Le roi Arthur, la réalité derrière le mythe

Le lendemain du dimanche des rameaux, Egérie entre 381 et 383 montre que tout se passe comme d'habitude depuis le chant du coq jusqu'à l'aube à l'Anastasis, à l'heure de la 3e et 6e heure, comme pendant tout le carême. Par contre, à l'heure de la none («la neuvième (heure)»), ils se réunissent tous dans l'église principale, c'est-à-dire dans le Martyrium, et on y récite des hymnes et des hymnes jusqu'à minuit premier de la nuit. Les lectures sont aussi celles du jour et du lieu, interposant toujours les prières.

 

Jésus resta à Jérusalem pendant la fête des Tentes en septembre 29, il monta au Temple pour enseigner (Jean 7,14), il s'y engagea un débat sur ce qu'il proclame et son origine (Jean 7,1-5). Il a même fait le dernier jour de la fête, le plus solennel (Jean 7,37). C'est sans doute à ce moment –là que Jésus guérit un aveugle de naissance (Jean 9,1-7) à la piscine de Siloé, en écho aux illuminations qui avaient lieu au Temple pour la clôture de la fête des Tentes. Prudent, il se trouve ensuite de l'autre côté du Jourdain, en Pérée (Marc 10,1 et Matthieu 19,1), faisant attention aux territoires entre les mains du préfet de Judée, Ponce Pilate, et du tétrarque de Galilée, Hérode Antipas. Il se rend à nouveau à Jérusalem pendant la fête de la Dédicace en décembre 29. Jésus accéléra les choses. La conversion du peuple au Royaume de Dieu supposait celle des grands prêtres et des membres du Sanhédrin, car ils étaient investis de l'autorité suprême dans l'interprétation de la loi mosaïque et dans la conduite religieuse du peuple. À Jérusalem, il avait échappé de justesse à une tentative de lynchage manigancée par les gardiens du Temple (Jean 2,14-20, Luc 2,22-38 et 41-50, et Matthieu 4,5-7). Le risque d'une lapidation plus ou moins spontanée ou d'une condamnation à mort à la suite d'un procès était réel. Il faut dire que les dirigeants du Temple le voient comme un danger pour la stabilité politique depuis qu'il a chassé les marchands du Temple. Durant la fête de la Dédicace, il y eut un débat avec les Judéens sur son identité et son rôle (Jean 10,19-42).

 

Certains des débats qui l'opposent aux autorités judaïques dans le Temple semblent s'être passés entre la fête des Tentes et de la Dédicace, entre septembre et décembre 29 (Marc 11,27, Matthieu 21,22-23 et Luc 20,1-21). Pour la plupart, ils sont courtois, à quelques exceptions près, surtout quand les autorités religieuses essayent de le piéger : le milieu du grand prêtre, et les anciens, membre du Sanhédrin (Marc 11-13), qui amènent des discussions sur son autorité (Marc 11,27-33) et sur la résurrection des morts (Marc 12,18-27). À cela s'ajoute, les Hérodiens qui tentent de le piéger avec le paiement des impôts (Marc 12,13-17), mais il n'a pas suggérer de collaborer avec Rome par sa réponse, c'est plutôt une critique radicale rappelant la primauté absolue de Dieu, et les scribes lui demandent sa filiation avec David (Marc 12,35-37). Sans oublier son débat avec un scribe sur le commandement le plus important (Marc 12,28-34). Et durant cette période, où Jésus se déplace entre la Judée et la Pérée, son succès est toujours immense, les foules l'entourent, et ses disciples gardent leur fidélité à son encontre le suivant dans ses déplacements. C'est sans doute durant cette période que Jésus adresse des propos sur la destruction du Temple, et en privé à ses disciples sur la fin des temps (Marc 13, Matthieu 24-25, et Luc 21).

 

Jésus souhaite avancer les choses donne des enseignements à ses disciples en dehors de la foule, et parmi eux se renforcer la conviction que le Royaume va venir, ce qui pousse les fils de Zébédée à demander des places d'honneur, mais Jésus leur rétorque que leur devoir est de servir (Marc 10,35-40). Il concentre désormais ses activités dans les régions proches de Jérusalem, la Pérée et la Judée, et il semble être en Pérée (Marc 10, 10, évoque une «maison» qui les accueille), quand un événement l'oblige à revenir en Judée (Jean 11).

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Voyage d'Égérie entre 381 et 383, https://slate.com/human-interest/2007/04/how-one-woman-impacted-the-holy-week-liturgies.html, et http://www.archivalladolid.org/documento.php?Clave=201203AB, https://www.ccel.org/m/mcclure/etheria/etheria.htm, https://www.christianity.com/church/church-history/timeline/301-600/egerias-pilgrimage-blessed-the-ages-11629681.html, , José Antonio Pagola, Jésus – Approche historique, Cerf, 2012, Armand Puig i Tàrrech, Jésus. Une biographie historique, Desclée de Brouwer, 2016, Jésus, une encyclopédie contemporaine, Bayard, 2017, Marie-Françoise-Baslez, Bible et histoire : Judaïsme, hellénisme, christianisme, Gallimard, 1998, et Jésus : Dictionnaire historique des évangiles, Omnibus, 2017, Jens Schröter, Jésus de Nazareth. À la recherche de l'homme de Galilée, Labor et Fides, 2018, et https://theconversation.com/les-multiples-visages-de-jesus-de-nazareth-109471.

 

Merci !

Mardi, une fois la nuit tombée, Égérie montre entre 381 et 383 qu'après avoir célébré la messe au Martyrium, être allé à l'Anastasis et y avoir dit une autre messe, l'évêque a conduit les gens à l'église qui se trouve au mont Eleona sur le mont des Oliviers et leur a lu les enseignements de Jésus à ses disciples de Matthieu 23-24, où il dit : «Prenez garde que personne ne vous séduise» (Matthieu 24, 4). Quand elle se termine, la prière est dite, les catéchumènes et les fidèles sont bénis, la messe est dite et ils reviennent de la montagne et chacun rentre chez lui, déjà la nuit.

 

