dénudée dans une immense coquille Saint-Jacques lors du prologue de la pièce, à Vaux-le-Vicomte en août 1661, il collabore notamment avec Jean-Baptiste Lully (1632-1687) pour la musique qui est un véritable moteur de la pièce. Cette première du genre soulève l'enthousiasme du public et de La Fontaine. Prolifiques, Molière et Lully enchaînent les chefs-d'½uvre : des «Amants magnifiques» au «Bourgeois Gentilhomme». En 1671, ils montent «Psyché». Ce sera leur dernière collaboration et le plus grand succès de la carrière de Molière. Cela diminue ses recettes, car les rires du parterre, dont les fêtes de la cour le tiennent éloigné, rapportent plus que la faveur d'un roi qui, finalement, privilégiera Lully, et l'opéra contre Molière et ses comédies-ballets, car la jalousie de Lully, muée en trahison féroce, met fin à son duo avec Molière, ce qui pousse ce dernier à le remplacer par Marc-Antoine Charpentier (1643-1704). Molière a réussi. Il est riche, fêté, adulé, contesté et en juillet 1668, Molière devient le maître de cérémonie des fêtes royales et se permet d'aider Subligny dans sa production d'une parodie de l'Andromaque de Racine, La Folle Querelle la même année.
Il est malade. Il meurt jeune après Madeleine Béjart en 1672, quasi sur la scène le 17 février 1673, mais c'est en réalité chez lui, 40 rue de Richelieu, qu'il périt subitement peu après avoir incarné l'hypocondriaque Argan, dans Le Malade Imaginaire, une comédie «Mêlée de musique et de danse», qui remporte un vif succès. Le farceur offrait son ultime pied de nez : dans la peau du «Malade imaginaire», l'homme de théâtre succomba à une hémorragie provoquée par une fluxion bien réelle, des suites d'une tuberculose pulmonaire qu'il a contracté des années auparavant. Ne pouvant recevoir les derniers sacrements, il échappe de peu à la fosse commune, n'ayant pas abjuré sa profession de comédien. C'est parce que sa femme Armande Béjart intervient auprès de Louis XIV qu'il peut être enterré. De nuit, entouré d'amis, mais sans aucune cérémonie. La presse périodique de l'époque déplore de façon unanime la brutalité de son décès, suscitant une sorte d'incrédulité dans l'opinion. Provocateur, il a suscité les passions. C'est la première idole des temps modernes. Il en a eu la gloire et la fragilité. Molière est donc apprécié, reconnu, comme le prouve ce savoureux contrat d'exclusivité signé de la main du roi : une ordonnance défendant aux autres troupes que celle de Molière de jouer Le Malade imaginaire, un an après la mort du dramaturge. Nicolas Boileau reproche au théâtre comique de Molière d'enfreindre les règles de l'esthétique classique dont il se sent le garant. C'est pour cela que durant plusieurs décennies, Molière était considéré non pas comme un grand écrivain, mais comme un grand comédien, qui resterait toutefois incapable d'atteindre la perfection classique dans ses pièces. Mais, il n'a pas du tout corrigé les éditions déjà parues de ses ½uvres. Ce sont ses successeurs qui vont se permettre de les retoucher. De même pour Molière, ce qui est tout le temps reproduit, c'est l'édition de 1682, neuf ans après sa mort, contenant deux volumes d'½uvres posthumes, avec toutes les retouches faites par une main inconnue sur Dom Juan ou le Festin de Pierre et sur Le Malade imaginaire, notamment. Mais, après la mort de Molière, Armande, aidée par La Grange, veille à l'avenir de la troupe et s'emploie à maintenir l'½uvre de son mari, tout en se permettant d'interpréter aussi certaines tragédies de Pierre Corneille et de Jean Racine. Elle deviendra sociétaire de la Comédie française en 1680, mais fut dénigrée dans une biographie romancée anonyme intitulée La fameuse comédienne, parue en 1688, et elle prendra sa retraite en 1694. La seule survivante de ses quatre enfants, Madeleine-Esprit, perdit ses manuscrits, cela vient aussi du fait que devenue nonne, la seule des quatre enfants de Molière à être parvenue à l'âge adulte, ne s'est sans doute pas trop battue pour valoriser l'héritage et la personnalité de son père, et sa première biographie, Vie de M. de Molière, publiée en 1705, alimente depuis les légendes autour de Jean-Baptiste Poquelin. Et au XVIIIe siècle, les philosophes des Lumières ont voulu en faire un moraliste, un classique par excellence.
Molière, c'est avant tout 33 pièces de théâtre, en prose et en vers. Il est l'auteur classique le plus lu en France après Guy de Maupassant, avec en moyenne 500 000 exemplaires de ses ½uvres vendues chaque année. Aujourd'hui, Molière est traduit dans plus de 100 langues, dont le persan, le malais et le wolof. Son ½uvre met en scène 372 personnages, dont six Ganarelle, cinq Valère et quatre Clitandre, les prénoms à la mode de l'époque. Dramaturge, mais aussi comédien, il incarnera d'ailleurs lui-même pus de 32 rôles. Mais c'est surtout le XIXe siècle qui fait de Molière un héros romantique et vers 1837, en montant en grande pompe Le misanthrope à Versailles, transformé en musée national, Louis-Philippe a fait de lui le symbole d'une réconciliation nationale après la Révolution, l'Empire, les différentes Restaurations et aussi celui de l'esprit français, mélange de gauloiserie, d'esprit critique et de bon sens populaire, et surtout la deuxième moitié du XIXe siècle qui fait de Molière le héros national, celui qui va porter l'esprit français. On est au lendemain de la défaite de Sedan face à la Prusse, qui est en train de remonter le nationalisme allemand avec l'unification allemande et la France qui cherche donc à ce moment-là à réaffirmer face à l'Angleterre et à cette Allemagne, la spécificité de sa culture, sa domination culturelle en Europe. La France évidemment se trouve en Molière, à la fois son héros et son héraut. Le fait de montrer en Molière l'héritier de la tradition gauloise qui remonte au Moyen-Âge, de cet esprit frondeur et particulièrement français, et cet esprit populaire : Molière qui touche, Molière qui s'adresse à toutes les couches de la société, tout cela est une invention du XIXe siècle. Le XXe siècle reprendra à son compte l'image d'un Molière populaire, amorcée au XIXe siècle par les Romantiques qui affirment que le génie dicte ses lois. Molière, en effet, est perçu comme l'auteur qui écrit pour les spectateurs de toutes conditions sociales Plus tard, il s'est transformé en Molière républicain. La IIIe République, après 1870, a donc inventé de toutes pièces le Molière démocrate, patriote, laïc et républicain. Dans une France profondément divisée de 1870 à 1945, le comédien est récupéré à foison et devient un vrai enjeu politique à part entière de réconciliation nationale. On républicanise un homme censé incarner le génie national français et figurer comme l'un des nombreuses figures providentielles du pays pour unifier et, surtout, éduquer la Nation.
En 1908, Molière est pour la première fois adapté au cinéma par Georges Méliès, qui jette son dévolu sur L'Avare. Depuis, près de 50 films ont été tirés de son ½uvre comme Don Juan en 1965, sous forme de feuilletons, Le misanthrope et L'École des femmes en 1974 sous forme de téléfilm par Ingmar Bergman qui sont fidèles à l'½uvre de Molière, Le Misanthrope avec 11 films à la télévision entre 1966 et 2000, dont la plus réussie est celle de Jacques Weber en 1994, avec une adaptation cinématographique de Philippe le Guay en 2013, libre adaptation, fidèle à l'esprit de la pièce, L'Avare de Jean Girault en 1980 avec Louis de Funès, très fidèle à la pièce, Les Fourberies de Scapin de Roger Coggio en 1981, et Tartuffe réalisé par Gérard Depardieu en 1984. Ses pièces de théâtres modernisés et les films montrant sa vie ne font que renforcer son succès. Le Don Juan de Jean Vilar et du Théâtre National Populaire (TNP), qui verra défiler 370 000 spectateurs en France et à l'étranger en 1953, devient par sa liberté un modèle du héros contemporain. Puis, pour Ariane Mouchkine et son collectif du Théâtre du Soleil, Poquelin sera la métaphore de la vie de sa propre troupe, relatée dans son très beau film Molière ou la vie d'un honnête homme (1978), avec Philippe Caubère dans le rôle-titre. En 1995, Mouchkine fait de Tartuffe une fable décapante dénonçant le fondamentalisme religieux. Tchéky Karyo dans Le Roi Danse de Gérard Corbiau sorti en 2000, joue un Molière provocateur, détesté par les ecclésiastiques et par certains courtisans du roi, car le film s'intéresse surtout aux querelles entourant l'interdiction de la comédie Tartuffe en 1964, et Romain Duris dans le film Molière en 2007 de Laurent Tirard, joue Molière dans un film qui s'intéresse à sa jeunesse: criblé de dettes, le jeune homme de 22 ans n'arrive pas à vendre ses tragédies, considérées à cette époque comme le plus haut genre théâtral. Oubliées aussi les comédies-ballets et les pièces de cour, Molière occupe les manuels scolaires avec Le Misanthrope, L'école des Femmes, Tartuffe ou Sganarelle. Des pièces dénonciatrices des m½urs d'un autre temps. Et dans le monde, cinq lycées français portent son patronyme, soit 3200 élèves qui sont autant d'ambassadeurs de l'illustre dramaturge, baptisé il y a 400 ans. 93 garçons portent le prénom de Molière depuis le début du XXe siècle. Si Molière vivait aujourd'hui il serait Africain, claironnait Jamel Debbouze. Molière, et surtout son Sganarelle, est un produit d'exportation, découvre-t-on un peu plus loin au travers de costumes d'inspiration orientaliste ou de représentation de la première troupe professionnelle marocaine, dirigée par Tayeb Saddiki. Molière, emporté dans les valises des colons, devient dans ce pays nouvellement indépendant un outil d'émancipation, un réquisitoire contre l'obscurantisme et le fondamentalisme. La légende de Molière va donc bien au-delà du roman national. Transposable dans tous les contextes, Molière est devenu une référence partagée sur les cinq continents.
Enfin, à partir du 15 avril 2022 et jusqu'au 17 avril, une exposition baptisée Molière, la fabrique d'une gloire nationale, est ainsi présentée à l'espace Richaud avec l'idée de «prendre le mythe à contre-pied» comme l'explique Martial Poirson, commissaire de l'exposition. L'exposition présente ainsi différentes pièces dont des costumes des plus grandes ½uvres de Molière, des maquettes réalisées pour la Comédie française ou encore des documents historiques. «Nous avons le registre de La Grange qui était le comédien attitré de Molière et a repris la direction de sa troupe après son décès. Il fondera d'ailleurs sept ans plus tard la Comédie-Française.» Deux fac-similés de costumes reproduits à l'identique de Sganarelle et Arnolf sont aussi présentés. La vie et l'½uvre de Molière sont ainsi remises dans leur contexte à l'aide d'½uvres originales et authentiques. Une partie de l'exposition est consacrée à Molière, vu d'ailleurs. Et les pièces de Molières revisitées se donnent aussi à voir. Après le Tartuffe clinquant et décevant signé par Ivo van Hove, qui a ouvert le bal, il y aura d'autres créations : L'Avare dans une mise en scène de Lilo Baur, avec Laurent Stocker dans le rôle d'Harpagon; Jean-Baptiste, Madeleine, Armande et les autres..., une création sur la vie de Molière par Julie Deliquet; Dom Juan serré au plus près par Emmanuel Daumas, avec Laurent Lafitte; Les Précieuses ridicules réinventées pour aujourd'hui par Sébastien Pouderoux et Stéphane Varupenne; Le Crépuscule des singes, ou les relations entre Molière et Mikhail Boulgakov vues par Louise Vignaud. Plusieurs excellents spectacles, à ne pas manquer sont aussi à regarder : le merveilleux Malade imaginaire signé par Claude Stratz; l'irrésistible Bourgeois gentilhomme de Christian Hecq et Valérie Lesort; les formidables Fourberies de Scapin orchestrées par Denis Podalydès; ou Le Misanthrope, tel que vu, subtilement, par Clément Hervieu-Léger.
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Ce 27 janvier a lieu la journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l'humanité. Les ministres européens de l'éducation ont adopté, le 18 octobre 2002, la déclaration qui institue une journée de mémoire de la Shoah et de prévention des crimes contre l'humanité. La date a été laissée libre de choix à chaque pays. La France et l'Allemagne ont choisi le 27 janvier. Il s'agit d'une date symbolique car elle correspond à l'anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau. Le travail de mémoire et de commémoration doit passer par les enfants et les adolescents. Cette journée de souvenir est l'occasion d'engager une réflexion sur la Shoah et les génocides et de rappeler les valeurs humanistes qui fondent la démocratie.
Ce qui a mené à la Shoah est l'antisémitisme nazi, qui est un mélange d'antijudaïsme religieux catholique et protestant. S'y adjoint par la suite l'anticapitalisme qui dénonce la «puissance juive», surtout en Allemagne où les nationalistes allemands attribuent la responsabilité aux Juifs, et la Grande Guerre (1914_1918) suscite aussi nombre de clichés antisémites auprès de la nation allemande, vaincue. Et cet antisémitisme fut largement aidé au XIXe siècle, par des philosophes, des universitaires et des artistes allemands du mouvement xénophobe völkish considérant l'esprit juif comme étranger à la germanité, conçurent l'idée que le Juif était "non-allemand". Des théoriciens de l'anthropologie raciale lui donnèrent un fondement pseudo-scientifique. Les thèmes de propagande nazis, ont le droit à une innovation dans la propagande avec l'introduction du judéo-bolchevisme. C'est cette propagande qui favorise les lois antisémites, qui commencèrent lorsque les nazis arrivèrent au pouvoir en 1933qui organisa des boycotts anti-juifs, mit en scène des autodafés, et promulgua une législation discriminatoire à l'encontre des Juifs, puis en 1935, les Lois de Nuremberg définirent les Juifs par le sang, et ordonnèrent la séparation totale entre "Aryens" et "non-Aryens", ce qui légalisa une hiérarchie raciste, et vint la nuit de cristal, durant laquelle toute l'Allemagne et dans toute l'Autriche, les nazis détruisirent dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938 des synagogues et des vitrines de magasins dont les propriétaires étaient juifs, cet événement marqua une nouvelle ère dans laquelle l'antisémitisme nazi se concentra directement sur la question du génocide, avant que les Juifs ne soient prisonniers de la forteresse européenne avec les débuts de la guerre. Le processus d'extermination a été expérimenté d'abord sur les handicapés et les malades mentaux.
