Ce blog s'intéressera avant tout à la question de l'historicité du roi Arthur durant les Dark Ages, une période de grands changements dans la Bretagne post-romaine, et ce qui amena sa légende.
En 284 avant J.-C., quand Carthage se trouve entraînée dans une guerre contre Rome en Sicile à la suite de la défaite de son allié Hiéron de Syracuse. Dans cette guerre, Hamilcar, père d'Hannibal, dirige l'armée carthaginoise. En 241, Carthage, battue par abandon, acceptera de signer un traité par lequel elle perd ses comptoirs de Sicile, Sardaigne et Corse. Cette première guerre n'aura été que la préfiguration de la suivante.
C'est dans cette ambiance de guerre qu'est né en 247 av. J.-C à Carthage, près de l'actuelle Tunis, Hannibal, qui élevé dans la haine de Rome par son père Hamilcar Barca, consacra sa vie à la combattre. Il est d'abord un homme grec, nourri au biberon de la mètis, cette technique de raisonnement mêlant intelligence et ruse. Lorsque, enfant, il part avec son père, Hamilcar, à la conquête de l'Espagne, Rome n'est alors qu'une puissance italienne au milieu d'une Méditerranée où, du côté de l'Occident, Carthage et sa civilisation équilibrent un hellénisme diffusé dans tout l'Orient par Alexandre et ses épigones.
Il devient le commandant en chef de l'armée de Carthage, dès 221 avant J.-C.; il pacifie l'Espagne, se marie à une Ibère, et déclenche la deuxième guerre punique. Point intéressant du personnage, ses succès, il les doit également à son niveau culturel élevé. Hannibal avait une grande culture polyglotte. Il connaissait toutes les langues de son armée composée notamment de mercenaires grecs, espagnols...... Hannibal était aussi un grand amateur des arts et de la littérature, il avait des collections d'art qui se déplaçaient avec lui dans ses voyages.
Durant l'année 218 avant J.-C., Hannibal, conduit une armée de mercenaires (60 000 hommes et 40 éléphants) jusqu'en Italie, pour cela il remonte l'Espagne, passe par les Pyrénées, entre en Gaule et traverse les Alpes, un exploit considéré comme surhumain à l'époque. Une fois en Italie il bat les romains dans trois batailles spectaculaires à Tessin, Trébie et au lac Trasimène. Finalement, en 216 avant J.-C., il écrase une immense armée romaine en lui infligeant une perte de 65 000 hommes, victoire sans précédent dans l'histoire. C'est la plus grande défaite de l'histoire romaine. Contre des légions romaines statiques et empesées, il sut jouer de la mobilité de la cavalerie.
Les années suivantes, Hannibal reste en Italie, obtient l'alliance des cités d'Italie centrale et méridionale et la Sicile, ce qui met la République romaine en danger. Il choisit le terrain de ses batailles et pratique une guerre de terres brûlées pour neutraliser certains théâtres d'opérations de la péninsule. C'est aussi un politique avisé, nouant des alliances égalitaires avec les cités italiques maltraitées par Rome l'impérialiste. L'intelligence d'Hannibal, au fond, fut d'imiter Philippe de Macédoine. Hannibal fait aussi sa propagande, le général carthaginois se serait lui aussi efforcé de laisser sa trace pour la postérité. Il aurait ainsi embarqué «des littérateurs» dans son odyssée italienne : Chairéas, Sosylos, Sylénos. Il sera ainsi «comparé à Alexandre le Grand, et même placé dans la filiation d'Héraclès», le héros de la mythologie grecque, fils du Dieu Zeus et de la mortelle Alcmène...
Il se bat, mais à partir de l'année 210, le vent tourne et les Romains menés par Fabius Maximus le Cunctator reprennent l'avantage. Les troupes carthaginoises sont écrasées en Sicile en 211, puis en Espagne en 206. Hannibal reste pourtant en Italie jusqu'à ce que, appelé par ses compatriotes menacés dans leur propre patrie qui subit en 204 l'attaque de Scipion l'Africain conduite contre Carthage, il court à leur secours en 203, et soit vaincu à Zama l'an 202 avant J.-C. La paix est signée. Carthage perd l'Espagne et sa flotte de guerre, brûlée sous ses murailles. Elle doit verser des indemnités de guerre pendant dix ans et ne peut plus envoyer son armée hors d'Afrique.
La deuxième partie de son existence est marquée par une brillance activité réformatrice, précédant l'errance de l'exil. Rentré à Carthage, Hannibal est élu à la haute magistrature en 196. Soucieux d'embellir la ville et de diminuer le pouvoir du Sénat dominé par les familles commerçantes, il est adulé du peuple, mais doit s'exiler en 195. Il s'exile en Orient, où il sert Antiochus le Grand, puis en Bithynie. Sans cesse harcelé par les romains qui considéraient le général Carthaginois comme une terrible menace, il ne trouve d'autre échappatoire que le suicide en 183 avant J.-C.
Hannibal n'est pas la caricature qu'on en a faite : un barbare belliqueux, sournois, borgne. Il fut un brillant stratège et un homme politique avisé. Un demi-siècle plus tard par vengeance, Scipion Émilien, le petit-fils de l'Africain, trouvera un prétexte pour raser la ville. Ainsi disparaît la plus grande menace qu'aura connue la République romaine. La plus grave erreur d'Hannibal est d'avoir cru pouvoir entraîner Carthage dans une guerre nécessaire face à l'appétit territorial romain, mais dont celle-ci ne voulait pas.
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Héros de nos manuels scolaires, modèle de nos grands hommes - de Charles-Quint à Napoléon Bonaparte, en passant par Louis XIV -, Jules César est un maillon essentiel de l'histoire politique européenne. Mais quel homme fut-il ?
Issu d'une famille patricienne, César est né à Rome en 101 ou 100 av. J.-C. Dévoré très jeune par une formidable ambition politique, héritier spirituel et politique de Marius, il est épargné par Sylla tout en étant appuyé par Cinna dont il épouse la fille Cornelia, et son ambition est à la mesure de ses capacités et de ses dons éblouissants, après des études en Asie en 81 et 78 av. J.-C, il se retire de la vie publique et se fait capturer à Rhodes en 75 av. J-C. par des pirates qu'il fait crucifier, puis il devient pontife en 73 av. J.-C., tribun de légion en 71-72 av. J.-C, questeur d' Espagne citérieure en 68 av. J.-C, et édile curule en 65 av. J.-C., poste pou lequel il donne des jeux fastueux. Pour se rapprocher de Pompée, il épouse à Rome sa fille Pompeia en 67 avant J.-C. César apparut, vers l'année 65, comme un des principaux chefs du parti populaire, même s'il fait partie de la faction de Crassus. Il prend pour maîtresse Servilia Caepionis en 64 av. j.-C., qui le restera jusqu'à sa mort en 44 av. J.-C. Soupçonné de complicité avec Catalina, il se justifia mais demanda la vie sauve pour les conjurés. Grand pontife en 63 av. J.-C, préteur en 62 av. J.-C, il divorça de sa femme Pompeia impliquée dans le scandale de la Bona Dea avec Publius Clodius Pulcher, il partit ensuite, couvert de dettes, gouverner l'Espagne citérieure. Il devient alors l'égal de Crassus au parti populaire.
Face au sénat qui représente à Rome la légitimité républicaine, il s'allie à son retour d'Espagne, en 60 av. J.-C, où il s'est conduit brillamment en qualité de propréteur, à Pompée, qui s'est distingué par de brillantes campagnes contre Sertorius, contre les pirates, contre Mithridate et par des campagnes en Syrie, et Crassus, qui a mené la guerre d'extermination des esclaves commandés par Spartacus, mais il est surtout connu pour son goût des spéculations financières et pour l'immense fortune amassée sans grande honnêteté. Il fait valoir à Crassus et à Pompée que cette alliance est nécessaire entre eux trois, et dans l'été naît ce qu'on appellera le triumvirat. Les trois hommes décident de se partager les postes et les pouvoirs de la République, tout en travaillant à l'affaiblissement du sénat et à sa paralysie. Pou bien consolider, l'alliance, il marie sa fille Julie avec Pompée. Grâce à leur appui il devient consul en 59 av J.-C. après des années d'intrigue. Il se débarrassa de l'opposition de Bibulus, l'autre consul, par la force grâce au tribun Vatinius, et fit voter deux lois agraires. Il épouse Calpurnia Pisonis avec laquelle il restera lié jusqu'à sa mort en 44 av. J.-C. Mais, César est impliqué dans un nombre important d'affaires louches et ses ennemis sont bien décidés à les exploiter pour l'éliminer de la scène politique. Il bénéficie de l'immunité de son poste de consul, mais dans un an quand son mandat prendra fin, il sera à la merci de ses adversaires. Il se fait alors octroyer les provinces de l'Illyrie et des Gaules Cisalpine et Narbonnaise, à partir desquelles il va mener à bien la difficile conquête de la Gaule encore indépendante, se forgeant par là même une armée entraînée et dévouée, et s'attirant gloire et richesse. Cette fonction lui confère à nouveau l'immunité grâce à loi empêchant une poursuite contre les citoyens absents de Rome pour le service de la République et parvient ainsi à échapper aux persécutions dont il est la cible.