Jésus ne pouvait se dérober à sa mission qui l'appelait à se rendre de nouveau à Jérusalem. Jésus sentit l'étau se resserrer sur lui comme lors d'une incursion lorsqu'il se montre sévère envers les villes de Galilée que sont Capharnaüm, Bethsaïde et Chorazin dans les évangiles de Matthieu et de Luc, qui l'avaient accueillies favorablement dont les autorités locales craignaient qu'Hérode Antipas s'en prenaient à elles, mais il fit face à ses adversaires. Apprenant l'état grave de Lazare, Jésus accélère les choses et se rend en Judée (Jean 11,7). À Béthanie, apprenant que ce dernier est mort, Jésus le ressuscite, rendant alors son succès immense et craintives les autorités sacerdotales craignant un mouvement de révolte contre Rome le portant au pouvoir. Égérie entre 381 et 383  nous montre que le samedi avant le dimanche des Rameaux, le matin du sabbat elle se rend à la 7e heure septième heure au Lazarium. Ainsi, à l'approche de la septième heure, tous se rendent au Lazarium, c'est-à-dire à Béthanie, située à peu près à la deuxième borne de la ville. Et comme ils vont de Jérusalem au Lazaire, il y a, à environ cinq cents pas de ce dernier lieu, une église dans la rue à l'endroit où Marie la sœur de Lazare a rencontré Jésus. Ici, quand l'évêque arrive, tous les moines le rencontrent, et le peuple entre dans l'église, et on dit un hymne et une antienne, et ce passage est lu dans l'Évangile où la sœur de Lazare rencontre le Jésus. Puis, après que la prière a été faite, et quand tous ont été bénis, ils vont de là avec des hymnes au Lazarium. Et en arrivant au Lazarium, une si grande multitude s'assemble que non seulement le lieu lui-même, mais aussi les champs autour, sont pleins de personnes. On dit des hymnes et des antiennes adaptées au jour et au lieu, et on lit de même toutes les leçons. Puis, avant le renvoi, un avis de Pâques est donné, c'est-à-dire que le prêtre monte à un endroit plus élevé et lit le passage qui est écrit dans l'Évangile : Lorsque Jésus, six jours avant la Pâque, était venu à Béthanie, et les autres. Ainsi, ce passage ayant été lu et avis donné de Pâques, le renvoi est fait. Cela se fait ce jour-là parce que, comme il est écrit dans l'Évangile, ces événements ont eu lieu à Béthanie six jours avant la Pâque ; il y avait six jours depuis le sabbat jusqu'au cinquième jour de la semaine où, après le souper, Jésus était pris de nuit. Puis tous rentrent en ville directement à l'Anastasis, et la lucernare a lieu selon la coutume. Et en 333, l'Anonyme de Bordeaux nous montre qu'à un mille et demi vers l'est se trouve la villa appelée Béthanie (Al Eizariya), il y a une crypte dans laquelle Lazare, que le seigneur a relevé, a été mis. Paule au Ve siècle nous montre aussi qu'elle visita à Béthanie le tombeau de Lazare et vit le toit hospitalier de Marie et Marthe. Mais Jésus par prudence décide de quitter rapidement Béthanie pour aller dans un village appelé Ephraïm, au ras du désert de Judée, à 20 km de Jérusalem, où il demeura avec ses disciples (Jean 11,54).

 

Jésus va alors tenter le tout pour le tout à la Pâques de l'an 30, malgré l'inhospitalité des Samaritains (Luc 9,51-56), il passe à Jéricho où il va guérir un aveugle nommé Barthimée qui le proclame «fils de David» (Marc 10,46-52), le laissant ainsi dire qu'il est le Messie et montrant qu'il est prêt pour l'avènement du Royaume, puis il est à nouveau à Béthanie, chez Simon le lépreux, ou chez Lazare, où il se fait 'oindre' par une pécheresse ou par Marie, la sœur de Lazare, six jour avant Pâques selon Jean 12,1 et deux jours avant selon les synoptiques dans Marc 14,1-3 et Matthieu 26,2. C'est une onction royale que les évangiles ont essayés de déguiser derrière une onction mortuaire. Et contrairement à la fête des Tentes, il entra discrètement dans la ville. Tout en longeant continuellement avec ses disciples à Béthanie, à 3 km de Jérusalem, il se rendait à Jérusalem, au temple, pour prêcher à la foule, où à travers les paraboles de l'invitation au festin nuptial, avec une mise en garde aux invités (Matthieu 22,11-14), et des vignerons meurtriers qui vont jusqu'à tuer le fils du propriétaire (Marc 12,1-9), qui sont une mise en garde aux autorités dirigeantes et sacerdotales qui ont choisies le mauvais roi et la collaboration avec le mauvais Fils de Dieu, l'empereur, se verront retirer leur pouvoir, puis la nuit, il se rendait à nouveau à Béthanie. Jésus suscite l'enthousiasme (Jean 12,19 et Marc 14,2). Ses disciples et la foule le rendent dangereux pour les autorités sacerdotales et impériales plus encore après la résurrection de Lazare et l'onction royale qu'il a reçue, un soulèvement est possible, plus encore avec tout le peuple qui allait vers lui (Matthieu 21,38). Des scribes tentent bien de le piéger avec l'épisode de la femme adultère (Jean 8,3-11), mais Jésus rusé retourne la question contre les accusateurs et  ne la condamne pas.

 

Tout cela poussa le grand-père Caïphe à vouloir son arrestation, mais pas en période de fête, de peur d'un soulèvement de la population (Marc 14,1-2). Il était prêt en bon politique à sacrifier Jésus par opportunisme plutôt que de mettre la population entière en péril (Jean 11,50). L'ultime tentative pour amener les autorités religieuses à accueillir son message fut vaine, car elles avaient déjà pris la décision de le faire mourir. Pour s'en débarrasser rapidement, elles résolurent de profiter de sa présence à Jérusalem pour la fête, de se saisir de lui par surprise, de le juger et de le faire exécuter poussés par les autorités romaines voulant se débarrasser de ce gêneur avant qu'il ne quitte la ville.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Anonyme de Bordeaux en 333, Voyage d'Égérie entre 381 et 383, https://slate.com/human-interest/2007/04/how-one-woman-impacted-the-holy-week-liturgies.html, et  http://www.archivalladolid.org/documento.php?Clave=201203AB, https://www.ccel.org/m/mcclure/etheria/etheria.htm, https://www.christianity.com/church/church-history/timeline/301-600/egerias-pilgrimage-blessed-the-ages-11629681.html, Lettre 108 de Saint Jérôme à Eustochie, vers le Ve siècle, Marie-Françoise-Baslez, Bible et histoire : Judaïsme, hellénisme, christianisme, Gallimard, 1998, Geza Vermes, Enquête sur l'identité de Jésus. Nouvelles interprétations, Bayard, 2003, José Antonio Pagola, Jésus – Approche historique, Cerf, 2012, Armand Puig i Tàrrech, Jésus. Une biographie historique, Desclée de Brouwer, 2016, Jens Schröter, Jésus de Nazareth. À la recherche de l'homme de Galilée, Labor et Fides, 2018, Les plus grands récits de la Bible, National Geographic, 2021, et https://theconversation.com/les-multiples-visages-de-jesus-de-nazareth-109471.

 

Merci !

Égérie nous montre entre 381 et 383 que le jeudi, dès le premier chant du coq, les activités commencent à la cinquième foire, selon la coutume de l'Anastasis, jusqu'à l'aube. En premier lieu, quelque chose qualifié de singulier. «Après l'adieu au Martyrum, on va derrière la Croix, on y dit un seul hymne, on y fait une prière, l'évêque y fait l'oblation et tous communient. C'est le seul jour de l'année qu'il soit offert derrière la Croix» (Itinéraire 35,2). Des services spéciaux ont de nouveau eu lieu dans les églises du mont des Oliviers, Eleona et Gethsémani, suivant les traces du Seigneur en ce jour saint. Gethsémani est située au pied du mont des Oliviers, là où Jésus a commencé sa passion et où l'empereur Théodose le Grand a construit une basilique en 385, qu'Égérie qualifie d'"élégante" (elegans), puis l'évêque et le peuple se sont rendus à Gethsémani. Là, jusqu'à environ la cinquième heure de la nuit, jusqu'à minuit, après une prière et un cantique, l'Écriture décrivant l'agonie du Seigneur dans le jardin a été lue (Matthieu 24, 3-14 et parallèles), puis on chante à nouveau des antiennes et des hymnes, on récite des prières. Egérie a noté que personne ne manquait de participer aux cérémonies restantes, bien qu'ils puissent être fatigués de leurs longues veillées et de leur jeûne. Les pèlerins pouvaient aussi selon l'Anonyme de Bordeaux en 333, lorsqu'ils allaient de Jérusalem vers la porte qui est à l'est, afin de gravir le mont des Oliviers, on traverse la vallée de Josaphat. Sur la gauche, là où il y a des vignes, on voit une pierre à l'endroit où Judas Iscariote trahit le Christ : à droite, il y a un palmier dont les enfants coupèrent des branches et les lancèrent sur le chemin lorsque le Christ vint. Et lorsqu'ils sortaient de Jérusalem pour gravir Sion, du côté gauche, plus bas dans la vallée, à côté du mur, où on trouvait un bassin appelé piscine de Siloé, c'est de ce côté, qu'on gravit le Mont Sion et l'on voit où était la maison du grand-prêtre Caïphe où il reste une colonne contre laquelle le Christ a été flagellé.