Si à l'Est, on observe les prémices du génocide où les nazis commencent par l'extermination par la faim avec l'enfermement dans les ghettos à partir de 1939 dans la partie occidentale de la Pologne, à l'ouest, les mesures sont progressives, mais le soutien en France apporté par le gouvernement de Vichy à l'Allemagne se manifeste par l'adoption de lois anti-juives en octobre 1940 et en juin 1941, et en juillet 1941, le régime de Vichy entreprend la confiscation massive des biens juifs, entreprises et bâtiments compris, puis en 1942 il aide les nazis en déportant les Juifs de France vers les camps d'extermination , tandis qu'en Hollande La majorité des membres de l'administration municipale hollandaise, des cheminots et des forces de police aident à la déportation des Juifs vers les camps d'extermination entre 1942 et 1944, et en Belgique la reine mère Élisabeth et d'autres, empêchent la déportation du petit nombre de Juifs qui possèdent la nationalité belge en 1942, mais ne peuvent empêcher celles entre septembre 1943 et l'été 1944, et en Norvège a lieu une déportation massive en 1942. La deuxième étape est constituée par la Shoah par balles qui accompagne la guerre à l'Est suite à l'invasion de l'URSS le 22 juin 1941. Les Einsatzgruppen, unités mobiles nazies, s'enfoncent dans le territoire soviétique. Partout où elles encerclent les villages, tous les hommes, femmes et enfants juifs sont rassemblés, dénudés puis abattus avant d'être enterrés dans des fosses communes. Juste à l'extérieur de Kiev, en Ukraine, dans le ravin de Babi Yar , ils tuèrent 33 771 Juifs les 28 et 29 septembre 1941. Dans la forêt de Rumbula à l'extérieur du ghetto de Riga, Lettonie, 25 000 à 28 000 Juifs ont été abattus les 30 novembre et 8 et 9 décembre. À partir de l'été 1941, les Einsatzgruppen ont assassiné plus de 70 000 Juifs à Ponary, à l'extérieur de Vilna (aujourd'hui Vilnius) en Lituanie. Ils ont massacré 9000 Juifs, dont la moitié était des enfants, au Neuvième Fort, adjacent à Kovno (aujourd'hui Kaunas), en Lituanie, le 28 octobre. Parfois, la simple présence de troupes allemandes dans les environs suffisait à déclencher un massacre. Un exemple est ce qui s'est passé dans le village polonais de Jedwabne, où des voisins ont assassiné leurs voisins juifs. Pendant des années, le massacre a été imputé aux Allemands, même si de nombreux Polonais savaient probablement que la population locale s'était retournée contre ses propres Juifs. Dans les pays baltes, où les Allemands ont été accueillis en libérateurs par certaines franges de la population, l'appât de l'indépendance politique et le désir d'effacer toute collaboration avec les précédents occupants soviétiques ont conduit des bandes nationalistes à assassiner les Juifs locaux. En Roumanie, ce sont principalement les Roumains eux-mêmes qui ont massacré les Juifs du pays. Vers la fin de la guerre, cependant, lorsque la défaite de l'Allemagne était presque certaine, le gouvernement roumain a trouvé plus de valeur dans les Juifs vivants qui pourraient être détenus contre rançon ou utilisés comme levier auprès de l'Occident. La Bulgarie a déporté des Juifs de la Thrace et de la Macédoine voisines, qu'elle occupait, mais les dirigeants du gouvernement se sont heurtés à une vive opposition à la déportation des Juifs bulgares de souche, qui étaient considérés comme des concitoyens. Occupé par l'Allemagne, le Danemark a sauvé la plupart de ses propres Juifs en les emmenant en Suède par voie maritime en octobre 1943. Cela a été possible en partie parce que la présence allemande au Danemark était relativement faible. De plus, alors que l'antisémitisme dans la population générale de nombreux autres pays a conduit à une collaboration avec les Allemands, les Juifs faisaient partie intégrante de la culture danoise. Dans ces circonstances uniques, l'humanitarisme danois a prospéré. Bien qu'alliés à l'Allemagne, les Italiens n'ont pas participé à l'Holocauste jusqu'à ce que l'Allemagne occupe le nord de l'Italie après le renversement du chef fasciste Benito Mussolini en 1943.
Le décret du 7 décembre 1941, le décret Nuit et Brouillard, Nacht und Nebel en allemand, ordonne la déportation des «ennemis du Reich», un nom de code des «directives sur la poursuite pour infractions contre le Reich ou contre les forces d'occupation dans les territoires occupés». Enfin la conférence de Wannsee le 20 janvier 1942 organise les centres de mise à mort. La "solution finale", la liquidation de la race juive, est mise au point froidement, technologiquement par les nazis. Par convois entiers, hommes, femmes, enfants sont déportés "vers l'Est", dans les camps d'extermination comme Auschwitz-Birkenau qui est quant à lui, une structure double, voire triple, celle d'un camp de concentration et un centre de mise à mort [total d'environ 1 100 000 morts], en ce lieu, 80 % des victimes juives sont immédiatement gazées et ne connaissent pas du tout la réalité du camp, et dès 1943, Auschwitz devient le seul lieu de mise à mort en activité car les autres centres sont démantelés, car l'épicentre de la Shoah tourne dès lors autour des massacres qui y sont perpétrés, notamment au sein de la population des juifs de Hongrie, déportée ou emmenée de force dans ce qu'on a ensuite nommé les «marches de la mort», entre fin 1944 et janvier 1945, soit environ 470 000 juifs, Maïdanek, un camp de concentration qui fut aussi un camp d'extermination, où 170 000 à 235 000 personnes moururent ou furent tuées, dont 60 000 à 80 000 Juifs, à cause de la dénutrition, aux maladies, au froid et à la torture, ou du fait du travail exténuant effectué sous la menace, mais le nombre de victimes des chambres à gaz n'est pas connu avec exactitude, Chelmno qui fut la première installation fixe où du gaz toxique fut utilisé pour les exterminations de masse, où au moins 152 000 personnes furent tuées à entre décembre 1941 et mars 1943 et au cours des mois de juin et juillet 1944, Belzec, ce centre de mise à mort fonctionne de mars à novembre 1942, et les archives permettent d'avancer le chiffre (estimation la plus basse) de 500 000 morts en neuf mois d'activité, et seulement deux survivants connus après la guerre, Sobibor, où la terreur était pire qu'à Auschwitz ne fait aucun survivant [200 000 morts, dont 27 000 pour la seule période de mars à septembre 1943], Treblinka, que l'on confond souvent avec un camp de concentration, alors que sa nature est entièrement vouée à l'extermination, à la mise à mort de masse c'est au minimum 750 000 victimes de plus, entre juillet 42 et août 43, et très probablement 800 000. Le processus va aller très vite. En janvier 1942, plus de 80 % du total des victimes juives de la Shoah sont encore vivantes, alors qu'à l'automne de la même année, la moitié des victimes de la Shoah sont déjà annihilées, en décembre, la proportion initiale s'est pratiquement inversée.
Mais les nazis firent d'autres victimes. L'interprétation des Lois de Nuremberg de 1935 (qui définissaient les Juifs par le sang selon des théories racistes) fut plus tard étendue également aux Tsiganes. Les nazis qualifièrent les Tsiganes de "rétifs au travail" et "asociaux" — autrement dit, dans le cadre nazi, improductifs et inadaptés. Les Tsiganes déportés dans le ghetto de Lodz furent parmi les premiers tués par camions à gaz dans le camp de Chelmno en Pologne. Plus de 20 000 Tsiganes furent également déportés au camp d'Auschwitz-Birkenau, où la plupart périrent dans les chambres à gaz. Les nazis considéraient les Polonais et les autres peuples slaves comme inférieurs, les vouaient à l'assujettissement ou au travail forcé et au final à l'anéantissement. Les Polonais qu'ils considéraient comme idéologiquement dangereux (dont des milliers d'intellectuels et de prêtres catholiques) furent la cible d'une opération connue sous le nom d'AB-Aktion. Entre 1939 et 1945, au moins 1,5 million de citoyens polonais furent déportés en territoire allemand pour y être soumis au travail forcé. Des centaines de milliers furent également emprisonnés dans des camps de concentration nazis. On estime que les Allemands tuèrent au moins 1,9 million de civils polonais non-juifs au cours de la Seconde Guerre mondiale. Dans l'Union soviétique occupée, le Kommissarbefehl (ordre donné à l'armée allemande par le haut commandement des forces armées) ordonna l'assassinat des responsables politiques de l'Armée rouge et des commissaires politiques du Parti communiste. Au cours de l'automne et de l'hiver 1941-42, les autorités militaires et la police de sécurité allemandes menèrent conjointement une entreprise raciste d'extermination massive des prisonniers de guerre soviétique : des Juifs, des personnes aux "traits asiatiques" ainsi que d'importants chefs politiques et militaires furent sélectionnés et fusillés. Environ trois millions d'autres furent détenus dans des camps improvisés, sans infrastructure convenable, ni nourriture ni médicaments avec l'intention délibérée de les faire mourir. Les nazis incarcérèrent des chefs de l'Église catholique opposés au nazisme ainsi que des milliers de Témoins de Jéhovah qui refusaient de saluer Adolf Hitler ou de servir dans l'armée allemande. On estime que 200 000 handicapés mentaux ou physiques furent assassinés dans le cadre du "Programme d'euthanasie" nazi. Les homosexuels masculins furent également persécutés par les nazis qui considéraient que leur comportement représentait un obstacle à la préservation de la nation allemande. Les homosexuels considérés comme "chroniques" furent emprisonnés dans des camps de concentration, comme le furent les individus accusés de comportement "asocial" ou criminel.
Alors que le monde s'est tu, malgré les alertes lancées par certains comme Jan Karski, un messager entre le gouvernement polonais en exil basé à Londres et les mouvements de résistance non communistes, qui à la fin de l'été 1942, rencontra des dirigeants juifs du ghetto de Varsovie et du ghetto de transit d'Izbica, puis il transmit leurs rapports sur les meurtres de masse au centre de mise à mort de Belzec aux dirigeants alliés, notamment au président Franklin D. Roosevelt, qu'il vit en juillet 1943, les juifs ne sont pas «laissés conduire comme des moutons à l'abattoir» selon l'expression consacrée. L'action des résistances juives, malgré leur solitude, reçoivent l'aide apportée par une partie des populations, en particulier à l'Est de l'Europe comme le groupe des frères Bielski (Tuvia, Asaël et Zus), qui a regroupé plus de mille partisans juifs en Biélorussie, le nombre total de combattants juifs dans les forêts de l'Est de l'Europe atteignant, semble-t-il, 20 000 personnes, ces derniers engagèrent une lutte armée, aidant des centaines de personnes à fuir les ghettos, à échapper aux massacres et à la déportation, où au c½ur de la forêt, à quelques kilomètres seulement des nazis qui les contraignent souvent à fuir dans d'effroyables conditions, les réfugiés construisent un véritable village, avec une école, des artisans et même une synagogue, et en juillet 1944, malgré les rigueurs du climat, les pressions politiques exercées par leurs alliés communistes et les opérations allemandes, les frères Bielski auront héroïquement atteint leur but combattre les nazis et sauver le plus de Juifs possible, celle du 19 avril 1943, qui neuf mois après le début des déportations massives de Juifs de Varsovie vers Treblinka, voit la résistance juive, dirigée par un jeune de 24 ans, Mordecai Anielewicz, a monté le soulèvement du ghetto de Varsovie, à Vilnus le chef partisan Abba Kovner, reconnaissant la pleine intention de la politique nazie envers les Juifs, appela à la résistance en décembre 1941 et organisa une force armée qui combattit les Allemands en septembre 1943, celle en mars de cette année-là, ave un groupe de résistance dirigé par Willem Arondeus, un artiste et auteur homosexuel, qui a bombardé un registre de la population à Amsterdam pour détruire les registres des Juifs et d'autres personnes recherchées par les nazis, celle à Treblinka et Sobibor, où des soulèvements se sont produits juste au moment où le processus d'extermination ralentissait, et les prisonniers restants craignaient d'être bientôt tués, et ce fut également le cas à Auschwitz, où le Sonderkommando ("Commando spécial"), l'unité de prisonniers qui travaillait à proximité des chambres à gaz, a détruit un crématorium au moment où le massacre touchait à sa fin en 1944. Ils aussi ont résisté dans les forêts, où ils y rejoignaient des unités de partisans soviétiques, ou bien formaient des unités séparées pour harceler l'occupant allemand, dans les ghettos et même dans les camps de la mort, voire comme le président du conseil juif Moshe Jaffe, à Minsk, qui refusa d'obéir quand les Allemands lui ordonnèrent de leur livrer des Juifs à la déportation, en juillet 1942, et ont combattu seuls et aux côtés de groupes de résistants en France, où divers groupes clandestins juifs s'unirent pour former d'autres groupes de résistance, dont l'Armée juive, active dans le sud du pays, en Italie, en Pologne, en Yougoslavie, en Grèce et en Slovaquie. En 1944, les autorités juives en Palestine envoyèrent clandestinement des parachutistes en Hongrie et en Slovaquie, comme Hannah Szenes, pour aider comme elle le pourrait des Juifs cachés.
Quelques personnes sont venues à leur secours, souvent au péril de leur vie. Le diplomate suédois Raoul Wallenberg est arrivé à Budapest le 9 juillet 1944, dans le but de sauver la seule communauté juive restante de Hongrie. Au cours des six mois suivants, il a travaillé avec d'autres diplomates neutres, le Vatican et les Juifs eux-mêmes pour empêcher la déportation de ces derniers Juifs. Dans toute l'Europe, des églises, orphelinats et familles procurèrent des cachettes aux Juifs et, dans certains cas, des particuliers apportèrent également leur aide à des Juifs déjà à l'abri (par exemple à Anne Frank et sa famille aux Pays-Bas). En France, en Belgique et en Italie, des réseaux organisés par le clergé et par des catholiques laïques sauvèrent des milliers de Juifs. Ceux-ci étaient particulièrement actifs dans deux régions : le sud de la France, d'où on aidait les Juifs à passer clandestinement en Suisse et en Espagne; et le nord de l'Italie, où de nombreux Juifs durent se cacher après l'occupation allemande en septembre 1943. Ailleurs, Le Chambon-sur-Lignon, un village huguenot français, est devenu un refuge pour 5000 Juifs. Auxquels, on peut ajouter les quakers du American Friends Service Committee, les unitariens et d'autres coordonnèrent des activités de secours pour les réfugiés juifs en France, au Portugal et en Espagne tout au long de la guerre. Divers organismes basés aux États-Unis, religieux ou non, Juifs ou non, obtinrent également des visas d'entrée et des logements aux États-Unis pour un millier d'enfants environ entre 1934 et 1942, et parfois même participèrent à leur rapatriement. Dans la Pologne occupée par l'Allemagne, où il était illégal d'aider les Juifs et où une telle action était passible de la peine de mort, les Zegota (Conseil d'aide aux Juifs) a sauvé un nombre similaire d'hommes, de femmes et d'enfants juifs. Financé par le gouvernement polonais en exil basé à Londres et impliquant un large éventail d'organisations politiques clandestines, Zegota a fourni des cachettes et un soutien financier et a falsifié des documents d'identité. Certains Allemands, voire certains nazis, se sont opposés au meurtre des Juifs et sont venus à leur aide. Le plus célèbre était Oskar Schindler, un homme d'affaires nazi, qui avait mis en place des opérations utilisant du travail involontaire dans la Pologne occupée par l'Allemagne afin de tirer profit de la guerre. Finalement, il a décidé de protéger ses travailleurs juifs de la déportation vers les camps d'extermination. Dans tous les pays occupés, il y avait des individus qui venaient au secours des Juifs, offrant un endroit où se cacher, de la nourriture ou un abri pour des jours ou des semaines ou même pour la durée de la guerre.