La gloire l'attend de l'autre côté des Alpes. Durant 10 ans ses troupes vont se battre sans relâche, tuant et réduisant en esclavage des millions de personnes. C'est un conflit en trois temps pour César : trois ans de guerre (58-55 av. J-C.), où César vainc la menace d'une migration Helvète au Mont-Beuvray en 58, prétexte tout trouvé de son intervention en Gaule, lutte contre les peuple du Nord et les Belges en 57, et lance une campagne contre les Vénètes tout en quadrillant le territoire gaulois, puis trois ans de paix relatives (55-52 av. J.-C.), qui permettent à César de porter ses efforts en Bretagne et en Germanie, et de connaître sa première grande révolte, celle d'Ambiorix qui détruisit une légion en Gaule du Nord dont il ne put venir à bout qu'après deux campagnes entre 54 et 53 av. J.-C., et deux ans de reprise et de fin du conflit (52-51 av. J.-C.), moment où la Gaule centrale donna le commandement unique à l'Arverne Vercingétorix, qui battit César à Gergovie, mais trop pressé d'en finir se voit repoussé par César et enfermé à Alésia (Alise Sainte-Reine), et contraint à la reddition, enfin en 51 av. J.-C., César met fin aux dernières poches de résistances. Ses opérations militaires sont d'une telle brutalité que Rome envisage un temps de le livrer aux Gaulois pour crimes de guerre plus particulièrement Lucius Domitius Ahenobarbus candidat pour le consulat en 55 av J.-C. Un projet que ses partisans vont aussitôt faire capoter. Le triumvirat est alors renouvelé à Lucques en 56 av J.-C. César obtient alors pour cinq ans le gouvernement de la Gaule cisalpine et transalpine et celui de l'Illyricum. Crassus s'adjuge celui de la Syrie et Pompée celui de l'Espagne.
Mais le pouvoir de César est devenu trop important et la République commence à vraiment se méfier de lui. Il faut dire que la mort de sa fille Julie, épouse de Pompée en 54 J.-C. et celle de Crassus à Carrhae au cours d'une bataille malheureuse contre les Parthes en 53 av. J.-C., le triumvirat perd sa raison d'être. Le remariage de Pompée avec Cornelia Metella en 52 avant J.-C, la fille de Scipion, un ennemi de César n'arrange pas les choses. Le Sénat finit par le démettre de ses fonctions et refuse sa demande sa demande se présenter aux élections consulaires, il exige la dissolution de son armée et lui ordonne de revenir à Rome en tant que simple citoyen pour y répondre de ses actions en Gaule. De surcroit, les autorités romaines lui font savoir que si son armée s'aventure au sud du fleuve Rubicon, il sera immédiatement considéré comme un traitre. César est au pied du mur, mais il ne peut se résoudre à laisser ses ennemis le trainer dans la boue. Refusant alors de se plier aux conditions de ses rivaux, de se démettre de son commandement, il déclenche contre Pompée et le Sénat la guerre civile. Le 11 janvier 49 av. J.-C., il donne l'ordre à ses hommes de traverser le Rubicon. César conquiert en deux mois l'Italie obtenant en 48 av. J.-C. le titre de consul, et Pompée quitte Rome pour les Balkans, ce qui pousse César à pourchasser les Pompéiens en Péninsule ibérique, fait capituler Marseille, et s'empare de l'Espagne. Poursuivant sa campagne en Orient où sont stationnés Pompée et ses hommes, César malgré ses difficultés à Dyrrhacium (Albanie), César remporte une victoire décisive sur les armées de Pompée pourtant plus nombreuses à la bataille de Pharsale le 9 août 48 avant J.-C., ce dernier parvient à s'échapper, et tente de se réfugier en Égypte, mais les Égyptiens redoutent la fureur de César et quand ils voient Pompée débarquer sur leurs côtes, ils le poignardent, ils lui coupent la tête pour l'offrir au nouveau maître de Rome.
En Égypte, César se mêla aux querelles entre le roi Ptolémée XIII et sa s½ur Cléopâtre VII, remporta la bataille du Nil et mit cette dernière sur le trône, dont il fait sa maîtresse pour faciliter le contrôle de la riche province. Il tient l'Égypte, mais doit se débarrasser de Pharnace II à Zéla du Pont en 47 av. J.-C. (il écrit : Veni, vidi, vici («Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu»), qui tente pendant le conflitde récupérer les territoires anatoliens pris par les Romains à son père Mithridate VI, moment, où il est nommé dictateur, puis en Afrique avec le soutien de Bocchus II et Publius Sittius, il bat les Pompéiens qui se sont regroupés en Afrique et leur allié Juba Ier à Thapsus le 6 avril 46 av. J.-C. César rentre à Rome célébrer son triomphe entre septembre et octobre, et expose Vercingétorix avant de le tuer. La même année, il est nommé dictateur pour dix ans. La fin de la guerre civile marque une grande période de réforme, ce qui n'empêche pas César de battre les derniers Pompéiens sous les ordres de Cnaeus Pompeius, fils du grand Pompée à Munda le 17 mars 45 en Espagne. César commence alors par redynamiser l'économie, en annulant les intérêts sur la dette, fait voter des lois agraires pour obtenir le soutien des citoyens modestes, des soldats et des vétérans tout en leur faisant profiter de ses largesses, et lance de grands travaux (le Forum remanié, le Grand Cirque agrandi...), il établit aussi un système d'administration plus juste pour ses provinces afin de s'assurer leur loyauté, augmente le nombre de sénateurs (le Sénat passe alors à 900 membres), fait preuve de clémence envers les vaincus comme Cicéron et Brutus, souligne son lien personnel avec Vénus, réforme le calendrier fonde sur système solaire et non plus lunaire, et prépare un ambitieux plan d'invasion de la Perse, un empire aux innombrables richesses, une guerre qui selon une prophétie ne pouvait être remportée que par un roi. Malheureusement César va commettre une grave erreur en se comportant comme un dictateur arrogant et peu soucieux des traditions, il ne tarde pas à se faire de puissants ennemis et réveille une peur profondément enfouie dans le c½ur des Romains, le retour de la monarchie. Les rues de Rome se couvrent de graffiti appelant à la mort du roi ou du tyran. Le 15 mars 44 avant J.-C., la situation dégénère, un groupe de conspirateurs organisés et autour du sénateur Brutus se jette sur César et le poignarde à mort. Sa disparition marque pour Rome le début d'une guerre civile.
Mais César n'a pas été seulement un chef militaire et politique de premier rang, il a laissé une ½uvre littéraire qui survit à travers tous les bouleversements historiques, surtout pour défendre sa réputation. Dans ses Commentaires (Commentarii rerum gestarum), il a relaté sept de ses campagnes en Gaule (La Guerre des Gaules, Bellum Gallicum, liv. I-VII, années 58 à 52 av. J.-C., qu'il a rédigés à la fin de 52 av. J.-C. dans les quartiers d'hiver de Bibracte (mont Beuvray, près d'Autun) ), et les deux premières années de la guerre civile qui le firent vainqueur de Pompée (La Guerre civile, Bellum ciuile, en trois ( ?) livres, années 49 et 48) qui semblent avoir été publiés, dans un état d'inachèvement relatif, après sa mort, par Antoine d'abord, qui détenait tous ses papiers, puis par Hirtius, un fidèle collaborateur, et qui sont selon Cicéron des chefs d'½uvres de la littérature latine. Hirtius en écrivit un huitième livre (années 51 et 50) pour la Guerre des Gaules afin de s'assurer la continuité des commentaires césariens. Tandis que d'autres productions, sans doute médiocres, ont disparu comme l'Anti-Caton pour répondre au Caton de Cicéron, ces récits d'une sobriété attique et d'un art exceptionnel ont servi à la fois le renom militaire et la gloire littéraire de Jules César. Sa louange d'Hercule et sa tragédie ¼dipe, montre aussi l'influence grecque qui s'était exercée sur ses années de formation.
