
En 1976 à Montréal, Wladislaw Kozakiewicz connaît une cruelle désillusion : il se blesse juste avant le début du concours olympique, qui sera remporté par son compatriote Tadeusz Slusarski, et ne peut donc défendre ses chances. Mais à quelques mois des Jeux de Moscou, il est le premier homme à franchir la barre des 5,70 m : 5,72 m en mai à Milan. L'athlète né en Lituanie se présenta aux Jeux comme le numéro un du saut à la perche mondial.
Sa revanche sera totale. En effet, le 30 juillet 1980, à Moscou, Wladislaw Kozakiewicz devient champion olympique du saut à la perche dans l'ambiance détestable des travées du Stade Lénine, en franchissant toutes les barres au premier essai, et 5,78 m (record du monde) à son deuxième essai. Il adresse alors au public chauvin, qui soutenait Konstantin Volkov, un bras d'honneur resté fameux qui semble également destiné aux dirigeants soviétiques. Ce public avait systématiquement sifflé et hué les concurrents étrangers des Soviétiques durant la compétition. Enfin , il se dirige alors vers ses supporters, franchissant les barrières de soldats soviétiques, et entonne avec eux "La Pologne n'est pas vaincue..."

Kozakiewicz donne une conférence de presse, les journalistes lui demandent de réitérer son célèbre bras d'honneur devant les objectifs. L'ancien perchiste plie alors le bras mais flanche. Une personne présente lui fournit un tube de Ultrafastin, une pommade pour les muscles douloureux. Une fois la crème appliquée, Kozakiewicz arrive parfaitement à faire son bras d'honneur.
Par la suite, il se réfugiera en Allemagne de l'Ouest en juillet 1985 et obtiendra la nationalité de son pays d'accueil en raison de démêlés avec la fédération de son pays, qui le suspend six mois pour avoir participé à des compétitions à l'étranger sans autorisation.
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