Face à l'avancée de l'Armée rouge à l'Est et aux progrès des Alliés à l'Ouest, les nazis décident l'évacuation des camps de concentration. C'est pour cela que le 22 juin 1944, Himmler signe l'ordre officiel déléguant aux responsables SS des camps de concentration situés dans les territoires occupés à l'Est par le Reich – des pays Baltes à la Pologne et la Tchéquie d'alors – l'évacuation des détenus aptes au travail vers des camps éloignés du front. Pris en tenaille par l'offensive des troupes anglo-américaines et celle de l'Armée rouge, le régime nazi veut continuer à faire tourner sa machine militaro-industrielle avec sa main-d'½uvre de captifs. De Maïdanek via Lublin, à partir d'avril 1944, jusqu'à Auschwitz-Birkenau, puis, entre l'été 1944 et l'hiver 1945, d'Auschwitz-Birkenau jusqu'à Dachau, près de Munich... : à mesure que le front se rapproche des camps de l'Est, les évacuations des captifs de quelque 500 camps disséminés dans toute l'Europe centrale et orientale se déroulent dans le plus grand chaos. Transférés à pied ou parfois en camion jusqu'à des gares où ils sont entassés dans convois de marchandises, plus de 700 000 détenus, hommes et femmes jugés aptes au travail, vont ainsi prendre la route tout au long de la dernière année du conflit mondial pour rejoindre, de camp en camp, l'Allemagne et l'Autriche. Plus d'un tiers d'entre eux mourront lors de ces terribles "marches de la mort", succombant à la faim, au froid, à l'épuisement, voire seront abattus en chemin par leurs gardiens ou les populations des villages traversés. Presque jusqu'au dernier jour de la guerre, les autorités allemandes firent marcher des prisonniers vers différents endroits du Reich. Le 1er mai 1945, les prisonniers qui avaient été évacués de Neuengamme vers la côte de la mer du Nord, étaient encore embarqués sur des bateaux. Des centaines d'entre eux moururent quelques jours plus tard lorsque les Britannique bombardèrent les navires pensant qu'ils transportaient des militaires allemands. Cependant, la découverte des camps de concentration nazis par les Alliés entre avril et mai 1945 se fit au hasard de la progression des troupes. Libérer les déportés n'était pas un but de guerre et rien ou presque n'avait été prévu pour eux. Dans chaque camp où ils pénètrent, les soldats alliés découvrent les corps décharnés des survivants, les pyramides de cadavres laissés par les nazis.
À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, en 1945, six millions de Juifs européens avaient disparu, dont plus d'un million d'enfants. Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, la mémoire de l'extermination existe, mais après le choc initial, il y eut un relatif oubli. On accueille certes les rescapés mais leurs témoignages sont inaudibles. Aux États-Unis, en France comme en Israël, on leur suggère de se taire. C'est le temps de la célébration des combattants et celui de la suspicion sur les victimes. Cette mémoire ne prend une place importante dans l'espace public qu'à partir des années 1960 grâce à Meyer Levin avec sa découverte du Journal d'Anne Frank et la véritable mission qu'il se donne de le faire connaître, se mettant en rapport avec le père d'Anne Frank, Otto Frank, le seul de la famille à avoir survécu à Auschwitz, et devenant son agent non officiel et son rôle fut décisif dans le succès que rencontra aux États-Unis le Journal d'Anne Frank, et la série télévisée diffusée en 1978, «l'holocauste» (en France, on utilise le terme «Shoah»), pour devenir centrale dans les années 1990 grâce aux témoins directs, anciens déportés et rescapés de la Shoah, ont constitué depuis les années 1980 à être un des piliers pédagogiques du processus de transmission de sa mémoire. La mémoire de la Shoah a été profondément marquée par l'engagement des survivants, sans empêcher le développement de la recherche scientifique et non sans friction parfois. Nous entrons forcément dans une nouvelle ère, à partir des acquis symboliques, historiques, politiques et pédagogiques des dernières décennies. L'exemple de la Grande Guerre montre qu'il faut être confiant dans la transmission, pour autant que la demande sociale et les choix politiques l'accompagnent. Il souligne aussi la complémentarité fondamentale entre histoire et mémoire.
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«Faire mentir le passé pour mieux faire haïr au présent... et ainsi inventer un futur détestable.»Éric Zemmour aime à se faire passer pour un intellectuel et l'histoire occupe une place à part dans la construction de sa figure publique. Conscient de la force de frappe idéologique de l'histoire et de son attrait auprès du public, il se targue d'un savoir sur le passé qui lui donnerait une compréhension intime et profonde des dynamiques à l'½uvre aujourd'hui. Mais Éric Zemmour ne fait que déformer l'histoire pour la mettre au service de ses visions idéologiques. Aux travaux des historiennes et historiens, il prétend opposer un «roman national» idéalisant les gloires passées de la nation. De la première croisade à l'assassinat de Maurice Audin, de Clovis aux mutinés de 1917, de saint Louis au maréchal Pétain, cette histoire déborde d'erreurs, d'interprétations tendancieuses, voire de mensonges grossiers. Ignorant les sources et méprisant la recherche savante, le polémiste asservit l'histoire au profit d'un discours agressif, raciste et complotiste. Face à cette offensive, un collectif d'historiennes et d'historiens a décidé de répondre en corrigeant, point par point, les plus flagrantes et les plus dangereuses erreurs historiques d'Éric Zemmour. C'est ainsi qu' un collectif d'historiennes et d'historiens rassemblant Alya Aglan, Florian Besson, Jean-Luc Chappey, Vincent Denis, Jérémie Foa, Claude Gauvard, Laurent Joly, Guillaume Lancereau, Mathilde Larrère, André Loez, Gérard Noiriel, Nicolas Offenstadt, Philippe Oriol, Catherine Rideau-Kikuchi, Virginie Sansico et Sylvie Thénault se sont appliqué à corriger les erreurs proférées par le polémiste qui s'est lancé dans la campagne présidentielle dans le livre «Zemmour contre l'histoire» sorti le jeudi 3 février au prix de 3,9 ¤, dont tous les droits d'auteur seront reversés à une association qui travaille à l'inclusion scolaire des enfants en situation de handicap. Il fallait bien qu'ils élèvent la voix. À force d'entendre Éric Zemmour décliner sa conception aussi particulière que douteuse du passé de la France, une brochette d'historiens s'est avisée de la nécessité de rétablir certaines vérités premières. C'est le but affiché de cet ouvrage, publié dans la collection Tracts de Gallimard. «Zemmour se sert de l'Histoire pour légitimer la violence et l'exclusion, pour promouvoir une vision raciste et misogyne de l'Humanité. Il fait mentir le passé pour mieux faire haïr au présent... et ainsi inventer un futur détestable». Voilà pourquoi les seize coauteurs, réunis dans un collectif, ont choisi de corriger, point par point, quelques-unes des contre-vérités les plus évidentes et, à bien des égards, les plus effrayantes, proférées par monsieur Zemmour.
Passons sur Rome qui tombe face aux Barbares en 476, ce qui n'est pas le cas. Selon lui, Rome aurait accueilli les Barbares pour des «raisons humanitaires» et les rend responsable de la chute de Rome. En réalité, les relations entre Rome et les différents peuples vus alors comme des «barbares» sont très anciennes, faites d'intérêts réciproques, et la chute de l'empire romain d'Occident s'explique par de multiples facteurs. Passons sur Clovis qu'il dit «jeté dans les poubelles de l'Histoire. Comme un témoin gênant». Réponse de ses contradicteurs : «Les historiens n'ont jamais cessé de travailler sur Clovis». D'ailleurs, même le récit qu'il propose du baptême de Clovis«est truffé d'erreurs, d'imprécisions, d'anachronismes». La démonstration suit. Passons sur la croisade, censée assurer «le salut de l'Europe chrétienne», qui n'était alors nullement menacée. Passons sur Louis IX qui recherchait des racines juives selon Zemmour, alors qu'il n'en a pas. En réalité, il recherchait des racines bibliques, voulant faire du peuple Franc, un nouveau peuple élu, et de la France une nouvelle terre promise avec une rhétorique xénophobe et antisémite. Cela permet à Zemmour de gommer les violences contre les Juifs qui ont eu lieu durant tout le Moyen-âge pour mettre en avant à travers Saint-Louis l'universalisme chrétien et le nationalisme juif contre les Musulmans. Passons sur le grand Ferré qu'il transforme en grand héros patriote qui se révolte contre les élites pour le peuple français, alors qu'il ne l'est pas, pour faire des résonnances avec l'actualité. Ce paysan lutte pour sa vie et sa communauté, et ses terres, mais pas pour le royaume. Pour se défendre contre les Anglais, il a demandé l'accord des Seigneurs pour s'amer et faire des fortifications. Passons aux victimes de la Saint-Barthélemy que Zemmour transforme en bourreaux. Dans son livre Le suicide français, il dit regretter que la Saint-Barthélemy n'a pas arrêté les protestants, car pour ce dernier les musulmans sont les nouveaux protestants et la Saint-Barthélemy a lutté contre ce qu'il voit comme le grand remplacement de l'époque. Ce massacre, il le voit comme un geste de résistance et qu'il est bon d'utiliser contre les minorités, en réalité les protestants n'ont représenté en tout que 10 % de la population et ils ont été très peu violents. Passons sur «Richelieu combattant sans relâche l'État dans l'État», et «les partis de l'étranger», pour abattre les «La Rochelle islamiques qui s'édifient sur tout le territoire». L'amalgame a de quoi faire frémir les protestants, au souvenir de ceux qui furent alors massacrés. Les auteurs de préciser : «Comme toujours, Éric Zemmour inverse les rôles, transformant les victimes en bourreaux». Passons sur sa détestation intégrale de la Révolution qui pour lui ne fut pas spontanée mais préparée par des “sociétés de pensée”, dont les philosophes et la franc-maçonnerie, faisant croire que les masses populaires était manipulables et politiquement incapables. Commentaire lui étant ici opposé : il renoue «avec les discours paranoïaques et apocalyptiques du siècle dernier qui voyaient dans la chute de la Bastille et de la monarchie le résultat d'un plan ourdi de longue date par une clique de protestants, de juifs et de francs-maçons». Pour les spécialistes, les propos tendent à masquer «l'entrée en politique de multitudes d'hommes et de femmes à l'origine de formes inédites de participation aux destinées de la nation.» Passons à la guerre de Vendée qu'il transforme en génocide vendéen, alors qu'il n'y a pas eu de génocide vendéen. Zemmour utilise le terre de génocide pour l'utilisation de la violence des généraux contre les Vendéens faisant croire qu'il y a eu un massacre préparé, mais il n'y a pas eu de violences ciblée, elle est désorganisée et aléatoire, et les révolutionnaires n'ont pas eu de doctrine systématique sur la Vendée, car il y avait aussi des Vendéens républicains, et ceux qui sont tués le sont en tant que brigands. Et Zemmour va encore plus loin, en disant que la France a créé l'Algérie, en réunissant les tribus nomades, ce qui est complètement faux. L'entité existait déjà sur le plan international, elle a signé des traités avec la France, qui l'a annexé en 1834 et ne l'a pas développé, et après 1945 son économie est sous développée, il n'y pas d'industrie, peu d'emploi dans les campagnes et de la misère partout d'où l'immigration.
Car ce sont bien ces fondements idéologiques qui ont incité Zemmour à asséner quelques aberrantes horreurs sur les pages sombres de notre Histoire plus récente. On pense évidemment aux doutes exprimés sur l'innocence de Dreyfus. Comme si le polémiste se rêvait en procureur d'un nouveau procès. Il dit que les mutins de 1917 voulaient continuer la guerre et l'offensive complètement ratée du Chemin des Dames, alors que ces dernier refusait de continuer la guerre à cause des conditions effroyables dans lesquels ils se trouvaient. Et comment oublier sa soudaine admiration pour Pétain dont l'intention était, selon lui, de «préparer en douce une armée pour la revanche de la revanche de la revanche». Une grossière réécriture du régime de Vichy et de la collaboration. «Si revanche il y a», rappellent nos historiens, «elle ne vise pas l'Allemagne nazie mais le Front Populaire, dont l'ancien président du Conseil, Léon Blum, est traduit comme «fauteur de guerre», avec d'autres dirigeants, à Riom en 1942, devant une Cour suprême de justice spécialement créée. D'ailleurs, Zemmour essaye aussi de faire croire que Pétain a sauvé la République, alors qu'en établissant le régime de Vichy, il n'y pas plus de souveraineté populaire, de représentation populaire et plus d'égalité devant la loi, un siècle et demi de régime républicain sont ainsi balayé. Il est vrai qu'Éric Zemmour a été jusqu'à affirmer que «Vichy a protégé les juifs français et donné les juifs étrangers.» Comme s'il fallait y voir une excuse. Les auteurs de rappeler : «Sur les 74 150 juifs déportés vers les camps et centres de mise à mort, 24 000, dont plus de 7000 enfants, avaient la nationalité française...» Il ira plus loin en disant que les nazis sont les descendants de Voltaire, car selon lui il aurait inspiré les théoriciens du racisme du XIXe siècle, Chamberlain et Gobineau, et les théoriciens nazis du XXe siècle comme Rosenberg. Cependant Zemmour hait Voltaire, car ce dernier est anticlérical et ne prône pas l'esclavage, il remet en cause la supériorité de la civilisation européenne. C'était l'homme à abattre pour ces théoriciens racistes, car il était avant tout un héros de la Révolution et de la République. Éric Zemmour déteste le féminisme et ne perd pas une occasion d'associer "dévirilisation" et décadence; mais il ne cherche pas à démolir les grandes figures féministes. Même celles qui sont entrées dans le roman national, comme Olympe de Gouges, ou George Sand. Deux exceptions toutefois : Benoîte Groult, et Simone de Beauvoir qu'il transforme en Madame Sartre pour l'année 1949, pour la peindre dominée intellectuellement par Sartre, au mépris donc de l'autonomie de sa pensée et de la richesse des échanges entre les deux philosophes. En qui il voit des écervelées, soumises à l'homme, et avant tout empressées de se jeter dans les bras des soldats allemands en 1940. Alors que ces dernières n'eurent que de la haine et du mépris pour les envahisseurs allemands. Pour la guerre d'Algérie, Éric Zemmour légitime la violence, dont celle de l'assassinat politique, couvert par de fausses accusations à travers l'exemple de Maurice Audin, ce dernier «a aidé les membres du PCA recherchés», puis «Il a été dénoncé» et a disparu depuis le «Centre d'El Biar, lieu de torture et d'exécutions très connu», dont le président Macron a reconnu en 2018 «la responsabilité de l'État» sur son meurtre. Ensuite, selon Eric Zemmour, Charles de Gaulle aurait "donné" l'indépendance à l'Algérie pour éviter une vague migratoire qui aurait risqué de transformer son village en "Colombey-les-deux-Mosquées". Nouvelle variante de la théorie du "grand remplacement", cette affirmation repose toutefois sur l'extrapolation de propos privés qui ne reflètent pas la politique algérienne du Général qui "n'avait pas de plan tout prêt" et qu'il a "évolué en fonction des circonstances". Le cheminement politique de Charles de Gaulle -- de la première référence à "l'autodétermination" algérienne en septembre 1959 à l'ouverture des négociations de paix avec le FLN en janvier 1961-- tient avant tout à l'évolution du conflit armé en Algérie et à ses répercussions. Éric Zemmour, le 18 octobre 2021, sur BFMTV a aussi qualifié la manifestation parisienne du 17 octobre 1961 de non pacifique, interdite et les manifestants n'auraient pas dû être là, mais la réalité est tout autre puisque des Algériens qui manifestaient pacifiquement contre la guerre d'Algérie et les brimades qu'ils subissent, puis qu'ils ont été tués par la police française, à Paris. Ce massacre a été encouragé par Maurice Papon, à l'époque préfet de police de Paris. Pour le procès de Maurice Papon, Zemmour avance que c'est «un procès idéologique», et la «criminalisation de la France», mais c'est en réalité l'aboutissement d'une très longue procédure (de la découverte de pièces incriminant Papon aux premières plaintes de parents de victimes en 1981, jusqu'à l'arrêt de la chambre d'accusation le renvoyant aux assises en 1996) qui témoigne de la complexité du débat contradictoire qui s'est ouvert dès les premiers actes d'investigation et de la multiplicité des acteurs impliqués. Cette complexité est en outre quantifiable. Cinquante tomes, cinquante mille pages, des milliers de documents d'archives saisis.