Enfin, l'écrivain Tom Buijtendorp et l'anthropologiste Maja d'Hollosys ont dévoilé les traits de du général romain à l'occasion de la publication d'un livre sur les agissements de Jules César aux Pays-Bas. Les traits du général romain ont été reconstitués en trois dimensions par deux chercheurs néerlandais pour le musée national des antiquités de Leyde, aux Pays-Bas. Présenté le 22 juin, ce visage a été établi à partir de deux bustes existants, l'un en marbre que possède le musée national des antiquités et l'autre découvert à Tusculum en Italie, en 1825.L'écrivain et archéologue Tom Buijtendorp et l'anthropologue et archéologue Maja d'Hollosys ont dévoilé le travail de leurs recherches à l'occasion de la publication d'un livre sur les agissements de Jules César aux Pays-Bas. Le résultat n'est pas surprenant concernant les traits du visage. C'est plutôt le crâne proéminent qui peut étonner. "Ce n'est pas quelque chose que l'on a inventé", explique Tom Buijtendorp au quotidien belge HLN, "d'après les médecins, c'est une déformation qui peut se produire lors d'un accouchement difficile". Les chercheurs ont volontairement cherché à imprimer une expression neutre sur le visage du conquérant de la Gaule. "Je ne voulais pas qu'il ait l'air heureux et sympathique, c'est un général qui a laissé derrière lui beaucoup de cadavres", explique Maja d'Hollosys, toujours dans HLN.
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures : Stéphanie Morillon, Sur les traces de... Jules César, Gallimard Jeunesse, 2002, Michel Christol et Daniel Nony, Rome et son empire, Hachette, 2003, Colleen McCullough, Les maîtres de Rome, Tome 5 : Jules César, la violence et la passion, J'ai Lu, 2004, Joël Schmidt, Jules César, Collection Folio biographies (n° 2), Gallimard 2005, et «TRIUMVIRAT PREMIER (-60--53)», Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 20 septembre 2018. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/premier-triumvirat/, Robert Etienne, Jules César, Fayard, 2008, Luciano Canfora, Jules César : Le dictateur démocrate, Flammarion, 2012, Patricia Crété, Jules César, Quelle Histoire Editions, 2014, Catherine Wolff (dir.), Le monde romain - 70 av. J.-C. - 73 ap. J.-C., Atlande, 2014, https://www.francetvinfo.fr/sciences/histoire/le-visage-de-jules-cesar-reconstitue-en-3d-par-deux-archeologues-neerlandais_2826145.html, et Claude Nicolet, Michel Rambaud, «CÉSAR (-101--44)», Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 20 septembre 2018. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/cesar-101-44/.
Je vous mets également cette vidéo de la chaine You TubePour La Petite Histoire du 5 sept. 2016 intitulée «Jules César et la chute de la République romaine» qui m'a beaucoup aidée pour faire cet article :
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En 217, Caracalla, empereur romain de la dynastie des Sévères, fils de Septime Sévère et de Julia Domna, est assassiné en Mésopotamie près de la ville de Carrhes. Le préfet Macrin a commandité le meurtre. Il lui succède et fait chasser toutes les femmes de la famille impériale qui se retirent à Emèse en Syrie. La mère de Caracalla, Julia Domna, se suicide. Sa s½ur Julia Maesa, la princesse poussière, se retire à Emèse d'où elle organise sa vengeance en préparant son petit-fils Sextus Varius à devenir Augustus. Aidée du préfet Comazon, elle paye les soldats pour qu'ils reconnaissent Sextus Varius, le fils de Julia Soaemias, comme étant celui de Caracalla. La mutinerie tourne en faveur de Julia Maesa qui peut faire proclamer son petit-fils de 14 ans le seul maître de l'empire romain. Ce garçon a la charge de grand prêtre du Dieu Héliogabale dont le peuple d'Emèse vénère le culte et dont il prendra le nom. Élagabal est né à Rome et a grandi dans diverses parties de l'Empire, ne se rendant à Emèse qu'à la fin de son enfance. En 218, Macrin est tué par les partisans de la branche syrienne des Sévères à la solde de Julia Maesa et Élagabal (ou Héliogabale), le nouveau prince, se rend à Rome l'année suivante.
Durant trois ans et neuf mois, Rome va vivre au rythme des caprices, des extravagances et des provocations de ce jeune homme de quatorze ans, immature et fantasque, que rien ni personne n'a préparé à assumer une telle dignité. Adorateur mystique d'une étrange divinité orientale incarnée dans une pierre noire, l'Élagabal solaire, dont il est le grand prêtre dont il prétend imposer à Rome et aux Romains, à la barbe de Jupiter Capitolin, l'adoration de la pierre noire, enfant prodigue et imaginatif, homosexuel et travesti (on dit qu'il porte des robes féminines), prenant des amants et des amantes, allant seul dans les tavernes, celui que l'Histoire ne connaîtra que sous le sobriquet d'Héliogabale va offrir le spectacle de tous les excès et de toute la démesure que lui inspirent la quête obsessionnelle du plaisir, l'ivresse du pouvoir suprême et la haine de l'ordre établi. En mars 222, il fut tué à l'âge de 17 ans avec sa mère Julia Soaemia et ses partisans, et son corps jeté dans le Tibre, mais pas avant qu'il ne soit traîné dans les rues. Le nouvel empereur serait Severus Alexander, son cousin associé au pouvoir depuis en 221.
En réalité, ce sont surtout les m½urs et l'attitude religieuse d'Élagabal, jugées trop orientales, qui scandalisèrent les Romains. Ensuite, ce sont les auteurs anciens qui décrivaient son règne qui le désignent comme l'un des «mauvais empereurs» notoires de Rome. Ce qui existe de l'Élagabal«historique», ce sont principalement des constructions littéraires et des topoi du mauvais empereur, dissimulant en grande partie toute information fiable et provenant de l'opposition sénatoriale à l'empereur. Dion Cassius, Hérodien et son Histoire Auguste, les auteurs latins et, ultérieurement, les auteurs byzantins. Certaines le confondent même avec Antonin le Pieux. Mais d'autres sources furent également utilisée pour décrie Élagabal comme un mauvais empereur. Marius Maximus, est la source perdue pour le matériel élagabalien de l'Histoire Auguste et, dans une moindre mesure, pour le pamphlet d'invective écrit par le sophiste Aélien, qui est probablement une source majeure de Dion Cassius. Élagabal est aussi mentionné dans le «Douzième Oracle sibyllin» ou dans les traditions syriaque ou arabe.
Derrière ces attaques faciles se cache un jeune homme, poussé par ses maîtres au pouvoir sous de faux prétextes, qui crée son propre personnage plus authentique de prêtre-empereur, mais qui perd la lutte pour la survie des rivaux de sa famille et justifie son assassinat par son mythe. Dans d'importants postes administratifs sénatoriaux il nomme des hommes qui avaient servi plus tôt sous Septime Sévère et Caracalla. Le règne d'Élagabal ne perturbe pas non plus le sénat. Malgré des accusations de mauvaise gestion dans les sources littéraires, le jeune empereur maintient la politique fiscale de son prédécesseur, et sous son règne, l'empire n'a pas connu de guerres coûteuses comme sous Caracalla et pourrait même avoir eu une amélioration économiquement. Même l'introduction de la divinité solaire personnelle de l'empereur, Élagabal, dans le panthéon romain (remplaçant finalement Jupiter à sa tête) est justement une transition graduelle et non révolutionnaire. L'arrivée d'Élagabal à Rome n'était guère l'émergence d'une "nouvelle" divinité et que le culte à ce dieu, avec un grand prêtre, existait à Rome depuis le règne de Septime Sévère. L'empereur a très tôt véhiculé une image qui mettait en valeur la tradition romaine et la continuité avec les régimes impériaux antérieurs, mais s'est par la suite imposé comme un prêtre-empereur invincible, qui a pleinement endossé son rôle de prêtre principal de son dieu Élagabal.
Tout ce que l'on sait de ses relations amoureuses, c'est qu'elles sont politiques et que pour certaines le sentiment amoureux joue. En 219, il prit pour fille la fille d'un aristocrate nommée Julia Paula, mais le mariage est malheureux. Puis, en 221, il scandalisa le peuple romain en épousant Aquilia Severa, une des vierges Vestales, alors que la tradition souhaitait que suite à la rupture de leur v½u de célibat, elles soient exécutées, et souhaitant qu'à partir d'elle naissent des enfants divins. Le mariage s'est avéré sans enfant. Julia Paula, privée de son titre d'impératrice (Augusta), s'est retirée de la vie privée et a disparu de l'histoire. Julia Maesa a forcé Élagabal à divorcer en avec Aquilia Severa la même année, mais il semble l'avoir réellement aimée car ils se sont remariés l'année suivante. Julia Maesa a arrangé un troisième mariage, cette fois avec Annia Aurelia Faustina, une descendante du vénérable Marc Aurèle, dans le but désespéré de consolider les perspectives d'avenir de la dynastie. Elle a eu deux enfants en bas âge par un mariage précédent.