 

Le Jeudi 6 avril 30, les choses se précipitent pour Jésus, évitant toute prudence en donnant l'ordre à 2 disciples d'entrer à Jérusalem, et d'y préparer le repas du soir avec les 12 apôtres et son cercle restreint (sa famille, 3 femmes et peut-être d'autres disciples), tout se fait avec clandestinité et précaution. Ils trouvent un sympathisant grâce à un signal convenu qui leur offre une grande salle située dans la partie haute de la ville, où préparer le repas, cette dernière est ornée de tapis et de coussins. Puis, il entre pendant la soirée avec ses disciples à Jérusalem. Avant de commencer le repas, Jésus lave le pied de ses disciples, comme le serviteur et l'esclave de tous, ainsi il montre à ses disciples que le plus grand est celui au service de tous (Jean 13,1-6). Pendant le repas, Jésus fit une déclaration étrange : «L'un de vous me livrera.» Tous protestèrent bruyamment de leur innocence, même Judas : 'Est-ce moi rabbi ?' Et Jésus lui répondit : 'C'est toi qui le dis' (Matthieu 26,25). Le disciple bien-aimé, sans doute le frère de Jésus, Jacques est aussi présent au dernier souper, «couché près de la poitrine de Jésus» ce qui indique une certaine proximité et intimité, lui dit à la demande Pierre : «Seigneur, qui est-ce ?». Et Jésus lui répondit : «C'est celui à qui je donnerai le morceau trempé» (Jean 13,23-26).

 

Jésus partage son dernier repas de Pâques traditionnel avec ses disciples, organisé autour de la consommation de l'agneau sacrifié au Temple, à en croire Marc, Judas plonge avec Jésus la main dans le plat, cela est également confirmé par Matthieu, les 12 dinent aussi avec d'autres disciples et plongent peut-être leurs mains dans le même plat que lui, probablement de l'agneau pascal, des herbes amères, ou d'un mélange de fruits pilés qu'on associe au pain azyme et au morceau de l'agneau pascal. Jésus tend le morceau de pain azyme à Judas qu'il associe au rite et à la bénédiction divine. À travers ce morceau de pain, Jésus indique à Judas de le «livrer» et lui dit : «Ce que tu fais, fais-le promptement» (Jean 13,26-28). Ce qui donna la réponse à la question de son frère Jacques. À la fin du repas, Jésus prend la dernière matzah, le pain de l'affliction, et la troisième coupe de vin, celle du birkat ha-mazone, celle des actions de grâce après le repas. Le pain azyme est partagé entre les convives. Le pain et le vin sont des images du banquet de la fête du Royaume de Dieu, lorsqu'il offre du pain à chacun et fait boire à sa coupe, qui représente son don au Royaume jusqu'à sa mort, mais dans sa signification c'est avant tout un geste prophétique comme une alternative neuve au culte du Temple, car le service du Royaume se fera à travers l'expérience fraternelle du repas. Jésus n'y voit pas sa mort, ni une célébration en sa mémoire. Enfin, avec la 4e coupe, celle de l'hallel (Psaume de louange), Jésus confirme que le Royaume va arriver : «Je vous le dis en vérité, je ne boirai plus jamais du fruit de la vigne, jusqu'au jour où je le boirai nouveau dans le royaume de Dieu» (Marc 14,25).

 

Après le repas, le groupe se rendit dans un lieu nommé Gethsémani, au pied du mont des Oliviers, hors de Jérusalem, et il permit à ses disciples de prendre 2 épées pour se défendre (Luc 22,38), c'est là que les gardiens du Temple guidés par Judas trouvèrent les apôtres. Ils sont armés et c'est normal: ils doivent protéger celui qu'ils emmènent. Ils connaissent Jésus, Judas n'a pas besoin de le désigner. Judas embrassa son Maître devant tous en signe de respect et de soutien, et en disant : «Rabbi !» Un disciple tente bien de résister en tranchant l'oreille d'un soldat du temple (Jean 18,10), mais Jésus cesse le combat et se laisse prendre. Si Jésus ne fait rien, sans doute pensait-il que viendrait le jour de l'Éternel pour empêcher sa capture comme dans Zacharie 14, où l'Éternel viendra combattre les Nations et «Ses pieds se poseront, ce jour-là, sur le mont des Oliviers qui est vis-à-vis de Jérusalem, du côté est.» Il pouvait aussi fuit, mais il ne fit rien. Tous l'abandonnent ensuite dans la fuite (Marc 14,50), dont un jeune disciple qui s'enfuit nu. Jésus fut ligoté et les gardiens du Temple le trainèrent d'abord à la résidence de l'ancien-grand-prêtre Hanne, puis à la résidence privée du grand-prêtre Caïphe.

 

Il fut immédiatement trainé en justice dans une procédure inhabituelle en secret dans la demeure de Caïphe non pas devant le quorum complet du Sanhédrin, car ordinairement les fauteurs de troubles dans le Temple comparaissaient devant le conseil plénier du Sanhédrin, mais face à quelques membres réunis à la hâte, sans doute du tribunal compétent du grand-prêtre en matière religieuse, le ha-Cohen ha-gadol, et après un interrogatoire préalable, où on lui demande s'il reconnaît ses prétentions comme «le Messie, fils de Dieu» (Matthieu 26,63) et qu'il confirme en disant que «vous verrez désormais le Fils de l'homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel» (Matthieu 26,64), la décision de remettre Jésus aux Romains fut encore plus exceptionnelle avec l'accusation de s'être proclamé «roi des Juifs» (Marc 15,2), puis il reçoit des coups et des humiliations pendant sa détention. Trompé, Judas jette les 30 pièces d'argent qu'il a reçu (Matthieu 27,5) et s'en va plein de regret. Quant à Pierre, qui a réussi à pénétrer au palais de Caïphe, soit en suivant Jésus de loin (Marc 14,54), soit en étant aidé par un disciple ayant ses entrées auprès du clergé, sans doute Jacques, le frère de Jésus, qui par sa mère Marie a des liens avec les milieux sacerdotaux (Jean 18,15), cependant reconnu et de peur d'être arrêté, il renie Jésus.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces articles qui m'ont beaucoup aidé : Anonyme de Bordeaux en 333, Voyage d'Égérie entre 381 et 383, https://slate.com/human-interest/2007/04/how-one-woman-impacted-the-holy-week-liturgies.html, et http://www.archivalladolid.org/documento.php?Clave=201203AB, https://www.ccel.org/m/mcclure/etheria/etheria.htm, https://www.christianity.com/church/church-history/timeline/301-600/egerias-pilgrimage-blessed-the-ages-11629681.html, Armand Abécassis, Judas et Jésus une liaison dangereuse, Editions n°1, 2001, Riccardo Calimani, Jésus juif - les racines juives du christianisme, Privat, 2002, José Antonio Pagola, Jésus : Approche historique, Le Cerf, 2012, Paul Verhoeven, Jésus de Nazareth, Aux Forges de Vulcain, 2015, Christian-Georges Schwentzel, Les Quatre Saisons du Christ : un parcours politique dans la Judée romaine, Vendémiaire, 2018, et https://jamestabor.com/who-was-the-mysterious-disciple-whom-jesus-loved/.