"Ce n'est pas neuf. Après tout, on a déjà fait ça avec le Comité de vigilance sur les usages de l'histoire sous Nicolas Sarkozy", tempère d'abord Mathilde Larrère, l'une des autrices au sommaire de Zemmour contre l'histoire, avant de poursuivre : "La chance du tract, c'est que pour une fois on nous a vu et lu". Sous le climat électoral actuel, cet objectif peut apparaître comme une gageure mais Gérard Noiriel veut aussi y voir une opportunité: "Zemmour est le nom d'un système plus vaste. Il est un aiguillon pour penser la responsabilité civique de notre métier". "On a abandonné un moment l'espace public car on fait des travaux pas immédiatement vendeurs, et on a laissé la vulgarisation à des gens qui n'ont ni éthique ni méthode", approuve Mathilde Larrère, avant d'enchaîner : "Chercheurs et chercheuses doivent jouer leur rôle dans le ruissellement du capital culturel, être des passeurs et des passeuses". Si l'historienne, autrice entre autres d'Il était une fois les révolutions, rappelle qu'ils ont déjà été plusieurs à ferrailler en leur temps contre Nicolas Sarkozy, elle évoque aussi un "sentiment d'urgence" face au traitement administré à l'histoire par Eric Zemmour qu'elle désigne comme un cas particulier "quantitativement et qualitativement". "Qualitativement car il est candidat à la présidentielle", nous éclaire-t-elle et "quantitativement, car Zemmour est à un niveau d'instrumentalisation, de mensonges et de contre-vérités que les autres n'ont pas atteint". Ainsi posé, le duel pourrait sembler commode : d'un côté, un homme politique "menteur" et "falsificateur", de l'autre, des mandarins diplômés s'arrogeant le monopole du fait historique et distribuant bons et mauvais points. Mathilde Larrère nous explique toutefois ce qui préserve la quête de vérité de l'historien de ses éventuels biais personnels. "Zemmour tord le cou au passé pour l'instrumentaliser. L'histoire est une science avec ses règles - la réflexion et la confrontation des sources, la connaissance des sources historiographiques les plus plus récentes - et lui n'en applique aucune". "On a l'impression d'en revenir au moment où l'histoire n'était pas encore une discipline scientifique, au XIXe siècle mais dans une perspective réactionnaire", soupire Gérard Noiriel, qui précise son grief à l'égard du fondateur de Reconquête! : "La conception qu'Eric Zemmour se fait de l'histoire, c'est le roman historique. Avec des personnages, le personnage 'France', le personnage 'islam', qui s'affrontent. D'où la création d'un sentiment d'identification chez les gens car il traite les nations comme des individus". "Il ne suffit pas d'avoir des arguments pour toucher un vaste public et on n'est pas encore au niveau", regrette Gérard Noiriel qui pointe une forme d'isolement: "Il nous faudrait plus de soutien". Il indique une première piste : "On a besoin d'un travail de mobilisation pour que les chaînes du service public par exemple soient plus en phase avec ce qu'on veut faire. L'histoire pourrait être présentée autrement dans l'audiovisuel qu'à travers la manière employée par les émissions de Stéphane Bern qui croit aussi que l'histoire c'est avant tout de grands personnages". Et cette entreprise n'aurait de sens qu'en dépassant le seul cadre de la recherche historique d'après Gérard Noiriel qui appelle à engager "une réflexion globale sur les mutations politiques produites depuis une quinzaine d'années".
Pour l'historien André Loez, spécialiste de la Grande Guerre et membre de ce collectif, cette intervention dans le débat public n'est ni celle de "militants de gauche" redresseurs de torts qui attaqueraient Éric Zemmour sur un plan idéologique, ni celle d'historiens voulant réserver la discussion de l'histoire aux professionnels de la discipline : "Nous pensons que l'histoire n'appartient pas qu'aux historiens. On peut en discuter dans l'espace public, tout le monde a le droit d'en parler. Mais cela ne veut pas dire qu'on peut dire tout et n'importe quoi, qu'on peut tromper les gens, falsifier des aspects de ce passé.""Rappeler que Dreyfus est innocent, déclare André Loez, ce n'est pas de gauche ou de droite, c'est simplement une réalité historique". Aussi cet appel n'est-il pas "militant", mais guidé par la volonté d'historiennes et d'historiens de rappeler que "le passé ne peut pas être falsifié ou instrumentalisé de cette façon-là à des fins politiques".
Et je vous mets aussi cette vidéo provenant de la chaine You Tube de Manon Brill, «C'est une autre histoire», intitulée «Les historiens debunkent Zemmour», mise en ligne le 3 février 2022, qui nous donne un tour d'horizon de l'ouvrage :
... à laquelle j'ajoute cette vidéo un peu plus longue de la chaine You Tube de Benjamin Brillaud, «Nota Bene», intitulée «Zemmour manipule l'Histoire ? - Entretien avec Catherine Rideau-Kikuchi et Florian Besson», mis en ligne le 8 février 2022 :
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Ce mercredi des Cendres marque le début du temps de carême avant la fête de Pâques. Le Carême, période de jeûne de 40 jours pour les chrétiens. Une occasion de prier et de jeûner pour la paix dans le monde avec la guerre en Ukraine : un appel du pape François. Mais comme nous allons le voir, le mercredi des Cendres a eu le droit à sa part de conflits.
En 1415, les responsables de l'Église catholique romaine ont condamné le théologien et réformateur chrétien tchèque Jan Hus pour hérésie et l'ont brûlé sur le bûcher. Mais les tentatives de suppression de ses partisans (hussites) dans le royaume de Bohême ont échoué. Lorsque le roi Sigismond de Hongrie hérita du trône de Bohême en 1419, il demanda l'aide du pape Martin V pour lancer une croisade anti-hussite après la «défenestration»à Prague le 30 juillet 1419 de notables catholiques. Cela déclencha une révolte générale en Bohême, opposant les Hussites et leurs partisans aux fidèles de Sigismond, du pape et de l'Église catholique. Divers visionnaires exaltés parmi les Hussites ont déterminé la seconde venue de Jésus-Christ entre le 10 et 14 février 1420 d'après un cantique millénariste de 1419. De nombreux Hussites radicaux (qu'on appellera plus tard les Taborites) croyaient également à cette date, après que la partie modérée hussite (les utraquistes), pour lesquels la messe de la Réforme magistérielle ne se distingue de la messe catholique que par la communion sous les deux espèces et un usage de la langue vernaculaire limité aux lectures de la Bible, et ses adeptes conservent les sept sacrements mais nient la valeur des indulgences ou des pèlerinages, et ils ne souhaitent pas couper totalement les liens avec Rome puisque leurs prêtres reçoivent l'ordination des mains d'évêques en communion avec le pape, les expulsa de Prague, ces derniers rejoignirent Jan ´i¸ka, un gentilhomme pauvre qui devint leur leader militaire, il faut dire que ceux-ci dévaluent les sacrements de l'extrême-onction et de la confession, les objets matériels comme les vêtements ou accessoires liturgiques, les lieux ou les observances extérieures comme les fêtes ou les jeûnes, et ils soutiennent souvent une position rémanentiste, c'est-à-dire la persistance du pain et du vin après la consécration et disent la messe intégralement à voix haute en tchèque, tout en proposant enfin des «liturgies à l'état sauvage», dans les montagnes, véritables lieux de pèlerinage où le culte est rendu à l'air libre.
Quand personne n'est venu à cette époque, et encore moins Jésus, les visionnaires s'en sortirent en disant qu'il était revenu sur terre en secret et comme un voleur, de là naquit la conviction qu'il leur incombait à eux d'instaurer cet ordre nouveau, le millénaire de paix annoncé dans l'Apocalypse, une mission que les historiens ont baptisée «chiliasme», et les Hussites de la ville seigneuriale de Sezimovo Ústí (qui au tournant des XIVe et XVe siècles, était une ville artisanale prospère et le berceau des Hussites), en Bohême, sont alors entrés en action. C'était le matin du mercredi des cendres en fonction des prédictions sur le retour du Christ, le 21 février 1420, lorsque le jeûne de 40 jours commença. Le mardi-gras et le mercredi des cendres, à Sezimovo Ústí, comme ailleurs, il y avait beaucoup de fête, de nourriture et de boisson. Et ils étaient tous fatigués, et s'endormirent du sommeil des justes. Et c'est exactement ce qu'ont utilisé Petr Hromádka, un certain Vanček, Janová de Bydlín et Smolin pour prendre le contrôle de la ville, après quoi les catholiques ont en partie fuit la ville et ont été expulsés. Les moines dominicains dont le couvent a été incendié ont également dû quitter la ville. Prokop d' Ústí est également revenu dans la ville avec des Hussites radicaux. La population hussite arrivait maintenant à Sezimovo Ústí de toutes parts. Cependant, la ville se tenait dans la plaine et n'était pas sûre. Par conséquent, la population a reçu l'ordre de quitter la ville et de s'installer à Hradi¨tě, où la nouvelle ville de Tábor a été fondée. Le samedi 30 mars, avant le dimanche de mai, Ústí Sezimovo a été intentionnellement incendié de tous les côtés. Sur la rive droite de la Lu¸nice, la partie fortifiée de la ville gisait en cendres au-dessus de l'embouchure de Chotovinský, un ruisseau comprenant les faubourgs et sur la rive gauche de la rivière Nové Město. Les habitants d'esprit hussite sont allés à dans la ville-forteresse de Tábor, les autres ont perdu leurs maisons. Sezimovo Ústí a été oublié et depuis le XVIIIe siècle, il n'est mentionné dans les documents que sous le nom de Starý Tábor. Elle n'a été repeuplée qu'en 1828. Au cours de la construction, de nombreuses découvertes archéologiques uniques préservées ont été trouvées, ce qui a valu à ce site le surnom de "Pompéi tchèque".
Après son arrivée dans Tábor tout juste créée, la famille Sezimoú¨teč a formé une grande partie de cette ville s'inspirant sans doute d'un manifeste chiliaste anonyme de 1419 exhortant les fidèles à fuir dans les lieux saints où le Seigneur allait réapparaitre. Elle fut bâtie par les pauvres des cités et des campagnes exaltés par les prédications chiliastiques (ou millénaristes). Après la bataille de Sudoměř le 25 mars, Jan ´i¸ka et les radicaux de Plzen battent en retraite et arrivent à Tábor soit le 27 mars. Cependant, il est peu probable que Jan ´i¸ka a participé à l'incendie de Sezimovo Ústí, ce n'était pas nécessaire pour cela, mais il a apparemment émis un ordre pour cette action. Le stratège ´i¸ka savait très bien que Sezimovo Ústí avait peu d'importance stratégique du point de vue de la défense, mais si elle restait dans sa forme, elle pourrait menacer Tábor. Et de ces considérations rationnelles, c'était déjà un pas vers la destruction de cette agglomération. Et de cette colline fortifiée, les Hussites radicaux s'efforcèrent de renouveler profondément la société. Les radicaux devenus les taborites proclament la communauté des biens, l'égalité absolue, la souveraineté du peuple et le sacerdoce universel. Autour des taborites, Jan ´i¸ka, seigneur de Trocnov, unifie les troupes populaires en une armée : celle-ci, remarquable par sa rigueur morale, sa discipline, son fanatisme, et célèbre pour la beauté de ses chants de combat et de prière. En juillet 1420, les Hussites se mettent d'accord sur les quatre articles de Prague en juillet 1420 : libre prédication de l'Écriture en tchèque, communion sous les deux espèces, suppression du pouvoir temporel et des biens séculiers de l'Église, punition publique des péchés scandaleux.
Alors que les hussites ont vaincu cinq croisades anti-hussites déclarées par le pape, il faut dire que jusqu'à sa mort en 1424, «Frère ´i¸ka du Calice», le chef borgne puis aveugle en 1421, terrifie les croisés par les man½uvres de ses célèbres chars et le tir des canons et des arquebuses que son infanterie manie aussi habilement que les fléaux et les piques. Grâce aux victoires remportées à Vitkov (devenue ´i¸kov, 1420), à Pankrác (1420), à Kutná Hora (1422), les «Combattants de Dieu» sauvent Prague et dominent toute la Bohême, mais les luttes intestines commencées entre 1421 et 1427 entre leurs deux principales factions - les utraquistes modérés, qui après l'élimination des «gueux» (9 mars 1422), firent de Prague leur centre, ouvert à un compromis avec Rome, et les taborites radicaux - ont prouvé leur perte, et cette période voit Jan ´i¸ka mourir comme il a vécu, sur le champ de bataille et parmi ses soldats. Il quitte le monde le 11 octobre 1424. En fin de compte, les utraquistes ont accepté une invitation de Sigismond et de l'Église catholique à négocier un accord, les Compactata (1433), notamment la communion sous les deux espèces, tandis que les taborites s'y sont opposés, déclenchant la guerre civile, puis entre 1427et 1436, les Hussites entrèrent dans une phase conquérante avec l'époque des «raids magnifiques» en Pologne, Autriche, Saxe, et même jusque Gdansk en 1433, qui ont pour objectif de soulager la Bohême étranglée par le blocus et ruinée par les années de guerre et d'annihiler la capacité de nuisances des puissances voisines, mais la peur des hussites se diffuse dans toute l'Europe occidentale, et Jeanne d'Arc émet même le désir de partir combattre ces hérétiques en Bohême dans une lettre en date du 23 mars 1430, et la défaite de la croisade du cardinal Cesarini à Doma¸lice (1431) incline l'Église à composer avec «l'hérésie» pour la première fois de son histoire. La lassitude et l'or du concile contribuent à grossir le camp utraquiste, et lors d'un affrontement le 30 mai 1434 à Lipany, dans le centre de la Bohême, les utraquistes ont simulé une retraite pour attirer les taborites hors de leur watenburg (chars). Envoyant leur cavalerie en plein Wagebourg, les utraquistes tuèrent, chassèrent ou capturèrent les Taborites, brûlant ensuite vifs des centaines de prisonniers dans les granges voisines. Les utraquistes firent alors la paix avec Sigismond et les autorités catholiques au concile de Bâle , qui se tint de 1431 à 1449, et permet un accord scellé le 5 juillet 1436. Grâce aux «Compactata», les hussites obtiennent d'être considérés comme faisant partie intégrante de l'Église, la communion sous les deux espèces est légalisée et la domination ecclésiastique est abolie. Au printemps 1437, Sion, dernier retranchement taborite, est pris d'assaut.
