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Le roi Arthur, la réalité derrière le mythe

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Ce blog s'intéressera avant tout à la question de l'historicité du roi Arthur durant les Dark Ages, une période de grands changements dans la Bretagne post-romaine, et ce qui amena sa légende.

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Mikros, des super héros insectoïdes impertinents

Mikros, des super héros insectoïdes impertinentsNous allons voir aujourd'hui la bande dessinée Mikros écrite par le scénariste Marcel Navarro, éditeur de Lug, sous le pseudonyme de Malcom Naughton, et le dessinateur Jean-Yves Mitton, sous le pseudonyme John Milton, avec lequel il avait collaboré sur Silver Surfer. Jack Nolez et André Amouriq se sont occupés des épisodes 15, 16 et 17. De 1980 à 1986, cette série est parue dans la seconde série de Mustang (épisodes de 20 pages), puis dans Titans (épisodes de 16 pages), deux mensuels des éditions Lug. J'espère que les images vous plairont vous pouvez les prendre si vous voulez.
 
Mikros est l'histoire de trois entomologistes d'Harvard, également athlètes olympiques, Mike Ross (Mikros), Priscilla Conway (Saltarella) et Bobby Crabb (Crabb), qui, contre leur volonté, vont être mutés en insectes à taille humaine par une race d''aliens insectes appelés les Svizz. Les Svizz projettent de conquérir la terre en utilisant des armées d'insectes esclaves, mais Mikros et ses amis déjouent leurs plans et finissent par vaincre leur chef, Super-Termitor. Ces histoires sont publiées dans le magazine Mustang (épisodes de 20 pages) entre 1980 et 1981.
 
Mikros, des super héros insectoïdes impertinentsPlus tard, les épisodes sont publiés dans Titans (épisodes de 16 pages) de 1982 jusqu'en 1986 où se succèdent les aventures des super-héros opposés à divers super-vilains. Le trio est en particulier amené à venir en France, où ils affrontent Raoul de Roquemaure, Conte de Monsegur, grand Maître du Psi, qui fera de Saltarella sa reine. Une suite sera apportée, dans une autre série des mêmes auteurs, Epsilon (Titans #88 à 108) de 1986 à 1988. Une réédition en 2 tomes de leurs aventures fut publiée dans Sang d'Encre en 1998.
 
Après quelques courtes apparitions dans DC Flash Comics 4 (Dax Comics) en 2006 et The Atomics 3 et 4 (Organic Comix) en 2006, la série reprend dans un album inédit avec Jean-Yves Mitton au scénario et Reed Man au dessin, intitulé Mikros : Kaos politiquement incorrect, est publié en 2007 chez Organic Comix. On peut voir Mikros et ses deux amis "homo-insectus", tracer à nouveau leur route lumineuse dans le ciel de New York ou d'Ambérieux en Dombes.
 
En 2013, Delcourt publie un nouvel album (où Mikros fait équipe avec un autre héros, Photonik) intitulé Mikros & Photonik : L'Ombre et La Lumière, ici Mikros, Saltarella et Big Crabb coulent des jours paisibles dans le sud de la France. Quant à Photonik, Doc Siegel et Tom Pouce, ils arpentent les sous-sols de Central Park. Par un caprice du destin et grâce aux miracles de la science, ils n'ont pas vieilli et vivent ainsi retirés du monde. Toutefois, la menace de l'Ombre oblige ces super-héros oubliés à reprendre du service... Delcourt a aussi publié en 2013 une réédition en intégrale des premières histoires en 2 tomes intitulées Mikros Archives.
 
Mikros, des super héros insectoïdes impertinentsSi Mikros réussit un renouveau c'est par la volonté qu'ont eu ses créateurs Navarro et Mitton (qui utilisèrent des pseudonymes américain selon la mode de l'époque) d'utiliser le concept du film  "L'Homme qui rétrécit" et de le mettre au niveau des insectes mais en faisant non pas un héros mais trois que sont Mikros, Crabb et Saltarella, l'élément féminin du groupe, afin de donner un effet de groupe pour intéresser les enfants tout en leur inculquant des valeurs comme la solidarité qui permet aux héros de vaincre leurs adversaires, mais qui ne cachent pas les conflits entre les personnages, qui son traités comme des parias à cause de leurs pouvoirs ce qui met en avant les préjugés et le racisme de façon subtiles.
 
Malheureusement au début de la publication, le Comité de Censure a empêché que l'impertinence et l'insolence de Mikros fassent leur ½uvre. Il sera supprimé en 1981, et Mikros pourra parler de sujets sensibles comme la menace nucléaire. Ayant travaillé pour Marvel, le dessin de Mitton est très proche de ceux qu'on peut voir dans les Avengers ou dans Ant-Man. Le côté dynamique est plaisant à voir tout en ayant un excellent travail sur les personnages bien mis en page. Ce qui donne un excellent comics de super héros.
 
Mikros, des super héros insectoïdes impertinentsMikros montre que les super héros à la française ont une seconde vie et qu'ils peuvent toucher un nouveau public tout en s'emparant de sujets tout à fait actuel pour l'époque.
 
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#Posté le jeudi 28 septembre 2017 03:11

Miss Deeplane, une super-héroïne forte et libérée

Miss Deeplane, une super-héroïne forte et libéréeNous allons voir Miss Deeplane, une super-héroïne française que l'on a pu découvrir dans Les pin-up de Louis t.3; miss Deeplane, un artbook publié par Claire de Lune le 18 octobre 2012. Son créateur Louis, alias Stéphane Louis (Tessa, Agent 42, Ultime Étoile,...) l'avait faite pour le magazine des geeks, Dixième Planète en 1999, elle devait être sa mascotte, et il suggéra au lectorat masculin de celui-ci plutôt qu'un nain, une femme. Et c'est ainsi qu'est né Miss Deeplane. En 2008, avec la fin de Dixième Planète, Stéphane Louis récupéra les droits de Miss Deeplane. J'espère que les images vous plairont, vous pouvez les prendre si vous voulez.
 
Ensuite Miss Deaplane a eu le droit à sa propre aventure après l'artbook de 2012, dans Miss Deeplane, Tomber les masques, tome 1 en 2013, où la super héroïne met bien en avant sa liberté et c'est très réjouissant. Adulée, idolâtrée, super célèbre, mégastar, super-héroïne, bisexuelle, orpheline... Miss Deeplane est tout cela à la fois. Elle s'est vue aussi baptisée du prénom de Néa. Mascotte du premier magazine mondial pour geeks, Miss Deeplane a des dons hors du commun. En effet, elle est la fille d'un extraterrestre et de la descendante d'une lignée de druides, descendants eux-mêmes d'un dieu gaulois ! Ajoutez à cela sa vie de couple avec la belle Lynn, au caractère bien trempé, un père adoptif rédacteur en chef et bipolaire, un fan hardcore qui se surnomme Machoman, et vous aurez une toute petite idée du cocktail détonnant de cette histoire imaginée par l'auteur de Tessa !
 
Miss Deeplane, une super-héroïne forte et libéréeStéphane Louis (https://www.bdgest.com/forum/louis-daviet-clair-de-lune-t56331.html) nous permet de découvrir une nouvelle super-héroïne sexy et très libérée, dans une BD bourrée d'humour et d'action, et qui choisit de mettre en avant des sujets plus adulte, volontairement plus «crus», comme l'identité, sous toutes ses facettes, à commencer par l'identité sexuelle, et notamment celle de Miss Deeplane qui est bisexuelle et en couple avec une jolie jeune femme. Puis viennent aussi des thèmes sur le racisme, l'exclusion, et le communautarisme, dans un contexte super héroïque complètement décalé. On a le droit aussi à des cross over avec d'autre super héros français comme le Garde Républicain, Hoplitéa ou même le Patrouilleur. Á cela s'ajoute le très beau design de sa magnifique super-héroïne, sa mise en page dynamique et la très bonne coloration de l'épouse de Stéphane Louis, Véra Diavet. Un très beau résultat sur 48 pages.
 
Le 21 octobre 2014, le blog des éditions de Claire de Lune, nous faisait découvrir que Miss Deeplane a désormais une demi-s½ur plus jeune, Charlie, qui a été mascotte de deux magazines Hollandais, comme sa grande s½ur. Le retour de Miss Deeplane a eu lieu 2015 comme l'a annoncé le blog des éditions Claire de Lune. Jamais en manque d'action, la redoutable super héroïne revient dans un supplément au jeu Guardian's Chronicles illustré par Stéphane Louis et disponible uniquement dans le prochain numéro du magazine Ravage. Dans cannes-et-nice.com le 4 janvier 2018, pour les 18 ans de Miss Deeplane (déjà fêtés en 2017) on annonça de nouvelles aventures aux côtés du Garde Républicain, de Thierry Mornet et de Katchoo Scarlettinred, dans un petit cross over de 4 pages.
 