Ensuite, les accusations d'homosexualité à son encontre, montrent que les accusations de perversion et de dépravation sexuelles étaient un outil politique, utilisé pour nuire à la réputation des opposants. Les récits anciens du comportement étrange d'Élagabal doivent être compris dans ce contexte. Élagabal a peut-être été une personnalité scandaleuse, mais il était également volontaire, ce qui rendait inévitable un conflit avec l'élite romaine. Alors que l'empereur était un jeune homme sans barbe, les Romains d'élite toléraient un certain nombre de licences sexuelles, mais ils s'attendaient à une gravité croissante à mesure qu'il mûrissait - un sérieux qui ne se manifestait pas selon eux. Néanmoins, au cours des deux dernières années du règne d'Élagabal, son portrait sur des pièces apparaît avec une barbe, probablement pour souligner la ressemblance de l'empereur avec Caracalla. Sur certaines d'entre elles, une corne particulière émerge de la couronne de laurier de l'empereur.
Détesté par le Sénat romain, exécré par l'armée, et rejeté par sa famille, Élagabal n'ayant pas d'héritier, chercha des alliés dans le peuple à travers des spectacles et jeux, aussi faits pour avoir des soutiens en dehors de Rome et des sénateurs, mais les femmes de la famille le pressèrent d'adopter son cousin Alexianus comme son successeur. Alexianus, jeune romain tout à fait conventionnel venant de l'élite, s'est avéré populaire auprès de l'armée. Quand Élagabal a tenté de le destituer, la garde prétorienne s'est révoltée. Le 11 mars 222, Élagabal et sa mère sont brutalement assassinés et Alexianus est proclamé empereur sous le nom de Sévère Alexandre. Depuis, il fascine les historiens et inspire les artistes et les écrivains. Sa prétendue dépravation et son élégance lui ont valu d'être une icône pour les écrivains décadents. Plus récemment, Élagabal est devenu «un modèle moderne pour les homosexuels». Sous un angle intéressant, celui-ci a été considéré sous un jour positif. Il suscite désormais l'imagination moderne en tant que rebelle, individualiste et anticonformiste pris au piège d'une civilisation sévère.
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures : Emma Locatelli, Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate, Nouveau Monde 2006, Leonardo de Arrizabalaga y Prado, The Emperor Elagabalus : Fact or Fiction?, Cambridge University Press, 2010, Martijn Icks, The Crimes of Elagabalus: the Life and Legacy of Rome's Decadent Boy Emperor, Cambridge University Press, 2012 , et http://bmcr.brynmawr.edu/2013/2013-02-22.html, Robert Turcan, Héliogabale et le Sacre du soleil, Albin Michel, 2015, Luca Blengino, et Antonio Sarchione, Reines de sang - Les trois Julia T1, Delcourt, 2018 (BD), et Antony HOSTEIN, «DYNASTIE DES SÉVÈRES : (193-235) - (repères chronologiques)», Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 8 avril 2019. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/dynastie-des-severes-193-235-reperes-chronologiques/, et https://coinweek.com/ancient-coins/teen-weirdo-emperor-the-coinage-of-elagabalus/.
N'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (44.192.114.32) si quelqu'un porte plainte.
Si l'on en croit Ovide, les Romains auraient célébré et magnifié l'amour et la sexualité. Les Romains étaient-ils vraiment aussi libres dans leurs m½urs et dans leurs pensées que le laissent imaginer leurs élégies, leurs poèmes érotiques, leurs statues ? On imagine l'Empire romain décadent d'après le Satiricon et l'½uvre de Fellini. En réalité, société puritaine, pleine de tabous, dans laquelle on ne fait l'amour que la nuit sans allumer les lampes de peur de souiller le soleil, et qui semble avoir inventé le mariage chrétien avant les chrétiens.
Malgré la période judéo-chrétienne qui a suivi, il faut savoir que notre civilisation est en grande partie inspirée de cette époque, tout comme notre vision du sexe. Les m½urs des Romains ont d'ailleurs connu un grand tournant, où l'avortement est puni au début du IIIe siècle, avec Septime Sévère et Caracalla, l'adultère imposé aux femmes dans les lois augustéennes et flaviennes, les enfants issus d'adultères et l'homosexualité étaient soudainement mal perçus, comme on peut le voir à travers la lex scantinia en 226 avant J.-C. condamnant le harcèlement sexuel entre citoyens et l'obligation de la reconnaissance des enfants adultérins. Vers l'an 100, l'infidélité du mari devient aussi grave que celle de sa femme. Le couple devait désormais être chastes et ne faire l'amour que pour procréer. Ce sont eux qui ont inventé les valeurs conjugales avant le mariage catholique. C'est ainsi que, peu à peu, les Romains intériorisent les idéaux de fidélité dans le mariage (chose qui n'existait pas à l'époque où l'impératrice Livie, bonne épouse, choisissait les maîtresses de son mari), de tempérance et de contrôle de soi. L'ère du plaisir se referme alors progressivement, mais celui-ci n'a jamais été sans limites, comme on pourrait hâtivement le croire.
Vers le IIe siècle de notre ère, les Romains se donnent une nouvelle morale. C'est un changement mystérieux qui se produit peu avant l'an 200, au temps de Marc Aurèle. Une autre Antiquité commence. Tout se durcit. On se met à interdire les mauvaises m½urs, alors qu'on en rigolait, jusque-là. Peu à peu s'instaure une très vive hostilité à l'avortement et à son substitut, l'exposition d'enfants, qui était courante et quasi officielle. On stigmatise les veuves qui couchent avec leur régisseur. On sévit à l'encontre de l'homosexualité. Désormais, l'entente dans le mariage, qui n'était que souhaitée, devient un contrat mutuel (mais il ne s'agit toujours pas d'amour). L'adultère du mari est considéré comme aussi grave que celui de la femme (mais on ne le punit pas vraiment, il ne faut pas exagérer!). Les époux doivent être chastes, ne pas trop se caresser, et ne faire l'amour que pour procréer. La sexualité, c'est pour faire des enfants! Les Romains ont inauguré le couple puritain! Ils ont inventé la morale conjugale! Le mariage dit "chrétien" est né avant les chrétiens! Ceux-ci se sont contentés d'adopter et de durcir la nouvelle morale païenne, le stoïcisme de Marc Aurèle, en y ajoutant leur propre haine du plaisir. Dire que le christianisme est le fondement de notre morale est donc dépourvu de sens! C'est sous les Romains que celle-ci s'est forgée, pour des raisons que nous ignorons. Mais les m½urs ne changent que lentement.
Il faut dire que les Epicuriens mettent en avant le plaisir mais refusent la passion, qui rend dépendant. La philosophie stoïcienne (Ier-IIe siècle) amène un profond changement dans les mentalités. Elle met en avant la fidélité sexuelle au sein du couple ainsi que la notion de famille. Elle discrédite totalement la notion de plaisir. Cette philosophie ascétique qui considère les passions comme des maladies et les plaisirs comme des leurres, redevient à la mode au sein de l'élite. La critique des moralistes vis-à-vis des comportements sexuels masculins ou féminins, par les points communs avec notre culture, montre à quel point les fondements de celle-ci sont anciens, même si la notion de culpabilité n'apparaît qu'à l'époque chrétienne. Dans les appels à l'abstinence, à la réprocité de l'amour conjugal (dont on commence à entendre parler), les philosophes païens ne sont pas moins virulents que les évêques chrétiens.
De même, la religion chrétienne n'est pas seule à apporter les tabous. Lorsqu'elle conduit à la mise en place des premières limitations de l'homosexualité, elle ne fait que reprendre les codes romains déjà en vigueur : seule est condamnée l'homosexualité passive. C'est finalement au VIe siècle, sous l'empereur byzantin Justinien, que l'homosexualité est totalement interdite, car jugée porteuse de catastrophes et autres punitions divines. Il n'y a donc pas eu de rupture brusque ente une sexualité romaine débridée (dont nous avons vu les nombreuses limites) et l'austère sexualité des siècles qui ont suivi. La transition se fit en douceur, et la culture romaine fait donc bien partie de notre patrimoine, y compris dans sa vision du sexe. Notre société patriarcale en est un exemple. Certes, le pouvoir de l'homme s'est dorénavant adouci dans le droit, mais il en reste de nombreuses traces, dans nos pratiques comme dans notre langage.
