Le roi Arthur, la réalité derrière le mythe

Comme le montre Jennifer Ouellette le mardi 6 septembre 2022 sur arstechnica.com (https://arstechnica.com/science/2022/09/archaeologists-unearth-remains-of-17th-century-female-vampire-in-poland/) et Anna Noryskiewicz le jeudi 8 septembre sur cbsnews.com (https://www.cbsnews.com/news/vampire-skeleton-poland-pure-astonishment/)  les restes d'une femme "vampire" ont été déterrés par des archéologues dans un cimetière en Pologne, ont annoncé des chercheurs cette semaine. Les chercheurs polonais ont découvert les restes d'une femme avec une faucille autour du cou et un cadenas triangulaire au pied sur une tombe du village de Pień. L'outil agricole, selon les croyances anciennes, était censé empêcher une personne décédée considérée comme un vampire de revenir d'entre les morts.

 

Les histoires de créatures ressemblant à des vampires remontent à au moins 4000 ans dans l'ancienne Mésopotamie. Par exemple, les Assyriens craignaient une déesse démon appelée Lamastu (littéralement, "celle qui efface"), qui, selon eux, tuait des bébés dans leurs berceaux ou alors qu'ils étaient encore dans l'utérus. D'autres textes anciens mentionnent une créature similaire, Lilith - qui apparaît également dans les textes hébreux et le folklore - qui vole les nourrissons et les enfants à naître. Ni l'un ni l'autre ne peuvent être considérés comme des "vampires" au sens moderne du terme, mais ils sont les précurseurs de la légende grecque de Lamia, un monstre immortel qui suçait le sang des jeunes enfants. Dans le folklore chinois, un autre type de proto-vampire, appelé k'uei, était des cadavres réanimés qui sortaient de la tombe et s'attaquaient aux vivants, tout comme les upir russes, les vetala indiens, les strigoi roumains et les vrykolakas grecs. Les reportages faisant spécifiquement référence aux vampires ne sont apparus en anglais qu'en 1732, car des "épidémies" présumées de vampirisme ont provoqué une hystérie de masse qui a balayé l'Europe de l'Est. Au 19e siècle, la majeure partie de l'Europe était rongée par l'hystérie vampirique, inspirant des écrivains comme John Polidori («Le Vampire», 1819), Sheridan LeFanu (Carmilla, 1872), et bien sûr, Bram Stoker, dont Dracula (1897) a à peu près engendré le genre vampire moderne.

 

Naturellement, la peur suscitée par l'existence présumée de telles créatures a inspiré de nombreuses approches différentes pour s'assurer que les morts restent morts. Au début du Moyen Âge, les villageois russes exhumaient les cadavres suspects et détruisaient le corps par crémation, décapitation ou en enfonçant un pieu en bois dans le cœur. Des pieux étaient souvent fixés au-dessus des cadavres lors de l'enterrement, de sorte que la créature s'empalait si elle tentait de s'échapper. En Allemagne et dans les régions slaves occidentales, les vampires présumés ont été décapités et la tête a été enterrée entre les pieds ou loin du corps. D'autres stratégies consistaient à enterrer les cadavres à l'envers, à couper les tendons des genoux ou, dans le cas des vrykolakas grecs, à placer des croix et des fragments de poterie inscrits sur la poitrine du défunt. Dans les endroits où l'on croyait que les vampires souffraient d'arithmomanie, des graines de pavot ou de millet étaient dispersées sur le site d'un vampire présumé (L'épisode de X-Files "Bad Blood" a utilisé avec humour ce morceau de folklore avec la collation préférée de Mulder, les graines de tournesol).

 

Les premières tombes du début du Moyen Âge dans la région près de Bydgoszcz ont été découvertes entre 2005 et 2009, lorsque les archéologues ont récupéré des bijoux, des pierres semi-précieuses, un bol en bronze et des fragments de vêtements en soie. Dariusz Poliński de l'Université Nicholas Copernic a dirigé l'équipe archéologique qui est revenue sur le site plus tôt cette année dans l'espoir de découvrir d'autres artefacts. Cela ne s'est pas produit, alors ils ont plutôt tourné leur attention vers un cimetière voisin du XVIIe siècle dans le village de Pień. C'est alors que les chercheurs ont identifié la tombe contenant le squelette féminin. D'autres exemples de sépultures anti-vampires ont été trouvés en Pologne, selon Poliński. Plusieurs squelettes avec des têtes coupées ont été trouvés en 2008, par exemple, et un corps avec une brique forcée dans la bouche et des trous percés dans les jambes a également été trouvé. "Les moyens de se protéger contre le retour des morts consistent à couper la tête ou les jambes, à placer le défunt face contre terre pour mordre dans le sol, à le brûler et à le briser avec une pierre", a déclaré Poliński.

 

Cependant, l'équipe de recherche, dirigée par le professeur Dariusz Polinski de l'Université Nicholas Copernic de Torun, a fait cette découverte unique fin août. Dans une interview avec l'agence de presse polonaise PAP, Magdalena Zagrodzka, qui représentait l'équipe de recherche, a déclaré que les restes humains avaient également une coiffe en soie, qui était tissée avec du fil d'or ou d'argent. Alors que le cadenas et la faucille sont liés aux superstitions du XVIIe siècle, Zagrodzka a déclaré que le bonnet est la preuve du statut social élevé du défunt. Zagrodzka a déclaré que la faucille et le cadenas "ont pu protéger contre le retour du défunt, ce qui était probablement redouté. Dans ce contexte, ces pratiques peuvent être considérées comme soi-disant anti-vampiriques". L'outil agricole était placé avec la lame sur le cou. On croyait qu'un tel arrangement entraînerait une coupure de la tête si le défunt essayait de «se lever».

 

Ce type de pratique est devenu courant dans toute la Pologne au 17ème siècle, en réponse à une épidémie de vampires signalée. Polanski a expliqué qu'en plus des pratiques avec une faucille, des cadavres étaient parfois brûlés, écrasés avec des pierres ou avaient la tête et les jambes coupées. Des experts prévoient d'approfondir les recherches au cimetière, aidés par de nouvelles technologies d'arpentage de la zone. De plus, des chercheurs de l'Institut d'archéologie de l'Université de Cracovie effectueront des tests ADN sur les restes pour en savoir plus sur la femme décédée. Dans une interview avec CBS News, Polinski a déclaré que la découverte l'avait laissé sans voix. "Une telle découverte, surtout ici en Pologne, est étonnante, surtout maintenant — des siècles plus tard", a-t-il déclaré. "Un pur étonnement."

 

Ce n'est pas la première découverte de ce genre dans le pays. Des archéologues dirigés par Lesley Gregoricka de l'Université du sud de l'Alabama aux États-Unis ont trouvé six "squelettes de vampires" dans un cimetière du nord-ouest de la Pologne en 2014.