Miss Deeplane, une super-héroïne forte et libéréeMiss Deplane, continue ses aventures et cela est une bonne chose, le ton décalé de ses aventures et les histoires qui se basent souvent sur l'actualité rendent cette bande dessinée très intéressante, et il y a des sujets qui seront très inspirant actuellement pour Stéphane Louis.
 
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#Posté le vendredi 01 juin 2018 07:03

René Pétillon, un dessinateur prolifique

René Pétillon, un dessinateur prolifiqueJe vais rendre hommage aujourd'hui au dessinateur René Pétillon, qui avait signé la BD à succès «L'enquête corse» et avait longtemps travaillé pour le Canard enchaîné.
 
René Pétillon est né en 1945 à Lesneven, dans le Finistère. Dessinant depuis toujours pour le plaisir, c'est en autodidacte qu'il passe professionnel. Il n'a en effet jamais mis les pieds dans une école d'art. Travaillant dans la boulangerie-pâtisserie de mes parents, après avoir envoyé quelques dessins par la poste, il débute en 1968 dans 'Plexus', 'L'Enragé' et 'Planète'. Comme le dessin d'humour ne le fait pas vivre, il se lance dans la bande dessinée et frappe à la porte de 'Pilote', où il publie aussitôt un récit en six pages intitulé "Voir Naples et mourir" en en 1972.
 
René Pétillon, un dessinateur prolifiqueEn 1974, il crée le détective Jack Palmer, un Groucho Marx se prenant pour Humphrey Bogart, détective un peu bêta au gros nez et à l'imperméable trop grand, qui se baladera dans 'Pilote', 'L'Écho des savanes', 'BD', 'Télérama' et 'VSD'. Le même Jack Palmer connaîtra la célébrité en 2000, en allant se fourrer dans l'invraisemblable Enquête corse. La dernière aventure de Palmer, "Palmer en Bretagne", est parue en 2013. La BD a été adaptée au cinéma dans une très mauvais film en 2004 d'Alain Berberian, avec les acteurs Christian Clavier et Jean Reno.
 
En 1976, pour 'L'Écho des savanes', il scénarise "Le Baron noir" dont Yves Got assure le dessin. L'année suivante, et jusqu'en 1981, la série est accueillie pour un strip quotidien dans les pages du 'Matin de Paris'. Il suit un parcours plutôt atypique, n'hésitant pas, au gré des opportunités, à collaborer avec des magazines, tantôt sérieux, tantôt plus provocants. C'est ainsi qu'il entre peu à peu dans le dessin de presse, d'abord par une planche d'actualité dans l'hebdomadaire VSD, puis en 1993, Pétillon entre au 'Canard enchaîné', où, chaque semaine, il publie des dessins politiques, avant de mettre fin à sa collaboration avec l'hebdomadaire en 2017. Le jeu consistant à trouver toutes sortes d'idées susceptibles de nous faire marrer avec une actualité moyennement marrante.
 
René Pétillon, un dessinateur prolifiqueGrand Prix d'Angoulême en 1989, il reçoit, en 2001, à Angoulême toujours, le prix du meilleur album pour "L'Enquête corse". "Le succès de cet album m'a abasourdi", racontait Pétillon à l'AFP en 2013, encore surpris d'avoir été fait citoyen d'honneur de la ville de Bastia grâce à cet ouvrage. En 2002, il est lauréat du grand prix de l'humour vache au Salon international du dessin de presse et d'humour de Saint-Just-le-Martel.
 
En 2003, il confie à Florence Cestac la mise en images de son premier album autobiographique, Super Catho, récit hilarant d'une enfance en terre bretonne et catholique dans les années 50. Depuis, il a réalisé beaucoup de dessins de presse, rassemblés dans des albums comme Ségolène ?, paru en 2006 chez Albin Michel, ou J'y suis, et Sarkorama parus en 2007 et 2008 chez Dargaud. Lors de l'été 2009. Après l'attentat de Charlie Hebdo, en janvier 2015, il est allé rejoindre les rangs de l'équipe meurtrie, le temps que de nouveaux dessinateurs soient recrutés. En 2017, il gagne le grand prix du festival de Blois BDBoum. La même année, René Pétillon propose dans son dernier album "Un certain climat", un florilège de ses meilleurs dessins parus depuis 10 ans dans l'hebdomadaire satirique.
 
Le dessinateur est mort le dimanche 30 septembre 2018 à l'âge de 72 ans "emporté par une longue maladie", ont annoncé les éditions Dargaud. "La tristesse et la douleur de voir disparaître un ami cher ne nous font pas oublier le talent hors du commun de ce dessinateur à l'humour irrésistible et à l'élégance rare" dit le communiqué publié par les éditions Dargaud.
 
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#Posté le jeudi 04 octobre 2018 11:56

Tintin fête ses 90 ans

Tintin fête ses 90 ans Tintin a 90 ans. Le 10 janvier 1929, l'intrépide reporter apparaissait pour la première fois dans le supplément jeunesse Le Petit Vingtième du journal belge Le Vingtième Siècle. Imaginé par Hergé, il s'envolait alors pour le pays des Soviets. Le jeune dessinateur, qui n'avait jamais voyagé, aura pour seule source d'inspiration un livre, conseillé par son directeur l'abbé Norbert Wallez, «Moscou sans voiles», écrit par Joseph Douillet, ancien consul de Belgique en Russie, très critique sur le régime soviétique. Bien plus tard, Hergé n'hésitera pas à qualifier ce premier album «d'erreur de jeunesse». A l'époque, il dit aussi l'avoir considéré comme «une petite farce sans lendemain». Sur ce point, il se trompait lourdement.
 
Tintin fête ses 90 ans Les premières aventures de Tintin sont fort marquées par leur époque. Hergé n'épargne aucun cliché dans sa première histoire, Tintin au Pays des Soviets, ni dans la deuxième, Tintin au Congo en 1931, une véritable ½uvre de propagande coloniale, elle devait donner envie aux métropolitains d'aller y vivre et travailler, qu'il redessine/réédite en 1946, époque où les mentalités ont évolué. Très critiqué, ce dernier reste cependant aujourd'hui l'album le plus vendu de toute la série, devant Tintin en Amérique et le Lotus Bleu. Pourtant Hergé  dans «Tintin en Amérique» (1932) se positionne clairement du côté des Indiens contre les capitalistes blancs. Et «le Lotus bleu» (1936) prend parti pour le peuple chinois contre l'impérialisme japonais, soutenu par l'Occident. Il faut rappeler que le jeune Hergé est un homme extrêmement influençable : dans «Tintin au Congo», il recrache tout cru la doxa réactionnaire de l'abbé Wallez, dans «Tintin en Amérique», il a tenu compte d'un plaidoyer en faveur des Indiens d'un autre homme d'Église, un Belge ami des Indiens. Quant à l'engagement du «Lotus Bleu», il n'existerait pas sans la rencontre aux débuts des années 30 avec le dessinateur chinois Tchang Tchong-jen, le Tchang de l'album existait dans la vraie vie.
 
Tintin fête ses 90 ans Depuis, il a voyagé à travers le monde pour des reportages, des expéditions scientifiques et des chasses aux trésors toujours suivi de son fidèle ami canin Milou. De l'Écosse à la Syldavie en passant par le Congo, le Tibet, et la Lune, Tintin est devenu le personnage le plus célèbre du 9e Art. La politique, il y avait mêlé son héros dans L'Oreille cassée, Au Pays de l'or noir et Tintin et les Picaros, fables à la morale pessimiste. En 1940, il avait refusé de collaborer au journal fasciste de Léon Degrelle Le Pays réel. Un quart de siècle plus tard, en 1960, il va jouer sur un autre registre. Exit la politique, bonjour la pureté des sentiments fraternels. Il lance Tintin à la recherche de son ami Tchang disparu dans l'Himalaya. Hergé lui-même n'a plus de nouvelles du «modèle» de Tchang, son ami d'avant-guerre l'artiste Tchang Tchong Jen censé vivre (ou non) quelque part dans la Chine communiste. Au cours de ses pérégrinations, il a rencontré des personnages hauts en couleur comme le capitaine Haddock, le professeur Tournesol, mais aussi Dupond et Dupont, ennemis de Tintin, ils sont devenus au fil des albums de fidèles alliés, et la cantatrice Bianca Castafiore – autant de figures inoubliables qui ont rejoint le Panthéon des grands personnages de la fiction. Hélicoptère, avion, fusée, sous marin, bateau hors-bord, et quantité de véhicules, Tintin s'est toujours emparé, comme par magie et sans permis, de tous les jouets du progrès technique. Il a aussi marché sur la lune dès 1953, seize ans avant Neil Armstrong. Et la magnifique fusée imaginée par Hergé reste aujourd'hui un des objets les plus vendus dans les magasins spécialisés. Tintin, c'est un véritable livre d'Histoire du 20e siècle, où les valeurs de justice, de courage, d'amitié et de liberté sont le fil conducteur des 24 aventures dont une inachevée (Tintin et l'Alph-Art).
 