Merci et bon jeudi saint !

Aux premières heures du vendredi, Égérie nous montre qu'ils sont retournés à l'église du Saint-Sépulcre, où l'évêque a lu les récits évangéliques de Jésus devant Pilate. Avant de retourner brièvement chez eux, les gens se sont rendus au mont Sion pour prier au pilier de la maison de Caïphe où Jésus a été fouetté. Le vendredi était le jour le plus solennel de la Grande Semaine à Jérusalem. Le matin le bois de la croix que la reine Hélène avait trouvé a été amené par révérence sur le Golgotha, derrière la Croix (là où elle a été trouvée par Sainte Hélène), la chaise est placée pour l'évêque sur une table recouverte d'une nappe est placée devant lui; autour de la table se tiennent les diacres; le reliquaire en vermeil contenant le bois sacré de la croix est apporté. L'évêque serre les extrémités du bois sacré avec ses mains pour l'offrir à la vénération. Pendant des heures, les pèlerins défilaient pour voir la sainte relique en s'inclinant, puis touchant, d'abord du front, puis des yeux, la croix, et baisant la croix ils passent devant; mais personne ne tend la main pour le toucher (Itinéraire, 37,1-3). Mais pour Egérie, le service de trois heures qui a commencé à midi était le plus significatif. Rien n'a été fait pendant tout ce temps sauf la lecture des Ecritures. Et ainsi, de la sixième à la neuvième heure (12h-15h), des passages de l'Écriture sont continuellement lus et des hymnes sont chantés, pour montrer au peuple que tout ce que les prophètes avaient dit arriverait concernant la passion du Seigneur peut être montré, à la fois par les Évangiles et les écrits des apôtres, avoir eu lieu. Et ainsi, pendant ces trois heures, tout le peuple apprend que rien ne s'est produit qui ne soit prophétisé, et que rien ne soit prophétisé qui ne se réalise complètement. Tous, jeunes et vieux sont émus aux larmes en réalisant que le Seigneur souffrait pour eux. La célébration se termine par une lecture de l'Évangile selon saint Jean où il «rendit l'esprit» (Jean 19,30). Et puis, ils lisent dans l'Anastasis, où se trouvait le tombeau, le passage dans lequel Joseph d'Arimathie demande à Pilate le corps de Jésus pour le déposer dans un nouveau tombeau  (Jean 19,38-42; Matthieu 27,57-61; Marc 15,42-47; et Luc 23,50-56). Ce tombeau est l'actuelle grotte de l'Anastasis (résurrection) constantinien. Comme on peut le voir aujourd'hui, le même petit espace est le tombeau laissé vide par la résurrection. A conclu la lecture «les catéchumènes sont bénis et l'adieu est fait» (Itinéraire, 37, 8). Cette émotion est visible lors du pèlerinage en Terre Sainte d'Eustochie dans La Lettre 108 de Saint Jérôme à Eustochie, qui devant la croix, elle se jeta en adoration comme si elle y voyait le Seigneur suspendu; et lorsqu'elle entra dans le tombeau qui était le théâtre de la résurrection, elle baisa la pierre que l'ange avait roulée de dessus la porte du sépulcre comme le décrit Matthieu 28,2. En effet, sa foi était si ardente qu'elle léchait même de sa bouche l'endroit même où le corps du Seigneur avait reposé, comme quelqu'un qui a soif du fleuve qu'il désire. Quelles larmes elle y versa, quels gémissements elle poussa, et quelle douleur elle répandit. L'annonce de la veillée à l'Anastasis et la mention des catéchumènes ouvrent la perspective de leur baptême imminent dans la nuit de Pâques du samedi. À partir de la neuvième heure, c'est-à-dire à partir de trois heures de l'après-midi le samedi, la Veillée pascale se prépare dans l'église principale, au Martyre. Egérie écrit brièvement : Dans cette Veillée pascale «seulement ce qui suit est ajouté ici: que les enfants, après avoir été baptisés et habillés, lorsqu'ils sortent des fonts baptismaux, soient emmenés avec l'évêque à l'Anastasis». Dans l'Anastasis, l'évêque placé à l'intérieur des portes, fait une prière pour eux (Itinéraire 38,1-2). Cette unicité, à savoir la courte procession de la piscine à l'Anastasis, n'est évidemment possible qu'à Jérusalem; il souligne combien le baptême, parce qu'il unit à Jésus-Christ mort et ressuscité, est source de vie nouvelle. L'évêque revient avec les baptisés à l'église principale, le Martyrum; des veillées sont organisées; l'oblation est célébrée, c'est-à-dire l'Eucharistie; et ils sont licenciés. L'Anonyme de Bordeaux en 333, ajoute que lorsqu'on sortait du mur de Sion, en marchant vers la porte de Néapolis (Naplouse), vers la droite, plus bas dans la vallée, il y a des murs, où était la maison ou le prétoire de Ponce Pilate; ici Jésus fut jugé avant sa passion. À gauche se trouve la petite colline de Golgotha où le Seigneur fut crucifié. À environ un jet de pierre de là est le caveau où le corps de Jésus-Christ a été disposé.

 

Le vendredi 7 avril de l'an 30, Jésus est emmené devant Pilate, qui réside dans le palais-forteresse construit par Hérode. Le préfet de Judée l'a peut-être interrogé avec d'autres délinquants tôt le matin, et il va lui poser une question claire que l'on retrouve dans tous les évangiles : 'Es-tu le roi des Juifs ?'. Jésus se tait obstinément. Dans les synoptiques, il n'y a aucun dialogue entre Jésus et Pilate. Dans Marc, Matthieu et Luc, Pilate demande simplement : 'Es-tu le roi des Juifs ?', et Jésus répond aussitôt : 'Tu le dis, Je le suis, etc.' C'est l'évangile de Jean qui va établir un dialogue entre Jésus et Pilate, pour que Jésus s'explique sur ce qu'il est, avec l'insertion : 'Mon Royaume n'est pas de ce monde'. En réalité, Pilate aurait dit : 'Le grand-prêtre porte une accusation contre toi. Il dit que tu prétends être le roi des Juifs. Sais-tu que tu encours la peine de mort en proclamant cela.' Jésus n'aurait peut-être pas répondu, ou s'il avait répondu, il aurait dit qu'il agissait sous l'autorité de Dieu, qu'il devait se proclamer le roi des Juifs pour accomplir les prophéties de Zacharie et d'Isaïe. Pilate aurait simplement dit : 'Cet homme est un juif fou'. Ponce Pilate, qui, au sens politique, a rempli son devoir de fonctionnaire de l'Empire. Il fut donc responsable de la condamnation et de la mort, et le fit crucifier, car il découvrit (de son niveau de hiérarque impérial) qu'il était un rebelle politique, provocateur et dangereux pour la "pax Romana", fondée sur "l'ordre" de armes et dans la supériorité économico-politique de l'empire (Marc 10,41-45). Pour couper court à toute insurrection éventuelle, Pilate adopte donc la «solution Antipas», une exécution préventive unique sans toucher aux disciples, surtout après les actes provocateurs et prophétiques de l'entrée de Jésus à Jérusalem et de sa «purification» du Temple. La mort de Jésus fait partie de la logique de Rome, c'était un élément de l'ordre de son empire, et cela est ratifié par le credo chrétien : Il est mort sous Ponce Pilate. Jésus n'a pas été tué par les Juifs, mais par l'Empire des Césars, l'exécutant précisément comme "roi des Juifs" (c'est-à-dire comme représentant des Juifs, malgré la protestation historique ou symbolique des prêtres), qui ne voulait pas qu'il apparaisse comme «roi des Juifs» : Jean 19, 22). Pour l'autorité romaine, Jésus était apparemment un danger à éliminer. Quant à l'épisode de Barabbas, il n'y a pas de preuve historique d'une tradition de relâcher des prisonniers à Pâques. Il y eut sans doute un homme de ce nom, il fut arrêté lors d'une mutinerie après une rafle, avait sans doute été remis en liberté par Pilate après avoir été jugé parmi les délinquants se trouvant avec Jésus, car ses proches avaient réussis à prouver son innocence, mais cette relaxe frappa les chrétiens comme une ironie: le même problème légal était invoqué, une sédition contre l'autorité de l'empereur. Ils savaient Jésus innocent, et pourtant il fut condamné par Pilate, alors que Barabbas était relâché.