 

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L'Antéchrist est un terme employé dans l'Apocalypse pour désigner celui qui viendra à la fin des temps persécuter les chrétiens et qui sera vaincu par le Christ. Dans la tradition médiévale, il est assimilé au fils de Satan ou à Satan lui-même, ou à la Bête de l'Apocalypse. Mais cet Antéchrist était assimilé plus probablement à Néron, le matricide, le persécuteur des chrétiens de Rome et à qui on attribua à tort l'incendie de Rome, soit à Domitien, le "Néron Chauve" qui voulait se faire appeler Dominus et Deus. Par la suite, Julien l'Apostat et Constantin lui-même, qui favorisa l'hérésie arienne furent associés. Après, ce personnage sera relié à la notion d'apostasie. À partir du Xe siècle, on voit de plus en plus fréquemment évoquée la figure de l'Antéchrist. Le texte d'un clerc, Adson (De Ortu et tempore Antichristi, rédigé avant 954), sera repris et enrichi tout au long du Moyen-Äge : l'Antéchrist y apparaît en tyran et pseudo-Christ parodiant Jésus. Pour certains, son arrivée sur terre est imminente. Pour d'autres, il est déjà là. C'est le plus puissant ennemi de Dieu et des hommes, et lorsqu'on le verra, la fin des temps sera proche. Quand le Christ l'aura vaincu, le Jugement dernier pourra avoir lieu. Le terme d'«Antéchrist» est utilisé par les clercs pour dénoncer leurs adversaires. De telles croyances étaient attachées en particulier à l'empereur "anti-papal" Frédéric II (1212-1250) et à un persécuteur de dissidents ecclésiastiques, le pape Jean XXII (1316-1334). La confusion est fréquente entre les deux appellations. La Bête de l'Apocalypse, parfois assimilée à l'Antéchrist, a représenté le pouvoir impérial romain, puis toute puissance persécutrice des chrétiens. Elle porte, chez Jean, dix cornes et sept têtes. Elle ressemble au léopard; ses pattes sont celles de l'ours ; sa gueule celle du lion.

 

On a assisté à une formidable «promotion» de cette figure terrifiante au cours du XIVe-XVIe siècles. En somme, la «grande peur» de la fin du monde s'est exprimée beaucoup plus à la fin du Moyen-Äge qu'en l'An Mil. Et cela pour plusieurs raisons. À cause du grand schisme d'Occident, qui a commencé en 1378 et a duré jusqu'en 1417 : les cardinaux et les nations se divisèrent entre deux, voire trois papes concurrents. À cause de la Peste noire aussi, qui a débuté en 1348 : en Occident, une personne sur quatre a disparu en l'espace de trois ans; la moitié de la population d'une ville pouvait périr en quelques semaines. La peste demeurera ensuite présente à l'état endémique. S'ajoutèrent l'avance des Turcs, la guerre de Cent Ans, de multiples révoltes, etc. Ces scandales et ces catastrophes ébranlèrent terriblement les esprits. Les contemporains crurent vraiment qu'il n'y avait qu'une explication à ces calamités sans précédent : la fin du monde était proche. C'est dans ce climat d'apocalypse qu'a surgi la Réforme, au début du XVIe siècle. Pour le théologien anglais Wyclif, précurseur de la Réforme, très violemment opposé à l'institution ecclésiastique, le pape et l'antipape constituaient les deux moitiés de l'Antéchrist. Pour Luther, après lui, une fois le schisme consommé, c'est le pape qui est l'Antéchrist et Rome, la Babylone moderne, la ville promise, dans l'Apocalypse, à la destruction. La chute de Constantinople en 1453 marque un véritable tournant et induit de multiples interprétations qui établissent un lien direct entre islam et apocalypse et identifient le Grand Turc en tant qu'Antéchrist, qu'il s'agisse d'abord de Mehmet II ou de Soliman 1er. La croyance à la proximité de la fin du monde est alors un système de références, commun aux hommes du temps. Quand Luther dit que le pape est l'Antéchrist, on ne doit pas croire que c'est par jeu de rhétorique et en utilisant de le propagande, même si, au Moyen-Äge, le terme était effectivement devenu un poncif. Les gens qui l'écoutaient le croyaient, et lui aussi. Dès lors, il y avait une sorte d'urgence dans l'action des réformateurs. La rupture qu'ils ont instaurée, à partir des années 1520, n'était en rien une manœuvre. Ce qui était en jeu, c'était le salut de l'humanité. Luther croyait véritablement que la fin du monde était imminente. Il fallait donc départager au plus vite, avant le Jugement dernier, les bons et les méchants, les justes et ceux qui ne seraient pas sauvés. Le protestantisme est directement issu de cette logique eschatologique. Et son «invention» induira, par contrecoup, encore plus d'appréhensions et d'angoisses : le christianisme a été divisé en deux, de l'intérieur ! Pendant un certain temps, les chrétiens des deux bords eurent le sentiment d'être assiégés par Satan et ses agents... Et, parmi ceux-ci, les Juifs. Luther a été particulièrement virulent en ce domaine, et Hitler fit rééditer à des millions d'exemplaires deux de ses écrits antijuifs.

 

La tendance à identifier un dirigeant contemporain détesté comme l'Antéchrist dans certains cas a survécu au Moyen-Âge. Le tsar russe Pierre le Grand (1689 à 1725), par exemple, a été nommé Antéchrist par ses adversaires, les Vieux Croyants. À l'époque moderne, la question de l'Antéchrist semble moins prégnante mais continue de susciter bon nombre de polémiques, mais la France de la Révolution y a eut droit aussi. Certains théologiens anglais du XIXe siècle par exemple voyaient en Napoléon l'Ennemi ultime annoncé par les Écritures. En dépit de la déchristianisation croissante des sociétés contemporaines, le mythe de l'Antéchrist est si puissant que, aujourd'hui encore, ils sont nombreux à y faire référence, de manière plus ou moins explicite, comme on pourra le voir dans un prochain article. Les protestants modernes ont généralement préféré concevoir l'Antéchrist comme tout ce qui résiste ou nie la seigneurie du Christ, bien que l'idée d'un individu en tant qu'Antéchrist ait gagné en popularité parmi certains chrétiens évangéliques et fondamentalistes au XXe siècle. Les catholiques romains sont devenus moins enclins à identifier l'Antéchrist comme un individu spécifique à venir. Même au XXe siècle, certains commentateurs ont identifié Benito Mussolini, le dictateur fasciste italien, comme l'Antéchrist en raison de sa tentative de faire revivre l'Empire romain, ou encore Adolf Hitler dont le pape Pie XII avait tenté un exorcisme à distance, Staline, et, assez bizarrement Jacques Chirac. En ce qui concerne les accusations d'être l'Antéchrist, généralement de la droite religieuse conservatrice qui ramena la figure de l'Antéchrist avec des livres tels que The Late Great Planet Earth en 1970, Ronald Reagan, John F. Kennedy et Barack Obama ont tous été mentionnés. Donald Trump gagne en popularité en tant que candidat digne du spécialiste de l'éthique D. Stephen Long suggérant qu'il représente : "pas une seule personne mais un modèle politique qui se répète en prenant le pouvoir pour opprimer les pauvres et les justes". L'évangéliste américain Jerry Falwell, connu pour ses opinions controversées sur l'apartheid, l'homosexualité, le judaïsme, le changement climatique et les Teletubbies, a dit un jour : "L'Antéchrist sera un leader mondial, il aura des pouvoirs surnaturels". Hilary Clinton est la seule femme candidate. L'homme politique républicain américain Ryan Zinke, qui a été secrétaire américain à l'Intérieur dans l'administration Trump de 2017 jusqu'à sa démission en 2019, a lancé l'accusation en 2014. Elle l'a ensuite rassuré, lors de l'investiture de Trump, qu'elle ne l'était pas. Oussama ben Laden était un favori jusqu'à sa mort, tout comme Saddam Hussein.