Le christianisme émergeant arrive donc pour couronner un édifice moral déjà bien construit, et sa condamnation de la sexualité «de loisir» n'est alors plus inédite. Mais ils iront plus loin, puisqu'en l'an 394, un empereur chrétien fait saisir pendant la nuit tous les prostitués mâles des bordels de Rome et ordonne qu'ils soient brûlés en public. La même année flambe la première synagogue. La même année débarque à Carthage un homme chargé de démolir les temples païens. On commence à persécuter les hérétiques et les schismatiques. C'est l'interdiction du paganisme. Les derniers Romains de cette histoire sont vissés par les chrétiens, par les stoïciens, par les platoniciens. Ils n'ont jamais si peu rigolé. Désormais, l'ordre sexuel va régner.
Pour les Chrétiens, la sexualité était une honte. Sénèque avait déjà mis en garde les hommes de ne pas tromper leur épouse. Cependant, il ne s'agissait pas d'une notion morale mais plutôt de la perception du bien être du couple. Pour le Christianisme, le sexe était une souillure qui éloignait de la spiritualité. La jouissance ne pouvait se trouver que dans la spiritualité. Le Christianisme va interdire l'adultère pour les hommes ce qui les ramènent à égalité avec les femmes sur ce point. Certaines des premières communautés chrétiennes ont prôné l'abstinence totale pour tous. L'Église a rapidement détruit ses hérésies. Dans le but de diffuser le Christianisme, il fallait se «multiplier» et par conséquent agrandir la communauté. Le sexe ne devait avoir pour but que la procréation. Il n'est plus recherche de plaisir. Le proxénétisme sera également condamné. Théodora en devenant impératrice va s'attaquer au sujet et sortir contre leur gré des femmes de la prostitution.
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Après les événements dramatiques de 326, durant lesquels des intrigues de palais l'amenèrent l'empereur Constantin à faire périr en 326 son fils aîné Crispus né de sa première femme Minervina, puis sa seconde femme Fausta, et le remords l'engagea plus avant dans une politique favorable au christianisme, ce qui put amener la découverte par Hélène à Jérusalem en 327 de la vraie croix lui permettant ainsi de se redonner une légitimité. Elle demeura encore quelques temps en Palestine, où elle décida de faire deux églises à ses frais à Jérusalem, au Saint-Sépulcre, lieu utilisé par les Romains pour les exécutions capitales telles que les crucifixions dans lequel on trouvait quelques tombes creusées au Ier siècle, et où fut construit un temple dédié à Vénus au IIe siècle, l'autre au jardin des Oliviers, et d'une église à Bethléem, à l'emplacement de la grotte de la Nativité.
Constantin sur la lancée amplifia les travaux de sa mère, il édifia l'église de l'Éléona sur le mont de Olivier, comme lieu du «dernier souper», les grandioses basiliques de Saint-Sépulcre à Jérusalem et de la Nativité à Bethléem, monument pour lesquels il dépensa des sommes fabuleuses. Le désir de Constantin était d'orner de constructions splendides le Saint-Sépulcre, dont il l'a débarrasser d'un temple de Vénus, voulant en faire un site pour une cathédrale supérieure à celles du monde entier, et à d'autres édifices. Il convenait aussi que pour cela, on utilise les matériaux les plus précieux et les plus utiles. Surtout que dès 333, des pèlerins affluèrent de toute l'Europe pour approcher la croix.
Le plan initial de la basilique n'est aujourd'hui que très partiellement conservé. L'ensemble était composé de 3 parties successives : la basilique comportant une nef centrale et quatre bas-côtés, une cour intérieure, où se trouvait dans un angle, le martyrium, ou Golgotha, enfin, la coupole de l'Anastasis couvrant le lieu de l'inhumation et de la résurrection de Jésus. Le plan architectural du Saint-Sépulcre est directement hérité de la basilique romaine, lieux civiques multifonctionnels, mais l'intérieur n'est pas strictement réservé aux prêtres, il permet au contraire de contenir plus de fidèles.
La 1re dédicace du Saint-Sépulcre eut donc lieu le 13 septembre 335, et cette date restera pendant des siècle un moment important du calendrier social et liturgique de la ville. La croix sera exposée le lendemain, le 14 septembre.
Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Guy Gauthier, Constantin : Le triomphe de la croix, France Empire, 1999, Michael Jasmin, Histoire de Jérusalem : «Que sais-je ?» n° 4103, Éditions Que sais-je, 2018, Zaroui Pogossian, et Edda Vardanyan, The Church of the Holy Cross of Ałt'amar: Politics, Art, Spirituality in the Kingdom of Vaspurakan, Brill, 2019, https://www.geo.fr/histoire/jerusalem-comment-fut-decouverte-la-supposee-vraie-croix-du-christ-200030 , et Paul PETIT, «CONSTANTIN LE GRAND (285 env.-337)», Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 11 septembre 2020. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/constantin-le-grand/.
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Une figure de légende dont l'histoire vraie n'est pas moins extraordinaire. Au même titre que Cléopâtre, la reine Zénobie est cette souveraine de l'Antiquité dont le mythe a assuré la célébrité. Qu'importe que le royaume de Palmyre, cité romaine qui devient une cité puissante grâce aux caravanes qui partent pour la route de la soie ou des épices, n'ait jamais existé, et qu'on sache peu de choses de la vie de sa reine supposée.
Zénobie, dont on sait finalement peu de choses, était vraisemblablement la fille d'une grande famille palmyrénienne, sans doute celle d'un riche marchand de Palmyre. Septimia Bathzabbai Zénobie, son nom complet, ainsi donné en araméen dans l'épigraphie locale, indique d'abord à quel clan elle appartient : la famille (Bath) Zabbaï, précédé du gentilice Septimia. Ce gentilice est la marque, pour les membres de la famille d'Odenath, de leurs liens privilégiés avec la famille impériale (un ancêtre d'Odenath avait en effet obtenu la citoyenneté romaine par Septime Sévère). On note ainsi une certaine fidélité de ces notables de Palmyre à l'égard de la dynastie des Sévères et des impératrices syriennes. La seconde épouse de Septime Sévère, Julia Domna, était, rappelons-le, la fille du grand prêtre d'Élagabal (divinité solaire) à Émèse (Homs, Syrie). Les Palmyriens du temps de Zénobie avaient une administration, une école, un calendrier lié au soleil, et une religion polythéiste, qui tendait vers un dieu essentiel. Zénobie avait aussi un tempérament très fort. Adolescente déjà, elle est très énervée que son père reçoive très bien les romains sur ses terres. Peu de choses en somme sont connues de son éducation, en dehors qu'elle avait étudié les lettres grecques avec le philosophe Longin, disciple de Plotin, et elle est instruite auprès de maîtres phéniciens à Byblos où elle a passé une partie de son enfance, elle manie également avec habileté l'arc et le javelot. Elle épouse néanmoins par dépit amoureux Odenath.
Son mari Odenath, un Arabe romanisé et souverain de Palmyre, qui tenait son pouvoir de la fidélité que sa famille avait manifesté envers Septime Sévère alors que, dans son ensemble, et sa richesse lui venait sans doute, comme à toutes les grandes familles de Palmyre, du commerce des denrées de haut prix entre l'Extrême Orient et la Méditerranée dont les Palmyréniens assuraient une partie, repousse les Perses, galvanisé par leur victoire sur l'empereur Valérien, en 263, alors que les empereurs successifs étaient préoccupés par les menaces barbares à l'ouest, ils externalisèrent efficacement leurs défenses orientales à Palmyre. Sa puissance militaire reposa enfin sur les cavaliers palmyréniens qui servaient comme auxiliaires en Afrique du Nord, mais dont il fut aisé de rassembler les vétérans en une armée improvisée. Il donne à ce moment-là, un statut de conseillère et d'égale à Zénobie. Odenath devint ainsi dirigeant de facto de l'Est, restant loyal à Rome, en ayant l'habileté de se poser en défenseur de l'unité de l'empire, non en usurpateur, et le nouvel empereur, Gallien, n'avait guère d'autre choix que reconnaître le puissant statut d'Odenath, qui a par ailleurs été couronné «roi des rois» par son propre peuple, mais il fut assassiné en 267 ou 268. Les sources anciennes donnent des comptes rendus contradictoires de l'assassinat, mais il semble que ce soit une intrigue de cour qui ait mit fin à son règne. Au retour d'une campagne contre les Goths en Cappadoce (actuelle Turquie), un de ses parents l'a assassiné.