Tintin fête ses 90 ans C'est en 1976 que paraissait le dernier album du petit reporter : "Tintin et les Picaros". Hergé s'est ensuite attelé à plusieurs projets de nouvelles aventures dont Tintin et l'Alph-Art, une histoire publiée telle quelle et commentée en 1986. Cette dernière aventure a fait l'objet d'une réédition en 2004 à l'occasion des 75 ans de Tintin. Hergé avait précisé de son vivant qu'il ne voulait pas qu'un autre dessinateur poursuive l'aventure Tintin à sa mort. Le mélange unique de suspense et d'humour que proposent ses albums continue à séduire les enfants autant que les adultes. Les histoires sont datées, tout comme les costumes ou les décors. Mais le charme continue d'opérer et le graphisme d'Hergé reste contemporain. Son ½uvre est d'ailleurs considérée aujourd'hui comme étant de l'art moderne et ses planches originales valent des fortunes en vente aux enchères.
 
Tintin fête ses 90 ans Vendu à 250 millions d'exemplaires, traduit en 120 langues et adapté au cinéma par Steven Spielberg, et Peter Jackson devrait réaliser un second volet des aventures de Tintin au cinéma mais le projet se fait attendre et ne devrait pas voir le jour avant plusieurs années, les aventures de Tintin continuent de connaître un succès exceptionnel, particulièrement en Chine, et Tintin aussi met en scène des expressions inoubliables ("Mille milliards de mille sabords !") désormais gravées dans l'imaginaire collectif. De grandes expositions, des livres par centaines et de nombreux documentaires ne cessent d'être consacrées à Tintin et à son créateur. À Paris, le Centre Pompidou et le Grand Palais l'ont déjà accueilli. Et à Louvain-la-Neuve en Belgique, c'est un musée entier qui lui est dédié. 90 ans après sa création, Tintin n'a certainement pas fini de faire le tour du monde.
 
Tintin fête ses 90 ans Mais il faut dire qu'Hergé est un phénomène unique dans la bande dessinée, ses originaux s'arrachent comme des tableaux de Van Gogh. Celui de la double page de garde de ses anciens albums s'est envolé à 2,65 millions d'euros. Les marchands du temple font fortune sur le dos de celui qui n'a jamais vendu un dessin de son vivant, mais en a offert dans le seul but de faire plaisir...  Les des droits de l'½uvre d'Hergé – disparu en 1983 –vont tomber dans le domaine public le 1er janvier 2054. La société Moulinsart voudrait bien prendre les devants et prolonger de 70 ans les revenus des droits d'auteur. A sa tête, la deuxième femme d'Hergé, Fanny, et son mari anglais Nick Rodwell se sont donné la mission de protéger l'image du créateur et de ses personnages, et rêvent de conserver à jamais les droits sur les albums qui se vendent toujours par millions. Mais pour cela, il faudrait publier un nouvel album. Or Hergé ne le voulait pas, il me l'a dit et à bien d'autres aussi. En attendant, Moulinsart fait tourner la machine à sous grâce aux marques déposées que sont devenus Tintin et les autres personnages d'Hergé. Moulinsart va profiter des 90 ans.
 
Tintin fête ses 90 ans La société, extrêmement pointilleuse sur la préservation de ses droits, a (un peu) assoupli sa politique très procédurière et recherche toutes les bonnes occasions pour faire parler du héros à houppette. Ádéfaut d'un nouvel album, idée à laquelle se refuse toujours Fanny Rodwell pour respecter la volonté d'Hergé, les initiatives n'ont pas manqué : un feuilleton Tintin sur France Culture en partenariat avec la Comédie-Française, une exposition événement au Grand Palais, la réédition en version colorisée de «Tintin aux pays des Soviets»... Avec des résultats puisque la rétrospective Hergé à Paris avait permis de booster les ventes d'album de 30 % en France. Les 90 ans du reporter seront sans doute l'occasion d'annoncer quelques nouveaux projets et peut-être, enfin, une date pour le deuxième volet des aventures de Tintin par Spielberg. Car si la fortune estimée, selon Les Echos, du couple Rodwell se monte à 100 millions d'euros, Tintin a encore besoin de faire parler de lui pour rester le champion de la BD.
 
Pourtant, le directeur des éditions Casterman n'a pas caché sa volonté de publier un album inédit de Tintin pour les 90 ans de l'emblématique reporter. "Tintin et le thermozéro" est l'un des trois albums inachevés de Hergé. Entamé à la fin des années 1950, ce travail préparatoire n'en demeure pas moins le plus abouti des trois. L'auteur avait finalement abandonné son ambitieux projet au profit d'aventures plus légères : "Les Bijoux de la Castafiore". Benoît Mouchart, directeur des éditions Casterman, "rêve" de redonner vie à cette ½uvre oubliée, a-t-il confié à France inter. 
 
Tintin fête ses 90 ans De quoi s'agit-il ? Tintin, Haddock et Tournesol sont témoins d'un accident de voiture en se rendant au château de Moulinsart. Un homme est blessé, Tintin lui porte assistance et le recouvre de son imperméable. Discrètement, la victime en profite pour y glisser un objet. Dans la foulée, tous les témoins de l'accident sont cambriolés. L'enquête est lancée: le mystérieux objet attire donc toutes les convoitises. "Une arme secrète, le fameux thermozéro, une course-poursuite entre Tintin, Haddock et des agents secrets, dans le contexte de la guerre froide", résume France inter. À l'origine de ce scénario, la lecture d'un article de Philippe Labro dans Marie-France : deux familles américaines devenues radioactives après un accident et une pilule brisée. Hergé se met au travail avec ses collaborateurs Jacques Martin ("Alix") et Greg ("Achille Talon") mais le projet tourne court, relatait Le Monde dans un article consacré à sa genèse avortée.
 
De ces aventures inédites, il existe 62 pages de storyboard et huit pages crayonnées par Hergé, visibles ici. L'une de ces fameuses planches avait d'ailleurs été vendue 230 000 euros chez Christie's en 2016. Benoît Mouchart en appelle aux lecteurs : "C'est l'âge d'or d'Hergé, c'est le moment, où il est en pleine possession de son art, de ses moyens narratifs et de son humour, c'est donc là un témoignage très intéressant. J'incite tous les auditeurs de France inter à écrire à l'ayant-droit d'Hergé, Fanny Rodwell, pour la convaincre de publier cette histoire". Car, en effet, un obstacle se dresse sur les ambitions du directeur éditorial : le couple Rodwell. Fanny Rodwell, seconde épouse de Hergé, et Nick Rodwell, son second mari, ne semblent pas l'entendre de cette oreille. Ils n'ont jamais accepté de faire revivre le personnage, un v½u de la communauté tintinophile mais contraire aux dernières volontés de son créateur.  En 1986, Casterman avait publié l'album inachevé "Tintin et l'Alph-Art" avant une réédition en 2004 à l'occasion des 75 ans du héros. Mais aucun accord n'a en revanche jamais abouti pour achever l'½uvre. Espérons qu'on puisse la voir.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : https://bibliobs.nouvelobs.com/bd/20161005.OBS9419/herge-a-t-il-ou-non-ete-facho.html, https://www.ligneclaire.info/2019-tintin-a-90-ans-80840.html, https://www.ladepeche.fr/article/2019/01/03/2934438-herge-en-etait-sur-personne-ne-continuera-tintin.html, http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/livres/a-90-ans-tintin-toujours-gaillard-09-01-2019-7984704.php, http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/livres/tintin-une-naissance-sous-influence-anticommuniste-et-ultracatholique-10-01-2019-7985007.php, https://www.ligneclaire.info/2019-tintin-a-90-ans-80840.html, https://people.bfmtv.com/actualite-people/tintin-a-90-ans-si-vous-reussissez-ce-quiz-impossible-vous-etes-un-vrai-tintinophile-1605782.html, https://www.petitbleu.fr/2019/01/05/pour-herge-tintin-fut-aussi-une-aventure-interieure,7079508.php, https://www.rtbf.be/culture/bande-dessinee/detail_tintin-le-reporter-belge-le-plus-celebre-fete-ses-90-ans?id=10113105, https://www.rtbf.be/info/societe/detail_tintin-fete-ses-90-ans-aujourd-hui-un-nonagenaire-devenu-culte-qui-continue-a-tres-bien-se-vendre?id=10114414, et https://www.7sur7.be/7s7/fr/1531/Culture/article/detail/3513244/2019/01/09/Un-nouvel-album-pour-les-90-ans-de-Tintin.dhtml.
 