 

Des vestiges de la tradition médiévale de l'Antéchrist se retrouvent dans la culture populaire contemporaine plus particulièrement dans les romans et films d'épouvante. Tout commence avec le célèbre roman d'Ira Levin Rosemary's Baby en 1967 qui nous montre Rosemary et Guy Woodhouse étaient ravis de l'occasion qui leur était donnée d'emménager dans un nouvel appartement, au Bramford, un des immeubles les plus anciens et les plus réputés de Manhattan. Pourtant leur ami Hutch les conjure de n'en rien faire; il connaît l'histoire du Bramford et son passé sinistre : Adrien Marcato, qui y pratiquait la sorcellerie, les abominables sœurs Trench, ainsi qu'un nombre impressionnant d'accidents suspects et particulièrement atroces... Mais Rosemary et Guy ne sont pas superstitieux et n'ont pas de préjugés; ils passent outre les avertissements de Hutch et s'installent au Bramford. Rosemary aménage l'appartement de ses rêves, accroche des rideaux, fait des projets pour meubler une chambre d'enfant, car elle espère bien avoir des enfants rapidement, même si Guy préfère attendre que sa carrière d'acteur soit mieux établie. Ils sont bientôt accueillis par Minnie et Roman Castevet, un couple de personnes âgées récemment endeuillées, dont l'appartement est rattaché au leur par une ancienne porte transformée en placard. Si Rosemary n'éprouve d'emblée que peu d'attirance pour ses nouveaux voisins, Guy, dont la carrière semble soudainement décoller, commence à leur rendre de fréquentes visites...À partir de ce canevas, Ira Levin déroule un récit diabolique où les plus beaux sentiments humains sont mis à l'épreuve de l'incroyable, et nous introduit dans un monde d'angoisse et d'épouvante qui va crescendo jusqu'au choc de la révélation finale. Ce roman est le coup de maître - sinon de génie – d'Ira Levine, écrit en 1967, après une dizaine d'années consacrées à la télévision et au théâtre, livre fondateur d'une veine néogothique dont le héraut le plus célèbre, Stephen King, n'a pas caché ce qu'il devait à son auteur.  Comme tous les romans de Levin, Rosemary's Baby a été adapté à l'écran. Le film de Roman Polanski n'a pas été pour rien dans le succès, jamais démenti, de ce livre. Et depuis que Rosemary a mis au monde son bébé, en 1968, le film de malédiction biblique a connu un certain succès, où la figure de l'Antéchrist se taille une place honorable. De la peur croissante tout au long du film jusqu'au terrifiant climax, les spectateurs n'étaient en effet pas habitués à vivre une telle expérience cinématographique à la fin des années 60. Jusqu'alors, les films d'horreur étaient emprunts de fantastique, de scènes surréalistes où des monstres irréels terrorisaient des populations. Ici, point de monstre, point de château maléfique ; pour la première fois, l'horreur arrivait dans le quotidien et s'invitait dans les foyers, la familiarité des situations touchant naturellement les spectateurs du monde entier. La force principale de Polanski avec Rosemary's Baby repose sur cette idée, celle d'avoir amené la terreur sur le pas de notre porte. La peur pouvait maintenant surgir de partout. C'est notamment ce postulat novateur que met en lumière ce remarquable documentaire qui balaye largement les coulisses du film, mais aussi l'époque et les à-côtés de la production, comme le médiatique divorce de Mia Farrow et Frank Sinatra, et la joie immense de l'actrice lorsque Rosemary's Baby battit au box-office Le Détective (avec Sinatra) lors de leurs sorties. Une série TV en 2 parties a été diffusée en 2014 sur NBC, emmenée par Zoe Saldana, Patrick J. Adams, Jason Isaacs et Carole Bouquet, se déroule à Paris, malgré la bonne interprétation le remake était dispensable.

 

L'un des plus importants film de malédiction biblique est sans doute The Omen (Richard Donner, 1976) où l'on voit la femme de l'ambassadeur des États-Unis Robert Thorn (Gregory Peck), Katherine Thorn (Lee Remick) accoucher d'un enfant mort-né un 6 juin 1966 à 6h du matin. Pour lui éviter une déception, son mari y substitue un enfant sans mère qu'un individu "bienveillant qui passait par là" lui propose. Ce sera Damien (Harvey Stephens), l'Antéchrist, le fils de Satan qui donne bien du souci à ses parents. Connu chez nous sous le titre La Malédiction, c'est le chef-d'œuvre de la trilogie, qui surprend par sa mise en scène glaciale et implacable, plus effrayante par ses mouvements de caméras et ses ambiances que par ses scènes d'horreur (quoique celle de la décapitation reste un modèle du genre). Le tournage fût marqué par d'horribles évènements au point que la production a cru que le film était frappé par une malédiction. L'avion de Gregory Peck et celui de Mace Neufeld furent frappés par la foudre. Une bombe explosa dans le restaurant où plusieurs membres de l'équipe devaient manger. L'avion qui devait transporter une partie de l'équipe de tournage, finalement affecté à un autre client, s'est écrasé, et personne n'a survécu à l'accident. Et ce ne sont que quelques exemples parmi plusieurs autres... Réalisé par Richard Donner, futur auteur de Superman et interprété par un Gregory Peck grandiose, tout en rigueur et en réserve. Le film a également remporté un Oscar pour la musique originale obsédante de Jerry Goldsmith. Le film aura de nombreuses suites comme Damien : Omen II, de  Don Taylor, en 1978, où Damien est un adolescent pas comme les autres, sept ans après les événements décrits dans l'original, Damien (Jonathan Scott-Taylor), 13 ans, est envoyé vivre avec sa tante Ann (Lee Grant) et son oncle Richard (William Holden) dans la banlieue de Chicago, et à son arrivée, Damien est déchiré entre son désir d'hériter de la richesse de sa famille ou de continuer à assassiner au nom de Satan, et alors que le comportement mystérieux du garçon devient plus menaçant, Richard essaie de réprimer la tendance maléfique d'une manière que son frère Robert (Gregory Peck) était incapable de faire des années auparavant, mais alors qu'il commence à s'attaquer à son supposé destin, d'horribles morts s'abattent sur ceux qui pourraient l'arrêter ou découvrir sa vraie nature; The Final Conflict de Graham Baker, en 1981, où Damien Thorn, adulte, était alors interprété par Sam Neil, et il est devenu un diplomate malin qui n'a pas son pareil pour naviguer dans les eaux troubles du pouvoir, est déterminé à empêcher son principal adversaire de prendre le pouvoir, et lorsque le diabolique Damien apprend qu'un nouveau Christ-enfant est bientôt daté pour la naissance sur Angel Isle au Royaume-Uni, il fait un effort délibéré pour tuer l'enfant avant qu'il ne devienne trop omnipotent, mais malheureusement pour les forces des ténèbres, Jésus ne revient pas en tant qu'enfant mortel mais plutôt sous sa forme divine toute-puissante et procède à l'abattage personnel de Damien, et, à la TV, Omen IV : The Awakening, de Jorge Montesi et Dominique Othenin-Girard, en 1991, avec Damien Thorn mort depuis longtemps, son esprit satanique est soudainement canalisé dans l'âme de Delia (Asia Vieira), une étrange jeune fille adoptée par les plaideurs Gene (Michael Woods) et Karen York (Faye Grant). Alors que le comportement erratique de Delia s'intensifie, Karen engage un enquêteur pour examiner le passé de ses parents biologiques, luttant pour convaincre son entourage que sa fille est diabolique, une série de décès violents s'ensuit, cela donne l'itinéraire de l'Antéchrist le plus ambigu du cinéma, en trois épisodes, pas de même qualité, et un quatrième passable. Le film original The Omen a fini par engendrer un remake en 2006, ce dernier mettant en vedette Julia Stiles et Liev Schreiber, tout sauf louable et opportuniste. En 2016, il y avait une brève série A&E intitulée Damien, mettant en vedette Bradley James en tant que Damien adulte, ignorant les films qui l'ont suivi. Il montre un Damien amnésique  travaillant comme photographe de guerre, toujours au milieu du carnage mais jamais blessé par celui-ci. Le jour de son 30e anniversaire, il est baptisé dans le sang par une femme en Syrie, et les souvenirs des morts étranges de son enfance commencent à revenir. Contrairement à la série de films, Damien n'aime pas l'idée d'être responsable de la fin du monde. À la fin de la série, Damien accepte enfin son rôle d'Antéchrist pour ramener Simone d'entre les morts. Armageddon est maintenant inévitable.