N'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (18.207.132.226) si quelqu'un porte plainte.
Loin d'être marginale, l'Ukraine est un pays d'avenir avec le potentiel pour devenir un des États de référence de L'Europe, avec une surface supérieure à celle de la France et plus d'habitants que l'Espagne et le Portugal réunis.
Déjà au IXe siècle, l'Ukraine était la matrice de la première grande civilisation slave, la Rus' de Kiev, fondé par une population venue de Scandinavie vers 860 et se situant entre la Biélorussie, la Russie et l'Ukraine actuelles en soumettent les slaves à leur domination et qui donnent à son nom qui n'a rien à voir avec la Russie. Son chef, le scandinave — ou Varègue — Riourik, est un mystérieux personnage, "dont on ne sait à peu près rien, ni les origines, ni les faits et gestes", et c'est sous son successeur, Oleg, que la dynastie s'empare de Kiev. En faisant de la ville sa capitale, elle donne naissance à la Rus' de Kiev, en 882. Enrichie par le commerce entre Byzance et la Scandinavie, la principauté de Kiev apparaît comme une société relativement prospère au regard des critères de l'époque, tandis que l'Occident carolingien est ravagé par les invasions et les guerres privées. Elle continue d'étendre son territoire — divisé en principautés —, jusqu'au Nord et à Moscou. En l'an 988, Vladimir le Grand, prince païen de Novgorod et grand-prince de Kiev, se convertit au christianisme orthodoxe et se fait baptiser dans la ville criméenne de Chersonèse. Ainsi les Slaves orientaux (Russes mais aussi Serbes et Bulgares) se séparent-ils des Slaves occidentaux (Polonais, Croates, Tchèques...) en choisissant de se tourner vers Byzance et l'orthodoxie plutôt que vers Rome et la catholicité. Au XIe siècle, cet État, également appelé la principauté de Kiev, était le plus grand d'Europe et connaît son âge d'or sous Iaroslav Valdimirovitch qui se tourne vers l'Europe en mariant ses filles aux rois de Norvège, Hongrie et France, et une hiérarchie ecclésiastique a été établie, dirigée (au moins depuis 1037) par le métropolite de Kiev, qui était généralement nommé par le patriarche de Constantinople, alors avec la nouvelle religion sont apparues de nouvelles formes d'architecture, d'art et de musique, une langue écrite (la vieille église slave ) et les débuts d'une culture littéraire vigoureusement promue par Iaroslav, qui a également promulgué un code de lois, le premier en slave, puis le droit de succession qu'il a établit va durablement diviser le pays à partir de 1054, et la capitale Kiev se voit pillée par des peuples nomades en 1169 et saccagée en 1203, malgré un bref endiguement de son déclin sous Vladimir II Monomaque entre 1113 et 1125. Mais la Rus' de Kiev s'effondrera au XIIIe siècle avec l'invasion des Mongols qui provoque ainsi le démembrement de l'État kiévien. En marge des territoires contrôlés par les Mongols, la Galicie entre 1199 et 1340, qui reconnaissent leur suzeraineté, devient un foyer de civilisation slave et orthodoxe, ukrainien déjà par la langue parlée, ouvert aux influences occidentales qui pénètrent par la Pologne et la Hongrie qui est au fait de sa puissance sous Danylo Romanovych (1238–1264), qui rétablit son autorité sur toute la Volhynie (1229), sur la Galicie (1238) et sur Kiev (1239) et infligea une défaite au roi de Hongrie (1245), puis afin de lutter contre les Mongols, il entra en relation avec le pape Innocent IV, qui lui conféra le titre de roi (1254), puis la principauté a décliné sous ses successeurs. Pourtant par la suite, le développement de l'Ukraine fut lent et difficile, marqué par de longs siècles d'occupations et de guerres avec des voisins avides.
Au XIVe siècle, le pays, morcelé, se retrouve alors soumis aux Lituano-polonais, quand le grand-duché de Lituanie dans les années 1350-1360 annexe les territoires ukrainiens du Sud, ravagés et dépeuplés, et que la Galicie-Volhynie est conquise par la Pologne (1348-1366), elle subit ensuite l'influence polonaise après l'union des couronnes de Lituanie et de Pologne (Krewo, 1385). Un nouveau groupe social de cosaques ukrainiens s'est développé à la frontière sud de la Pologne, la protégeant contre les raids tatars de Crimée. Les cosaques ukrainiens étaient un grand groupe de personnes libres, dont beaucoup étaient des paysans serfs en fuite, qui gardaient la frontière steppique du sud de la Pologne contre les raids turcs et tatars. Les populations du grand-duché de Lituanie recherchent alors la protection de la Moscovie, où Moscou devint le centre de cette petite principauté donnée à Daniel Nevski (1276-1303), et de la Pologne contre les raids des Tatars de Crimée à partir du milieu du XVe siècle, puis l'État moscovite annexe en 1500-1503 la majeure partie de la région de Tchernigov, tandis que les possessions ukrainiennes du grand-duché de Lituanie sont rattachées à la Couronne de Pologne par l'Union de Lublin (1569), qui donne lieu à la création de la République polono-lituanienne, dite aussi des Deux Nations, couvre les territoires polonais, bélarusse, ukrainien et balte actuels, correspondait à une vision de la nation ouverte, fondée sur la citoyenneté et tolérante envers les langues et les religions. Elle acceptait en outre les diverses allégeances politiques en vigueur sur ces territoires. L'intégration de ces territoires donna naissance dans le domaine religieux à l'Union de Brest (1596) qui réalisa en partie le rapprochement des Églises catholique et d'une partie des orthodoxes (on parle aussi d'Église grecque catholique ou uniate c'est-à-dire des Eglises qui reconnaissent l'autorité de Rome, tout en gardant des rites orthodoxes). La noblesse polonaise colonise les terres ukrainiennes, sur lesquelles s'établissent également des communautés juives. Se dessine alors progressivement un important clivage culturel entre la partie nord-ouest, orthodoxe et sous influence lituano-polonaise et la partie sud-est, sous domination turco-tatare mais qui passera par la suite sous contrôle de l'Empire russe. Cette fracture est toujours visible aujourd'hui et s'illustre désormais par une tendance pro-européenne au nord-ouest, et une tendance pro-russe au sud-est. Mais à la fin du XVIe siècle, des insurrections remettent en cause l'ordre établi par la Pologne, et en 1648, la révolte des Cosaques dirigée par Hetman (chef militaire) Bohdan Khmelnytsky (1595-1657), qui étaient exclus de l'accès aux groupes dirigeants, est devenue une guerre sociale et religieuse de masse. La révolte conduisit à la disparition d'un tiers de la population ukrainienne. Kiev retrouve alors une position importante, notamment comme centre culturel, dans le but d'unifier les peuples cosaques et ruthènes. Les élites locales réclament l'aide de Moscou, et donne lieu à la guerre entre la république des Deux Nations et le tsarat de Russie au XVIIe siècle. Cette série de soulèvements ébranle les fondations de l'union lituano-polonaise qui contrôle alors le territoire cosaque et débouche vers 1650 à la naissance d'un territoire cosaque autonome qui prend le nom d'«Ukraine», dont l'étymologie fait référence à un «pays frontalier», aboutissant à la création de l'Hetmanat, un régime cosaque théoriquement autonome sous le roi polonais mais indépendant en fait.
Très vite, la protection russe se transforme en domination et voit les territoires situés à l'est de la Dniepr passer sous contrôle impérial russe. En 1667, la Russie signe avec la Pologne le traité d'Androussovo qui partage l'Ukraine en deux : l'ouest dirigé par la Pologne et l'est par la Russie. Cette séparation correspond grossièrement au cours du fleuve Dniepr, qui prend sa source en Russie centrale et se jette dans la mer Noire. Mais, dès 1709, les Cosaques sont annexés par l'Empire russe après l'échec de la tentative d'Hetman Ivan Mazepa (1639-1709) de rompre avec Moscou. Le sud du territoire est toujours sous contrôle tatar et ottoman. Cependant, la situation des Ukrainiens en Pologne, de l'autre côté du Dniepr, est encore moins enviable. L'oppression des nobles polonais ainsi que l'oppression religieuse y est de plus en plus intolérable. Elle provoque une résistance farouche, qui prend souvent la forme sauvage du mouvement des Haïdamaks. Ces rebelles massacrent toute la population non orthodoxe, catholique ou juive, en Ukraine, à l'ouest du Dniepr, comme cela se produit en 1768. Vers la fin du XVIIIe siècle, l'Ukraine cosaque est un pays fortement alphabétisé et cultivé, qui sera finalement intégrée à l'Empire russe sous le règne de Catherine II (1729-1796) (qui abolit en 1764 l'Hetmanat pour effacer les derniers vestiges de l'autonomie ukrainienne, et l'armée russe détruisit le bastion cosaque sur le Dniepr), des steppes côtières de la mer Noire et de la Crimée annexée en 1783, et le peuplement est très largement mélangé, entre des Russes, des ukrainiens, mais aussi des Serbes, des Grecs, des Bulgares, et même des Allemands, et en 1793, l'autonomie des Cosaques est supprimée, tandis qu'en 1772 la Galicie (Ukraine de l'ouest) devient autrichienne. Les trois quarts de l'actuelle Ukraine passent ainsi sous domination russe, et se voient divisés en plusieurs entités administratives vassales, comme les gouvernements de Kiev, de Tchernigov, d'Ekaterinoslav... Ces différents «gouvernements» sont regroupés en plusieurs entités, comme la Petite Russie (qui représente la majorité du territoire actuel de l'Ukraine) et la Nouvelle Russie située le long de la mer Noire. Les tsars y construisent des villes comme Odessa, Sébastopol, Cherson, Nikolaiev, Ekaterinoslav (aujourd'hui Dniepropetrovsk), Elisavetgrad (aujourd'hui Kirovograd), Marioupol. Les ports de la mer Noire, nouvellement construits, exportent le blé ukrainien. Puis au XIXe siècle, le sentiment indépendantiste se développe, car les autorités russes cherchent à faire oublier la spécificité ukrainienne, et l'usage écrit de l'ukrainien interdit en 1863après l'insurrection polonaise, puis à nouveau en 1876 après l'oukase d'Ems, qui interdit d'imprimer des ouvrages en ukrainien, restera en vigueur jusqu'à la révolution de 1905. Le nom officiel qui désigne les ukrainiens est d'ailleurs celui de ruthènes, une façon d'éviter le réveil d'une conscience nationale, porteuse de séparatisme. La Russie ne reconnaissait pas les «Petits Russes», nom officiel des Ukrainiens à l'époque, comme une nation à part entière avec une histoire distincte de celle de la Russie. Cette vision s'est maintenue en Russie jusqu'à aujourd'hui et est également répandue en Occident. Avec le partage de la Pologne, contemporain de la révolution française, les ukrainiens se retrouvent divisés entre trois empires qui se révèlent ennemis avec la première guerre mondiale. C'est de l'autre côté de la frontière, en Autriche-Hongrie, dans l'université de Lvov ou Lemberg (Ruthénie), que les lettrés et intellectuels ukrainiens trouvent refuge. Une industrialisation rapide se produit alors durant la deuxième moitié du XIXe siècle et au début du XXe siècle, quand l'Ukraine se couvre d'un réseau de chemins de fer destinés à transporter le blé, le charbon et l'acier vers les ports du sud. Les mines de charbon de Donetz (Donbass) et de minerai de fer de Krivoy Rog (Krivbass) sont largement exploitées, notamment grâce à l'investissement de capitaux français et belges, les villes industrielles apparaissent en «NouvelleRussie» comme des champignons. Ainsi Ekaterinoslav, Krivoy Rog, Lugansk, Elisavetgrad sont les centres importants de l'industrie du charbon et du fer, les chantiers de Cherson et de Nikolaiev construisent des bateaux pour la marine de guerre et le commerce.
Le XXe siècle, est le moment où l'Ukraine du Sud et de l'Est actuelle, avec sa population très mixte, russo-ukrainienne, est peut-être la région la plus industrialisée de l'Empire russe, excepté Moscou et Saint-Pétersbourg, et sera celui de la domination soviétique après une éclaircie avec la première Révolution russe, en 1905, avec le Manifeste publié par Nicolas II le 30 octobre 1905 promet de respecter les nationalités. Aussitôt fleurissent en Ukraine des dizaines de journaux dans la langue nationale. Même si l'Ukraine acquiert son indépendance brièvement en 1917, puisqu'elle la réclame dès le 17 mars en créant la Rada centrale (Parlement) dont Mykhaïlo Hrouchevsky devint président le 27 mars et le resta jusqu'au 29 avril 1918, elle est proclamée indépendante par la 4e Assemblée universelle de la Rada le 9 janvier 1918, immédiatement après la dissolution de l'Assemblée constituante par Lénine et Trotsky, aux travaux desquels les députés ukrainiens étaient prêts à prendre une part active, et la Rada, se proclame le 20 novembre la République populaire ukrainienne qui a le soutien des paysans à l'ouest du Dniepr, après l'accord entre le gouvernement bolchevique et les Allemands en mars 1918 qui est à l'origine de l'Ukraine dans ses frontières actuelles, et par lequel le pays est occupé par les Allemands et gouverné par un «hetman» fantoche, Pavel Skoropadsky, ancien général du tsar, mais face à la création de cette République populaire ukrainienne, reconnue par la France et la Grande-Bretagne en janvier 1918, et qui déclara son indépendance le 22 janvier 1918, s'appuyant sur une tradition à la fois intellectuelle et politique, et un travail de reconstruction d'une langue ukrainienne moderne à partir des patois, les bolchéviques sont obligés de créer eux aussi leur propre République socialiste d'Ukraine soutenu par les régions ouvrières de l'est, et l'Ukraine connaît une guerre civile brutale dans laquelle se trouve aussi l'Armée blanche russe dans la partie sud de l'Ukraine, avec la Crimée, qui contraignit le gouvernement ukrainien à quitter Kiev en février 1918, dans laquelle la République socialiste d'Ukraine finit par l'emporter, qui aboutit à faire que le pays fera partie intégrante de l'URSS seulement en 1922, après que par la suite le 18 mars 1921 le traité de paix de Riga, négocié par Lénine avec les Polonais, a permis à ces derniers de reporter loin vers l'Est la frontière orientale de leur pays et de mettre fin aux velléités d'indépendance de l'Ukraine occidentale. Lénine s'engage alors dans une politique dite “d'ukrainisation” de l'Ukraine. C'est une politique, en fait, qui se caractérise notamment par le développement de l'usage de la langue ukrainienne à tous les échelons de la société et de l'État, alors que par le passé, durant l'Empire russe, cette langue était minimisée, voire interdite. Et en 1920, il y a eu un schisme au sein de l'Église orthodoxe entre le patriarcat de Moscou et celui de Kiev.