Profitant de l'assassinat de son époux, le puissant sénateur Odenath, sans qui Zénobie ne serait peut-être rien, elle s'empare du pouvoir. Refusant la tutelle de Rome, elle exerce la régence au nom de son fils Waballaht. Intelligente, autoritaire, elle mène Palmyre à son apogée. Reste que, pendant les quelques années (267-272), où elle domina une partie de l'Orient tenant tête à trois empereurs (Gallien, Claude II et Aurélien), jusqu'à s'attribuer le titre d'impératrice, cette femme politique qui ne s'encombra d'aucun homme joua un rôle considérable au moment où la Syrie est prise entre l'ébranlement du pouvoir à Rome et la pression militaire des Perses Sassanides qui espèrent bien en profiter. Contrairement, à ce qu'on pourrait penser la cité de Palmyre ne cessa jamais d'appartenir à l'empire, Zénobie fait de Palmyre (oasis au milieu du désert, halte sur la route reliant l'Euphrate à la mer Méditerranée, colonie romaine), un centre de pouvoir. Initialement, Zénobie a reconnu la suzeraineté des empereurs romains, mais a finalement commencé à s'appeler Augusta et son fils Vaballathus Augustus. Jamais Zénobie n'a fait sécession, jamais elle n'a prôné que l'État qu'elle gouvernait quitte l'Empire romain. Bien au contraire, Zénobie, en dirigeante romaine opportuniste, a senti que le pouvoir fragile à Rome était à portée de main et a tenté sa chance. Elle méprisait l'empereur Gallien et ses généraux, qui ne surent l'arrêter. Quand le prochain empereur romain - pour une courte période, Claude II le Gothique, accéda au pouvoir, il n'avait d'autre choix que de reconnaître la souveraineté de cette puissante reine. Entourée d'une cour brillante où s'exercent des influences multiples, elle fit de Palmyre, pour un temps, l'un des centres du pouvoir et de l'intelligence. Zénobie parlait cinq langues différentes. Elle était ouverte à tout, curieuse, et avait une tolérance absolument incroyable et comptait parmi ses amis l'évêque d'Antioche, Paul de Samosate.
Gardant les Perses à l'écart à l'est et profitant de l'anarchie du monde romain, la reine pousse ses troupes en Anatolie jusqu'au Bosphore, lui permettant d'annexer toute la Syrie et la majeure partie de l'Anatolie (l'actuelle Turquie). En 269, elle envoya ses troupes en Égypte et parvint à s'emparer d'Alexandrie. En 270, elle avait pris le contrôle de toute l'Égypte, de ses richesses et du grain qu'elle fournissait à Rome. Elle fait occuper ses conquêtes par les armées de son général Zabdas. Son empire semblait imprenable. Et elle finit par se mesurer à Rome dirigée par Aurélien arrivé au pouvoir en 270, qui a pour lui une discipline militaire forgée au combat le long des frontières impériales. Avec habileté et grâce aux conseils avisés de ses proches conseillers, elle consomme son divorce avec Rome. Deux incroyables personnalités se défient alors tout en s'appréciant. Zénobie adore le dieu Bâal comme Aurélien vénère le Soleil, dans des cultes qui ne sont pas sans rappeler le monothéisme d'Akhenaton. Ce défi à Rome pousse l'empereur Aurélien à partir en campagne dès 270 pour réduire à néant l'empire de Palmyre surtout quand elle désigna en 271 son propre fils comme le nouveau César, au moment où il est victorieux dans une campagne contre les Goths. Chassées d'Égypte et de Syrie, battues à Émése et à Antioche, les armées de Zénobie capitulent à Palmyre en 272; prisonnière, la reine est emmenée à Rome. L'historien Trebellius Pollion décrit le cortège somptueux du triomphe d'Aurélien à Rome en 274, Zénobie«ployant sous la masse des ornements, chaînes au cou et aux membres». Elle finit ses jours dans une villa à Tivoli, comme une dame romaine. Peut-être que les enfants de Zénobie ont épousé des Romains, car il y a des rapports de ses descendants vivant en Italie un siècle après son temps.
Enfin, elle fut aussitôt, après la ruine de Palmyre en 273, emportée par la légende, à la fois dans la tradition littéraire et artistique occidentale et dans l'historiographie arabe.
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Aujourd'hui, est fêté Théodose le Grand, plus particulièrement chez l'Église orthodoxe. C'est un militaire espagnol qui a régné quinze ans sur l'Orient romain (379-395), tout en ayant une autorité tutélaire sur l'Occident de 383 à 395. Il est le premier empereur romain qui ait régné en étant baptisé dans le catholicisme défini au concile de Nicée de 325. Le Théodose que l'on connaît aujourd'hui est un empereur sculpté par les idéologies de sa postérité, qui l'ont façonné en deux figures divergentes. Son action a été très diversement jugée : si de multiples historiens lui accordent le titre de Grand, d'autres le taxent un peu vite de mollesse ou de fanatisme. C'est pourtant le seul empereur romain qui ait mérité le surnom de Grand : grand peut-être parce qu'il fut le dernier empereur qui réunit sous son sceptre l'Orient et l'Occident ; grand aussi parce qu'il fut le dernier empereur à résister victorieusement et diplomatiquement aux invasions barbares, grand enfin par rapport aux souverains qui lui succèdent encore pendant moins d'un siècle et dont les noms sont associés à la défaite, à la chute de Rome et à la ruine d'une civilisation millénaire.
Ce fils d'un général disgracié, Théodose l'Ancien célèbre pour ses succès militaires en Bretagne (368-369) et sur le Rhin (369-373), et pour avoir réprimé la révolte de Firmus dans les Mauritanies (373-375), qui est exécuté pour trahison au début de l'année 376 à Carthage, originaire d'Espagne est né en Galice dans une famille de riches propriétaires terriens en 347, tandis que Gratien régnait sur l'Occident, Théodose fait carrière dans l'armée et paie de sa personne face aux Barbares et comme gouverneur de Mésie entre 373 et 374, et voit sa carrière finie en 376 après l'exécution de son père, il se retira alors dans ses propriétés espagnoles pour s'occuper d'affaires exclusivement civiles. À la mort de Valens en 378 qui périt à la défait d'Andrinopole subsistent deux Augustes en Occident, fils de Valentinien Ier : Gratien et son demi-frère Valentinien II, un enfant. Il accéda au pouvoir en 379, nommé au magistériat par Gratien, qui le fait proclamer Auguste à Sirmium le 19 janvier 379 et le charge de du diocèse de Thrace, celui d'Orient ainsi que la préfecture de l'Illyricum, autant de territoires en proie aux exactions des Barbares, dans des circonstances tragiques, après la bataille d'Andrinople en 378 contre les Goths dans laquelle l'empereur et les deux tiers de son armée périrent.
Contraint de faire face à des périls tant extérieurs qu'intérieurs, il reconstitue une armée de campagne, engageant aussi des mercenaires huns et goths, et en 379, il repousse les Goths et les refoule au-delà des frontières d'Illyrie, mais il est ensuite battu en 380. Après la défaite d'Andrinople, les Romains désirent la paix en Orient. La même année, Théodose Ier impose la doctrine nicéenne comme orthodoxie en Orient, contre l'homéisme défendu par Valens (mais qui est déconsidéré par sa défaite et sa mort à Andrinople), qui est devenu la religion des Goths en 375-376. En 381, le concile de Constantinople réaffirme l'orthodoxie et les Romains homéens, désormais définis comme hérétiques, deviennent de plus en plus minoritaires. Vers 382, Gratien met fin au financement par l'État romain des cultes traditionnels à Rome et il renonce avant au grand pontificat en 379. Le christianisme catholique devient la seule religion officielle de l'Empire romain, mais le judaïsme et les cultes païens privés ou locaux restent légaux.
Pour éviter une nouvelle défaite, Théodose doit intégrer ces Barbares à l'empire, un accord est alors nécessaire : en octobre 382, les Goths Tervinges et leurs alliés signent un foedus avec Théodose. Ils reçoivent des terres en Thrace, des subsides et conservent leur autonomie ; mais ils doivent fournir des soldats fédérés à la demande et ne peuvent avoir de chef suprême. Le traité permet au pouvoir romain de renforcer son armée et les Goths obtiennent des terres, mais ils restent un peuple de guerriers et certains s'engagent dans l'armée romaine. Néanmoins, un courant d'opinion anti-barbare se développe en Orient, car les impôts des civils paient les subsides des barbares. Le foedus de 382 est respecté de part et d'autre.
Mais ce n'est pas de tout repos pour le nouvel empereur qui doit combattre en Occident un usurpateur, un général révolté venu de Grande-Bretagne, Maxime qui 383, élimine Gratien au moment où Théodose fait proclamer Auguste son fils Arcadius, son pouvoir est reconnu en 384 par Théodose, sous réserve qu'il ne menace pas l'Italie contrôlée par Valentinien II. Théodose défend les Goths contre l'animosité des Romains et les Goths Tervinges aident Théodose contre des bandes de Goths Greuthunges en 386. Des raids barbares sur le haut Danube conduisent Maxime à intervenir et à occuper l'Italie en 387; Valentinien II se réfugie auprès de Théodose et le marie en 387 avec Galla, sa s½ur, et rattache Théodose à la dynastie précédente, ce dernier bat Maxime en 388 avec les Goths Tervinges et le fait exécuter. Théodose réinstalle Valentinien II en Occident, sous le contrôle du général franc Arbogast. En Orient, les Perses se satisfont du traité de 363 qui leur a donné Nisibe et ils surveillent les mouvements des Huns en Asie centrale et au-delà du Caucase, mais Théodose pour avoir les mains libres conclut d'ailleurs avec les Perses une paix qui lui permet de combattre avec ardeur les barbares occidentaux. En 387, le royaume arménien est divisé, ce qui fonde une paix durable jusqu'en 420 : Rome en annexe une partie, mais la plus grande part devient un protectorat, puis une province perse (428).