 

La Malédiction sera suivi par "Holocauste 2000", sorti en 1977, qui est un plagiat du film de Donner, avec Kirk Douglass qui tournait là son avant-dernier film, le dernier étant "Nimitz, retour vers l'enfer" en 1980 (à ma connaissance), la très belle Agostina Belli, Anthony Quayle que l'on a pu voir dans de nombreux films de guerre, notamment "Les Canons de Navarone", mais aussi Simon Ward que les fans de la "Hammer" connaissent bien puisqu'il était souvent présent aux côtés de Peter Cushing, secondant malgré lui l'horrible baron Frankenstein, il fut choisi pour interpréter l'Antéchrist, où les scénaristes ont eu l'intelligence de l'adapter au goût du jour, intégrant ce courant écolo anti-nucléaire cher aux années 70 et jouant la carte de la métaphore par le biais de la mythologie. Le Dragon à 7 têtes censé détruire le Monde n'est autre bien sûr, que l'usine nucléaire dont les 7 turbines atomiques sont tournées vers le soleil. Pour couronner le tout, les scénaristes nous mènent en bateau quant à l'identité de l'Antéchrist. Film sans humour, froid, glacial, doté de quelques séquences gore comme par exemple le meurtre de l'épouse de Kirk, le crâne décalotté du ministre ou la tête écrasée du prédicateur fou. Enfin, comme toute œuvre aussi culte que celle-ci, Rosemary's baby fit aussi l'objet de nombreux projets de suites en tous genres. Relancée il y a peu, l'idée d'un remake a heureusement été abandonnée depuis. En revanche, il existe une suite officieuse, tournée pour la télévision en 1976, et intitulée Qu'est-il arrivé au bébé de Rosemary ?, avec Patty Duke en Rosemary et de nouveau Ruth Gordon en Minnie Castevet. Apparemment très dispensable. Un peu plus recommandable, le roman écrit en 1997 par Levin peu avant sa mort : Le fils de Rosemary était visiblement conçu pour être adapté au cinéma, les personnages dont les interprètes sont décédés ne faisant pas partie de l'intrigue. Il se déroule 27 ans après Rosemary's baby, lorsque Rosemary sort du coma et découvre que son rejeton est devenu une star aux USA, mais qu'il n'est sans doute pas si parfait que cela. Plus pathétique est le film La Fin des Temps sorti en 1999, sans aucun doute la plus opportuniste puisque les producteurs se sont emparés d'un script d'Andrew W. Marlowe (Air Force One) sur l'arrivée de Satan lors du passage à l'an 2000, avec un unique objectif : sortir le film dans le monde entier entre les mois de novembre et décembre 1999. Le but était de profiter de l'angoisse naissante pour livrer un blockbuster horrifique qui pourrait cartonner en salles. Amené sur le projet par Arnold Schwarzenegger, Peter Hyams débrouillard et touche-à-tout a bénéficié avec "La Fin des temps" du plus gros budget de sa carrière et semble avoir été dépassé par l'ampleur du projet ambitieux et terrifiant imaginé par le scénariste Andrew W. Marlowe. En effet, si les scènes d'action (notamment la première, époustouflante) et les effets spéciaux sont parfaitement maîtrisés, ce n'est pas le cas de l'intrigue (trop prévisible), ni des interprètes : Gabriel Byrne qui a le charisme idéal pour camper le diable (qu'il affrontait dans "Stigmata"), mais le choix d'Arnold Schwarzenegger est plus discutable. Plus de finesse, de profondeur voire d'intelligence n'auraient certainement pas nuit à l'ensemble. En 2007, dans la comédie d'horreur Little Evil, Gary qui vient juste de se marier avec Samantha, la femme de ses rêves, découvre que son fils de 6 ans pourrait être l'Antéchrist. C'est un film sympathique montrant de beaux hommages à La Malédiction, Shining et Poltergiest, avec un final un final un peu décevant mais logique.

 

Malheureusement, la droite conservatrice et les protestants évangéliques vont amener des blockbuster chrétiens à partir de l'ouvrage douteux de Hal Linsey, The Late Great Planet Earth en 1970, où l'Antéchrist lui-même qui gouverne l'Union européenne, nouvelle puissance romaine destinée à piétiner l'œuvre de Jésus-Christ (tandis que la Russie serait plutôt contrôlée par Gog et Magog, envahisseurs du Nord décrits dans la Bible, dans le livre du prophète Ézéchiel), et sur la base d'un concordisme pour le moins hardi, la Bible apparaît comme une «carte d'État-major» des temps de la fin, et un avertissement sans frais aux Américains face aux visées européennes, cheval de Troie de l'Antéchrist, pour finalement faire deux films qui  en furent directement issus, dont un auquel a participé Orson Wells en 1979, et l'auteur est devenu un conseiller écouté dans les milieux politiques du Département d'État et du Pentagone. Auteur en 1980 d'un autre best-seller, The 1980s : Countdown to Armageddon, Hal Lindsey a contribué, peut-être plus que tout autre, à propulser dans le mainstream médiatique l'idée que l'Antéchrist était de retour, qu'il était déjà l'œuvre et qu'il était de la plus haute importance pour tout chrétien digne de ce nom de se préparer au combat, en ouvrant grand les yeux de la foi et le livre de l'Apocalypse. Cela sera suivi par une série de romans exprime et nourrit ce regain de l'apocalyptique chrétienne : la série des Left Behind, romans apocalyptiques rédigés par Tim LaHaye et Jerry B. Jenkins depuis 1995, constituée en seize volumes (douze volumes initialement, auxquels les auteurs ont ajouté, jusqu'en 2007, quatre épisodes supplémentaires). Le propos est plutôt nauséabond puisque ces épisodes sont presque entièrement consacrés à la lutte acharnée entre Nicolae Carpathia, l'Antéchrist et les fidèles de Jésus-Christ avec, comme paroxysme, la fameuse conflagration d'Armageddon, «bataille cosmique des âges» longuement décrite dans le volume 11, mais aussi une partie du volume 12. La bataille finale est suivie par la conversion d'une large partie des Juifs, dont l'élection est confirmée, mais à condition qu'ils reconnaissent en Jésus-Christ le messie. Quant aux autres, comme tous les inconvertis, ceux qui ont rejeté le Vrai Dieu manifesté en Jésus, c'est l'Enfer qui les attend. Pire encore, la théorie complotiste QAnon s'est largement diffusée dans les milieux évangéliques et fondamentalistes américains de tendance minoritaires depuis 2017. Alors que certains pasteurs tirent la sonnette d'alarme, d'autres en font une matière pour leurs prédications. Selon l'eschatologie dispensationnaliste, qui a eu connu une vague de popularité dans les années 1970/1980, la fin des temps verrait s'installer un gouvernement mondial puissant avec l'apparition d'un dirigeant politique qu'on appelle l'Antéchrist. Selon ce dernier livre de la Bible, celui imposerait une «marque de la bête» sur tout le genre humain. «Aujourd'hui, nombreux sont ceux qui font le lien entre cette mystérieuse "marque de la bête" et le vaccin contre le Covid», précise-t-il. D'où la nécessité, à leur avis, d'y résister, «en raison d'une puce qui y serait intégrée pour nous traquer». La vision de l'Antéchrist en tant qu'institution diabolique se reflète également dans une certaine mesure dans la superstition selon laquelle les cartes de crédit et les codes à barres électroniques marquent mystérieusement des personnes innocentes avec le signe de l'Antéchrist, le nombre 666 (Apocalypse 13,18), mais ce dernier vient de la valeur numérique qui est attribuée à chaque lettre en grec comme en hébreu : le chiffre d'un nom est le total de ses lettres —666 signifierait ainsi, en hébreu, César-Néron, et en grec, César-Dieu. Ce chiffre symbolisait l'empereur romain et non quelconque autre personnage.