À partir de là, elle connaîtra les épisodes les plus sombres de son histoire : après une première famine en 1922, une autre famine orchestrée par Staline en 1933 que les Ukrainiens appellent Holodomor («extermination par la faim») : qui fait des millions de morts, et à la suite de cela, on a fait venir des colons russes pour repeupler les campagnes ukrainiennes, ensuite, Staline fait venir Russes et citoyens soviétiques en nombre pour repeupler l'est, beaucoup ne parlent pas ukrainien et n'ont pas vraiment de lien avec la région. Puis, l'Ukraine aura le droit à une occupation nazie très dure à partir de 1941 qui finira en 1944 après que l'Allemagne a déjà colonisé l'Ukraine en 1918 et l'a divisée en 1939 avec le pacte Molotov-Ribbentrop permettant à l'Armée rouge d'occuper en septembre 1939 l'Ukraine et la Biélorussie occidentales, cédées aux Polonais par Lénine en 1920, alors qu'au départ en juin 1941 il y a une sorte de divine attente de la population ukrainienne, notamment dans ces territoires qui ont été incorporés par les Soviétiques en 1939, lors de l'agression contre la Pologne. Une attente de libération. La plupart des Ukrainiens pensent que les Allemands vont décollectiviser les terres et qu'ils vont pouvoir devenir indépendants. Cependant, l'Allemagne nazie avait l'intention de l'affamer pour s'y ravitailler elle-même. Dans la rhétorique nazie, les Ukrainiens étaient les colonisés qui allaient servir la race des maîtres. Seule une partie infime des populations dites ukrainiennes sont "germanisables" pour les nazis. Pour celles qui ne le sont pas, deux types de traitements possibles : les refouler vers l'Est ou les soumettre à une forme indirecte d'extermination. L'hiver 1941 marque le temps des grands massacres des communautés juives dont beaucoup d'entre eux ont lieu en Ukraine avec la participation des Ukrainiens décisive dans le processus génocidaire de la population juive, notamment avec les combattants de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA), fondée par Stepan Bandera, un «Héros» controversé de la lutte contre le pouvoir soviétique, il fut un temps prisonnier des nazis après avoir déclaré l'indépendance de l'Ukraine, mais aussi leur allié en juin 1941, puis fin 1944. L'UPA sera aussi responsable des massacres de Volhynie (1942-1944) contre les Polonais. La Seconde Guerre mondiale suscite un autre traumatisme. La collaboration des nationalistes ukrainiens dirigés par Stepan Bandera avec les nazis est un souvenir obsessionnel pour les Russes, qui exaltent, eux, les 26 millions de Soviétiques tombés durant la Grande Guerre patriotique.
En 1945, l'Ukraine est agrandie de la Galicie orientale et de la Ruthénie subcarpatique, elle est aussi marqué par une vague d'épurations touchant les anciens «collaborateurs», les «traîtres à la patrie», le clergé uniate, les nationalistes des régions récemment acquises par l'Ukraine (membres de l'UPA, l'armée insurrectionnelle ukrainienne), et partisans de Stepan Bandera, mort empoisonné à Munich par les services secrets russes en 1959, ces troubles persistent jusqu'en 1954 après la fuite de ce dernier en Suisse en 1950, c'est durant cette période que de nombreux Ukrainiens de l'Ouest sont alors déportés en 1945 par Staline, qui supprime l'Église gréco-catholique et attribue ses biens à l'Église orthodoxe russe, contrôlée par le régime, puis vint une russification, tempérée dans les années 1950 par Nikita Khrouchtchev, et en 1954, la Crimée russe est rattachée à l'Ukraine par ce dernier pour célébrer les 300 ans de l'union avec les Cosaques en 1954, il offre à l'Ukraine la Crimée, qui était russe depuis le XVIIIe siècle, et le rôle important joué par les Ukrainiens au niveau de la fédération soviétique s'accompagne d'une russification qui touche particulièrement les Ukrainiens vivant en dehors de leur territoire national, mais la Moscou soviétique n'a jamais dominé culturellement l'Ukraine, puisque les décisions économiques, politiques et militaires étaient imposées par le centre, mais l'Ukraine disposait d'une certaine autonomie en matière de culture et d'éducation, et bien que le russe ait été la langue dominante, les enfants de l'école primaire ont appris l'ukrainien, de nombreux livres ont été publiés dans cette langue et, dans la seconde moitié du XXe siècle, un fort mouvement national ukrainien s'est développé en Union soviétique parmi les personnes qui avaient reçu une éducation ukrainienne, puis en 1973, Piotr Chelest, un Ukrainien devenu l'un des hommes forts de la direction soviétique, est écarté sur l'ordre de Leonid Brejnev pour «déviation nationaliste», celui qui lui succède à la tête du PC ukrainien, V. Chtcherbytsky, est totalement dévoué à la direction brejnevienne, et le sentiment nationaliste et finalement séparatiste s'est accru en Ukraine pendant la perestroïka de Gorbatchev (1985-91), mais moins que dans les États baltes ou même dans le Caucase, enfin, en 1986, l'explosion du réacteur nucléaire de Tchernobyl tue 10 000 personnes et affectera la santé de millions d'autres, ce qui accélère le réveil national, qui se cristallise autour , de l'exhumation de la mémoire de l'Holodomor, de la question de l'enseignement de l'ukrainien et la résurrection des gréco-catholiques, tandis qu'en 1988, des manifestations nationalistes ukrainiennes à Lvov, conduites par Ivan Makar qui est incarcéré pour quelques mois, malgré la perestroïka gorbatchevienne, ce qui vient à ouvrir tout un débat s'ouvre sur la réhabilitation des nationalistes de Stepan Bandera, qui est relancé par la publication du roman de Boris Khartchouk, Le Temps des cerises, qui met en scène une héroïne combattant au sein de la résistance ukrainienne contre les Soviétiques, et le Mouvement populaire pour la perestroïka (Roukh), fondé en 1989, obtient très vite une forte audience dans l'ouest du pays, qui reste le moins russifié et dont l'Église est majoritairement uniate. Les communistes remportent toutefois les élections du Soviet suprême de mars 1990, qui élit un apparatchik, Leonid Kravtchouk, à la présidence, en remplacement de Vladimir Chtcherbitski.
L'indépendance de l'Ukraine, à laquelle est rattachée la Crimée, interviendra en 1991, à la chute de l'URSS, avec à sa tête Leonid Kravtchouk. En 1991, le traité de Minsk, signé notamment par le Russe Eltsine et l'Ukrainien Kravtchouk, solde la dislocation de l'URSS. A chacun sa route. En 1994, le mémorandum dit de Budapest, puis en 1997 un traité d'amitié russo-ukrainien entérinent la situation : partenariat stratégique mais respect de l'intégrité territoriale de chacun. Interdiction de s'envahir l'un l'autre. L'annexion de la Crimée par Moscou et son rattachement au sol russe par la construction d'un pont gigantesque est donc illégale du point de vue juridique. Elle n'est pas reconnue par la communauté internationale. Mais dès 1994, la Crimée, abritant la flotte russe de la mer Noire, demande à rejoindre la Russie, et le Donbass, rendu nostalgique de l'URSS par la libéralisation de l'économie, réclame que le russe soit la seconde langue du pays. À partir de 2005, notamment sous Viktor Iouchtchenko, l'Ukraine se rapproche fortement de l'Union européenne et de l'Otan. C'est insupportable pour Vladimir Poutine qui hausse le ton, fait pression sur l'Ukraine. Cela déclenche en retour, à Kiev le mouvement pro-européen de Maïdan en 2013, à la suite de la non-ratification, par le président Ianoukovytch, des accords de libre-échange entre l'Ukraine et l'Union européenne, et pour une majorité de la population, c'est une trahison. À partir de novembre, on a déjà une mobilisation qui se fait, qui est d'abord portée par les jeunes, la jeunesse étudiante qui se rassemble sur le Maïdan. Petit à petit, d'autres personnes vont se greffer au mouvement. Pour beaucoup, il n'est plus simplement question de signer de simples accords de libre-échange, mais de remplacer le président. À partir de ce moment-là, la répression bat son plein, Viktor Ianoukovytch fait venir ce qu'on appelle les berkout, qui sont des policiers anti-émeutes réputés pour leur violence. Le président, donc, est obligé de quitter l'Ukraine. D'abord, il se réfugie dans le Donbass, puis, ensuite, part en Russie. Et à ce moment-là, la Rada est obligée et accepte finalement les requêtes de la rue et vote la destitution du président Viktor Ianoukovytch. Ulcéré par l'afflux de responsables états-uniens sur le Maïdan, Poutine assimile ce sursaut ukrainien à un retour du bandérisme. L'abrogation par Kiev du statut officiel du russe dans l'Est russophone conforte sa propagande pour justifier l'annexion de la Crimée, puis le soutien aux séparatistes du Donbass. Et en 2014, Poutine annexe la Crimée (cette péninsule anciennement russe au sud de l'Ukraine) et depuis il soutient les séparatistes du Donbass, à l'Est, dans une guerre qui ne dit pas son nom depuis huit ans mais qui a fait 15 000 morts. Nous sommes dans la continuité de ce raisonnement. L'hypothèse d'un rapprochement Ukraine-Europe-Otan est insupportable pour Moscou. En 2018, la question de la religion a pris un tour politique : on a parlé d'appuyer la construction nationale sur l'Église autocéphale et l'Église uniate, avec un processus de centralisation des Églises au sein d'une Église commune, ce qui vera la fondation en 2018 à la demande du président ukrainien, Petro Porochenko, et de la Rada, de ce qui est aujourd'hui l'Église orthodoxe ukrainienne indépendante du patriarcat de Moscou, qui permet le rétablissement par le patriarcat de Constantinople de la métropole de Kiev et dénonciation de sa subordination au Patriarcat de Moscou en 1686 entre 2018 et 2019, qui lui accorde l'autocéphalie le 6 janvier 2019.
La situation changea avec l'arrivée de l'ancienne star de la télé de 44 ans, Vlodymyr Zelynsky, humoriste et acteur, interprétant dans une série à succès, Serviteur du Peuple entre 2015 et 2019, un professeur d'histoire honnête mais naïf, arrivé au pouvoir par hasard, mais novice en politique jusqu'à son élection comme président de l'Ukraine en 2019, il a d'abord paru emprunté, et ses promesses de régler le conflit dans l'Est du pays avec les régions séparatistes prorusses ou de lutter contre la corruption semblaient sonner creux et sa gestion de la pandémie de Covid-19 était très critiquée, cependant, il a réussi à dégager une carrure internationale quand son pays a été envahi. En 2020, il prévoit le développement d'un partenariat avec l'Otan en vue d'adhérer à l'organisation. Dans le même temps, Vladimir Poutine continue d'affirmer que les Russes et les Ukrainiens sont un seul peuple, une vision qualifiée d'impérialiste et de déformée par les historiens mais qui servira à justifier l'invasion débutée le 24 février 2022. En 2021, Poutine a écrit que "Russes et Ukrainiens sont une seule nation et que Lénine a créé l'Ukraine". Peut-être le croit-il vraiment, mais c'est au bas mot une exagération, une révision de l'Histoire. Enfin, le 24 février 2022, le président russe Vladimir Poutine a officiellement déclaré la guerre à l'Ukraine. Les troupes russes ont franchi la frontière. Les bombardements et les combats ont lieu dans tout le pays, y compris à Kiev, la capitale, mais les troupes russes semblent rencontrer beaucoup de difficultés. Les États-Unis et l'Union européenne ont durci les sanctions économiques et financières contre la Russie. Le conflit actuel en Ukraine a engendré la plus grave crise entre la Russie et l'Occident depuis la fin de la guerre froide. Il a mis en péril la sécurité européenne, soulevé des questions sur l'avenir de l'OTAN et mis fin à l'un des projets les plus ambitieux de la politique étrangère des États-Unis, à savoir l'établissement d'un partenariat avec la Russie. Il menace également de saper les efforts diplomatiques des États-Unis sur des questions allant du terrorisme à la prolifération nucléaire. Et en l'absence de négociations directes, chaque partie a fait le pari que la pression politique et économique obligera l'autre à céder en premier. Pris dans ce dangereux jeu de la poule mouillée, l'Occident ne peut se permettre de perdre de vue l'importance de relations stables avec la Russie. Mais, une réalité moins noble se dégage finalement à travers l'offensive russe : si une ancienne république soviétique est capable de se moderniser et de se démocratiser sur le modèle européen, il est possible que cela remette en cause la légitimité d'un régime autoritaire comme celui de Vladimir Poutine. «Poutine a commis l'erreur de sa vie, perçoit Bernard Lecomte: il a créé un patriotisme ukrainien qui n'existait pas auparavant !» Un sondage de 2021 indique que 76 % des Ukrainiens de moins de 30 ans, nés après l'URSS, veulent adhérer à l'Europe. Ce sont eux qui prennent les armes pour défendre Kiev, et qui n'acceptent plus la tutelle russe.
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Aujourd'hui, c'est la Journée internationale pour les droits des femmes qui est, chaque 8 mars, l'occasion de faire un bilan sur la situation des femmes dans le monde. C'est pour cela qu'il est bon de faire l'histoire des revendications des femmes qui sont toujours actuelles, car elles ont toujours concernées l'émancipation des femmes au-delà de l'égalité. Et pour en arriver là, ce fut et c'est toujours difficile. Et au départ, la situation des femmes étaient catastrophiques, comme dans certains pays aujourd'hui : Les hommes naissent libres et égaux en droits... Et les femmes alors ? Pour obtenir des droits fondamentaux, comme celui d'aller à l'école ou bien de voter aux élections, mais aussi plus d'égalité, elles ont dû lutter pendant des siècles ! Les femmes n'avaient alors pas le droit de voter, de travailler ou de posséder leurs propres biens, passaient de la tutelle de leur père à celle de leur mari... Ce n'est qu'au moment où elles ont commencé à s'organiser que les premiers changements sont arrivés. Responsabilités professionnelles, autonomie financière, contraception, avortement, droit de disposer de leur corps, élection d'une femme à la tête d'un état... Cette histoire du féminisme se déroule en quatre vagues, auxquelles correspondent quatre générations. Chaque «vague» s'applique à défendre des droits spécifiques.