Et enfin, je vous mets le lien de l'article que j'avais fait sur Tintin : https://taigong788.skyrock.com/3249007162-Tintin-un-personnage-evoluant-avec-son-epoque.html.
 
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#Posté le jeudi 10 janvier 2019 07:37

Modifié le jeudi 10 janvier 2019 07:55

Boule et Bill, entre univers familial et bêtises

Boule et Bill, entre univers familial et bêtisesNous allons voir aujourd'hui la bande dessinée typiquement familiale, Boule et Bill qui a débuté dans les pages de Spirou en 1959. C'est l'½uvre de Jean Roba, un dessinateur belge collabore au fameux Journal de Spirou dès 1957 sur conseil de Franquin (le créateur de Spirou et Fantasio et Gaston Lagaffe). C'est deux ans plus tard que naissent Boule et Bill, dans une série de gags diffusés dans le magazine, puis dans une BD, Boule et les mini-requins. Pour créer son univers à la fois enfantin, familier et délirant, Roba s'est tout simplement inspiré de sa propre vie. Boule ressemble à son fils, et Roba était fan de chien et notamment de cocker. Bill était le nom d'un de ses chiens.
 
Boule est un petit garçon facétieux qui vit entre sa mère (exemplaire), son père ("bricoleur" et gaffeur) et Bill (gentil cocker).Si Boule apparaît dans tous les gags, Bill lui ravit rapidement la vedette. Ce chien farfelu apprécie bien sûr les os, les jolies chiennes, sa copine la tortue Caroline, ses amis les oiseaux et son jeune maître (Boule). De son trait rond, et jovial, l'auteur décrit par une suite de gags les aventures quotidiennes de cette famille particulièrement sympathique qui vit dans une maison où il fait bon vivre. L'environnement de cette famille est tout de suite identifiable : un pavillon coquet, un jardin et une voiture (la fameuse 2CV rouge) ! Dans un univers familial plein de gentillesse et de joie de vivre, les bêtises et les espiègleries de Boule et Bill déchainent les éclats de rire des lecteurs de tout âge.
 
Boule et Bill, entre univers familial et bêtisesElles n'ont pourtant rien d'extraordinaire les aventures de ce duo canaille qui multiplie les bêtises dans le jardin de la maison des parents de Boule, dans le quartier où Bill compte de nombreux copains, quand ce n'est pas dans la campagne environnante. Un décor immuable - n'était-ce quelques variantes à la mer ou à la montagne - et un trait tout en rondeurs pour une vie de rêve, épargnée par les malheurs du monde - pas de mort, pas de maladie, pas de politique etc. "Je sais bien que le monde de Boule et Bill n'est pas vrai" s'expliquait Roba. "Mais je sais aussi qu'il y a des instants comme ça, dans la vie. Entre ces instants, il peut se passer trente six millions d'autres choses que je ne dessine pas". Boule et Bill ou la parenthèse enchantée, jamais bêtifiante. L'humour le dispute à la tendresse, l'insouciance à la malice, l'amitié à la solidarité.
 
Boule et Bill, entre univers familial et bêtisesRoba a quitté les éditions Dupuis pour Dargaud en 1987 : les 21 premiers titres sont donc édités chez Dupuis. En 1999, les gags déjà édités ont été repris dans des albums avec une nouvelle numérotation. Les nouveaux albums parus depuis prennent les numéros suivants. Gros succès de l'édition, cette série avoisine les 1000 gags et dépasse les 7 millions d'exemplaires vendus. Un cahier des charges bien rempli aujourd'hui par Laurent Verron, ancien collaborateur de Roba (mort en 2006) qui l'a choisi en 2003 pour assurer la relève, et par une dream team de scénaristes qui compte aussi Pierre Veys, Corbeyran, Chric que Ferri. Résultat : un soupçon de modernité - euros, téléphone portable, ordinateur - mais la 2CV rouge des parents est encore là ! Fin 2016, "Boule et Bill" est revenu pour de nouvelles aventures avec un nouveau duo, le dessinateur Jean Bastide et le scénariste Christophe Cazenove.
 
Boule et Bill, entre univers familial et bêtisesBoule et Bill ont déjà vécu l'adaptation animée deux fois, en 1969 et en 2005. Un film en «prise de vue réelle» en 2013 avec Franck Dubosc et Marina Foïs dans le rôle des parents de Boule, ne s'est pas montré à la hauteur de la bande dessinée. 52 nouvelles aventures animées inédites de 13 minutes ont été réalisées en 2016 par Philippe Vidal qui réalise déjà l'adaptation de Garfield  qui sont la suite de l'anime de 2005. Enfin, Boule et Bill 2 en 2017 avec le même casting n'arrive toujours pas à convaincre les fans de la bande dessinée.
 
Boule et Bill est une très bonne bande dessinée qui nous montre la complicité entre un enfant et son animal, les petits bonheurs en famille, les bêtises, et nous apprend des valeurs fortes comme la gentillesse, la joie de vivre, et l'humour. Elle mérite mieux que des comédies navrantes au cinéma.
 
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#Posté le jeudi 24 janvier 2019 07:00

Blueberry, le sommet du western en bande dessinée

Blueberry, le sommet du western en bande dessinéeEn matière de western, Blueberry constitue la référence absolue. C'est en 1963 qu'est créé ce personnage pour Pilote par Charlier et Giraud. Ils campent au départ un solide soldat qui s'affiche comme le sosie de Belmondo. Les auteurs avaient demandé au célèbre acteur français l'autorisation de donner ses traits au héros de leur nouvelle BD, ce qui avait été accordé. La ressemblance s'estompe au fil des épisodes. J'espère que les images vous plairont, vous pouvez les prendre si vous voulez.
 
Blueberry est une forte tête : teigneux, pas toujours respectueux de la rigueur militaire, indiscipliné, il n'hésite pas parfois à déserter pour remplir au mieux ses missions. Dans un long texte introductif à Ballade pour un cercueil, paru en 1974, Charlier imaginait la biographie de Blueberry. Né le 30 octobre 1843 et mort à Chicago le 5 décembre 1933, jour de l'abolition de la prohibition. Il aurait rencontré Butch Cassidy, Buffalo Bill, les frères Dalton, Crazy Horse, Sitting Bull... Ses amies s'appellent plutôt Calamity Jane. Charlier ne voyait pas Blueberry dans la romance... sinon ratée ! Mais son histoire avec Chihuaha sa presque épouse, n'est probablement pas finie. Le scénario utilise tous les poncifs du Western américain avec tout ce qu'il faut de rebondissements et de personnages pittoresques (Mc Clure, Angel Face, Red Nick, Chihuahua Pearl etc. sans compter les Indiens qui sont réhabilités par les auteurs, point de vue adopté d'ailleurs dans Cartland).
 
Blueberry, le sommet du western en bande dessinéeLa série devient culte et change de ton en 1968. Les albums sont alors plus sombres et violents, proches des films de John Ford puis de Sergio Leone. Le style réaliste et la dénonciation du mythe de l'Ouest américain s'affirment au fil des tomes. Général «Tête jaune», La Mine de l'Allemand perdu, Nez cassé sont des véritables chefs-d'½uvre. À la mort de son scénariste en 1989, Jean Giraud reprend la série pour l'amener à son apogée. Le cycle Mister Blueberry, qui raconte en cinq volumes le duel légendaire d'OK Corral avec les frères Earp et Doc Holliday, est sans doute l'épisode le plus marquant de la saga. Au total, il existe plus de 50 volumes des aventures de ce personnage aux airs de Belmondo et de Charles Bronson.
 
Blueberry, le sommet du western en bande dessinéeParallèlement au cycle classique de la saga de Blueberry, Giraud dessine entre 1968 et 1970 la jeunesse du futur lieutenant, et il ne pouvait pas imaginer à quel point cette autre facette de la vie de Blueberry allait passionner les lecteurs. Cette "série" reprend son cours en 1985 sous le crayon de Colin Wilson, très respectueux du style imposé par Giraud. Les albums ont successivement été édités par Dargaud (22 titres, l'essentiel du fond) puis par Fleurus/Hachette, puis par Novédi et enfin par Alpen pour la nouveauté dessinée par Vance. Dargaud a entrepris la réédition des albums Blueberry remaquettés et agrémentés de nouvelles couleurs. C'est Michel Blanc-Dumont qui en assume depuis 1998 le graphisme - avec maestria - aux côtés du scénariste Corteggiani.
 