 

Finalement, l'Antéchrist est devenu la marotte des intégristes catholiques et des fondamentalistes protestants n'aimant pas la société actuelle et diffusant leur vison des "valeurs traditionnelles" contre l'avortement, les droits des femmes, et les LGBT en particulier, pour qui ce dernier représente tout ce qu'ils détestent. Il est vain d'utiliser la peur infondée de l'Antéchrist pour imposer sa vision la société puisque ce dernier n'est plus, son inspiration vient de deux empereurs romains ayant été vu comme des ennemis des chrétiens, Néron et Domitien. L'Antéchrist est un personnage de fiction qu'il faut laisser à la littérature.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : https://screenrant.com/every-exorcist-omen-movie-ranked-according-to-rotten-tomatoes/, https://screenrant.com/omen-movie-prequel-production-delay-explained/, https://theconversation.com/five-things-to-know-about-the-antichrist-148172, https://tvtropes.org/pmwiki/pmwiki.php/Series/Damien, https://www.britannica.com/topic/Antichrist, https://www.cairn.info/revue-francaise-d-etudes-americaines-2014-2-page-77.htm, https://www.darksidereviews.com/film-la-malediction-de-richard-donner-1976/, https://www.darksidereviews.com/film-little-evil-de-eli-craig-2017/, https://www.ecranlarge.com/films/critique/900091-critique-rosemary-s-baby, https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/les-pourquoi/pourquoi-le-666-est-il-le-chiffre-du-diable_1745679.html, https://www.lesinfluences.fr/2020/09/25/antichrist-qui-a-vu-la-bete/, https://www.lhistoire.fr/quand-les-hommes-croyaient-%C3%A0-lapocalypse, https://www.livres-cinema.info/livre/5330/rosemary-s-baby, https://www.peplums.info/pep13b.htm#13b1, https://www.premiere.fr/Cinema/Une-heure-dans-les-coulisses-du-Rosemary-s-Baby-de-Roman-Polanski, et https://www.reformes.ch/societe/2020/10/pourquoi-la-mouvance-qanon-seduit-elle-autant-les-evangeliques-theorie-du-complot.

 

Merci !

En ce vendredi 13, il est intéressant de se demander l'origine autour de cette superstition. La peur et le mythe autour de ce jour viennent avant tout de la Bible.

 

Cette superstition trouve son origine dans les Évangiles. Dans la tradition chrétienne, Jésus est mort sur la croix un vendredi. Et le chiffre 13 évoque le nombre de participants au dernier repas de Jésus – la Cène –, au cours duquel Judas décide de le trahir. Ce repas, ayant lieu la veille du vendredi, réunit les 12 apôtres et Jésus, ce qui fait donc 13. Le nombre de 13 convives à table est donc souvent considéré comme de mauvais augure.  «La superstition du 13 existe avant la Cène, indique néanmoins Philippe Martin, historien spécialiste des croyances, auteur d'une Histoire des superstitions (Perrin, à paraître). Dans l'Antiquité, 12 est un chiffre parfait : il y a les 12 mois de l'année, les 12 signes du zodiaque... tout ce qui perturbe le 12 est mal considéré. Le 10 et le 11 tendent vers l'équilibre, mais le 13 le brise. Les chrétiens reprennent totalement cette idée païenne.» Le treize pouvait donc porter malheur puisqu'il suivait ce douze parfait et rompait ainsi l'harmonie. Le treizième arcane du tarot de Marseille, représente ainsi la Mort avec sa faux. Dans les croyances nordiques antiques, le vendredi 13 n'est pas non plus synonyme de bon augure. Tout d'abord le chiffre 13. Odin, dieu des guerriers, avait naguère fait un repas réunissant onze convives à sa tablée dans le Valhalla. Les douze d'entre eux alors réunis pour le repas, Loki, le dieu de la guerre et de la malice, s'est invité aux festivités, vexé de ne pas avoir été invité. Balder, fils d'Odin et dieu de l'amour et de la lumière, tenta alors de le chasser. Loki lui décocha alors une flèche empoisonnée en plein cœur. Ensuite, le vendredi. Dans la mythologie nordique, la reine des dieux, déesse de l'amour et de la fertilité Frigga était célébrée le vendredi. Néanmoins, vers le Xe et XIe siècle, les pays du nord se sont convertis au christianisme. Frigga est alors devenue une sorcière bannie au sommet d'une montagne. Pour se venger, elle invite, selon les croyances, le diable et 11 sorcières pour maudire les hommes et leur jeter des sorts... tous les vendredis.

 

La fusion entre la symbolique du vendredi et celle du 13 s'opère «plutôt à la fin du Moyen Âge, vers les XIIe et XIIIe siècles», indique l'historien. «Dans l'univers chrétien, l'idée que la semaine doit être un résumé de la vie du Christ se met assez lentement en place. Le vendredi est le jour de la Passion, la mort du Christ, le samedi, le jour de la Vierge et le dimanche, celui de la Résurrection. Certains théologiens vont mettre des vendredis un peu partout : le meurtre d'Abel par Caïn est considéré comme ayant eu lieu un vendredi par exemple. » Mais l'ambivalence autour du 13 est déjà présente, puisque «lors des mariages, on remettait aux jeunes femmes un treizain, c'est-à-dire 13 pièces de monnaie». Une théorie fait démarrer la superstition du vendredi 13 au Moyen-Âge et au jour funeste de l'arrestation de Jacques de Molay, un grand maître des Templiers, le vendredi 13 octobre 1307, qui aurait provoqué la chute de l'ordre et des plus grands financiers d'Europe. Ce jour-là, des dizaines de templiers ont été torturés et d'autres brûlés vifs, sur l'ordre du roi de France, Philippe le Bel. «L'Église a toujours nié ces croyances, mais la lutte s'intensifie à la Renaissance, poursuit Philippe Martin. Le concept de superstition se construit dans ce contexte, à partir des XVe et XVIe siècles. De nombreux traités sur le sujet paraissent pour le combattre, de la part de médecins, de philosophes ou d'ecclésiastiques.»