 

Ensuite, le plus dur est à venir, les évangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean montre que Jésus est tourné en dérision par les soldats qui le gardent, qui lui font porter une couronne d'épines, un roseau en guise de sceptre, un manteau rouge, sans doute d'un des soldats, ces derniers le saluent en se prosternant, puis lui donne des coups. Ceux-ci cherchent avant tout à parodier la royauté juive tout en s'inspirant des «mimes théâtraux», où les insignes de la royauté permettent de rire au dépend du souverain visé. Puis vient la flagellation, le terrible prélude à la crucifixion, avec le flagrum romain,  un fouet très blessant, avec des lanières munies de plombs et d'osselets taillés en pointe, qui pouvait déchirer la peau jusqu'aux os, et après on le traina vers le lieu de son exécution, le Golgotha (la localisation précise de ce lieu sacré demeure incertaine. Jérusalem fut en grande partie détruite par l'armée romaine après une rébellion juive majeure en 135. L'exact tracé des murs d'enceinte de la ville du temps de Jésus complique également l'identification du Golgotha. Bien qu'on ne puisse les localiser précisément, des pèlerins chrétiens visitent ces sites chaque année pour commémorer les événements de la Passion du Christ), en portant la travée de la croix, le patibulum, avec deux autres condamnés, mais affaibli les soldats prirent un passant, Simon de Cyrène pour l'aider à porter son fardeau. Après au lieu de l'exécution, des clous étaient en effet enfoncés dans les poignets ou les avant-bras de Jésus pour les fixer à la barre transversale (patibulum), ainsi que dans les pieds, ensemble ou séparément. Les pointes étaient plantées soit dans les os du talon (au niveau du calcanéum), soit à travers les métatarses, au milieu du pied. La travée après avoir été fixée à des oliviers morts et secs, est visible sur l'élévation du Golgotha, à la vue de tous, avec une inscription sarcastique : «Roi des Juifs» (Marc 15,26-27). Il est possible que les crucifiés, à gauche et à droite de Jésus, aient fait partie de son mouvement, puisque les textes les présentent comme des lêstai ou des bandits, mot qui s'appliquait alors aux membres de la résistance militaire juive contre Rome. De son côté, la comparaison avec Barabbas, qui était aussi un «lêstes», bien qu'elle soit peut-être plus symbolique qu'historique, place Jésus dans un contexte de «tension» anti-romaine. Enfin, le fait que les deux lêstai aient été crucifiés à leur droite et leur gauche supposent qu'aux yeux de Rome, ils étaient ou étaient pris pour des membres de son mouvement. Jésus mourut par épuisement et dans d'atroces souffrances, au terme d'une asphyxie progressive liée à sa position. Pour ajouter au calvaire qui pouvait durer plusieurs jours, les jambes étaient parfois volontairement brisées sous les genoux (crucifragium). Mais Jésus mourut rapidement. À 3 heures de l'après-midi, Jésus ayant poussé un grand cri et expira. On n'eut pas besoin de lui briser les jambes. Ses seuls fidèles restant sont 3 femmes qui regardaient de loin. Parmi elles étaient Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques et de Joses, et Salomé (Marc 15,40).

 

Une fois mort, le corps était souvent laissé en croix pour être dévoré par des prédateurs. Mais pas en Israël, car la Loi juive interdisait de laisser la nuit sans sépulture, le corps de criminels exécutés. Le corps de Jésus et des deux autres condamnés furent demandés par Joseph d'Arimathie, accompagné de Nicomède, au nom du Sanhédrin, descendus, et ils reçurent sans doute des tombes dans la vallée du Cédron, dans une cavité où les corps devaient se décomposer, et ils reçurent les rites funéraires impartis, où un mouchoir (soudarion) recouvrait les visages et des linges entouraient les corps, tout en lavant rapidement et en embaumant le corps avec de la myrrhe et de l'aloès.

 

Pour aller plus loin, je vous conseilles ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Anonyme de Bordeaux de 333, Lettre 108 de Saint Jérôme à Eustochie, vers le Ve siècle, Voyage d'Égérie entre 381 et 383, https://slate.com/human-interest/2007/04/how-one-woman-impacted-the-holy-week-liturgies.html, et http://www.archivalladolid.org/documento.php?Clave=201203AB, Corpus Christi, 4. Le Procès, Arte, 1997 (documentaire), John P. Meier, Un certain juif Jésus, vol. 1, Les sources, les origines, les dates, éditions du Cerf, 2004, vol. 2, La parole et les gestes, éditions du Cerf, 2005, vol. 3, Attachements, affrontements, ruptures, éditions du Cerf, 2005, et https://www.cairn.info/revue-recherches-de-science-religieuse-2008-2-page-173.htm, José Antonio Pagola, Jésus : Approche historique, Le Cerf, 2012, Marie-Françoise-Baslez, Jésus : Dictionnaire historique des évangiles, Omnibus, 2017, Christian-Georges Schwentzel, Les Quatre Saisons du Christ : un parcours politique dans la Judée romaine, Vendémiaire, 2018, Les plus grands récits de la Bible, National Geographic, 2021, https://exegeseettheologie.wordpress.com/une-invention-nommee-jesus-test/une-invention-nommee-jesus-3-les-histoires-des-evangiles-sont-elles-incroyables/, https://www.memo.com.ar/opinion/quienes-y-por-que-mataron-a-jesus-que-hacia-dios-mientras-le-juzgaron/,     https://www.nationalgeographic.fr/histoire/paques-les-derniers-jours-de-jesus-vus-par-les-archeologues, https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/decouverte-d-un-possible-cas-de-crucifixion_123919, et https://theconversation.com/les-multiples-visages-de-jesus-de-nazareth-109471.

 

Il y a 110 ans, de multiples faux pas et erreurs de calcul entraînèrent le naufrage du RMS Titanic, réputé «insubmersible», quelques jours seulement après avoir entamé sa traversée inaugurale de l'Atlantique.