Blueberry, le sommet du western en bande dessinéeEnfin, le triptyque Marshal Blueberry est né de la rencontre entre deux légendes de la bande dessinée, c'est une série alternative lancée dès novembre 1991. Scénarisé par Jean Giraud, il permet à William Vance de montrer tout son amour du western lors de deux premiers tomes flamboyants dans une tonalité désenchantée et violente pour le coup digne des westerns selon Sergio Leone. Dernier édifice à la légende Blueberry, Marshal Blueberry a permis à William Vance de renouer avec le western qu'il affectionne tant. Le cycle de trois albums constitue l'une des plus belles aventures de l'Ouest. Michel Rouge, élève brillant du maître Moebius, achève avec bonheur une aventure épique, quintessence du western crépusculaire.
 
Blueberry, le sommet du western en bande dessinéeAu début des années 2000, Giraud prévoit de poursuivre «Marshal Blueberry» (pourtant prévu en seulement 3 albums) sur un nouveau cycle mais également de faire dessiner son transgressif «Blueberry 1900» (onirisme et sorcellerie) par François Boucq. Il verra ses projets bien malmenés : aucune suite du «Marshal» ne sera entamée et Philippe Charlier (fils de Jean-Michel) refusera de voir Giraud débuter son «Blueberry 1900». Boucq optera en conséquence pour «Bouncer», un scénario westernien proposé par Jodorowsky (premier tome en 2001). La reprise graphique de «La Jeunesse de Blueberry» (par Michel Blanc-Dumont en 1998) et l'excellent film réalisé par Jan Kounen en 2004, adaptation libre de La Mine de l'allemand perdu et du Spectre aux balles d'or, accentuant l'aspect initiatique, finiront de diviser les fans autour d'une franchise référentielle. Giraud pensait déjà à d'autres histoires qui pourraient réintégrer les personnages de Red Neck et McClure.
 
Blueberry, le sommet du western en bande dessinéeDepuis le décès de Jean Giraud, en 2012, la série s'était arrêtée - le dernier "vrai" Blueberry, Dust, est sorti en 2005. Pour redonner vie au lieutenant de la cavalerie US on apprend en 2018 qu'ont été choisis deux talents actuels. Le très en vue Joann Sfar, artiste complet, dessinateur, romancier, cinéaste, auteur du Chat du Rabbin. Et le virtuose Christophe Blain, flanqué de séries à succès et saluées par la critique comme Quai d'Orsay ou Gus. Ils proposent leur propre interprétation de Blueberry. Ils raconteront comment un forain (d'origine allemande) à moitié fou, bonimenteur, incontrôlable, propriétaire d'un étrange automate capable de jouer aux échecs, mettra à lui seul en péril une paix fragile entre les Indiens et l'armée américaine. On y retrouvera Mike Steve Blueberry mais aussi Mc Clure dans un récit à la fois fascinant et crépusculaire. Un Blueberry «vu par» deux auteurs qui rendent un hommage, à leur façon, à ce western culte.
 
Blueberry, le sommet du western en bande dessinéeBlueberry a encore de beau jour devant lui, et le western renait toujours de ses cendres, plus encore car il parle d'une période mythique qu'il faut à juste titre voir d'une façon beaucoup plus réaliste, et cette bande dessinée est un bon outil pour cela.
 
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#Posté le jeudi 28 février 2019 10:30

Modifié le jeudi 28 février 2019 10:40

Fantômas, l'éternel retour

Trente-deux volumes. Un univers baroque, d'une inimaginable noirceur, qui s'épanouit aussi bien dans les salons des beaux quartiers que dans la «zone» au-delà des fortifications... Des aventures extraordinaires, qui emmènent le lecteur des plaines désolées du Transvaal aux faubourgs de Londres. Surtout, une cartographie de Paris, à la fois imaginaire et réaliste, hausmannienne et sordide, splendide, inquiétante, une ville-labyrinthe, foisonnante, énigmatique, qui n'avait plus été décrite avec autant de verve et de précision depuis Balzac ou Zola. Et la figure tutélaire d'un Génie du crime aux mille visages, aux mille apparitions, disparitions et stratagèmes, que les surréalistes éliront comme une création littéraire sans précédent, que Cendrars célébrera aussi bien que Magritte et Queneau. Le Fantômas de Pierre Souvestre et Marcel Allain n'est pas seulement cette apothéose du roman populaire qui nous fait entrer de plain-pied, mieux que n'importe quel livre d'histoire, dans le XXe siècle. Il est aussi l'une des ½uvres les plus riches et les plus fécondes de la période, qui inspire encore, cent-huit ans plus tard, artistes et poètes.
 
Fantômas, l’éternel retourCréé en 1911 par Pierre Souvestre et Marcel Allain, lancé à grand renfort de publicité par l'éditeur Fayard, Fantômas, gigantesque cycle romanesque de trente-deux volumes, connaît un fabuleux succès jusqu'à la guerre de 1914. Quand les deux auteurs vont proposer leur idée de roman-feuilleton dont le héros sera un génie malfaisant dans la veine de Rocambole, l'éditeur Arthème Fayard dit banco, mais réclame un volume de 300 pages par mois. Fantômas, bandit sans visage, accumule les crimes monstrueux et lance des défis à la police, représentée par l'inspecteur Juve. Il utilise tous les stratagèmes possibles et peu imaginables. Rien ne l'arrête, il nargue les hommes et transgresse les lois. Il pénètre toutes les couches de la société, des apaches des banlieues aux aristocrates des palaces, il franchit les frontières, connaît aussi bien Whitechapel et les docks de Londres que les fortif' de Paris et la haute société européenne. Flanqué du journaliste Jérôme Fandor, qui souhaite par dessus tout faire un scoop de l'arrestation de Fantômas et se venger des manipulations dont il a fait l'objet, et de sa fiancée Hélène, la fille de Fantômas qui ne supporte pas le mal qu'il cherche à faire à la société, Juve tente, sans jamais y parvenir, de capturer le diabolique criminel, lequel lui échappe toujours au dernier moment. Régnant sur un Paris peuplé d'Apaches auxquels il s'adresse comme un officier à ses troupes et dont il punit sévèrement la désobéissance comme pour Le Bedeau, Fantômas sévit dans un paysage politique et social troublé, celui de la Belle Epoque finissante, fragilisée par les révoltes syndicales et les attentats anarchistes. Ses armes sont l'argent et la menace afin de garder la fidélité des Apaches, petits artisans du crime typiques de l'époque, et comme Bouzille au service de Fantômas, ces derniers contre argent peuvent aider Juve et Fandor. Fantômas peut aussi compter sur son amante la mystérieuse Lady Beltham, tiraillée entre son amour pour Fantômas et son honnêteté, et à partir du Train Perdu en 1912, sur son fils le Prince Vladimir, un aristocrate russe, bandit solitaire et chef de bande, son rival par amour pour Hélène puis pour Firmaine, qui devient son allié le temps d'une escroquerie. Les auteurs l'ont bien compris, qui recyclent les crimes de la bande à Bonnot ou mettent en scène les innovations techniques de leur temps (automobile, téléphone, métro), jusqu'au naufrage final du paquebot Gigantic. Á bord du paquebot Gigantic, en train de sombrer, Fantômas révèle au commissaire Juve qu'il est en réalité son frère jumeau ! Tous deux disparaissent ensuite dans les profondeurs de l'océan. Pour toujours ? Non, car heureusement pour la carrière de leur héros, Marcel Allain reprend seul l'½uvre publiée après la mort de Souvestre poursuivront le 26 février 1914, d'une congestion pulmonaire, dans trente-quatre hebdomadaires français de seize pages par la Société parisienne d'édition entre avril et septembre 1926, puis en livres par Arthème Fayard, sauf, semble-t-il, le dernier, et il dédaigne cette révélation dramatique : se réveillant sur un toit avec Fandor, l'inspecteur se contente de ridiculiser ce prétendu lien familial par une brève allusion, tout faisant de Fantômas le véritable père de la fiancée d'Hélène. Il écrira près de 500 ouvrages en 60 ans de carrière. Il décède en 1969 à l'âge de 85 ans. Et Fantômas, l'homme sans visage par excellence, d'incarner l'inconscient refoulé d'un monde qui s'apprête à sombrer dans le chaos des tranchées... 
 