 

Aux États-Unis et en Angleterre, le vendredi est le jour des pendus, c'est-à-dire des exécutions publiques, tandis qu'au Moyen-Âge, la nuit du vendredi était celle des sorcières. Selon certaines interprétations bibliques, Adam et Ève auraient croqué la pomme défendue un vendredi et c'est aussi un vendredi que Caïn aurait tué son frère, Abel. Dans la marine, prendre la mer un vendredi 13 était également synonyme de malheur au XVIIe siècle et avant, comme le rapporte Colbert dans ses courriers adressés à Louis XIV. En revanche, ces croyances se transforment : «Au XIXe siècle, on voit des lutins et des korrigans partout. Aujourd'hui, ce sont les petits hommes verts !» Le complotisme, favorisé par la pandémie, serait une forme particulière de superstition, comme «une pensée facile qui explique tout par une cause unique et s'oppose à toute critique». Mais de très nombreuses autres raisons existent. Entres autres, la treizième lettre de l'alphabet hébreu, Mem, est la première lettre du mot met, signifiant la mort. Et la superstition a été reprise dans la culture populaire occidentale. 12 films (et non 13) rattachés à la saga d'horreur "Vendredi 13" ont vu le jour, entretenant un peu plus le mythe. Le héros des films, Jason Voorhees, est devenu iconique, notamment grâce à un masque désormais bien connu. 

 

Quelle que soit sa véritable origine, si tant est qu'elle en ait une, depuis des siècles, la crainte du vendredi 13 se transmet de génération en génération, étayée par les événements terribles qui se sont passés un vendredi 13. On se rappelle évidemment des attentats du 13-Novembre 2015 à Paris, dont le bilan s'élève à 130 morts et 413 blessés, du naufrage du Costa Concordia, le 13 janvier 2012, qui a fait 32 morts, ou encore du 13 octobre 1972, où le vol 571 Fuerza Aérea Uruguaya s'est écrasé dans les Andes, tuant 17 personnes. Certains sont carrément paralysés par le vendredi 13, angoissés à l'idée de croiser un chat noir ou de passer sous une échelle ce jour-là. Ils souffrent d'une véritable phobie du vendredi 13, appelée la paraskevidékatriaphobie. La phobie du nombre treize, quant à elle, répond au doux nom de triskaïdécaphobie. Mais la superstition a encore de beaux jours devant elle. Selon une étude statistique de l'Ifop publiée le 13 mai 2022 pour le site Esteban Frederic, faisant la promotion de l'astrologie, 32 % des Français croient en la voyance, quand ils étaient 21 % en 2000, et 45 % des 25-34 ans se disent superstitieux. «Les gens restent superstitieux parce que nous vivons dans des mondes que nous ne dominons pas bien, analyse Philippe Martin. Croire à ce genre de choses permet de reprendre le contrôle et de redonner du sens au monde. Nos sociétés de plus en plus complexes ne vont pas supprimer nos superstitions, au contraire.» Mais gare à ne pas tout fourrer dans le concept de superstition ! «On est toujours le superstitieux de quelqu'un d'autre, rappelle Philippe Martin. Ce que vous faites sera pour moi de la superstition, alors que je qualifierai mes propres croyances de piété ou de dévotion. C'est la raison pour laquelle il est difficile de donner une définition de la superstition, c'est un terme qui disqualifie, mais ne décrit pas une réalité.» Malicieux, l'historien nous renvoie la boutade d'Alphonse Allais : «Je ne suis pas superstitieux, ça porte malheur !»

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : https://www.ladepeche.fr/2021/08/10/vendredi-13-quelles-sont-les-origines-de-la-superstition-9724823.php; https://www.lavie.fr/idees/histoire/le-mythe-du-vendredi-13-a-aussi-des-origines-chretiennes-82363.php, https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/vendredi-13-pourquoi-cette-date-porte-malchance-7900224666, et https://www.sudouest.fr/redaction/insolite/vendredi-13-mais-pourquoi-dit-on-que-ce-jour-porte-malheur-ou-chance-10877371.php.

 

Merci et bon vendredi 13 !

Victor Hugo naît avec son siècle, le 26 février 1802. Il connaît tous les honneurs, légion d'honneur à 23 ans, Académie française à 39 ans, pair de France à 43 ans. Ce dernier sera aussi comme occupation la pratique  spirite des "tables parlantes" de Jersey aune influence majeure sur la pensée et la création de Victor Hugo.

 

Admiré par Chateaubriand, il épouse en 1822 il épouse Adèle Foucher, son amour d'enfance, et devient le chef des romantiques, car dès la préface d'une de ces premières pièces, Cromwell, publiée en 1827, il rompt avec les conventions classiques d'unité de temps et de lieu, puis en 1829, Victor Hugo publie le recueil de poèmes Les Orientales, puis Le Dernier jour d'un condamné, où il prend partie contre la peine de mort, tandis la première représentation de son drame romantique Hernani le 25 février 1830 à la Comédie française provoque «la bataille d'Hernani» et fait voler en éclat les règles du théâtre classique, et instaure Victor Hugo comme chef de file du mouvement romantique français, et Notre-Dame de Paris, en 1831, lui apporte la célébrité. Les cinq enfants d'Adèle et Victor naissent entre 1823 et 1830 : Léopold (qui meurt à 3 mois), Léopoldine, Charles, François-Victor et Adèle. En 1833, il rencontre l'actrice Juliette Drouet, qui devient sa maîtresse et sera, avec sa femme Adèle, le grand amour de sa vie. Victor Hugo produit ensuite essentiellement des pièces de théâtre et de la poésie comme Les Chants du crépuscule (1835), Les Voix intérieures (1837), Les Rayons et les Ombres (1840), il publie également de nombreux poèmes, et ses pièces de théâtre, critiques contre la monarchie, sont pour certaines censurées comme Le Roi s'amuse en 1832. Sa vie familiale est une tragédie : sa mère Sophie meurt en 1821, folie en 1822 et mort de son frère Eugène en 1837, trahison de son épouse Adèle en 1830 qui prend pour amant Sainte-Beuve, l'ami de Hugo, et mort de sa fille Léopoldine en 1843 de noyade à Villequier, après  qu'il est enfin élu à l'Académie française en 1841 après trois échecs, et alors que Victor Hugo est au comble du désespoir, il entend des bruits. Après la mort de sa fille, Victor Hugo ralentit sa production littéraire et se tourne vers la politique. Il soutient la monarchie et est nommé pair de France par Louis-Philippe. Il siège à la chambre des Pairs d'avril 1843 à février 1848, du côté des conservateurs. Après la révolution de 1848, il soutient la République, et est élu à l'Assemblée constituante en juin 1848 puis représentant du département de la Seine à l'Assemblée nationale en mai 1849. Le spectacle des injustices sociales accélère sa métamorphose politique, en dénonçant la misère du peuple, luttant contre la peine de mort, contre les injustices, visitant les prisons, les bagnes. Opposant irréductible au Second Empire, lors du coup d'état du 2 décembre 1851, il monte sur les barricades, puis s'installe sur la Grand-Place de Bruxelles après avoir été menacé de mort, où sa maîtresse Juliette Drouet vit à quelques pas de chez son amant. Homme en colère, il signe un pamphlet, Napoléon le Petit, dans lequel l'empereur est habillé pour l'hiver qui va le contraindre à partir de nouveau. Puis, il connaît un exil de dix-neuf ans, avec Juliette Drouet, sa fidèle compagne à Jersey. L'île, sous domination anglaise mais où l'on parle français, a déjà accueilli de nombreux proscrits venus de toute l'Europe. L'écrivain part d'Anvers le 1er août 1852. Sur le port, au milieu d'une foule de proscrits qui l'acclament, Alexandre Dumas vient l'embrasser.