 

La compagnie anglaise White Star Line a en 1907 le projet fou de concevoir un bateau de 269 mètres de long, capable de transporter plus de 3500 personnes. Des triplés «mégatransatlantique» voient le jour : le Titanic bien sûr, mais aussi ses jumeaux l'Olympic et le Britannic, conçus selon les mêmes plans de Thomas Andrews. Les deux premiers cités sont construits simultanément en Irlande, dès 1909, sur un chantier naval employant plus de 11 000 personnes. Le Titanic était alors le paquebot le plus grand et le plus luxueux de l'époque. Ses concepteurs – et celui qui a donné l'ordre, Bruce Ismay – ont cherché à en faire le bateau le plus grand et le plus luxueux du monde, mais pas le plus rapide. Un véritable palace flottant, destiné à emmener pour sa traversée inaugurale les voyageurs de Southampton (Angleterre) jusqu'à New York (USA) en faisant deux escales, à Cherbourg (France) et à Queenstown (Irlande). Le navire accueillera 1316 passagers et 889 membres d'équipage. À son bord l'élite du monde de la finance, son concepteur et des passagers en nombre dans les trois classes. Pour les premières c'est luxe et volupté. À l'époque, nombreux sont ceux qui émigrent de l'Angleterre vers les États-Unis en ce début de XXe siècle. C'est sa traversée inaugurale. Le Titanic, est limité à 20 ou 21 nœuds (40 km/h) et mise sur une traversée en cinq jours et demi. Son arrivée est prévue le mercredi 17 avril à 5 h du matin, avec réception, discours et conférence de presse. Il n'y a donc aucune raison de bousculer ce protocole...

 

Parti le 10 avril 1912 de Southampton, le Titanic ayant pris à son bord Isidor et Ida Strauss, les propriétaires de Macy's, John Jacob Astor IV et sa femme, Madeleine Force, la mondaine américaine Margaret "Molly" Brown, les propriétaires terriens écossais Sir Cosmo et Lucy Duff Gordon, et l'héritier minier américain Benjamin Guggenheim, et ses derniers passagers (sept passagers de deuxième classe et 113 passagers de troisième classe) à Cherbourg le 11 avril, ainsi que plusieurs sacs de courrier, eut par la suite une succession de malchances menant à la catastrophe : parce que réputé insubmersible, les exercices d'usage n'y ont pas été répétés et les canots de sauvetage n'y étaient pas prévus en suffisance pour évacuer l'ensemble des passagers mais avec 20 canaux ils dépassaient les usages en vigueurs, des problèmes de télégraphe, car le samedi 13 avril au soir, 24 heures avant la collision avec l'iceberg, le poste TSF tombe en panne, ce qui pousse les opérateurs à passer la nuit à le réparer, et lorsqu'il fonctionne à nouveau, les messages privés se sont accumulés, ce qui fait que toute la journée, les deux télégraphistes ne chôment pas pour rattraper leur retard, même si le Titanic recevant cinq avertissements de navires voisins le 14 avril à partir de 19h30, tandis que l'opérateur-radio du bateau le plus proche, le Californian, parti se coucher à 22h55, qui à 22h48 a prévenu  le Titanic de la présence d'Iceberg alors que les télégraphistes sont trop occupés à envoyer les messages des passagers à leurs proches, et vigie dépourvu de jumelles qui aperçoit un iceberg et donne l'alerte à 23h35, ce qui pousse la passerelle a réagir à 23h36 et à virer à gauche pour éviter la glace ne faisant qu'appliquer les consignes de navigation en vigueur, sans parler d'un réflexe élémentaire, et à 23h40, l'iceberg écorche le Titanic sur toute la longue de la coque, nombreux sont les passagers qui ne remarquent même pas l'impact, mais ceux qui se trouvent à la proue savent qu'ils ont heurté un iceberg car des morceaux ont atterri sur le pont de coffre. Celui-ci l'ouvre sous la ligne de flottaison et a la mauvaise idée de crever cinq compartiments étanches. À quatre, il s'en sortait. Pour autant, le lieutenant Murdoch n'a fait qu'appliquer les consignes de navigation en vigueur, sans parler d'un réflexe élémentaire. Il aurait fallu une sacrée dose de sang-froid pour jeter le navire sur un tel obstacle volontairement... On ne peut pas non plus reprocher au Titanic d'avoir maintenu la vitesse du paquebot dans la zone dangereuse, cette pratique était pourtant la règle à l'époque car du point de vue des capitaines de l'époque, la pratique consiste à maintenir la vitesse tant que la visibilité est bonne, pour sortir de la zone de glace le plus vite possible.

 

Tout va s'enchaîner. À 23 h 50, l'avant du navire s'est déjà enfoncé de 4 m sous l'eau. Le capitaine Smith ordonne d'envoyer un appel de détresse à 0h17, de lancer des fusées de détresse, mais au lieu de seulement tirer des fusées de détresse blanches, le Titanic aurait dû en lancer de toutes les couleurs pour capter l'attention des navires qui voguaient non loin, tandis qu'à bord du Californian et des autres bateaux, on n'a rien compris, sinon qu'un paquebot signalait qu'il était pris dans les glaces, et d'embarquer sur les canots de sauvetage. À 0 h 30, le 15 avril, l'eau s'engouffre dans le grand escalier avant. Les premiers canots partent presque vides vers 0h40. Des passagers de première classe qui préfèrent rester au chaud, une confiance absolue en ce paquebot «insubmersible», l'espoir d'un sauvetage par un navire qui répondrait in extremis aux SOS, des membres d'équipage pas (ou peu) entraînés aux procédures d'évacuation qui fait qu'il n'embarquent que 720 personnes dans les canots de sauvetages... Sans tout cela, le bilan aurait été bien moins lourd. Cependant, les opérations peuvent prendre en pleine mer, une dizaine d'heures parfois. Donc en réalité le Titanic, pour que tous ses passagers soient sauvés, il aurait fallu que les secours arrivent avant même qu'il ne heurte l'iceberg. L'équipe d'ingénieurs est restée à son poste pour faire fonctionner les pompes, contrôlant autant que possible les inondations. Cette action a permis de maintenir le courant pendant l'évacuation et a permis au système radio sans fil de continuer à envoyer des appels de détresse. D'autres passagers de 1re classe refusent de monter sur les canots, comme Ida Strauss à 1h10 refusant de partir sans son mari, vers 1h20, Benjamin Guggenheim et son valet reste à bord, ainsi Guggenheim peut faire monter sa maitresse dans le canot n°6, tandis qu'à 1h40, John Jacob Astor IV fait monter sa femme enceinte Madeleine dans le canot n°4. C'est à ce moment-là que le hall de 1re classe est immergé. Vers 2h, le capitaine Smith libère son équipage. Les gens de peur, se précipitent pour aller dans les canots de sauvetage restants, provoquant le chaos. Dans la précipitation des ultimes instants du naufrage, une embarcation tombe dans l'océan vers 2h05 avant que l'équipage n'ait fini de la préparer et une autre est embarquée par-dessus bord par les vagues et se retrouve à l'envers. À 2 h 17, la passerelle est recouverte par l'eau, au moment où sont lancés les derniers feux de détresse. Les lumières ont continué à brûler  juste avant que le navire ne coule, et comme le rappelle un survivant, une série de "terrifiantes explosions se sont produites", probablement à cause des chaudières. À 2 h 19, le paquebot se brise en deux. À 2H20 du matin le paquebot sombre au fond de l'océan Atlantique au large de Terre-Neuve. La plupart des passagers et membres d'équipage restants ont été immergés dans de l'eau glacée, mourant en 15 à 30 minutes. Deux des 16 canots de sauvetage sont revenus chercher des survivants dans l'eau, mais le choc et plus encore étaient trop pour certains, et ils sont morts sur les bateaux. Les canots qui sont revenus vers 2h30 étaient le canot n° 4, dirigé par le quartier-maître Perkis, qui aurait tiré cinq personnes de l'eau (dont seulement trois ont survécu) et le canot n° 14, dirigé par le cinquième officier Harold Lowe, qui avec le l'aide d'une équipe de travail de six hommes, ramassa quatre personnes de l'eau. Vers 4 heures du matin le 15 avril, les survivants du Titanic ont été secourus par le Carpathia, et les corps de ceux qui sont morts sur les canots de sauvetage pendant la nuit ont été laissés sur les bateaux et récupérés quelque temps plus tard.