Fantômas, l’éternel retourCes romans sans intention artistique, écrits "n'importe comment" disait Apollinaire ont pourtant un certain succès, et ce héros immoral, ce génie du mal, cette menace sur la ville est devenu une figure clé de l'imaginaire surréaliste, et même une figure pop. Pour arriver à cela, entre 1911 et 1913, Souvestre et Allain qui écrivent déjà des romans-feuilletons depuis 1909, vont donc publier 32 aventures de Fantômas. Pour soutenir ce rythme dément, ils enregistrent à l'aide d'un dictaphone leurs écrits qui sont ensuite tapés par des dactylos. D'où leur style rocambolesque et débridé qui vaudra à Fantômas l'admiration des surréalistes. Cette série perpétuait aussi un imaginaire criminel dont la mythologie était portée depuis la fin du XIXe siècle par la presse spécialisée dans le fait divers, qui fut réactivée par la bande à Bonnot au début des années 1910, et dont les péripéties constituaient l'essentiel des publications en série de type Nick Carter (détective américain créé en 1886 et diffusé en France à partir de 1907) ou Zigomar (Léon Sazie, 1909), Erik, le Fantôme de l'Opéran de Gaston Leroux et l'Arsène Lupin de Maurice Leblanc, moins terrifiant mais non dénué d'ombres. Fantômas s'inscrivait donc dans une tradition du roman-feuilleton, revue par les pratiques d'édition anglo-saxonnes. Les deux auteurs se nourrissent abondamment des méfaits, catastrophes et crimes de leur temps. Les bandits, les proxénètes, prostituées, bandes d'apaches et tout le petit monde obscur de la nuit parisienne deviennent une source d'inspiration, ainsi que les fait-divers découpés dans les journaux et archivés dans une fameuse boite qu'ils appellent «L'armoire aux trucs». Fantômas s'inscrit dans l'époque, le Paris de la Belle époque, un Paris en mutation, une ville qui s'invente, avec l'électricité, le téléphone et le télégraphe. Fantômas est moderne, il voyage,  il va vite. Fantômas est futuriste, il utilise l'automobile, le train, le bateau et l'avion, toutes les inventions du moment. Il échafaude des plans machiavéliques et invente des traquenards improbables. Voleur, assassin et manipulateur, il n'a pas de visage, il usurpe les identités, il est un maître du grimage et du déguisement (Juve est habile aussi en la matière),  il escamote le train du cirque Barzum, il enferme Fandor dans la boule du Moulin-Rouge, il vole l'or des Invalides, il kidnappe un roi, une ribambelle de crimes hallucinants. Fantômas est un audacieux, il effraie, il fascine. Les fascinantes couvertures de Gino Starace, les titres évocateurs (Le Bouquet tragique, Le Cadavre géant), le rythme infernal des intrigues qui entraînent les lecteurs de la Russie tsariste au Mexique en passant par un sanatorium suisse où sévissent de peu scrupuleux directeurs, ne séduisirent pas seulement le public populaire auquel Fantômas était destiné, mais aussi l'avant-garde littéraire, d'Apollinaire à Desnos.
 
Fantômas, l’éternel retourLe cinéma vient au secours du succès : en 1913 et en 1914, Louis Feuillade porte à l'écran cinq épisodes de la saga, qui seront largement diffusés dans le monde entier. Plébiscités par l'avant-garde surréaliste, ces films furent considérés comme des chefs d'½uvres par Alain Resnais et nombre de cinéastes de la Nouvelle Vague. Puis le groupe surréaliste s'enthousiasme pour l'écriture automatique de la série (pressés par le temps, les auteurs dictaient chaque volume en trois jours) et la diffuse dans les milieux intellectuels. Apollinaire, Cendrars, Desnos, Aragon, Artaud comptent parmi ses fanatiques. Queneau lui-même consacrera, dans Bâtons, chiffres et lettres, une savoureuse étude aux forfaits de Fantômas. On l'imagine mort, il renaît; on le croit disparu, il surgit comme un diable de sa boîte. Il a même le droit à une bande dessinée hebdomadaire en couleur écrite par Marcel Allain et dessinée par P. Santini a été publiée dans "Gavroche" n ° 24-30, en 1941 au titre évocateur Fantômas contre les nains, mais elle a été interrompue à cause de la censure; une suite, Fantomas et l'Enfer Sous-marin a été écrite mais n'a pas été publiée. Dans les années 30-40, Fantômas est aussi l'objet de nombreux films, y compris à Hollywood qui copie Louis Feuillade sous un autre titre, et l'adaptation de Paul Fejos en 1932 qui ne comprenait pas très bien le film mais il a réussi quelques séquences, ce qui a permis au film d'être un succès, est par suivie un petit film belge en 1937 qui donna à Fantômas les traits de Léon Smet, le père de Johnny Halliday, puis par Fantômas en 1946, réalisé par Jean Sacha avec Marcel Herrand dans le rôle titre et sa suite, Fantômas contre Fantômas en 1948 dirigé par Robert Vernay avec Maurice Teynac, réalisés avec peu de moyens avec des acteurs peu convaincus, auquel on peut rajouter un feuilleton radiophonique Fantômas (12 novembre 1946-17 janvier 1947) a été diffusé sur RTF en 60 épisodes et dirigé par René Guignard, écrit par Georges Janin avec la voix de Paul Bernard (Fantômas).
 
Fantômas, l’éternel retourMais c'est André Hunebelle qui, en 1964, relance l'engouement pour le grand méchant masqué avec sa trilogie : Fantômas, Fantômas se déchaîne un an plus tard, et Fantômas contre Scotland Yard en 1967. La trilogie d'Hunebelle est très librement inspirée des romans d'origine dont elle reprend les personnages principaux : le journaliste Fandor, le commissaire Juve, Hélène et Lady Beltham. Mais Fantômas, lui, n'inspire plus le même effroi macabre dans ces comédies d'aventures qui lorgnent du côté de James Bond, dont le premier opus James Bond 007 contre docteur No, est sorti deux ans plus tôt. D'ailleurs, le but de l'insaisissable Fantômas n'est plus le crime, mais comme tous les méchants jamesbondiens, la domination du monde. Dans ces films, la cagoule du criminel a été remplacée par un masque bleu qui compose un visage dénué de traits qui esquisse un sourire sarcastique, à la fois inquiétant et inhumain. Selon Hunebelle, la formule de ses Fantômas peut se résumer ainsi : L'action (Jean Marais), le rire (Louis de Funès), le charme (Mylène Demongeot), et la menace (Raymond Pellegrin qui fait la voix inquiétante de Fantômas). Les trois films mêlant gags burlesques, péripéties rocambolesques et gadgets high-tech (La DS de Fantômas se transforme en avion !) rencontrèrent un succès phénoménal dans la France des années 60. Mais le film a but moins noble puisque le Fantômas des années 1960, moins corrosif, remet l'inspecteur, fonctionnaire incarné au cinéma par Louis de Funès, au centre de l'attention. Les ½uvres de Fantômas sont alors conservatrices, et reprennent le verrouillage moral et la domination masculine des Trente Glorieuses. Dans le même temps, ce n'est plus le Fantômas originaire des couches miséreuses de la société qui effraie, mais bien plus un Fantômas issu d'un milieu de délinquants professionnels, dont le peuple est une possible victime. Á cela on peut ajouter une bande dessinée quotidienne sur Fantômas dessinée par Pierre Tabary a été distribuée par Opera Mundi de novembre 1957 à mars 1958 (192 au total), adaptant les deux premiers romans, qui a été suivie par 17 fumetti Fantomas (romans-photos) portant les numéros 1, 2, 3 et 5 de la série de livres qui ont été publiés par Del Duca en 1962 et 1963. Un nouvel hebdomadaire en couleur Fantômas, écrit par Agnès Guilloteau et dessiné par Jacques Taillefer, a de nouveau publiée par Opera Mundi en 1969 et publiée dans "Jours de France".
 