 

Entre le 11 septembre 1853 et le 8 octobre 1855, en exil à Jersey, Victor Hugo se livre quasi quotidiennement à des séances spirites dans des soirées très courues, autour de sa fameuse table qui tourne. La mode du spiritisme prend naissance aux États-Unis, où la haute société aime converser avec les esprits. Le spiritisme a émergé en 1848, dans l'État de New York, aux États-Unis, et s'est répandu comme une traînée de poudre sur toute la planète, en quelques années. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, tout le monde faisait tourner les tables et Victor Hugo n'a pas échappé à cette mode. C'est Delphine de Girardin, débarquant sur l'île en septembre 1853, qui initie la tribu Hugo à cette «science nouvelle» venue du nouveau monde. À la même époque, précisons-le, Nerval promène un homard en laisse. Siècle de fous. Si ses tentatives de faire tourner les tables sont d'abord infructueuses, Delphine de Girardin y parvient à une date particulière, près du dixième anniversaire de l'enterrement de Léopoldine, fille de Victor Hugo, disparue dans une noyade. Victor Hugo constate que les tables confirment ce qu'il avait pensé et écrit avant l'exil. On voit, au début, que les séances sont denses et empiriques. Ça tâtonne. Il y a juste des "oui" et des "non". Rapidement, les esprits commencent à faire des phrases. Enfin, ils se mettent à parler comme Victor Hugo, en prose et en vers. Victor Hugo retranscrivait leurs propos grâce aux coups que donnait la table : un coup pour A, deux pour B, etc. Ils étaient parfois très longs : ainsi un entretien avec Galilée faisait 4000 lettres, récoltées en une soirée !  Lors de celles-ci, il dialogue avec les esprits les plus illustres (Louis-Napoléon Bonaparte, Robespierre, Hannibal, Dante, Caïn, Shakespeare, Luther, Sapho, Racine, Mahomet, Chénier; Alexandre le Grand, Léonidas, Molière, Jésus, Platon, Eschyle, Galilée...), même des animaux comme le lion d'Androclès..., et les formes les plus abstraites (comme l'Ombre du Sépulcre, la Critique, qui crache sur Vigny («caniche des salons») ou Mérimée («King-charles des vieilles dames»), la Métempsycose, le Drame ou la Mort). Au total, plus d'une centaine d'esprits viendront ainsi, par leurs révélations, conforter Hugo dans ses intuitions poétiques, philosophiques, religieuses et métaphysiques. Hugo et les siens interrogent les tables très régulièrement pendant plus de deux ans, de jour comme de nuit. Lors de ces séances, c'est son fils Charles qui joue le rôle de médium. C'est lui qui tient le crayon pour retranscrire les mots des esprits. Ces séances sont scrupuleusement notées par les participants qui assistent aux séances des Tables. Madame Victor Hugo, Adèle Hugo, Auguste Vacquerie et Victor Hugo lui-même, entre autres, prennent note, à tour de rôle ou en même temps, sur leurs cahiers personnels ou sur des feuillets libres qui constitueront autant de procès-verbaux, du déroulement des séances et du contenu de celles-ci. Sa maîtresse, Juliette Drouet ne participe pas aux délires spirites d'Hugo trouvant tout cela un peu trop louche. En 1855, Hugo évoque le christianisme et se persuade  que les esprits qui  s'expriment par l'intermédiaire de la table sont en train de lui dicter une religion nouvelle dont il est le dépositaire. Elle "englobera le christianisme, en l'élargissant, comme le christianisme avait englobé le paganisme". Puis tout bascule, quand l'un des participants aux soirées occultes revient un jour chez Hugo visiblement très agité, comme possédé, hurlant des menaces tout en brandissant une arme. L'écrivain, sans doute impressionné, cesse alors les séances de spiritisme du jour au lendemain.

 

En 1855, une lettre critiquant la reine d'Angleterre est publiée dans un journal édité par des proscrits français. L'équipe du journal est donc expulsée, et Hugo les suit par solidarité. Le 31 octobre 1855, à 7h15 du matin, Victor Hugo quitte Jersey pour un nouvel exil à Guernesey. Un départ  qui met fin à 25 mois de séances spirites. Cet épisode spirite a aussi inspiré son œuvre, en particulier les Châtiments en 1853, qui est un pamphlet contre le Second Empire, qui est diffusé clandestinement en France, et les Contemplations en 1856, où de nombreux poèmes sont dédiés à sa fille Léopoldine ("Demain dès l'aube..."), qui lui permet d'acheter une maison à Guernesey, Hauteville House.. Il est établi que Hugo n'a pas fait entrer dans son travail la logorrhée de la table, bien que l'atmosphère envoûtée des deux ans de spiritisme ait de toute évidence favorisé l'écriture de longs poèmes hallucinés comme Ce que dit la bouche d'ombre, et bien d'autres. Bref, la table a aidé le poète à accoucher d'une partie de son œuvre. Hugo est heureux : l'exil contraint devient volontaire. Le 15 août 1859, Napoléon III amnistie tous les proscrits, sans condition. Tandis que la majorité d'entre eux rentrent au pays, lui choisit de rester. Cet exil lui est prolifique puisque qu'il écrit La Légende des siècles publiée en1859, et Les Misérables, en 1862, sont un succès planétaire et ils sont traduits dans le monde entier. Avec le ciel et la mer pour tout horizon, il écrit aussi William Shakespeare (1864), le recueil de poèmes Les Chansons des rues et des bois (1865), Les Travailleurs de la mer (1866), et L'homme qui rit (1869). Mais il n'arrive pas à se débarrasser des esprits qui vont le hanter jusqu'à sa mort. Il entend régulièrement des frappements dans les murs, des respirations toutes proches, des frôlements dans les pièces, ses nuits sont régulièrement troublées, les forces semblent s'animer le soir... Il va jusqu'à leur donner un nom : «les Auxcriniers», des «trouble-sommeil nocturnes», comme il les désigne en 1865. D'un seul coup, Victor Hugo se trouve terrassé par la frousse. Lui qui ne craint ni Napoléon III ni ses polices se croit environné de monstres tapis dans l'ombre qui rêvent de lui voler son âme. Dans cet esprit fécond, les diablotins le disputaient aux muses. Il dédie son roman Les Travailleurs de la mer (1866) aux habitants de Guernesey. Le 7 mars 1867 : "Frappements extraordinaires cette nuit". Le phénomène se reproduit presque quotidiennement. Sa femme Adèle meurt en 1868, ce qui ne va pas arranger les choses.