Le féminisme aura ses précurseurs comme Olympe de Gouges considérée comme l'une des premières femmes féministes de l'histoire, en écrivant dans l'article 1 de son texte “La femme naît libre et égale à l'homme en droits”. Le préambule s'adresse à Marie-Antoinette, qu'elle soutien, et finira par défendre Louis XVI. Elle sera guillotinée deux ans plus tard. En 1792, le divorce par consentement mutuel devient autorisé pour la première fois en France. La loi sera abolie avec la restauration (1816). La même année, l'auteure Mary Wollstonecraft dans A Vindication of the Rights of Woman (1792), appelle à l'égalité entre les sexes, critique l'institution du mariage et l'éducation différenciée alors donnée aux femmes. Mais la première vague du féminisme a surtout lieu du début du XIXe siècle au début du XXe siècle : cette première génération féministe se bat pour les droits politiques. Les femmes obtiennent enfin le droit de garde de leurs enfants, elles peuvent posséder des biens et, après des discussions interminables, exercer le droit de vote. La première utilisation documentée du mot féminisme remonte à 1837 en France, où le socialiste Charles Fourier emploie le terme «féminisme» pour décrire la libération des femmes dans un avenir utopique. L'apparition de la machine à vapeur et la révolution industrielle qui s'ensuivit constituent les prémices de l'émancipation des femmes. Le Spinning Jenny, le premier métier à filer mécanique, a bouleversé à lui seul l'industrie textile. La demande de main-d'½uvre a augmenté de manière exponentielle et les portes des usines se sont ouvertes aux femmes. Celles-ci ont trouvé leur place dans les ateliers et unités de production et commencé à subvenir elles aussi aux besoins financiers de leur famille. Jusqu'ici, rien à redire. Sauf que leurs conditions de travail étaient atroces, le travail des enfants monnaie courante et les salaires très bas. En 1848, indignées par l'interdiction aux femmes de prendre la parole à l'occasion d'une convention contre l'esclavage, les Américaines Elizabeth Cady Stanton et Lucretia Mott réunissent plusieurs centaines de personnes à leur convention pour les droits des femmes à New York, la toute première convention de ce type aux États-Unis. Ensemble, elles revendiquent des droits civils, sociaux, politiques et religieux pour les femmes, dans une Déclaration de sentiments et de résolutions. Le droit de vote des femmes, en particulier, suscite les moqueries du public. Mais un mouvement est né. Dans le discours qu'elle a prononcé en 1851, intitulé «Ain't I a woman?» (Ne suis-je pas une femme ?), la féministe américaine et ancienne esclave Sojourner Truth souligne les différentes formes de sexisme que subissent les femmes. En 1872, l'Américaine Susan B. Anthony prend son courage à deux mains et décide d'aller voter, mais elle est arrêtée et condamnée pour avoir rendu un bulletin nul. Le mouvement des suffragettes est en marche. En France en 1876, Hubertine Auclert fonde la société Le droit des femmes qui soutient le droit de vote pour les femmes. L'invention de la bicyclette en 1885, ouvre la voie au port de vêtements moins serrés pour les femmes et leur offre une plus grande mobilité dans certaines régions. En 1884, le divorce est rétabli en France, mais seulement dans certains cas (par exemple pour adultère, mais par consentement mutuel). En 1897, La Fronde, le premier journal à l'équipe entièrement féminine en France, est fondé par Marguerite Durand. À partir de 1903, avec Emmeline Pankhurst en première ligne, les suffragettes revendiquent leur droit de vote au Royaume-Uni. Elles se rendent coupables d'activités indignes d'une lady selon la norme en vigueur : elles s'enchaînent à des grilles, organisent des manifestations, allument des incendies et entament des grèves de la faim. Beaucoup d'entre elles sont arrêtées et envoyées en prison à partir de 1908. Elles obtinrent le droit de vote (restrictif) en 1918 et ouvert à toutes en 1928. Puis, avec 32 000 signatures figurant sur une pétition «gigantesque» de 270 mètres de long en faveur du droit de vote des femmes, présentée au Parlement néo-zélandais en 1893, la Nouvelle-Zélande devient peu de temps après la première nation autonome à autoriser les femmes à voter et inspire les suffragettes du monde entier, suivi en 1901 par l'Australie, en 1906 la Finlande, la Norvège en 1913, le Danemark (y compris l'Islande) en 1915, l'URSS en 1917, l'Allemagne en 1918, les États-Unis en 1920, la Suède en 1921, le Royaume-Uni en 1928, l'Espagne en 1931, bien avant la France, en 1944, après Indépendance des femmes par rapport à leur époux en 1938, l'Italie en 1946, Israël et la Belgique en 1948, et l'Arabie Saoudite, la Grèce en 1952, l'Iran en 1963, l'Afghanistan en 1964, la Suisse en 1971, le Koweït en 2005 et l'Arabie Saoudite... en 2015. Une autre libération pour les femmes vient de l'infirmière et sage-femme Margaret Sanger qui bouscula l'Amérique du début du XXe siècle. Avec son combat pour le droit des femmes à disposer de leur corps. Cela passait par la contraception en imposant à son mari trois enfants pas plus en usant de méthodes contraceptives et l'information puisqu'elle va transmettre aux femmes ces méthodes qu'elle visite dans les quartiers pauvres de New York. C'est elle qui va fonder aux Etats-Unis le premier Planning familial en 1916, envoyée en pison, elle est libérée, puis elle parcourt le monde pour y partager ses connaissances en matière de contraception, et en 1927, elle ouvre un laboratoire de recherche clinique du contrôle des naissances. En France, la contraception sera interdite en 1920 comme l'avortement, avec une politique répressive menée à partir de 1939 dans ce sens.
Puis, célébrée le 8 mars de chaque année, la première Journée internationale des femmes, en 1911, réunit plus d'un million de personnes en Autriche, au Danemark, en Allemagne et en Suisse en soutien aux droits de vote et du travail pour les femmes. Au cours de ses premières années, la Journée internationale des femmes devient un mécanisme de protestation contre la Première Guerre mondiale, principalement en Russie en 1917, où une gigantesque manifestation de femmes éclate, exigeant «du pain et la paix !». Quatre jours plus tard, le Tsar abdique. Aujourd'hui un jour férié national en Russie, la Journée internationale des femmes a été, selon certains historiens, le déclencheur de la révolution russe. Et dans les années 1920, figure phare des Années folles, la garçonne a gravé dans l'imaginaire collectif sa silhouette androgyne et ses cheveux courts. Symbole d'une émancipation controversée, elle cristallise les tensions d'une société ébranlée par la guerre, partagée entre fièvre de liberté et retour à l'ordre moral. Elles fument et boivent, se trémoussent et se coupent les cheveux, dévoilent leurs chevilles et ne rechignent pas à se « laisser aller » avec le sexe opposé. Et tout cela en étant perchées sur des hauts. Pendant les années folles, les garçonnes dansaient le charleston et s'enivraient de liberté et de champagne. Le corset austère et les bonnes manières victoriennes ? Très peu pour elles. Elles ont ainsi imposé leur vision d'indépendance et d'amour libre sur fond de jazz envoûtant. Les garçonnes ont repoussé d'autres limites en faisant entendre leur voix et en s'opposant à l'injustice sociale. Elles ont révolutionné la mode aussi, entre autres grâce aux créations libératrices de Coco Chanel. Jambes et épaules dénudées, silhouette androgyne, collants, bob... Nous devons beaucoup à ces libertines. Le pantalon va aussi libérer les femmes. En 1850, Amelia Bloomer, militante des droits des femmes, a popularisé le bloomer, pantalon ample, créé par Elizabeth Smith Miller, qui tombe jusqu'aux genoux ou aux chevilles. Au XXe siècle, le port du pantalon par les femmes se limitait à certaines circonstances, comme les pantalons de cyclisme. Dans les années 1920 et 1930, des stars comme Marlene Dietrich ont osé porter des tailleurs-pantalons aux premières de films (Dietrich était habillée par Gabrielle Chanel) et on disait de Katharine Hepburn que sa plus grande audace était de porter un pantalon. Ensuite, aussi dans les années 1920, au cours de cette campagne, la toute première connue de ce genre, la Société égyptienne des médecins défie la tradition en dénonçant les effets délétères des mutilations génitales féminines sur la santé. En 1929, furieuses de leur condition sociale sous la domination coloniale, les femmes igbo envoient des feuilles de palmier à leurs s½urs du sud-est du Nigeria. Ensemble, elles se mobilisent par milliers pour «assiéger» ou «partir en guerre contre» les chefs nommés de manière non démocratique, en les couvrant publiquement de honte par des chants et des danses, en frappant sur leurs murs et même en arrachant des toitures. Malgré les vies fauchées lors des interventions violentes face aux manifestantes, celles-ci finissent par forcer les chefs à démissionner et obtiennent la suppression des taxes imposées sur les femmes sur les marchés.
La Seconde Guerre mondiale marque le départ des hommes au front, laissant femmes et enfants derrière eux alors que l'industrie de la guerre en plein essor réclame à cor et à cri de la main-d'½uvre. Le «sexe faible» relève alors ses manches (et ses cheveux) pour aller travailler dans les usines et occuper des postes autrefois inaccessibles. Il soude des pièces d'avions, fabrique des balles et des bombes et fixe des vis sur des chars d'assaut. Le gouvernement encourage les femmes à accomplir leur devoir national et à participer à la victoire. L'affiche de Rosie the Riveter est aujourd'hui emblématique. Et les enfants ? Ils vont à la crèche pour la première fois, un autre effet secondaire du nombre croissant de femmes au travail. Tout va bien. Enfin, jusqu'à ce que les hommes rentrent au bercail. Cependant, en 1945, à Dublin en Irlande, lassées de travailler dans des conditions insalubres, de percevoir des salaires faibles, de cumuler les heures supplémentaires et de ne bénéficier que de congés limités, environ 1500 blanchisseuses syndiquées se mettent en grève. Les blanchisseries commerciales, un secteur majeur à l'époque, sont frappées de plein fouet. Plus de trois mois (et beaucoup de vêtements sales) plus tard, la grève se termine sur une victoire, offrant à toutes les travailleuses irlandaises une deuxième semaine légale de congés annuels. La même année, suite aux dévastations de la Deuxième Guerre mondiale, les Nations Unies sont établies en 1945 pour promouvoir la coopération internationale. Sa charte entérine l'égalité des sexes. C'est là l'une des nombreuses mesures prises par les Nations Unies pour établir les fondements des droits des femmes : en 1946, la Commission de la condition de la femme devient le premier organisme mondial intergouvernemental à se consacrer exclusivement à l'égalité des sexes. En 1949, Simone de Beauvoir publie «Le deuxième sexe», le livre qui est à l'origine de la deuxième vague féministe et qui conduira à l'ouverture du marché du travail aux femmes. Simone a dû étudier parce que ses parents n'avaient pas les moyens de lui constituer une dot. Elle commence à enseigner et rencontre Jean-Paul Sartre. Les tourtereaux concluent un marché : ils ne se marieront pas (le mariage, trop bourgeois à leurs yeux), mais ils seront liés l'un à l'autre tout en permettant à chacun de conserver son indépendance (comprenez : l'adultère est permis). Cette dame non conventionnelle plaide pour l'indépendance économique des femmes. Elle dénonce la domination masculine, ainsi que la définition de la femme comme le sexe opposé et faible. Selon elle, l'oppression masculine continuera de régner tant que la femme n'aura pas le contrôle de son utérus. Se marier et avoir des enfants est un cadeau empoisonné. Une répartition disproportionnée des tâches domestiques empêche les femmes de s'épanouir en dehors du foyer. Trop souvent, les femmes sacrifient leur carrière pour leur mari et deviennent financièrement dépendantes. L'avènement du secteur tertiaire permet aux femmes d'accéder à un travail physiquement moins exigeant, tandis que des inventions comme l'aspirateur et la machine à laver facilitent les tâches domestiques. Toutefois, au retour de leurs soldats à la fin des années 40, les femmes regagnent leur cuisine pour leur laisser la place sur le marché du travail. Dans les années 50, les ménagères aux fourneaux éprouvent un étrange sentiment de malaise, d'attente.
La deuxième vague de 1960 à 1980 : les femmes luttent pour l'égalité sociale, c'est-à-dire l'égalité des chances sur le lieu de travail, la légalisation de la contraception et la libre expérience de la sexualité. Mais, cette génération est représentée par la classe moyenne blanche. La publication de Betty Friedman aux États-Unis, La femme mystifiée en 1964, est considérée comme l'une des sources de cette seconde vague, en revendiquant que les femmes ne s'occupent pas seulement des tâches ménagères ni des questions de mariage. Ces combats sont néanmoins centrés autour de mouvements occidentaux, et il est nécessaire de rappeler que toutes les femmes n'ont pas accès aux mêmes droits, comme l'expose Françoise Vergès dans son ouvrage Un féminisme décolonial en 2019. Ce féminisme vise à atteindre la convergence des luttes, à la fois contre le sexisme, le racisme, le capitalisme, l'impérialisme. Il dénonce aussi les reliquats de l'idéologie coloniale qui structurent la société. Et il faut attendre les années 1960 et 1970 pour constater une véritable rupture dans l'histoire de la mode féminine. Yves Saint Laurent a énormément contribué à ouvrir la voie du pantalon aux femmes en leur permettant de le porter en toute occasion: smokings, tenues de soirée, tailleurs-pantalons-sahariennes pour les safaris... Il était révolutionnaire dans la mesure où il ne féminisait pas du tout ce vêtement, et qu'il a mis littéralement les femmes dans des tenues masculines, présentant différents archétypes de la masculinité et de la féminité. André Courrèges a lui aussi contribué à ce mouvement, avant même le smoking d'Yves Saint Laurent en 1966. Au printemps 1964, il habillait ses mannequins en pantalon et bottes à talons plats, et encourageait le port du pantalon au quotidien. Des pionniers qui ont permis à la culture pop de donner naissance à des moments emblématiques: le look androgyne de Diane Keaton dans Annie Hall en 1977, ou Brooke Shields dans le spot publicitaire de la marque Calvin Klein en 1980. Le tailleur-pantalon, que portent à merveille des artistes comme la chanteuse Janelle Monáe, revient également à la mode. Les vêtements se sont érigés comme frontière pour l'activisme politique.
Lancée sur le marché à la fin des années 60, la pilule contraceptive de Gregory Pincus, qui, grâce à de remarquables expériences montrant le blocage de l'ovulation par des doses importantes de progestatif qu'il mena au milieu des années 1950, va être à l'origine en 1956 de la première pilule contraceptive uniquement progestative, suivie en 1960 de la commercialisation aux États-Unis de la première pilule estroprogestative (Enovid), remporte d'emblée un franc succès, non pas sans conséquences : elle libère du temps aux femmes désireuses de poursuivre leurs études ou de faire carrière, tout en laissant à leur libre arbitre fertilité et désir d'enfants. Pour faire abolir les lois qui entravent le recours à la contraception et pour combattre l'avortement clandestin, quelques pionnières fondent l'association Maternité heureuse, qui devient, au début des années 1960, le Mouvement français pour le planning familial (MFPF), puis viennent en France des victoires importantes pour les femmes comme en 1965, puisque les femmes mariées peuvent exercer une profession sans l'autorisation de leur mari, puis en 1967, la loi Neuwirth autorise la contraception, et en 1970, l'autorité parentale remplace la puissance paternelle, ensuite le 5 avril 1971, le "Nouvel Observateur" publie le "Manifeste des 343 salopes", réclamant le droit à l'avortement, et en 1974 est voté la Loi Veil pour l'Interruption Volontaire de Grossesse – IVG ; qui suit de très loin l'autorisation en URSS entre 1920 et 1936, puis en 1955, et dans les années 1930, plusieurs pays comme la Pologne, la Turquie, le Danemark, la Suède, l'Islande, et le Mexique, Cuba depuis les années 1960, la Tunisie en 1973 et les États-Unis en 1973 avec l' arrêt emblématique Roe v. Wade, la Cour suprême estimait que la Constitution garantissait un droit des femmes à avorter et que les États ne pouvait pas les en priver. En 1975, 25 000 femmes, soit un dixième de la population nationale, qui se sont rassemblées en 1975 dans la capitale islandaise, Reykjavik, pour manifester contre l'inégalité économique. La «journée de congé des femmes» paralyse pratiquement tous les services urbains, les écoles et les entreprises. La même année, la première Année internationale des femmes, la première Décennie des Nations Unies pour la femme et la première conférence mondiale sur les femmes au Mexique en 1975 contribuent à alimenter le débat mondial sur les droits des femmes. C'est en 1977 que les Nations Unies officialisent la Journée internationale des femmes, incitant ainsi tous les pays du monde à fêter les droits des femmes. Avec la pilule dans leur sac à main, les femmes peuvent enfin s'atteler à briser le plafond de verre de la politique. La pionnière n'est autre que Margaret Thatcher (avec son inséparable sac à main justement), qui, en 1979, s'autoproclame première femme Premier ministre de Grande-Bretagne et de partout ailleurs. Les Russes la surnomme la Dame de fer pour son intransigeance. Sa politique, le thatchérisme, consiste à privatiser les entreprises et à réprimer les troubles sociaux. Puis vient, la CEDAW est également appelée «la Déclaration des droits des femmes», la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) est l'instrument international le plus complet visant à protéger les droits humains des femmes, et le deuxième traité onusien de défense des droits humains le plus ratifié (par 189 nations), après la Convention relative aux droits de l'enfant. Adoptée en 1979, la CEDAW exige des gouvernements signataires qu'ils éliminent la discrimination à l'égard des femmes, tant dans la sphère publique que dans la sphère privée, y compris dans les familles, et vise à instaurer une égalité réelle entre les femmes et les hommes – non seulement dans les lois, mais également dans la vie de tous les jours. Mais en France, c'est seulement en 1982, sous l'impulsion d'Yvette Roudy, ministre déléguée aux droits des femmes, que la France reconnaît le 8 mars comme Journée internationale des droits des femmes.