Fantômas, l’éternel retourRemarquons une politisation du héros, en 1974, en soutien aux ouvriers de Lip, par le biais de la couverture d'une bande dessinée de deux illustrateurs alors militants de la Ligue communiste, Piotr Barsony et Wiaz, et aussi des réappropriations de la figure de Fantômas réalisées en dehors de l'imaginaire culturel français : les comix mexicains des années 1960 et 1970 en offraient une libre interprétation et influencèrent l'ouvrage hétéroclite de l'écrivain argentin Julio Cortázar, Fantômas contre les vampires des multinationales (1975). Un autre feuilleton radiophonique également intitulé Fantômas (8 mai 1973-16 août 1974) a été diffusé sur RTF de 256 épisodes, dirigé par Claude Mourthé et écrit par Henri Béhar; cette émission reprend les voix de Roger Carel (Fantômas), Alain Mottet (Juve), Claude Nicot (Fandor), Catherine Rich (Lady Beltham) et Jean Rochefort (narrateur). Les quatre épisodes produits pour la télévision par France 2 en 1979 méritent plus d'attention. Claude Chabrol et Juan Luis Bunuel, ils offrent une vraie qualité de cinéma, les rôles-titres sont tenus par des interprètes convaincants. Helmut Berger fait un Fantômas charmant et inquiétant, Jacques Dufilho est un rugueux inspecteur Juve et Pierre Malet tient le rôle du dynamique Fandor. Á la justesse du jeu d'acteurs s'ajoute une mise en scène d'ombres et de lumière, qui restitue l'atmosphère à la fois pesante et trépidante des livres. Ces quatre films pour la télévision de 1979 sont téléchargeables sur la boutique de l'INA. Cette série télévisée est suivie par la bande dessinée Fantômas en 1980, publiée dans Télé Junior, qui est une adaptation de Sacha, avec le dessin de Pierre Frisano de 6 épisodes présentant des versions très résumées de certains romans : Un crime mystérieux, La malle sanglante, Fantômas contre Juve, Le tueur de l'ombre, Le portefeuille rouge, Mieux vaut «Tsar» que jamais. Ensuite, vient le feuilleton radiophonique, La Fin de Fantômas (12 mai 1984) qui a été diffusé sur France Culture, durée de 130 minutes, et dirigé par Arlette Adrian, Claude Calvez, Anna Sibert, Jean-Jacques Vierne, écrit par Pierre Dupriez et Serge Martel; elle inclut les voix de Philippe Clay, Jean-Marc Thibault, Yves Rénier, Claude Piéplu, Marie-Hélène Breillat et Germaine Montero. Puis, l'adaptation en bande dessinée de Fantômas entre 1990 et 1995 écrite par L. Dellisse et dessinées par Claude Laverdure et qui ont été publiés par l'éditeur belge Claude Lefrancq dans son édition "BDétectives" est la plus connue et s'avère très réussie. Elle sera suivi par La Naissance de Fantômas (13-24 mai 1991) qui a été diffusé sur France Culture, 10 épisodes, dirigé par Claude Guerre, écrit par Cécile Wajsbrot et Didier Jouault. Version fictionnelle d'évènements réels avant la création et la publication de Fantômas; elle reprend les voix de Fred Personne (Pierre Souvestre), Daniel Dublet (Marcel Allain), Raymond Jourdan (Louis Feuillade), C. Sauvage, J. Kircher, D. Massa, J.-C. Durand et Jean-François Delacour. Un dernier feuilleton intitulé Fantômas (7 août 1991) a été diffusé sur France Culture et reprend la voix de Med Hondo en tant que Fantômas.
 
Fantômas, l’éternel retourEn 1999, Thomas Langmann acheta les droits de Fantômas auprès des héritiers de Marcel Allain et Pierre Souvestre, les deux créateurs du personnage. Les noms de Jean Reno, José Garcia ou Benoît Poelvoorde furent évoqués pour les rôles titre, et celui de Jamel Debbouze pour Juve. Puis, silence radio pendant dix ans... jusqu'à 2009 où Le Film français annonçait à sa Une le grand retour de Fantômas en 3D avec Vincent Cassel devant la caméra, et Christophe Gans derrière. On attend toujours... Les adaptations en bande dessinée permettent d'attendre. Entre 2002 et 2003, la série Fantômas au ton surréaliste en 3 volumes (Le double rêve de Lady Beltham, Fandor au paradis, La dame qui aimait la foudre), est écrite et dessinée par Damien Cabiron. L'auteur Benoît Preteseille aussi a consacré deux ouvrages au personnage de Fantômas : Fantômas, le Dernier Geste, en 2008 aux éditions Warum, et L'Art et le Sang aux éditions Cornélius en 2010. Esthétiquement, le Fantômas de Preteseille emprunte autant à la version cinématographique des années 1960 (visage bleu, costume noir) qu'à la Belle Époque. Entre 2013 et 2015, Fantômas est revenu, cette fois ranimé par les soins d'Olivier Bocquet dans la bande dessinée, La Colère de Fantômas dans 3 volumes. D'un personnage populaire mais vieillot, le scénariste a fait un super-vilain effrayant, au charisme décuplé par le trait de la dessinatrice Julie Rocheleau.
 
Aujourd'hui sans doute encore, endormi quelque part, sommeille un homme sans visage. Quand il paraîtra à nouveau, n'en doutons pas, son nom sera sur toutes les lèvres : Fantômas.
 
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Annabel Audureau, Fantômas : Un mythe moderne au croisement des arts, PUR, 2010, Loïc Artiaga et Matthieu Letourneux, Fantômas! Biographie d'un criminel imaginaire, Les Prairies ordinaires, 2013, https://journals.openedition.org/1895/4884, https://journals.openedition.org/lectures/12048, https://www.monde-diplomatique.fr/2013/12/PIEILLER/49960, Alfu, L'Encyclopédie de Fantômas : Etudes sur un classique, Encrage Édition, 2015, Olivier Bocquet et Julie Rocheleau, La colère de Fantômas, Dargaud, 2017, https://www.bodoi.info/olivier-bocquet-ranime-fantomas-et-fait-trembler-paris/, et http://www.planetebd.com/bd/dargaud/la-colere-de-fantomas/-/35331.html, Dominique Kalifa, Tu entreras dans le siècle en lisant Fantômas, Vendémiare, 2017, https://dissidences.hypotheses.org/3741, https://www.franceculture.fr/emissions/concordance-des-temps/fantomas-rode-encore, et https://www.franceculture.fr/emissions/poesie-et-ainsi-de-suite/fantomas-ou-le-fantasme-a-poetes, https://www.20minutes.fr/culture/401260-20100429-fantomas, https://www.20minutes.fr/culture/401260-20100429-fantomas, Michel LEBRUN, «FANTÔMAS», Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 28 juillet 2019. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/fantomas/, https://fr.wikipedia.org/wiki/Fant%C3%B4mas#Feuilleton_radiophonique, https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-samedi-noir/fantomas-le-genie-du-crime-de-pierre-souvestre-et-marcel-allain, https://www.la-croix.com/Culture/Fantomas-mechant-temps-2019-07-26-1201037786, https://www.ladepeche.fr/article/2016/05/03/2337076-le-retour-de-fantomas.html, https://www.lemonde.fr/livres/article/2005/12/15/fantomas-frappe-encore_721491_3260.html, https://www.lexpress.fr/culture/livre/fantomas-fait-son-cinema_1268917.html, http://www.objectif-cinema.com/horschamps/060.php, https://polar.blogs.la-croix.com/fantomas-revient/2013/12/14/, et https://www.programme-tv.net/news/cinema/103734-fantomas-france-2-qui-est-le-genie-masque-du-crime-video/.
 
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#Posté le jeudi 01 août 2019 05:03

Infinity 8, un réjouissant space opéra

Infinity 8, un réjouissant space opéraNous allons voir aujourd'hui Infinity 8, une bande dessinée française parue entre janvier 2017 et février 2019, qui fait suivre un space opera qui suit les aventures de plusieurs jeunes femmes au caractère bien trempé et à la plastique affolante, responsables de la sécurité sur Infinity.
 
Le récit de cette bande dessinée est le suivant. Croisière intergalactique de l'Infinity 8, jour 15. Le vaisseau est bloqué par un gigantesque amas d'artéfacts, de bouts de planètes et de sépultures. L'Infinity 8 est-il condamné à finir sa carrière englouti dans ce répugnant mausolée géant ? Le sort de 88 000 passagers de 257 races différentes est en jeu... Les meilleurs agents du spacio-paquebot ont intérêt à se surpasser pour le sortir de ce pétrin. Huit agents, huit missions, huit reboots temporels pour dévoiler la vérité et sauver l'Infinity 8.
 
Infinity 8, un réjouissant space opéraLe 1er tome, nous fait suivre les aventures de l'agente Yoko Keren, plus préoccupée de trouver un géniteur idéal que de faire respecter l'ordre au sein de l'Infinity 8, est la première agente missionnée par le Capitaine, qui va affronter des Kronaliens, des aliens nécrophages qui se mettent en tête de tuer puis dévorer tout le monde, et trouve comme allié, Sagoss, le seul nécrophage qui a englouti un romantique exalté... et qui se transforme du coup en amoureux fou mais ultra lourdingue, tandis que dans le tome 2, l'agente Stella Moonkicker s'interpose contre Hitler dont la tête a été greffée à un robot à cause d'humains lui vouant un culte. Alors que dans le tome 3, nous voyons la Marshall Emma O Mara : pacifiste, pieuse, respectueuse de la hiérarchie et des traditions. Emma attend son heure : à la 3e boucle, elle le sait, le Capitaine la choisira pour la procédure 8. Alors elle fera ce qu'elle doit pour empêcher le prochain reboot. Car cette trame temporelle doit rester la dernière : quelque part parmi les sépultures se trouve le dernier évangile de Tholman, le fragment manquant d'écriture sacrée qui unira enfin les adeptes du prophète et mettra fin à la Guerre Sainte. Mais la nécropole regorge de trésors et les pilleurs de tombes auxquels Emma s'est associée pour financer son expédition ont leurs propres motivations.
 