 

De retour à Paris en 1870, où il est accueilli triomphalement, il est élu à l'Assemblée nationale (1871) et ses combats l'habitent : l'amnistie des communards, l'instruction des enfants, la peine de mort, la liberté, la paix,  la défense du patrimoine..., il démissionne, et est à Bruxelles pour régler les affaires de son fils Charles décédé, lorsque a lieu la Semaine Sanglante de la Commune en mai 1871, puis offre l'asile aux Communards, se fait expulser de Belgique et séjourne quelques mois à Vianden au Luxembourg où il écrit L'Année terrible, et se verra ensuite battu à une élection complémentaire pour être député. Mais il vivra aussi la mort ses deux fils, Charles Hugo qui meurt d'une apoplexie (AVC) foudroyante à Bordeaux en 1871 et François-Victor d'une tuberculose pulmonaire en 1873. Il publie son dernier roman Quatre-vingt treize en 1874, et édite ses écrits politiques dans les recueils Actes et paroles en 1875. Le seul enfant qui lui survivra est Adèle, enfermée à l'asile en 1872, mais Georges et Jeanne, ses petits-enfants, sont une source de réconfort et d'inspiration infinie avec L'art d'être grand-père (1877). Le 4 septembre 1875 : "Cette nuit, frappements. Jour anniversaire de la mort de ma douce fille Leopoldine. Sois bénie". Il est élu sénateur en 1876. Les Parisiens fêtent son 80e anniversaire.  Il continue d'écrire et achève La Légende des siècles. À sa mort, le 22 mai 1885, des suites d'une congestion pulmonaire,  la IIIe République offre pour la première fois à un poète des funérailles nationales, car elle craint une soudaine résurgence des anarchistes et un soulèvement des ouvriers, du fait que le peuple de Paris exige (en vain) un jour férié, le dimanche, et le passage du cortège par la rive droite afin de pouvoir accompagner, couchée dans le «corbillard des pauvres», la dépouille de son coryphée. Finalement, deux millions de personnes l'accompagnent au Panthéon. Couchées sur son testament, ses dernières volontés vont être respectées : "Je donne cinquante mille francs aux pauvres. Je désire être porté au cimetière dans leur corbillard. Je refuse l'oraison de toutes les églises; je demande une prière à toutes les âmes. Je crois en Dieu".

 

En 1922, un premier travail de sape du mythe Victor Hugo par la droite française est effectué via un numéro spécial de La Revue des Deux Mondes consacré au spiritisme. Celui-ci inclut un article intitulé «Victor Hugo spirite», rempli de procès-verbaux de ces séances. En 1929, L'Ouest-Éclair revient plus amplement sur son temps passé à Jersey et sa passion cachée pour les activités spirites. C'est ce que relate La Croix avec un effroi feint dans un article intitulé «La Religion de Victor Hugo», du titre d'un ouvrage de Denys Saurat paru en 1929 sur les expériences ésotériques de l'écrivain. En 1935, le journal de la droite monarchiste L'Action française ne manque pas d'aller plus loin encore dans l'ironie. Après la Seconde Guerre mondiale, cet épisode embarrassant de la biographie de Victor Hugo sera presque totalement oublié. En 1962 puis en 1972, après leur disparition inexpliquée, plusieurs cahiers contenant les récits des séances de spiritisme de Jersey seront vendus anonymement à la Bibliothèque nationale de France. Il faudra attendre 2014 pour qu'un recueil complet des expériences spirites de Victor Hugo intitulé Le Livre des tables paraisse en format folio, aux éditions Gallimard. Mais alors, Victor Hugo était-il un gros mytho ? Il est plus probable que l'auteur ait souffert d'une forme de psychose. Transe collective où s'exprimaient les inconscients des participants, en particulier celui du fils Charles, écrasé par son génie de père ? Crise de «paraphrénie fantastique» chez Victor Hugo qui, selon l'hypothèse du Dr Jean de Mutigny, aurait nourri des idées extravagantes à partir de «forces cosmiques» imaginées ? Le scribe des séances de tables parlantes se serait-il laissé aller à cette sorte d'écriture automatique qu'ont pratiquée ensuite les Surréalistes ? Ce sont des hypothèses crédibles qui peuvent expliquer ce qu'a vécu Hugo et les participants de ses séances spirites. Du coup, il retranscrivait les paroles de Jésus en toute bonne foi, alors qu'il faisait en réalité de la simple écriture automatique. En gros, il improvisait.  Maintenant qu'on y pense, le fait que Shakespeare et Jésus s'expriment en français aurait aussi pu être un indice. Et les coups sur la table, d'où viennent-ils ? Déjà à l'époque, dans les années 1850, les scientifiques l'attribuaient à un phénomène appelé l'effet idéomoteur. C'est un mouvement musculaire involontaire dont le sujet n'a pas conscience. En clair, si la table tourne, c'est à cause des poussées involontaires des mains des participants. Enfin, Jersey est un endroit où il y n'avait vraiment beaucoup d'activités, mises à part quelques promenades et c'est quand même un endroit où l'on embêtait sec. Le spiritisme pouvait être un moyen de tromper son ennui. Et les décès dans la famille d'Hugo, rendait ce dernier réceptif au spiritisme ou la hantise, car il avait du mal à faire son deuil.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Victor Hugo, Livre des Tables : Les séances spirites de Jersey, Gallimard, 2014, et https://bibliobs.nouvelobs.com/cavi-nous-fait-les-poches/20140515.OBS7318/quand-jesus-demandait-a-victor-hugo-de-reformer-le-christianisme.html, Christophe Bourseiller, Et s'ils étaient tous fous, enquête sur la face cachée des génies, éditions La Librairie Vuibert, 2017, et https://www.lepoint.fr/culture/les-delires-effrayants-de-victor-hugo-17-09-2017-2157603_3.php, Victor Hugo, Choses nocturnes : Victor Hugo, Vistemboir, 2017, et https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/calvados/caen/ces-etranges-choses-nocturnes-qui-hantaient-victor-hugo-1380525.html, Jeanne Ozbolt, Victor Hugo, Ellipses, 2021, https://bibliobs.nouvelobs.com/rentree-litteraire/20150917.OBS6033/le-jour-ou-victor-hugo-est-mort.html, https://information.tv5monde.com/culture/spiritisme-quand-victor-hugo-invitait-sa-table-jesus-mahomet-et-moliere-45-128037, https://maisonvictorhugo.besancon.fr/la-maison-victor-hugo/victor-hugo/, https://www.europe1.fr/culture/paranormal-victor-hugo-croyait-il-vraiment-aux-fantomes-4028973, https://www.ladepeche.fr/2020/03/01/les-dernieres-heures-de-victor-hugo,8765965.php, https://www.liberation.fr/livres/2008/12/11/hugo-es-tula_295444/, https://www.ouest-france.fr/bretagne/dinard-35800/dinard-victor-hugo-et-le-spiritisme-a-la-villa-des-roches-brunes-4ffad704-99fc-11ec-9acb-1f509311c936, https://www.programme-tv.net/news/tv/293118-victor-hugo-arte-lhistoire-de-son-exil-a-guernesey/, https://www.radiofrance.fr/personnes/victor-hugo#taxonomy_body, https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-cours-de-l-histoire/esprit-es-tu-la-quand-le-xixe-siecle-fait-tourner-les-tables-7670731, https://www.retronews.fr/societe/echo-de-presse/2021/07/23/victor-hugo-fervent-apotre-du-spiritisme, et https://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-et-psy/video-la-chronique-de-camille-victor-hugo-et-le-spiritisme_152378.

 

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