La troisième vague de 1990 à 2000 : les féministes se concentrent sur l'égalité des sexes. De nouveaux visages montent au créneau : les lesbiennes et les femmes de couleur ont droit de cité. Néanmoins, cette nouvelle vague permet de rendre visibles des femmes jusqu'alors invisibilisées dans l'histoire des féminismes et de leurs combats, en mettant en avant l'intersectionnalité des discriminations subies par les femmes. Le terme d'intersectionnalité, né sous la plume de la juriste afro-américaine Kimberlé Crenshaw en 1989 dans son ½uvre Demarginalizing the Intersection of Race and Sex : A Black Feminist Critique of Antidiscrimination Doctrine, Feminist Theory and Antiracist Politics montre à quel point des femmes, en tant que femmes et en tant que minorités, subissent d'autres discriminations que celles basées sur le genre : racisme, transphobie, sexisme, homophobie, lesbophobie, grossophobie, validisme... Du fait de ces multiples discriminations, chaque système de domination qui les met en place doit être combattu. À la même époque, Judith Butler, dans Gender Trouble, publié en 1990, a exposé les différences entre sexe et genre, afin de rendre visibles les combats autour la transidentité, soit le fait d'avoir une identité de genre différente du sexe assigné à la naissance. C'est aussi le moment où la Belgique dépénalise l'avortement en 1990. En 1991, la citerne à roulettes «hippo water roller» offre aussi un moyen plus efficace pour transporter de l'eau propre, allégeant le fardeau des femmes rurales du monde entier, qui sont souvent les principales responsables de la collecte de l'eau. En 1993, c'est la Déclaration sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes, le premier instrument international à aborder et à définir explicitement les formes de violence à l'égard des femmes. En 1994, c'est le Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), un plan d'action qui place les populations et leurs droits au c½ur du développement et qui reconnaît que la santé sexuelle et reproductive des femmes est essentielle pour le bien-être de tous. En 1995, c'est la Déclaration et Programme d'action de Beijing, un cadre complet adopté lors de la Quatrième Conférence mondiale pour les femmes, comprenant une feuille de route avec des mesures dans 12 domaines essentiels destinés à faire avancer les droits des femmes, et en 2000, c'est la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies, le premier cadre juridique et politique des Nations Unies à reconnaître que la guerre a des incidences différentes sur les femmes et à plaider en faveur de l'inclusion des femmes dans les procédures de prévention et de résolution des conflits, et laDéclaration du Millénaire des Nations Unies, qui est un ensemble de huit objectifs limités dans le temps que les dirigeants mondiaux ont adopté à l'unanimité en vue d'éradiquer la pauvreté dans un délai de 15 ans.
Des événements durant cette période vont montrer le pouvoir des femmes. Une guerre civile sans relâche incite plusieurs milliers de Libériennes en 2003 à former un mouvement contestataire. Sous la direction de la militante Leymah Gbowee, le mouvement recourt à diverses tactiques, principalement : une grève du sexe visant à forcer les hommes à prendre part aux discussions de paix et un sit-in des négociations de paix par un groupe de femmes qui menacent de se déshabiller pour faire honte aux hommes délégués et les empêcher de partir tant qu'ils ne seront pas parvenus à une résolution. Le succès du mouvement est tel qu'il met fin à 14 années de guerre civile et débouche sur l'élection de la toute première femme chef d'État en Afrique, Ellen Johnson Sirleaf. Dans le district pauvre de Banda, dans l'État de l'Uttar Pradesh du nord de l'Inde, une poignée de tresseuses de bambou décident en 2006 de prendre les choses en main lorsqu'elles apprennent qu'un voisin maltraite sa femme. Ensemble, elles interviennent et forcent le mari à confesser ces actes et à y mettre un terme. Ce qui a démarré comme un modeste mouvement de lutte contre la violence domestique s'est ensuite étendu à l'échelle de l'État : aujourd'hui, un «gang» de plusieurs dizaines de milliers de femmes vêtues de rose (gulabi) s'attaque aux injustices sociales que subissent les femmes dans l'État et inspirent des soulèvements similaires dans l'ensemble du pays. Depuis la péninsule arabe jusqu'aux capitales de l'Afrique du Nord, des foules de femmes revendiquent haut et fort leurs droits dans le cadre d'un soulèvement plus vaste en 2011 : le mouvement panarabe. Le tollé propulse les femmes sur la scène mondiale, dénonçant la passivité qui caractérise les perceptions à leur égard. Et elles ne sont pas seules à faire preuve d'une telle détermination : au Maroc, les femmes tribales soulaliyates continuent de revendiquer leurs droits fonciers ; en Tunisie, le militantisme amène à un entérinement de l'égalité des sexes dans la constitution du pays; au Liban, des campagnes aboutissent à la suppression d'une loi controversée sur le viol.
La quatrième vague de 2012 à aujourd'hui a.k.a. le mouvement #metoo : l'essor des réseaux sociaux donne une nouvelle voix aux femmes. Leur cheval de bataille ? L'égalité des femmes et des hommes pour continuer à réduire l'écart salarial et condamner la violence faite aux minorités (dont font partie les femmes). Cette vague dénonce, entre autres, les violences sexistes et sexuelles, le harcèlement moral, sexuel. C'est également l'apparition du «JE» dans les combats féministes, avec de nombreux témoignages personnels, qui visent à sensibiliser les jeunes générations, à déconstruire des stéréotypes de genre et à créer de nouveaux modes d'expression, de nouvelles identités. C'est un moment de prise de conscience mondiale : l'attaque en 2012 contre Malala Yousafzai, une collégienne et militante en faveur de l'éducation au Pakistan. Après avoir survécu à des blessures par balle à la tête et au cou, Malala Yousafzai donne un discours lors de sa première apparition publique aux Nations Unies, le jour de son 16e anniversaire en 2013, et Malala deviendra la plus jeune personne à recevoir le prix Nobel en 2014. Sur les violences intrafamiliales et conjugales plus particulièrement, des mouvements féministes, tels que Ni Una Menos en Argentine en 2015, No Una di Meno en Italie en 2017, le collectif #NousToutes en France en 2018, se sont créés dans de nombreux pays autour des féminicides, violences extrêmes de genre, et se sont massifiés avec l'arrivée d'une nouvelle génération militante à la suite du mouvement #MeToo en 2007. Ces différents mouvements ont également largement contribué à imposer les «féminicides» dans le débat public. Plus récemment entre 2020 et 2021, les collages dénonçant les violences faites aux femmes constituent une nouvelle forme d'engagement dans la lutte pour les droits des femmes et une manière de se réapproprier l'espace public. 3,5 à 5,5 millions personnes dans le monde participèrent à la «marche des femmes» le 21 janvier 2017, en témoignage de soutien aux femmes en faveur de leurs droits. Il s'agit de l'un des nombreux soulèvements populaires qui marquent la décennie, y compris : en Inde, suite au viol collectif d'une étudiante; dans l'ensemble de l'Amérique latine après une succession de féminicides; et au Nigeria, suite à l'enlèvement de près de 280 écolières. Tandis que s'ajoute à ces mouvements l'autorisation de l'avortement en Uruguay (depuis 2012) et en Argentine (depuis 2020).
Il est bon de rappeler que des droits qui vont de soi aujourd'hui ont été gagnés de longue lutte, et qu'ils ne sont jamais acquis (comme le droit à l'avortement remis en cause dans plusieurs pays européens). Que la situation des femmes dans le monde laisse encore à désirer dans de nombreux pays. Qu'il reste encore beaucoup à faire, en France et ailleurs (le mouvement #MeToo en est l'un des derniers exemples).
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Nous allons voir aujourd'hui les AMHE, acronyme pour arts martiaux historiques européens. Des combats à l'épée selon des codes ancestraux. Ils s'appuient sur une démarche de reconstruction, la plus fidèle possible, des techniques et des systèmes d'arts martiaux à partir des sources historiques. Les AMHE s'insèrent dans un cadre de pratique moderne et sécurisé, ils utilisent pour cela des simulateurs et des protections adaptées.
Combattre, tel un preux chevalier, une épée à la main... Ce n'est plus seulement un jeu de gosses mais une véritable discipline sportive : les AMHE ou arts martiaux historiques européens. La pratique des AMHE est apparue dans les années 90 en Europe, un peu plus tard en France au début des années 2000... L'engouement pour l'Histoire, particulièrement celle du Moyen-Âge, n'est pas étrangère à l'émergence des AMHE qui couvrent les traditions martiales de toute l'Europe, depuis l'Antiquité (lutte gréco-romaine, gladiature) jusqu'au début du XXe siècle. Cela peut aller aux techniques médiévales, aux techniques vikings, aussi bien aux techniques romaines. Les adeptes d'arts martiaux historiques sont d'abord des férus d'histoire de cape et d'épée, en gros des passionnés (ées) d'histoire, de combats, des joueurs de jeux de rôle ou de jeux vidéo, des curieux de cet art martial chevaleresque culturel et sportif. Le tout à partir de 16 ans, car le combat historique provient d'un cadre militaire et peut, par conséquent, s'avérer dangereux. C'est aussi un travail d'historien qui se mêle au sport. Parmi les pratiquants, il n'est pas rare de rencontrer des universitaires qui se servent de ce travail pour leurs recherches. À partir de sources historiques, des livres anciens, sur lesquels ils essayent de comprendre de vieilles techniques de combats, les adeptes des AMHE reconstituent le plus fidèlement possible différentes techniques de combats avec épées ou autres armes blanches mais ce sport atypique se pratique aujourd'hui en toute sécurité. Les arts martiaux équestres, avec ou sans armure, sont également rattachés aux AMHE. Comme les AMHE couvrent une grande variété de pratiques martiales permettent ainsi d'étudier et de pratiquer également des formes diverses de corps à corps, comme la lutte ou le pugilat.
Les combats ne sont pas des chorégraphies. Pour construire les gestes techniques, on reprend ce qui est indiqué dans des manuels. Les sources d'information sont variées : du texte, des illustrations, parfois seules. En se plongeant dans les traités de maîtres d'armes du XVe et XVIe siècles comme ceux de Fiore dei Liberi, Joachim Meyer ou, plus tôt, Johannes Liechtenauer. On peut se faire une idée assez précise des techniques de combat utilisées durant cette époque. Pour d'autres périodes, c'est plus compliqué, mais c'est aussi l'intérêt de cette pratique. Il y a un côté transversal entre toutes les techniques martiales et, lorsque l'on recherche l'efficacité en manipulant une épée ou un glaive, on déduit rapidement pas mal de choses. Le matériel peut aussi donner des indices. Un bouclier, la manière dont il est fait peu induire un comportement dans le jeu. Les corps, avec des blessures, selon les endroits orientent sur la façon dont étaient utilisées les armes. Au fil du temps, les écrits, comme les manuels d'escrime deviennent de plus en plus précis. Les faits d'armes deviennent une science, accompagnés par d'autres disciplines, comme la philosophie. Cette science n'est pas simple. Il peut y avoir des problèmes d'interprétation. Les écrits ne sont pas forcément évidents pour nous aujourd'hui et il faut les retranscrire, parfois du latin, de l'allemand au français.
On doit ensuite les expérimenter en salle. Tout s'affine au fur et à mesure. Cela n'a rien à voir avec l'escrime. On ne se déplace pas de la même manière. Dans les arts martiaux historiques, on essaye de travailler dans le cercle, d'encercler l'adversaire et de le mettre à terre, de le finir. Le principe, c'est aussi d'être dans la défense. C'est avant tout une étude de la mise en pratique traditionnelle martiale européenne. Les combattants(es) simulent un duel en privilégiant les gestes techniques et la maîtrise du combat. Les valeurs telles que la courtoisie et l'honneur font partie des rencontres. Pendant les entraînements, les adeptes d'AMHE ne sont pas en costumes d'époque, mais leurs protections matelassées, très couvrantes les font rentrer dans un personnage. Ceux-ci se déroulent dans le respect de règles de sécurité essentielles et d'un apprentissage précis. L'entraînement se poursuit par la répétition des gestes et postures, les katas, puis s'achève par du combat libre, le sparring. À l'occasion, les pratiquants se battent en tenue d'époque et avec des armes émoussées. Mais pas les premiers temps. Le but n'est pas de se faire mal. C'est un moyen ludique de se plonger dans une époque révolue en pratiquant une activité physique. L'essentiel ces pratiquants font essentiellement du travail avec des armes, soit tranchante sur lesquelles on fait des tests de coupe sans pratique, comme l'iaïdo [discipline au sabre japonais] mais l'essentiel se fait avec du matériel sécurisé, des bords arrondis : épées, bâtons, sabres, dagues...On fait aussi de la lutte, du travail à cheval; seuls quelques groupes font du travail en armure car les techniques sont très dangereuses.
Les arts martiaux historiques connaissent un certain succès en France puisque la Fédération française des arts martiaux historiques européens (FFAMHE), regroupe 70 associations et 1500 adhérents. Des compétitions existent, comme à Lyon, Paris et Brest. Cela nécessite des partenariats. En compétition, on trouve le Behourd, un sport du XVe siècle, combat en duel ou par équipe avec arme et armure médiévale, mais attention ce n'est pas du folklore ni du spectacle, c'est vraiment un combat de contact très physique. Il se pratique à la minute sous forme de round en comptabilisant le nombre de touches en duel ou dans le but de mettre l'adversaire à terre en équipe, ou encore le Modern Sword Fighting, dans lequel les règles sont les mêmes que le Behourd, mais l'équipement est en mousse, la pratique est plus «soft». Cela permet un entraînement sans la contrainte de l'armure qui est très lourde, et l'escrime ancienne (3e expression sportive des AMHE), c'est de l'escrime ancienne, le combat précis et rapide se fait à la touche, les équipements sont modernes, seules les armes sont en métal. La Self Defense est quant à elle explorée dans le cadre de l'étude des Arts Martiaux Historiques Européens. Des entreprises spécialisées fabriquent les armes de combat, d'abord en matière synthétique puis en métal avec une reconstitution fidèle des modèles d'époque, au niveau du poids, de l'équilibre. C'est aussi un sport mixte où chaque sensibilité bonifie la pratique. Les hommes ont une approche physique quand les femmes apportent souvent une réflexion fine et stratégique du combat. Cela crée une synergie intéressante lors des échanges.
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