Théodose fit pénitence en 390 devant Ambroise, l'évêque de Milan, à cause d'un massacre qu'il avait laissé se perpétrer à – 7 000 morts –pour venger la mort d'un général goth, mais certains Goths Tervinges se révoltent en 391 sous la conduite d'Alaric. Durant cette période, En 391-392, Théodose interdit les cultes païens. La mesure est appliquée en Orient dès 392 et en Occident après 394. Surtout, il interdisait les pratiques publiques des cultes païens, ce qui fut l'occasion pour des chrétiens intégristes, parfois excités par leurs évêques, ou par des moines, de détruire des statues ou des temples. Mais les païens ne sont pas obligés de se convertir et les homéens non romains (comme les Goths) ne sont pas concernés par la condamnation de l'homéisme. Restant en cela dans la tradition de Constantin, Théodose reconnut les juifs comme les fidèles d'une religion respectée, avec son organisation en synagogues. Ses édits ne mirent fin ni au paganisme ni aux courants hétérodoxes du christianisme ; il ne soumit pas l'autorité impériale à l'autorité ecclésiastique, mais là où ses prédécesseurs régnaient sans partage, il donna son accord à une dévolution des pouvoirs politiques et religieux entre l'empereur et les évêques.
Mais en 392, Valentinien II désormais à Milan sous la régence de sa mère, l'arienne Justine, est éliminé par Arbogast, qui proclame Eugène empereur. Le chef barbare inséré dans le système de gouvernement de l'Empire se conduit ainsi comme bien des généraux romains parvenus dans l'entourage des empereurs avant lui. Ce dernier repousse des raids francs et alamans sur le Rhin en 393. L'aristocratie romaine s'engagea à leur côté sous la conduite de Nicomaque Flavien, moment où les édits hostiles au paganisme de Gratien furent abolis surtout dû à leur dureté, mais ces mesures étaient avant tout la recherche de partisans, plus que l'expression d'une volonté de rétablir les cultes anciens, et dans le camp d'Eugène, chrétien lui-même, on trouvait aussi des chrétiens. Théodose proclamer Auguste son autre fils Honorius en 393, et bat Arbogast et Eugène en septembre 394 à la bataille de la rivière Froide durant laquelle les Goths Tervinges commandés par Gaïnas, qui sont le fer de lance de l'armée de Théodose périssent en grand nombre pour son succès, en 394, tout en laissant son fils Arcadius en Orient, Théodose règne à la fois sur l'Orient et sur l'Occident après avoir intrigué et éliminé ses rivaux, mais il meurt à Milan, le 17 janvier 395.
Ses deux fils lui succèdent : Arcadius en Orient, dominé par le préfet du prétoire Ruffin, et Honorius en Occident et c'est le maître de la milice Stilichon qui gouverne l'empire en Occident. D'origine vandale, choisi par Théodose lui-même pour épauler son fils, il s'appuie sur d'importantes troupes fédérées ou mercenaires constituées de Goths. Il est d'autant mieux intégré à l'entourage impérial qu'il a épousé une nièce de Théodose, Serena. Cette date est considérée comme celle de la scission de l'empire en deux parties. Cette division ne remet cependant pas en cause l'unité profonde de l'empire. Elle est même renforcée au point de vue juridique par la promulgation en 438 du Code Théodosien, qui avait été compilé sur les ordres de Théodose II et promulgué par lui en Orient en 437. Cependant la bureaucratie, investie par les sénateurs, se paralyse.
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Le 18 juillet 64, alors qu'une chaleur de plomb écrase la capitale de l'Empire, un incendie se déclare près des entrepôts du Tibre où sont stockées des matières inflammables huile, bois, laine. Durant dix jours, poussé par un fort vent du Sud qui fait voltiger les flammèches, le feu dévore le quartier du Grand Cirque puis s'étend à la colline de l'Aventin et aux rues populaires du centre. Les Romains, affolés, se répandent dans les rues. Femmes, enfants et vieillards sont piétinés. Les vigiles, les pompiers de Rome, dépassés par l'ampleur du désastre, assistent impuissants aux progrès des flammes dans cette ville énorme aux rues étroites empêchés de mettre en ½uvre les secours par l'obscurité, la fumée, et la foule qui tente tant bien que mal de sauver ses biens, ne sait pas vers où aller, et ne sait pas comme joindre les portes de Rome, d'autant plus qu'en plein été l'eau est rare. À cette cohue se mêlent les voleurs qui se mettent en action.
Néron n'est pas à Rome cette nuit-là : il se trouve dans sa résidence d'Antium, à une cinquantaine de kilomètres. Réveillé par des messagers, il prend immédiatement le chemin de la capitale, où il arrive dans la matinée du 19 juillet. Il réunit l'État-major avec tous les responsables (préfets, pompiers) et décrète immédiatement des mesures d'urgence et ouvre ses jardins du Vatican pour accueillir les sinistrés dans des baraquements provisoires. Des convois de vivres sont acheminés en urgence. Il baisse également le prix du blé et envoie des esclaves déblayer les rues. Après avoir fait rage pendant sept nuits et six jours, le sinistre est arrêté au pied de l'Esquilin. Puis, très vite, de nouveaux foyers font fureur pendant trois jours. Néron choisit alors une stratégie risque pour tenter de contrôler le feu en jouant la technique de la part du feu. Il décide donc de sacrifier une partie du territoire au profit des autres pour que le feu s'éteigne de lui-même sur cette zone. Cette stratégie sera bien sûr très mal vécue par les romains qui l'occupent. Quand l'incendie est enfin maîtrisé, plus de 250 000 personnes (sur les 900 000 habitants que compte alors Rome) ont perdu leur logement, il y a des morts partout, des gens blessées et piétinés. Les décombres sont partout, les grands monuments de Rome se sont effondrés, les collections d'art ont disparues.
Et déjà les rumeurs enflent : certains accusent l'Empereur Néron d'avoir lui-même provoqué la catastrophe puisque certains racontent avoir vu des esclaves impériaux lancer de l'étoupe enflammée dans différents quartiers, d'autres affirment que Néron, du sommet d'une tour dans les jardins de Mécène, chantait un passage de son poème, La Prise de Troie, en s'accompagnant de sa lyre. Mais, il s'avère qu'il est aussi une des victimes de l'incendie puisque les demeures impériales du Palatin et sa nouvelle demeure, la Domus Transitoria, sont parmi les premières à être détruites, ainsi que ses collections de tableaux et d'½uvres d'art. On imagine mal un homme aussi esthète que Néron faire le sacrifice de ces trésors inestimable. Ces rumeurs émanent d'aristocrates opposés à Néron qui, l'année suivante, organiseront une grande conspiration pour tuer l'empereur dans la conjuration de Pison. Seul Tacite se montre «plus circonspect». De plus tous les sans-logis sont regroupés dans les jardins, logés dans des tentes de fortune, ils s'ennuient, et soupçonnent Néron suite à ces mêmes rumeurs.
Mais le règne de ce Prince poète, chanteur et musicien, organisateur de célébrations sportives et artistiques, cultivant un grand sens esthétique ne peut cacher son autre facette qui est celle d'un despote cruel, matricide et pyromane. Ce dernier a eu une enfance comme l'ont la plupart des enfants de l'aristocratie romaine, et sa mère Agrippine va réussir à hisser son tendre fils au sommet et le 13 octobre 54, après une indigestion fatale du pauvre Claude, il est proclamé empereur, et les recherches historiques tendent néanmoins à le disculper de la mort de Britannicus, son frère adoptif en 55, puisque le jeune homme aurait bien pu mourir d'une crise d'épilepsie dont il était coutumier. Secondé par Sénèque, qui a rédigé son 1er discours qu'il prononce devant le Sénat en 54 et Burrus, sa politique sera relativement satisfaisante. Sa mère a été gentiment écartée des affaires et Néron se plaît à être clément avec son peuple. Il sépare la sphère privée de la sphère politique, souhaite rendre au Sénat ses anciennes prérogatives, distribue de l'argent aux citoyens les plus démunis, sous forme d'une sorte d'allocation pour les familles pauvres, diminue les impôts et évite les dépenses militaires qu'il juge inutiles. Il refuse de mener de nouvelles guerres pour étendre les frontières de l'Empire, mais doit tout de même soumettre la révolte de Boudicca entre 60 et 61 et mener des guerres contre les Parthes pour le contrôle de l'Arménie entre 58 et 63, puis une guerre contre les Sarmates en 63 qui conduit ses armées jusqu'en Crimée à laquelle s'ajoute l'annexion des Alpes occidentales la même année, ce qui fragilise la situation économique de l'empire.