Infinity 8, un réjouissant space opéraDans le tome 4, le Capitaine de l'Infinity convoque Patty Stardust au risque de griller sa couverture, l'agente est furieuse : sa mission au sein de la Guérilla symbolique était sur le point d'aboutir. D'autant que toutes les caméras sont braquées sur ce groupuscule politique chéri des réseaux dont on attend fébrilement le prochain happening. Abus de substances, couleurs acidulées, gourou moins planant qu'il n'en a l'air : embarquez pour un trip psychédélique avec le club des 27 en guest star. Puis dans le tome 5, Ann Ninurta, élue du capitaine pour cette nouvelle boucle temporelle, échappera-t-elle au coup de dent fatal d'une horde de zombies décime les passagers de l'Infinity ? Modèle de droiture et jeune mère célibataire ne boudant pas les rencontres masculines, elle pourrait bien être la première agente à découvrir l'origine du cimetière... Choisira-t-elle sa fille ou sa mission ? Tandis que dans le tome 6, l'agent Leïla Sherad a rendez-vous avec un mystérieux vaisseau au c½ur du mausolée : elle sait où et quand il sortira de distorsion, apportant avec lui les réponses qu'elle est chargée de communiquer au Capitaine. Guidée dans ce labyrinthe archéologique par un alien érudit, elle découvre que rien n'est laissé au hasard dans l'apparent chaos de la nécropole. Mais l'agent et son compagnon ne sont pas les premiers à comprendre enfin ce qui relie les tombes entre elles : évoluant pendant des millénaires à l'écart de toute autre forme de vie, un organisme végétal à l'appétit dévorant est prêt à s'étendre comme un cancer sur la nécropole et bien au-delà. Une plante qui pense, des morts qui parlent, et des révélations décisives.
 
Infinity 8, un réjouissant space opéraDans le tome 7, Nouvelle mission, nouvel agent, et... place à Douglas ? Agent de sécurité à la prison et propriétaire d'un mystérieux pendentif porte-bonheur depuis son plus jeune âge, il est victime d'une manipulation détonante ! Un robot supra-intelligent va prendre les commandes et l'entraîner par delà les arcanes du temps. Et enfin, dans le tome 8, La clé du mystère se trouve dans un lointain passé, quand la confédération intergalactique décide et organise le génocide des Tonn Shärs, aux pouvoirs temporels bien trop puissants au goût des autres races. Seuls 88 Tonn Shärs, dont le capitaine de l'Infinity 8, seront gardés en vie et sous le joug de la confédération. Durant les trente années qui ont suivi le massacre, les 88 Tonn Shärs survivants ont feint l'ignorance, attendant patiemment de pouvoir se venger. Dans ce huitième et dernier reboot, l'heure de la vendetta a sonné. Les sept reboots déjà effectués par le capitaine lui ont permis de faire tomber les masques : pris d'une crise de violence, il met à mort tous les opérateurs du spatio-paquebot. Tous ? Pas exactement, le lieutenant Reffo étant sauvé in extremis par Hal. Remis sur pieds par la technologie des robots éveillés, Reffo élabore un plan visant à empêcher le capitaine de détruire la confédération par la création d'une armée de morts, se dressant de toute la nécropole. Un plan qui va nécessiter le renfort des six agents précédemment missionnés : l'agente Yoko Keren, l'impulsive Stella Moonkicker, le marshall Emma O'Mara, Patty Stardust, Ann Ninurta, Leïla Sherad et le petit Douglas. Une équipe de choc pour un final en apothéose !
 
Infinity 8, un réjouissant space opéraC'est un space opéra-comédie en 8 tomes, imaginé et piloté par Lewis Trondheim (direction scénaristique) et Olivier Vatine (direction artistique), réunit un casting d'auteurs exceptionnels, aux talents graphiques variés autour de Lewis Trondheim qui scénarisera chaque album, en association avec 8 co-scénaristes différents. L'équipe complète : Balez, Bertail, Biancarelli, Boulet, De Felici, Guibert, Killofer, Kris, Mourier, Trystram, Trondheim, Vatine, Vehlmann, Zep. Avec une telle équipe on se retrouve avec un résultat des plus réussis : dessins léchés, tempo trépidant et humour décapant, Infinity 8 joue à merveille avec les codes et le vocabulaire empruntés aux grandes sagas de Marvel ou de DC, mais le ton et l'esprit sont irrémédiablement «vieille Europe». S'ils ne parasitent jamais l'action, sous-texte grinçant et clins d'½il ironiques pointent au détour des cases, et les dialogues sont aux petits oignons. Mais plus encore, cette bande dessinée se coiffe de plusieurs inspirations sur le voyage dans le temps comme dans Un jour sans fin, la géniale comédie d'Harold Ramis où Bill Murray vit éternellement la même journée, les films de zombie, la «nazisploitation» des années 70, la blackspoitation, les films de James Bond, avec des agents ressemblant aux James Bond Girls de la période Sean Connery et George Lazenby, et les pulps, ces revues qui ont fait la joie des baby-boomers américains dans les années 1950-1960, et qui mêlaient frissons horrifiques et érotisme bon marché. Á travers ces inspirations, ils traitent de sujets aussi divers que la montée du fascisme en Europe, les fous de Dieu, ou les réseaux sociaux.
 
Infinity 8, un réjouissant space opéraSi, en octobre et novembre 2016, les premières aventures sont initialement sorties en fascicules à prix réduit (3,50 euros), sous un format comics américain ou fumetti italien inhabituel en France, elles ont été distribués depuis janvier 2017, avec les autres parues jusqu'en février 2019. Cette recette a connu un grand succès et s'est trouvée de nombreux fans tant en France qu'à l'étranger.
 
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#Posté le jeudi 05 septembre 2019 05:53

Larry Cannon, une bande dessinée de science-fiction paranoïaque

Larry Cannon, une bande dessinée de science-fiction paranoïaqueNous allons voir aujourd'hui la bande dessinée Larry Cannon, paru dans les numéros 19 à 30 du mensuel Futura (FU) en petit format, des des éditions Lug, de 1974 à 1975, à raison d'un épisode par numéro. J'espère que les images vous plairont, vous pouvez les prendre si vous voulez.
 
Larry Cannon est un détective en assurances qui découvre l'existence d'aliens qui parasitent les cerveaux humains. Ils ont une apparence tenant d'un coléoptère et d'une chauve-souris et sont occupés à se répandre sur la terre. Ce sont ces parasites qui avaient causé la disparition des Mayas. Enterrés, ils ont été rendus à la vie par un tremblement de terre. L'histoire est la suivante. Les Maîtres sont arrivés de l'espace il y a plus de mille ans... Ils ont asservi, puis détruit, la civilisation Maya... Durant des siècles, ils ont dormis dans temples oubliés... Ils attendaient... Ils sont maintenant réveillés et seul Larry Cannon connait la terrifiante menace qu'ils font peser sur la Terre... Seul au début, il réussit à faire prendre conscience aux autorités de la menace que font peser sur la Terre les Maîtres, ces sinistres parasites extra-terrestres et reçoit ensuite le soutien de l'armée américaine et engage une longue lutte pour débarrasser la Terre de ces parasites.
 
Larry Cannon, une bande dessinée de science-fiction paranoïaqueLe scénario est écrit par Claude-Jacques Legrand joue sur le thème des hommes possédées par des entités extraterrestres qui s'inspire sans doute du roman Les Marionnettes Humaines de Robert A. Heinlein publié aux États-Unis en 1951, et se permet des critiques du racisme du fait que Legrand défend les minorités de couleur de façon très visible puisque les parasites se répandent au sud des États-Unis et sont une image de cette Amérique blanche raciste, et les dessins d'Annibale Casabianca et d'Yves Chantereau (épisodes 4-5, 8-9) s'inspirant du cinéma fantastique et de la science-fiction paranoïaques, ont permis à Larry Cannon de devenir un classique de la BD populaire. Ce fut l'une des BD qui ont accru l'intérêt pour Futura par ses scénarios prenants et très tendance dans les années 70. La série commencée en 1974 ne verra pas sa fin puisque Futura s'arrêta en Avril 1975 à son 33e numéro.
 
Larry Cannon est devenu depuis la propriété d'Hexagon Comics créé en 2004, qui a sorti à nouveau les aventures du détective d'assurance en 2 tomes, dans Larry Cannon, tome 1 et tome 2 en 2010. C'est une bonne chose que de redécouvrir cette ½uvre paranoïaque très proche des films des années 1950 de la période maccarthyste comme L'Invasion des profanateurs de sépultures en 1956 et qui méritent qu'on redécouvre son histoire.
 
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#Posté le jeudi 07 novembre 2019 12:34

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