 

Près de 1500 personnes périssent dans le naufrage dont 50 enfants. 719 rescapés sont recensés sur les 2200 passagers. Le Titanic disposait de seulement 20 canots de sauvetage ayant une capacité totale de 1178 passagers. Un nombre largement insuffisant qui provoquera une polémique importante autour du drame. Le navire était pourtant totalement conforme avec la réglementation en vigueur à l'époque. Un drame maritime qui fait encore aujourd'hui partie des plus meurtriers en temps de paix. Pas vraiment de sanctions après que près d'une centaine de témoins sont auditionnés, 25 000 questions sont posées, et à la fin, la commission d'enquête ne relève aucune défaillance humaine majeure. et puis l'épave retrouvée en 1985 qui nous avait ému par les superbes images tournées au fond de l'océan.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé :  Fabrice Erre et Sylvain Savoia, Le Titanic, naufrage d'un géant, Dupuis, 2020, https://www.histoiredenlire.com/20e-siecle/titanic-naufrage-d-un-geant.php, https://www.lemagducine.fr/a-lire/bd-mangas/le-titanic-critique-bd-10028279/, et https://www.ligneclaire.info/le-fil-de-lhistoire-titanic-gandhi-102876.html,  https://www.franceculture.fr/emissions/superfail/le-naufrage-le-plus-celebre-de-l-histoire-des-oceans, https://www.geo.fr/histoire/titanic-4-choses-que-vous-ne-savez-pas-sur-le-paquebot-insubmersible-204146, https://www.lapresse.ca/international/dossiers/le-titanic-il-y-a-100-ans/201204/14/01-4515360-titanic-un-paquebot-a-coule-une-legende-est-nee.php, https://www.mentalfloss.com/posts/titanic-timeline-voyage-sinking-movie, https://www.nationalgeographic.org/education/titanic/, https://www.nationalgeographic.fr/histoire/iceberg-droit-devant-il-y-a-110-ans-le-titanic-faisait-naufrage, et https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2022-04-08/douze-histoires-etonnantes-sur-le-titanic-110-ans-apres-son-naufrage-15a0f099-2c1e-41a7-a33b-5171bb2942aa.

Merci et bon vendredi saint !

D'après Égérie, le dimanche, après les vêpres ou après la lucarne, ce nom vient des nombreuses lampes et bougies, et celui de l'heure tardive du jour (Itinéraire 24, 4), ils vont à Sion, accompagnant à l'évêque et chantant des hymnes, «où, à l'arrivée, des hymnes appropriés au jour et au lieu sont dits, la prière est faite et le lieu de l'évangile est lu où ce même jour le Seigneur, dans le même lieu où la même Église C'est maintenant en Sion que les disciples sont entrés alors que les portes étaient fermées, quand l'un des disciples, Thomas, n'y était pas alors; et quand il revint, lui disant aux autres apôtres qu'ils avaient vu le Seigneur, il dit: "Je ne le crois pas, si je ne le vois pas"» (Itinéraire, 39,5). De même, le dimanche, à l'octave de Pâques, lorsque la lucarne fut achevée dans l'Anastasis, «tout le peuple, sans en manquer un, chantant des hymnes, conduit l'évêque à Sion; et en y arrivant on dit des hymnes propres au lieu et au jour ; Lisez aussi le passage de l'Évangile où, à l'octave de Pâques, le Seigneur entra là où se trouvaient les disciples, et réprimanda Thomas d'avoir été incrédule» (Itinéraire , 40,2). Après les prières, bienheureux baptisés et fidèles, chacun rentre chez soi. Ainsi se termine la description d'Égérie de la Grande Semaine avec l'octave de Pâques. Les sites de pèlerinage de la résurrection étaient aussi très prisés car comme le montre l'Anonyme de Bordeaux en 333, à environ un jet de pierre de là est le caveau où le corps de Jésus Christ a été disposé et d'où il se releva le troisième jour; là, à présent, sur l'ordre de l'empereur Constantin, a été construit une basilique, ayant à ses côtés des réservoirs d'où l'on tire de l'eau et un bassin à l'arrière, où les enfants sont baptisés. Et en reprenant de nouveau son voyage, Paule vint à Nicopolis au Ve siècle, autrefois appelée Emmaüs, où le Jésus s'est fait connaître dans la fraction du pain; une action par laquelle il a dédié la maison de Cléopas comme une église.

 

Jésus, se centra sur l'établissement du royaume messianique à Jérusalem, la capitale d'Israël, mais sa tentative a conduit à une mort violente. C'est alors, dans cette situation d'aporie, que précisément la mort de l'agent messianique est devenue la voie nouvelle et paradoxale de l'implantation du royaume de Dieu. Les faits rapportés essentiellement par les Évangiles font état du constat du sépulcre vide, effectué par les femmes  (Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques (mère de Jésus), et Salomé, ou encore Jeanne) venues embaumer le corps de Jésus trois jours après sa mort voyant que la pierre qui en bouchait l'entrée avait été bougée, qui ont reçu d'un jeune homme vêtu d'une robe blanche (Marc 16,6), de crainte, elles s'enfuirent et ne dirent rien à personne, mais dans les évangiles de Matthieu, Luc, et Jean disent qu'elles ont proclamé le premier message que le Christ était ressuscité des morts, avec dans Matthieu 28,9-10, une apparition de Jésus à Marie de Magdala et l'autre Marie, sans doute la mère de Jésus, qui annoncèrent sa résurrection à ses frères, qu'on peut lier à l'apparition à Marie Madeleine (Marc 16,9, et Jean 20,11-18) qui l'aurait pris pour le jardinier et l'a reconnu à sa voix, puis à Pierre (Luc 24,34, et 1 Corinthiens 15,5), qui ne comprirent pas ce qui leur arrivait, et l'histoire des deux disciples d'Emmaüs, Cléophas, et sans doute Jacques, le frère du Seigneur, parle de la tristesse de la tristesse des disciples qui ne reconnaissent pas Jésus dans leur compagnon de route inconnu (Luc 24,13-35), sans doute les même que les deux disciples qui rencontrent Jésus sur un chemin en Galilée. Mais, Jésus dit aux femmes ou à Marie de Magdala seule d'annoncer sa résurrection à ses frères (Matthieu 28,10, et Jean 20,17), et ses frères auraient reçu une apparition avant les 12, et pas après comme le prétend Paul (1 Corinthien 15,7).

