
Pour des raisons encore non parfaitement élucidées, les attaques irlandaises furent suivies aux 5ème et 6ème siècles. Il se peut que les autorités romaines et britanno-romaines aient invité certains irlandais (en tant que laeti ou foederati) à s'installer dans l'ouest de la Bretagne pour la protéger des raids irlandais et pictes. Leur migration peut avoir été faite avec le soutien de Magnus Maximus , qui a contracté une alliance avec eux afin qu'ils deviennent des vassaux et protège les côtes du pays de Galles à Cornwall (John Davies, A History of Wales, Penguin, 1994).
Toujours est-il qu'un nombre substantiel d'Irlandais s'implanta en pays de Galles et dans le sud-ouest. Un troisième groupe de colons s'installa dans la péninsule de Cornouailles. Dans ces régions, on trouve des lieux dits irlandais et des inscriptions portant des noms propres irlandais dont certains en écriture ogam (Christopher Snyder, Á la recherche du roi Arthur, 2001). Des noms de lieux, des noms de personnes et des inscriptions ogamiques relèvent la présence de colons Irlandais au pays de Galles dans le sud-ouest de l'Angleterre vers 600 (Charles Thomas, And Shall These Mute Stones Speak?: post-Roman inscriptions in Western Britain, 1994). Les pierres élevées utilisant des inscriptions gaéliques montrent qu'un peuple avec des noms irlandais s'est concentré à Anglesey et au Pembrockshire à Breconshire, avec un peu d'écart dans le Cornwall et le Devon. La grande concentration de ces pierres et d'autres indicateurs se trouvent dans le Dyfed, dans le sud-est du pays de Galles. Dans les traditions postérieures de l'Irlande et du pays de Galles rapporte que la maison royale était d'origine irlandaise et qu'une branche des Deisi de Munster (le moderne Co. Waterford) a bougée quand ils furent chassés par des rivaux en Irlande (Barbara Yorke, The Conversion of Britain, Religion, Politics and Society in Britain c. 600-800, 2006). Le nom Deisi proviendrait du mot DEIS qui veut dire "sujet" ou "vassal". Leur "Irlandité" semble apparente et semble également suspecte d'une grande assimilation avec le reste de la population et avec la disparition d'un groupe d'identité distinct qui peut avoir maintenu en partie le parler gaélique. Mais les Deisi ne semblent pas avoir eu comme les Dàl Riata d'Écosse un rôle de soutien dans les affaires irlandaises.
Dans les Royaumes Celtiques en 2001, on nous présente les Ui Liatháin qui nous sont connus dans deux sources irlandaises et britanniques, respectivement le Sanas Cormaic et l'Historia Brittonum, pour avoir eu des colonies au pays de Galles ou en Cornouailles. Selon l'Historia Brittonum, ils ont été chassés du Nord du Pays de Galles par Cunedda et ses fils. Enfin, Eoin MacNeill, dans un document de 1926 examine les mouvements des Uí Liatháin qui sont mentionnés à une longueur considérable, en faisant valoir leur leadership dans la conquête du Sud de la Bretagne par les irlandais et les fondateurs de la dynastie du Brycheiniog, les noms dans les généalogies galloises correspondant aux dynastes des Uí Liatháin dans les généalogies irlandaises. Il soutient une solution éventuelle selon laquelle les Deisi leur auraient été subordonnés jusqu'à l'éviction des Uí Liatháin par les fils de Cunedda.
L'île de man fut également colonisée par les Irlandais à cette époque, mais bien que le mannois soit un dialecte gaélique (Q-celtique), on y parlait à la fois britannique et irlandais dans la période préviking.
Néanmoins, le mouvement au pays de Galles et, à une moindre extension, au Devon et au Cornwall, n'et pas un nombre insignifiant d'une élite irlandaise ayant besoin d'un nouveau territoire en regardant les royaumes bretons de pays de galles et du sud-est de l'Angleterre, mais on peut suspecter qu'ils aient eu un rôle important dans les entourages militaires des rois bretons.
J'espère avoir été instructif. La prochaine fois nous verrons les interventions irlandaises dans l'Empire Romain d'Occident.
Merci !
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