Mais le jeune empereur découvre que l'exercice de son pouvoir ne connaît en fait aucune limite humaine et dès qu'il soupçonne un complot contre sa personne, l'empereur est saisi de panique et la résolution du problème se trouve bien souvent dans le crime. Sa mère Agrippine qui s'est rapproché de sa femme Octavia et essaye de le renverser, puis les fait tuer toutes les deux en 59 et 62, et épouse Poppée qui aura sur lui une emprise telle que même Sénèque (qui préfère se retirer en 59) n'arrivera plus à se faire entendre. Et la mort de Burrus en 62 exécuté suite à un geste d'irrévérence envers lui le laisse livré à lui-même. C'est le moment, où il subit l'influence de son nouveau conseilleur, le rusé Tigellin aux noirs desseins, devenu préfet du prétoire. Sa popularité auprès de la plèbe lui permet de mener une politique très active en matière de spectacle créant de nouveau concours les «Neronia» en 60, sur le modèle des jeux grecs qui se déroulent tous les 5 ans, toujours sur ce modèle, il ouvre un gymnase en 61, et il produit lui-même pour la 1re fois sur scène en 64 à Naples, ce qui lui vaut les critiques et sarcasmes de l'aristocratie.
D'autres dénoncent les chrétiens, cette nouvelle secte religieuse qui conquiert chaque jour de nouveaux adeptes, qui sont accusés d'impiété, car ils ne reconnaissent pas les dieux protecteurs de l'Empire. La colère gronde dans la toute-puissante capitale de l'Empire romain. Et pour se disculper, l'empereur va donc accuser les chrétiens d'être à l'origine du sinistre. C'est la première fois dans l'Empire romain que l'«on fait une distinction entre les Juifs et les chrétiens.»Néron fait donc arrêter 200 ou 300 de ces adeptes du Christ. Cette fois-ci, il transformera cela en spectacle. L'invitation pour un spectacle sanguinaire est alors envoyée au peuple de Rome, spectacle donné dans les jardins du Vatican, dans la propriété même de Néron. Habillés de peaux de bêtes, ils meurent déchiquetés par des chiens affamés lancés sur eux ou bien accrochés à des croix et brûlés vifs durant la nuit. Pour l'époque le spectacle est vraiment exceptionnel, c'était une "nouveauté" très appréciée des romains et par la même Néron réussit son tour de force et distrait les romains de la rumeur. Quelques voix le déploreront mais dans l'ensemble les Romains sont satisfaits que justice soit rendue.
L'heure est à la reconstruction. Neapolis va pouvoir voir le jour mais Néron va commettre une grave erreur : faire construire, sur les ruines encore fumantes de Rome, un palais tout en démesure, même s'il a réaménagé des quartiers entiers. Une démesure qui le pousse à participer aux Neronia en 65 et à tous les jeux grecs entre 66 (jeux olympiques) et 67 (jeux pythiques, néméens et isthmiques) comme chanteur, acteur et aurige (où il concourait souvent seul), et il remporta, bien entendu, tous les prix. Son manque d'humilité ne passera pas. Entre 65 et 67, Néron pousse au suicide toute une série de collaborateurs accusés de conspiration, à tort ou à raison, dont le philosophe Sénèque, contraint de s'ouvrir les veines en 65, auxquels s'ajoute l'écrivain Pétrone en 66, les frères Scribonii gouverneurs les deux Germanie et le général Corbulon qui le servait en Orient en 67. En 66-68, au moment où les travaux ne sont pas entièrement achevés, l'empereur se remarie en 66 avec Statilia Messalina après la mort de Poppée enceinte en 65, tandis que Tiridate vient recevoir la couronne d'Arménie de ses mains, puis il fait sa tournée en Grèce en septembre malgré une conjuration à Bénévent, où il promet le 28 novembre 67 lors des Jeux Isthmiques de Corinthe de libérer la Grèce de l'administration et de la fiscalité de Rome après avoir fait commencer le creusement de l'isthme de Corinthe en septembre, tout en envoyant Vespasien mater la rébellion commencée en Judée en 66. Lorsqu'il revient en décembre 67, il entre triomphalement à Naples en janvier 68, à Albe et Antium entre janvier et mars 68, et à Rome en mars 68, mais il n'a plus que deux mois à vivre. Devenu incroyablement impopulaire, un nouveau complot se trame contre lui en province qui commence avec le soulèvement de Vindex en Lyonnaise en février 68 mâtée en avril par les puissantes légions du Rhin qui lui sont restées fidèle, mais Néron se retrouve ensuite seul face à Galba qui a été retourné par Vindex et s'est proclamé empereur, son armée s'est soulevée contre lui en Afrique et dans le Rhin, tandis que dans les provinces ibériques elle se rallie à Galba, le préfet du prétoire transfère alors son obéissance au Sénat et proclame ce dernier empereur, il ne lui reste plus à Néron que la fuite pour essayer de se sauver après qu'il est déclaré «ennemi public». Hélas il est repéré, courageux mais pas téméraire il aura besoin d'aide pour mettre fin à ses jours le 9 juin 68.
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"Du pain et des jeux", mais aussi des spectacles, des promenades, de la lecture, du sport, des banquets ou des voyages : l'Antiquité a élevé le divertissement en art de vivre. L'Empire romain a fait davantage : il l'a étendu à tous, octroyant à chaque homme libre, en même temps que la citoyenneté, le plus grand des privilèges, le loisir. C'est le moment où les loisirs deviennent «une sorte de service public pour les citoyens, généralisé avec la "mondialisation" qui s'opère alors, et sans précédent dans l'histoire del'Antiquité». Mais, les Romains l'associent à une ascèse, à une quête exigeante qui nécessite une discipline, un examen de soi et une tempérance des passions. À l'époque des Romains, l'otium était notamment perçu comme un puissant moyen d'échapper à 'la marchandise du monde'.
Rome à la légendaire vertu, Rome qui réunit sous sa coupe les peuples de l'Atlantique à l'Euphrate et du Rhin aux sables du Sahara, nous a laissé pour modèles des citoyens oisifs qui, chacun selon son éducation et sa fortune, s'adonnent aux plaisirs de l'otium, la liberté de jouir de son temps, mais c'est surtout une «organisation du temps libre, chacun à sa place et selon sa fortune». Ces derniers prennent de la distance à l'égard des affaires : on va à la campagne, à la mer, on se fait construire des villas sur l'eau. Baïes, près de Naples, et le lac Lucrin (où l'on se baigne, et non dans la mer) est une station balnéaire fameuse, connue pour ses orgies. Les «dépossédés de la citoyenneté», comme l'écrit Jean-Noël Robert, bénéficient quant à eux des thermes, du théâtre, du cirque ... Les fêtes religieuses sont l'occasion de carnavals cul par-dessus tête où l'on picole et danse jusqu'à épuisement. Ovide raconte ainsi dans les Fastes avoir vu «tel cortège (il m'a semblé digne d'être signalé) : un vieillard soûl était traîné par une vieille tout aussi soûle». Les loisirs à cette époque étaient aussi davantage axés sur les jeux et le divertissement.
Les Romains savaient qu'il faut «savoir détendre sa pensée» (Sénèque) pour mieux s'en servir ensuite. Affranchis des tâches élémentaires, des préjugés, des croyances, des intérêts, les citoyens pouvaient se dédier à la quête du sens, de la beauté, de la sagesse. Notamment grâce à l'otium studieux, ils jouissaient du plus haut degré d'autonomie et de désintéressement jamais inventé. Plus tard, au lieu de s'étendre à tous, l'otium se vit dénigré par la morale dominante qui le considérait improductif. En revanche, pour une minorité, il restait indissociable de la vraie liberté et de tout projet démocratique. Les valeurs de l'otium (lenteur, désintéressement, quête de sens) déclinèrent face la montée des valeurs du marché (utilité, performance, rapidité, rentabilité). Converties en 'temps de cerveau disponible', la rêverie, l'étude, les contemplations gratuites n'ont plus guère de place dans un univers entièrement marchandisé. Lorsque les libertés publiques ont été restreintes, l'otium est devenu progressivement une affaire privée, perçue comme une occupation d'une élite déconnectée, et/ou narcissique.
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