 

Puis, les écrits affirment surtout que Jésus se montre aux 12 (également à Judas qui n'est pas mort) à plusieurs reprises à la fois en Galilée (Marc 16,14, où Jésus reproche aux disciples leur incrédulité pendant un repas, Matthieu 28,16-20, montre que Jésus apparait dans une montage à ses disciples, dont quelques-uns eurent des doutes, et Jean 21, où 7 disciples - Simon Pierre, Thomas, appelé Didyme, Nathanaël, de Cana en Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres disciples de Jésus, sans doute ses frères – représentant sans doute les fondateur des Églises d'Asie Mineure, rencontrèrent Jésus lors d'une pêche au lac de Tibériade), où certains doutent, et à Jérusalem (Luc 24,36-49, montre que les disciples ont peur et croient voir un esprit lors d'un repas, et dans Jean 20,24-29, Thomas doute et croit lorsqu'il voit Jésus ressuscité), 500 adeptes qui virent à leur tour le Christ (1 Corinthiens 15,6), puis à tous les apôtres sans doute un groupe entourant Jacques, le frère du Seigneur (1 Corinthiens 15,8), et il apparu en dernier lieu à Paul (1 Corinthiens 15,8). Cette dernière nouvelle courant comme une rumeur dans les rues de Jérusalem : «il est apparu», c'est ce qui commence à se propager pour désigner ce qui se serait passé de si étonnant quelque temps après la mort de Jésus. Ces récits ont été transmis oralement parmi les premières communautés chrétiennes, puis codifiés dans les écrits de l'Évangile à partir d'une trentaine d'années après la mort de Jésus.

 

Ce dernier projet de Jésus est fondé sur l'expérience pascale, et la réalisation de l'avènement du Royaume de Dieu a été transférée du présent à un futur imprécis, bien que définitif. De plus, si l'agent messianique est ressuscité, cela impliquait "une intronisation ultérieure par Dieu en tant que dirigeant et juge messianique". Les premiers chrétiens croyaient alors qu'en ressuscitant Jésus de Nazareth d'entre les morts, Dieu avait innocenté Jésus de tout acte répréhensible pour lequel il avait été jugé et injustement condamné à mort par Pilate. Mais ça va encore plus loin, car Jésus appelle ses disciples à convertir les païens afin de délivrer leur peuple du joug romain (Matthieu 28,19-20).

 

Pour aller plus loin, je vous conseilles ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : Anonyme de Bordeaux en 333, Voyage d'Égérie entre 381 et 383, et http://www.archivalladolid.org/documento.php?Clave=201203AB,  Lettre 108 de Saint Jérôme à Eustochie, vers le Ve siècle,  Senen Vidal, Los tres proyectos de Jesús y el cristianismo naciente, Ediciones Sígueme, 2003, et https://www.religiondigital.org/el_blog_de_antonio_pinero/proyectos-Jesus-cristianismo-naciente-Vidal_7_1101559858.html, Didier Long, L'invention du christianisme, Presses de la Renaissance, 2012, Marie-Françoise Baslez, Jésus : Dictionnaire historique des évangiles, Omnibus, 2017, Enrico Norelli, La naissance du christianisme : comment tout a commencé,: Gallimard, 2019, Gerd Theissen, Questions de foi - Dire le christianisme autrement , éd. Olivétan/Salvator, 2021, https://theconversation.com/la-resurrection-de-jesus-est-elle-une-fake-news-116003, et https://theconversation.com/christians-hold-many-views-on-jesus-resurrection-a-theologian-explains-the-differing-views-among-baptists-181386.

 

Merci et bon dimanche de Pâques !

Nous allons voir aujourd'hui le carnaval d'été de Cassel, dans le département du Nord, en région Hauts-de-France

Il a vu le jour en 1901, suite aux intempéries (neige toute la journée) qui ont empêché les festivités du Mardi-gras. La municipalité en place a donc cherché une autre date pour reporter la fête annulée. Il fut décidé l'année suivante de maintenir les deux carnavals. Le Lundi de Pâques fut choisi. Cette année-là, en 1901,il fit un temps magnifique. La foule se pressa à Cassel...Ainsi il fut décidé que dorénavant il y aurait un carnaval d'hiver le jour du Mardi-Gras et un carnaval d'été le Lundi de Pâques. À partir de 1902, le Lundi de Pâques pris une place primordiale si ce n'est la plus importante dans le calendrier des festivités à Cassel.

 

Contrairement au carnaval d'hiver, il se déroule sur une journée : le lundi de Pâques. Il est le carnaval de Cassel le plus populaire, ainsi qu'un des plus attrayants dans la région. Voici le programme traditionnel du Lundi de Pâques : à 6h, le réveil en tambours et grosses caisses, à 10h, la Traditionnelle bande des Arlequins qui est le seul cortège dont la musique est celle de l'harmonie de Cassel et se distingue par une marche particulière dénommée fort justement le pas des Arlequins, à 14h30, la Sortie du célèbre Four Merveilleux «il rajeunit les vieux et redresse les bossus», créé pour le 1er Lundi de Pâques en 1902 à partir de celui de 1870, c'était un nouveau four avec un toit de chaume et Louis Lambert fit une adaptation française des paroles de Den Oven, dont les paroles en flamand furent composées par Charles Grondel (enterré à Cassel), et le défilé de différents groupes extérieurs invités pour les festivités, à 17h, la sortie des Seigneurissimes (géants) Reuze-Papa, créé en 1827 et Reuze-maman, créée en 1860 et qui épousa ce dernier en 1892, accompagnés de l'Harmonie Municipale en tenue de circonstance et des grosses têtes, et enfin, à 22h00, la rentrée des Géants à la lumière des torches et des feux de bengale.

 

Pour ce lundi de Pâques, les amateurs ont alors rendez-vous dans les rues de Cassel, dans le Nord. Tirée de son sommeil par le groupe de réveil lui-même mené par le tambour-major, la ville s'anime ensuite au gré des défilés et des fanfares. C'est l'occasion pour les géants de Cassel, la famille Reuze (Reuze-papa et Reuze-maman), de se dérouiller les jambes. On rappelle que les apparitions des géants mythiques remontent aux fêtes religieuses ou populaires du XVe siècle. Des groupes folkloriques viennent de toute la région pour susciter une vraie liesse populaire. Auxquels s'ajoute la tradition locale, de la balade du Four merveilleux porté par un char.

 

Et bonne nouvelle, le carnaval de Pâques aura bien lieu à Cassel, le lundi 18 avril. La ville, qui attendait un retour de la préfecture, a officialisé sa décision de le maintenir. Et pour que tout se déroule bien, la ville va suivre les préconisations, mettre l'accent sur la sécurité. La ville sera fermée avec des blocs béton et il y aura un peu plus d'agents de sécurité que d'habitude. Avec le confinement, la ville n'a pas pu célébrer les 160 ans de Reuze Maman, on va mettre l'accent sur ses 162 ans. Et puis, on fête aussi cette année les 120 ans du Four merveilleux, qui date de 1902.

 

Pour aller plus loin, je vous conseille ces lectures qui m'ont beaucoup aidé : https://www.carnavaldecassel.fr/histoire/, http://www.cassel.fr/culture-sport-et-loisirs/carnaval-et-geants-2/, https://www.lavoixdunord.fr/1156104/article/2022-03-22/le-carnaval-de-paques-aura-bel-et-bien-lieu-cassel, et https://www.routard.com/guide_agenda_detail/2229/carnaval_d_ete_de_cassel.htm.

 

Merci et bon lundi de Pâques !